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[AOTC 20th] Quand les auteurs SWU racontent L'Attaque des Clones
 
Dans leurs récits... Ou dans un nouveau recueil !
20/05/2022

Bonjour à toutes et à tous,

Depuis le début de la semaine, SWU vous fait replonger dans les coulisses de L'Attaque des Clones, en hommage au vingtième anniversaire du film. Inutile de dire que, comme tout opus de la saga qui se respecte, l'Épisode II a généré son lot de créations de fans sur SWU.

 

I. Les BDs SWU

Commençons par les récits dessinés ! Quand on se penche sur l'année -22 (date officielle de l'Épisode II dans la chronologie Star Wars), on retrouve tout d'abord une série, devenue une référence sur SWU depuis les débuts de sa publication il y a bientôt quinze ans : Je veux être un Jedi. Car oui, les aventures d'Uttini le Jawa se déroulent pendant la Guerre des Clones, et empruntent donc bon nombre de personnages et de décors de L'Attaque des Clones !

Je veux être un Jedi - Opus 1
 Je veux être un Jedi ! - Opus 1
Je veux être un Jedi ! - Opus 2 : Rien ne remplace l'entraînement !
Je veux être un Jedi ! - Opus 2 : Rien ne remplace l'entraînement !
Je veux être un Jedi ! - Opus 3 : T'es un Jedi, toi ? C'est pas croyable !
Je veux être un Jedi ! - Opus 3 : T'es un Jedi, toi ? C'est pas croyable !

Les premiers tomes d'une série qui en compte déjà 6 d'achevés, sans compter les hors-séries !

Autre auteur à positionner sa série à l'époque de la Guerre des Clones, WaxWalker et son Jedi de l'Ombre :

Le Jedi de l'Ombre - Tome 1 : Le début d'une histoire
Le Jedi de l'Ombre - Tome 1 : Le début d'une histoire
Le Jedi de l'Ombre - Tome 2 : La bataille de Zainan
Le Jedi de l'Ombre - Tome 2 : La bataille de Zainan

Si Le Jedi de l'Ombre est un récit sérieux plutôt qu'humoristique, un autre auteur a quant à lui décidé de laisser libre court à son délire : Minos, qui nous a livré un roman-photo un peu... disons, revisité, de l'Épisode II.

Roman-photo de l'Épisode II
Roman-photo de l'Épisode II

Bon, c'est particulier... Mais on vous avait prévenus, c'est du Minos !

 

II. Les Récits SWU

Les écrivains de la section Fan-Fictions ne sont pas en reste quand il s'agit de parler de la période de la Guerre des Clones. Mais, bizarrement, peu de récits publiés traitent de cette période ! Signalons tout de même deux œuvres :

The Last Bordextpress
Duel de Soldats

Deux récits, respectivement écrits par Code 44 et Darkwilliam, qui se déroulent à l'époque de l'Épisode II mais plutôt inspirés d'œuvres d'autres univers... Et ne sont donc pas liés directement à L'Attaque des Clones.

Il faudrait remédier à ça, non ?

 

III. Le Recueil SWU : La Bataille de Géonosis

Le nom ne vous dit rien ? C'est normal : ce recueil n'existe pas... Ou plutôt, pas encore ! C'est la petite surprise du staff Fan-Fictions pour ces 20 ans de L'Attaque des Clones : le lancement d'un challenge Fan-Fictions inédit centré sur l'événement le plus marquant du deuxième (ou cinquième, c'est selon) opus de la saga Star Wars !

Géonosis. Un monde isolé, aux habitants mystérieux et aux coutumes barbares.
Un nom qui résonne dans la Galaxie, car c'est là qu'a débuté la Guerre des Clones.

Jedi et clones allant au combat, civils qui, dans le camp de la République
comme dans celui des Séparatistes, basculent dans une guerre totale, survivants de la bataille :
tous ont une histoire à raconter.

Aux auteurs SWU de leur donner vie !

 

Qui dit challenge hors-série dit règles inhabituelles : tout d'abord, il n'y aura pas de limite du nombre de mots ou de caractères afin que chacun puisse laisser libre cours à sa créativité.

Trois groupes ont été déterminés : les récits se déroulant "Avant la bataille", ceux qui nous plongent "Au cœur du combat", et ceux qui exploreront "Les conséquences de l'affrontement".

Les participants ont jusqu'au 1er août prochain pour poster leurs textes... Oui, "leurs", car chaque auteur aura le droit d'en poster autant qu'il le souhaite ! Un vote sera ensuite ouvert pour élire les trois textes préférés du lectorat ; ils auront l'honneur d'ouvrir leurs parties dans le recueil qui sera publié à l'issue de l'événement.

Le mot-clé, c'est donc "liberté" : tout le monde peut participer à ce challenge "hommage" à l'Épisode II ! Alors n'hésitez pas, venez, écrivez, lisez... participez ! 

À vos claviers... et que l'Inspiration soit avec vous !

Parution : 20/05/2022
Source : Le staff SWU
Validé par : Jagen Eripsa
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Les 10 premières réactions (voir toutes les réponses) :
  • 20/05/2022 - 7:00


    Image

    Geonosis. Un monde isolé, aux habitants mystérieux et aux coutumes barbares.
    Un nom qui résonne dans la Galaxie, car c'est là qu'a débuté la Guerre des Clones.

    Jedi et clones allant au combat, civils qui, dans le camp de la République
    comme dans celui des Séparatistes, basculent dans une guerre totale, survivants de la bataille :
    tous ont une histoire à raconter.

    Aux auteurs SWU de leur donner vie !




    Vous l'aurez compris, à l'occasion des vingt ans de l'Épisode II, nous lançons un challenge Fan-Fictions spécial autour de la bataille de Geonosis !

    Qui dit challenge hors-série dit règles inhabituelles : tout d'abord, il n'y aura pas de limite du nombre de mots ou de caractères afin que chacun puisse laisser libre cours à sa créativité.

    Trois groupes ont été déterminés : les récits se déroulant "Avant la bataille", ceux qui nous plongent "Au cœur du combat", et ceux qui exploreront "Les conséquences de l'affrontement".

    Les participants ont jusqu'au 1er août prochain pour poster leurs textes... Oui, "leurs", car chaque auteur aura le droit d'en poster autant qu'il le souhaite ! Un vote sera ensuite ouvert pour élire les trois textes préférés du lectorat ; ils auront l'honneur d'ouvrir leurs parties dans le recueil qui sera publié à l'issue de l'événement.

    Le mot-clé, c'est donc "liberté" : tout le monde peut participer à ce challenge "hommage" à l'Épisode II ! Alors n'hésitez pas, venez, écrivez, lisez... participez ! :jap:

    À vos claviers... et que l'Inspiration soit avec vous !

    Edit : Les Challengers de la partie "Les conséquences de l'affrontement" ! :)

    xximus
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    Un clone comme un autre - 3/3 (Les conséquences de l’affrontement)

    Le brouhaha des communications explosa dans le dispositif audio de son casque. TC-1542 avait réussi à en faire abstraction mais son conditionnement reprit le dessus. Selon le commandement, il devait rejoindre la première canonnière du secteur pour aider à circonscrire le champ de bataille. Il vérifia l’intégrité de son armure : aucun dégât à signaler. Aucune blessure. Il envoya son rapport de statut après engagement par deux clignements de paupières : opérationnel, prêt au combat. Pourtant, une sensation de dissociation perturbait sa perception alors qu’il trottait à travers le désert de sable rouge.

    C’était un traumatisme classique exposé dans les manuels qu’il avait étudiés avec assiduité. Le vivre soi-même était différent, et intrigant : il ne voulait rien faire d’autre qu’enlever son casque pour sentir la brise chaude de l’air de la planète sur sa peau, et s’asseoir. Il ignorait d’où lui venait pareille pensée, mais son corps n’en avait cure : conditionné, il poursuivit sa course et le mena enfin au pied d’une canonnière. Aucun Jedi à bord, seuls quelques clones d’une unité qu’il n’avait jamais côtoyée. Il grimpa dans la soute et l’engin prit les airs.

    Le survol du champ de bataille lui en apprit plus en quelques secondes que tous les rapports qui se déroulaient dans le coin supérieur de son affichage tête haute : au sol, des canons SPHA-T continuaient de torpiller les derniers vaisseaux sphériques de la Fédération du Commerce tentant de rejoindre l’espace. Partout, les forces séparatistes se repliaient. Quelques énormes fusées noires et argent du Techno-Syndicat se hissaient dans les plus hautes couches de l’atmosphère, parvenues à échapper aux missiles de l’armée des clones. Son armée. La bataille était terminée. Ils l’avaient remportée. Et pourtant, aucun sentiment particulier ne l’habitat. TC-1542 se sentait totalement étranger à la victoire.

    La canonnière vira tout à coup de bord. Ils survolèrent une partie excentrée de la zone de combat, que son affichage HUD désigna comme le désert d’E’Y-Akh. Le pilote indiqua qu’il s’agissait d’un ordre prioritaire de renfort aérien, une autre canonnière ayant pris en chasse un leader séparatiste, peut-être le Comte Dooku lui-même. TC-1542 avait vu passer ce nom dans les rapports durant le trajet entre Kamino et Géonosis. Ces considérations lui avaient alors paru trop éloignées de son quotidien de soldat. Et désormais, il partait à la poursuite d’un des responsables de la guerre. Tout ceci lui semblait irréel.

    Le pilote indiqua dans leur comlink intégré que la canonnière, ainsi que le vaisseau de Dooku, étaient désormais en vue ; pas encore à portée de tirs. TC-1542 se pencha vers l’extérieur par la porte ouverte : loin devant, à plusieurs kilomètres, des vaisseaux échangeaient des traînées de rayons lasers verts et pourpres. Nouveau rapport du pilote dans son oreille : son homologue dans l’autre canonnière venait de lui indiquer qu’un passager de la plus haute importance venait de chuter de son appareil. Vraisemblablement une sénatrice. Un soldat devait lui porter secours et la ramener au campement le plus proche tandis que les canonnières continueraient la poursuite.

