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Le Recueil #6 en approche !
 
Star Wars et l'épouvante
21/03/2013

Bonjour à tous !

Cela fait à présent quelques heures que le vote concernant le Recueil #6 s'est achevé. Tout d'abord, merci à tous ceux qui ont pris la peine de répondre à ce sondage et qui ont exprimé leur choix !

Les résultats sont donc tombés, et voici le sujet vainqueur : 

[Ambiance] Star Wars et l'épouvante

Il y a eu les Galaxie de la Peur dans les années 1990, puis Deathtrooper et Red Harvest de Joe Schreiber ces dernières années. Pourtant, Star Wars et l'épouvante sont souvent restés deux sujets contradictoires, dans un univers où la bonne humeur et la chance insolente règnent en maître. Et si vous répariez cette injustice ? 


À présent, le plus dur reste à faire : écrire les nouvelles qui feront partie du recueil. Pour cela, vous avez jusqu'au 20 septembre 2013. Ce qui devrait, normalement, suffire pour voir fleurir des textes tous plus réussis - et, dans notre cas, tous plus terrifiants - les uns que les autres. 

L'ensemble des textes sélectionnés rejoindra ensuite la Section Fan-Fictions et les cinq recueils déjà parus que vous pouvez (re)découvrir en cliquant sur ce lien

À vos plumes, et que l'Inspiration soit avec vous !
Parution : 21/03/2013
Source : Le Jury Fan-Fictions
Validé par : Jagen Eripsa
On en parle sur nos forums
 
Les 10 premières réactions (voir toutes les réponses) :
  • 21/03/2013 - 15:18
    Je ne vois plus le sondage et les votes c'est normal ? est-ce qu'on peut savoir l'ordre des sujets, du plus voté au moins voté ?
  • 21/03/2013 - 15:19
    Bien sûr. :jap:
    Concours.JPG
  • 08/05/2013 - 20:45
    Salut,

    Après un très long moment d'absence, je viens de visiter le forum à l'occasion et je suis tombé sur le sujet de ce recueil. Je me suis senti attiré, et presque immédiatement inspiré... J'ai déjà entamé quelques recherches pour implanter deux ou trois nouvelles dans l'UE.

    Je verrai bien où cela me mène, mais je me mets au travail dès que les idées seront moins floues, que les autres textes et relectures sur lesquels je bosse seront terminés. Peut-être aussi pourrais-je remettre en scène les personnages de ma série de nouvelles pas encore terminée et perdue au fin fond des archives : "une équipe formidable".

    A bientôt pour de nouvelles aventures starwasesques.
  • 08/05/2013 - 20:58
    Ravi de l'apprendre ! :) J'ai moi-même quelque chose sur le feu^^
  • 08/05/2013 - 21:23
    Tout comme moi, mais ça a du mal à aboutir. :transpire:
    En tout cas, tout le monde est le bienvenu ! :jap:
  • 09/05/2013 - 18:38
    Bon allez, avant de revenir me creuser les méninges pour le compte de la Tribune Impériale, j'ouvre le ban de ce nouveau recueil avec ce toast : "À notre imagination !" :D

    Mourir.doc


    Mourir
    par Hiivsha


    « Quant on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur. »
    Beaumarchais

    I


    — Ce n’est pas de mourir qui me fait peur, affirma Jenna en s’emparant de son gobelet de café fumant, mais c’est la façon de mourir qui m’importe… comme, je pense, tout être normalement câblé dans sa tête !

    Phil, un humain rouquin d’un âge incertain, ricana en tordant sa bouche et lança un regard pétillant en direction de la jeune femelle twi’lek.
    — Bof, moi ça ne me fait rien du tout la façon dont ça se passera. Je n’ai peur de rien, affirma-t-il en grattant la fine barbe rousse qui ornait ses joues et son menton.
    — Ne me dis pas que tu n’as pas quelque phobie bien cachée au plus profond de toi, objecta Too’Tau, un rodien, en étudiant son jeu de cartes pour savoir laquelle il allait bien pouvoir poser.
    — Les phobies c’est pas vraiment des peurs réelles.
    — Ah bon, c’est quoi alors ? s’enquit une grande loordienne aux longs cheveux bruns, un sourire en coin.

    Phil regarda Sumara qui mâchouillait une gomme, puis gratta encore sa barbe avec énergie en réfléchissant de façon intense, ce qui fit sourire à son tour le rodien.
    — Ben… heu… c’est quand t’as peur d’un truc mais de façon irrationnelle.

    Too’Tau retint un rire moqueur en se demandant si ce gros balourd de Phil connaissait vraiment la signification exacte du mot.
    — Par exemple, reprit Phil, moi je suis araigna… arocno.. truc… bref, quand tu flippes devant une araignée.
    — Arachnophobe, soupira le rodien en secouant la tête.
    — Ouais, tu causes, tu causes, mais tu sais pas ce que tu dis, railla d’une voix rauque un grand gaillard de zabrak occupé à avaler un gros morceau de viande rôtie.
    — Hé, c’est bon, Akan, protesta Phil, parce que toi t’es pas beaucoup plus intelligent que moi ! N’empêche que si je vois une araignée, paf, je l’écrase et voilà. C’est une phobie, pas une peur.

    À la façon dont les quatre autres personnes se regardèrent, qui en soupirant, qui en levant les yeux au ciel ou en laissant une moue lui tordre la bouche, il était facile de déduire que discuter avec Phil ne servait pas à grand-chose.
    — Admettons, concéda bien malgré elle la twi’lek à la peau bleu pâle. Donc toi t’as pas peur de la façon de mourir. Et vous ?
    — Je ne sais pas, admit, Sumara, je suppose qu’il doit y avoir des façons horribles de mourir… comme… être mutilée… dévorée par un animal ?
    — Ou asphyxié, renchérit Akan. Sentir que quoi que tu fasses, tes poumons ne parviennent pas à absorber de l’air, ça doit pas être marrant. Et toi, Too’Tau, t’en penses quoi ?

    Le rodien haussa les épaules.
    — Je ne sais pas. Peut-être mourir seul, loin de tout…
    — C’est pas vraiment une « façon » de mourir, rétorqua Sumara, plutôt un contexte.
    — Je suis d’accord, mais c’est la seule réponse qui m’est venue à l’esprit.
    — Ok, et toi, Jenna, puisque c’est toi qui a lancé cette discussion éminemment sympathique en plein milieu de notre partie de cartes ?

    Jenna prit le temps d’arranger coquettement ses deux lekkus pour les mettre en ordre sur ses épaules, avant de répondre.
    — Moi, c’est d’être brûlée vive qui me ferait peur. En fait, j’aimerais mourir dans mon lit…
    — … d’une bonne crise cardiaque ! s’écrièrent les quatre autres tous en cœur avant d’éclater de rire.
    — Et pendant ton sommeil, tant qu’on y est, s’exclama Too’Tau. Ben voyons, fillette, on en est tous là ! Ah, si les choses pouvaient être aussi simples !

