Bonjour à tous,
Emily Kate Johnston est une autrice qui commence à avoir son propre petit univers au sein de la saga, spécialisée dans les romans jeune adulte centrés sur les protagonistes féminins. Ainsi, après le roman Ahsoka (qui aura droit à sa ressortie collector chez Pocket Jeunesse dans trois semaines) et deux romans centrés non pas uniquement sur Padmé Amidala mais aussi sur toutes ses suivantes, les éditions Pocket ont publié il y a une semaine le troisième et dernier tome de cette trilogie, L’Espoir de la Reine, se déroulant désormais aux premiers jours de la Guerre des Clones.
E. K. Johnston n’en a pas pour autant terminé avec la licence, car on la retrouvera dans un mois aux États-Unis avec Crimson Climb, mettant en vedette la sublime Qi’ra !
En attendant, je vous propose donc ma critique basée sur l'exemplaire VF du roman, un exemplaire offert par Pocket que j'en profite pour remercier chaleureusement au passage !
Mais d'abord, un rappel de la couverture et du synopsis !
L’ESPOIR DE LA REINE
Après L'Ombre de la reine et Le Péril de la reine, le 3e tome de la trilogie centrée sur Padmé !
Padmé Amidala n'est plus reine, mais sénatrice pour sa planète et... jeune mariée. Toutefois, son union avec Anakin Skywalker doit rester secrète, car le mariage n'est pas permis pour les Jedi. Malheureusement pour les nouveaux époux, les occasions d'être ensemble sont rares, avec Anakin sur le front de la Guerre des Clones et Padmé occupée à livrer a ses propres batailles au Sénat Galactique pour obtenir la fin des conflits.
Son ancienne suivante, Sabé, est retournée sur Tatooine pour tenter une nouvelle fois de libérer ceux qui y sont retenus en esclavage, mais Padmé la rappelle sur Coruscant pour une requête des plus urgentes : la sénatrice doit s'absenter pour une mission cruciale et personne ne doit avoir connaissance de son départ. Sabé est la seule qui puisse prendre sa place au Sénat de manière convaincante pendant un si long laps de temps.
Pocket, 288 pages, 10,30 €
La critique de L2-D2
Un mariage, un mariage, un mariage !
J’adore les mariages. Et ça tombe bien, à la fin de L’Attaque des Clones, il y en a un !
Le roman débute la veille au soir et va donc se saisir de cet événement fondateur pour tenter de mieux le justifier de la part de Padmé. A ce sujet, l’exercice est réussi, mais sans plus. On comprendra que Padmé a basculé et, une fois engagée sur la voie de l’âmuuure, ne veut plus s’en détourner. Mais il est vrai qu’il est assez difficile de justifier une décision qui semble surtout essentiellement émaner d’Anakin. Voilà bien un de mes principaux regrets concernant ce moment : cette incapacité à rendre presque crédibles les sentiments de Padmé. On a parfois du mal à les comprendre. C'est dommage.
Surtout que derrière, Padmé, et donc son futur époux, se voient embarqués dans une mission qui durera une poignée de pages, le jour-même du mariage. Une mission pas forcément intéressante et qui n’a aucun autre intérêt ni conséquence au sein du roman, au point que cela ressemblerait presque à une quête annexe dans un jeu ou, allez, une scène coupée dans un film. Peu de pression, peu de danger, retour à la maison pour se marier. Heureusement que j’aime les mariages !
Une intrigue loin d’être intrigante
Une fois le mariage prononcé, nos deux tourtereaux doivent bien revenir sur Coruscant pour reprendre leurs fonctions plus officielles. Sauf que l’autrice, pour davantage justifier cela, élabore tout un stratagème pour que Padmé soit la seule Sénatrice à pouvoir se rendre sur une obscure planète pour une obscure mission dont le seul intérêt sera, à un moment donné, balayé par… Dark Sidious. Ou plutôt Sheev Palpatine puisque, encore une fois, l’autrice n’hésite pas à nous proposer quelques passages directement narrés du point de vue de l’antagoniste phare de la saga. Dommage de l’avoir par moment réduit à un méchant presque grand guignolesque, rageant ou complotant dans l’ombre…
Pour le reste, Padmé et Typho vont passer un certain nombre de pages coincés à bord d’une navette sur un trajet avant, là encore, de devoir remplir une mission typiquement dans l’esprit The Clone Wars, mais encore plus naïve. Sans compter les énormités, comme lorsqu’une nouvelle vague de droïdes arrive, pour mieux nous dire deux lignes plus tard qu’ils sont trois… Voilà, tout est vraiment facile dans ce roman, un peu trop. De la même manière, Saché se retrouve à mener des négociations sur un sujet qui rappelerait presque les énormités du début de la saga L’Héritage de la Force !
