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X-Forces en Présence
 
Réunis sur une immense plate forme d’atterrissage, les membres de la Nouvelle République et la petite délégation Ferlusienne préparaient leur entrée en guerre. Sur la plate forme métallique, qui offrait une vue imprenable sur les quartiers riches de Coruscant et sur sa circulation incessante, était posées plusieurs navettes de transport qui permettraient aux pilotes et aux membres d’équipages de rejoindre les croiseurs de combat qui attendaient en orbite basse autour de la planète. La Nouvelle République semblait déterminé à résoudre cette affaire le plus rapidement possible, voilà pourquoi, elle avait mobilisé avec une rapidité presque surprenante une partie de sa flotte de guerre.

Tel Hoke discutait avec le général Solo, qui semblait pour sa part d’un calme étonnant alors qu’il allait bientôt mener des hommes au combat. Tel lui fit :
-J’ai hâte de revenir dans notre système pour pouvoir enfin combattre à armes égales les Impériaux. Il est temps que notre peuple soit libéré de la servitude et de la dictature.
-Sois patient car la précipitation peut souvent mener à la mort.
-Vous semblez très calme à l’idée de partir au combat, je trouve cela…surprenant !
Solo sourit légèrement avant de répondre :
-Disons que je suis un homme de terrain et que durant toute mon existence de baroudeur, j’ai parcouru l’univers, me frottant bon nombre de fois au danger. Cela m’a permis d’apprendre.
-Vous vous êtes forgé une expérience, en fait.
-Exactement et crois-moi petit, si vous vainquez l’Empire, alors vous serez, toi et tes camarades, de vrais et grands pilotes.

Tel se retourna alors vers les membres de son escadron qui discutaient entre eux et qui regardaient avec admiration les préparatifs de guerre. Ils semblaient tout excités à l’idée de participer à une telle bataille, ce qui expliquait pourquoi ils gesticulaient en tout sens, tout en riant.

Puis le jeune capitaine Ferlusien jeta un coup d’œil à Wedge Antilles qui s’entretenait avec des hommes de maintenance. Ceci fait, il s’approcha de Tel, un grand sourire aux lèvres.
-Je viens d’apprendre que vos chasseurs ont été chargés sur le croiseur Joie de Vivre ,c’est donc à son bord que vous réaliserez le voyage vers votre système.
-Croyez bien que ce sera avec plaisir.
-Grâce aux informations que vous avez pu nous donner, nos scientifiques pensent avoir réduit au minimum le trajet vers Ferlus. Si tout se passe bien, nous y serons dans deux semaines.
-J’espère qu’il ne sera pas trop tard.
Wedge hocha pensivement la tête, se mettant à la place du Ferlusien. Il comprit ainsi sa grande préoccupation quant à l’avenir de son peuple. D’ailleurs, il avait raison d’être inquiet, car l’Empire n’était pas connu pour faire de la subtilité dans le traitement des peuples soumis.

*

C’est alors qu’une escouade de militaires lourdement armés apparut, encadrant trois hommes en habit de commandement. Tel Hoke reconnut immédiatement l’Amiral Ackbar qui semblait serein même si ses mains palmées étaient nouées dans son dos. En revanche, Tel ne connaissait pas les deux autres hommes, qui portaient comme Solo un costume de général impeccable. Justement, Solo et Antilles allèrent à leur rencontre, sourires aux lèvres.
-Général Bel Iblis, général Cracken, vous venez avec nous ? demanda Yan sur un ton surpris
-Personnellement j’ai bien peur que non, admit Cracken.
Bel Iblis, après s’être caressé doucement sa barbe blanche, ajouta :
-Il est uniquement là pour superviser les préparatifs de départ. Moi, par contre, j’ai eu l’honneur d’être nommé pour diriger le Lutte Vaillante lors de l’affrontement contre les Impériaux.
Cracken regarda dans les yeux Solo puis Antilles avant de déclarer :
-Le Conseil veut que cette guerre soit menée par des hommes d’expérience, voilà pourquoi Garm et l’amiral Ackbar ont été mobilisés, ainsi que vous même général Solo. La Nouvelle République ne peut pas se permettre de se lancer dans une guerre longue et coûteuse si loin dans les Régions Inconnues.

