Quelle apothéose !
L'arc de Narkina 5 aura donc été impressionnant de bout en bout ! Je crois personnellement que c'est mon préféré de la série (et il reste encore deux épisodes !).
Il y a tout ici : de l'émotion, du suspense, de l'iconisation, un merveilleux message etc. Du grandiose tout simplement. Andor est une série exceptionnelle qui donne à Star Wars un tournant inattendu et bienvenu !
Entre Kino Loy, images marquantes, révolte et espoir, je vous invite à me suivre dans mes réfléxions autour des points que j'ai le plus appréciés dans cet épisode à travers cette critique 100% spoilers et tout autant subjective !
Mais avant de vous laisser à la lecture de ma critique, je vous invite chaudement à consulter les actualités de mon camarade Dago qui vous liste tous les clins d'oeil à l'univers Star Wars dans les différents épisodes. Voici son travail pour l'épisode 8 (ici). Ne vous inquiétez pas, ses listes reviennent bientôt !
Bonne lecture !
Le parcours de Kino Loy
Personnage désagréable au départ, le contremaître aura petit à petit ouvert les yeux sur les conditions de vie et de travail sur Narkina 5 au contact du bouillonnant Cassian Andor ! A quelques "services" d'en avoir fini avec sa peine, il aura fallu un nouveau durcissement des règles et un brin de panique impériale pour qu'il comprenne qu'il n'y a "qu'une seule issue".
La performance d"Andy Serkis est à mettre en avant. L'acteur est toujours aussi bon et campe avec brio le personnage en lui conférant l'humanité nécessaire pour que l'on s'attache à lui et que l'on se demande ce qu'il devient après la fin de cet épisode ! A cette question, Tony Gilroy a répondu un "qui sait ?", laissant ouvertes toutes les possibilités le concernant !
Le visage de Kino montre qu'il est détruit et tourmenté lorsqu'il retrouve sa cellule face à la violence de la réalité : tout une équipe est morte pour que personne ne sache que les peines ne s'arrêtent plus. La goutte d'eau toussa toussa.
Il entraînera donc son équipe entière à l'affrontement car il dispose d'une autorité certaine sur celle-ci et en retour il semble y avoir un véritable respect. Il sera même la voix de la révolte en donnant les informations et en proposant un discours motivant à toute la prison (sous la pression de Cassian encore une fois).
L'influence de Cassian sur le contremaître se fait d'ailleurs ressentir dès la scène d'ouverture où Kino est le premier à suivre le "programme" et à demander à Cassian de le faire mais ce dernier ne s'y soumettra qu'une fois la main prise et la prise de conscience de Kino complète : il faut une révolte dès le lendemain. A partir du moment où Kino est acquis à sa (la) cause, c'est Cassian qui se met face à la porte et entraîne Kino à suivre le programme. Subtil et révélateur.
C'est donc le feu qui anime Cassian qui se répendra dans toute la station. Il n'est pas un leader mais il fait ce qui doit être fait. Il prend les risques, il planifie. L'implacable agent de la Rébellion est déjà là.
"Je ne sais pas nager"
Pour revenir à Kino, ce dernier aura le droit à une dernière scène très émouvante. Cette confession est donnée avec un visage pourtant souriant face au vent de liberté et devant un horizon dégagé du joug impérial (du moins pour l'instant). La foule les pousse et Cassian et Kino tomberont et se perdront de vue.
Ce passage est puissant. Il m'a véritablement touché tant la violence impériale, son inhumanité nous est froidement présentée. Face à cet autoritarisme, voir ces "gens normaux" se battre, se soulever et surtout s'entraider était émouvant.
Le mouvement de l'Histoire est en marche, cette foule de prisonniers qui se libérent eux-mêmes en est la preuve. Je n'irais peut-être pas jusqu'à dire que le fait qu'ils doivent tous tomber à l'eau pour en ressortir plus rebelle qu'avant fait penser à une forme de baptême révolutionnaire mais l'idée m'a traversé l'esprit !
Des images fortes
Et surtout, nous sortons de Narkina 5 avec, visuellement, cinématographiquement, des images poignantes. Je pense notamment à la vue aérienne de la prison avec, sur l'un de ses côtés, les petits remous dans l'océan, à peine visible à cette distance, créés par la fuite des prisonniers.
Une autre m'a marqué : Luthen Rael, presque en mode Batman, cape au vent, sur une passerelle au sommet de Coruscant, négociant fermement avec sa taupe au BSI. Encore une fois, l'acteur est remarquable de charisme. L'évocation de sa situation personnelle, de la mort de son âme pour un futur qu'il ne verra pas et qu'il veut créer pour les autres est la marque d'une forme de martyr. Condamné à utiliser les outils de son ennemi pour lutter à armes égales. Condamné à être en retrait du monde. Condamné à abandonner l'amour, les liens sociaux. Pour revenir à mon titre de départ : quelle apothéose !
