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Bonjour à tous et à toutes.
Cette nouvelle commence en l’an 3643 avant la Bataille de Yavin (soit au même moment que le jeu Star Wars : The Old Republic) et se propose de romancer les origines du personnage de l’Inquisiteur Sith (qui pour l'occasion reprend les traits d'un de mes personnages à SWTOR). Ces origines ne sont qu'évoquées durant la phase de didacticiel et m'ont paru être un terreau intéressant à explorer. Je me suis contraint à ne réutiliser aucun personnage ou élément scénaristique du jeu (je ne fais donc pas référence au véritable héritage de l'Inquisiteur).
Notre histoire commence donc sur un monde inconnu aux confins de l’Empire Sith et ce, un peu avant les évènements de Star Wars : The Old Republic…
L’esprit focalisé sur la traque qu’il menait, Reknos se concentrait sur les traces de la Tuk’ata, à peine visibles sur le sol rocailleux. Cela faisait déjà deux jours que l’animal avait attaqué les bêtes de trait de son village pour emporter l’un des jeunes de l’année. Deux autres bêtes avaient du être abattues à cause de leurs blessures.
« C’est une matriarche Tuk’ata, avait déclaré l’ancien du village. Elle met au défi notre Champion. Il doit la défier seul à seul », avait-il conclut en pointant son regard dans celui de Reknos.
La traque avait donc débuté. Non pas parce que ce vieux sorcier faisait semblant d’avoir une vision pour l’éloigner – Reknos n’était pas dupe de ses tours de passe-passe – mais parce que les habitants du village étaient sous sa protection et qu’ils attendaient de lui qu’il agisse.
Il ne lui avait fallu que quelques heures pour découvrir le cadavre à demi-dévoré de l’infortunée proie. S’en était suivi un impitoyable jeu de cache-cache où la ruse de la matriarche s’opposait à la puissance et à la détermination de Reknos. Habitué au climat aride de la région, sa peau couleur de vin, marque de son ascendance Sith, ne ressentait pas la morsure du soleil tandis que sa puissante carrure lui offrait l’endurance nécessaire pour affronter le prédateur sur son propre terrain.
La traque touchait maintenant à sa fin : la Tuk’ata finissait par ressentir la fatigue et avait ralenti son allure. À en croire la piste qu’elle avait laissée, il la trouverait bientôt affalée dans quelque recoin, tentant vainement de reprendre des forces pour un dernier sursaut. Reknos savait qu’il n’en était rien. Le prédateur lui tendait une embuscade non loin d’ici.
Déterminé à répondre au défi, le Sith s’arrêta un instant pour prendre une gorgée d’eau. Prenant de longues inspirations, il releva la capuche qui protégeait ses yeux du soleil. Seule fantaisie qu’il se permettait, des bijoux en or sur son nez et ses oreilles marquaient son rang de Champion du village.
Il cherchait du regard l’endroit le plus propice au guet-apens qui l’attendait. Un éboulis à environ trois cent mètres sur sa gauche offrait le plus de possibilités. Il assura sa sagaie dans sa main et se remit en route à bonne allure. Il ne voulait pas que la matriarche soupçonne qu’il avait éventé le piège après-tout.
Plutôt que de chercher à frapper de suite avec son arme il protégea son visage avec son bras gauche et bondit à la rencontre de la charge de la bête. Le choc fut violent et manqua de le déstabiliser mais sa force réussit à dévier l’attaque, projetant la matriarche au sol.
Ignorant les blessures causées par les griffes acérées de son adversaire, le Sith brandit sa lance et évita aisément l’attaque suivante. À deux mains, il porta un puissant coup vers la Tuk’ata mais ce fut au tour de celle-ci d’esquiver.
Le combat continua ainsi pendant ce qui sembla une éternité, chacun des deux opposants esquivant l’autre comme si il savait à l’avance où celui-ci comptait porter son attaque. Reknos sentait la rage monter en lui : élever des animaux de trait drainait les maigres ressources de sa petite communauté, aussi les jeunes étaient-ils un bien extrêmement précieux. Presque aussi précieux qu’une source d’eau pure. La Tuk’ata n’avait pas attaqué leur troupeau pour nourrir les siens mais pour tuer. La matriarche, le corps lacéré en mains endroits par les griffes de ses congénères bandait ses muscles avant sa prochaine attaque. Le Sith sentait que les prochaines secondes seraient décisives : l’animal souhaitait montrer une dernière fois avant de mourir qu’il était le plus grand prédateur de cette planète.
Le second plus grand prédateur, rectifia Reknos dans son esprit tandis qu’il portait une fois de plus un coup dans le vide. Il ne se retourna pas assez rapidement et put à peine parer la contre-attaque. Il brandit son arme pour porter le coup fatal mais là encore, il ne fut pas assez rapide et sentit les griffes de la Tuk’ata labourer son visage. Hurlant de douleur et de colère, il abattit sa sagaie de toutes ses forces et terrassa enfin son adversaire.
La bête se débattit dans son agonie et son poids entraîna Reknos au sol. Serrant des dents sous l’effort, il repoussa la carcasse inerte et se releva péniblement.