    TC-1542 se porta volontaire. Il se souvint d’avoir lu que les sénateurs n’étaient pas des combattants mais qu’ils permettaient à la République de fonctionner. Que l’une d’entre eux participât à la bataille forçait le respect. Encore quelques minutes de survol des dunes et une figure blanche se dessina dans le sable. La canonnière déposa TC-1542 à une dizaine de mètres du corps et repartit aussitôt.

    Il s’approcha de la femme inconsciente qui reposait sur le dos. Il continua de courir jusqu’à être à ses côtés mais son esprit, lui, marqua un temps d’arrêt : la qualité des traits de la femme le subjugua. Il avait déjà vu des représentantes femelles humanoïdes en images, mais jamais en vrai. Jamais comme celle-là.

    Il lui demanda si elle allait bien. Elle se redressa, courageuse, acquiesça. La sénatrice lui dit qu’il fallait prendre d’assaut le hangar. Il ne saisit pas tout de suite, parce qu’il n’arrivait pas à comprendre pourquoi il ne pouvait pas cesser de la dévisager. Il chercha dans ses connaissances, ses lectures, se rendit à l’évidence : il ignorait ce qui le traversait, alors qu’il sentait qu’il s’agissait d’une chose qui outrepassait tout.

    Elle réitéra son ordre, le tira de sa stupeur, et tous deux coururent jusqu’au poste avancé le plus proche, empêtrés dans ce sable orangé qui rendait leur progression éreintante. Quand ils furent enfin récupérés par un transport, celui-ci les mena tout droit au repaire de Dooku. Mais à peine eurent-ils posé le pied sur la passerelle d’appontage qu’un vaisseau se propulsa depuis le flanc de la montagne et fila dans le ciel, échappant à leur volée de tirs.

    Dans le hangar sombre, TC-1542 suivit la sénatrice. Le petit maître Jedi vert était là. Il semblait à bout de forces. La femme, elle, se précipita vers un jeune homme boitant, à qui il manquait un avant-bras. Elle le prit dans les siens. À cette vue, TC-1542 sentit qu’on venait de lui dérober quelque chose de vital, quelque chose qui le dépassait, mais il ignorait quoi.

    ***


    Le soleil de Géonosis s’était couché, rendant à ses déserts une teinte d’un bleu profond. Dans le campement, tous dormaient. TC-1542 sortit sans un bruit. La chaleur écrasante de la journée avait laissé place à une fraîcheur piquante. Il s’éloigna du camp, marcha un long moment.

    Le visage de la sénatrice flottait devant ses yeux. TC-1542 avait fini par mettre le doigt sur ce qui l’avait touché : une forme de beauté dans son unicité. Il se désolait de savoir qu’il ne la reverrait jamais plus, et qu’elle appartenait à un autre. Il sentait, dans une forme de sagesse qui ne disait pas son nom, que les choses belles et uniques resteraient à jamais étrangère aux clones.

    Pourtant, il leva la tête vers les étoiles et dut le reconnaître : les milliards de points de lumières qui piquetaient le grand rideau de la nuit n’étaient pas dépourvus de beauté.

    Comme une seule et même chose, mais rédupliquée.


    Posman
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    - Bon, mon cher apprenti, trêve de politesse... Comment c'était sur Geonosis?
    - Oooh, Sheev... Horrible !
    - Tant que ça?
    - Les Geonosiens sont pas très évolués, tu me connais, le luxe et moi, c'est indissociable ! J'ai pas choisi la politique aux Jedi pour me vautrer dans la fange. Mais bon, ça fait partie du boulot !
    - Et avec les dirigeants séparatistes?
    - Ces guignols? Ils ont tous mis la mains au portefeuille, on est tranquille !
    - Parfait ! Et l'exécution, alors?
    - Un vrai bordel ! Déjà, j'ai du me taper le vieux Poggle, à fond dans les traditions... Anakin, Obi-wan et Padmé s'en sont sortis, évidemment... D'ailleurs, elle est increvable celle-là...
    - Bientôt, bientôt, elle va pas nous les briser longtemps.
    - Et puis les jedi ont débarqué, l'hécatombe haha ! Tu aurais du voir ça !
    - Magnifique !
    - On a perdu le chasseur de prime, par contre, c'était pas un mauvais bougre...
    - On s'en fout, il nous a couté assez cher.
    - Ensuite, les clones ont débarqué avec Yoda, et là, PAF ! La guerre a commencé !
    - Parfait, parfait, parfait !
    - J'en ai profité pour me barrer. Le vieux Poggle avait du mal à lâcher les plans de l'Etoile Noire, bordel... Et les Némoidiens, toujours à gratter et pleurer. Je les supporte plus.
    - J'ai hâte de m'en débarrasser aussi...
    - Bon, j'ai sauté sur mon speeder, les clones au cul, pour rejoindre ma navette. Sauf qu'il y avait aussi Obi-wan et le gamin, Skywalker. On s'est un peu fritté. Obi-wan, prétentieux comme toujours, il a fini carpette! Et le gosse, t'aurais dû voir sa tronche quand je lui ai coupé le bras!
    - *Gasp* Fais gaffe à Skywalker, la prochaine fois, il pourra nous être utile...
    - Attend, je reconnais ton sourire là, tu comptes pas me remplacer par cette tête brûlée?
    - Mais non, mais non ! T'as de ces idées !
    - Bref, j'allais les fumer tranquille quand Yoda a pointé ses oreilles ! Le vieux, il est pas mal pour les pirouettes à presque 900 balais ! Il voulait pas me lâcher, j'ai réussi à m'enfuir en faisant s'écrouler un pilier sur ses deux potes par terre.
    - Et t'as pris ta navette et t'es rentré?
    - Ouais, j'ai pu dormir un peu pendant le trajet. Ca fait du bien ! Les lits en bouse séchée des Geonosiens, c'est pas le pied...
    - Bon, au moins, tout ça a bien avancé ! Je dois te laisser, les sénateurs m'attendent pour inaugurer la nouvelle armée de clones... Les pignoufs, s'ils savaient...


    LL-8
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    Points de vue (3/3) - Les conséquences de l'affrontement

    La cantina était calme à cette heure-ci. Il était trop tôt pour que les clients du midi arrivent et trop tard pour que ceux de la nuit précédente soient encore là. Baignée dans une ambiance rouge-orangée très agréable, une musique de la Bordure Extérieure en fond, Chez Dejj se voulait un établissement sympathique où il faisait bon vivre à chaque moment de la journée. Ce n’était pas Afra qui allait dire le contraire. La jeune femme avait terminé le travail relativement tôt ce jour-là et elle profitait d’un moment de détente avant de retrouver la routine quotidienne et d’enchaîner avec son second emploi. On avait beau dire que Serenno était une planète agréable, la vie dans la capitale était relativement chère et Afra était la première à le dire. Elle s’installa au comptoir et un homme au teint hâlé s’approcha rapidement d’elle.
    - La même chose que d’habitude ?
    La jeune femme hocha la tête et le barman disparut pour réapparaître presque aussitôt avec une bière corellienne. Il l’ouvrit, la servit dans un verre jusqu’à ce que la mousse forme une fine couche sur le haut du liquide et tendit le tout à la jeune femme.
    - Dure journée ?
    Afra prit une gorgée de la boisson, la savoura avant de secouer la tête.
    - Tu n’imagines pas. C’est le chaos dans la boîte depuis qu’on a appris pour Géonosis.
    L’homme haussa un sourcil.
    - J’ai vu ça ce matin sur l’HoloNet. Alors c’est vrai ? La République a déclaré la guerre à la CSI ?
    Afra haussa les épaules. La politique ne l’intéressait pas. Elle n’avait pas vraiment suivi les différents retournements de situation. Tout ce qu’elle savait, c’était que Serenno protestait contre la façon dont la République gérait beaucoup de choses, dont les taxes sur certaines routes hyperspatiales. Les syndicats de l’entreprise où elle travaillait l’avaient suffisamment rabâché.
    - Les infos s’accordent pas, répondit-elle. Il y en a qui disent que c’est la CSI qui a déclaré la guerre.

    - Dooku fait vraiment n’importe quoi, commenta le barman. Il va provoquer la faillite de tout le monde, à vouloir continuer avec sa petite guerre. Les touristes ne voudront plus mettre le pied sur Serenno.
    Afra hocha la tête d’un air las. Elle ne se sentait pas vraiment concernée par ces questions. En revanche, un Twi’lek assis à côté d’elle semblait avoir son mot à dire sur la question.
    - Vous allez voir que la guerre va finir par arriver chez nous, dit-il d’un ton de reproche. J’ai une famille, moi.
    Le barman approuva de la tête, ce qui encouragea l’autre à poursuivre :
    - On a prévu de partir, d’ailleurs, dit-il. Avant que les frontières ne soient fermées.
    - Vous croyez vraiment que les frontières vont fermer ? demanda le barman d’un air incrédule.
    Le Twi’lek haussa les épaules, son verre à la main.
    - Ils en sont bien capables, si ça dégénère en guerre civile.
    - Ce n’est pas une guerre civile, corrigea un Zabrak accoudé un peu plus loin sur le comptoir. La CSI a déclaré son indépendance.
    Afra porta sa bière aux lèvres, coincée dans une discussion qui lui prenait la tête. Qu’est-ce que ça changeait à sa situation, de toute façon ? Elle n’avait pas les moyens de voyager. Elle était née sur Serenno, elle vivait sur Serenno et elle mourrait sur Serenno.
    - Mais quelle erreur ! fit le Twi’lek, la tirant de sa réflexion maussade. Vous allez voir que le peuple ne va pas apprécier.
    - Les pro-république ne sont pas bien nombreux, par ici, relativisa le barman.
    - De toute façon, la République est trop corrompue, poursuivit le Zabrak. Un peu de changement, ça fait du bien.
    Les deux autres acquiescèrent largement et Afra se sentit obligée de les imiter, afin de ne pas s’attirer les foudres de ceux qui l’entouraient. Juste à côté d’elle, un Dévaronien à la peau pourpre et à l’air un peu sinistre se pencha en avant. Par réflexe, Afra se recula légèrement.
    - Moi je vous dis, commença-t-il sur le ton de la confidence, tout ça, c’est orchestré par une seule personne.
    Le barman leva un sourcil peu convaincu.
    - Et qui donc ?
    - Une personne, continua-t-il sans logique apparente. Une personne assez puissante pour diriger les deux côtés et s’accaparer le pouvoir sur la galaxie toute entière.
    Un long silence suivit sa déclaration. Afra fronça les sourcils. Est-ce que c’était vrai ? Est-ce que la galaxie était à ce point manipulée ? Le rire franc du barman effaça ses craintes.
    - Allez, rendors-toi, Varek, dit-il en souriant. Tu lis trop de théories du complot sur l’HoloNet.
    Le Dévaronien n’insista pas, moqué par le Twi’lek et le Zabrak aussi. Afra but une gorgée de sa bière. On passait des courses de modules sur l’un des écrans du fond de la cantina. Les rires se calmèrent peu à peu. Chacun retourna à sa boisson et le barman à son travail. On continuerait sa vie, comme Afra le pensait.
    Seul devant son verre vide, le Twi’lek releva la tête.
    - N’empêche… Vous allez voir : rien ne sera plus comme avant, désormais.


