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Chapitre 3 : Départ
 
Chapitre 3: Départ

-Et c’est à ce moment que la reine a dit : ¨Heureusement que les Jedi n’étaient pas là, n’est-ce pas, Gouverneur ?¨
Ric Olié se remit à rire. Puis il se reprit.
-Obi-Wan ? Vous avez entendu la chute de l’histoire ?
Le jeune chevalier, qui continuait d’empiler le matériel à bord de la navette Naboo, répondit vaguement.
-Oui… je… j’ai entendu.
Ric s’inquiéta soudain.
-Vous n’avez vraiment pas l’air dans votre état normal. Vous allez bien ? Vous n’êtes pas du tout à ce que vous faites. Pour un Jedi…
“Oui, je sais”, se dit Obi-Wan. “Pas sérieux du tout.”
Face au silence du jeune homme, Ric recommença à trier l’équipement.
-Pardon, Ric, dit finalement Obi-Wan. Vous disiez ?
-Oh, rien d’important, sourit celui-ci. Alors comme ça, vous repartez pour Coruscant ?
-En effet, répondit Obi-Wan, qui s’avança pour aider le pilote à porter une lourde caisse. En tout cas c’est ma première étape.
Ric haussa un sourcil.
-Comment ça ?
-Si le conseil me donne son autorisation, j’irai jusqu’à Panescan.
-Panescan ?! Mais c’est drôlement loin d’ici !
Le Jedi marqua une pause et répondit.
-Je sais.
Ric eut un petit sourire en coin.
-C’est elle, hein ?
Obi-Wan se raidit.
-De quoi parlez-vous ?
-Vous savez, la conseillère, une belle jeune fille aux longs cheveux blonds soyeux…
-Pas exactement.
La gravité du ton d’Obi-Wan rembrunit le visage de Ric Olié.
-Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ?
Le Jedi regarda le pilote et lui sourit pour le rassurer, lui donnant une petite tape amicale sur l’épaule.
-Non, hélas ! Ou plutôt si : pourriez-vous vous occuper seul du matériel pendant que j’irai chercher les astromechs à l’atelier ? Cela nous ferait gagner beaucoup de temps.
-Bien sûr, allez-y !
-Merci, Ric ! fit Obi-Wan avant de partir.

~*~


-Ce fut un honneur de vous accueillir sur Naboo, et sachez que vous serez toujours les bienvenus, conclut la reine.
-Merci encore pour votre généreuse hospitalité, votre Altesse, répondit la Grande Conseillère. J’espère que vous considérerez mon offre.
-Vous avez ma parole, promit à nouveau Amidala.
Le Chancelier Suprême, qui se trouvait également dans la salle du trône, ne dit mot, mais la reine comprit que se savoir tenu à l’écart d’une affaire qui semblait si importante l’irrita au plus haut point. Ses talents de dissimulateur lui permirent toutefois de garder le visage aussi serein qu’à l’accoutumée. Il leva la tête en direction de la souveraine et prit son air le plus humble et ingénu quand celle-ci s’adressa à lui.
-Ce fut également un plaisir de vous revoir, Chancelier. Persévérez dans votre tâche pour ramener l’ordre au sein du Sénat ; nos pensées vous accompagnent.
Amidala ne put s’empêcher d’avoir un regard incertain face à l’expression abattue de Lay, mais retrouva rapidement l’impassibilité neutre qui lui était habituelle.
Après maintes politesses exigées par le protocole, et dont la jeune conseillère aurait pu se passer, les deux visiteurs prirent congé et se firent escorter par quelques gardes jusqu’à leur navette. Lay marchait d’un air absent lorsque son attention fut attirée vers une allée parallèle à la leur, sur la droite.
-Chancelier, veuillez continuer sans moi, je vous rejoindrai dans quelques minutes.
Ne cachant plus sa surprise, celui-ci ouvrit de grands yeux. Ce manque de rigueur commençait réellement à l’excéder.
-Bien, faites comme il vous sera agréable, fut-il forcé d’accepter.
Elle sourit et quitta le petit cortège.

