- Genre Analyses et Essais
- Auteur(s) Steve Kozak
- Note du staff SWU
- Note des internautes
Ce livre va tout nous expliquer sur le pourquoi ce téléfilm est un chef d'oeuvre.
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On ne va pas se mentir, ce téléfilm est un gros malentendu.
Alors, comment George Lucas, qui s’est battu contre les studios de production sur THX1138, American Graffiti et Star Wars pour avoir le contrôle total sur ses projets, a pu laisser d’autres s’occuper de ça.On commence par un retour un arrière avec la préparation de la sortie de Star Wars, avec Charles Lippincott qui a inventé le marketing en présentant le film Star Wars lors de conventions du style ComicCon un an avant la sortie du film, en sortant le roman et les comics quelques semaines avant la diffusion au cinéma, histoire de donner envie aux fans de Science Fiction de venir voir le film.
On replace le contexte avec le succès de Star Wars en 1977 et les débuts de George Lucas dans le monde des studios de cinéma. On fait connaissance avec les personnes importantes qui ont apporté leur pierre à l’édifice.
Donc Lucas avait un souci.
En attendant l’Empire Contre-Attaque, il fallait prolonger la durée de vie de l’univers Star Wars afin d’éviter une lassitude auprès des fans.
Ainsi, la promotion se fait à la télévision avec des interviews des acteurs, shows télévisés, ce qui a incité les gens à continuer à aller voir le film.
Et cela a été le début du drame car comme ça marchait bien, les producteurs des émissions ont vite commencé à faire n’importe quoi comme prendre des inconnus pour porter les costumes, faire danser des stormtroopers, à rejouer des scènes dans des parodies, etc …Puis Noël 77 arrive avec ses shows de fin d’année prisés par les téléspectateurs (avec de la musique, des animations, des parodies).
Mark Hamill participe à un de ces shows et ça fonctionne.
Du coup, pour fin 1978, George Lucas a une idée : il veut son show de Noël.
L’idée de base était de faire un show de variété, comme tant d’autres qui apparaissent à la TV à cette époque de l’année.
L’équipe de George Lucas se rapproche de CBS qui fait appel à la compagnie Smith & Hemion, spécialiste dans ce domaine.
Très vite l’idée d’un show musical s’impose.
Et c’est parti mon kiki.On découvre que pas mal de personnes du milieu de la TV ont travaillé sur les prémices de ce projet.
Lucas était très impliqué au début (puis de moins en moins à cause de la production de l’Episode V) en étudiant les dessins conceptuels des costumes, des séquences qu’il veut voir.
L’idée de se focaliser sur une famille de Wookiees sans sous-titre : c’est lui.
Mark Hamill, Harrison Ford et Carrie Fisher acceptent de participer plus parce que Lucas leur demande une faveur, que par enthousiasme. Ils se sont dit que ce serait mal poli de refuser après le succès de Star Wars. Peter Mayhew et Anthony Daniels ont accepté plus facilement.
Comme guest stars, on a failli avoir Raquel Welch ou encore la chanteuse Cher.On a un chapitre sur la séquence animée avec Boba Fett qui est aussi une idée de Tonton George.
Il voulait intégrer une scène en animé avec ce célèbre chasseur de prime, dans l’idée de promouvoir un personnage de futur Empire Contre-Attaque.
C’est ici qu’apparait le scalp wookiee.Puis à partir de juillet 1978, George Lucas se détache de la production dû au tournage de son prochain film et à l’écriture d’autres projets comme Indiana Jones.
Puis, il s’éloigne surtout au début du tournage par ce qu’il ne connait pas le monde de la télévision.Les chapitres suivants se concentrent sur les longues journées de tournage.
La première journée est consacrée à la séquence de l’émission de cuisine qui tourne au fiasco.
On a la présentation des participants, la préparation des costumes, les astuces de tournage.
Le deuxième jour, c’est au tour de la Cantina avec l’utilisation de costumes d’aliens non vus dans le film, le choix de la chanson. On peut dire que ce fut difficile avec la chaleur, les scènes à rejouer selon différents angles de caméra.
Les difficultés rencontrés sont annonciateurs d’un désastre.
Le groupe de rock ‘Jefferson Airplane’ venu pour jouer un morceau arrive avec ses polémiques dont l’absence de la chanteuse qui était à fond dans la drogue et qui a eu des propos malvenus lors d’un concert quelques temps avant.