    mat-vador
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    Retour au foyer

    Planète Corellia, Coronet

    Le croiseur consulaire Jedi obtint la permission des autorités corelliennes d’atterrir au statioport principal de la capitale Coronet. Les pilotes clones indiquèrent à leurs passagers qu’ils entamaient la procédure d’appontage.
    Dans la section qui leur était réservée, les deux Jedi enregistrèrent l’information sans ne dévoiler aucune émotion. Un jeune humain grand et maigre, resserra sa bure verte marécage autour de son corps fin, vérifiant que son sac de voyage était bien calé à ses pieds avant de le ramasser et de le caler derrière son dos. En face de lui, son coreligionnaire céréen demeura impassible, attendant que le croiseur déploie son train d’atterrissage et achève sa procédure.
    L’écoutille fut déverrouillée et la rampe d’accès déployée. Les deux Jedi se levèrent de leur siège et descendirent du croiseur.
    Oreste Tissan huma l’odeur qui se dégageait de sa planète… au milieu de l’odeur de l’huile de vidange et de gaz tibanna. Le corellien était rentré chez lui et il sentit la main de son mentor Ki Adi Mundi se poser sur son épaule.
    - Oreste, ce n’est pas un bannissement.
    Le jeune Jedi écarta sa main brusquement, sans daigner le regarder.
    - Pourtant, ça y ressemble, maître.
    Le non humain âgé au crâne bombé et imposant, soupira.
    - Le Haut Conseil a pris sa décision, nous devons la respecter. C’est pour…
    - Mon bien ?
    Le corellien se tourna, en se raidissant. Ce faisant, il réveilla la terrible blessure au flanc qu’il avait récoltée sur Géonosis quelques jours auparavant et qui l’élança sérieusement. Il se plia légèrement en avant en grognant.
    Cela n’atténua pas sa colère, le sentiment d’injustice qui le tenaillait.
    - J’ai essayé de vous sauver la vie… je vous ai vu mourir dans cette Arène !.
    - Et le prix a été trop lourd, lui rappela le céréen. Je t’avais prévenu sur les dangers de la passion et de l’impulsivité.
    - Alors j’aurais dû vous laisser mourir, comme mon frère Baran.
    Il regretta ses paroles blessantes mais le vénérable céréen ne lui en tint pas rigueur. Ce dernier savait à quel point son ancien apprenti avait été marqué par la violente bataille à laquelle il avait pris part sur Géonosis.
    À quel point il s’était laissé tenter par le Côté Obscur.
    - Oreste, cette bataille a été un jour sombre pour nous tous. Beaucoup de très bons Jedi sont morts dans cette Arène. Les clones…
    - Ils m’ont suivi et je les ai entraînés à une mort certaine. C’est pour cela que vous avez jugé que j’étais indigne de commander.
    Le céréen percevait la déception et le fatalisme de son ancien élève.
    - Oreste, des Jedi n’ont pas obéi au rappel au Temple de Coruscant et nous craignons même que certains aient rallié les séparatistes et le Comte Dooku. Il est possible qu’ils soient devenus des adeptes du Côté Obscur.
    - Et vous voulez m’éviter ça ?
    Le céréen hocha la tête.
    - Rachi Sitra m’a confié avoir senti l’obscurité en toi pendant la bataille de Géonosis. Ta réaffectation sur Corellia nous paraissait être la meilleure solution.
    Le corellien palpa le pansement bacta, là où les salves du droideka l’avait touché. Ses muscles étaient raidis, la convalescence était toujours en cours. La guerre venait seulement de débuter mais il n’y prendrait pas cours jusqu’à ce que le Haut Conseil en décide autrement.
    - Maître Halcyon vient te chercher en aérotaxi. Ta mission sera d’empêcher les séparatistes d’infiltrer le système corellien. Que la Force soit avec toi, Oreste.
    - Que la Force soit avec vous.
    Le croiseur Consulaire décolla, le laissant seul sur le quai en compagnie des droïdes qui s’occupaient de la maintenance du statioport. Il le vit disparaître dans les cieux de Coronet, au-delà des couloirs aériens de la capitale.
    La guerre ne faisait que commencer et il n’était pas certain d’en avoir fini avec le Côté Obscur. La petite voix le lui rappela sournoisement.
    Non, nous n’en avons pas terminé.


    Shaar-Luun
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    De longues heures, il était resté prostré dans le fauteuil de pilote principal du vaisseau. Caressant avec un mélange de colère et de tristesse les manettes de ce qui fut jadis le plus fidèle compagnon de transport de son père.
    Le Slave One ne volerait plus jamais avec à ses commandes Jango Fett. Cela en était terminé.
    Boba était désormais ce que l’on appellait un orphelin de guerre.
    Et Il haïssait les Jedi. Il haïssait le jedi Windu qui avait refusé de lâcher les armes à la demande de Dooku.
    Il haïssait Dooku pour ne pas avoir protégé son père. Il haïssait les clones car il ravivait à chaque instant le souvenir cuisant et douloureux de ce qu’il n’avait plus.
    Il était seul à présent. Rien ne comptait plus que ce qu’il sentait naître et grandir au fond de lui… grandir jusqu’à devenir un sombre déferlement de rage silencieuse, un désir incandescent qui commençait à le consumer de l’intérieur : Venger la mort de son père.

    Une seule solution pour cela : devenir encore plus fort que ce que Jango Fett avait été.
    Devenir aussi fort à tel point qu’il n’ait plus jamais à souffrir la crainte d’aucun jedi dans toute la galaxie.
    Devenir aussi puissant de tel sorte qu’à leur prochaine confrontation, le visage de Boba soit le dernier que le jedi Windu puisse voir avant sa mort.
    Avant que ne s’éteigne la maudite lame mauve une dernière fois.

    Et pour toujours.

    Car le temps où il serait le chasseur de prime le plus craint et le plus respecté de la galaxie viendrait : Il était Boba Fett.

    Les turbomoteurs du Slave One s’activèrent de nouveau à la demande du jeune garçon.
    Il était temps.

    Cap sur Mandalore.


    mareva_mae
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    Le Choix de Padmé


    *


    Je t’aime, de tout mon cœur, de toute mon âme. Je voulais que tu le saches avant que l’on ne disparaisse.


    *


    Padmé faisait les cent pas dans la suite qu’on lui avait attribuée, en attendant qu’un transport puisse être déployé et la ramène en sécurité sur Naboo. Votre vie est toujours en danger, ma chère enfant. Tant que l’enquête menée par Maître Kenobi n’est pas officiellement close, le protocole doit être respecté. Vous êtes non seulement toujours la cible d’une tentative d’assassinat aux yeux du comité de maintien de la sécurité, mais aussi l’une de mes plus fidèles amies et un membre précieux du Sénat. Ni moi, ni la République ne pouvons prendre le risque de vous perdre. Palpatine avait bien entendu raison. Rien ne prouvait, pour le moment, que son assassin avait bien péri sur Géonosis. Des analyses devaient être menées, un rapport devait être rédigé. De la paperasse, toujours de la paperasse. Des délais, des règles à respecter, des compromis diplomatiques, des pratiques d’une lenteur abyssale, à honorer pour le bien commun.

    Au fond, peut-être qu’Anakin et sa fougueuse candeur n’étaient pas totalement dans l’erreur. Parfois, derrière un charmant sourire et un air faussement attentif, Padmé ne pensait qu’à ça. Ignorer les règles. Contourner les chemins officiels. Accomplir quelque chose, tout de suite, sans s’infliger les affres déprimantes de la politique ; aller confronter les corporations minières d’Irvin IV sur leurs pratiques d’esclavage hors d’âge et leur imposer des contrôles à défaut du changement, trouver un slicer de génie et percer l’algorithme du clan bancaire pour le forcer à accompagner la transition des systèmes de la bordure intérieure, mener des négociations musclées… Sauver des vies. Améliorer la galaxie. La sénatrice soupira ; ce n’était pourtant pas cette voie-là qu’elle avait choisie. Si même elle, l’une des avocates les plus actives pour la paix dans la galaxie ne croyait pas de tout son cœur en la démocratie, qui le ferait ? Qui tempérerait les ardeurs de jeunes Jedi rêvant de remodeler la société à l’image d’un idéalisme naïf, dangereux ?

    Anakin. Elle était coincée dans un appartement au luxe ostentatoire tandis que l’homme qu’elle aimait subissait une opération dont les détails lui étaient inconnus. Elle avait pratiquement supplié les gardiens du temple de la laisser le voir, avant que les guérisseurs ne l’endorment. Mais les Jedi étaient si secrets, si fermés. A leurs yeux, elle était peut-être une alliée de choix quand il s’agissait de se faire entendre au Sénat, mais elle restait une étrangère. Elle regarda avec dédain les fauteuils en velours fin et les bibelots qui décoraient la table en verre, trônant au milieu de la pièce à vivre. Elle avait envie de renverser les meubles, de prendre chaque statuette, chaque babiole, et de les jeter sur le sol en marbre. Que quelque chose éclate, brise le silence insupportable qui la forçait à n’écouter que ses pensées furieuses. Anakin est blessé. Anakin pourrait mourir. Je lui ai dit que je l’aimais, mais le sait-il vraiment ? Anakin. Anakin. ANAKIN.