~*~


-Bonjour, Jedi ! lança la jeune femme.
Obi-Wan se retourna lentement, pas le moins du monde surpris, à la grande déception de Lay. Il l’avait sentie arriver. Il ouvrit cependant des yeux ébahis face à ce qu’il n’avait pas attendu. La beauté radieuse de la jeune femme lui semblait si parfaite qu’il avait du mal à y croire. Elle était à présent vêtue de sa robe traditionnelle de Panescan, d’un blanc lumineux, découvrant légèrement la peau délicate de ses épaules, un ravissant décolleté en dentelle fine ornant sa poitrine. Ses cheveux d’or resplendissant au soleil étaient ramenés vers l’arrière en un haut chignon maintenu par quelques perles brillantes, laissant tomber des mèches soyeuses qui frôlaient doucement sa nuque sous la brise matinale. Passé le choc de cette sublime vision, Obi-Wan lui sourit et fit une respectueuse révérence.
-Quelle magnifique matinée ensoleillée, n’est-ce pas ? fit-elle en emplissant ses poumons de l’air qui embaumait le jardin, frais et parfumé de fleurs.
-Oui, en effet, approuva Obi-Wan, s’abandonnant au même plaisir.
Elle le regarda un instant en souriant, une étincelle de feu pétillant dans ses yeux, puis secoua légèrement la tête, comme pour chasser de son esprit une quelconque chimère.
-Vous êtes prêt pour le départ ? lui demanda-t-elle en s’approchant de lui.
-Oui, comme vous le voyez je ramène ces astromechs vers la navette qui rejoindra le vaisseau républicain en orbite autour de Naboo.
-Ils étaient en révision ici, en conclut la jeune femme.
Obi-Wan hocha la tête.
-En fait ils appartiennent tous à la reine. Mais celle-ci a eu l’amabilité de nous les ¨prêter¨ pendant quelque temps jusqu’à ce que nous en fassions venir d’autres de Coruscant.
A ces mots, l’un d’eux se mit à triller et biper joyeusement.
-Oui, R2, rit Obi-Wan. En attendant, tu restes avec nous.