Tout en écoutant la conversation d’une oreille discrète, Tel rejoignit les membres de son escadron qui continuaient de rire à gorges déployées.
-Dîtes donc les gars, cela vous dérangerait d’être un peu plus sérieux ! On va à la guerre là ! On ne va pas s’amuser, nos vies seront plus que jamais en danger, je vous le rappelle.
Ce fut Eljy qui répondit :
-Mais nous en sommes conscients, c’est bien pour cela que nous essayons de nous détendre.
Tel regarda avec circonspection son ami en faisant mine de le gronder :
-Ah oui, tu m’avais déjà dit cela la veille de ton examen de passage pour rentrer dans l’escadron. Résultat, je t’avais retrouvé en train de draguer des « filles de joie » dans les quartiers mal fréquentés de Ferlus.
-En parlant de cela, je me suis toujours demandé ce que vous-même vous faisiez là bas capitaine, dit Jeel d’un air taquin.
-Hein moi…euh…et bien je…
-Tenez, regardez, voilà nos « amis » ambassadeurs, coupa Kern.

En effet, Télik Guel et Dyk Men s’approchaient en marchant lentement et semblaient en grande discussion, même si Men paraissait très nerveux et mal à l’aise dans ses atours somptueux. D’ailleurs celui-ci s’arrêta au niveau du petit groupe formé par les généraux et lança dans son basic imparfait :
-Messieurs, je tiens à vous faire part d’une préoccupation qui soucie le représentant Guel et moi même.
-Nous vous écoutons, fit Bel Iblis d’une voix posée.
Men regarda pendant quelques secondes Guel avant de déclarer :
-Lorsque vous lancerez l’attaque sur Ferlus, nous craignons que Kariban n’exerce des représailles sur les populations Kotorns et Neylanaises. Nous pensons que les Impériaux chercheront à nous faire payer notre audace et comme votre armée sera mobilisée sur Ferlus, personne ne pourra venir en aide à nos concitoyens esseulés.
-Nous comprenons parfaitement et je peux vous assurer que les Impériaux auront d’autres chats à fouetter quand nous arriverons. Ils n’auront pas le temps de se venger sur vos populations pour la bonne et simple raison que si Kariban veut avoir une chance de gagner, il devra mobiliser toutes ses troupes, donc rappeler toutes celles qui se trouvent sur Kotorn ou sur Neylan.

Dyk Men ne parut pas convaincu, toutefois, il fit un pas de recul et continua de discuter avec Télik Guel, qui pour sa part, semblait étrangement plus calme.

*

Les pilotes des navettes de transports arrivèrent d’un pas pressé et grimpèrent immédiatement dans leurs vaisseaux, preuve que le départ était imminent.
-Eh !!Mais c’est une véritable réunion de star ici ! s’écria alors une voix.
Tout le monde se retourna pour voir accourir le capitaine Loran dont le sourire radieux et les yeux pétillants éclairaient le visage balafré.
-Quelles sont les nouvelles ? demanda Wedge aussitôt.
-Les escadrons Spectres et Rogues ont rejoint les autres unités dans les soutes des croiseurs de combat. Les équipages sont au grand complet, toutes les caisses de matériels et de ravitaillement ont été chargées à bord…autrement dit, nous sommes prêts à partir. Les vaisseaux n’attendent plus que leurs commandants.
-Bien, alors allons-y !

Ackbar, Bel Iblis, Antilles et Loran se dirigèrent vers une navette alors que Yan écoutait les dernières recommandations de Cracken. Puis, Solo s’approcha des membres de l’escadron Anges Noirs et fit :
-Si vous êtes prêts à partir, c’est maintenant.
Tel se contenta d’approuver d’un bref signe de tête. Suivant les autres membres de l’escadron, Solo arrêta Tel sur la rampe d’accès de la navette de transport :
-Au fait, dîtes moi pourquoi vous appelle t-on les Anges Noirs ?
Tel répondit sur un ton enjoué :
-Disons que c’est assez simple, nous volons comme les anges et nos chasseurs sont noirs. Ah et puis accessoirement, nous aimons bien nous envoyer en l’air aussi mais ça…on évite de le crier sur les toits !
-Et bien, préparez-vous à aller faire un petit tour en enfer quand la bataille débutera, conclu Solo en riant.