Puissante, la scène où nous voyons les impériaux se cacher et avoir peur l'est tout autant. Que faire face à 5000 hommes prêts à en découdre pour retrouver leur liberté ?
Mon Mothma
La partie sur Mon Mothma était sûrement la plus "faible" de l'épisode dans le sens où son arc avance peut-être plus doucement. Mais les passages qui lui sont dédiés ici montre encore une fois à quel point sa situation est tout aussi difficile et pénible. Car elle est face à un dilemme : financer la Rébellion sans se faire repérer par l'Empire au prix de marier sa fille de 13 ans à la mode chandrillaise alors même que, pour elle, avec son mari en carton, c'est une inépuisable source de souffrance.
La Rébellion peut donc être un merveilleux foyer de joie libératrice et de délivrance ! De solidarité et de victoires collectives ! Mais pour atteindre ces nobles objectifs, Cassian, Mon, Luthen et les autres doivent envisager le pire et parfois agir d'une manière qu'ils n'auraient pu imaginer.
Conclusion
Le discours est donc toujours aussi clair, fort et politique. La lutte contre le fascisme impérial demande de lourds sacrifices comme se mettre en danger certes mais peut-être d'autres encore plus difficiles comme ceux qui vous font perdre de votre humanité. Luthen et la rapidité à laquelle il va sacrifier les 50 rebelles pour protéger sa taupe est ici représentatrice.
Je suis toujours aussi surpris qu'une série pareille existe. Que ce projet et son discours aient abouti. Non pas que je ne crois pas en la capacité de Lucasfilm de produire des merveilles, je crois qu'ils l'ont prouvé maintes et maintes fois (sinon nous ne serions pas ici). Mais le ton, la forme et le message sont ici si différents de d'habitude que la surprise est bien réelle en ce qui me concerne alimentant sûrement mon amour pour ce show.
C'est une masterclass c'est aussi simple que cela !
Slymer1 a écrit:1. de façon intra univers. Les grandes victoires de la Rebellion et la fondation de la Rebellion ne s'est pas faites en utilisant les méthodes de l'Empire (ici ce que Luthen dit c'est qu'il faut que les Rebelles poussent l'Empire a resserrer son étau pour pousser les gens a la révolte)
Jamais dans la TO ou dans les œuvres précédentes à Andor, la Rebellion s'est abaissée a utiliser ces méthodes pour se rassembler (pire des chefs de guerre comme Cham Syndulla ou Saw sont clairement mis en défaut dès qu'ils veulent utiliser ces méthodes pour le bien de leurs peuples, ce qui est déja une chose plus honorable que Luthen qui lui n'a rien a défendre hormis son égo) ou pour pousser les gens à la révolte.
On est presque sur un retcon de la façon d'opérer de la Rebellion car si Luthen doit être le ciment de la Rebellion et sa pensée doit s'infuser dans la Rebellion (a ce stade de l'histoire) alors les actions futures de la Rebellion perdent en cohérence par rapport a cette idéologie
Luthen pourrait marcher s'il était la pierre fondatrice de la période, ce qui n'est pas le cas et la caractérisation de la Rebellion a déja été faites dans d'autres oeuvres.
C'est pour ca que je braque autant sur ce personnage car il me rappelle beaucoup le travail de tacheron de Johnson. Gilroy va trop loin dans sa caractérisation de la Rebellion sombre et sale.
Adanedhel a écrit:Ça fait vraiment plaisir quand la série est à son meilleur niveau comme ça (c'est à dire un épisode sur trois, grosso modo). Je pense réellement qu'un format à la Sherlock, 4 épisodes d'1h30 plutôt que 12 de 45 minutes, aurait été bénéfique à la série...
Et c'est pour ça qu'à mon avis, en étant plus condensée, la saison 2 a des chance de grandement amélioré le rythme de la série...
DarkDindoule a écrit:Adanedhel a écrit:Ça fait vraiment plaisir quand la série est à son meilleur niveau comme ça (c'est à dire un épisode sur trois, grosso modo). Je pense réellement qu'un format à la Sherlock, 4 épisodes d'1h30 plutôt que 12 de 45 minutes, aurait été bénéfique à la série...
Et c'est pour ça qu'à mon avis, en étant plus condensée, la saison 2 a des chance de grandement amélioré le rythme de la série...
