Lawrence Kasdan et son fils Jonathan sont les scénaristes de Solo : A Star Wars Story. Dans le dernier numéro de SFX Magazine, ils ont longuement décrit quelles étaient leurs ambitions sur ce film. Voici un condensé de leurs déclarations.
Pour rappel, Lawrence Kasdan a été co-scénariste de L'Empire Contre-Attaque, Le Retour du Jedi et Le Réveil de la Force. Il a également à son actif Les Aventuriers de l'Arche Perdue, Les copains d'abord ou encore Grand Canyon. Jonathan Kasdan a écrit des épisodes de Freaks & Geeks et Dawson, entre autres.
Lawrence Kasdan : "Pour moi, un des moments les plus irrésistibles d'Un Nouvel Espoir était celui où un des personnages se trimbalant dans l'espace pense que la Force et les Jedi sont un tas de charabia, dont il a entendu parler mais auquel il ne croit pas. Il s'est avéré que tous les films suivants ont dû traiter de l'Empire, de la Force, des Jedi et de tout ça, mais j'espérais voir l'issue de secours. Où est-ce qu'on peut s'amuser dans cette galaxie ?"
Jonathan Kasdan : "Avec Les Derniers Jedi, Rian Johnson a vraiment fait un film qui s'appuyait sur ces sujets, qui traitait des Jedi et de la Force de manière presque plus explicite que tout ce qui était sorti auparavant. C'est donc enthousiasmant pour nous de faire un film sur quelque chose d'entièrement différent se déroulant dans cette galaxie. C'est une grande toile sur laquelle peindre, vous savez... Une galaxie entière !"
Jonathan Kasdan (concernant la mise à l'écart des réalisateurs Phil Lord et Christopher Miller après plusieurs mois de tournage, et leur remplacement par Ron Howard) : "Je dirais que le film n'a pas changé de ton. Evidemment, personne n'aimerait être dans cette situation, mais ça a été un développement intéressant pour le film. Larry et moi avons travaillé sur le script pendant neuf mois. Puis Chris et Phil sont venus et ont apporté toutes leurs idées, leur humour, leur volonté de sortir des sentiers battus, et tout ce qu'on pouvait attendre de ces deux gars sur le script, l'histoire, le casting et le design du film. Leur contribution l'a rendu infiniment meilleur.
Puis Ron est venu lui aussi avec son point de vue distinct et très spécifique, et avec un certain enthousiasme pour l'objet du film. Donc c'est comme s'il y avait eu une autre version pour couronner le tout, mais je pense qu'aucune des vertus apportées par Chris et Phil n'a été perdue. Au final, je pense que le film que vous allez voir est vraiment un produit de l'étrange collaboration entre nous cinq pour raconter cette histoire."
Lawrence Kasdan (sur son entretien avec George Lucas et Kathleen Kennedy environ un mois avant l'annonce de la vente de Lucasfilm à Disney, en 2012) : "Ils ont dit qu'ils voulaient faire d'autres [films] et m'ont demandé si je voulais les écrire. J'ai dit que je ne savais pas si je le voulais. Mais quand ils ont dit qu'ils voulaient faire un film sur Han Solo, qui était mon personnage préféré depuis le début, j'ai dit : "D'accord, ça, je le ferai." Pour moi, c'était saisir une chance de découvrir d'où venait ce personnage que j'ai tellement adoré. Car ce qu'on voit dans un film est tellement petit, on voit les parties intéressantes d'une vie, mais pas les détails. On se demande : "À quoi ils ressemblaient quand ils étaient plus jeunes ? Comment ont-ils adopté ces attitudes ? Pourquoi ne font-ils confiance à personne ? Pourquoi sont-ils drôles de cette manière ? Qu'est-ce qui les ferait arrêter et devenir loyaux envers quelque chose ?" Ce sont les questions qu'on se pose sur chaque personnage pour chaque film qu'on fait."
Jonathan Kasdan : "Ca a été une grosse décision de tuer ce personnage dans Le Réveil de la Force. Et vous savez, quand il disparaît de la franchise Star Wars, une grande partie de la magie est absente. Donc quand Larry a dit qu'il faisait ce film, on s'est dit : "Eh bien, c'est une manière amusante de maintenir son esprit vivant dans la saga.""
Jonathan Kasdan : "On savait en s'embarquant là-dedans que ça parlerait d'un gars qui a au moins dix ans de moins que le Han Solo qu'on connaît tous et qu'on aime tous. Comme n'importe qui, c'est une personne très différente, dix ans avant ce qu'il est quand on le rencontre à Mos Eisley. Donc dans un sens, c'était mieux et plus simple de le considérer aussi comme un interprète complètement différent. On a adopté l'idée de raconter une histoire sur Han dans une autre partie de sa vie. Mais quand [l'acteur] Alden [Ehrenreich] s'est imposé, il était assez tôt pour écrire et réécrire de nombreuses scènes en ayant clairement la voix d'Alden à l'esprit."