    Il abattit une carte, suivi par Phil puis par la loordienne et enfin par la twi’lek. Quant au zabrak, il ne jouait pas mais enfourna un autre morceau de viande dans sa bouche dentue.
    — C’est pour moi, fit Jenna avec un grand sourire en ramassant le pli. N’empêche, rien ne nous interdit de nous suicider le moment venu, ajouta-t-elle en suivant visiblement son idée fixe. Il y a plein de façon de le faire de manière indolore. Comme ça, tu ne souffres pas.

    Le rodien la regarda placer une nouvelle carte sur la table et dit d’un ton dubitatif.
    — Encore faut-il savoir « quand » le moment est venu de le faire, ma jolie. Si tu attends trop, paf, tu tombes sur ta fin pleine de souffraaaance !

    Il avait chevroté le dernier mot en l’allongeant de façon exagérée, ses grands yeux ronds et noirs écarquillés.
    — Et si tu le fais trop tôt, ben… c’est con ! renchérit Phil avec un sourire idiot qui fit de nouveau expirer bruyamment ses compagnons.
    — Y’a pas à dire, c’est profond ce que tu dis, Phil, railla Too’Tau. Tu sais que tu es un vrai philosophe ?

    Le regard du barbu s’arrondit.
    — Ah ouais ? Tu trouves ?

    Le rodien préféra ne pas répondre et posa une carte à côté de celle de Jenna.
    Au même moment, une alarme retentit dans le poste de pilotage situé au bout du couloir qui partait du carré dans lequel ils étaient réunis. Ils se levèrent comme un seul homme et le rodien se rua vers le cockpit suivi de près par les autres.
    — Qu’est-ce qui se passe ? demanda Phil.
    — Je ne sais pas encore, répondit Too’Tau en se jetant dans le baquet de son siège de pilote.

    Fébrilement, il bascula quelques interrupteurs, interrogeant du regard les différents indicateurs du cargo pour y trouver la réponse à la question.
    — Là, un objet droit devant nous ! affirma-t-il en posant l’un de ses doigts sur un écran radar.

    D’un coup sec, il coupa l’alarme stressante qui emplissait l’habitacle et commença à décélérer en calculant mentalement une vitesse d’approche.
    — Tu crois que c’est un vaisseau ? demanda la loordienne qui s’était pour sa part assise dans le siège du copilote.
    — Ça m’en a tout l’air, répondit le rodien, occupé à effectuer diverses manœuvres.
    — Merde ! s’exclama Phil, tu crois que ce sont les impériaux ?
    — Une patrouille ? renchérit Jenna.
    — Impossible, reprit Too’Tau, nous sommes sur une route inconnue que j’ai calculée exprès pour éviter tout risque de rencontre avec une patrouille ou des pirates. Normalement, il n’y a quasiment aucune chance de croiser un bâtiment ici, même si on y restait toute une vie !
    — Et pourtant… fit Sumara qui continua à mâcher sa gomme en silence.

    Le cargo glissait dans le vide spatial en se rapprochant de l’énorme masse sombre qui leur coupait la route. De loin, elle ressemblait à une quille noire hérissée sur sa tête sphérique d’une multitude de pics qui pouvaient être des antennes.
    — C’est bien un vaisseau, conclut le rodien, mais je n’ai jamais rien vu de tel de toute ma vie.

    Chacun s’accorda à dire la même chose.
    — Je lance le scan de ce bâtiment pour voir s’il y a quelque chose de vivant à l’intérieur.

    Il appuya sur les quelques boutons d’un petit écran situé en bas de sa console, et sur lequel s’afficha la silhouette de l’intrus, balayée par des lignes verticales symbolisant différentes fréquences de scanning.
    — Il semble bien que le scanner ne détecte rien de vivant dans ce vaisseau.
    — Le vaisseau fantôme, murmura lugubrement Jenna en tortillant ses doigts.
    — Ou simplement un vaisseau abandonné par son équipage à la suite d’une panne, objecta le zabrak dont le regard était, comme celui de ses compagnons, hypnotisé par la vue de l’engin.
    — Ou peut-être qu’ils sont tous morts ? proposa à son tour Sumara. Si cet engin est tombé en rade dans l’espace, il a pu se passer des milliers d’années sans qu’aucun autre vaisseau ne passe par là.
    — C’est une possibilité en effet, répliqua le rodien.

    Ils étaient à présent tout près de l’énorme masse noire, et Too’Tau alluma les projecteurs extérieurs du cargo afin d’illuminer l’intrus tout en effectuant une manœuvre de contournement.
    — Il ne paraît pas avoir subi d’avarie extérieure, commenta-t-il, la coque semble intacte.

    Comme il tournait sur son arrière, il remarqua une forme ronde qui dépassait légèrement du reste du vaisseau.
    — Ça ressemble à un sas de connexion standard, on doit pouvoir s’y amarrer.
    — Tu n’y penses pas, protesta Jenna. S’amarrer à un vaisseau fantôme ? Et puis quoi encore ?
    — Me dis pas que tu as la trouille fillette, railla Sumara en lui secouant un lekkus du bout des doigts.

    La twi’lek ôta d’un geste brusque ce dernier de la main de la loordienne en la foudroyant du regard.
    — Je n’ai pas la trouille, comme tu dis. Je suis une contrebandière comme vous tous !
    — Sauf Too’Tau qui est chasseur de primes, je te rappelle, répliqua Sumara.
    — Si tu veux… n’empêche que nous avons un job à remplir et ce job ne prévoit pas que nous allions inspecteur tous les vaisseaux abandonnés dérivant dans l’espace !
    — Tous les vaisseaux… reprit la loordienne en levant les bras au ciel, c’est quand même pas comme si on en avait rencontré des mille et des cent depuis notre départ de Naos III.
    — N’empêche… répéta Jenna obstinée, plus vite nous arriverons à destination, plus vite nous serons payés.
    — Et grassement en plus, précisa Phil.
    — D’ailleurs, je me demande pourquoi ce type en noir nous a proposé pareil montant pour transporter une simple caisse par une route déserte jusqu’à Tython ? ajouta Akan. Personne ne s’est posé la question de savoir ce qu’il y avait dedans ?
    — Je te signale qu’il a défendu d’ouvrir la caisse… riposta Jenna avec un brin d’agacement dans la voix. Il a dit que ça nous détruirait tous si nous le faisions et qu’il fallait la remettre en main propre au Grand Maître de l’Ordre Jedi qui seule, saurait quoi en faire.
    — Bla bla bla… laissa tomber Sumara. Ils disent tous ça, parce que si tu l’ouvres, tu peux en évaluer le prix et trouver ta prime trop maigre en comparaison, oui.
    — Ben, t’as qu’à l’ouvrir alors, si t’es si maligne, proposa Phil d’un air ahuri.
    — Parce que tu crois que j’ai attendu ton autorisation pour le faire ?

    Too-Tau sursauta sur son siège et se retourna vers elle.
    — Ne me dis pas que tu as ouvert la caisse ?
    — T’es conne ! explosa Jenna, t’aurais pu tous nous faire tuer !
    — Ouais ben t’es pas morte à ce que je vois, fillette ! cracha la loordienne un rien méprisante.
    — Quand bien même ! coupa le rodien en élevant la voix. C’est moi le chef de cette équipe et les ordres étaient formels.

