Il y a maintenant 15 jours paraissaient dans les kiosques un scénario dans Casus Belli qui permettait à des groupes de PJ de plonger dans l’intrigue des « Ombres de la Revanche », se concluant avec les événements d’Episode III. Guillaume Nonain, l’un de ses deux auteurs, ayant eu l’extrême politesse de venir nous prévenir directement sur notre forum, l’occasion de les questionner était trop belle pour être manquée. Qui ne rêve pas de connaître un peu mieux les avis de ses auteurs qui alimentent les colonnes de notre bon vieux Casus Belli (entre autres) sur la Saga bien sûr ; leur scénario d’autre part mais surtout pour que, nous joueurs, puissions connaître leur parcours et leur place dans le monde du JdR « Professionnel ».
Voici donc les questions que j’ai eu le plaisir de poser à ses deux joyeux compères.

- Bonjour Arnaud, Bonjour Guillaume, pourriez-vous vous présenter ?

Arnaud Cuidet (AR) : Bonjour, je m’appelle Arnaud, je suis fan de Star Wars et je préfère la nouvelle trilogie à l'ancienne (non, je ne me soigne pas). Je suis auteur de jeux de rôles depuis cinq ans maintenant. J'ai écrit pour Nephililm: Révélation, Retrofutur, COPS, Arkéos et Vermine. Je collabore régulièrement à Casus Belli depuis environ trois ans. Avec tout ça, j'ai une trentaine d'années, je vis à Paris et je suis également fan de comics, de mangas et de jeux vidéo. Je ne connais quasiment rien à l'univers étendu (et j'étais bien content que ce ne soit pas le cas de Guillaume).
Guillaume Nonain (GN) : J'ai quant à moi 34 ans, marié, un enfant presque deux, vivant tout près de Paris. Fan de Star Wars de la première heure: ça a commencé par le roman de la Guerre des Etoiles reçu à Noël en 1980, je crois, et ensuite par la vision de L'Empire Contre Attaque lors de sa sortie. Et oui, j'aime beaucoup l'Univers Etendu, même si la qualité des supports est assez irrégulière. Je m'attache surtout aux comic books et aux romans. En ce qui concerne le JdR, j'écris régulièrement dans Casus Belli depuis le n°26 et je suis co-administrateur du site www.roliste.com, alias le "GROG". Professionnellement, j'ai préféré les arcanes du droit à celles de l'édition ludique.

- Depuis combien de temps êtes-vous rôlistes ? A quels jeux jouez-vous ?

AR : Je suis tombé dedans quand j'étais petit, à neuf ans. Depuis, j'ai joué à presque tout ce qui est sorti en VF, et à pas mal de trucs en VO. Dans le best-of, on trouve: DD, Star Wars D6, Cyberpunk, Shadowrun, Ambre, L5A, S7M, et les jeux pour lesquels j'ai travaillé. Aujourd'hui, je suis dans une phase de transition (c'est bientôt les vacances, toutes les tables de jeu partent en sucette). Je parviens à suivre une campagne d'Orphéus et de Dark Earth. Je teste aussi des jeux secrets pas encore sortis. De toute façon, quel que soit le jeu auquel je joue, je joue toujours un bourrin !
GN : J'ai fait ma première partie de JdR en 1981. Le module AD&D The Village of Hommlet pour les connaisseurs... J'avais 10 ans. Je n'ai jamais arrêté depuis même si le rythme a été très irrégulier suivant les périodes. J'ai pratiqué beaucoup de jeux depuis ces débuts, avec souvent une préférence marquée pour la VO. Je joue aujourd'hui beaucoup d'aventures one-shot avec l'excellent système générique Savage Worlds. J'ai mené ma dernière grande campagne avec Star Wars D20.

- Pourrais tu décrire en quelques mots le système Savage Worlds pour ceux qui ne le connaîtraient pas ?

GN : Savage Worlds est un système de règles génériques créé par Shane Hensley, papa de Deadlands. C'est un système dont le slogan est « fast! fun! furious! » et qui privilégie l'action héroïque sur le réalisme. Le système est simple sans être simplet et s'adapte à merveilles à toutes sortes d'univers. Il a d'ailleurs été adapté à toutes sortes d'univers par les fans, notamment à Star Wars, sur ce site là par exemple:
http://mondes.sauvages.9online.fr/
Pour plus de détails sur la gamme Savage Worlds, jetez un oeil à mon article dans le Casus Belli n°30 !

