Salut à tous,
Depuis hier matin, l'exposition Star Wars Identities bat son plein à Bruxelles et j'ai eu la chance de pouvoir y interviewer les deux représentantes de l'exposition, à savoir Sophie Desbiens et Laela French.
Je ne vous cache pas que les interviews devaient à la base paraître en vidéo, mais moult problèmes techniques font que, pour l'instant (et peut-être à jamais), seules les versions écrites sont disponibles. Si vous ne voulez plus que cela arrive à l'avenir, je vous invite à faire un don à Star Wars Universe pour qu'on puisse investir dans du matériel et dans un caméraman. Le numéro est le 110. Comment ça c'est le numéro du Sidaction ? Oups, tant pis, faites-le quand même, cela reste une bonne action de votre part ^^
Après ce long interlude, place aux interviews :
Interview de Sophies Desbiens, directrice de la communication chez X3 productions, en charge de l'exposition (réalisée le 02/04/18 par mes soins) :
Moi, mon nom c’est Sophie Desbiens, je travaille pour X3 Productions, qui sont les créateurs de cette exposition-là. Je suis aussi une fan professionnelle de Star Wars.
Épisode V, Chewbacca, parce que j’en veux un.
Oh mon Dieu. Je l’ai vu au cinéma quand j’avais 8 ans, je suis tombée en amour avec Luke Skywalker, parce que j’étais trop jeune pour comprendre que c’était Han Solo le plus cool. Mais c’est pas grave (rires). Moi j’ai tripé sur [la] princesse Leia, vraiment beaucoup beaucoup quand j’ai vu le film. J’avais 8 ans en 77, je n’avais jamais vu une princesse comme ça. Puis, ça m’a fait du bien en tant que petite fille parce que moi j’étais très tomboy (garçon manqué), je ne me reconnaissais pas dans les petites filles qu’on me présentait ou les princesses ou tout ça qu’il y avait à mon âge, à mon époque. C’était que des petites blondes sensibles alors que la princesse Leia, « she was kicking ass ! ». J’étais comme « Oh, enfin une héroïne qui a du bon sens ! », je pouvais me reconnaître là-dedans, je pouvais m’identifier. Et elle était brune, en plus !
La première idée c’est [George] Lucas qui nous l’a demandée. C’était une offre de projet à laquelle on a participé. Bon, c’est pas la première exposition Star Wars qui existe au monde, mais quand ils ont voulu créer celle-là, ils ont demandé une exposition à mandat éducatif. Alors nous on s’est penchés sur la question, on s’est dit ben là « tout le monde fait l’espace, la science, les robots,… Qu’est-ce qu’on pourrait faire ? ». On s’est demandé pourquoi Star Wars c’est si important, encore aujourd’hui. Ben c’est à cause de l’histoire. L’histoire, c’est comme la mythologie, c’est comme les contes pour enfants, c’est la structure de base de l’histoire des héros comme dirait Joseph Campbell. Alors on s’est dit que c’est les personnages qui font vraiment l’importance de Star Wars, on va explorer les personnages. Au début c’était la psychologie et ça s’est élargi à l’identité. On a fait appel à un comité scientifique, qui a été créé par le Centre des Sciences de Montréal. Avec ce comité-là, on voulait être à jour dans les théories scientifiques, qui touchent tout ce qui [a trait à] l’identité. Donc il y a la psychologie, la neuro-psychologie, l’environnement,… Donc beaucoup beaucoup beaucoup de disciplines différentes en sciences qui ont amené à établir les 10 étapes qu’on fait traverser aux personnages et aux visiteurs.
Oui, et le visiteur est au cœur de l’exposition ! Oh, la première fois, j’étais très heu… j’ai joué safe. J’ai fait un Wookie, par contre. Une Wookie, avec les petites tresses dans les cheveux et tout. Et non, je n’étais pas dans le dark side. Mais la deuxième fois, je me suis lâchée lousse, comme on dit au Québec, puis j’étais un bounty hunter (chausseur de primes), tu sais ceux qui ont les, heu (elle mime des lekkus), ils sont bleus. [Un Twi’lek, donc] Oui, un Twi’lek bounty hunter from the dark side.
Le contenu n’a pas changé une seule seconde, non. C’est sûr que nous, on ne s’attendait pas à ce qu’il y ait de nouveaux contenus qui sortent, donc on essaye d’en ajouter un petit peu, mais c’est très difficile. Il y a BB-8, un stormtrooper et un casque de The Force Awakens. Mais non, sinon, ça ne change rien à l’exposition, elle est toujours aussi magnifique ! (rires)
Ce serait difficile parce que les films sortent très vite et Disney ne donne aucune information, même à nous. Nous, on ne travaille pas pour eux, on a une licence, donc on ne sait pas avant tout le monde ce qui va se passer. On avait peur, moi j’avais peur qu’ils disent que Luke irait vers le dark side. J’avais très peur de ça parce que nous, la base de l’exposition c’est qu’on suit deux destins totalement différents, qui sont Anakin et Luke, l’un vers le dark side, l’autre vers le light side. Donc on avait peur ! (Elle mime la peur). Et en plus, le premier film qui est sorti après l’achat par Disney, The Force Awakens, c’était la projection à minuit et le lendemain, on faisait l’ouverture de l’exposition à Munich. Alors on est allés voir la veille à minuit, puis on était « aaargh » (elle croise les doigts) et après on était « pfiou ! » (elle mime le soulagement).