    Sumara fit un geste du revers de la main.
    — Bon, paniquez pas non plus, hein ! D’accord, j’ai ouvert et y’a pas de quoi en faire un plat. C’est juste une boite contenant une sorte de roche, genre bout de météorite, quoi, rien de transcendant. Aucun monstre n’en est sorti, pas d’explosion ni de radiations… moi je vous dis que c’est suspect que ce mec nous ait promis tant de crédits pour transporter juste un bout de caillou. Mais bon… Du coup, je vois pas pourquoi on irait pas voir sur ce vaisseau s’il y a pas des trucs à récupérer.

    Un silence s’ensuivit dans le cockpit. Too’Tau observait la longue silhouette noire qui se profilait devant leurs yeux. Que risquaient-ils à aller explorer cette épave ? Après tout, selon les lois galactiques, tout ce qu’ils pourraient y trouver leur appartiendrait !
    — Vous voulez y aller ? demanda-t-il à la cantonade.

    Tous acquiescèrent de la tête sauf Jenna.
    — Ok, c’est parti pour une petite promenade dans ce joli vaisseau tout noir.
    — Noir comme la mort, marmonna la twi’lek comme le rodien entamait son approche vers le sas de communication de l’intrus.

    Comme dans une danse au ralenti, le cargo s’approcha de l’immense vaisseau en se mettant parallèle à lui. Lorsqu’il furent bien alignés, le pilote donna de petits coups de manche pour activer les fusées latérales et ainsi combler l’écart entre les deux coques jusqu’à ce que la distance requise s’affiche sur son tableau de contrôle. Alors il immobilisa son engin et déploya le sas de transbordement, sorte de gros tube en accordéon, qui franchit les quelques mètres de vide pour s’accoler, telle une sangsue, à la coque sombre de l’intrus.

    II


    — C’est tout noir, constata Too’Tau en pénétrant le premier dans le vaisseau étranger, faisant décrire à sa torche électrique des arcs de cercle pour tenter d’appréhender la pièce devant laquelle ils se trouvaient.
    — C’est une sorte de hangar, fit Jenna en examinant des containers empilés les uns sur les autres.

    Ils firent un ou deux pas à la faveur de leurs bottes gravitationnelles, groupés comme s’ils avaient voulu se protéger mutuellement d’un danger inconnu. Sumara consulta du regard le boitier qu’elle tenait devant elle et commenta.
    — L’air est respirable si ça vous intéresse de le savoir.

    Remettant le boitier à sa ceinture, elle déverrouilla son casque qu’elle posa sur une caisse juste à côté du sas menant à leur cargo.
    — Et je confirme, continua-t-elle de sa voix naturelle qui résonna autour d’elle, prouvant s’il en était besoin que les lieux étaient vastes. Ça sent juste un peu le renfermé, ajouta-t-elle en laissant échapper un petit rire nerveux. Ils devraient aérer plus souvent !

    Ils l’imitèrent tous sauf Jenna qui marmonna.
    — Vous croyez que c’est prudent de nous passer de nos tenues étanches ? Après tout, on ne sait pas ce qui vit ici.
    — Ou a vécu, le scanner n’a rien détecté de vivant, rappela Akan de sa voix rocailleuse.

    L’air peu rassurée, la twi’lek finit par faire comme ses compagnons et posa son encombrant casque à côté de celui de Sumara.
    Ils étaient à présent arrivés à l’autre bout du hangar et hormis des montagnes de containers, ils n’avaient rien remarqué de notable. Ils parvinrent ainsi devant un sas que le rodien ouvrit. Un couloir s’ensuivit qui partait à gauche et à droite.
    — Il nous faut être sûrs que ce vaisseau est une épave, dit Too’Tau, avant de pouvoir en réclamer la cargaison. Il faudrait retrouver l’enregistreur de bord si toutefois ce machin en possède un. Pour cela, il nous faut localiser la passerelle de commandement. Je vous suggère de nous séparer en deux groupes. Phil, Jenna et Sumara, vous prenez le couloir de droite et Akan et moi on ira à gauche.

    Une nouvelle fois, Jenna protesta timidement.
    — Je trouve que c’est une très mauvaise idée de nous séparer… on devrait peut-être rester groupés, non ?

    Le rodien ricana.
    — Tu es une trouillarde née, ma parole ! T’inquiète, Phil et Sumara te protégeront.
    — Mouais, c’est ça ! laissa tomber la loordienne en mastiquant consciencieusement sa gomme. On va veiller sur les petites fesses de la twi’lek ! Allez ma jolie, passe devant !

    Elle appuya sa phrase d’une grande claque sur les fesses joliment rebondies de la créature bleue qui haussa les épaules avant de s’exécuter.


    Phil et les deux femelles, comme il se plaisait à les appeler, s’enfoncèrent dans l’obscurité, à la lueur de leurs lampes. Le couloir semblait ne pas avoir de fin. Il tourna plusieurs fois sans raison apparente dans différentes directions.
    — Étrange, commenta Jenna. c’est quand même bizarre qu’aucune porte, qu’aucune coursive, ne donne sur ce couloir.
    — Mouais, répondit Phil en posant sa main sur la cloison sombre. Vous avez remarqué ?
    — Quoi donc ? interrogea Sumara en se tournant vers lui.
    — Les parois… elles font pas métalliques… elles sont souples…

    Les deux femmes s’arrêtèrent et posèrent à leur tour leurs mains sur les murs.
    — Oui, c’est vrai, fit Jenna qui sentait la paroi onduler presque sous la pression de ses doigts. Tu as raison, Phil, ça fait souple…
    — C’est d’autant plus bizarre, compléta la loordienne, que quand on est partis, je mettrais ma main à couper que les murs étaient tout à fait rigides comme dans n’importe quel vaisseau.

    Comme elle disait ces mots, la main qu’elle venait de poser sur la paroi, sembla passer au travers de celle-ci et s’enfonça dedans.
    — Mais qu’est-ce que…

    L’incompréhension qui se lisait sur son visage se transforma soudain en un rictus horrible et un cri suraigu sortit de sa gorge qui s’ouvrit de façon démesurée.
    Jenna sentit une onde froide parcourir son échine et Phil ses poils se hérisser sur tout son corps.
    — Qu’est-ce qu’il y a, Sumara ? hurla la twi’lek affolée devant les traits déformés de son amie qui se débattait autour de son bras toujours prisonnier de la matière.

    Mais la loordienne visiblement en proie à une terreur incontrôlable mélangée à une intense douleur ne pouvait lui répondre. Désemparé, Phil la ceintura et la tira en arrière. Il y mit toutes ses forces pour vaincre la résistance que Sumara lui opposait malgré elle, puis subitement, cette résistance céda et il tomba à la renverse avec la loordienne sur lui. Jenna les vit s’effondrer sur le sol et resta un instant comme hébétée à les regarder se débattre dans le vide lorsque ses yeux se posèrent sur le bras de Sumara.
    La twi’lek hurla.
    — Ta main !

    L’espace d’un instant, son amie ne répondit rien, essayant de comprendre ce qui n’allait pas. Puis son cri répondit à celui de Jenna.
    — Nooon ! Ma main !