    Padmé se laissa glisser contre l’immense baie vitrée, puis serra ses genoux tremblants contre elle. Elle suffoquait et devait lutter pour offrir le moindre répit à ses poumons en feu. Mais qu’est-ce qu’elle fichait ? Ce n’était pas la première fois qu’elle devait sagement attendre qu’on l’autorise à reprendre le cours de sa vie, que sa liberté était dans les mains d’autrui. C’était le jeu, quand on était une figure publique. Ce n’était pas pour elle qu’elle s’inquiétait ; si elle devait mourir dans l’exercice de ses fonctions, qu’il en soit ainsi. Elle consacrerait chaque parcelle du temps qui lui était donné pour rendre la galaxie meilleure.

    Mais aujourd’hui, après Naboo, après l’attentat, après Tatooine, après Géonosis, après Anakin, Padmé était incapable de trier ses messages, de pianoter furieusement sur son datapad et de diviser les tâches urgentes entre ses assistants parlementaires. Elle savait pourtant que son comlink devait déborder de messages de bon rétablissement de la part de connaissances et de collègues, de ses amis les plus proches comme de mielleux détracteurs. Elle devrait s’occuper, retrouver maîtrise d’elle-même en se plongeant dans son travail, sa raison d’être. Padmé essuya ses joues, réalisant qu’elle pleurait. Ça ne lui ressemblait pas. La sénatrice savait que ses adversaires ne la prenaient pas toujours au sérieux, aveuglés par son visage de poupée et ses coiffures alambiquées. Elle y comptait, choisissait toujours ses tenues avec soin ; qu’ils la prennent pour une parvenue lors d’un premier échange, une enfant devenue reine, une charmante idiote à la voix trop aiguë pour se faire entendre au Sénat. Qu’ils palissent quand elle apparaissait ensuite dans une robe austère et royale, leur jetant chacune de leurs erreurs au visage. Qu’ils tremblent devant la politicienne redoutable à qui aucun détail n’échappait, et qui savait tour à tour plaider une cause les yeux débordant de larme pour émouvoir une assemblée ou devenir une statue de glace et de raison. Elle était Padmé Amidala et ne s’apitoyait jamais sur son sort.

    Ses pensées filèrent vers Géonosis. Elle avait refusé qu’on la soigne, écartant les médics penchés sur les griffures qui lacéraient son abdomen. Elle avait pratiquement giflé Maître Kenobi quand ce dernier lui avait interdit d’accéder à la tente où Anakin recevait les premiers soins. Elle s’était donnée en spectacle, oubliant le masque qu’elle portait tous les jours en public. Rien d’autre n’existait, sinon la certitude déchirante qu’Anakin était blessé.


    Padmé ferma les yeux et se força à affronter les images qui se précipitaient devant ses paupières closes ; le sable ocre. Les cris de la bête affamée qui escaladait le poteau en haut duquel elle s’était réfugiée. Les caquètements railleurs du public. La peur, l’adrénaline, le soulagement quand Anakin lui avait intimé de le rejoindre sur le dos du Reek. L’arrivée des Jedi. Des éclats de lumière dans tous les sens, sa propre main, serrée autour d’un blaster, tirant sans relâche sur des cibles floues. Le regard admiratif d’Anakin. L’amour et la fierté dans ses yeux. Elle ne voyait que lui, féroce et chevaleresque, entouré de poussière et de lumière, rayonnant d’une aura presque divine. Elle en oubliait l’armée de droïdes, les corps des Jedi tombés au combat. Il n’y avait rien à craindre, puisqu’il tourbillonnait toujours, tranchait sans relâche des membres mécaniques. L’amour leur donnait des ailes, les rendait invincibles. Aucun tir ne semblait pouvoir les toucher, car rien ne pourrait les atteindre, tant qu’ils seraient ensemble.

    Puis elle était tombée. Elle avait roulé sur le sable et perdu connaissance, sa dernière pensée consciente tournée entièrement vers lui, saisie par la peur viscérale et irrationnelle que maintenant qu’elle n’était plus à ses côtés, quelque chose de terrible allait se produire. Le destin lui avait donné raison. Anakin avait perdu un bras. Anakin avait failli mourir. Anakin avait besoin d’elle et elle était enfermée ici, prisonnière d’une cage dorée alors que son cœur menaçait de jaillir hors de sa poitrine. C’était injuste. C’était… terrifiant.


    Comment pourrait-elle rester saine d’esprit, si elle devait revivre cette scène en boucle ? Que resterait-il d’elle, après un énième au-revoir, dans l’ombre du Sénat ou d’une ruelle obscure, sans la moindre certitude de le revoir un jour ? Comment survivrait-elle aux longues semaines d’agonie, sans nouvelles de sa part, alors qu’il accomplissait une mission aussi risquée que confidentielle ? Pour que leur relation ait une chance, elle devait rester secrète. Padmé devrait taire chacune de ses émotions, ne jamais lui sourire plus que de raison, conserver un calme absolu en public. Eteindre sans relâche le feu qui la dévorait intérieurement.

    Il leur faudrait se contenter de nuits fugaces, d’étreintes volées entre deux missions et voyages diplomatiques. Il leur faudrait mentir. Son cœur se serra à l’idée de garder Bail hors de tout cela, lui qui ne cessait de lui demander si elle avait enfin rencontré quelqu’un. Et Anakin… non seulement il devrait jouer chaque jour un jeu de dupe auprès du Conseil, mais également mentir à son mentor, à celui qu’il avait confié aimer comme un père. Chaque jour, il brûlerait de partager sa joie avec Obi-Wan. Et à chaque fois, il serait forcé de regarder Maître Kenobi dans les yeux et maîtriser ses émotions, le tromper. Anakin s’en voudrait terriblement, la culpabilité le rongerait. Mais il le ferait pour elle, elle en était certaine. Il ferait tout pour elle.

    Padmé le savait car elle ressentait exactement la même chose. Elle ferait tout pour Anakin. Elle enfreindrait la loi. Elle grifferait la porte jusqu’au sang, jusqu’à perdre ses ongles sur le tapis de fourrure blanche, si cela lui permettait de le retrouver. Elle l’aimait à en perdre la raison.


    *


    - Maître Kenobi est arrivé, maîtresse Amidala.

    - Très bien, fais-le entrer, C-3. Amène-nous des rafraîchissements, veux-tu.

    Padmé inspira profondément et lissa du plat de la main la robe d’un vert tendre qu’elle avait revêtue ; simple et élégante, elle complimentait sa silhouette sans rien dévoiler de sa peau et soulignait à merveille le brun de ses boucles, qui tombaient en cascade sur ses épaules recouvertes d’un châle en soie. Elle n’avait pas jugé utile de se maquiller, se contentant de rehausser ses joues pâlies par le manque de sommeil d’un peu de rose, et ne portait que de simples boucles d’oreille en sélénite. L’image même de l’innocence et de la sagesse. Pas qu’elle espère susciter le moindre émoi chez maître Kenobi, non, mais elle s’était sentie redevenir elle-même en composant ce tableau. L’apparence est une arme, ma robe est mon armure, mon sourire est mon épée. Une maigre défense peut-être, mais un exercice qui lui avait permis de se calmer et de retrouver une certaine contenance. Et elle avait besoin de tout le soutien à sa disposition pour affronter ce qui l’attendait.

    - Sénatrice Amidala ?

    Elle réprima un sursaut au son de la voix du Jedi et lui indiqua d’un geste gracieux de prendre place sur le fauteuil en face d’elle. Aussi courtois que d’ordinaire, Obi-Wan Kenobi obtempéra, non sans lui avoir adressé une rapide révérence, témoin de son respect et du fait que malgré ce cadre intimiste, il n’avait rien oublié de leur statut respectif.

    - Maitre Kenobi, je vous remercie d’avoir répondu aussi vite à mon invitation, déclara Padmé d’une voix assurée, ne révélant rien de la tempête qui faisait rage en elle. Je vois que les guérisseurs ont fait des merveilles, vous voir déjà sur pied est une surprise. Une excellente surprise, ajouta-t-elle avec plus de chaleur. Je suis ravie de vous voir debout, Obi-Wan.

    Si elle avait insisté sur son prénom pour convoquer leur passé mutuel, en appeler à cette part d’empathie qu’elle savait si exacerbée chez lui, elle n’avait prononcé aucun mensonge. Elle était heureuse qu’Obi-Wan aille bien ; Anakin aurait besoin de lui.

    - Je vous remercie. Je dois rester raisonnable encore quelques jours et ne pourrai pas honorer mes engagements d’instructeur auprès des apprentis mais… Oui, je vais bien.

    Obi-Wan effleura presque inconsciemment son épaule gauche, là où le Comte l’avait frappé, puis reprit ;

    - Je dois avouer que votre requête m’a surpris, Sénatrice. Je… il hésita, passant une main dans sa barbe. Je ne peux pas vous donner de détails sur l’opération d’Anakin, je n’ai moi-même pas encore eu l’autorisation de me rendre à son chevet. Mais Padmé…

    - Je sais. Il faut que ça cesse.

    Padmé essuya rageusement la larme qui avait perlé au coin de ses cils, et planta ses yeux dans ceux du Jedi ; par les Saintes Etoiles, elle était soulagée de ne pas devoir tourner autour du pot. Maître Kenobi savait parfaitement qu’elle ne l’avait pas convié pour échanger des ragots en buvant une infusion florale. Obi-Wan recula imperceptiblement contre le dossier du siège, une surprise sincère peinte sur son visage ;

    - Alors… C’est bien vrai ? Je ne peux nier avoir eu quelques doutes mais bon sang, Padmé… Anakin est encore jeune et naïf mais je vous pensais plus…

    - Raisonnable ? Sérieuse ? Insensible ? Je suis au regret de vous décevoir, Maître Kenobi, mais les choses sont ce qu’elles sont. Anakin et moi nous aimons.

    Voilà. C’était dit. Elle ne pouvait plus reculer.

    - Padmé… soupira Obi-Wan, plongeant son visage dans ses mains jointes. Qu’est-ce que vous attendez de moi ? Vous savez bien que le Code Jedi nous interdit l’attachement. Je ne peux ni vous donner ma bénédiction, ni garder cette information secrète. Je vais devoir m’en remettre au Conseil. Anakin pourrait être exclu de l’Ordre, c’est très grave, Padmé… Vous me mettez dans une position extrêmement délicate.