AR : Et moi, je peux parler de l'EW-system, qui est vachement mieux que celui de Savage worlds ? :) En plus, il est en VF !
GR : Mais comme tu en es co-auteur, si tu en parles ce sera du publi-rédactionnel ! ;-)

Ici s’est interrompu un temps l’interview le temps que l’un puisse prendre le dessus sur l’autre. Il fut un temps question de départager les deux compagnons au lancer de nains mais cette idée fut abandonnée (nous vous tiendrons au courant du développement du procès qui nous oppose à la Ligue de Protection des Personnes de Petites Tailles). Il nous restait alors l’option d’un combat de Gros Bill mais cela s’est joué finalement au plus grand nombre de choppes descendues. Pour les plus curieux d’entre vous, c’est finalement un nain qui a remporté le tournoi, mettant ex aequo Guillaume et Arnaud (on vient d’apprendre qu’il n’y aura finalement pas de procès avec la LPPPT).

AR : EW-System est un système de jeu générique (un peu comme Savage worlds, sauf que moi, je l'aime pas trop, tout comme Guillaume n'aime pas trop l'EW-System, mais bon, on a tous nos petits défauts). Bizarrement, le parti pris est également cinématographique, comme quoi ça doit être dans l'air du temps. Il utilise une simple table d’opposition et un ingénieux système qui dispense le MJ de jeter les dés !En ce qui me concerne, il me va comme un gant, mais ça doit venir du fait que j'ai participé à la conception/rédaction de la V2 !

- Depuis combien de temps imaginez-vous des scénarii (de manière professionnelle ou non) ?

AC : De mémoire, mon premier scénario « perso » remonte à mes dix ans, mais je suis pas sur que ça compte. De façon professionnelle, ça fait cinq ans, à quelques mois près. Grâce notamment à Casus Belli, j'écris presque un scénario pro tous les mois. C'est un exercice périlleux, mais ô combien formateur ! A mon sens, ma plus belle réussite reste encore le scénario DD multitables de l'Asmoday (en collaboration avec Timbre-poste): 96 joueurs à gérer simultanément sur 16 tables pendant 10 heures. J'ai cru que jamais j'y arriverais. Bon, les 16 MJ étaient pas mauvais non plus. :)
GR : D'abord, respect maximum pour l'aventure à 96 joueurs conçue par Arnaud. Il mérite une médaille, celle que Leia n'a pas donné à Chewbacca. Sinon, pour répondre à la question, la conception de scénario est l'un des aspects du JdR qui m'a très vite attiré et j'ai écrit/dirigé mes premières aventures peu de temps après mes débuts de joueurs. Mais, comme Arnaud, je ne suis pas sûr que cela compte vraiment ! J'ai écrit mes premiers scénarii pour "l'extérieur" en 1993 et 1994, avec les aventures Warhammer du Trophée de Paris (tournoi de JdR de l'ESCP) de ces années là. Pour Casus Belli, c'est bien plus récent et c'est un grand plaisir. J'avais déjà tenté de le faire dans les années 80, mais pour une raison inexplicable, mes aventures rédigées à l'encre bleue sur papier quadrillé ne leur avaient alors pas plu.

- Quels sont vos univers préférés ?

AC : En ce qui concerne mon JdR préféré, c'est pas compliqué, c'est Metal Adventures. Tu n'en as jamais entendu parler. C'est normal, c'est un jeu en projet qui devrait sortir à la fin de l'année. C'est du space opera proposant aux PJ d’incarner des pirates de l'espace !
GN : D'un point de vue général, le médiéval fantastique reste mon univers de prédilection, avec un côté plus RE Howard (Conan) que JRR Tolkien (Seigneur des Anneaux). Sinon, j'aime les univers dont le maître mot est dépaysement, le space-opera en tête bien sûr, et le « pulp » à la Indiana Jones juste après.

