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Duel de Soldats
VII-Coup pour Coup
 
Habituellement, un sniper n’est jamais obligé de se lancer dans un combat au corps à corps. Par définition, un sniper est un tireur d’élite, dont la particularité est de pouvoir abattre un ennemi à une centaine de mètres de distance, voire plus. Mais parfois, il arrive qu’une tempête de sentiments contradictoires pousse un sniper à agir d’une façon inhabituelle, plus dangereuse, plus mortelle. En général, cette situation particulière prend forme lorsque le duel s’éternise, lorsque les forces en présence s’égalisent. Mais il naît également quand les deux soldats sont allés trop loin dans la souffrance et la peine pour faire machine arrière. A ce stade là, tous les moyens sont bons pour remporter la victoire, tous les coups sont permis, même celui consistant à lancer un assaut frontal. Et c’est ce qu’Epsilon fit quelques instants après la mort de son ami Getro.

***

J’assénais un puissant coup de pied dans la porte du petit appartement, la faisant littéralement voler en morceaux. Tandis que des débris de bois s’éparpillaient sur le sol, j’analysais la situation en une fraction de seconde. Endrik venait de pivoter sur lui-même, les yeux écarquillés de stupeur face à ma présence inattendue, la main droite prête à relever son long fusil noir. Face à lui, accolé au mur, se tenait Tomek, les yeux hagards et en pleurs, le corps secoué de spasmes.

J’eus alors l’impression que tout se déroulait au ralenti, que chacun de mes mouvements étaient d’une infinie lenteur, alors qu’en fait, tout se déroulait une vitesse fulgurante. Dans ces moments là, on ne réfléchit pas, on agit. Et cela tombait bien car toute ma vie j’avais été entraîné pour ça.

Je pointais sans hésiter mon arme vers Endrik, qui avait un petit temps de retard sur moi, dû à l’effet de surprise de mon assaut. Je ne prenais même pas le temps de viser, me trouvant à quatre mètres à peine de lui. Je tirai une seule décharge, visant le cœur de ma cible. Et c’est alors que tout s’emballa.

Une voix juvénile poussa un cri de désespoir terrible et quelque chose que je n’avais pas envisagée se produisit. Tomek venait de bondir dans ma ligne de mire, faisant barrage de son corps pour sauver Endrik. Celui-ci fit un brusque pas en arrière alors que son ami recevait la décharge en pleine poitrine. Je vis ses yeux être agrandis par la terreur et la douleur, avant qu’il ne chute lourdement sur le sol poussiéreux.

Ce qu’il se passa ensuite fut encore plus rapide et donc indistinct. Alors qu’il hurlait le nom de son ami étendu sur le sol, Endrik se ressaisit et voulu faire feu. Mais ayant de mauvais appui, son tir prit une trajectoire biaisée. Sa salve finit dans ma main droite, à l’endroit même où je tenais mon fusil. Je criais de souffrance et lâchais mon arme qui glissa par terre. Je me rendis alors compte que la situation venait de nouveau de basculer. J’étais désarmé et à la merci d’Endrik qui s’apprêta de nouveau à faire feu. Et cette fois ci, nul doute qu’il allait m’abattre.

***

Réaffirmant mes appuis, je visais cette fois ci la tête casquée d’Epsilon, résolu à le tuer une bonne fois pour toute. Mon cœur battant la chamade, mes yeux en partie embués par les larmes, je ne pouvais m’empêcher de penser à Tomek dont le corps était secoué de tremblements alors que son sang s’écoulait sur le sol miteux et sale de l’appartement.

Tout à coup, je vis Epsilon bander tous ses muscles et se jeter littéralement sur moi, ses bras en avant, prêt à me serrer au niveau de la taille. Désarçonné par ce geste de désespoir, je ne pus l’éviter à temps. Alors que le clone me heurtait violemment, je me sentis être projeté en arrière et mon arme fut envoyée balader au dessus de ma tête avant de m’échapper des mains. Je chutais lourdement sur le sol, Epsilon s’écrasant sur moi.

