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Le Retour du Sith
Le Retour du Sith
 

JOURNAL DE BORD DE HIERRULF.

(EXTRAIT)

 

Cela fait maintenant trois jours que je voyage en hyperespace. Par chance, les réservoirs de la navette de classe Lambda que j’ai                       « empruntée » aux impériaux juste avant la destruction du Gloire des Sith contiennent assez de carburant pour que je n’aie pas besoin de m’arrêter dans un système civilisé.

Mon intention première était de rejoindre la Nouvelle République, mais je me suis vite rendu compte que Maître Ulic avait raison : j’ai changé de camp. Je sais qu’il m’est impossible de faire machine arrière. Si j’étais retourné au sein du Blue Bolt Squadron, les autres n’auraient pas tardé à sentir le changement qui s’est opéré en moi. Et je ne sais même pas si leur vulnérabilité n’aurait pas fini par m’exaspérer. Je les aime encore suffisamment pour vouloir leur épargner les conséquences de ma folie.

Au lieu de me diriger vers Mon Calamari, j’ai donc décidé d’écouter la voix intérieure qui ne cesse de me parler depuis que je suis seul dans l’espace. Sous son influence, j’ai mis le cap vers un système situé au centre de la galaxie.

Je ne sais pas ce qui m’attend, là-bas. À vrai dire, je ne m’en soucie guère. Ma vie a pris un tour si inattendu, ces derniers temps, que j’ai décidé de me laisser porter par le flot des évènements. Il faut que je trouve des réponses. Alors, et seulement alors, je pourrai reprendre le contrôle de mon existence.

 

Byss. Un monde noir, caché en plein cœur de la galaxie. Un monde en comparaison duquel Coruscant n’était qu’une planète de la Bordure Extérieure, tant il était impossible de trouver une planète plus proche du centre galactique. Un monde dominé par le côté obscur de la Force, comme Hierrulf put le sentir dès que sa navette fut rentrée en espace normal.

Le Jedi sombre fonça vers la planète sans se soucier de la multitude de Star Destroyers qui orbitaient autour d’elle. C’est à peine s’il sourcilla en apercevant la charpente métallique d’un énorme vaisseau en construction. Pourtant, l’engin, d’après les informations relayées par l’ordinateur de bord, mesurait cinq kilomètres de plus que son regretté Gloire des Sith, soit quinze kilomètres.

Hierrulf se contenta de penser que celui qui avait ordonné la construction d’un tel appareil était la seule personne qui valût la peine d’être contactée pour le moment.

De manière étrange, tous les vaisseaux le laissèrent passer, ne lui demandant même pas le moindre code d’accès. Ce ne fut qu’au moment de pénétrer dans l’atmosphère de la planète qu’une voix dépourvue de toute émotion lui indiqua où poser son appareil.

La rampe de débarquement de la classe Lambda s’abaissa lentement vers le sol. Hierrulf la descendit d’un pas assuré, entre deux jets d’air comprimé.

Devant lui, deux rangées de gardes de haute taille, vêtus de sombres armures que Hierrulf n’avait jamais vues auparavant, attendaient, sans bouger.

Un homme, dont seul le visage au teint blafard était visible sous la coiffe Coruscanti qu’il portait, vint à sa rencontre.

— Suivez-moi, dit-il simplement. Le Maître vous attend.

— Qui est le « Maître » ? demanda Hierrulf sur un ton irrévérencieux.

 L’autre ne répondit pas. Il se retourna et partit, dans un bruissement de robes, droit vers l’étrange citadelle lumineuse qui jouxtait l’aire d’atterrissage.

Sa curiosité l’emportant, Hierrulf lui emboîta le pas.

L’intérieur de la citadelle était encore plus baroque que l’extérieur. D’abracadabrantes arabesques couvraient entièrement les hauts murs des couloirs sans fin du palais.

De temps à autre, Hierrulf pouvait voir quelques escouades d’imposants gardes noirs qui défilaient le long des corridors. Ils étaient tellement inquiétants que les rares stormtroopers à se trouver sur leur chemin s’éclipsaient silencieusement.

Le Jedi sombre et son guide parvinrent enfin dans une vaste salle d’audience, munie d’énormes écrans affichant des images venant des principaux mondes de la galaxie.

— Laissez-nous, fit une voix masculine.

Le guide s’inclina avant de disparaître sans un mot. Hierrulf s’avança au milieu de la salle.

Un homme roux, vêtu d’une soutane noire comme la nuit, siégeait sur un trône, le dos tourné au plus large des écrans. Il était jeune, et ses traits étaient assez séduisants.

— Approchez, lui dit le rouquin, que je vous voie.

Hierrulf ne bougea pas d’un pouce. L’autre eut un rire sans joie.

— Bien, bien, dit-il. Vous avez de l’audace. J’aime cela. Savez-vous qui je suis ?

— Non, lui répondit le jeune homme.

