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An 0, Borleias
 
– Alors Golpi, le grand jour ! s’exclama Keel Rylos en lui flanquant une tape sur l’épaule.
– Tu parles ! Depuis le moment qu’on attend ça !
Le vent fit claquer les pans de leurs tuniques quand la grande navette impériale se posa sur l’aire d’atterrissage du quartier où vivaient les deux amis. Leurs familles respectives étaient en retrait, souriant avec fierté : les pères avec satisfaction, les mères avec une pointe d’inquiétude, les frères avec envie et les sœurs avec admiration. Golpi et Keel échangèrent un regard espiègle mais empreint de sévérité, pour ce grand moment dans leur existence. Ils avaient grandi ensemble, étudié ensemble, dans un seul but : que leur rêve commun devienne réalité.
L’Académie… Enfin, ils avaient 16 ans, et ce jour serait à jamais celui où la navette venait enfin les chercher pour les emmener vers la réussite, les honneurs et la gloire. Ensemble, ils avaient bâti un plan de carrière : suivre l’entraînement des troupes de choc, puis devenir sergent, et gravir peu à peu les échelons, pour servir au mieux la gloire de l’Ordre Nouveau. Depuis leur enfance on leur contait la magnificence de l’Empereur Palpatine… Servir ce grand homme serait le plus grand des accomplissements. Golpi et Keel se voyaient généraux, menant les armées qui symbolisaient le prestige de l’Empire.

La navette toucha enfin terre, et un homme en uniforme en sortit. Dans un seul geste, les deux jeunes hommes empoignèrent leurs bagages et s’approchèrent.
– Vous êtes bien Keel Rylos et Golpi Rilim ? demanda-t-il d’un ton las.
– Heu, oui, bafouilla Keel.
Ils furent tous deux déçus par la froideur et la lassitude de l’homme, mais se ressaisirent.
– Nous partons, fit simplement l’impérial. Nous avons encore de nombreuses recrues à ramasser.
Ramasser… Ce terme choqua quelque peu Golpi, profondément humilié : lui qui se voyait comme l’avenir de l’Empire, était traité comme une vulgaire cargaison à apporter aux impériaux.
Il avait maintes fois entendu parler de la Rébellion, mais ce sujet était banni dans son milieu. Seules quelques connaissances lui avaient tenu des propos anti-impériaux scandaleux, et avaient fui pour se joindre aux rebelles. Golpi se demandait s’il n’aurait pas un jour à pourchasser un de ses amis… Ces rebelles dénonçaient certaines pratiques de l’Empire, mais Golpi ne voyait pas où ils voulaient en venir : l’Empire faisait tant pour ses citoyens…
Il se retourna pour faire face à sa famille, et décida que les adieux seraient courts. Après tout, il était un homme à présent ! Il serra sa petite sœur dans ses bras, donna une accolade à son grand frère (qui restait pour reprendre le commerce familial), embrassa sa mère qui retenait ses larmes, et échangea un signe de tête avec son père, dont il percevait la fierté.
– Je reviendrai…
Ce fut les seuls mots qu’il prononça, la boule au fond de sa gorge le dissuadant de poursuivre. Keel faisait ses adieux de son côté, et l’impérial semblait s’ennuyer à mourir, habitué à ce genre de spectacle.
Sans un regard derrière lui, Golpi suivit Keel sur la rampe de la navette et y entra. Il entendit l’impérial qui verrouillait le sas et qui leur indiquait ensuite deux places. Les deux jeunes gens s’assirent au milieu des autres recrues, avec qui ils partageaient la tension mais aussi l’excitation. Tous étaient humains bien entendu, jeunes et bien portants, et les regards échangés en disaient long.

Une secousse indiqua le décollage de la petite navette, qui s’ébranla et prit de la vitesse. Golpi fut à la fois déçu et soulagé qu’aucun hublot ne lui permette de contempler son monde une dernière fois. Puis, il sentit Keel lui donner un petit coup de coude, avant de lui dire :
– Ca y est mon gars, on est partis. Cette fois c’est la bonne !
– Silence dans la soute ! tonna la voix du pilote, tout près d’eux dans la seule pièce exiguë de la navette.
Keel coula un regard maussade à son ami et haussa les épaules. Golpi réalisa alors que sa famille allait bien lui manquer…