Je n’étais pas un expert en combat rapproché mais j’avais reçu une formation pour ce genre de situation, et je fus donc heureux de voir que j’avais conservé quelques réflexes. Avec mon genou, je repoussais violemment Epsilon, qui fut renvoyé en arrière et qui tomba sur les fesses. Je me relevais en un instant, cherchant mon arme du regard. Le clone en profita pour m’asséner une balayette qui me fit basculer une nouvelle fois en arrière. Ma tête heurta le sol et je crus que j’allais perdre connaissance. Mais je ne pouvais pas me le permettre, si je m’évanouissais, j’étais un homme mort…

Luttant contre les ténèbres, je me relevais difficilement, les jambes chancelantes. Je vis alors Epsilon fondre sur moi comme un oiseau sur sa proie.

***

Endrik parut décontenancé quand je l’assaillis une nouvelle fois et bien qu’il tentait de m’éviter, il n’y parvînt pas. Nous roulâmes tout deux sur le sol, chacun essayant de se sortir de ce mauvais pas. J’assénais un violent coup de poing au Nolvanien qui poussa un cri de souffrance. Je frappais une nouvelle fois et un jet de sang gicla de sa lèvre éclatée. S’agrippant à mon casque, Endrik tenta de me repousser, mais il n’y parvînt pas, car je m’arc-boutais pour le dominer.

Toutefois, je ne pus éviter son attaque suivante, qui consista à me faire basculer avec sa jambe par-dessus lui. Je retombais lourdement sur le dos et au moment où je pivotais sur moi-même pour me redresser, je vis Endrik se jeter sur son fusil. Seulement, il ne put l’attraper que par le canon. Me ruant derrière lui, je le vis tournoyer sur lui-même et me frapper de toutes ses forces avec la crosse de son arme.

Le choc me parut d’une violence inouïe. Je reçus l’impact en pleine tête et mon casque sembla littéralement voler en éclats. Toutes les données qui défilaient sur ma visière disparurent dans un crépitement et je compris alors que celle-ci avait été ébréchée. En fait, c’était même pire que cela, un bout avait été complètement arraché par la violence du choc. Sans mon casque, ma boîte crânienne aurait certainement explosé sous l’impact !

Alors qu’Endrik tentait de saisir convenablement son fusil, je lui expédiais un terrible coup de pied dans l’estomac qui le plia en deux. Son arme voltigea au loin, tandis qu’il reculait au point de heurter le mur de l’appartement. Profitant d’un court répit, j’ôtais mon casque cassé et le jetais au sol :
-Tu te bats bien Nolvanien mais cela ne suffira pas !
-Ce que tu n’as pas compris, c’est que jamais je n’abandonnerai !
Sur ces simples mots, il se jeta de nouveau à l’attaque, m’expédiant un terrible coup de poing que je ne pus éviter. Je titubais en arrière, et sentais deux filets de sang s’échapper de mes narines. Me ressaisissant, je parais sa seconde attaque avec mon bras gauche et contre attaquais avec ma main droite, lui assénant un uppercut en plein estomac qui lui coupa le souffle. Je poussais mon avantage en me ruant vers lui et en le frappant avec mon pied gauche. Une fois encore, il heurta violemment le mur qui cette fois ci se fissura littéralement sous la violence du choc. Puis, Endrik s’affaissa sur le sol.

Je voulus l’achever mais il parvînt à se relever et sortit un petit poignard de sa poche, qu’il déplia à la vitesse de l’éclair.
-Tu crois pouvoir me tuer avec ton machin pour éplucher les pommes de terre, le raillai-je.
-Ca suffira pour te crever les yeux, cracha t-il en retour.

Tandis que Tomek gémissait de moins en moins, la mort le recouvrant peu à peu de son linceul, Endrik et moi-même nous empoignâmes et je lui bloquais sa main armée tandis qu’il tentait de l’abattre sur moi. Contractant mes muscles, je grimaçais sous l’effort que m’imposait mon adversaire. Me trouvant à quelques centimètres à peine du visage d’Endrik, je pouvais lire dans son regard son intense concentration et sa détermination à remporter ce duel. Pendant un court instant, je crus que j’allais perdre ce bras de fer, Endrik parvenant à progresser, centimètre par centimètre. Mais utilisant tout à coup mon deuxième bras, je tordais violemment le poignet du Nolvanien qui poussa un cri de souffrance avant de lâcher son couteau. Je lui assénais alors une manchette, le faisant vaciller.