Il était une fois…
Un point sur la construction narrative du roman, qui parfois se met en « pause » pour mieux se focaliser sur des époques ou des personnages qui n’ont a priori rien à faire ici. Je retiendrai personnellement la focalisation sur Beru Whitesun, une très belle trouvaille à mon avis qui éclaire d’un jour nouveau le personnage tout entier !
« Nous étions trois dans ce mariage... »
Il n’y a pas que Padmé qui est mis en avant dans ce roman, et même dans cette trilogie de E.K. Johnston : son Ombre, Sabé, est l’autre grande figure féminine du roman. Et c’est finalement sur son évolution que se focalise le lecteur tant, pour le coup, son destin est incertain. On sait que le personnage va survivre, mais que sait-elle ? Comment le vit-elle ? Que ressent-elle vis à vis de celle qui était tout autant sa sœur que sa maîtresse… voire peut-être plus ?
Sabé permet au roman de proposer les meilleures scènes, autant lorsqu’elle se retrouve face à Anakin qui s’attend à voir Padmé (moment aussi cocasse que dramatique), face à Palpatine au double discours toujours aussi savoureux, face à Padmé pour une discussion à cœur ouvert où rarement la dimension de sororité aura été mise en valeur… et puis il y a le personnage de Tonra, dont on se demande ce que Sabé va décider le concernant. Elle-même le sait-elle, d’ailleurs ?
Bref, si Padmé a paradoxalement du mal à exister dans ce roman et à justifier ses décisions, Sabé, elle, s’impose ici comme le véritable enjeu émotionnel. Et ce n’est qu’un début la concernant...
Et la suite ?
Bon, cette fois, ça y est, E.K. Johnston en a terminé avec Padmé Amidala et son Ombre, Sabé. Sauf que ce dernier personnage a un potentiel certain au vu de son passé et du lien qu’elle avait avec sa défunte souveraine… et ça, le scénariste Greg Pak, en charge de la dernière série de comics Darth Vader (disponible en VF chez Panini Comics) l’a bien compris ! Sabé est en effet au centre de l’intrigue fil rouge de la série, l’ancienne suivante cherchant à éliminer Vador pour venger la mort de son ancienne maîtresse mais aussi celle d’Anakin Skywalker jusqu’à ce que… hey, il faudra lire le comics pour ça. S’il y a bien une réussite, ou du moins un élément scénaristique relativement bien traité par Greg Pak dans son titre, c’est bien celui-là, qui exploite intelligemment l’un des éléments de la prélogie. Reste à voir ce que cela donnera par la suite…
Bilan
Ce troisième roman de la série « … de la Reine » est hélas le moins convaincant de la saga. Il aurait pu se focaliser sur le couple Padmé-Anakin, il choisit de les mettre en retrait pour mieux valoriser Sabé. Peut-être aurait-il fallu dans ce cas réellement faire disparaître la Sénatrice officielle du roman, et montrer Sabé faire équipe avec le nouveau marié pour mieux la retrouver ? Toujours est-il que le roman est loin d’être une déception, et tous ceux qui ont été séduits par les précédents romans de l’autrice retrouveront son style avec plaisir !
NOTE : 70 %
A noter que le roman porte le numéro 196 !
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé du roman en vous rendant sur sa fiche ou bien sur le topic du forum !
Encore merci aux éditions Pocket pour l'exemplaire offert pour la critique, et on se retrouve fin octobre pour discuter du roman L’Ombre des Sith, roman centré sur Luke Skywalker et Lando Calrissian faisant office de chaînon manquant entre la trilogie originale et la postlogie, un roman qu’il me tarde de lire à titre purement personnel !
Et à bientôt pour une prochaine ActuaLitté ! ;-)
Lain-Anksoo a écrit:De quoi ça parlera ?
En pleine guerre des Clones alors qu'Anakin casse du droïde, Padmé horrifiée par les blessés de guerre part en mission secrète. Elle nomme donc Sabé pour la remplacer en tant que sénatrice. Bien sûr Palpatine reste à la manœuvre !