- Et sur quoi d'autres avez vous déjà travaillé en dehors des scénarii ?

AC : En tant que « mercenaire du jeux de rôles », j'ai fait tout et n'importe quoi. Pour Nephilim : Révélation, j'ai rédigé le système de combat. Idem pour Retrofutur. J'ai également développé les terroristes de cet univers, et la branche la plus « action » de la résistance, en collaboration avec Willeem Peerbolte. En ce qui concerne COPS, j'ai pris le train en marche. J'ai développé les Indiens de Californie, certains aspects de l'histoire politique de Californie, et deux scénarii : Jackpot ! et EndGame. Pour Casus Belli, je rédige des reportages, des aides de jeux, des scénarii, des boites à outils, etc.
GN : Pour Casus Belli, la majorité de mes articles ont été des tests et critiques de jeu, exercice bien plus difficile qu'il n'y paraît mais très intéressant à mener. Pour le Grog, c'est un travail plus quotidien, notamment de fichage de JdR et suppléments et de validations de critiques postées par les internautes.

- Que faut-il selon vous pour être un bon MJ. Vos trucs pour bien gérer une partie.

GN : D'abord, il faut lire l'indispensable Robin's Laws to Good Game Mastering, le guide du bon MJ écrit par le très doué game designer Robin D. Laws (Feng Shui, Rune, Dying Earth etc.). Je ne pense pas qu'Arnaud me contredira sur ce point là ! A défaut, être constamment à l'écoute des joueurs. Tout MJ a un sentiment de propriété sur sa partie, son scénario, son travail de préparation, mais il ne faut pas hésiter à tout balancer si ça marche mieux comme ça pour les joueurs. La règle n°1 est que le MJ est là pour que tout le monde passe un bon moment... Même si c'est au sacrifice de son scénario bien compliqué que les joueurs sont en train de saccager.
AC : D'abord, il faut lire l'indispensable Robin's Laws to Good Game Mastering...enfin, vous connaissez la suite. Sinon, être un bon MJ est une quête de tous les jours. Je pense qu'il faut avoir sincèrement envie de faire plaisir aux joueurs. Il faut également avoir une histoire à leur raconter, quelque chose à leur dire, peu importe que ce soit trivial ou profond. Après, il suffit de potasser les règles comme un fou et de connaître son background sur le bout des doigts. Facile quoi! :)

- Comment avez-vous été amené à écrire dans CB ? Que retirez-vous de cette collaboration ? Et ça fait quoi de se savoir lu par bon nombre de rôlistes passionnés ;)

GN : Ca a commencé très simplement par un tout petit coup de main sur un dossier D20 donné à Philippe Fenot, également administrateur du Grog à cette époque et membre du comité de rédaction de Casus. Et puis de fil en aiguille... Ecrire dans Casus après l'avoir lu pendant plus de vingt ans, c'est un peu comme décrocher un second rôle dans Revenge of the Sith après avoir suivi la saga Star Wars depuis 1977, un rêve qui se réalise! Après, l'exercice devient évidemment plus habituel mais reste toujours très intéressant. Avec l'émergence du web, Casus n'est plus le seul média ou la seule source d'information disponible et doit donc se recentrer sur un contenu JdR de qualité maximum. Ce que nous essayons de faire tous ensemble.
AC : Je connaissais un peu la rédaction de l'époque, et j'ai filé un coup de main à Didier Guiserix pour les démos de Laelith, vingt ans après, au monde du jeu 2000. Après, je me suis retrouvé à faire des critiques colonnes pour Shadowrun, à diriger la gamme de scénarios D20 Casus Master pour enfin rentrer de plein pied à la rédaction avec la boite à outils Devenir maître à la place du maître. Et hop ! Depuis, je fais partie du comité de rédaction, et c'est cool. Casus est non seulement un formidable moyen d'expression, c'est également l'occasion de prendre du recul par rapport à sa pratique et à se remettre en cause. Ecrire la plupart de mes articles m'oblige en à apprendre sur moi-même presque autant que j'en apprends aux autres. Quant à être lu par un bon nombre de rôlistes, je dois avouer que je ne parviens toujours pas à réaliser ce que cela peut représenter. J'espère juste que les gens ont autant de plaisir à jouer mes scénarios que moi!