La rampe d’accès se referma derrière les deux hommes dans un bruit de coulissement métallique. Puis ses réacteurs se mirent en marche dans un bruit puissant. Enfin elle s’éleva majestueusement dans les airs, s’éloignant petit à petit de la plate forme d’atterrissage. Dans le vaisseau de transport, les membres de la délégation Ferlusienne purent admirer pour la dernière fois le somptueux paysage qu’offrait Coruscant, alors que ses milliers de buildings étaient baignés par un radieux soleil matinal.

Puis la navette rejoignit les autres et se dirigea vers l’imposante flotte armée que la Nouvelle République avait mobilisé et qui attendait en orbite basse. Il ne fallut qu’une heure de plus pour que cet impressionnant déploiement de force, symbole de la puissance de la Nouvelle République, ne saute dans l’hyperespace. Direction Ferlus…

*

Deux semaines plus tard…

Adam Kariban était en colère. Non pas parce que l’exploitation des richesses du système prenait du retard mais bel et bien parce que des mouvements de résistance naissaient sur les trois planètes. Le Moff voulait à tout prix éviter une guerre civile, ce qui l’obligeait à réagir rapidement. Fidèle à la doctrine de l’Empire, Kariban avait mis en place un système de répression particulièrement dissuasif, fait de tortures et d’humiliations sur les places publiques. Le message était clair, toute tentative de résistance armée aurait des conséquences très graves pour la population.

Kariban espérait ainsi mater toute rébellion mais surtout il comptait bien ne pas rencontrer d’obstacles qui auraient pu l’empêcher de mener à bien son plan dans les temps. S’il prenait du retard, les Moffs de Bastion ne le manqueraient pas, il en était certain. Kariban savait pertinemment que son absence de Bastion était à double tranchant. S’il réussissait, il deviendrait plus important que jamais et il pourrait ainsi se débarrasser de tous ces Moffs inutiles qui ne voyaient que par leur argent et leur confort. Mais son éloignement de la capitale Impériale avait aussi comme conséquence de laisser le champ libre à ces mêmes Moffs pour le décrédibiliser, le ridiculiser et œuvrer pour sa chute.

Ce qu’il fallait faire était donc évident, il devait rapporter des résultats concrets le plus vite possible. Voilà pourquoi Kariban ne supportait pas les obstacles. Il avait décidé de le faire comprendre aux dirigeants des différents peuples du système.

Le lieutenant Keevers entra avec respect dans ce qui servait de bureau à Kariban. Après avoir effectué le salut militaire, il se campa bien droit sur ses jambes et demanda :
-Vous m’avez demandé ?
-Oui, j’aimerais que vous me rendiez un petit service.
-Je ferais de mon mieux.
Kariban se leva et se servit un verre d’alcool fort avant de se retourner vers son lieutenant :
-Il est plus qu’urgent de dissuader la constitution de mouvements de rébellion qui pourraient entraver notre progression.
-Ca c’est sur, une rébellion à combattre suffit amplement, répondit le lieutenant en souriant.
Kariban le foudroya du regard et s’écria :
-Je me passerais de vos plaisanteries douteuses !
-Veuillez m’excuser.
Il y eut un silence puis le Moff continua :
-Pour cela, je souhaiterais que vous réunissiez les trois dirigeants des planètes et que vous leur fassiez comprendre que leur coopération est plus que souhaitable et qu’ils doivent le faire entendre à leur population.
-Mais…pourquoi moi ?
-D’abord parce que j’ai beaucoup d’autres choses à faire et ensuite parce qu’ils comprendront l’importance et l’urgence de la situation si c’est le responsable de la sécurité qui leur parle.
-Je vois.
-Pour compléter le tableau, je veux que vous organisiez cette réunion à bord d’un de nos destroyers, un de ceux qui sont en orbite géostationnaire autour de la planète. Je pense que cela les impressionnera et que cela leur permettra de réaliser quelle est notre véritable puissance.
-A vos ordres ! Autre chose ?
-Oui…Avons nous des nouvelles des renforts que j’avais demandé ?
-Ils ne sont pas encore arrivés.
-J’espère que les Moffs de Bastion me les ont envoyés, sinon…
Le lieutenant attendit que le Moff finisse sa phrase, mais ce ne fut pas le cas. Kariban sembla réfléchir puis s’exclama :
-Vous pouvez disposer.
Le lieutenant s’exécuta en sortant rapidement du bureau. Il referma la porte derrière lui, laissant Adam Kariban à ses interrogations et à ses rêves de grandeur.

