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Le calme avant la tempête
 
Nuage de gaz d’Elshii, secteur boreo-tyrénien


Il y a plusieurs milliards d’années, l’accumulation de gaz et de poussières dans cette partie du Noyau Central engendra les amas gazeux de Vishii et Elshii. S’étendant de part et d’autre du secteur boreo-tyrénien et ce, sur plusieurs centaines d’années-lumière, ils constituaient un obstacle de plus à la navigation hyperspatiale dans une région déjà bien chargée.
Les différents gaz présents dans le nuage d’Elshii ont donné naissance à des formes fantastiques aux couleurs que beaucoup qualifieraient de poétiques. Les scientifiques s’accordent pourtant pour déclarer que les nuages de gaz du secteur boreo-tyrénien n’ont rien de particulier en comparaison d’autres formations bien plus spectaculaires dans la Bordure Extérieure.
Aujourd’hui, point de curieux venus admirer le nuage mais un cuirassé tyrénien et son escorte en patrouille. Quelques heures plus tôt, les forces stationnées dans le système de Boreus avaient lancé une alerte générale car les impériaux avaient quitté les lieux, ne laissant derrière eux qu’une paire de cuirassés. Le commodore Phanteras avait aussitôt ordonné de renforcer toutes les patrouilles, y compris celles vers les amas gazeux de Vishii et Elshii.
On avait donc adjoint un croiseur d’escorte au cuirassé et la fréquence des rotations entre le nuage et le système de Moreus avait presque triplée. Les deux vaisseaux de guerre avaient fini de contrôler la zone et étaient repartis en hyperespace vers leur point de départ.
La quiétude du vide spatial fut troublée quelques minutes plus tard par l’irruption de nouveaux vaisseaux de guerre ; sauf que cette fois-ci, il ne s’agissait plus d’une patrouille tyrénienne mais des groupes de combat du Retaliator et du Persecutor.
À bord du vaisseau amiral, Waldemar fut soulagé de constater qu’aucune unité ennemie ne les attendait. Les senseurs passifs de la flotte confirmèrent ses observations. Il donna un databloc à l’officier de navigation et lui ordonna de transmettre les nouvelles coordonnées de saut aux autres vaisseaux. Moins de dix minutes plus tard, les deux groupes de combat étaient repartis vers leur destination finale.
Ce saut n’était pas passé inaperçu car, près du nuage, un droïde sonde tyrénien sortit de son sommeil électronique. Ses caméras avaient filmé le passage de la flotte impériale et ses processeurs avaient analysé le danger. Suivant sa programmation, il fit surgir une antenne de communications hyperspatiale de ses flancs et envoya un message codé à l’intention du QG des forces d’autodéfense tyréniennes.
Quand il eut prit connaissance du message, le commodore Phanteras ne put s’empêcher de ressentir de l’admiration pour l’audace dont faisait preuve son ancien mentor.
« Ainsi, Waldemar a pris le cap de notre chantier secret. Quoiqu’il fasse, nous y serons avant lui. Commandant, fit-il au capitaine du Tyra, la flotte part dans cinq minutes. Nous aurons tout le temps d’organiser nos défenses une fois sur place. »