- Votre avis sur Episode III ? Quel est votre avis sur la nouvelle trilogie maintenant qu'elle est sortie. Votre épisode préféré parmi les 6...

GN : Une conclusion très réussie à la trilogie des préquelles, avec les forces et les faiblesses de celle-ci : une imagination débordante dans les visuels et les décors mais quelques creux dans les dialogues et relations entre personnages. J'ai bien sûr beaucoup aimé (plus la deuxième fois que la première curieusement) et, accessoirement, j'ai été heureux de voir que notre scénario ne contenait pas d'absurdités par rapport au film ! Sinon, je n’ai pas d’épisode préféré. Ils ont tous des moments que j’aime beaucoup. Malgré les ewoks (injustement décriés selon moi), j’ai quand même une affection particulière pour Le Retour du Jedi.
AC : Facile, Episode III est le meilleur des six ! Non, je rigole, le meilleur, c'est...Episode II ! Pour revenir à la question, j'ai beaucoup aimé Episode III, la bataille spatiale du début, le crash du destroyer, la scène où Padmé et Anakin entrent quasiment en contact télépathique juste avant le combat entre Mace Windu et l'empereur. Surtout, j'ai adoré le combat entre Obi-wan et Anakin, notamment sa conclusion. C'est le premier film que je voie où un homme dit à un autre qu'il l'aime, et ça n'est ni ridicule, ni dans le cadre d'un film sur l'homosexualité. Et puis je trouve qu'Ewan McGregor campe un général Kenobi tout simplement incroyable.

- Comment est né le scénario "Les ombres de la revanche" et pourriez-vous nous raconter les points marquant de sa création.

GN : Je crois qu'Arnaud et moi avons senti au même moment des perturbations dans la Force. Quand le contenu du Casus de mai/juin a du être défini (en janvier), nous avons sauté sur l'opportunité de marquer la sortie de l'Episode III. Star Wars n'est plus un jeu suivi par son éditeur -pour l'instant en tout cas - mais Casus ne pouvait laisser passer la conclusion de Star Wars sans réagir ! Pour la conception, nous avons d'abord passé trois heures dans un café parisien à arrêter tous les deux un synopsis assez complet de l'aventure, pour se répartir les portions de l'aventure à rédiger. Ensuite, nous avons échangé nos parties par email de façon à ce que chacun d'entre nous puisse intervenir sur le travail de l'autre.
AC : De mémoire, on est parti avec l'idée qu'il devait se dérouler juste avant Episode III et en expliquer le début. Et il devait y avoir Grievous. Tout le reste (ou presque) est venu lors d'un brainstorming violent un mardi matin place de la contrescarpe. Ah oui, il fallait surtout que le scénario ait un lien avec l'enlèvement de Palpatine, dont nous connaissions l'existence grâce aux lumières de Guillaume. De mémoire encore, toute l'histoire de la grotte est venue de la nécessité d'avoir un jedi noir surpuissant.

- Quels sont selon vous les pièges à éviter pour le PJ dans le scénario? Les endroits où les PJ peuvent tout chambouler? ;)

AC : Tout d'abord, éviter de tuer tous les PJ pendant le combat avec Grievous ! :) Sinon, le scénario roule a priori comme sur des roulettes. Cela dit, si les PJ s'obstinent à ne pas vouloir prendre contact avec les PNJ sur Dagobah ou à vouloir absolument trouver un plan démentiel à la fin sur Coruscant pour choper le jedi noir, ça peut dégénérer. Surtout, je pense qu'il faut maintenir un « flou artistique » sur l'époque à laquelle se déroule le scénario pour éviter que des joueurs peu scrupuleux n'anticipent sur l'attaque éclair de Grievous !
GN : Les deux pièges à éviter sont en effet liés aux PNJ clés que sont Mog Seroom d'une part et Dagobah de l'autre. Les PJ ne doivent pas les écarter trop vite ou les court-circuiter au risque de ne pas obtenir de cruciales informations. Par exemple, les PJ pourraient être tentés d’avoir recours à un droïde de protocole pour traduire le mystérieux message. Au MJ de rebondir en expliquant que le waloeresh n’a jamais été parlé et donc n’a pas de sens pour un droïde protocolaire, ou encore qu’il n’est plus pratiqué depuis tant de temps que seules des connaissances parcellaires sont accessibles. Et le droïde interrogé aura certainement dans ses bases de données le nom de l’éminent linguiste maîtrisant parfaitement cette langue morte...