*

A bord du Joie de Vivre, il régnait une bonne ambiance même si certains commençaient à trouver le temps long. Disposés autour d’une table de la cantine du majestueux croiseur Mon Calamarien, Eljy, Jeel et Zook discutaient avec Corran Horn et Garik Loran. Celui ci but une gorgée de café avant de s’exclamer :
-Nous allons bientôt arriver en vue de Ferlus !
-Pas trop tôt, je commence à m’ennuyer dans ce vaisseau, répondit Zook en passant ses deux mains derrière sa tête et en basculant légèrement sa chaise en arrière.
-Pourtant, je t’ai vu beaucoup à la table de Dejarik, fit Corran en se grattant la barbe.
-C’est vrai que c’est un jeu qui me plaît bien mais…
-Mais quoi ?
-Ben…je perds tout le temps.
Eljy et Jeel ne purent s’empêcher de rire devant la mine renfrognée de Zook qui râla :
-Bah j’aimerais vous y voir vous, c’est un jeu tout nouveau pour moi.
-Ne t’inquiètes pas, il faut dire que tu as joué contre des types qui adorent le Dejarik, alors forcément…le rassura Corran.
-Je suis bien meilleur au pilotage, ça il n’y a pas de problème !
-J’espère que tu pourras nous le montrer mais prépares-toi à un sacré combat. Cette bataille sera plus intense et plus dangereuse que toutes celles que tu as déjà vécu. Les Impériaux ne lâcheront rien, surtout si leur présence dans votre système revêt une importance cruciale pour eux.
-J’en ai conscience. D’ailleurs, tout l’escadron en a conscience. Mais nous nous devons de faire cela pour notre planète.
Garik sourit puis dit :
-Alors buvons à cette belle détermination.
Il se retourna vers un des cuisiniers et cria :
-Cuisinier, cinq cafés… et pas de la lavasse hein, un truc qui nous mette d’aplomb ! Ah et puis mettez donc aussi des parts de gâteau, on va avoir besoin de force.
Corran demanda alors :
-Au fait, ou est le capitaine Hoke ?
Zook s’autorisa un petit sourire :
-Il donne du fil à retordre au commandant Antilles.

*

Tel envoya son chasseur dans un périlleux looping pour se débarrasser de son poursuivant, qui effectua une habile manœuvre pour se maintenir à sa hauteur. Tel essuya la sueur qui perlait sur son front puis fit une vrille acrobatique avant de faire pivoter son vaisseau violemment. Il se retrouva face à face avec le chasseur qui le suivait et ouvrit instantanément le feu. Mais habilement, son adversaire décrocha, minimisant ainsi les dégâts.
-Joli coup, capitaine Hoke, mais cela n’a pas été suffisant.
-Attendez que vous commettiez une erreur !
-Impossible je n’en commets jamais, répondit Wedge en riant.

