Soldats clones, stormtroopers, chasseurs de primes... Même Dark Vador porte un casque.
Les casques de Star Wars ont participé à la popularité de la Saga. Pour certains de ces casques, leurs formes si particulières s'inspirent de notre histoire.
Mais qu'en est-il de la technique ? Quelles sont les possibilités que nous offrent les casques d'aujourd'hui ?
À vous de juger si les progrès sont à la hauteur de notre époque.
Revision Military
L'un des casques les plus avancés en terme de réalisme, est sans doute celui de Revision Military.
Cette société spécialisée a remporté en 2011 un contrat de 3 ans et les fonds nécessaire (1 585 000 €) pour développer le casque du futur de l'armée américaine.
Entrons dans le vif du sujet avec ce premier casque.
C'est une réalité très explicite avec les casques de Revision Military.
La version de base est à 957 €.
La version complète, contient un kit de protection : un rail pour le casque, une mandibule et une visière pare-balles. Cette version largement améliorée coûte 1739,89 €, sachant que c'est un pack et qu'il revient moins cher.
Rajoutez une paire de lunettes de soleil (pare-balles) pour les opérations « ensoleillées » ainsi qu'une caméra nocturne et le prix passe du simple au double. Revision Military parle d'intégrer prochainement un masque à protection NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique) ainsi qu'un viseur tête haute (VTH, HMD en anglais).
Un casque pare-balles, résistant aux hautes vélocités, ne rend pas invincible pour autant, mais si cette résistance est la même dans Star Wars, on peut imaginer que c'est ce qui explique le changement d'armes utilisées (laser).
Toujours est-il que les armées pourraient toutes être équipées de cette façon, mais c'est sans doute le budget qui ne suit pas.
Head Health Challenge II
Ce que l'on pourrait traduire par « le challenge pour la protection de la tête », revient donc cette fois avec 10 millions de dollars à remporter pour le projet qui sera jugé le plus prometteur.
La NFL (National Football League) a d'ailleurs injecté 500 000 $ dans la récompense. En effet, le football américain y voit un grand intérêt pour protéger la tête de leurs joueurs de certains chocs ultra-violents que ces derniers reçoivent au cour d'un match.
Tom Mulkern, du laboratoire de recherche de l'armée américaine (U.S. Army Research Laboratory, ARL) explique tout l'intérêt du transfert de technologie. En développant de nouvelles protection pour l'armée, on peut faire bénéficier les sportifs de ces progrès. Ils ont récemment mis au point un matériau capable de résister aux chocs de grande vitesse, mais qui reste souple à l'état normal (voir sources).
On imagine donc facilement l'utilité d'un partenariat entre l'armée et le secteur civil (les différents casques de sport, les casques auto ou moto, les casques de travaux, etc).
Une réalité, mais augmentée
Dans la fiction en général, il n'y a pas de problème pour avoir des casques à réalité augmenté un peu partout. Un affichage apparaît à l'intérieur du casque, au niveau des yeux (c'est mieux). Dans le concret, qu'en est-il ?
L'ATH (affichage tête haute) également appelé « collimateur tête haute » (CTH) n’est plus une fiction depuis déjà plusieurs décennies.
Initialement développé pour les avions de chasse, cet affichage s'est révélé très vite indispensable. Il permet de maintenir sa vigilance devant soi, sans baisser la tête et chercher les informations.
Les progrès techniques de ces dernières années (passage de l'analogique au numérique, version polychrome) font de cet outil une extension naturelle de l'assistance au pilote.
On peut désormais retrouver la présence de CTH dans les avions civils, comme par exemple l'avion d'affaire Falcon 8X.
Cette technologie, en plein développement, commence même à se retrouver sur des pare-brise d’automobiles via une projection intégrée. Toujours dans l'automobile, on peut trouver l'ATH :
sur une « vitre » annexe intégrée comme pour la Peugeot 3008 ou sur un système indépendant, descendant du GPS (une sorte de GPS+), avec une application pour smartphone gratuite comme HUDWAY.
Pour 240 €, le système de Navdi propose tout ce que fait un système intégré aux voitures toutes options. Il est si polyvalent qu'on peut se demander si cela ne va pas distraire le conducteur de la route. Un problème que Peugeot a pris en compte en bridant la simultanéité des options de son ATH. Pour le système HUDWAY, il est gratuit puisqu'il fonctionne avec votre smartphone (application), mais forcément la qualité s'en ressent .
La réalité virtuelle arrive en 2015. Vous avez peut-être eu l'occasion d'essayer l'une de ces technologies. Vous n'en avez peut-être jamais entendu parler... Pas d'inquiétude, 2015 va s'occuper de vous mettre à la page, croyez-moi !