    Il n’y avait plus de main au bout de son bras droit !
    Là où elle aurait dû se trouver, il y avait un moignon duquel giclait par saccades, un liquide sombre.
    — Il faut te faire un garrot ! cria Jenna en ôtant sa combinaison étanche avec de grands gestes fébriles.
    — Tu fais quoi ? lança Phil en soutenant dans ses bras la loordienne qui se trouvait mal.

    Sans répondre, la twi’lek enleva à la suite le vêtement à manches courtes qu’elle portait sur le torse pour se retrouver en brassière. Puis en s’aidant de ses dents, elle en déchira un long morceau de tissu qu’elle entortilla avant de le nouer autour du bout de l’avant-bras de la loordienne, et de le serrer à l’aide de sa fine torche, qu’elle passa dans le garrot improvisé, avant de la tourner plusieurs fois sur elle-même. Le sang s’arrêta de couler.
    — Vite, il faut rebrousser chemin et la ramener au…

    Elle s’était emparée de la torche de Sumara et l’avait braquée dans la direction d’où ils étaient venus. Il n’y avait plus de couloir. Le tunnel semblait s’être rétréci derrière eux et soudé, comme une plaie géante qui se serait refermée.

    III


    Too’Tau et Akan avaient de leur côté longé une coursive qui avait traversé différentes zones de vie toutes désertes puis les avait amenés jusque dans un ascenseur des plus classiques.
    — Je suppose que le pont est tout en haut, fit le rodien en appuyant sur un bouton.
    — En tout cas, ça ressemble à un vaisseau tout ce qu’il y a de plus normal, observa le zabrak. Je me demande quand même où il a été construit.
    — Extérieurement au moins, il sort tout de même du standard.
    — C’est une belle prise s’il s’avère qu’il est abandonné. Il doit valoir une fortune.
    — Certes, et vu que nous sommes hors de toute route fréquentée, il nous suffit de noter soigneusement sa position pour le retrouver à notre retour avec un équipage capable de le piloter.
    — Si toutefois ce truc-là n’est pas en panne, objecta Akan.
    — Dans ce cas, nous affréterons un cargo plus gros et nous transborderont tout ce qui a de la valeur marchande, voilà tout, soupira Too’Tau.
    — Je me demande ce qu’il transporte.

    La porte de la cabine s’ouvrit et ils se retrouvèrent dans une sorte de silo sur lequel donnait de très nombreuses portes ovales toutes closes.
    — C’est étrange, que sont toutes ces issues ? s’interrogea le rodien à voix haute.

    Le zabrak s’approcha de l’une d’elles et posa son front sur le petit hublot dont elles étaient toutes équipées.
    — C’est un sas… qui donne directement sur le vide spatial.
    — J’ai l’impression qu’il s’agit d’un hangar de capsules d’évacuation, commenta Too’Tau et l’absence de ces capsules signifierait que le vaisseau a été volontairement abandonné par l’équipage.
    — Mais pourquoi ? Il n’y a aucune trace d’accident ni d’attaque sur la coque, rien à l’intérieur non plus, pas de signe d’incendie ou d’autre catastrophe…

    On sentait Akan dubitatif. Son compagnon reprit.
    — Nous n’avons pas encore exploré tout le vaisseau… mais il est vrai que les zones que nous avons traversées étaient saines et pouvaient suffire à la survie d’au moins une partie de l’équipage.

    Comme ils progressaient, Akan aperçut un peu plus loin une écoutille ouverte. Hâtant le pas, il distança le rodien et disparut à ses yeux dans l’entrée béante.
    — Où vas-tu ? cria Too’Tau en pressant le pas pour le rattraper.
    — Il reste une capsule, répondit la voix du zabrak, on peut en voir l’intérieur… c’est une drôle de technologie… je n’ai jamais vu des commandes comme ça… attend, je vais aller jeter un coup d’œil.

    Too’Tau arrivait près du panneau ouvert et tendit machinalement un bras en avant.
    — Non, attends Akan, mieux vaut éviter de…

    L’écoutille se referma devant lui avec un bruit sourd qui obligea le zabrak à se retourner.
    — Qu’est-ce que tu as fait ? Pourquoi tu as fermé le panneau derrière moi ?

    Un système de communication, automatiquement enclenché dès que le sas fut scellé, relaya sa voix.
    — Je n’ai rien fait, protesta le rodien de l’autre côté de la porte, c’est toi qui as dû toucher quelque chose… je te disais précisément d’éviter de le faire !
    — Je n’ai encore touché à rien ! grinça Akan, allez, déverrouille-moi cette écoutille !

    Le rodien regarda sur sa droite. Il y avait un panneau de commande orné d’inscriptions indéchiffrables, garni de multiples boutons lumineux dont certains clignotaient. Il eut un geste d’impuissance.
    — Je ne sais pas vraiment comment faire, avoua-t-il. Tu n’as rien de ton côté ? Une poignée ? Une vanne de purge ?
    — Il n’y a rien, répondit la voix étouffée de la grande créature avec une pointe d’irritation, tout doit être de ton côté. Alors, démerde-toi d’ouvrir, et fissa !

    L’air préoccupé, Too’Tau regardait clignoter les voyants en essayant de deviner à quoi ils servaient. Un rapide examen de l’écoutille lui permit de s’assurer qu’il n’y avait, contre toute logique, aucun dispositif d’ouverture manuelle du sas.
    — J’ai pas vraiment envie de toucher à quoi que ce soit, finit-il par dire au bout d’un long moment, je ne voudrais pas faire empirer la situation.

    Le zabrak se mit à rire nerveusement.
    — Empirer ? T’es marrant toi, toujours le mot pour rire ! Je suis coincé dans ce sas et tu penses que ça pourrait être pire ? Je vois pas comment. Allez, c’est toi le petit génie du groupe, tu vas bien trouver comment rouvrir ce machin.

    Le rodien passa sa main sur le panneau de commande en grommelant.
    — Si tu n’étais pas entré dans ce machin…

    Perplexe, ses doigts se promenaient sur les boutons jaunes, verts, bleu, rouge, recouverts de signes étranges.
    — Je n’ai jamais vu une telle écriture. On dirait plus des logogrammes que des lettres. Je n’ai vraiment aucune idée de ce qu’il faut faire. Peut-être ce bouton ? Il est un peu à l’écart des autres.
    — Dépêche-toi, je n’aime pas être enfermé, râla le zabrak, vas-y, appuie sur ce maudit bouton !
    — C’est que je ne voudrais pas…
    — Appuie, je te dis ! hurla presque Akan qui perdait manifestement son sang-froid.
    — Bon, comme tu voudras.

    De l’index, Too’Tau enfonça le bouton.
    Au même moment une sonnerie se mit à retentir et une voix sortant de nulle part se fit entendre dans un langage incompréhensible.
    — Mais qu’est-ce que tu as encore fait ! cria Akan en voyant deux gyrophares rouges tournoyer de chaque côté de la porte du sas côté capsule.
    — Je ne sais pas, admit le rodien dont la voix commençait à trembler.