Les deux chasseurs se lancèrent alors dans une furieuse « danse » mortelle ou la rapidité et la maîtrise étaient de mises. Cramponné à son joystick de commande, Tel faisait preuve d’une grande dextérité, évitant les tirs de Wedge, qui avec un flegme à toute épreuve, maniait son chasseur avec une aisance déconcertante.
Tel plongea brutalement et remonta, pensant surprendre Wedge ainsi. Mais le Corrélien était habitué à ces manœuvres et réagit avec promptitude, il obliqua la course de son vaisseau et se rabattit brutalement au dernier moment, coupant la route de Tel qui pensait s’en être sorti. Wedge ouvrit le feu, diminuant les boucliers de Tel qui poussa un juron avant de se dégager. Antilles tenta d’en finir en arrosant avec précision sa cible mais celle ci partit dans une figure dont il ne soupçonnait pas l’existence, le surprenant ainsi.
-Vous m’impressionnez capitaine mais cela ne sera pas suffisant.
-Je dois reconnaître que vous êtes un excellent pilote mais je n’ai pas encore dit mon dernier mot.
Wedge sourit légèrement avant de dire :
-Et bien, montrez moi ce dont vous êtes capable.
-A vos ordres mon commandant, répondit Tel en riant.

Le Ferlusien prit de la distance par rapport au chasseur de Wedge puis décrivit un arc de cercle, revenant ainsi vers son adversaire. Puis, Tel partit en piqué, passant en dessous du chasseur de Wedge qui fronça les sourcils. Soudain, Tel fit remonter son chasseur et décrivit un looping ahurissant qui le fit passer au dessus du Corrélien avant de se retrouver nez à nez avec son chasseur. Surpris de l’audacieuse manœuvre, le commandant de la Nouvelle République eut juste le temps d’orienter la puissance vers ses déflecteurs avant. En une fraction de seconde, le chasseur de Tel le frôla, tirant en même temps. Wedge vit ses boucliers s’affaiblir considérablement mais résister malgré tout.

Alors que Tel jubilait, Wedge se ressaisit et poussa les réacteurs de son vaisseau au maximum, il harcela de tirs Tel qui en évita la plupart. Mais ne parvenant pas à se dégager, le Ferlusien s’épuisa et Wedge put enfin le « verrouiller ».Anéantissant ses boucliers, Wedge tira encore quelques précises salves, ce qui fit exploser le vaisseau de son adversaire.

Celui ci poussa un nouveau juron de colère alors qu’il retirait son casque et qu’il reculait son siège électronique de l’appareil de simulation dans lequel il se trouvait. Wedge en fit de même et lança :
-Je vous ai eu capitaine !
-Oh oh, voyez vous ça ! Je me suis laissé abattre pour ne pas trop vous vexer après le coup quasi fatal que je vous ai porté.
-Tant qu’il n’est pas détruit, un chasseur ennemi représente toujours un danger mortel.
-Vos appareils de simulation prennent comme modèle vos Ailes X. A bord de mon chasseur, le combat aurait été tout autre et l’issue bien plus désagréable pour vous, commandant.
-Peut-être ou…peut-être pas ! Allez venez, allons rejoindre vos camarades à la cantine.

*

-Non je n’ai pas perdu, je l’ai laissé gagner, s’exclama pour la troisième fois Tel face aux taquineries d’Eljy.
-Tous ceux qui perdent disent cela, répondit le Ferlusien avec un air malicieux.
-Dis donc, tu veux ta solde à la fin du mois toi ?
Wedge ajouta :
-Ne soyez pas trop dur avec lui, vous avez là un excellent capitaine. C’est un des meilleurs éléments que j’ai affronté en simulation.
-Eh ! Et moi alors ? s’écria Corran
-Mais, tu as toujours refusé de m’affronter en simulation prétextant que tu me ridiculiserais.
-Comme quoi, je suis respectueux de votre image de marque, fit Corran sur un ton faussement sérieux.