    - Si je vous ai fait venir, Obi-Wan, c’est pour que vous m’aidiez. Je suis consciente que la situation actuelle ne sera bénéfique pour personne. Je vous ai fait quérir parce que je sais que vous aimez profondément Anakin et que vous ferez tout pour assurer son bonheur. C’est également ce que je souhaite.

    Le Jedi se tortilla nerveusement sur son fauteuil, tiraillé entre la morale et ce qui se jouait devant lui. Padmé s’avança et se posa une main sur la jambe d’Obi-Wan, le forçant à affronter son regard ;

    - Je dois prendre une décision, Obi-Wan. Et j’ai besoin que vous m’aidiez. Nous ne pouvons revenir en arrière, ce qui est fait est fait. Mais l’avenir est… ah, quel est cette formule Jedi, déjà ?

    - Toujours en mouvement, est l’avenir, murmura Maître Kenobi.

    Ils interrompirent leur échange le temps que le droïde de protocole ne dépose des boissons et un plateau de fruits, puis observèrent leurs verres dans un silence de plomb. Obi-Wan se décida à le rompre ;

    - Qu’est-ce que je pourrais bien vous apporter, Padmé ? Vous savez que cette union ne peut avoir lieu. Vous savez pertinemment que vivre dans le secret vous détruirait tous les deux, Anakin ne pourrait jamais le supporter, il se rapprocherait du côté obscur chaque jour et…

    - Moi non plus, je ne pourrais pas vivre ainsi. Oui, je le sais. Mais… et si nous ne nous cachions pas ?

    - Si vous révélez cette union, Anakin devra quitter l’Ordre. Ou plutôt, il devra choisir entre vous et son statut de Jedi. Et il vous choisira Padmé, oh, il tournera le dos sans la moindre hésitation à tout ce qu’il connaît depuis qu’il a quitté Tatooine, à ses principes, ses pouvoirs, sa… famille.

    Padmé laissa filer un instant avant de répondre. Elle avait réfléchi à tout ça, évidemment, mais une part d’elle espérait pourtant qu’Obi-Wan lui apporterait une solution miracle. Quelque chose auquel elle avait été incapable de penser, malgré les heures passées à se torturer l’esprit.  

    - Comment pouvez-vous en être aussi certain ? chuchota-t-elle. Vous formulez les choses comme si quoi qu’il arrive, je faisais déjà le choix pour lui.

    - Parce que c’est la vérité, Padmé.

    Une ombre passa sur le visage d’Obi-Wan, ses yeux se perdant dans le vide, vers des souvenirs intenses, douloureux et sans doute bien plus réels qu’il ne voulait l’admettre.  

    - Je le sais, Padmé, parce que la femme que j’ai aimée a eu la clémence de ne pas me mettre face à ce choix. J’étais jeune, encore un padawan et… nous avons vécu presque un an en fuite, pour la protéger des assassins qui la traquaient. Nous sommes tombés amoureux. Nous avons piétiné toutes les limites que m’imposaient mon statut de Jedi. Mais une fois la mission terminée, une fois sa sécurité assurée… elle m’a laissé partir. Parce qu’elle savait qu’elle n’avait qu’un mot à dire pour que j’abandonne ma raison d’être, ma mission sur cette terre. Si elle m’avait demandé de rester, j’aurais tout quitté. Je serai devenu un duc oisif, un Jedi déchu fait concubin, la risée de toute sa cour. Ou peut-être que j’aurais relevé le défi avec brio et que ma vie aurait pris un tout nouveau sens, ajouta-t-il, contemplant un rêve lancinant et impossible. Mais elle savait que ma place était auprès des miens. Si j’étais resté avec elle, jamais je n’aurais rencontré Anakin. Jamais je n’aurais tué le meurtrier de mon maître, et n’aurais révélé la présence des Sith pour la première fois depuis un millénaire. Jamais je n’aurais convaincu le Conseil de me laisser former Anakin. L’Élu. Celui qui doit ramener l’équilibre dans la Force.

    Padmé resta muette, assimilant chacune des révélations que lui faisait Obi-Wan. Jamais elle n’aurait imaginé le sage et mesuré Maître Kenobi dans une position si similaire à celle d’Anakin. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander qui était cette femme mystérieuse, même si elle savait pertinemment qu’elle manquait l’essentiel. Anakin. Une prophétie. L’Élu.

    - Si je vous dévoile cela, Padmé, ce n’est pas pour que vous vous apitoyez sur mon sort. Je suis en paix avec mon passé. Je suis redevable aux Étoiles de m’avoir offert ne seraient-ce que quelques mois auprès d’elle. Je ne les échangerai pour rien au monde. Une partie de moi l’aime encore et l’aimera toujours. Mais… elle m’aimait assez, en retour, pour m’épargner ce choix. Si vous aimez véritablement Anakin, libérez-le. Il sera dévasté pendant un temps, bien sûr. Il ne comprendra pas. Il détestera l’Univers entier et reportera sa colère sur lui-même, peut-être sur moi, mais je serai à ses côtés. Je l’aiderai Padmé, parce que j’ai été à sa place. Je ne le laisserai pas s’écarter de la lumière. La guerre aura l’avantage de lui donner un objectif, une raison de vivre, un terrain où déverser sa frustration. Il s’en sortira, Padmé. Je vous en fait le serment.

    A travers ses larmes, elle n’avait même pas remarqué qu’Obi-Wan s’était approché et agenouillé auprès d’elle. Il lui tenait la main, solennel et bien plus grave que d’ordinaire. Envolés la malice et l’éclat d’intelligence moqueuse dans ses yeux bleus, aujourd’hui cernés de mauve. Elle discerna pour la première fois des rides qui commençaient à tracer des sillons dans son visage espiègle.

    - C’est… c’est vraiment la seule solution, Obi-Wan ?

    Pour toute réponse, il la prit dans ses bras et la laissa sangloter sur son épaule, lui offrant un confort qu’elle n’aurait jamais imaginé trouver en le convoquant à cet entretien. Pourtant, derrière la peur et les regrets, derrière les images terribles d’Anakin se réveillant pour faire une découverte tout aussi terrible que la perte de son bras, Padmé savait. Elle savait qu’elle n’avait fait mander Obi-Wan que pour confirmer ce qu’elle avait compris en tombant sur le sable ocre de Géonosis. Elle le savait depuis que cet amour insensé la dévorait. Elle le savait en avouant ses sentiments à Anakin. Elle le savait en combattant à ses côtés. Elle l’avait compris en embrassant cette facette passionnée, flamboyante et destructrice d’elle-même.

    Leur thé était froid depuis longtemps, et quand il se détachèrent enfin, elle fit signe à Maître Kenobi de patienter, puis se saisit de son datapad personnel. Elle avait une lettre à écrire.


    *


    Elle avait à peine mis un point final à une lettre qu’elle se savait incapable de relire, quand la porte du salon s’ouvrit sur un C-3P0 radieux, les deux bras levés au ciel ;

    - Maîtresse Amidala, loué soit le Créateur, Maître Anakin s’est réveillé !

    Padmé jeta un regard en coin à Obi-Wan. Après plusieurs dizaines de minutes occupé à contempler les tableaux accrochés au mur et à tenter de se faire le plus discret possible, le Jedi venait de s’animer. Il dissimula ses poings serrés dans son dos, adoptant une position d’attente passive, mais Padmé n’était pas dupe ; il tenait à Anakin, au moins autant qu’elle. Son cœur battait sans doute autant la chamade que le sien. 

    Padmé passa le revers de sa main au coin de ses yeux avant de se redresser, le dos droit et la tête haute. Elle tendit le datapad à Maître Kenobi, qui lui adressa un sourire triste et empli de compassion. Bien qu’elle ait tout fait pour pleurer en silence, ce n'était qu'une maigre victoire pour sa dignité ; il savait.

    - Merci 3P0, mais je dois rentrer sur Naboo, des affaires importantes m’attendent là-bas, la Reine compte sur moi. Maître Kenobi transmettra mes vœux de rétablissement à Anakin. D’ailleurs, Maître Kenobi était venu m’annoncer que l’enquête était bouclée et que j’étais désormais libre de mes mouvements. N’est-ce pas, Obi-Wan ? 

    Le Jedi s’inclina légèrement et fit disparaître la tablette dans un pli de sa tunique. Il ne la retiendrait pas.

    - Sénatrice, souhaitez-vous que nous déployions…

    - Je vous remercie, Maître Kenobi, mais je préférais être seule. Vous avez sans doute beaucoup à faire.

    Comme accélérer la résolution d’une enquête encore en cours, pensa Padmé, un soupçon de culpabilité lui serrant la gorge. Tout ce dont elle était certaine, c’était qu’il lui fallait partir le plus loin possible de cet appartement maudit, des lumières de Coruscant et de la tentation d’oublier ses résolutions, de faire voler sa décision en éclats. Le plus loin possible de lui.

    - Dites-lui, Obi-Wan. Dites-lui que je lui souhaite le meilleur… que…

    - J’en fais mon devoir, Padmé, la rassura le Jedi, une main posée sur l’épaule de la Sénatrice et la seconde sur son propre cœur. Je vous le promets.

    - Et on dit que je suis pointilleux, s’écria C-3P0, mais on dirait que les Jedi prennent la bienséance tout aussi à cœur que moi ! Vous voyez, Maîtresse Amidala, vous voyez que toutes les reproches que l’on me fait sont injustifiées !

    Satisfait, le droïde quitta la pièce en emportant avec lui son monologue, laissant Padmé et Obi-Wan contempler le crépuscule qui enveloppait la ville et se rappeler des vies qu’ils luttaient chaque jour pour protéger, chacun à leur manière. Des sacrifices personnels qu’ils avaient tous deux fait pour la démocratie. Pour la République. Pour le Bien.

    La Sénatrice et le Jedi restèrent longuement face à l’immense baie vitrée, comme pour savourer un silence et une quiétude dont ils savaient qu’ils seraient bientôt privés. Une page de leurs vies respectives venait de se tourner. La Guerre des Clones débutait à peine.