- Pourriez vous m'expliquer pourquoi ses libertés concernant notamment la découverte de Dagobah et le fait de ne pas avoir mis Padmé enceinte

GN : Liberté sous-entend que nous avons contredit ce qui est considéré comme "canon", or je ne pense pas que ce soit le cas. Je dirais plutôt que nous avons comblé quelques trous avec des hypothèses à nous. Par exemple, aucune source officielle n'explique l'origine du nom Dagobah. Le Illustrated Guide to the Star Wars Universe de McQuarrie et Anderson précise même que celle-ci est inconnue. Il nous a donc semblé amusant de définir une possible origine à ce nom ! Autre point sur Dagobah : Le roman L'Héritier de L'Empire de Zahn mentionne le fait que Yoda s'y serait rendu pendant la Guerre des Clones pour poursuivre un jedi noir réfugié dans la fameuse caverne - je dis cela de mémoire. D'une part, ce roman date de 1992 et donc de bien avant les Episodes I, II et III : ceux-ci invalident d'ailleurs une bonne part du contenu de ce roman et de ces deux suites. Or, si Lucas lui-même contredit les romans, nous n'allions pas nous gêner pour le faire, ou du moins pour écarter ce fait mentionné par Zahn. Il ne faut pas oublier que notre scénario devait être jouable par un MJ de Star Wars "lambda" ne connaissant pas forcément l'univers étendu sur le bout des doigts, mais simplement, et c'est en fait tout ce qui compte, les films. Et je persiste à dire que même avec des réserves, L'Héritier de l'Empire et notre scénario ne sont pas incompatibles! Quant à Padmé enceinte, c'est tout simplement que nous ne le savions pas. Nous avons écrit ce scénario en février/mars sur la base de l'opening scrawl rendu alors public par Lucasfilm, qui mentionnait l'enlèvement de Palpatine par Grievous, et du roman Labyrinth of Evil. Mais cela ne change rien pour notre scénario. Tout au plus aurions nous ajouté qu'elle avait un ample manteau ! Padmé gardant son état secret, il n'y aucune raison pour qu'elle fasse part aux PJ.
AC : Je n'ai pas eu le sentiment de « prendre des libertés » avec la découverte de Dagobah. A ma connaissance, il n'y avait rien de véritablement fixé sur ce point. Quant à l'embonpoint de Padmé, nous ne disposions d'aucune information sur ce sujet. Nous avons pris le pari que Lucas ne mettrait pas la belle Nathalie Portmann enceinte jusqu'aux yeux. On s'est un peu trompé, mais pas tant que ça finalement (en ce qui me concerne, ça se voit pas qu'elle est enceinte au début, sinon, Anakin s'en rendrait compte en la prenant dans ses bras, ou rien qu'avec la Force. Donc, il n'y a pas de raison que ça se voit dans notre scénario). Et puis, c'était plus simple d'expliquer que son état ne se voyait pas (si elle avait été enceinte), que de la décrire enceinte alors que le film ne la montrerait pas dans cet état.

- Alors plutôt D6 ou d20 pour Star Wars ... voire un autre système (Wushu ?)

AC : Obstinément D6 ! J'ai beau être un fan de Donjons et Dragons, je pense que le système D20 est complètement inadapté à Star Wars. Ou plutôt, que les modifications apportées au D20 pour le SW, notamment les points de blessure, sont inadaptées à l'esprit des films. Bizarrement, ils auraient mieux fait de garder les règles de DD « canon ». Cela dit, la simulation de la force par les dons et les compétences est plutôt bien vue.
GN : Celui que j'ai vraiment pratiqué est SWD20, avec la maîtrise d'une campagne située aux alentours de L'Attaque Des Clones. Je dirai que c'est un bon système, carré et bien pensé... mais pas vraiment approprié à Star Wars. Il est trop détaillé et pesant pour le style de jeu enlevé qu'impose Star Wars. J'ai un souvenir très clair d'aventure où j'ai du gérer un combat rangé entre les PJ accompagnés de clones contre des battle droids qui a pris des heures !