A ce moment là, Télik Guel et Dyk Men s’approchèrent de la table ou se trouvait le petit groupe. Ils étaient peu apparus durant le voyage, refusant d’ailleurs la proposition d’être à bord d’un chasseur lorsque la bataille débuterait. Pourtant, Guel était un Neylanais et tous les Neylanais savaient piloter. C’était dans leur nature. Voilà pourquoi Jeel fit :
-Alors représentant Guel, vous venez nous annoncer que vous avez changé d’avis à propos de votre participation à la bataille.
-Pas du tout, je venais juste m’assurer que tu savais ce que tu faisais Jeel.
Cette soudaine familiarité entre Jeel et Télik surprit la plupart des personnes présentes autour de la table, sauf Tel qui resta impassible, attendant visiblement la suite des évènements.
-Bien sûr que je sais ce que je fais, je suis déterminé à sauver ma planète, rétorqua Jeel.
-Mais de quelle planète parles-tu ? De celle où tu vis ou de celle de tes origines ?
Soudain, Tel se leva de son siège et s’écria :
-Cela suffit représentant Guel, arrêtez vous là !
Guel regarda dans les yeux Tel avant de dire d’une voix froide :
-Pourquoi m’arrêterais-je ? Tout le monde a le droit de savoir la vérité à propos de Jeel Mayn. Dis leur Jeel, dis leur d’où tu viens ! Allez sois honnête. N’ais pas honte de tes glorieuses origines.
Jeel vit que tous les yeux étaient braqués sur lui, alors il fit d’une voix faible :
-Je suis un…Neylanais.
-Quoi ?s’étonna aussitôt Zook en écarquillant les yeux de stupeur
-Attends, tu veux dire qu’à l’origine, tu es un de ces pirates qui nous pourrit la vie ? renchérit Eljy qui était sous le coup de la surprise.
-Il l’était, intervint aussitôt Tel.
-Ah parce que vous étiez au courant capitaine ! remarqua Kern.
-En effet, il me l’a dit lorsqu’il a intégré l’escadron. Jeel est effectivement né sur Neylan et a été formé aux « arts » de la piraterie. Dès son plus jeune âge, il a appris à voler…dans les deux sens du terme. Mais il ne supportait pas de devoir piller d’autres personnes, ce n’était pas dans sa nature, il est différent des autres Neylanais. Alors un jour, il a fui sa planète à bord d’un vaisseau et s’est réfugié sur Ferlus. Là, il a postulé pour la seule véritable chose qu’il savait faire honnêtement, piloter ! Je l’ai pris car il a des dons exceptionnels pour le pilotage et j’ai pensé qu’il avait le droit de s’intégrer à la population Ferlusienne. Ce qu’il a parfaitement réussi à faire. Il nous a tous prouvé que c’était un homme intègre, qui servait les intérêts de Ferlus. Il a plus que jamais le droit d’être parmi nous et de combattre à nos côtés.
-Mais pourquoi ne nous avoir jamais dit la vérité sur tes origines ? s’interrogea Zook en regardant Jeel
-Je pensais que vous ne voudriez pas de moi, surtout depuis que la guerre a officiellement éclaté entre Neylan et Ferlus. Mais j’ai choisi ma véritable planète et mon choix c’est porté sur Ferlus.
-Le capitaine a raison, tu as souvent prouvé ta valeur et ta détermination, tu es plus que jamais un des nôtres, fit Kern en tapant amicalement dans le dos son ami.
-Et puis entre nous, il vaut mieux être un Ferlusien qu’un Neylanais, fit Eljy à voix basse.
Télik Guel s’étonna alors :
-Et bien, ravi que ta nouvelle vie te plaise et que tes amis te fassent confiance malgré tes mensonges mais sache une chose, ta trahison t’a définitivement exclu du peuple Neylanais et de ses valeurs. Tu n’es plus digne de fouler le sol de Neylan. Sache le, en agissant comme tu l’as fait, tu t’es condamné à l’exile !
-Je m’en remettrais, répondit Jeel en foudroyant du regard son interlocuteur provocateur.

Alors que l’atmosphère devenait électrique, un lieutenant entra précipitamment dans la cantine et réclama le silence. Quand le brouhaha des pilotes cessa enfin, il cria d’une voix forte :
-Nous allons bientôt sortir de l’hyperespace, Ferlus est en vue. Préparez vous !
Une certaine agitation s’empara aussitôt de la salle et l’intensité dramatique, symbole de l’imminence du conflit, monta d’un cran. Garik Loran regarda alors ses amis et se contenta de déclarer :
-Et bien…la bataille est imminente…
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