Les épisodes de fin d’arcs n’auraient jamais été aussi bons sans les deux épisodes qui les introduisent à mon sens… je comprends qu’on puisse ne pas aimer le format, mais en tout cas il est parfaitement bien maîtrisé !
anakine31 a écrit:DarkDindoule a écrit:Les épisodes de fin d’arcs n’auraient jamais été aussi bons sans les deux épisodes qui les introduisent à mon sens… je comprends qu’on puisse ne pas aimer le format, mais en tout cas il est parfaitement bien maîtrisé !
C'est le problème du format sérial, un épisode de 45-50mn par semaine. On reste très facilement sur notre faim.
Pour avoir binge wactch les 9 premiers épisodes, je n'ai ressenti aucun ventre mou ou épisode de remplissage ! Seulement une continuité et une avancé logique comme si je regardais un très gros film coupé en plusieurs parties.
J'ai très hâte de redécouvrir cette série en me faisant un gros marathon de plusieurs heures juste pour avoir le plaisir de voir tout s'enchainer rapidement
Slymer1 a écrit:
Le questionnement moral se poserait si on pouvait aller dans le sens de Luthen hors ce n'est pas le cas
1. de façon intra univers. Les grandes victoires de la Rebellion et la fondation de la Rebellion ne s'est pas faites en utilisant les méthodes de l'Empire (ici ce que Luthen dit c'est qu'il faut que les Rebelles poussent l'Empire a resserrer son étau pour pousser les gens a la révolte)
Jamais dans la TO ou dans les œuvres précédentes à Andor, la Rebellion s'est abaissée a utiliser ces méthodes pour se rassembler (pire des chefs de guerre comme Cham Syndulla ou Saw sont clairement mis en défaut dès qu'ils veulent utiliser ces méthodes pour le bien de leurs peuples, ce qui est déja une chose plus honorable que Luthen qui lui n'a rien a défendre hormis son égo) ou pour pousser les gens à la révolte.
On est presque sur un retcon de la façon d'opérer de la Rebellion car si Luthen doit être le ciment de la Rebellion et sa pensée doit s'infuser dans la Rebellion (a ce stade de l'histoire) alors les actions futures de la Rebellion perdent en cohérence par rapport a cette idéologie
Luthen pourrait marcher s'il était la pierre fondatrice de la période, ce qui n'est pas le cas et la caractérisation de la Rebellion a déja été faites dans d'autres oeuvres.
C'est pour ca que je braque autant sur ce personnage car il me rappelle beaucoup le travail de tacheron de Johnson. Gilroy va trop loin dans sa caractérisation de la Rebellion sombre et sale.
2. de façon philosophique. Gilroy n'est pas la première personne a écrire un personnage de ce type. Hors la majorité du temps ce type de personnage est amené a réviser ses méthodes car agir comme l'ennemi c'est devenir comme lui. Le fameux "What I've done ?"
Donc sois Gilroy fait faire une prise de conscience a Luthen et donc le personnage est inutile car non contributif a l'Histoire dans sa globalité (il n'est qu'une péripétie de l'histoire de la Rebellion et d'autres idéologies seront plus fondatrice)
Sois Gilroy va jusqu'au bout avec le personnage et faut vraiment ne jamais avoir réfléchi a la question et découvrir cet archétype de personnage avec Andor pour donner une once de crédit à ce genre de pratiques.
Adanedhel a écrit:Non justement, j'adore le format sériel, et je préfère quand les séries sont diffusées de manière hebdomadaires, qu'il y a le temps de digérer et d'apprécier entre chaque épisode. Le problème ici c'est réellement que chaque épisode de milieu d'arc fait un sur-place narratif monstrueux qui casse complètement le rythme de la série !
Et ok, c'est vrai que du côté de Cassian, lorsqu'il est coincé sur Aldhani ou en taule, c'est une pause utile pour préparer au casse / à l'évasion. Mais dans ce cas c'est du côté des autres intrigues que ces épisodes devraient être beaucoup plus denses, donner des avancées significatives. Mais non, lors du deuxième arc le dîner entre Mothma et Sly Moore se passe hors champ, alors qu'il aurait pu constituer le cœur de l'épisode 5. Dans l'épisode 9 les scènes avec Dedra étaient pas mal mais clairement pas assez pour donner du corps à un épisode entier ! Ca aurait été l'occasion de voir d'avantage Luthen Rael par exemple, mais il est totalement absent de l'épisode...
Shankikenobi a écrit:Episode sympa, pas le meilleur mais il reste très agréable à regarder et propose quelques fulgurances.
Je suis toujours surpris de voir les débats se focaliser autant sur un point précis sur les forums , pour apporter mon humble contribution:
Non Luthen n'est pas un personnage sympathique, oui son discours relève un peu de l'ego-trip, mais ça n'en fait pas un personnage inintéressant ou mauvais. Je ne pense pas qu'on soit sensé l'admirer.