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Descendances
  • Titre original Bloodlines
  • Genre Roman
  • Série L’Héritage de la Force (Vol. 2)
  • Univers Legends
  • Année et période +40 (Héritage)
  • Auteur(s) Karen Traviss
  • Couverture Jason Felix
  • Traducteur(s) Guillaume Le Pennec
  • Synopsis : La guerre civile se profile à l'horizon. La toute jeune Alliance Galactique se voit confrontée à un nombre toujours croissant de mondes bien décidés à s’aventurer sur la voie de la révolte. Ce conflit imminent déchire déjà le clan Skywalker/Solo : les racines Corelliennes de Yan Solo et le dévouement de Luke envers l'Ordre Jedi sème la discorde entre les deux familles, Jacen et Jaina ont eux décidé de soutenir la campagne menée par l'Alliance Galactique pour défaire les insurgés, et Luke et Mara ne peuvent protéger leur fils Ben de cette nouvelle guerre. Parallèlement à cette crise, la traque d'un assassin fait ressurgir du passé un nom tant redouté : celui de Boba Fett. Dans ce nouvel ordre galactique, les amis et les ennemis ne sont plus ce qu'ils semblent...
  • Note du staff SWU
     (80 % - 1 commentaire)
  • Note des internautes
     (97 % - 7 commentaires)
     (80 %)
    I) - Histoire

    Ce roman est bien meilleur que son prédécesseur Betrayal. Karen Traviss, dans un style beaucoup plus direct que celui de Allston, donne beaucoup de rythme au récit. L’histoire reprend là où elle s’était arrêtée à la fin de Betrayal et l’auteur s’attache à donner de la « consistance » au destin de Jacen. Cette consistance prend la forme d’une implication dans les forces spéciales de Coruscant en charge de la répression de tout acte de rébellion des citoyens originaires de Corellia. Forcément, ce genre d’action commando pouvant vite devenir ultra répressive, voire échapper à tout contrôle, parle immédiatement aux lecteurs. De la même manière, ces actions interpellent l’entourage de Jacen. Et ceci n’est que le début d’un processus (une « descente » serait le terme le plus approprié) qui va crescendo tout au long du roman.
    En parallèle à Jacen, l’autre personnage majeur est Boba Fett. Deux mots définissent l’implication de Boba Fett dans ce roman : incongrue et inattendue. Incongru et inattendu de faire revenir un personnage disparu de la circulation depuis pas mal d’années, voire même un peu has been par rapport à son passé glorieux. Incongru et inattendu lui donner un parcours un peu inverse à celui de Jacen, Boba est un personnage sombre et torturé qui recherche ici une rédemption, Jacen étant un altruiste qui peu à peu épouse la philosophie de Fett, une logique matérialiste où la considération des autres n’a plus d’importance par rapport au résultat. Incongru et inattendu enfin le fait de boucher les trous du destin de Kamino et de ses meilleurs généticiens ces 50 dernières années alors que l’ont est dans une saga qui lorgne résolument vers le futur. Bref, incongru et inattendu, mais absolument parfait. La cerise sur un gâteau déjà bien garni par les aventures de Jacen (mais on y revient plus bas).
    Le contexte politique avance ici assez peu. Par rapport aux évènements mis en mouvement dans le premier tome, les évolutions sont mineures. Des personnages prennent de l’avancement ou non selon le camp qu’ils ont choisi (grossièrement, selon qu’ils soient avec Jacen ou non), d’autres dégagent à coups de blaster (et encore ici, la tête change mais la politique reste la même). Bref, l’utilité de ce contexte par rapport aux destins très personnels des personnages est très loin d‘être éclairci. La guerre avec Corellia n’est elle qu’un instrument au service de l’évolution de Jacen, ou bien a-t-elle une fin en soi ?