    Un léger pschitt était à présent audible depuis l’intérieur du sas.
    — C’est quoi ça encore ! s’exclama le zabrak en parcourant des yeux et des doigts les parois de sa prison, on dirait de l’air qui s’échappe.

    Dehors la voix continuait à parler et semblait prononcer un mot toutes les secondes.
    — C’est un compte à rebours, s’affola Too’Tau, je pense que le sas est en train de se purger.
    — Mais arrête ça tout de suite ! s’égosilla Akan en frappa des poings contre le hublot derrière lequel il apercevait la figure de son compagnon.

    Ce dernier appuya de nouveau sur le même bouton, espérant avoir dessus une action marche-arrêt mais rien ne se produisit. La sirène continuait d’émettre sa modulation stridente et la voix monotone de débiter ses phonèmes incompréhensibles.
    — Dépêche-toi, s’époumona Akan en proie à une vive panique, je respire de plus en plus mal.
    — Mais je ne sais pas quoi faire !
    — Tant pis, appuie sur tout ce que tu pourras, sinon je vais mourir asphyxié !

    Déjà, il se tenait la gorge avec les deux mains, semblant faire un effort pour inspirer de quoi remplir ses poumons. Son visage était collé au hublot et ses yeux regardaient le rodien comme un naufragé une bouée de sauvetage flottant sur les eaux à quelques mètres de lui.
    Il lui semblait que le petit bruit inexorable de l’air qui quittait sa prison s’amplifiait de seconde en seconde pour emplir tout l’espace autour de lui. La panique avait gagné Too’Tau qui appuyait fébrilement sur les touches du panneau de commande complètement au hasard sans aucun résultat.
    — Ce n’est pas possible, cria-t-il, tous ces boutons… ils doivent bien servir à quelque chose !

    Il frappa plusieurs fois de ses poings sur le tableau lumineux tandis que, de son côté, Akan frappait sporadiquement des siens contre le hublot de l’écoutille, comme s’il avait voulu le briser pour pouvoir aspirer goulument une bouffée d’air salvatrice. Mais c’était là une planche de salut illusoire. Le hublot, fort de plusieurs centimètres d’épaisseur, ne se casserait pas.
    — Trouve quelque chose pour le briser, haleta Akan, le souffle court.

    Too’Tau cessa de maltraiter le panneau de commande et regarda d’un regard dément autour de lui, à la recherche d’un outil assez puissant pour fracturer la vitre de l’écoutille. Puis soudain, il se tourna vers son compagnon, le visage tout près du sien.
    — Essaye d’entrer dans la capsule ! cria-t-il, il y a forcément de quoi respirer à l’intérieur !

    Son haleine fit s’embuer le hublot tandis qu’il parlait. Akan écarquilla deux yeux fous de terreur vers lui. Il secoua nerveusement la tête plusieurs fois de haut en bas et se retourna avant de se jeter vers l’autre issue du sas. Une autre écoutille le séparait de la capsule de sauvetage, équipée elle aussi d’un hublot par lequel il avait pu, un instant plus tôt, inspecter l’intérieur du regard.
    Une main autour de sa gorge, comme pour s’aider à mieux inspirer les dernières goulées d’oxygène restant encore dans le sas, il tâtonna de l’autre sur un panneau de contrôle identique à celui qui désespérait le rodien. Au hasard, il appuya sur les boutons, espérant voir s’ouvrir la porte du petit habitacle. Il se fichait à cet instant précis de ce qu’il adviendrait par la suite de lui. L’essentiel, était de pouvoir à nouveau remplir des poumons qui le torturaient affreusement. Un filet de bave coula le long de la commissure de ses lèvres et il tomba à genoux.

    À l’intérieur du vaisseau, Too’Tau hurlait en frappant des poing contre le hublot, désespéré d’impuissance. Dans un suprême effort, Akan appuya sur une série de boutons qui clignotaient tout en aspirant les dernières réserves d’air encore présentes. Une alarme intérieure se déclencha subitement et un grondement sourd fit trembler le bout de tube dans lequel il se trouvait puis, dans un claquement sec, la capsule se détacha de son support et fut éjectée dans l’espace. Cramponné au bord de la vitre de l’écoutille, il la vit qui s’éloignait de lui, dernière chance de salut, navire qui sombre dans la nuit emportant le dernier espoir du naufragé. Il tomba assis contre l’ouverture close, et se tourna, livide vers le rodien dont les grands yeux noirs inexpressifs apparaissaient derrière le hublot de l’autre bout du sas.

    À présent ses poumons n’aspiraient plus rien et le sang bouillonnait dans ses tempes. D’effroyables crampes torturaient l’intérieur de son torse qu’un poids immense semblait écraser. Il essaya de crier sa douleur mais aucun son ne passa la frontière de ses lèvres. Ses yeux exorbités paraissaient vouloir jaillir de leur orbite, et son corps fut secoué de convulsions terribles qui durèrent de longues et redoutables secondes, devant le regard hypnotisé du rodien, spectateur impuissant de la fin du colosse.

    Ce n’est que lorsque le corps d’Akan se figea dans une posture d’éternité que Too’Taun parvint à dégager son regard de l’infâme spectacle. Une nausée s’empara de ses entrailles, et il se pencha en avant pour vomir son désarroi qui s’écoula en une bile verdâtre le long de l’écoutille récalcitrante.

    Un instant plus tard, il se ressaisissait, et essayait d’entrer en communication avec le reste de son équipe, mais hormis quelques parasites, le silence seul lui répondit.
    Il n’avait guère d’autre choix que d’abandonner provisoirement le corps de son compagnon et de rebrousser chemin pour retourner au cargo. Peut-être qu’avec du matériel lourd ils pourraient forcer la porte du sas et l’en extraire pour le rapatrier jusqu’à sa planète d’origine où se trouvait sa famille ?
    Mais quelle fichue idée il avait eu de pénétrer dans ce sas ! Quand on est dans un vaisseau inconnu, on ne s’amuse pas à ce genre de chose !
    Too’Tau reprit le chemin inverse de celui qui les avait amenés là, jetant de furtifs coups d’œil par-dessus son épaule, tant il lui semblait depuis quelques instants apercevoir des ombres fugaces tout autour de lui.

    IV


    Le couloir devenait de plus en plus irrégulier et se rétrécissait imperceptiblement. Phil écarta de la main quelque chose devant lui qui pendait du plafond et sursauta sous l’emprise d’un frisson incontrôlé lorsque ce « quelque chose » toucha son visage. Il cria.
    — Qu’est-ce que tu as ? demanda Jenna, pâle.
    — Rien, rien ! s’empressa-t-il de répondre, fatigué de porter le poids mort de la loordienne qui avait perdu connaissance et qu’il maintenait de son autre main sur ses épaules. Mais ce couloir n’en finit pas !

    Il ôta son gant avec ses dents pour palper la chose qui pendouillait mollement et retint un nouveau cri, cette fois de dégoût. Cette chose filandreuse et collante ne pouvait être qu’une toile d’araignée. Il sursauta malgré le poids de Sumara sur lui et fit un pas en arrière, tentant de maîtriser un indicible sentiment de malaise frôlant la peur.
    — Mais qu’est-ce que tu as ! s’écria un peu sur son arrière la twi’lek d’un accent fortement agacé.
    — Rien, je te dis ! hurla-t-il dans l’étrange coursive. Ferme ta gueule ou c’est moi qui vais te la fermer !