Sans hésiter d’avantage, je me précipitais sur le poignard qui était tombé à quelques centimètres du corps de Tomek, pivotais sur moi-même et m’apprêtais à frapper mon adversaire. Mais celui-ci s’était déjà relevé et me bloqua. Emporté par mon élan, nous chutâmes sur le sol et roulâmes avant de nous immobiliser. Je fus le plus prompt à me ressaisir et me jetai sur Endrik, l’écrasant sous mon poids. Brandissant le poignard au dessus de ma tête, je voulus l’abattre. Mais ce fut au tour d’Endrik de bloquer l’attaque, immobilisant la lame à quelques centimètres de son cœur.
-Tu ne peux pas me battre, lui murmurai-je, tandis que nos bras tremblaient sous l’effort que nous leur imposions.
Endrik me répondit avec difficulté, alors que je voyais une grosse veine de son cou battre à une vitesse impressionnante :
-Tomek…Tomek n’avait rien à voir avec tout ça ! Tu ne pouvais pas le tuer !
-Getro aussi n’était pas concerné par notre duel.
-J’aurai préféré te tuer !
-Alors, crois bien que si je le pouvais, j’échangerai la mort de Tomek contre la tienne !
Endrik sembla alors rassembler les dernières forces qu’il lui restait pour repousser le poignard et m’expédier un coup de genou dans l’estomac qui me fit basculer par-dessus lui.

Nous nous relevâmes en même temps et nous nous immobilisâmes avant de nous dévisager pendant des secondes qui parurent durer une éternité. Puis, je vis Endrik agir en une fraction de seconde. Il se jeta sur son fusil qui se trouvait à deux mètres de lui à peine et se releva aussitôt. Mais j’avais anticipé son action et alors qu’il resserrait son emprise sur son arme, j’étais déjà sur lui, et l’enserrai au niveau de la taille. Le forçant à reculer, nous nous dirigeâmes vers une des fenêtres de l’appartement, qui donnait non pas sur la place mais sur une rue attenante.

Emporté par mon élan, j’eus alors l’idée de catapulter Endrik le plus violemment possible. Le Nolvanien ne put rien faire. Il brisa avec violence la fenêtre et dégringola dans le vide, tandis que des débris de verre se répandaient partout autour de lui. Je n’entendis pas le Nolvanien pousser le moindre cri. Je me précipitais au rebord de la fenêtre brisée et eus juste le temps de voir Endrik rebondir violemment contre le toit d’un parking à moto-speeder, amortissant ainsi sa chute, avant de heurter lourdement le sol et de rouler sur lui-même. Il s’immobilisa enfin et se releva péniblement, tout en tenant sa jambe droite.

Je voulus me saisir de mon fusil, mais je compris que je n’en aurai pas le temps. Je vis Endrik disparaître dans une petite rue longeant la place, claudiquant, mais en vie. Jurant intérieurement, je compris que je venais encore de perdre une occasion de tuer Endrik Sel.

***

Je courais à en perdre haleine. Fatigué, déboussolé, anéanti par le chagrin, je ne pouvais m’empêcher de penser à Tomek, que j’avais abandonné, agonisant sur le sol miteux d’un appartement délabré. Comment est-ce que tout ceci avait pu se produire ? Comment avais-je pu entraîner un ami, mon seul ami, dans ce duel à mort contre Epsilon ? Il n’aurait jamais du être tué. Plus que jamais, je me sentais coupable, j’aurai voulu en finir là, maintenant, pour ne plus jamais avoir a pensé à ce que j’avais fait.

Car pire que d’avoir assisté à sa mort, je ressentais soudain une honte immense monter en moi et m’envahir. Les dernières paroles que j’avais tenues à Tomek me revenaient sans cesse à l’esprit, me hantant. Comment avais je pu être aussi injuste ? Il n’était qu’un gamin, plongé dans l’horreur de la guerre. Il avait fait un choix, il voulait à tout prix revoir sa famille. Et à présent, à cause de moi, il avait tout perdu, même la vie.

Boitant, je regardais désespérément autour de moi, à la recherche d’une cachette provisoire. Je parcourais le plus vite possible de petites rues désertes, bordées d’immeubles commerçants et résidentiels. Un silence de mort régnait partout autour de moi, seulement troublé par moment par les cris des clones que j’entendais au loin, derrière moi. Visiblement, ils n’avaient pas renoncé à l’idée de me traquer jusque dans le cœur de la capitale.