    Mandoad
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    Chapitre 3 – Mais pas lui


    22 av.BY
    Coruscant, Système Coruscant


    Maya émergea de la navette qui l’avait emmenée jusqu’au Temple Jedi de Coruscant. D’ordinaire calme, la structure paraissait, cette fois-ci, totalement plongée dans la léthargie. La cause, elle l’avait ressentie sur Corellia. Des deux-cent-douze Jedi partis secourir Obi-Wan Kenobi sur Geonosis, seuls vingt-six étaient revenus en vie. La simple pensée de ce chiffre glaça le sang de l’Arkanienne alors qu’elle grimpait les marches avec peine. Autour d’elle, la Force même semblait silencieuse, comme en deuil, mais il ne s’agissait pas du seul changement. Au-dessus d’elle, voilant la lumière blanche du soleil, trônaient de nombreuses formes inhabituelles. Immenses pointes de flèches, elles étaient arrivées en même temps que les survivants. Leur présence et ce qu’elles signifiaient n’avaient pas échappés à la jeune femme qui sentait l’inquiétude l’envahir plus intensément qu’elle ne l’aurait voulu.
    Une armée. Non plus de Jedi, mais une armée de centaines de milliers, peut-être même plus, de soldats équipés pour la guerre.
    Cette simple possibilité la révulsait. Pourtant, il ne s’agissait pas de l’objet qui occupait son esprit à l’heure actuelle. Un seul être secouait ses émotions en cet instant précis, Mélange de calme impassible feint et d’un chagrin aussi violent qu’une tempête de glace coupante, elle focalisait toute son énergie sur lui. Pourtant, à chaque fois qu’elle se projetait, Deekon la repoussait avec une étonnante violence qu’elle n’avait jamais ressentie chez son ami. Le Kage avait érigé une véritable barrière qui, bien qu’intensément fissurée par son état psychologique actuel, refusait de la laisser s’approcher. Maya avait finalement abandonné l’idée d’établir un contact mental avec le jeune Jedi et avait sauté dans la première navette en partance du spatioport, s’excusant tout juste auprès de Maître Rancisis. D’un pas vif poussé par un inquiétude qui était autant la sienne que son ami, elle poursuivit son ascension des marches qui devaient la mener au Temple. Celles-ci étaient vides, bien plus vides qu’elles ne l’avaient jamais été.
    Fizz, Leev, Sarissa, Lumas, Tan.
    La scion arkanienne avait eu confirmation de la mort de ses amis peu de temps auparavant. Bien sûr, elle avait senti leur disparition au sein de la Force, mais les mots avaient apporté un terrible poids supplémentaire. Les jeunes Jedi n’étaient, cependant, de loin pas les seuls à être tombés. Sar Labooda, le maître de Deekon, était tombée sur Geonosis, tout comme Coleman Trebor, membre du Conseil.
    Cent-quatre-vingt-six.
    Maya ne croyait toujours pas au nombre. Une simple mission de sauvetage s’était transformée en un affrontement à grande échelle en une fraction de seconde et sa conséquence n’en était que bien pire. Une guerre. Une guerre venait d’éclater, éveillant les pires craintes de la jeune proche-humaine. Il se murmurait que l’Ordre avait pour intention d’y participer. Il se murmurait que les protecteurs de la paix réfléchissaient à se muer en dirigeants militaires et cette seule pensée la terrorisait.
    Nous ne sommes pas des guerriers.
    La jeune Jedi sentit les larmes lui monter, une nouvelle fois, aux yeux et elle accéléra le pas. La présence du Kage, bien que ténue, lui paraissait de plus en plus proche. Elle se dirigea en direction de ses quartiers et le vit. Debout dans l’embrasure de la porte, il avait les épaules affaissées, tel un être pour qui le monde venait de s’effondrer. Lorsqu’il se retourna, conscient de sa présence, il dévoila un sourire bien trop large pour être honnête.
    — Deek, souffla Maya en le prenant dans ses bras. On vient de m’informer pour Geonosis.
    Il lui rendit son étreinte, mais elle put sentir que celle-ci était dénuée du moindre sentiment. Alors, elle déversa toute la lumière qu’elle avait pu emmagasiner au travers de la Force, espérant qu’il accepterait son énergie et se joigne à elle. Il s’y refusa, se contentant de s’éloigner d’un pas. Maya sentit les larmes perler au coin de ses yeux et sa gorge se nouer.
    — J’ai appris pour Sar Labooda, continua-t-elle, néanmoins, refusant de le laisser la repousser pour s’enfermer dans les ténèbres. Pour Leev, pour Fizz, c’est… L’Ordre n’avait jamais vécu une telle tragédie depuis au moins deux-cents ans. Je ne peux pas imaginer.
    Deekon la dévisagea, mais Maya comprit que son esprit n’était pas ici.
    — J’ai besoin de me reposer un instant, Maya, déclara a-t-il sur un ton totalement dénué d’émotions qui lui brisa le cœur.
    — Deek…, murmura-t-elle, toutefois, avec peine.
    — On se voit demain, Maya, promis, sourit-il sans la convaincre. J’ai juste besoin de repos.
    La porte se ferma devant elle, remplaçant l’expression emplie de détresse du Kage. Maya resta immobile pendant des secondes qui lui parurent être des minutes, puis elle se figea face au tsunami de tristesse qui la percuta. Avec difficulté, elle se laissa parcourir par l’émotion, sans pour autant se laisser submerger, espérant ainsi décharger son ami de son fardeau et elle passa la main devant la commande d’ouverture. Le battant coulissa et révéla une pièce sombre. Ses yeux s’habituèrent à la pénombre et elle le vit, recroquevillé dans un coin, immobile. Sa tenue était plus ouverte qu’elle ne l’était habituellement, comme s’il avait cherché à la desserrer pour mieux respirer. Son sabre-laser, objet qu’il ne quittait pourtant que rarement, reposait sur le sol tel un simple bibelot, mais ce fut lorsqu’elle vit son visage que la gravité de la situation la frappa. Ce n’étaient pas les larmes, ni les blessures, ni même sa position qui la choquèrent. Non, ce fut ce qu’elle ressentit. Pour la première fois depuis qu’ils avaient établi ce lien indestructible qui les unissait, les yeux dorés la contemplaient avec rejet, comme si son seul souhait était son départ, afin qu’elle le laisse seul dans l’ombre.
    Jamais.
    — Pourquoi pas moi ? murmura soudainement Deekon d’une voix bien trop faible en la fixant.
    Sans réfléchir, elle courut vers lui, puis s’agenouilla pour l’enlacer plus fortement qu’elle ne l’avait jamais fait. Aucun mot ne sortit de ses lèvres bleutées et elle le serra plus passionnément encore. La tête du Kage, appuyée contre sa poitrine, trembla un instant et elle ne fut plus capable de retenir ses sanglots. Des gouttes chargées d’autant de lumière qu’elle le pouvait roulèrent sur ses joues. Cette fois, Deekon accepta sa présence. Chaque larme tombant sur la peau grise de son ami chassa un peu plus l’obscurité qui l’envahissait. Pendant de longues secondes qui devinrent des minutes, ils restèrent immobiles, loin des contraintes du temps. Au sein de ses bras, elle sentit la tension se défaire et la respiration de Deekon devenir plus régulière, puis il lâcha prise et elle le sentit plonger dans les eaux pures et claires du sommeil. Elle ne le quitta pas et rapprocha son visage des cheveux argentés du Kage. Cent-quatre-vingt-six Jedi étaient tombés sur Geonosis.
    Mais pas lui.
    Parce qu’il était spécial, parce qu’il était l’être qui comptait le plus pour elle et que jamais elle ne l’abandonnerait. Elle sentit la lumière revenir en lui, balise repoussant les ténèbres obscures, et, à son tour, épuisée, se laissa gagner par le sommeil. En cet instant, focalisée sur cette lueur réalimentée, elle sut que jamais il ne la quitterait.
    Deek.[/justify]


    Joysstar & Chadax
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    Coruscant. Le soir tombait sur le quartier du Sénat. L’aéro-taxi qu’avait pris Obi-Wan se rapprochait du Temple Jedi, qui se détachait sur le soleil couchant, qui lui-même se reflétait sur la multitude de files de trafic aérien, dessinant un patchwork infini et mouvant, un kaléidoscope sans cesse renouvelé. Mais, perdu dans ses pensées, Obi-Wan n’admirait le spectacle que d’un air distrait. Une semaine après son retour de Geonosis, il avait encore du mal à s’imaginer de retour chez lui, dans son foyer qu’était le Temple, le seul endroit de la galaxie où il se sentait en paix.

    Une semaine. Cela lui semblait beaucoup plus et beaucoup moins à la fois.

    Beaucoup plus, car la suite ininterrompue de debriefings, réunions, comptes-rendus, sessions extraordinaires du Sénat ou du Conseil Jedi ne lui avait pas laissé une heure de répit depuis qu’il avait atterri sur Coruscant. Il avait le sentiment d’avoir été transporté de bureaux en salles de conseil, pour répéter les mêmes informations à tout un tas de personnes différentes, qui lui semblaient toutes poursuivre un but différent dans l’imbroglio qu’était devenue la situation galactique.

    Beaucoup moins, car les évènements de Geonosis restaient encore beaucoup trop présents dans son esprit et les cicatrices trop fraiches dans sa chair, et il avait la sensation de pas encore avoir vraiment quitté le sable ocre de l’arène Petranaki. Il avait le sentiment très net d’avoir laissé une partie de lui-même là-bas, peut-être ce qui restait de sa candeur. L’acquisition de l’expérience, de la sagesse, ressemblait-elle à ça ?

    Et pourtant, il savait que ce sentiment de perte qu’il ressentait devait être infiniment moins profond, et surtout moins réel, que celui qui devait tarauder Anakin. Ils avaient malheureusement eu trop peu de temps en tête à tête depuis leur très désagréable rencontre avec Dooku, mais Obi-Wan savait que son jeune apprenti souffrait énormément de la perte de son avant-bras. Il avait essayé de camoufler ses sentiments à son maitre, mais celui-ci sentait un maelström de sentiments contradictoires s’affronter dans les pensées d’Anakin. Un mélange de douleur et de peur ; autant que de fierté et d’épanouissement. Obi-Wan en était dérouté, et il se promit de nouveau de lui en parler dès qu’Anakin serait de retour de Naboo.