    Jenna arrondit de grands yeux et resta bouche-bée devant cette soudaine et inexpliquée montée de fureur dans la voix de l’homme habituellement si gentil. Elle ne sut quoi répondre, se doutant que la moindre parole supplémentaire risquait d’augmenter sa rage incompréhensible. Sans doute la pression dans laquelle leur situation les avait plongée. Et puis ce couloir… il y avait de quoi devenir fou.
    La twi’lek réfléchissait à la matière dont semblait recouvert le boyau dans lequel ils progressaient. On aurait dit de la matière organique. Elle n’avait jamais rien vu de tel auparavant.
    Sumara avait repris conscience depuis quelques minutes et elle gémissait lamentablement sur les épaules de l’homme. Un mince filet de sang coulait de son moignon et laissait sur le sol une trace fine et sombre.

    Ils débouchèrent dans une vaste salle encombrée de caisses et de mobilier renversés et empilés ça et là, décombres anarchiques d’une véritable bataille rangée du passé. Cloués sur place d’étonnement, leur regard erra un long moment, essayant de deviner ce qui s’était déroulé dans ces lieux.
    — Nom de dieu ! jura Phil, c’est quoi ce bordel ?
    — On dirait qu’il y a eu une sacré bagarre ici, murmura Jenna en sortant de sa torpeur.

    Les murs étaient noircis à divers endroits comme sous l’effet d’un incendie qui aurait pris à de multiples endroits sans pour autant tout dévaster.
    — Qu’est-ce qui a bien pu se passer…

    Jenna s’arrêta et fit vivement plusieurs pas en avant pour contourner une pile de containers de cuisine avant de s’arrêter et de s’immobiliser comme pétrifiée.
    — T’as quoi ? demanda Phil en la voyant immobile puis agitée d’un hoquet.

    Précautionneusement, il déposa la loordienne au sol en l’asseyant contre un meuble renversé et s’avança en direction de la twi’lek. Au fur et à mesure qu’il approchait, il put voir une paire de bottes trainer par terre, puis deux, puis d’autres… mais ce n’était pas que des bottes. C’étaient des jambes de cadavres jonchant le sol. Des humains. Hommes et femmes. Certains calcinés, d’autres pas. Ceux qui ne l’étaient pas offraient d’horribles blessures diversement causées par des armes tranchantes ou contondantes. Là, une femme avait l’abdomen ouvert en deux et ses entrailles étaient répandues autour d’elle. Un peu plus loin, un homme gisait une hache plantée au milieu de son crâne fendu en deux.
    Jenna se retourna et un violent spasme l’agita avant qu’elle ne vomisse, comme Too’Tau l’avait fait un instant auparavant dans un autre secteur de l’étrange vaisseau.
    — Quelle horreur ! murmura Phil qui ne savait où regarder pour échapper à cette vision apocalyptique.

    Soudain un bruit le fit se retourner et il hurla.
    Un hurlement rauque qui lui déchira la poitrine et tortura ses cordes vocales.
    Devant lui, quelques mètres plus loin, se tenait Sumara qui le regardait fixement, la bouche grande ouverte. Mais ce n’était pas cela qui avait provoqué l’hystérie de l’homme. Non. C’était la myriade d’araignées grosses comme le poing, tigrées noir et jaune, velues, affreusement velues, qui s’agitaient sur son corps et tiraient dans leurs mandibules de petits morceaux de chair sanguinolente qu’elles arrachaient dans un bruissement sinistre.
    La loordienne ne criait pas. Ne bougeait pas. Mais lorsqu’il plongea son regard dans le sien, il comprit qu’elle était vivante. Sans doute paralysée par le venin des arachnides, mais vivante et consciente. Le hurlement d’effroi et de douleur muet qui l’emplissait intérieurement était inscrit au fond de ses yeux dilatés.
    Phil hurla de nouveau comme un fou.

    Jenna avait récupéré et se retourna vers lui sans comprendre. Phil hurlait au milieu de la pièce sans qu’elle comprenne pourquoi.
    — Arrête de hurler comme ça, cria-t-elle à son tour en maîtrisant le sentiment d’hystérie qui s’emparait d’elle. Tu deviens fou ! Arrête !

    Elle se rapprocha de lui et tenta de le saisir par les épaules pour le secouer mais il se rebella et la saisit avec une force peu commune avant de la projeter violemment en arrière. La twi’lek fit un vol plané et retomba lourdement à deux mètres de la loordienne, sa tête heurtant brutalement une caisse.
    — Tu es fou ? Qu’est-ce qui te prends, Phil ! demanda-t-elle à moitié assommée.
    — Tu ne vois pas ? hurla ce dernier. Elles sont en train de la dévorer !

    Il tournait sur lui-même et bougeait de façon désordonnée, chaotique, soulevant les sièges, les tables, les meubles qui encombraient les lieux, enjambant les cadavres, furetant partout comme s’il cherchait quelque chose.
    Jenna essaya de bouger mais elle s’aperçut avec horreur qu’elle ne pouvait pas le faire. Ses bras ne lui répondaient pas. Ses jambes non plus. Que lui arrivait-il ?
    — Ph… Phil… murmura-t-elle, aide… moi, je ne peux… plus… bouger…

    Un éclair dans sa tête et elle comprit que sous le choc, elle avait dû se fracturer la colonne vertébrale. Son cœur bondit hors de sa poitrine devant l’amère et atroce vérité.


    Phil courait à présent comme un dément dans tous les recoins de la vaste salle lorsqu’il s’immobilisa comme un chien de chasse en arrêt devant un gibier. Voilà qui allait lui servir à se défendre.
    Il arracha des mains d’un cadavre un gros cylindre terminé par un tuyau et une sorte de lance, en laissant échapper un rire démoniaque. Les yeux hagards, il revint vers l’endroit où la loordienne était en train de se faire dévorer vivante et s’arrêta comme pétrifié. Là, à deux mètres d’elle, se tenait une grosse masse noirâtre qui le regardait de ses yeux sombres. La reine !
    Elle était énorme et se tenait devant lui sur ses huit pattes velues, ses mandibules s’ouvrant et se fermant lentement, laissant entrevoir un filet d’une substance blanche qui coulait sur le sol.
    Il lui semblait que l’hideuse créature voulait lui parler et l’appelait par son nom.
    — Phil… Phil…

    Il secoua sa tête comme pour s’extirper d’un cauchemar tenace. Non ! Il ne se laisserait pas envoûter par l’horrible monstre dont les enfants dévoraient son amie.
    Il pressa du pouce un bouton du manche qu’il tenait fermement dans sa main droite et provoqua un petit déclic suivi d’une étincelle. Celle-ci activa aussitôt une petite flamme qui s’installa au bout de la lance qui prolongeait le manche. Il fit deux pas en avant.
    Pas trop près, se dit-il, pour ne pas qu’elle puisse te sauter dessus. Juste ce qu’il faut !