***


La base secrète boreo-tyrénienne


Solidement attachée à une chaise inconfortable, les yeux éblouis par une vive lumière, Sanaz n’était pas vraiment en état de réfléchir à sa situation. Elle en avait malgré tout eu le temps ces dernières heures car, à sa grande surprise, les Tyréniens n’avaient pas employé de sphères d’interrogatoire. Ils avaient commencé par la laisser mariner sur sa chaise pendant quelques temps. Impossible à dire précisément car elle n’avait plus aucun repère temporel – avant que ses interrogateurs n’entrent en scène.
Il y avait un officier de renseignement qui parlait sur un ton calme, presque apaisant, et une espèce de grande brute qui semblait prendre plaisir à hurler dans les oreilles des gens et à les secouer comme de vulgaires poupées. C’était bien entendu l’officier qui avait commencé l’interrogatoire, l’autre se contentant d’observer Sanaz d’un air renfrogné, les bras croisés sur la poitrine pour se donner l’air plus intimidant.
« Nous savons que « Zara Nesim » n’est que la couverture d’un agent impérial. Quelle est votre véritable identité ? Quelle était votre mission ? À quels fichiers avez-vous eu accès dans les dossiers du gouverneur Rees ? Je vous saurais gré de répondre, sinon mon collègue devra malheureusement intervenir. »
Sanaz avait cligné des yeux, cherchant à distinguer les traits de son interlocuteur malgré la lumière. Elle n’avait rien répondu. L’autre s’était obstiné pendant quelques temps avant de faire signe à son comparse. La partie la plus pénible de l’interrogatoire avait alors débutée par les hurlements de possédé de ce personnage. Au bout d’une série de cris particulièrement stridents, il avait frappé Sanaz avec une telle force qu’elle avait été violemment renversée au sol, avec sa chaise. Une fois la Zabrak à terre, l’officier était venu lui reposer les mêmes questions, sur le même ton, comme si rien n’avait changé. L’autre avait alors relevé la chaise avant de décocher une gifle qui avait éclaté les lèvres de Sanaz.
Le goût du sang dans la bouche, cette dernière avait finalement déclaré à contrecœur :
« Je m’appelle Sanaz Miren, j’ai grade de sergent dans l’armée impériale. Matricule ST-305812. »
Croyant la victoire proche, l’officier était revenu à la charge avec une nouvelle série de questions sur la nature de sa mission, ses contacts dans le secteur boreo-tyrénien…
Peine perdue ; car Sanaz répétait dorénavant la même réponse comme un leitmotiv :
« Sergent Sanaz Miren, matricule ST-305812… »
L’officier finit par s’en lasser et son « assistant » expédia une série de coups de poings magistraux à la Zabrak et projeta de nouveau la chaise au sol. Ils avaient ensuite quitté la pièce, laissant Sanaz seule avec ses pensées et un visage ruisselant de sang.

Et maintenant, elle était toujours là, seule. L’espace d’un instant, ses pensées allèrent vers ses coéquipiers. Elle avait appris que Jia et Derek avaient eux aussi été capturés. Étaient-ils interrogés en ce moment même ? Résistaient-ils ? La Zabrak prit peur car leur formation accélérée à l’Ubiqtorate ne les avait guère préparés à ce type de situation. D’où le recours de Sanaz au mot d’ordre des militaires : « Si vous êtes capturés, tout ce que vous pouvez dire, c’est : nom, prénom, grade et matricule. Rien d’autre. » Elle espéra que Derek et les autres faisaient de même.
Elle était encore plongée dans ses réflexions quand la porte de la pièce s’ouvrit de nouveau. Des mains invisibles la relevèrent tandis qu’une voix vaguement familière demandait à ce qu’on les laisse seuls. Levant le regard, elle discerna les traits du nouvel occupant de la pièce : le gouverneur Rees.
Il l’examina longuement avant de prendre la parole :
« On me dit que vous résistez bien à mes interrogatoires. Ceci est tout à votre honneur. Néanmoins, je dois avouer que je suis étonné de la loyauté dont vous faites preuve envers l’Empire Galactique. Après tout, vous avez certainement dû ressentir les effets de l’idéologie pro-humaine instaurée par Palpatine. »
Il se tut, attendant une réaction quelconque de la part de Sanaz mais cette dernière se contenta de le fixer du regard. Le gouverneur décida alors de continuer dans la même veine.
« Je suis tout aussi surpris du fait que vous ayez pu vous engager dans l’armée impériale et vous élever au-delà du rang de simple soldat. Il s’agit après tout d’une institution quelque peu conservatrice. »
Une nouvelle pause et toujours le même regard déterminé.
« Puisque vous préférez que je fasse la conversation… D’un autre côté, je ne vais pas verser dans l’holodrame de série B en vous détaillant mes plans dans leur intégralité. Sachez juste que je n’ai pas l’intention d’envahir la galaxie, de renverser Palpatine ou autre chose. Tout ce que je désire c’est que l’Empereur laisse le secteur boreo-tyrénien et ses habitants en paix. Notre région est loin d’être stratégique aux yeux du Centre Impérial et, de plus, quasiment isolée. Je veux juste que mes concitoyens puissent vivre en paix, heureux d’oublier les problèmes de la Galaxie et d’être oubliés par elle. Cette station m’en donne les moyens. La construction de vaisseaux de guerre armés d’un équipage droïde permettra de protéger les frontières le temps que la Marine Impériale se lasse. Quand je pense qu’on me considère comme un fou sanguinaire », ricana-t-il.
« Quant à vous et à vos collègues, reprit Rees, vous resterez prisonniers ici en tant que monnaie d’échange. Pas de torture, pas d’exécution sommaire. Une dernière chose, continua-t-il en fouillant dans sa poche, où avez-vous trouvé ça ? »
Sa main exhibait l’holo que Sanaz avait posé sur son bureau la nuit où elle s’était introduite au siège du gouvernement provisoire.
« Au cas où vous vous poseriez la question, ce fringant jeune homme en costume de marié, c’est moi. »
Cette fois, Sanaz laissa transparaître sa surprise et ses lèvres remuèrent involontairement. Elle voulut parler mais se ravisa, baissant les yeux.
« Donc, vous m’avez bien entendu. Et je constate avec joie que la personne chargée d’apporter quelques modifications à mon dossier a bien travaillé. Rien d’autre à déclarer ? Réfléchissez bien, car la personne qui a dû vous fournir ce bibelot est – si c’est bien l’individu que je soupçonne – assez instable mentalement. »
Nouvelle pause.
« Vous êtes sûre ? Ah oui, je sais : vous avez dû trouver l’holo dans votre poche par « hasard » et l’avez machinalement posé sur le bureau. Et vous avez tout oublié de l’incident moins d’une minute plus tard… Oubliez donc ce que j’ai dit. »
Il la contourna et posa la main sur la porte de la pièce.
« Avant de partir, je tenais à vous confirmer que la flotte du contre-amiral Waldemar – sans doute contactée par vos soins – a été repérée faisant route vers cette position. N’ayez crainte, elle sera reçue comme il se doit. »
Et il quitta la pièce. Il aurait dû être confiant mais ce qu’il avait deviné des réactions de la Zabrak en sortant l’holo de sa poche le troublait. Pour dire la vérité, il était même terrorisé à l’idée que la personne qui avait donné l’objet à l’impériale soit encore en vie. Et bien décidée à se venger…

