La Terreur Sans Nom (The High Republic Adventures – The Nameless Terror #01 à 04), de George Mann et Eduardo Mello
Lorsque le vaisseau d’un groupe d’Explorateurs, contenant à son bord quelques Jedi, s’écrase sur une planète inconnue suite à un crash volontaire provoqué par un vaisseau de la Voie de la Main Ouverte, le situation est grave. Mais elle va très vite empirer car, dans le vaisseau ennemi, une créature a survécu, une créature affamée et qui risque de devenir très vite le fléau des utilisateurs de la Force et des adeptes de la Voie. Car cette Terreur Sans Nom ne fait pas d’exception, et il se pourrait bien qu’elle ne soit pas seule…
A l’image de la précédent Phase, la série
La Haute République – Les Aventures de la Phase 2 a droit à sa mini-série spin-off tout public en 4 numéros, au titre évocateur :
La Terreur Sans Nom. Sauf que. Tout public, vous vous souvenez ? Je ne vais pas arrêter de le répéter.
Car assez vite se dessine un synopsis et une intrigue très proche des films de la saga
Aliens. Un vaisseau s’écrase sur une planète inconnue, et les survivants vont être confrontés à une créature qui n’a qu’un objectif : tous les éliminer. Sur le papier, c’est prometteur mais, hélas, c’est tout public, donc malheureusement, il ne va y avoir que très très peu de morts, le plus souvent hors-écran, mais sans aucune blessure ou trace de sang apparente. C’est désespérant. A aucun moment, on ne ressent une forme de crainte, il y a toujours de l’humour, c’est lumineux, c’est coloré. C’est tout public. Alors il y a bien quelques pics de réussite, comme ce qui arrive à Sula Badani, c’est très impressionnant et il y a un réel effet dramatique. Mais dans toute la mini-série, le scénariste George Mann va peiner à réellement rendre les Sans-Noms impressionnant. Normalement, pour ce qu’on en a vu, leur effet paralyse totalement les Jedi, pendant plusieurs minutes, et ils ont du mal à récupérer lorsque l’assaut s’achève. Et là… on dirait qu’ils ont des vertiges, oui, mais l’effet ne semble pas aussi handicapant. C’est dommage.
Et puisqu’on parle des Sans-Noms, voilà bien un problème de la Phase 2. Je parlais tout à l’heure dans ma critique de
Cataclysme de la décision incompréhensible de Yoda les concernant… mais manifestement d’autres Jedi n’ont pas eu les mêmes problèmes de logique que lui, et donc Ty Yorrick connaît l’existence de ces créatures, puisque, alors Padawan, le Maître de son Maître en a affronté une et a survécu, des événements qu’il a évidemment narré à son futur Padawan qui, à son tour, les aura racontés à Ty qui nous narre cette histoire à son tour… Et du coup, on se demande ce que savent vraiment les Jedi de ces redoutables créatures.
Si le scénario échoue à instaurer une ambiance horrifique, ce ne sont pas les dessins qui vont remédier à cela. En effet, si le trait d’Eduardo Mello n’a rien de déshonorant et qu’on en reprendrait volontiers pour une mini-série complète, si la couverture du tome est une belle réussite, le fait est que l’ensemble paraît trop propre, trop coloré, presque trop joyeux. Aucune blessure, aucun jeu de lumière, aucun effet de dynamisme particulier sur les dessins, aucun jeu sur les ombres avec le Sans-Nom, tout juste une construction réussie sur une planche dévoilant une partie du destin de Sula Badani. C’est assez dramatique de voir une telle erreur de casting.
En conclusion donc, une mini-série pas inintéressante mais qui loupe tout simplement le coche, tout simplement parce qu’elle n’aurait pas du être une mini tout public mais bien un titre adulte Marvel qui aurait pu jouer à fond la carte de l’horreur, du huis-clos, avec des effets sur les lumières, une véritable montée en tension sur la présence du Sans-Nom. C’est tellement dommage !
Note : 60 %