Jonathan Kasdan : "Une bonne part de l'attrait de ce film résidait dans le fait qu'on n'allait pas raconter une histoire des origines... On ne l'a jamais vu sous cet angle. Bien plus qu'expliquer des origines comme dans Batman Begins, ce qui nous enthousiasmait était qu'on pouvait faire un western, un film de gangsters amusant, et aussi que Han allait être cool comme personnage central, et qu'on pouvait en faire un Han Solo ayant encore plus d'énergie et d'ambition que celui qu'on a vu dans Un Nouvel Espoir. C'était un protagoniste attrayant."
Jonathan Kasdan : "Pour moi, le gros lot, c'était qu'on allait faire un film Star Wars où l'antagoniste principal n'est pas l'Empire, et où il n'y a pas de guerre entre des fascistes et des rebelles. Ca parle du monde criminel. Vu l'ordre de sortie des films, c'est à nous d'établir tout ça, et ça nous laisse le champ très libre pour nous demander : "Au sein du canon cinématographique de Star Wars, qui étaient les factions criminelles ? Comment travaillaient-elles ?" Il y a des références à des choses des dessins animés et de l'Univers Etendu. On a pris et choisi autant de choses qu'on le souhaitait, et on a pu forger ce qu'on considère comme l'introduction définitive à un monde criminel bien plus vaste dans la galaxie lointaine, très lointaine.
C'est vraiment un film sur des des gens motivés par leurs désirs. Que ce soient des désirs d'amour, de sexe, d'argent ou d'autre chose, ils ne les cachent absolument pas. Car on ne traite pas du côté spirituel de Star Wars. Ca parle d'un ensemble de préoccupations auxquelles je pense que tout le monde peut s'identifier, mais qui sont spécifiques à des films comme les westerns ou les films de gangsters, où les gens servent leurs propres fins très spécifiques."
Jonathan Kasdan : "On ne voulait vraiment pas faire une histoire de famille, car il y a tellement de films Star Wars qui parlent de familles au sens littéral. On pensait qu'il serait intéressant de faire une famille plus improvisée, car ça semblait conforme à Han, car il est ce gars qui assemblerait une famille à partir des différentes personnes qu'il a rencontré sur son chemin. Puis on s'est demandé : comment peut-on montrer qui sont les personnes qui l'ont influencé et qui ont fait de lui le gars qu'on connaît ? Pour le meilleur et pour le pire, qui sont les enseignants et qui sont les amis ? Quels sont les modèles qui ont aidé un gars comme ça à se former ?"
Jonathan Kasdan : "Avec cette nouvelle mouture de films Star Wars, on sentait tous les deux que l'élément ouvertement romantique de Star Wars avait été traité avec beaucoup de prudence. Mais Han est le personnage le moins chaste de la saga Star Wars, donc on a vu dans la réalisation d'un film sur le jeune Han une opportunité pour vraiment traiter d'une relation romantique et sexuelle où il est vraiment attiré par une femme et où ça représente une grande partie de la dynamique. La relation entre Han et Qi'ra est aussi essentielle au film que tout le reste. Elle est centrale dans l'exploration de ce qui motive Han, de ce qu'il recherche et de ce qui le fait continuer à chercher le prochain gros coup."
Lawrence Kasdan : "Mon attirance initiale était envers la relation entre Han et Chewbacca, car leur relation à partir d'Un Nouvel Espoir et à travers tous les autres films que j'ai écrits est centrale dans mon affection pour la saga. Ca parle d'une amitié, ça parle de loyauté, ça parle de confiance. Trouver un vrai partenaire qui nous guidera à travers la vie, c'est ce que les gens font quand ils se marient, quand ils se font des amis... C'est ce que représente l'histoire entre Han et Chewie."
Jonathan Kasdan : "Il y a une expérience avec Lando Calrissian qu'il n'y a pas dans les films antérieurs, qui est son passé de canaille, mentionné dans L'Empire Contre-Attaque. Dans L'Empire Contre-Attaque, il est devenu un homme d'affaires, presque contre sa volonté. Mais il y avait des références à une époque où il était plus sauvage et beaucoup plus drôle. Voir cette partie de sa vie était une des choses qui étaient irrésistibles. Il représente une grande partie de l'histoire de Han car il est un peu l'opposé de Chewie. Ca semblait être une dynamique géniale pour le film, d'avoir des relations tangentielles avec ces deux gars. Alors que Chewie est la boussole morale, Lando est le représentant de toutes les tentations !"
Solo : A Star Wars Story sortira le 23 mai.
PiccoloJr a écrit:Traduction d'une interview intéressante des scénaristes : https://www.starwars-universe.com/actu- ... wars-.html
"Il y a des références à des choses des dessins animés et de l'Univers Etendu."
AloBrickfilm a écrit:Interview très intéressante comme tu le dis. On sent la passion de Kasdan père pour ce personnage qu’est Han Solo, total confiance dans ce qu’il a écrit.
Kid-Icaras a écrit:Je trouve un peu dommage de limiter star wars à "la force, les sabres laser". Le but de faire des spin-off est justement d'explorer des choses un peu en dehors des sentiers battus. J'ai pas envie de voir tout les ans jusqu'à la fin de mes jours des films avec des sabres laser, le truc va vite s'essouffler si c'était le cas.