La bouche de l’autre se tordit en une moue contrariée.

— Allons. Faites un effort. Regardez mieux.

Hierrulf, plus par curiosité que par envie de faire plaisir à son hôte, s’exécuta. Effectivement, ces traits lui étaient familiers. Quant à savoir où il les avait déjà vus...

Soudain, par quelque sombre enchantement, un autre visage se superposa à celui du jeune rouquin. C’était un visage ravagé, déformé, couvert de rides, dont le front plissé de manière exagérée surplombait deux yeux aux prunelles jaunes. L’illusion ne dura qu’une fraction de seconde, mais c’était amplement suffisant.

— Vous ! souffla Hierrulf.

L’Empereur Palpatine sourit.

— Oui, mon ami, dit-il. Qui d’autre que moi aurait pu former l’armada rassemblée autour de cette planète ? Qui d’autre que moi aurait pu vous amener jusqu’ici ?

— Par quel prodige... ? commença Hierrulf.

L’autre haussa les épaules.

— Il n’y a là aucun prodige. Le clonage par cylindre Spaarti relève d’une technologie assez ancienne.

— Un clone ? fit Hierrulf. Mais un clone n’est qu’une simple copie, au mieux, un nouvel individu. Comment avez-vous pu garder votre identité ?

Palpatine se leva de son siège et commença à arpenter la salle du trône.

— Le côté obscur est ce qui me fait vivre, expliqua-t-il. En un sens, l’on pourrait dire que je suis le côté obscur. Cela dit, le côté obscur est aussi ce qui me tue. Le corps humain n’est pas assez résistant pour contenir une énergie si grande. À mesure que ma puissance grandit, mon corps se détériore. Très tôt, il a fallu que je songe à le remplacer. C’est la raison pour laquelle j’ai constitué toute une réserve de clones dans lesquels je peux transférer mon âme à chacune de mes morts. Ce n’est certes pas un procédé facile, ni sans douleur, mais que sont ces broutilles face au pouvoir absolu ? J’aimerais voir la réaction de Skywalker s’il apprenait qu’au moment même où son père me projetait dans le générateur de l’Étoile Noire, je m’éveillai ici en riant !

— Qu’attendez-vous de moi ? demanda Hierrulf.

L’Empereur le considéra un moment en se frottant le menton.

— Vous me posez un problème, Hierrulf, finit-il par dire. Voyez-vous, je vois un avenir dans lequel Skywalker viendra devant moi et se soumettra au côté obscur. Dans cet avenir, lui et moi asservissons tous les systèmes séditieux grâce aux Dévastateurs de Mondes que je suis en train de faire construire. C’est un avenir dans lequel il n’y a nulle place pour vous. Il ne peut y avoir plus de deux Sith. Je suis donc très tenté de vous supprimer. Hélas, je vois aussi un avenir dans lequel Skywalker et sa sœur, Leia Organa Solo, me trahiront, et dans lequel même mes réincarnations successives auront une fin.

Si cette éventualité venait à se produire, je tiens à assurer ma revanche. Et en cela, vous pouvez m’être utile.

Hierrulf prit une minute pour réfléchir à la question. À vrai dire, il n’avait pas vraiment le choix. Soit il refusait, et l’Empereur le terrasserait sur-le-champ, soit il acceptait, et la prophétie de Nag’da se réaliserait.

Finalement, il posa un genou sur le sol et baissa la tête.

— J’agirai selon vos désirs, mon Maître, dit-il.

L’Empereur, souriant, joignit ses deux mains.

— Excellent ! dit-il. Si mes plans viennent à échouer, c’est vous qui régnerez à ma place. Il vous échoira de former un Apprenti, mais en attendant, vous complèterez votre formation sur le monde Sith de Korriban. Là-bas, au milieu des anciennes ruines, vous apprendrez diverses techniques Sith que j’ai consignées sur un holo que je vous ferai transmettre. Ce sont celles que j’ai appliquées pour mes Apprentis, les Seigneurs Maul, Tyranus et Vader.

Lorsque votre formation sera achevée, vous entrerez dans une transe Sith qui vous maintiendra endormi jusqu’à ce que j’aie besoin de vous. Pendant ce sommeil sans rêve, les flèches du temps ne vous atteindront pas. Vous ne vous réveillerez qu’au moment de ma dernière mort. Je mettrai aussi à votre disposition quelques cylindres Spaarti. M’avez-vous entendu ?

— Oui, mon Maître.

— Fort bien. Relevez-vous... Seigneur Kail. Et partez. Partez assurer notre victoire.

— Qu’il en soit ainsi, Maître.

Darth Kail se releva et quitta la salle du trône sans se retourner. Derrière lui, Palpatine, toujours souriant, se rassit dans son fauteuil et se replongea dans la contemplation des mondes qui, un jour, lui appartiendraient de nouveau.

 

                                           FIN.

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