***


Système de Boreus, secteur boreo-tyrénien


Depuis le départ de la majeure partie de la flotte impériale pour une destination inconnue, les forces tyréniennes étaient en état d’alerte maximale. Sur chacune des consoles senseurs à bord des stations et des différents vaisseaux de guerre, les opérateurs ne quittaient pas des yeux la paire de cuirassés assurant le blocus tandis que leurs supérieurs se rongeaient les ongles en échafaudant toute une série de scénarios improbables. Cette appréhension était nourrie par le dernier message du commodore Phanteras :
« Attendons attaque impériale majeure. Défendez Boreus à tout prix. Bonne chance. »
L’arrivée d’une nouvelle force impériale dans le système fut presque une délivrance pour les Tyréniens. Leur entraînement reprit le dessus et ils réagirent d’une manière qui aurait rendu fiers leurs instructeurs impériaux.
« Des vaisseaux ennemis sortent de l’hyperespace dans le secteur 12-B. Je compte cinq cuirassés – classe Dreadnought confirmée – et deux frégates de type inconnu. Ils se déploient en arc de cercle.
– Bien compris, enseigne, répondit le commandant tyrénien. Messieurs, vous savez tous ce que vous avez à faire. Déployez les chasseurs en écran de protection. Les bombardiers à la poupe. Attendez mon signal pour lancer l’attaque. Nous les laisserons venir jusqu’ici et nous nous occuperons d’eux un par un. Pour Tyra !
– Pour Tyra ! » Répondit-on en chœur sur toutes les fréquences.
En face, les impériaux avaient rejoint leurs alliés et effectivement déployé les cuirassés selon un arc de cercle tandis que les frégates restaient à l’arrière de la formation. Aucun chasseur n’avait encore décollé côté impérial et la flotte fonçait à plein régime sur les défenses tyréniennes.
À une minute du contact effectif, les chasseurs impériaux décollèrent et se placèrent derrière les boucliers de leurs vaisseaux porteurs.
Lorsque les deux formations furent au contact, les assaillants firent feu de toutes leurs batteries. Les Tyréniens attendirent que les chasseurs impériaux se lancent à la rencontre des leurs pour lâcher une bordée dévastatrice de lasers et de missiles qui décima la première vague ennemie.
La tactique des sécessionnistes ne marcha qu’à peine une minute avant que les impériaux ne se mettent à avancer inexorablement. D’un côté comme de l’autre, les équipements se valaient et, malgré la fureur des Tyréniens qui défendaient leur patrie, les impériaux se révélaient de bien meilleurs combattants.
Face à la précarité de sa situation, le commandant des forces sécessionnistes se résolut à demander de l’aide à sa hiérarchie.
« Contactez immédiatement Tyra : nous avons besoin de renforts !
– Impossible, commandant ! Lui répondit le visage blême du radio, ils brouillent les transmissions hyperspatiales !
– Alors faites décoller une navette ! Un saut intra système devrait l’éloigner suffisamment du brouillage.
– Décollage immédiat, lui répondit le contrôleur du hangar. »
Moins d’une minute plus tard, un nouveau cri d’alarme retentit sur les fréquences tyréniennes :
« Mon commandant, impossible de sauter en hyperespace. Nos instruments sont comme déréglés : ils indiquent la proximité d’un immense puits de gravité, je n’ai jamais rien vu de pareil ! »
Il ne fallut pas longtemps pour que tous les ordinateurs de navigation rapportent le même incident : les forces sécessionnistes étaient piégées dans le système sans espoir de fuite !