L'Oculus Rift
C'est sans doute ce qu'il y a de plus développé à l'heure actuelle. L'Oculus Rift propose de jouer, regarder, admirer...
Ce produit est né dans la tête de Palmer Luckey, un collectionneur d'appareils à réalité virtuels qui n'y trouvait pas son compte. Très vite bien entouré, le jeune homme crée la société Oculus VR. Le prototype d'OculusRift se retrouve sur la plate-forme de financement participatif Kicktsarter ; une réussite. La première version de l'OculusRift est alors expédiée aux investisseurs.
En mars 2014, Facebook rachète la société pour 2 milliards de dollars. Oculus VR achète ensuite Carbon Design Group (les créateurs de la manette de Xbox 360). La sortie de l'OculusRift version 2 dans le commerce, n'est plus qu'une question de mois et un nouveau prototype vient d'être dévoilé, le Crescent Bay.
On peut très bien démarrer la soirée en essayant d'échapper à des zombies dans un labyrinthe, puis aller dans les montagnes russes d'un parc d'attraction, et finir la soirée en allant dans une salle de cinéma pour regarder sur grand écran des films téléchargés légalement.
Le site RiftEnabled propose pas moins de 535 applications. De quoi faire le tour.
Il est déjà question de voler comme un oiseau ou de découvrir la sensation du touché dans les jeux vidéo. Un succès assuré. Son prix devrait osciller entre 300 et 500 $.
Cardboard
Vous n'avez pas les moyens d'acheter un appareil comme l'Oculus Rift, car vous vous êtes ruiné dans un téléphone intelligent...
Bien sûr, il faut télécharger l'application gratuite « Cardboard » via Google Play sur votre smartphone. On insert le smartphone dans le support en carton et ça y est : vous avez un masque à réalité augmentée ! Facile, non ?
Les moins bricoleur ne chercheront pas à monter ce support en carton, dont on peut trouver la version imprimable ici. Certains sites vous vendent ce bout de carton déjà monté. À vous de choisir.
Homido
Comme le Cardboard en carton de Google, Homido n'est qu'un support pour smartphone, mais en dur et ergonomique. Rien n'empêche donc de mettre l'application Cardboard avec ces lunettes. C'est du made in France et il coûte dans les 70 €.
Archos VR
Idem qu'Homido mais en moins bien et donc moins cher : 30 €.
Gear VR
Idem. Il s'agit de la coquille vide fraîchement proposée par Samsung en collaboration avec Oculus VR. Comme pour les autres systèmes, il faut insérer un smartphone, sauf que là il s'agit du Samsung Galaxy Note 4 uniquement. La coquille vaut 200 €, le portable (en 2K) vaut 750 €. Alors, oui le total commence à être impressionnant, surtout si la nouvelle version de l'Oculus propose de la 4K et reste au tarif « très attractif » de 300-500 €. Le gros avantage de ce système reste néanmoins qu'il est sans fil et ne nécessite pas de PC !
Google Glass
Les Google Glass doivent être paramétrées à un portable connecté avec un compte Google +. Elles permettent par exemple de s'en servir comme d'un GPS, d'afficher des recherches google, de prendre des vidéos ou des photos via une caméra.
Des lunettes impopulaires... Voilà finalement la conclusion que l'on peut tirer de ce mois de novembre. Tous les signes sont à l'arrêt. Les développeurs eux-mêmes n'y croient plus. Sur 16 développeurs contactés par Reuters, 9 ont affirmé avoir arrêté le développement sur ce produit. Les Google Glass pourraient avoir un avenir dans le milieu professionnel (SNCF, Assurances, médecine), mais à l'heure actuelle, le marché de masse paraît compromis.
Quelques raisons du désenchantement :
- Les « Explorers », qui sont les premiers à avoir eu des Google Glass, ont pu recueillir des réactions très négatives autour d'eux. La présence accrue d'employés dans le high-tech génère une hausse des loyers à San Francisco (et sa zone urbaine). Des tensions sont donc nées vis-à-vis des employés de la Silicon Valley. Les Google Glass sont donc un moyen facile d'identifier ces derniers. Cela explique les agressions (lunettes jetées au sol avant d'être écrasées, présence dans un bar qui dégénère, etc) des gens de la ville qui y verraient une parfaite illustration de ce qu'ils détestent. Ces comportements intolérables ont fait une mauvaise publicité aux Google Glass. En effet, qui voudraient se mettre une cible sur le nez...?