    Montant lentement l’escalier menant à ses quartiers, il sentit son agitation s’apaiser peu à peu. La gigantesque concentration de la Force qui baignait le Temple était comme un baume apaisant sur son esprit. Il s’arrêta devant une baie vitrée, et admira enfin sereinement la beauté silencieuse du ballet aérien des airspeeders dans le crépuscule, vision familière et rassurante. Même si l’avenir semblait incertain, certaines choses ne changeraient jamais.

    Les derniers rapports du renseignement et sessions du Conseil étaient arrivées à la conclusion que le déploiement de milliers de Jedi à travers la galaxie, accompagnant les troupes clones de l’armée de la République, était un impératif stratégique. Obi-Wan savait que dans quelques jours, il quitterait de nouveau Coruscant pour une région lointaine, et des combats probablement délicats contre les séparatistes. Il espérait que cette courte période de repos et de méditation au Temps lui suffirait à se régénérer et se retrouver en paix avec la Force, avant de replonger dans l’agitation guerrière.

    Son seul réconfort serait d’être évidemment accompagné d’Anakin, et probablement d’un Youngling qu’il ne connaissait pas encore, une surprise apparemment préparée par Yoda. Obi-Wan était intrigué de ce qu’avait le vénérable Maitre derrière la tête, mais c’était certainement pour le bien de tous. Quoiqu’il en soit, ils seraient prêts à se consacrer, encore et toujours, à leurs devoirs envers la République. Tel était leur destin : servir. Chaque instant de leur existence appartenaient à une vision et un objectif plus grand qu’un simple individu, chaque Jedi se devait d’y consacrer sa vie, et Obi-Wan était la quintessence du Jedi.

    Très bien, il serait donc prêt.

    ***


    L’apprenti serrait le moignon qui lui tenait lieu de bras, en proie au désespoir, ses mains étaient ses plus précieux outils, il manipulait les matériaux avec, agençait des mécanismes ensemble, tentait des expériences. Sans parler du maniement de son sabre, l’œuvre de la vie d’un Jedi, objet unique à leurs yeux. Qu’allait-il devenir de la sorte ? Il lui semblait qu’une partie de ses rêves était brisée, que l’enfance s’était envolée définitivement, et que l’innocence n’était plus.

    L’adolescent mourrait à petit feu, l’adulte en devenir creusait son nid, la lueur dans ses iris avait changé, s’était voilé de nuages gris, à l’image du compartiment médical dans lequel il avait élu domicile pour quelques temps, à l’instar de tant d’autres. Il n’avait pas été le seul blessé, loin de là, il faisait même office de rescapé, un miracle parmi tant d’autres. Des milliers de soldats avaient été dépêchés, des centaines de Jedi avaient été appelés, et si peu avaient survécu.

    La vague brutale avait emporté tant de vies. Il n’était plus le seul avec du sang sur les mains, les Hommes des Sables avaient été ses premières victimes, et à présent, il en comptait d’autres, au final, ses regrets changeaient-ils réellement la donne ? À ce moment, la hargne avait été son seul moteur, cependant, présentement, les ordres de ses supérieurs avaient primé. Étaient-ils réellement différents du monstre qu’il avait été plus d’une semaine avant ?

    Sa difformité était même physique, un droïde médical lui apporta une main dorée, qui lui évoqua l’automate de protocole qu’il avait façonné de ses paumes d’enfant, lui arrachant un sourire malgré lui. Lui qui adorait l’ingénierie, il ne tarderait pas à rejoindre les rangs des hommes-machines ! Une plaisanterie qui fit mouche, ses yeux perdirent un peu de leur obscurité, tandis qu’un sourire familier lui fit face.

    Celle qu’il aimait, la personne qui était dorénavant le centre de son univers, une personne de plus haute importance que la Force elle-même tenait à prendre de ses nouvelles. Si elle tressaillit en apercevant le bras métallique, elle ne le montra pas, elle voulait être forte pour deux. Son aimé avait été trop tourmenté les derniers temps ! La jeune femme se plaça à ses côtés, tandis que le jeune homme déplia ses jambes, pour se tenir debout.

    Les deux amants lièrent leurs doigts, et avisèrent le spectacle miraculeux devant leurs pupilles émerveillées. La galaxie entière leur ouvrait ses multiples bras, leur offrant toute une multitude de possibles. La bataille était sans doute désespérée pour l’apprenti, cela dit, les milliers de points lumineux lui affirmaient le contraire. Le garçon embrassa les épaules de la jeune femme qui posa sa tête dans le creux de sa nuque.
    Ils demeurèrent de longs instants, enlacés avant de se détourner de leur contemplation, profitant du dernier moment d’intimité qu’ils auraient sans doute avant de nombreuses journées. L’apprenti versa un peu de liquide nutritif dans un gobelet, avant de l’avaler. Il ferma les yeux, profitant de la fraicheur qui s’installa dans son ventre. Rapidement, la médication montra ses premiers effets, les signes de la fatigue s’évacuèrent de son organisme.

    La jeune femme, dont les yeux reflétaient la lueur des lampes accrochées au plafond, le contemplait amoureusement, un instant, le jeune homme eut le sentiment de revoir la galaxie au travers de ses iris chaleureux. Il plongea les siens dans ses voisins. Leurs lèvres se rencontrèrent brièvement, avant de se séparer vivement. Et si quelqu’un les surprenait ? Non ! Ce n’était pas le moment d’avoir ces préoccupations, personne n’avait le droit de leur voler leur amour !

    Ils enlacèrent leurs mains, et se jurèrent fidélité, malgré les difficultés qu’ils rencontreraient dans la vie, peu importaient les règles strictes qui les régissaient, et surtout, ils réclamaient le droit à l’amour. Ils n’étaient qu’humains après tout, rien ni personne ne devait leur voler leurs âmes ! Leurs instants n’appartenaient qu’à eux !


    Jagen Eripsa
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    Les dernières illusions