    II) - Personnages

    La trinité « Luke/Leia/Han » est en déroute. Le conflit corellien les a définitivement écarté. Luke, sans être formellement un instrument de l’Alliance, ne prend pas non plus position contre. Ce qui est plus que ne peut en supporter Han. Cela donne quelques échanges bien sympathiques. Si j’étais très critique face à une évolution que je trouvais manichéenne (ils ont déjà eu des divisions par le passé, pourquoi cette fois Han se radicaliserait tout de suite), je suis cette fois-ci séduit car le sujet est traité plus subtilement et surtout car un problème commun va les rapprocher certainement tout doucement. Mara vient se greffer très intelligemment à ces trois là. Pour la première fois depuis… que leurs midichloriens ont copulé (comprendre depuis le mariage), elle n’est pas sur la même longueur d’onde que son mari.
    Les jeunes. Deux groupes : Zekk/Jaina ont à mon sens un rôle très secondaire, et servent surtout à mettre en valeur le personnage de Jacen. Et Jacen/Ben qui sont au cœur du roman et de la saga. J’insiste encore une fois sur le fait que la genèse du caractère de ces deux là est à trouver dans Dark Nest. Leurs actions ont fait l’objet d’un processus de maturation de plusieurs années. Avec Ben, Traviss réussit une sacrée performance (parmi d’autres), celle d’impliquer un môme Jedi de 13 ans dans des évènements très sombres sans qu’il brise l’intensité dramatique du récit. Ben tombe à sa place et devrait être un facteur de plus en plus important dans les évènements à venir. Jacen est au cœur du roman, il serait possible d’en faire des tonnes mais cela impliquerait des spoilers et j’ai choisi de faire sans. Sachez donc que le héros évolue encore dans ce roman et se permet des choses de plus en plus controversées. Là où les évènements et le destin de Jacen étaient très éludés dans Betrayal, ils ont ici de la consistance est c’est bien mieux. Par ailleurs, Traviss pousse très loin la carte de la comparaison avec son grand-père. Encore un élément assez obscur dont il est difficile de percevoir la manière dont il influera le destin de Jacen.
    Fett et compagnie. Ce roman me permet de renouer réellement avec le chasseur de primes qui ne m’a jamais réellement intéressé. Ici, avec une orientation surprenante, Traviss m’accroche, mais c’est au risque de braquer le plus grand nombre de lecteurs. Dans son entourage brille surtout un Kaminoen bien connu. Sal Solo a un rôle court et c’est tant mieux, on en a fait le tour. Les derniers personnages se distinguant sont à trouver côté Alliance avec un amiral dans la grande tradition des « salops » de guerre, et deux chefs de commandos qui gagnent à être connus et sont pour beaucoup dans la réussite de l’intégration de Ben à l’histoire.
    Last but not the least : le bad guy. Le bad guy et Jacen continuent à se tourner autour, tout en finesse. Le bad guy est potentiellement encore plus baratineur que Palpatine. Le bad guy a d’ailleurs plus d’un tour dans son sac, je pense notamment à une scène avec Luke assez croustillante.

    III) - Conclusion

    Avec ce roman, je considère que Karen Traviss a véritablement lancé la saga. Le premier tome n’avait pas autant d’allant, il ne regorgeait pas non plus d’autant d’idées. La crainte était donc légitime d’avoir un cycle assez plat, se contentant d’appliquer des recettes déjà vues ces 15 dernières années. Or, à l’image des comics Legacy, si Legacy of the Force reprend les thèmes favoris de l’univers SW, Traviss s’en sert comme d’un moyen d’aller plus loin. Dans le parcours de Jacen, l’ombre d’Anakin est présente en permanence, mais ce n’est qu’une base sur laquelle l’auteur introduit bon nombre de nuances qui maintiennent des incertitudes sur les prochaines étapes. L’attitude du bad guy y est pour beaucoup, le lecteur partageant les doutes de Jacen au sujet des véritables motivations de son ennemi, les situations sont moins manichéistes que dans la prélogie et le spectateur/lecteur s’identifie plus facilement à Jacen qu’à Anakin.