Enfin, je m’immobilisais, les yeux embrouillés par un mélange de sueur et de larmes et me dirigeais lentement vers un commerce qui semblait avoir fermé ses portes depuis bien longtemps. La porte avait été barricadée et la devanture recouverte de planches. Mais l’une d’elles avait été arrachée et quelqu’un avait brisé la vitre du magasin, certainement pour piller ce qui pouvait l’être. Je me glissais donc rapidement entre deux planches et m’affalais lourdement sur le sol nu et froid du commerce. La pièce était vide, dans l’obscurité et laissait poindre une odeur de renfermé. Rampant avec difficulté contre un mur, je m’asseyais et tentais de reprendre mes esprits. Mais bien vite, je compris qu’en ce jour maudit, je ne pourrais pas oublier le visage de Tomek, figé dans l’horreur pour l’éternité. Et je pleurai alors toutes les larmes de mon corps…

***

Une fois de plus, Endrik m’avait échappé. Je commençais à croire que ce type, en plus d’un talent indéniable, pouvait compter sur une chance redoutable. Mais je le savais diminué, à la fois physiquement et moralement. Et ça, cela ne pouvait être qu’un bon point pour moi. En le frappant au cœur, en tuant son ami, bien qu’involontairement, je l’avais précipité dans les ténèbres. Mais dans le même temps, je craignais la réaction d’Endrik. Après tout, ne disait-on pas qu’un animal blessé était d’autant plus mortel ?

Essuyant le sang qui coulait en abondance de mes plaies au visage, je ramassais enfin mon fusil et mon casque, bien que je sache pertinemment que celui-ci était hors d’usage. Mes yeux se posaient alors sur le corps de Tomek qui bougeait encore. Je ne sus pas pourquoi mais je ne pus m’empêcher de m’approcher de lui et de m’agenouiller avant de le regarder fixement dans les yeux.

Le jeune Nolvanien vivait à l’évidence ses derniers instants. Du sang s’écoulait sans discontinuer de sa blessure à la poitrine et je comprenais alors que même si je l’avais voulu, je n’aurai pas pu le sauver. Pourtant, je ne sais pour quelle raison, je ne pus m’empêcher de lui dire :
-Je suis désolé. Sincèrement désolé.
Je laissais passer quelques secondes pendant lesquelles Tomek cracha du sang, avant que je ne reprenne :
-Tu n’étais pas censé mourir. Ce n’était pas toi ma cible, tu n’avais pas à faire ce sacrifice.
-Si…je le devais…me répondit alors faiblement Tomek.
Sa voix était presque inaudible, on aurait dit qu’il rassemblait toutes ses forces pour s’exprimer.
-Pourquoi as-tu fait ça ?
-Parce que…je devais…le sauver !
-Pourquoi ?
Je crus alors que Tomek tentait de sourire :
-Il est…le seul…à pouvoir…nous faire…gagner cette guerre.
-Et c’est bien pour cela que je dois le tuer. Ton sacrifice était inutile, il ne changera pas son destin.
-Tu…le tueras peut-être, clone, mais…seulement s’il l’accepte…
Je fronçais les sourcils d’incompréhension. Je m’écriais alors, en proie à une colère naissante :
-Comment ça ? Qu’est ce que tu veux dire ? Pourquoi ne pourrait-il mourir qu’en provoquant lui-même sa perte ?
-Parce qu’il…
Tomek du se reprendre à deux fois avant de pouvoir enfin dire :
-Parce qu’il est…le meilleur.
Ce fut son dernier mot. Ses yeux se figèrent alors pour l’éternité et son corps cessa de trembler.