- Avez-vous, vous-même ou Casus un autre scénario SW en préparation ? Pouvez-nous en dire un mot ?

AC : A l'heure qu'il est, personne ne peut dire si Casus publiera à nouveau un scénario Star Wars. En revanche, il est presque sur que ce sera le cas si Lucas tourne un nouveau film.
GN : SWD20 ne faisant pas l'objet de suivi officiel pour l'instant, seuls d'autres évènements pourraient en effet nous permettre de ramener SW dans la lumière. Sans attendre un nouveau film, les dernières rumeurs sur un "Episode O" ayant été réduites à néant par Lucas lui-même, peut-être la future série TV live nous permettra-t-elle quelque chose ?

- Que pensez-vous de la décision de Wizards de privilégier SW Miniatures à la gamme "papier" pour Star Wars. Pas même un petit supplément à se mettre sous la dent ou un scénario pour la sortie d'Episode III. Le paysage Star Wars pour les fans du JdR semblent bien désert, non ?

AC : Ben si. Mais je sais pas trop quoi en penser. Si Wotc ne sort plus de suppléments papier pour le JdR, c'est probablement que celui-ci n'intéresse pas grand monde de toute façon. En tant que biclassé rôliste/fan de Star Wars, je trouve de toute façon mon compte dans les publications à destination des fans du film, tels les guides illustrés ou les "Art of".
GN : Je la regrette mais la comprends d'un point de vue économique. Quand je compare ce que j'ai dépensé en SW Miniatures depuis les quelques semaines où j'y joue et ce que j'avais dépensé sur SWD20 en deux ans de campagne, je me dis que Wizards a pris la décision qui s'imposait !

Si quelqu'un voulait "postuler" chez casus ou faire publier son scénario, quels conseils lui donneriez-vous ?
AC : Lire l'excellente boîte à outils du numéro 28 sur l'écriture des scénarios. Choisir un jeu dont la gamme est encore vivante. Ecrire en français. Relire son orthographe. Ecrire le scénario au présent. Relire son orthographe (oui, deux fois). Harceler la rédaction.
GN : Tout pareil. Et s'imprégner du "style Casus" en lisant et relisant les scénarios récemment parus.

Et voila qui conclue cette interview qui, je l’espère, vous intéressera autant que j’ai eu plaisir à la faire. Merci encore à Arnaud et Guillaume d’avoir bien voulu se prêter au jeu et à Casus Belli dans son ensemble de nous faire rêver depuis si longtemps mais aussi bien sûr d’avoir accepté de les laisser répondre à mes questions. J’espère qu’on aura l’occasion de réentendre parler de vous sur SWU mais en attendant, je ne pense pas être le seul à être prêt à troquer un bon vieux Star Wars contre un autre super univers où nos PJ pourront mettre les pieds avec votre aide 

Je pense qu’avec la dernière question et les réponses d’Arnaud et les conseils de Guillaume, la rédaction de Casus ne devrait pas tarder à observer un pic dans l’envoi de scénario et d’émails. C’est tout ce que je peux souhaiter autant à Casus qu’a vous ;)

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[Update]
Je me rends compte qu'il ne manquait qu'un élément à cet interview qui nous avait été révelé sur le forum. A savoir qu'Arnaud et Guillaume avait caché trois clins d'oeil à l'univers de Lucas dans le scénario.

#1 : le nom de la planète UIY 2249 cache le titre du premier film de Lucas: THX 1138

#2 : le nom du vaisseau troupeau dont l'ithorien Mog Seroom est originaire, Moisson Bleue, se réfère à Blue Harvest, nom de code de tournage de Return of the Jedi.

#3 : quand les PJ rencontrent Mog Seroom, il regarde une course de pods retransmise depuis la planète Oova IV, qui est une des planètes cadre du jeu video Star Wars Podracer II.

Voila qui permet de rectifier cet oubli :)