- Les réactions des « Explorers » ont refroidi les développeurs. De plus, la taille de l'écran est souvent critiquée comme un frein au développement d'applications. Le marché, pas assez développé, limite également la portée des projets et leur impact. Comme si cela ne suffisait pas, la réalité augmentée de salon (comme l'OculusRift), est en plein essor. Difficile d'entrer en concurrence et, lorsqu’on voit les réactions des développeurs, on se dit qu'il est peut-être déjà trop tard pour les Google Glass.
- De nombreux utilisateurs eux-mêmes ne sont pas convaincus. Ils trouvent que les lunettes sont moches (Ray Ban et Oakley travaillent depuis mars à améliorer le design). Autre problème, le carreau n'entre pas assez dans le champ de vision, ce qui fait que l'on détourne son regard de l'interlocuteur. La reconnaissance vocale basée sur un accent américain quasi-parfait n'arrange rien... comment les américains prononcent-ils les noms des rues françaises ? Bien sûr, il n'y a pas de clavier, donc si la reconnaissance vocale ne fonctionne pas, il faut passer par le téléphone portable et faire ensuite un transfert vers les lunettes avec l'application MyGlass.
- L'aspect légal est encore plutôt flou. Le problème de l'atteinte à la vie privée reste donc entier. Si les Googles Glass étaient vendues par millions, puis ensuite interdites partout dans le monde, ce serait une catastrophe pour les utilisateurs (1500 $ la paire !) et pour l'image de Google (qui devrait peut-être aller jusqu'à rembourser les gens).
Meta 1 et MetaPro
Développé par Meta Labs et issues du financement participatif (Kickstarter), ces lunettes destinées aux développeurs coûteraient respectivement entre 700 et 3000 $. Difficile d'avoir du concret sur la réalisation du projet. En revanche, au niveau de l'annonce, c'est alléchant. Des Googles Glass en 100 fois mieux : vous portez des lunettes et faites des mouvements dans le vide pour manipuler ou concevoir des hologrammes (comme Iron Man, voir sources). Plusieurs versions pourraient être commercialisées en 2015 avec plusieurs tarifs. 500 applications sont d'ores et déjà disponibles.
Atheer Labs
Un projet similaire à celui des Meta Glass. Il propose de transformer le quotidien en réalité augmentée grâce aux lunettes. En quelques mots : tout le monde porterait des lunettes, y compris les enfants. Comme pour Meta Labs, le milieu professionnel pourrait être une cible. Choisir ses vêtements, faire du sport, apprendre, comprendre, se divertir par des jeux ou par la télévision : tout passe par les lunettes d'Atheer Labs. Peu d'information sur le prix (500 $ pour Atheer One, et 850 $ pour le kit de développement), une éventuelle sortie pourrait avoir lieu en 2015...
Microsoft Glass
L'année dernière Microsoft est allé dans le sens de cette rumeur en rachetant pour 150 millions de dollars Osterhout Design Group, une société spécialisée dans la réalité augmentée. Microsoft serait donc entrain de développer un projet basé sur la réalité augmentée, probablement pour sa Xbox One. L'enjeu serait de taille à concurrencer, voire surpasser le Morpheus de Sony...
Project Morpheus
Déjà bien implantée en France, la Playstation 4 de Sony propose d'accéder à la réalité virtuelle avec son Projet Morpheus. Lors de l'E3 2014, Sony dévoilait des démonstrations passives et actives de son outil. En utilisant le Playstation Move (manette améliorée), dans la réalité virtuelle vous avez une épée réelle. Je vous laisse imaginer ce que cela pourrait donner avec un sabre laser. Le 1er décembre, Sony dévoilait son premier jeu Morpheus : Summer Lesson. La vidéo nous met dans la situation d'un cour particulier. Le jeu est donc basé sur la communication avec une étudiante. On discute avec cette dernière de sujets contextuels, et on répond en hochant la tête. Si vous approchez trop d'elle ou si vous détournez votre regard, elle réagira en conséquence, comme si vous étiez réellement dans la pièce. Si ce système est au point, il pourrait s'agir d'une véritable révolution dans le monde du jeu vidéo, au même titre que l'OculusRift. Pour le moment il est impossible de dire si ce jeu vidéo restera une démonstration, ou bien un vrai jeu, ou alors un mini jeu gratuit offert avec Morpheus. Il n'y a pas encore de date de sortie annoncée, mais Project Morpheus devrait donc sortir pour concurrencer l'OculusRift. Affaire à suivre.
DAQRI
Toujours dans le secteur civil, mais cette fois dans le monde professionnel, DAQRI propose un casque de chantier à réalité
Concrètement : une fois sur le chantier, le casque analyse son environnement grâce à ses nombreux capteurs et caméras (360°), puis il adapte les données recueillies pour afficher un complément à l'observation de l'utilisateur. En clair, la visière du casque va vous dire quelle est la pièce à changer sur la machine, si la pression est bonne, où se trouve votre lieu de travail ou de contrôle.