    Jenna observait Phil qui ne semblait pas s’occuper d’elle. Que cherchait-il ? Pourquoi avait-il hurlé ainsi ? Pourquoi ne venait-il pas à son secours. Le voilà qui s’était immobilisé là-bas, au fond de la salle puis qui se penchait sur quelque chose. Il disparut un instant à sa vue derrière un grand container éventré avant de réapparaître un gros objet dans ses mains. Mais que tenait-il donc ?

    C’est son regard qui frappa le plus la twi’lek. Ce n’était plus le regard bienveillant du Phil qui la faisait rire quelques heures encore auparavant à bord de leur cargo. Non. C’était un autre Phil. Un Phil qui n’avait plus toute sa raison. Pour un motif qui lui échappait, son ami avait disjoncté, comme ça, d’un seul coup. Ses yeux vides et hagards n’avaient plus rien d’humain. Ses gestes n’étaient plus ceux d’un homme sain d’esprit. Quelles pensées pouvaient-elles bien l’agiter ?
    Il n’était plus qu’à quelques mètres d’elle. Peut-être était-il revenu à la raison et allait-il lui venir en aide ? Comment allait-il faire avec deux femmes à ramener à bord de leur cargo ? Pourvu que Too’Tau et Akan les retrouvent rapidement ! Impossible de communiquer avec eux. Les fréquences de leurs communicateurs semblaient ne pas se propager à l’intérieur de l’immense vaisseau.
    — Phil… tenta-t-elle une nouvelle fois, Phil…

    Elle avait du mal à identifier ce qu’il tenait dans ses mains. Un cylindre, sans doute un réservoir, pendant au bout de sa main gauche tandis que de sa droite s’échappait comme la lance d’un extincteur. Il y eut un déclic puis une petite flamme naquit au bout de la lance. Cette fois-ci le doute n’était pas permis : Phil maniait un petit lance-flamme du genre de ceux qu’on utilisait dans certains astroports pour chasser la vermine des trains d’atterrissage des vaisseaux.

    Les yeux de la twi’lek s’agrandirent. Non ! NON !

    Elle sentit le souffle chaud s’emparer de son corps. Un souffle brûlant, atrocement brûlant qui la fit suffoquer et qui, presqu’aussitôt après, engendra une douleur incommensurable. Une odeur horrible l’accompagna. C’était sa propre chair que se calcinait. Elle se mit à hurler. Le flot de feu s’arrêta ce qui accentua la douleur. Sa peau grésillait sous l’effet de l’eau qui s’en évaporait. Elle pouvait la sentir se recroqueviller comme un carcan qui l’enserrait vivante dans une étreinte mortelle. Des secousses agitèrent son corps tout entier, sans qu’elle puisse les contrôler. Elle avait trop mal. Tout son système nerveux était saturé d’information de douleur qui s’entrechoquaient et parvenaient à son cerveau incapable de gérer. C’était atroce et cela lui parut durer une éternité jusqu’à ce que le flot de feu revienne vers elle. Là, le seuil maximum de souffrance fut atteint et son esprit se désolidarisa de son corps, abandonnant ce dernier aux flammes qui le consumaient. La douleur disparut et tout ne fut plus qu’un grand trou noir.


    Phil regarda l’immonde bestiole dévorée par les flammes purificatrices et il éclata de rire devant les convulsions grotesques qui l’agitèrent un long moment. Peur des araignées, lui ? Qui avait dit cela ? Voilà ce qu’il leur réservait comme traitement !
    Il tourna la lance vers le tas de petites saloperies qui finissaient d’engloutir ce qui restait de la loordienne et appuya de nouveau sur la détente de l’appareil qui se mit à cracher de nouveau son feu ravageur. Il resta ainsi jusqu’à ce que l’appareil ne tomba à cours de carburant. Alors le feu cessa.

    Phil jeta loin de lui le lance-flamme devenu inutile puis éclatait d’un immense rire de démence lorsque une vague de petites masses noirâtres sortit du couloir sombre par lequel ils étaient arrivés. Des milliers de petites araignées se chevauchant les unes les autres fondaient sur lui. Il sentit ses cheveux se dresser sur sa tête, se retourna et se mit à courir comme un fou droit devant lui. Ce faisant, il s’empala sur le bout d’un tuyau brisé qui dépassait d’un pilier. La pointe le transperça de part en part dans un gargouillement de boyaux déchiquetés. La bouche entrouverte, il demeura ainsi cloué contre la colonne tandis qu’il regardait se jeter sur lui les innombrables petites arachnides affamées.

    VI


    Comme un dément, Too’Tau courait éperdument dans la coursive, poursuivi par ses ombres qui semblaient flotter contre les murs et le plafond. Meurtri à plusieurs endroits dont au front parce qu’il s’était cogné plusieurs fois à des obstacles, il parvint le visage en sang dans le hangar où ils avaient entamé leur exploration du vaisseau étranger. Ses compagnons n’étaient pas là. Qu’importait ! Il s’engouffra dans le sas et referma l’écoutille sur lui avant de reprendre son souffle. Puis il passa dans son vaisseau et se précipita jusqu’au poste de pilotage pour allumer les moteurs. Une minute plus tard, le cargo s’éloignait de l’immense masse noire et le rodien s’écroulait sur son siège.

    ÉPILOGUE


    Too’Tau ouvrit les yeux et redressa son torse pour s’asseoir sur sa couchette. Passant la main sur son front, il la retira trempée de sueur. De cette sueur froide qui l’avait réveillé et avait rendu les draps tout poisseux.
    Il pivota et se laissa tomber du matelas pour se retrouver debout dans le silence de sa cabine avant de passer sa main, cette fois-ci devant ses yeux et sa figure. Mécaniquement, il marcha jusqu’à un lavabo pour faire couler de l’eau dont il s’aspergea le visage en espérant chasser de son esprit les derniers reliquats du cauchemar qu’il venait de faire.
    Un cauchemar ? Il n’en était pas certain. Tout cela lui avait paru tellement vrai.
    Il enfila rapidement sa tenue de pilote et sortit de sa cabine en se disant qu’il oubliait quelque chose. Il avait du mal à se remettre les idées en place, comme s’il occultait une partie du temps qui venait de s’écouler. Il contempla l’espace par la verrière de la coursive. Pas de gros vaisseau noir en forme de quille ! Le cauchemar était terminé.


    Il se retourna vivement et se rendit à l’office puis au carré. Il n’y avait personne. Ses compagnons étaient-ils fainéants au point de dormir encore ?
    Puis soudain, ça lui revint. Tout lui revint en mémoire et l’angoisse revint elle aussi. Il se précipita dans les coursives et descendit deux ponts en direction d’une des cales. Il fallait qu’il sache. Rêvait-il encore ?
    Il arriva devant une porte, s’arrêta et hésita avant de l’ouvrir.
    Le panneau glissa silencieusement dans la cloison et dégagea l’ouverture. L’intérieur de la soute était sombre et il chercha sur sa gauche une torche accrochée au panneau d’urgence. Le faisceau lumineux déchira les ténèbres silencieuses et la réalité le frappa de nouveau en pleine mémoire. Ils étaient tous là. Tous les quatre. Morts. Victime du coup de folie qui avait frappé Phil. Sans qu’il ne parvienne toujours à s’expliquer pourquoi. Et au centre de la cale, un container ouvert avec en son centre une pierre d’aspect rugueux et parsemée de petits cratères miniatures.