***


La base secrète boreo-tyrénienne


Des gardes étaient finalement venus pour emmener Sanaz dans une cellule mal éclairée où elle avait retrouvé ses compagnons. Excepté quelques coupures et contusions, ils semblaient en bon état et n’avaient donc pas dû être interrogés. Elle leur offrit un sourire d’encouragement et alla s’adosser contre un mur. La cellule était très certainement sur écoute et elle se devait de ne rien laisser échapper que leurs geôliers puissent exploiter. Sanaz ferma les yeux et laissa son esprit vagabonder. Elle refusait de s’avouer vaincue et se devait de monter une tentative d’évasion. C’était non seulement le soldat impérial qui parlait mais aussi la Zabrak. Elle avait beau être née sur Kuat et avoir passé une grande partie de sa vie sur Coruscant, son père lui avait transmis une culture qui aurait fait la fierté de n’importe quel Iridonien. Et l’une des bases de cette culture axée vers la guerre et l’affrontement – héritage d’un monde âpre où la nature ne faisait pas de cadeaux – était de se battre jusqu’au bout. Dans toute l’histoire d’Iridonia et de ses colonies, aucun guerrier ne s’était jamais rendu. Mais pour s’évader de leur cellule, il allait falloir plus que de la volonté : un sérieux coup de chance.

***


Destroyer boreo-tyrénien Shar’Lis Tyra


Le commodore Phanteras était calmement assis dans son fauteuil sur la passerelle du vaisseau et attendait que les hommes de quart lui annoncent l’arrivée de la flotte impériale. Il était bien conscient qu’il pouvait s’être trompé et que Waldemar soit en ce moment même en train d’attaquer la capitale du secteur. Le mouvement sécessionniste pouvait cependant se permettre de perdre temporairement Tyra, car la station serait opérationnelle d’ici à la fin de la journée et commencerait à produire des vaisseaux de guerre à la chaîne. La qualité des réparations apportées aux unités endommagées lors des premiers affrontements dans le système de Boreus était d’ailleurs remarquable au vu de leur rapidité.
Phanteras songea ensuite à son ancien mentor : quelle audace d’être passé en hyperespace si près de l’amas gazeux ! Le jeune commodore n’était d’ailleurs pas sûr qu’il aurait été aussi téméraire que Waldemar. Il devrait donc retenir que le vieil officier avait encore plus d’un tour dans son sac. Les alarmes retentirent à cet instant ; son regard se porta aussitôt sur la projection holographique montrant la flotte impériale quittant l’hyperespace et se mettant en ordre de bataille. Ses propres forces étaient déjà disposées selon une ligne de bataille perpendiculaire au cap que devra emprunter Waldemar pour atteindre la station.
« Commodore, ils veulent vous parler, indiqua le capitaine du Shar’Lis Tyra.
– Passez la communication. »
L’image du contre-amiral apparut sur le projecteur holographique. Sans autre forme de politesse, elle déclara :
« Commodore Phanteras, c’est votre dernière chance de vous rendre. En cas de reddition sans combat, je vous garantis que seuls les officiers supérieurs et M. Rees seront traduits en justice. Tous les autres membres des forces d’autodéfense boreo-tyréniennes repartiront libres à condition qu’ils ne reprennent jamais les armes contre l’Empire Galactique. Les civils ne seront pas persécutés mais devront accepter la tutelle impériale. Dans le cas contraire, je ne réponds de rien.
– Nous avons déjà eu cette conversation, amiral. Et vous savez tout comme moi que votre parole ne pourra nous protéger du courroux de l’Empereur. Je me vois donc contraint de décliner votre offre de reddition. Que les meilleurs combattants gagnent. Terminé. »
Phanteras interrogea alors du regard les officiers et hommes d’équipage présents sur la passerelle. Tous étaient prêts : ils le suivraient jusqu’au bout ; pour Tyra.
« Commandant, je crois que vous pouvez rappeler l’équipage aux postes de combat. »