C'est en fait un véritable assistant qu'on nous promet, qui pourrait même communiquer avec une montre connectée. Si cet outil devient réel, il offrirait la possibilité d'apprendre sur le terrain ! En quelques semaines, n'importe qui pourrait acquérir de l'expérience sur un poste adapté. Une mini révolution dans le secteur professionnel qui pourrait faire baisser le chômage (c'est la version la plus optimiste). Ce casque fait donc écho aux Google Glass qui devraient également prendre leur essor dans le milieu professionnel.
On vient de le voir, la réalité virtuelle va bien au-delà de ce dont aurait besoin un stormtrooper...
Si c'est possible pour le grand public, qu'en est-il de l'armée et des soldats du monde réel ?
SAGEM Gerfaut
Développé par la société SAFRAN (grand groupe international français), le viseur tête haute équipe les pilotes de Rafale depuis 2004
La détection de posture optronique (optique-électronique) permet au pilote de désigner sa cible d'un simple regard ! L'avantage considérable, c'est que le champ de vision ne se limite donc pas à l'axe de l'avion, mais à tout le champ visuel du pilote.
TopOwl
Cet accessoire de casque développé pour les pilotes d'hélicoptères, offre une meilleure visibilité de nuit pour le pilote. En effet, le système évite de porter les lunettes de vision nocturne plus contraignantes (lumière directe et fatigante).
Mais ce n'est pas tout, ce VTH permet de recevoir un affichage de type CTH d'avion (assiette, orientation, etc), comme pour le SAGEM Gerfaut, il permet de coordonner l'armement au regard du pilote. Il est totalement opérationnel depuis 2008 et utilisé principalement pour les pilotes d’hélicoptère Tigre. Selon Pascal Point (directeur des activités VTH chez THALES), « c'est un système vivant, en constante évolution » que l'armée française continue d'améliorer.
Q-Warrior
Voici un VTH présenté au mois de février. Son principal atout actuel est de donner des informations sur la positions du soldat :
repérage des unités distantes (ennemis, alliés, véhicules, aviation) localisation GPS, boussole.
La vue nocturne et thermique serait également disponible. Le constructeur, BAE System, parle d'un coût abordable pour l'armée. Cet équipement serait en phase d'essais sur le terrain. BAE System n'en est pas à son coup d'essai, la société avait développé par le passé un système similaire au TopOwl. Ce VTH baptisé « cobra » a été développé pour les pilotes d'avion de chasse JAS 39 Gripen (armée sud-africaine).
L'OculusRift et l'armée norvégienne
Pour voir autour de soi à l'intérieur d'un tank, l'armée norvégienne a pensé à quelque chose de simple : la réalité augmentée. Ils ont posé pour 2000 $ de caméras sur l'engin pour avoir une vue à 360°. En plus de cela, il ont investi dans un ordinateur de quelques centaines de dollars, tout comme l'OculusRift qui vaut dans les 300 $. Le résultat est adapté : une vue à 185° de chaque côté du véhicule sans avoir besoin de mettre le nez dehors. L'équipement nécessaire existe déjà, il coûte dans les 100 000 $ ! L'OculusRift permet donc de faire de grosses économies, tout en généralisant le système. Il y a fort à parier que cette version militaire va être miniaturisé et optimisé.
En vert, c'est plus facile...
J'en parlais plus haut, pendant longtemps, tout ce qui correspondait à un ATH était toujours en vert. Mais pourquoi ?
La raison est simple, elle s'appelle : efficacité lumineuse spectrale.
C'est en fait la mesure de l'efficacité de la lumière reçue par l’œil. L'une des couleurs les mieux perçues est le vert fluo. C'est moins la couleur que la qualité de réception de l’œil qui a déterminé ce choix, même si, évidemment, on peut douter de l'utilité d'un bleu azur pour un pilote de chasse.
Le vert est donc la couleur la plus simple à mettre en place. Mais l'intérêt des constructeurs, comme DASSAULT par exemple, est :
- de signaler les menaces ou les avaries d'un avion par du rouge,
- d'utiliser le jaune-orange pour les problèmes mineurs,
- de rester dans le vert pour tout le reste.
Et si on mélangeait tout ça ? Tout ce que vous venez de lire existe ou est en développement. Il n'est pas difficile d'imaginer un casque qui réunirait tous les avantages que l'on peut tirer de ces technologies. Il serait peut-être même supérieur à la qualité d'un casque de stormtrooper, de mandalorien, etc...
Trois choses essentielles limitent peut-être l'existence de ce genre de casques futuristes :
- le besoin,
- la volonté,
- le prix...