~*~


-Maître ? hésita l’enfant.
Le Jedi rouvrit les yeux et posa son doux regard sur le visage d’Anakin. Depuis la dernière attaque qu’ils avaient essuyée, le silence avait repris sa place à bord du grand vaisseau, et Qui-Gon Jinn en avait profité pour se plonger dans une longue méditation dans le but de se ressourcer. C’était un usage très fréquent chez les Jedi, un moyen pour ne faire qu’un avec la Force, oublier son enveloppe corporelle, chercher le calme, la tranquillité. C’était dans cet état de relaxation totale qu’il était possible de trouver des réponses à ses questions, ou encore de puiser au fond de soi une énergie surhumaine. Une telle fusion psychologique avec la Force demandait des années d’entraînement rigoureux.
-Je t’écoute, Anakin, dit finalement le maître Jedi.
Sa voix était paisible et sereine, ce qui rassura instantanément l’enfant.
-Ils sont de retour, avec le ravitaillement.
-Bien, allons les attendre.
Le Jedi se leva, et son visage se crispa soudain. La blessure résultant du coup que lui avait porté l’apprenti Sith se faisait de nouveau sentir. Il se ressaisit rapidement et suivit le jeune garçon jusqu’à l’aire d’accueil. De là, ils virent arriver les deux navettes qui allaient bientôt atterrir. Qui-Gon éprouva une certaine appréhension en observant la navette Naboo à bord de laquelle se trouvait Obi-Wan. Il imaginait déjà son jeune visage douloureux apparaître au bas de la rampe, et qui exprimerait toute la rancœur et la déception qu’avait dû provoquer la nouvelle. Le maître Jedi tenta de s’y préparer, mais il ne savait pas comment il arriverait à faire face à l’incompréhension bien légitime de son ancien élève. Il chassa ses idées noires au moment où le premier vaisseau coupait ses réacteurs. Comme il le craignait, Obi-Wan fut le premier à en sortir. A sa grande stupéfaction, l’expression de son visage n’était pas du tout contrariée, elle était même détendue. Il adressa un sourire à Anakin - qui ne comprit pas très bien - et s’avança pour serrer vigoureusement la main de Qui-Gon. Celui-ci en fut intensément soulagé. Après tout, il ne s’était peut-être rien passé sur Naboo, il n’avait fait qu’imaginer un scénario catastrophe depuis le début.
-Je vois que tout s’est bien passé, fit Qui-Gon.
-A merveille, continua de sourire Obi-Wan. Mis à part…
Il fut interrompu par Ric Olié qui les rejoignit.
-Où faut-il mettre les pièces de rechange DR24 ?
-Dans le quartier de maintenance, avec les pièces de générateur, répondit Obi-Wan. Qui-Gon, poursuivit-il. Je suis aussi venu vous informer de mon départ pour Coruscant.
-Coruscant ? Mais nous avons besoin de toi, ici, protesta le Jedi.
-Normalement, la relève arrivera demain, et vous pourrez m’y rejoindre, si du moins je ne suis pas déjà reparti…
-Pourquoi ?
-Vous devez bien le savoir, vous avez su ce qui se passerait dès que vous avez entendu le nom de Panescan, fit doucement le jeune homme.
Qui-Gon retint son souffle pendant quelques secondes, puis dit :
-Bien. Nous allons décharger le matériel, et nous irons en discuter, tous les deux. Ensuite, tu pourras partir avec le chancelier et la conseillère sur Coruscant.
-Je ne vous oblige pas à en parler, maître, mais si vous y tenez, je vous écouterai volontiers, répondit calmement Obi-Wan.
Qui-Gon éprouva une soudaine fierté envers le jeune homme, du fait qu’il avait su rester patient et compréhensif malgré les enjeux personnels que cela impliquait, mais aussi parce qu’inconsciemment, il l’avait de nouveau appelé ¨maître¨. Lui non plus n’arrivait pas à se faire à l’idée que le petit garçon qu’il avait autrefois pris sous son aile était à présent devenu un homme, et chevalier Jedi qui plus est. Il avait vraiment mérité son titre, il avait su dès le départ qu’Obi-Wan deviendrait un chevalier exemplaire.
La deuxième navette arriva, et Palpatine et Lay furent conduits dans les quartiers d’invités. Lorsqu’elle passa devant Obi-Wan, la jeune femme lui lança un regard plein de tendresse, auquel le Jedi répondit avec un doux sourire.
Le matériel fut rapidement rangé, et les navettes préparées au nouveau départ. Alors que Ric finissait de mettre en place les droïdes en compagnie d’Anakin, Qui-Gon et Obi-Wan se retirèrent discrètement. Ils marchèrent ensemble dans les longs couloirs, puis s’arrêtèrent devant une grande vitre qui offrait une vue sur l’espace étoilé.
-Tu as l’air de bien t’entendre avec la Grande Conseillère, Obi-Wan, fit Qui-Gon d’un ton amusé.
Obi-Wan se contenta de sourire. Puis son regard devint plus concentré.
-Votre blessure vous fait de nouveau souffrir, Qui-Gon… , lui dit-il d’un air inquiet.
-Et moi, je constate que tu es de plus en plus réceptif à la Force… , sourit le maître Jedi. Ne t’en fais pas pour moi, je vais bien.
-Je l’espère.
Qui-Gon Jinn marqua une pause, comme pour s’assurer que ce qu’il était sur le point de faire était juste.
-Je suppose que tu attends des réponses à tes questions…
-Cela fait déjà plus de vingt ans que je les attends, fit simplement Obi-Wan.
Frappé par l’évidence de sa réponse, le vieux Jedi reprit.
-J’ai d’abord besoin de savoir ce que tu as déjà appris.
-Eh bien, pas grand-chose. Lay m’a dit qu’elle pensait que je venais de Panescan parce qu’un enfant du nom de Kenobi a été emmené de là-bas il y a de cela vingt-cinq ans, dans le but d’être formé pour devenir un Jedi. Et nous savons tous deux que les coïncidences n’existent pas.