***


La base secrète boreo-tyrénienne


Même à l’intérieur de leur cellule, les quatre soldats entendirent les sonneries stridentes appelant l’équipage de la station aux postes de combat.
Le timing devenait critique : Sanaz avait l’intention de tenter une évasion dès qu’on viendrait leur apporter à manger ou qu’on voudrait leur faire subir un nouvel interrogatoire. La bataille bouleversait tous ses plans. Elle s’était mise à faire les cents pas dans la minuscule pièce quand un déclic annonça l’ouverture de leur geôle.
Un unique garde se tenait sur le seuil de la porte, le visage en sueur et l’air hagard. Il entra dans la cellule en titubant et, lentement, d’une main tremblante, il sortit un blaster dont il enfonça le canon dans sa bouche. Les impériaux étaient stupéfaits et ne réagirent que trop tard au regard suppliant que l’homme leur lança. Mais c’était trop tard : il avait déjà appuyé sur la détente. Il fallut un long moment avant que Sanaz ne prenne le blaster encore fumant des mains du cadavre et n’entraîne ses compagnons à sa suite.
La station spatiale n’ayant pas été conçue pour être une prison, le quartier de détention n’était pas très grand et les impériaux mirent peu de temps avant de trouver la sortie. Une grande bataille avait beau être sur le point de débuter, ils ne rencontrèrent aucun garde et le passe de leur ex-geôlier leur ouvrait toutes les portes. Sanaz n’en revenait pas mais ils n’avaient pas le temps de chercher à comprendre.
Le poste de garde à l’entrée du quartier de détention était quant à lui occupé par un autre cadavre arborant une blessure béante en pleine poitrine. L’odeur de chair brûlée était écœurante mais Sanaz la surmonta pour se connecter au terminal à l’autre bout de la pièce. L’identifiant de leur gardien était valide et la Zabrak découvrit que leur propre matériel avait été entreposé dans une armurerie toute proche.
L’accès à cette dernière n’était pas gardé et la serrure électronique reconnut le badge en leur possession. Une fois à l’intérieur, ils s’empressèrent de reprendre leur matériel et, sur ordre de Sanaz, d’enfiler des armures d’infanterie peintes d’un camouflage gris clair. Le modèle était le même que dans l’armée impériale, seul le casque différait par l’absence de masque et une visière protectrice offrant une meilleure vision périphérique.
« Écoutez-moi, commença Sanaz. Nous allons nous séparer en deux groupes. Derek : tu emmènes Jia et Ashoka au générateur principal. Trouvez un moyen de le faire sauter ou de couper l’alimentation de la station. Ils ne doivent à aucun prix terminer les réparations sur ces Venator. Ensuite, direction les hangars. Je vous retrouve là-bas, on vole un appareil et on dégage. Compris ?
– Et vous, chef ? demanda Derek.
– Je vais essayer de trouver Rees. Si j’arrive à le capturer, on doit pouvoir arrêter la bataille sans trop de casse de part et d’autre.
– Et la mission ? Les plans ? continua l’humain.
– On n’a plus le temps ! s’emporta Sanaz. Il faut aider la flotte du mieux qu’on peut : en mettant la station hors de combat. Nous sommes des soldats, pas de fichus espions ! Les Renseignements se débrouilleront avec ce qui restera. Allez, pas de temps à perdre. »
Sur son ordre, ils sortirent et se dirigèrent vers leurs objectifs respectifs.
En progressant dans les coursives de la station, Sanaz fit basculer le fourreau de son épée courte de son dos vers sa hanche afin de pouvoir dégainer plus aisément si le besoin s’en faisait sentir. Elle comptait tout de même sur un bon blaster pour se sortir des situations délicates.
La solitude et le calme trompeur qui régnaient dans cette partie de la station firent ressurgir les doutes du fond de son esprit. C’était un suicide d’aller seule à la rencontre de Rees car il était sûrement bien gardé mais accomplir la mission d’origine ne l’intéressait guère maintenant. Elle ne pouvait détester un Empire qui, malgré une xénophobie latente, l’avait acceptée – même à contrecœur – au sein de son armée alors qu’elle n’avait nulle part ailleurs ou aller. Elle n’éprouvait non plus aucune sympathie pour Rees et ses plans – il mettait en danger le peuple qu’il prétendait protéger sans avoir complètement assuré ses chances de succès. Non, la seule voie possible c’était que cette station ne profite à personne. L’Empire se débrouillerait très bien sans ce constructeur universel et si elle s’occupait de Rees, elle devrait pouvoir convaincre les Tyréniens de jeter l’éponge. Le tout était de ne pas se rater…

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