Oui, elle s’en va ailleurs mais je ne peux pas vous le dire. (rires)
Oui, bien sûr. Mais je ne peux rien dire, sinon je devrai vous éliminer ! (rires)
Je suis sûre que non. De toute façon, c’est quelqu’un ! Mais moi, Rey, je voulais tellement que ce soit la fille de Leia. Je voulais vraiment que ce soit la fille de Leia. Mais dans The Force Awakens, quand elles se rencontrent, il n’y a pas de déclic, alors j’étais comme « OK, c’est pas ça ». Mais je l’aurais vue vraiment comme la fille de Leia.
[Discussion sur les origines de Rey]
[Elle termine en évoquant The Last Jedi]
Il faut que je le revoie, je l’ai vu qu’une seule fois et j’ai trouvé que c’était heu (geste des bras pour montrer qu’il y avait beaucoup d’infos), je n’ai pas tout enregistré. J’étais contente, mais j’étais déçue moi dans le dernier, qu’il n’y avait pas assez de Chewbacca. Très déçue ! Mais c’est moi ça, moi les grand poilus j’aime ça ! (rires)
Interview de Laela French, directrice des archives du Musée des Arts Narratifs (réalisée en anglais le 02/04/18 par mes soins mais traduite ci-dessous) :
J’hésite entre Un Nouvel Epsoir et L’Empire contre-attaque mais je vais dire l’Empire contre-Attaque. Et mon personnage préféré est Han Solo.
Je ne dirais pas que c’est un métier de rêve, cela a vraiment été un travail plein de défis, je dois le dire. Ce qui est bien car je ne m’ennuie jamais. À l’origine, je travaille plus pour les musées et les collections de beaux-arts mais je suis venue à Lucasfilm car c’était une opportunité de faire des tournées d’expositions mais aussi de m’occuper des archives. C’était une très bonne opportunité donc je devais dire oui. C’est donc devenu un métier de rêve mais je ne l’ai pas choisi pour cela.
C’est définitivement un grand changement depuis le rachat par Disney, au départ je travaillais pour Lucasfilm et maintenant je suis partie avec [George] Lucas pour travailler sur le musée que nous sommes bientôt prêts à ouvrir à Los Angeles. Ce n’est pas un musée Star Wars donc il y a quelques changements. Ce n’est pas uniquement gérer des archives, et de nombreux procédés de travail sont encore à l’étude. C’est véritablement une nouvelle ère.
Sur les nouveaux films, notre travail est principalement de donner accès aux designers et aux réalisateurs pour leurs recherches, de les laisser venir voir les pièces originales et de les comprendre. Star Wars a un look qui lui est propre, donc ils doivent comprendre son langage, sa patte graphique et ce afin de créer des nouveaux films ou des parcs d’attractions. Il est très bon de comprendre les particularités et atouts de Star Wars et le meilleur moyen pour cela est de venir aux archives. Nous sommes donc heureux de pouvoir leur ouvrir nos portes et les aider à trouver ce qu’ils recherchent et ce dans le but de continuer à faire du Star Wars dans le futur.
C’est effectivement une partie de ce que nous faisons, aider à choisir quoi prendre en tournée. Qu’est ce qui peut appuyer l’histoire de l’exposition, celle-ci étant l’identité. Mais aussi gérer le processus de tournée, sa durée et ses défis.
C’est difficile car nous transportons des objets fragiles et difficiles à déplacer et notre staff est là pour être sur que tout est traité et manipulé avec soin. Notre challenge est que toutes les pièces sont uniques et prennent une place différente, il y a donc beaucoup de contraintes particulières comme les protections, la taille des élévateurs, etc. C’est donc un véritable challenge à déplacer et le tout en limitant les risques. Cela prend environ trois semaines pour démonter l’exposition et trois autres semaines pour l’installer.
La première fois, j’ai créé un personnage qui était un Kel Dor, un Mandalorien qui avait choisi le côté lumineux (Par Mandalorien, je pense qu’elle voulait dire un chasseur de primes).
Je ne sais pas, Disney sait, mais moi je pense qu’elle n’est personne. Je pense que le point principal de cette histoire est que tout le monde peut être un Jedi. L’idée que [la force] n’appartient qu’à un seul groupe, à une élite, est une idée qui est sur le déclin tandis que l’idée que tout le monde puisse l’être est en train de se développer. Je pense que c’est la signification du petit garçon à la fin [de The Last Jedi].
Voilà c'est tout pour aujourd'hui. Je terminerai en remerciant Sophie Desbiens et Laela French pour avoir pris le temps de répondre à mes questions !
Le programme de la semaine spéciale :
Enfin, n'oubliez pas que si vous souhaitez organiser une sortie de groupe pour aller voir l'exposition, n'hésitez pas à en parler ici.
À bientôt dans cette galaxie comme dans l'autre...
PS : Par ailleurs, si quelqu'un a la photo ou va à l'expo bientôt, peut-elle m'envoyer un cliché de la pancarte à côté du costume de Luke dans sa tenue de pilote ??? J'ai oublié de la prendre et je ne sais pas si c'est la tenue du IV ou du V ? VOUS FERIEZ UN HEUREUX !!!!