Sur le plateau l’ambiance n’était pas joyeuse, il y avait des tensions palpables, il y avait des désaccords entre les responsables car finalement, Lucas n’étant plus là, il n’y avait pas vraiment une personne pour tenir le projet sur de bons rails. Ca partait dans tous les sens. Aucun superviseur n’étaient présent pour dire que les idées étaient nulles. Le budget explose. Les décors et la façon de travailler faisaient cheapos. Mais tout le monde continuait à s’enfoncer, n’ayant aucuns repères.Du coup, après le troisième jour de tournage, le producteur, harassé, quitte le navire.
Très vite il faut trouver un sauveur pour reprendre le flambeau avant de perdre tout l’argent investi suite à une annulation plus que très probable.Finalement, après un break (salvateur ?), le tournage reprend avec les scènes sur Kashyyyk avec des décors se basant sur des artworks de Ralph McQuarrie.
On a quelques mots sur la scène un peu beaucoup gênante avec Itchy et son fantasme un peu porno.
Là encore, personne, pour dire que c’était très inapproprié.
Le tournage se termine avec la cérémonie du Jour de la Vie.
Le montage n’a pas été simple car il y avait trop de matériau et surtout que cela avait été tourné comme si c’était un film et non une émission de télévision, qui ne possède pas les mêmes codes sur la façon d’utiliser une caméra.Voilà. Le show est diffusé le 17 novembre 1978. Et les spectateurs découvrent cet ovni télévisuel.
Les fans l’ont vite vu et vite oublié.
Il ne sera jamais rediffusé.
Mais ce Holiday Special ne va pas tomber dans l’oubli bien longtemps.
En effet, avec l’avènement des VHS, des copies pirates ont commencé à circuler. Avec l’Edition Spéciale en 1997, et les débuts d’internet et de Youtube, les générations d’après entendent parler de ce projet et veulent absolument le voir pour savoir si c’était vraiment si nul.
Le show a une nouvelle vie. Des références se retrouvent dans des romans star wars, dans le merchandising de chez Disney, et même dans la série The Mandalorian.Alors, George Lucas coupable ou pas coupable ?
Il parait qu’il a vu lu dernier montage avant diffusion, et qu’il aurait dit qu’il n’avait pas aimé et que c’était embarrassant.
Miki Hermann avait été envoyée par Lucas. Elle était ses yeux et oreilles sur le plateau. Pourtant, elle n’a jamais appelé Lucasfilm pour dire que c’était une catastrophe. Elle des défend en disant qu’elle n’était qu’une observatrice et qu’elle ne voulait interférer dans les décisions. Elle vérifiait juste qu’il y avait une certaine cohérence avec l’univers fraichement créée (costumes, …)
Et bien, elle n’a pas été viré malgré sa non communication (qui aurait peut-être pu sauver quelques miettes).
Pourtant on connait Lucas pour son manque de tact quand quelqu’un€ ne lui est pas utile ou n’est pas assez bon à ses yeux.
D’ailleurs personne au sein de Lucasfilm qui a participé de près ou de loin au projet ne perd son emploi.
Est-ce une preuve qu’à l’époque George Lucas était plutôt satisfait du résultat ? Avant de faire volte-face suite aux critiques acerbes des fans ?Il est responsable d’avoir lâchée l’affaire sans laisser clairement des recommandations et une personne de confiance pour poursuivre sa vision.
D’ailleurs, il dit qu’il n’y est pour rien, que presque ça s’est fait derrière son dos.
Sauf qu’il a grandement contribué au projet en étant à l’origine de pas mal de choses qu’on voit dans le show : faire appel à Ralph McQuarrie pour donner vie à Kashyyk et aux Wookiees, écrire les premiers scripts, amener un prototype du casque utilisé par Itchy, préparer un background sur les personnages Wookiees et la planète, écrire le script de la séquence animée, demander aux acteurs principaux de Star Wars de participer, et d’autres choses.
Et d’autres choses.
Bref, pourquoi ne pas avouer qu’il s’est trompé. Ca arrive. Au lieu de défendre mordicus qu’il n’y est pour rien là-dedans.Voilà.
Ce livre fourmille de détails, l’auteur a fait un travail de recherche fabuleux en retrouvant des documents et en allant interviewer les participant qui ont quasi tous tenter d’oublier cette expérience.
On suit presque heure par heure les journées de tournage.
C’est plaisant à lire.
Et on comprend pourquoi le résultat est ce qu’il est. C’est l’accumulation d’un tas d’errance qui a abouti au Holiday Special.