Le jeune homme se tourna vers son mentor.
-Qui-Gon, il s’agit bien de moi, n’est-ce pas ?
Le maître Jedi hésita à nouveau, et Obi-Wan comprit tout de suite ce que cela signifiait. Seulement il avait besoin de l’entendre de sa bouche.
-Oui, Obi-Wan, en effet, avoua enfin Qui-Gon.
Ils se tournèrent tous deux pour observer l’espace noir qui s’étendait devant eux. D’une part ils étaient soulagés d’être enfin confrontés à la vérité, et d’autre part, ni l’un ni l’autre ne savait comment rétablir le dialogue entre eux. Ce fut comme toujours Obi-Wan qui fit le premier pas.
-Que savez-vous d’autre sur mes origines ?
-J’aimerais pouvoir t’aider, mais je ne peux rien t’apprendre de plus.
Obi-Wan se retourna, surpris.
-A l’époque des événements, j’ai fait le serment de garder le secret. Ce n’est pas à moi de décider si tu peux ou non être mis au courant.
Obi-Wan resta un moment silencieux, afin de se maîtriser, et d’éviter de parler sous le coup de la colère. Il prit enfin la parole et répliqua d’un ton calme.
-Mais c’est ma vie, Qui-Gon, expliqua-t-il doucement. Je suis le principal intéressé et je ne comprends pas comment une telle décision peut être prise par quelqu’un d’autre que moi !
-Je me doute que ça ne doit pas être facile pour toi, mais j’ai donné ma parole. Tu as raison de vouloir partir pour Coruscant, parce que seul Yoda pourra ne serait-ce que te guider. Toutefois… pourquoi cherches-tu tant à savoir ?
-Qui-Gon, savez-vous d’où vous venez ? Qui sont vos parents, si vous avez encore de la famille quelque part, des gens qui tiennent à vous ?
-Oui, mais je n’en éprouve pas le besoin. Je t’ai souvent expliqué qu’il ne fallait pas accorder d’importance au passé. Les Jedi sont ma famille, et savoir que j’appartiens à leur ordre me suffit. Pourquoi n’en est-il pas de même pour toi ?
-Je ne sais pas, mais ce n’est pas aussi simple. Il faut croire que vous et le conseil vous êtes trompés. Peut-être ne suis-je pas fait pour être un Jedi.
Cette remarque effraya le maître. Non pas parce qu’il pensait qu’il avait raison, au contraire, mais parce que le jeune homme avait l’air de réellement douter de ses capacités. Il posa une main sur l’épaule de son ancien apprenti et lui dit :
-Obi-Wan, ne pense jamais ça. Tu es un excellent Jedi, je n’en doute pas une seule seconde. Et tu es tout à fait en droit d’exiger de savoir qui tu es. Il aurait été préférable que tu ne t’en soucies pas, mais nul ne peut te le reprocher.
Il regarda le jeune homme et lui sourit avec tendresse.
-Tu es un Jedi qui fait chaque jour ma fierté, Obi-Wan. Ne l’oublie jamais.
Le jeune chevalier leva alors les yeux vers lui et se sentit si pris au dépourvu face à ce que Qui-Gon venait de lui dire qu’il ne put soutenir son regard, et ainsi adressa un sourire reconnaissant à son ancien maître, le salua respectueusement et s’éloigna. Qui-Gon ne lui avait pas parlé de cette façon depuis une éternité, et venant de lui, un tel compliment l’avait troublé.
Alors qu’il retournait à la navette qui l’amènerait vers Coruscant, Obi-Wan tomba sur Anakin. Celui-ci leva timidement les yeux vers lui et commença :
-Monsieur Kenobi…
-Allons, Anakin, appelle-moi Obi-Wan, lui dit-il en souriant.
-J’aimerais qu’on s’entende bien, Qui-Gon vous respecte tellement…
Cette remarque fit sursauter le jeune homme. Cela faisait beaucoup de compliments en une seule fois.
-Anakin…
-Je sais que vous m’en voulez, l’interrompit l’apprenti. Et vous avez raison, c’est comme si je vous avais volé votre maître…
“Sensible, ce garçon” se dit Obi-Wan.
-Anakin, écoute-moi, lui dit-il en s’agenouillant pour se mettre à sa hauteur. Je ne t’en veux pas. Et tu n’as pas de raisons de t’en vouloir non plus. Si Qui-Gon a décidé de te prendre comme apprenti padawan, c’est parce qu’il savait que j’étais prêt, que ma formation était achevée. Il ne m’a pas abandonné ! Considère que c’est un grand honneur que d’avoir été choisi par lui comme quatrième et sans doute dernier élève.
Il le regarda dans les yeux pour lui prouver qu’il pensait chacune de ses paroles et ajouta en souriant :
-Et tu mérites cet honneur. La Force est d’une intensité inhabituelle avec toi. Ne te soucie pas de moi, pense seulement à ta formation et sois attentif à tout ce que Qui-Gon te dira.
-Bien, monsieur Obi-Wan ! répondit joyeusement l’enfant.
Anakin était si soulagé de constater qu’Obi-Wan l’appréciait qu’il aurait pu lui sauter au cou. Mais il se retint, ayant remarqué que les Jedi maîtrisaient toujours leurs émotions, et se contenta donc de sourire de toutes ses dents.
-Vous allez repartir ?
-Oui, répondit le jeune homme en se relevant, l’expression de son visage se faisant plus grave.
-Mais comment va-t-on faire sans vous, ici ?
-Je ne suis pas si indispensable, tu sais. Et comme je l’ai dit à Qui-Gon, la relève va bientôt arriver. Vous pourrez vous aussi repartir pour Coruscant.
Obi-Wan ébouriffa gentiment les cheveux d’Anakin avant de s’éloigner. Au moment où il tournait pour prendre le couloir de droite, il ajouta :
-Ne t’en fais pas, Anakin, tu reverras la reine bien assez tôt !
Le jeune garçon resta planté là, se demandant une nouvelle fois comment les Jedi arrivaient à lire aussi clairement dans son esprit.