« Parce qu’il est le meilleur » me répétais-je en me relevant. « Parce qu’il est le meilleur ». Non, ce n’était pas le meilleur, il était très bon certes, mais je savais que je pouvais la battre. Je n’avais jamais échoué dans une mission et je n’avais pas l’intention de commencer sur cette planète maudite.
-Ne t’inquiète pas Tomek, ton ami te rejoindra bientôt ! Et j’en serai le seul et unique responsable.
Sur ces mots, je sortis de l’appartement, dévalai les escaliers et me retrouvais dehors. Je vis alors les soldats clones restants apparaître au coin de la ruelle par laquelle s’était enfuie Endrik. L’un d’eux me dit alors sans hésiter :
-Il nous a échappé. Il connaît cette ville bien mieux que nous et n’a du avoir aucune difficulté à se cacher. De plus, je ne sais pas s’il est prudent de nous avancer d’avantage dans la capitale. Nous risquerions de rencontrer des poches de résistance Nolvaniennes importantes.
-Ce n’est pas grave ! Cessons les recherches. De toute façon, nous n’aurons pas besoin d’aller à lui, il ira à nous.
-Et pourquoi cela ?
-J’ai tué son ami là haut. Il n’a donc à présent plus rien à quoi se raccrocher, à part son désir de vengeance et celui de prouver qu’il est le meilleur sniper de cette planète.
- Comment le savez-vous ?
Je regardais alors le corps de Getro, étendu quelques mètres plus loin et auquel on avait rabattu les bras sur sa poitrine, avant de déclarer d’une voix calme :
- Parce que je ressens exactement la même chose que lui…

***

Je ne sais combien de minutes, combien d’heures s’écoulèrent avant qu’enfin je ne reprenne mes esprits. J’étais resté assis là, adossé à ce mur froid, attendant quelque chose qui ne viendrait pas. La mort n’était pas pour tout de suite, les clones semblaient avoir abandonné leurs recherches et aucun bruit ne venait traduire l’approche de bombardiers ennemis. Je regardais au dehors par l’interstice entre deux planches et constatais que le ciel commençait à rosir, signe que le soleil s’apprêtait à disparaître à l’horizon.

Pendant quelques secondes, je me demandais ce que j’allais faire à présent, ce que serait ma vie sans Tomek. Je ne l’avais jamais compris auparavant, mais ce jeune garçon était tout ce qui me raccordait au monde des vivants, ce qui me donnait un autre but que celui de me battre, encore et toujours. A présent, je n’avais plus que la guerre ; la guerre et un duel a mort à mener. Au fur et à mesure que je prenais conscience du tournant que venait de prendre ma vie, je sus qu’il ne me restait plus que deux choses à faire. Deux choses essentielles et qui conditionneraient tout le reste. Je devais parler de mon passé et de mes parents au Général Zelekyn et surtout…surtout, je devais en finir avec le soldat clone Epsilon.

Rassemblant mon courage et ma détermination, je me relevais, bien décidé à retourner au Palais Gouvernemental. Pour le sprint final…

***

La nuit allait bientôt envelopper Nolvana, la baignant dans une illusoire quiétude. Je marchais vite, accompagné des autres clones, me dirigeant vers notre campement. Je rentrais bredouille, je n’avais pas encore réussi à accomplir ma mission mais pourtant cette journée avait été terriblement éprouvante et je savais que je m’en souviendrais toute ma vie. Perdre Getro m’affectait terriblement, plus que je ne l’aurais cru. Mais je m’attelais à me répéter que je n’étais qu’un clone, que je n’étais pas censé éprouver de tels sentiments. C’était du moins ce qu’assuraient les Kaminoens.

Alors que nous approchions du campement, le Jedi Garek Tonel vînt à notre rencontre, la mine grave. Je percevais tout de suite que quelque chose d’important c’était produit, que les choses allaient enfin bouger. Tonel s’immobilisa face à moi, ne pu s’empêcher de grimacer en regardant mes blessures et le sang séché qui recouvrait une partie de mon visage, avant d’enfin me dire d’une voix ou pointait l’excitation :
-Alors ?
-Il est encore en vie. Il a eu de la chance. Mais je l’aurai, ce n’est qu’une question de temps.
-Tout cela n’aura de toute façon bientôt plus beaucoup d’importance.
-Que voulez vous dire ?
-Nous avons enfin reçu des renforts. Et mieux encore, l’Etat Major a décidé de lancer une attaque massive. Ce n’est plus qu’une question d’heures avant que nous ne partions à l’assaut du Palais Gouvernemental. Cette fois ci, nous vaincrons…une bonne fois pour toute.

En entendant cette nouvelle, je compris alors que j’allais revoir Endrik Sel bien plus vite que je ne le pensais. Tout se mettait en place, le dénouement s’annonçait, inéluctablement.


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