    Too’Tau en était à présent persuadé. C’était cet artéfact qui avait frappé Phil de démence. Alors qu’ils examinaient la pierre et pour une raison incompréhensible, Phil avait ouvert l’une des caisses de la cargaison d’armes qu’ils devaient livrer sur Balmorra, après s’être rendus sur Tython pour confier l’artéfact aux Jedi. Il s’était alors emparé d’un petit lance-flamme portable et, vision d’horreur, avait incinéré Jenna devant leurs yeux en hurlant comme un fou. Le temps qu’ils comprennent, c’était trop tard. C’est Sumara qui était intervenue la première en arrachant des mains de l’homme l’engin de mort. Mais ce dernier avait attrapé une hache d’incendie et lui avait sectionné une main avant de récupérer son arme de feu. Au moment où Too’Tau allait intervenir, une explosion avait secoué la cale et un incendie s’était déclenché au milieu des caisses d’armes l’empêchant de parvenir jusqu’à lui. Akan, pour sa part, s’était retrouvé derrière le rideau de flammes, impuissant devant le spectacle infernal que donnait Phil. Ce dernier avait tourné son lance-flamme vers la loordienne qui avait subi le même sort que la twi’lek. Les flammes l’avaient dévorée en un rien de temps. Le feu se propageait de container en container, attisé par les barils de carburant qui s’étaient enflammés initialement, et Too’Tau avait dû battre en retraite vers la coursive, juste avant que la pièce ne soit condamnée par le système d’extinction automatique qui avait ensuite libéré le gaz destiné à neutraliser l’oxygène. Il lui avait été impossible de basculer l’ouverture de l’écoutille en mode manuel et il avait assisté impuissant à l’épilogue de cette scène morbide, Akan transperçant Phil d’une barre de fer avant de mourir asphyxié derrière la porte obstinément close.


    Ses yeux se posèrent de nouveau sur la pierre. Il fallait qu’il s’en débarrasse à tout prix. Après avoir refermé la boite qui abritait l’artéfact, il la prit dans ses bras et sortit de la cale puis tourna à droite en direction d’un des sas donnant sur le vide spatial. Voilà ce qu’il aurait dû faire bien avant ! Sans cette chose malfaisante, ses compagnons seraient encore en vie !
    L’écoutille s’ouvrit en silence et il pénétra dans le sas puis déposa la petite caisse en son centre avant de ressortir. C’était si simple au final ! Sur le panneau de commande il composa un code pour passer en ouverture manuelle. Un autre code lui permit de couper le système de gravité artificielle et enfin il abaissa un levier qui fit s’ouvrir le panneau extérieur du sas. Sous l’effet de la dépressurisation, la boite et son contenu furent éjectés dans le vide spatial. Le panneau se referma et il réenclencha la gravité puis il expira lentement comme s’il n’avait pas respiré depuis plusieurs minutes.
    — Voilà ! laissa-t-il échapper d’une voix soulagée.


    Assis dans son fauteuil de pilote, il consulta brièvement les instruments de bord. Le doute n’était pas permis, il était à l’arrêt. Le cargo flottait dans l’espace mais n’avançait pas. Les moteurs étaient éteints et c’est ce qui expliquait le silence ambiant, absolu qui l’enveloppait. Il avait eu du mal à discerner ce qui n’allait pas autour de lui. C’était ça.
    Il enclencha quelques interrupteurs mais rien ne se passa. Il insista, mais les moteurs restèrent muets.
    — Inconcevable ! s’écria-t-il.

    Devant lui, de l’autre côté de la vitre du cockpit, un petit point noir venait d’apparaître. Un petit cube qui flottait dans le vide. Il grossissait en se rapprochant et bientôt il put discerner la forme de la boite qu’il venait d’éjecter dans l’espace. Cette dernière ne fut bientôt qu’à un mètre puis toucha doucement la coque du cargo contre laquelle elle s’immobilisa. Juste de l’autre côté de la paroi en transparacier.
    — NON ! cria le rodien.

    Ce fut à ce moment précis qu’il comprit que plus jamais il ne parviendrait à remettre les moteurs en route.
  • 11/05/2013 - 19:41
    Eh bien ! :) Alors déjà, c'est comme aux oraux, tu as la prime de risques pour être passé en premier, merci pour cette contribution ! Je te rejoins après les partiels^^

    Bon, alors... J'avoue que j'ai eu peur que tu en fasses trop, au début^^ La conversation sur la mort est indispensable, naturellement, par contre, qu'il y ait obligatoirement une peureuse pour parler de vaisseau-fantôme dès le début, j'ai trouvé ça un peu artificiel, parce que habituellement, les personnages ne réagissent pas comme ça, je préfère, comme dans les bouquins de Stephen King, partir d'une situation 100% ordinaire et basculer d'un seul coup. Mais alors après, waw ! :love: Les morts sont superbement mises en scène, à la fois brutales et bien décrites, et tu arrives à intégrer les propos initiaux des personnages tout en restant naturel, d'ailleurs je suppose que tu as imaginé la conversation du début après avoir pensé le développement ? Excellent, donc ! :)

    Mais alors je n'ai pas compris quelque chose à la fin : pourquoi a-t-il ses souvenirs déformés de ce qui s'est passé ? :?

    Oh, et une remarque : pourquoi ont-ils besoin de s'y mettre à cinq pour un cargo de contrebande ? :paf:

    « Quant on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur. »


    Je kiffe :love:

    c’est quand même pas comme si on en avait rencontrés


    Euh, ce n'est pas rencontré, par hasard ? :?

    [i]pour ne pas qu’elle puisse te sauter dessus. Juste ce qu’il faut ![/i]


    Souci de balises, ça arrive même aux meilleurs :whistle:

    Quelles pensées pouvaient-elle


    Elles^^

    Phil jeta loin de lui le lance-flamme devenu inutile puis éclatait


    "Jeta" suivi de "éclatait" ? :perplexe:

    Qu’importe !


    Qu'importait :neutre:
  • 11/05/2013 - 20:30
    Mitth'raw Nuruodo a écrit:Mais alors je n'ai pas compris quelque chose à la fin : pourquoi a-t-il ses souvenirs déformés de ce qui s'est passé ? :?


    Il n'est pas écrit que ce qui a eu lieu à bord du vaisseau noir a bien eu lieu... ni même que le vaisseau-quille a bien existé.
    On peut penser que le rodien l'a rêvé - y compris peut-être la conversation initiale (d'où peut-être l'allusion "trop facile" au vaisseau fantôme) - en fonction de ce qui s'est réellement passé dans la soute du cargo et évoqué dans l'épilogue... événement induit probablement par l'artéfact.
  • 11/05/2013 - 20:32
    Ah, d'accord, ça m'avait effleuré l'esprit, c'est une bonne idée :) Puisque la réalité est si douteuse, il n'est même pas exclu que ce soit lui qui les ai tués !
  • 11/05/2013 - 20:38
    "lui" qui ?
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