    Au-dessus du boulevard d’Aldérande, le crépuscule qui colorait les cieux d’un violet profond était à peine visible tant les néons des enseignes projetaient partout leurs couleurs criantes, invitant les passants à venir se réchauffer autour d’un bon repas ou d’un verre, alcoolisé ou pas.
    Et ils étaient nombreux à venir se réfugier dans ces établissements bons marchés. Malgré le temps humide qui régnait depuis quelques jours sur ce secteur d’Heduris, les étudiants étaient toujours prêts à sortir pour se retrouver, parfois pour travailler en groupe… Mais le plus souvent pour se divertir de toutes les façons possibles. Ils n’étaient pas les seuls à se retrouver là, car quelques jeunes actifs ayant leurs habitudes dans ces troquets aimaient encore s’y encanailler, comme pour s’accrocher à cette période heureuse de leur vie qu’ils ne revivraient plus.
    C’était le cas du jeune couple qui remontait ce soir-là le boulevard depuis la station d’aérobus la plus proche. Main dans la main, vestes fermées jusqu’en haut pour se protéger du froid et de l’humidité, ils marchèrent d’un bon pas jusqu’à atteindre le Penseur Assoiffé, établissement qui était sans doute le plus réputé de la rue. Contrairement à nombre de ses homologues, ce bar-là avait soigné son décor et sa carte, et il avait la réputation d’attirer les professeurs et leurs meilleurs étudiants pour des soirées épiques où ils redessinaient la galaxie en parlant du rapport entre métaphysique et Force. Comble du luxe, c’étaient des humains – en fait des étudiants de l’université voisine, cherchant à compléter leurs revenus – qui assuraient le service. L’un d’eux s’approcha de la cliente, première entrée, pour s’enquérir de son nom.
    — Gatthyn, répondit-elle en déboutonnant son col tandis que son jeune compagnon faisait tomber sur le tapis d’accueil l’eau qui s’était accumulée sur sa veste imperméable. Mais je crois que nos amis sont déjà présents, dans ce coin, là-bas…
    Elle désigna d’un signe de tête au serveur une des plus petites alcôves, où attendaient déjà deux autres humains du même âge en pleine conversation. Il guida alors le couple à travers le dédale de tables jusqu’à ce qu’ils atteignent les premiers arrivés, qui cessèrent leur conversation en les voyant. Leurs visages jusqu’alors graves s’illuminèrent un peu.
    — Carth ! Siveline ! s’exclama l’homme assis. On ne vous attendait plus !
    — Désolé, Ollie, répondit le dénommé Carth en s’asseyant avec sa compagne face à ses amis. C’est entièrement ma faute.
    — Je repasse dans quelques minutes pour prendre votre commande, intervint le serveur en faisant mine de s’éloigner.
    — Inutile ! intervint Siveline en consultant les autres clients du regard. Nous avons nos habitudes. Quatre ponchs au vert d’Aldera, s’il vous plaît.
    L’humain prit note et se dirigea vers le bar pour préparer les commandes, tandis que Carth ajustait son assise pour la rendre plus confortable.
    — Comme je le disais, je suis désolé pour ce retard, reprit-il. On a reçu un chargement de pieds rouges de Borosk aujourd’hui, mais l’une des caisses était mal fermée et s’est répandue dans la soute pendant le voyage… Et vous savez comment sont ces champignons : délicieux une fois cuits, mais ils dégagent une odeur immonde avant. Papa était furieux !
    — Tu t’es vraiment pris à ton nouveau métier, remarqua Stamarie Lisbey, installée en face de lui. Je n’aurais jamais cru ça de toi.
    — C’est temporaire, répondit Carth avec une moue.
    Sa compagne eut un petit rire.
    — Du temporaire qui dure, précisa-t-elle. Ça fait bientôt deux ans.
    — Ça paye un peu, et surtout ça aide ma famille, lui fit remarquer le jeune homme. Ma sœur a fait le même choix…
    — Sauf que Kyrane adore les vaisseaux. C’est sa passion. Pas la tienne.
    — Je ne pilote pas, je m’occupe juste de gérer la logistique…
    Il fut interrompu par le serveur qui revenait leur apporter leurs verres d’alcool. Quand il eut fini, il leur demanda s’ils avaient choisi leur repas. Seul Carth hésita.
    — Quel est le plat du jour ? demanda-t-il, incertain.
    — Un filet de wupan à l’huile de fretu, accompagné de sa fricassée de rouges de Borosk.
    Le jeune homme pâlit en entendant ces mots.
    — Je vais m’en tenir à un steak de nerf avec salade, déclara-t-il.
    Tandis que le serveur s’éloignait à nouveau, il jeta un coup d’œil à Ollie. Il s’attendait presque à ce que son ami, séducteur dans l’âme, fasse un peu de rentre-dedans en direction de l’employé. Mais il n’avait pas bougé, et, à en croire son expression, il semblait soucieux.
    — Sinon, tout va bien ? demanda prudemment Carth.
    — Tu n’as pas entendu les dernières infos ? s’étonna Stamarie.
    — Eh bien… Tu sais, quand je dois nettoyer un vaisseau, je passe rarement mon temps à écouter les énièmes débats sur la crise séparatiste…
    — Ce n’est plus une crise, répondit Ollie avec gravité. C’est une guerre, maintenant.
    Carth sentit son cœur s’accélérer, tandis qu’un frisson parcourait l’intégralité de son corps. J’ai dû mal entendre. Ou mal comprendre. Ou c’est encore une des blagues moisies d’Ollie…
    — Une guerre ? Tu plaisantes…
    — J’aimerais bien, mais il y a eu une bataille sur un monde appelé Géonosis. On parle de milliers de morts, dont de nombreux Jedi.
    — Les forces de défense sectorielles ont été mobilisées ?
    — Non. Il paraît que les Jedi ont fait appel à une armée de clones.
    — Sérieusement ?
    — Il leur fallait bien ça. Apparemment, les Séparatistes sont armés par les guildes marchandes, dont la Fédération du Commerce. Ils auraient des dizaines de millions de droïdes prêts au combat.
    Le jeune homme était réellement choqué par ce qu’il entendait. Bien sûr, il avait toujours su qu’en théorie, la crise séparatiste pouvait déboucher sur un conflit armé à grande échelle… Mais le savoir et le vivre étaient deux choses bien différentes.
    Depuis son enfance, Carth Poldrei avait vécu dans une galaxie relativement pacifique. Il y avait bien quelques conflits à la marge, dans les régions les plus sauvages… Mais dans l’ensemble, une certaine tranquillité régnait. La plupart des citoyens galactiques étaient persuadés, depuis la mise en œuvre des réformes de Ruusan, que les conflits majeurs appartenaient au passé. Les différends commerciaux et même les coalitions de pirates comme celle menée par Iaco Stark vingt ans plus tôt semblaient dangereux, mais à côté de ce qu’il entendait à présent… Une guerre symétrique entre deux acteurs étatiques… Non, ça semblait vraiment trop énorme pour être vrai.
    — Je… J’ai du mal à le croire, admit-il à ses amis. Je veux dire, on est au vingt-cinquième millénaire, quand même…
    — Ça paraît complètement fou, abonda Siveline.
    — Ça l’est, approuva Stamarie. N’empêche que c’est aussi complètement vrai.
    Elle leur raconta alors les détails qu’elle avait pu entendre sur le flash info diffusé deux heures plus tôt par Holonet News Edition. Elle évoqua aussi la présence de la sénatrice Amidala, qu’ils avaient eu la chance d’écouter lorsqu’elle était venue sur Polcaphran quelques mois plus tôt donner une conférence à l’université d’Heduris. L’enchaînement des faits semblait irréel, complètement invraisemblable… Et pourtant, malgré sa sidération, Carth devait admettre qu’il s’agissait de la vérité.
    Il cherchait néanmoins à se rassurer comme il le pouvait.
    — De toute façon, nous sommes neutres, non ? demanda-t-il à ses amis. C’est la ligne que le gouvernement suit depuis l’an dernier…
    — Il a pas l’air de vouloir en changer, confirma Ollie en fronçant les sourcils. Tous les partis ont condamné le début des hostilités et rappelé leur attachement à une résolution pacifique des différents entre la République et la Confédération…
    — Le discours du 3P était légèrement différent, signala Stamarie. Palder Jaderan a condamné sans retenue « l’agression » menée par les Jedi contre les dirigeants Seps…
    — Jaderan ne représente pas grand-monde, souligna Siveline.
    — C’est vrai, mais n’empêche… C’est un coup de canif dans l’unité planétaire.
    — Tu as raison…
    — On ne devrait pas risquer grand-chose malgré tout, lâcha Carth.
    Siveline acquiesça brièvement, mais Ollie et Stamarie semblaient plus perplexes.
    — T’es bien optimiste, surtout pour un gars qui travaille dans le transport de marchandises.
    — Ah, ça, les prochains mois n’auront rien de drôle, je te l’accorde, grinça le jeune homme. Mais si on met ça à part, que risque-t-on ? Ce n’est pas comme si Polcaphran avait le moindre intérêt stratégique. Il n’y a pas d’industries lourdes qui pourraient servir à l’assemblage de vaisseaux, de véhicules ou de droïdes… Le secteur est globalement auto-suffisant, mais il ne produit pas assez pour alimenter une armée… Aucun des deux belligérants n’a intérêt à s’en prendre à nous.
    Il croisa le regard incertain de sa petite amie, celui plus dubitatif des deux autres, qui préférèrent boire une gorgée de leurs verres.
    Carth ressentit le besoin d’insister, comme pour se rassurer.
    — Pas vrai ?


    Loïc Solaris
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    What if – Verte Lumière
    Les survivants sortirent des décombres. Une douzaine de chevalier Jedi s'en était tiré, ainsi que la sénatrice Amidala. Mundi aidait Koon à marcher.
    Un vaisseau endommagé de la nouvelle armée Clone stationnait dans le ciel. Bientôt, des clones soldats descendirent les aider. Maître Windu sortit seul des décombres en faisant valdinguer un tas de gravas d'un coup. Il était blessé mais vivant.
    Ils furent tous amenés au vaisseau, lequel quitta rapidement le système pour Coruscant.

    Dans le temple Jedi, Obi-Wan parla de victoire pour Kamino qui avait résisté avant de se faire reprendre par Yoda : la guerre des Clones avait commencé.
    Dans la soirée, Anakin passa de padawan à Chevalier Jedi. Peu après l'événement, en discutant avec Kenobi, ils tomberent d'accord : il leur fallait retrouver, ensemble, Qui-Gon Jinn avant qu'il ne se perde dans le Côté Obscur.

    Le même soir, ce dernier, qui avait suivit le comte Dooku, se retrouvait sur Coruscant dans une zone où il n'avait jamais mis les pieds.
    Une fois leur vaisseau à voile solaire posé, il suivit sans question son ancien Maître, ses pensées vaguabondant vers Obi-Wan et Anakin, se rappelant de bons souvenirs qui le firent sourire.
    Et ils s'arrêtèrent devant un homme dissimulé sous un large manteau à capuche noir. Jinn ne sentit pas immédiatement l'aura obscure qui émanait de ce personnage, mais il perdit son sourire. Dooku prit la parole :
    -Voici mon Maître, et le tiens désormais. Dark Sidious.
    Qui-Gon réalisa qu'il avait été trop loin cette fois.
  • 20/05/2022 - 8:24
    Super idée !
    Mais ça m'inspire pas du tout :transpire:
    A moins qu'un truc bien délirant...
  • 20/05/2022 - 8:52
    Et pourquoi pas un délire en effet ! Je suis sûr que tu finiras par être inspiré. :D
  • 20/05/2022 - 9:10
    Bonne idée que ce recueil :oui:. Pouvez-vous toutefois nous garantir qu'il sera bien clôturé à la date prévue ? :paf:
  • 20/05/2022 - 9:34
    Ouh, mais c'est que ça a l'air sympa tout ça. Bon... J'ai malheureusement déjà fait 3 textes abordant les thématiques importantes à mes yeux sur ces trois moments exactement dans une précédente fic' donc ça m'embête un peu, mais... Ah ben non, je sais ce que je vais faire ! :idea:

    Maintenant, il va falloir s'y mettre.
  • 20/05/2022 - 9:37
    Bon, ça me plait ! Pas de limite de mots, je vais tâcher de proposer un texte dans chacun des 3 groupes ! :oui:

    GTZL1 a écrit:Bonne idée que ce recueil :oui:. Pouvez-vous toutefois nous garantir qu'il sera bien clôturé à la date prévue ? :paf:

    En un mot : oui ! Et d'ailleurs GTZL1, rien ne t'empêche de m'envoyer ton thème dès que tu l'as choisi !
  • 20/05/2022 - 10:21
    Je vais me lancer aussi ! :wink:

    Un Jedi corellien fera son apparition... Un truc sérieux, pas déjanté pour une fois :D !
  • 20/05/2022 - 10:55
    J'ai le même souci qu'Uttini... Le theme m'inspire peu, à moins d'etre soit dans le délire soit dans l'abstrait... Je vais essayer de me lancer.
  • 20/05/2022 - 12:29
    GTZL1 a écrit:Pouvez-vous toutefois nous garantir qu'il sera bien clôturé à la date prévue ? :paf:

    Je me doute de ce à quoi tu fais référence :whistle: , et pour le coup, oui, il est prévu de s'y tenir. Nous testons justement une nouvelle formule qui permettrait d'allier le dynamisme des challenges à l'intérêt que représentaient ces recueils pour les auteurs et les lecteurs. Si ça fonctionne - et ça ne tient qu'à vous :D - on la dupliquera pour clôturer les autres recueils et en lancer de nouveaux ! :cute:

    Posman a écrit:J'ai le même souci qu'Uttini... Le theme m'inspire peu, à moins d'etre soit dans le délire soit dans l'abstrait... Je vais essayer de me lancer.

    Le panel des possibilités est très large ! Pour ma part, je vais participer aux trois catégories, mais je compte bien proposer des textes assez différents... D'autres préféreront sans doute faire une série... Mais tout le monde sera libre ! :cute:
  • 20/05/2022 - 13:29
    Oui la liberté permets de pousser le spectre des possibilités. Mais le plus dur est de voir sous quel angle attaquer ce morceau. Je pense aussi ne pas me limiter à seul texte, tant il y a de chose à faire.
    J'ai vraiment envie de proposer des choses à rebrousse-poil, innatendue. Parce que la bataille, on la connait tous...
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