-Ah ! Jedi Kenobi…
Le jeune homme pivota sur sa gauche et vit le Chancelier Suprême qui venait de l’interpeller. Il s’inclina rapidement.
-Votre Honneur ?
-J’ai cru comprendre que vous nous accompagniez jusque sur Coruscant.
-En effet.
-Je me réjouis de votre présence à nos côtés, jeune Jedi, poursuivit Palpatine sur son ton enjôleur habituel.
-Merci, Votre Honneur, répondit poliment Obi-Wan.
-Je crois bien que vous n’y étiez pas retourné depuis la dernière réunion du conseil Jedi.
-C’est exact.
Obi-Wan faisait son possible pour écourter cette discussion, car Palpatine avait toujours été pour lui quelqu’un de franchement déplaisant, et savoir qu’il avait à présent un certain pouvoir sur l’Ordre Jedi ne le rendait pas plus sympathique à ses yeux. Le Chancelier Suprême ne manqua pas de constater l’empressement du jeune chevalier, mais reprit néanmoins.
-Cette décision me semble très soudaine. Y aurait-il un rapport avec la venue de la Grande Conseillère ?
-Que voulez-vous dire ? demanda Obi-Wan, intrigué.
-Oui, ne partiriez-vous pas pour apporter quelque soutien à sa cause ?
-Votre Honneur, vous devez savoir mieux que quiconque que les Jedi ne choisissent jamais de parti politique. Ils vont où on les envoie afin d’assurer la paix et la justice, rien de plus. Quoi que la Grande Conseillère ait à l’esprit, je ne suis en rien concerné.
Apparemment impressionné, voire irrité par le ton mi-poli mi-insolent du jeune homme, Palpatine eut un petit rictus nerveux et frustré.
-Cela va de soi, admit-il. Je voulais simplement dire que j’étais prêt à me joindre à vous pour épauler cette ravissante jeune personne, rien de plus.
-Ces intentions vous honorent, mais je crains de ne pouvoir éclairer votre lanterne.
Obi-Wan s’inclina à nouveau et poursuivit sa route. Il rejoignit enfin les vaisseaux et s’approcha de Ric Olié.
-Tout est prêt ? demanda le Jedi.
-Paré à décoller, confirma le pilote avec un sourire.
-Parfait. Merci pour votre aide, Ric.
-Pas de quoi. Bon, c’est l’heure de monter à bord !
Il marqua une pause et regarda le jeune homme dans les yeux.
-Bonne chance, Obi-Wan, fit-il en lui serrant la main.
Le chevalier lui sourit puis le regarda monter dans la navette qui le ramènerait sur Naboo. Le Chancelier Suprême arriva enfin, accompagnant la jeune conseillère, et tous deux allèrent s’installer dans la petite navette républicaine après avoir salué Qui-Gon et Anakin. Obi-Wan adressa un dernier regard à son ancien maître avant de pénétrer dans l’appareil et d’amorcer le décollage.
Qui-Gon poussa un long soupir.
“Nous y sommes”, se dit-il. “Que la Force soit avec toi, Obi-Wan.”

~*~