Le Sith resta immobile un long moment, aspirant l’air à pleins poumons, chaque battement de son cœur faisant remonter petit à petit la douleur de ses blessures. Non content de savourer sa victoire, il se remémorait chaque instant de la traque : les brûlures du soleil, la fatigue dans ses jambes après cette longue course, la soif qui le tenaillait… En cet instant, il était plus que victorieux : il était vivant.
Son village se trouvait dans une cuvette naturelle qui protégeait les maigres cultures des terribles tempêtes de sable de la région. Cette situation en faisait aussi une position facilement défendable, pour peu que l’on tienne les quelques cols praticables comme celui qu’il empruntait actuellement. Si on pouvait l’appeler un col, car l’endroit tenait plus de l’éboulis que d’une piste fréquentée.
S’arrêtant un instant pour reprendre son souffle, Reknos leva les yeux et aperçut les colonnes de fumée. Ce n’étaient pas les fines volutes de fumée blanche provenant de chaque hutte au moment de la préparation du premier repas de la journée ; non, il s’agissait des piliers massifs, boursouflés et changeants au gré des vents d’une épaisse fumée noire. Des cris indistincts parvinrent aux oreilles du Sith.
Comprenant la situation, Reknos laissa tomber la carcasse au sol et partit en courant vers la crête. Ignorant la fatigue de ses muscles, il parvint au sommet du col. De là, il avait une vue d’ensemble de la danse macabre qui se jouait en contrebas.
Son pire cauchemar s’était réalisé : son village, sa charge, était attaqué. Un groupe compact de villageois gardé par des hommes en armes lui apprit qu’il s’agissait certainement d’esclavagistes. Pourtant, le reste des assaillants ne semblait guère pressé de faire des prisonniers et incendiait, pillait, assassinait sans vergogne tout ce qui se présentait à eux.
S’abandonnant à la rage qui montait en lui, Reknos empoigna sa sagaie et dévala la pente à toute vitesse. Tout occupés à leur œuvre de destruction, les esclavagistes n’avaient pas pris la peine de garder toutes les approches du village. L’arrivée du Champion du village, mis hors de lui par leurs actions, fut une surprise complète pour eux.
Le premier assaillant mourut le cœur transpercé. Le second eut à peine le temps de voir le Sith fondre sur lui et lui trancher la gorge. Un troisième eut le visage aspergé du sang de son compagnon d’infortune. Le cri qu’il poussa avant d’être massacré à son tour donna l’alarme dans le groupe.
Et au milieu, une ombre écarlate semait la mort parmi les esclavagistes. Après avoir expédié sa sagaie dans la gorge d’un humanoïde cornu, Reknos s’était armé avec la vibrolame d’un des attaquants. Maniant l’arme de main de maître, il taillait sa route et se frayait un chemin vers le groupe de prisonniers.
Comprenant qu’ils venaient de passer du statut de chasseur à celui de proies, les esclavagistes tentaient de se ressaisir et de barrer le passage à la furie qui descendait sur eux. Rien n’y fit : tous ceux qui se mettaient en travers de son chemin périssaient inéluctablement.
Quelques blasters furent alors dégainés mais Reknos fut plus rapide et esquiva les tirs d’une roulade. Il profita d’une volute de fumée noire pour se dérober aux regards de ses adversaires et chercher un nouveau chemin vers son but.
Usant de ce bref instant de répit, le Sith chercha à s’orienter, les flammes et la fumée transformant ce lieu si familier en une caricature impie de ce qu’il chérissait. Il reconnut pourtant sans peine la hutte qui se dressait devant lui. Il avait posé lui-même chacune de ses poutres et Nyssa avait enduit le toit de poix. Même en proie aux flammes, il distinguait le métier à tisser auquel son épouse consacrait son temps ainsi que les jouets de ses fils éparpillés à même le sol. Aucune trace d’eux.
La rage qu’il avait ressentie en découvrant l’attaque était toujours présente mais un autre sentiment vint s’y ajouter. Quelque chose qu’il avait ressenti une fraction de seconde avant que les griffes de la matriarche Tuk’ata s’abattent sur son visage. La peur. Peur d’arriver trop tard, peur de perdre tout ce qu’il avait construit et défendu durant toutes ces années. Cette peur se transforma en colère. Quoi qu’il advienne, seul le sang des esclavagistes pourrait le calmer désormais.
Reknos reprit sa progression au pas de course. Désorienté par la fumée et le chaos omniprésent, il cherchait un point de repère. Où étaient les prisonniers ? Certainement en train d’être conduits vers le moyen de transport qui avait amené les assaillants jusqu’ici, raisonna-t-il. Il s’élança alors en direction des limites du village. Cette fois, il bondissait de couvert en couvert, prenant garde à ne pas se faire repérer par les derniers groupes de pillards encore concentrés sur leur funeste tâche.
Le village n’était pas grand, aussi le Sith arriva-t-il rapidement devant ce qui était encore hier un silo à grains. Aujourd’hui il ne restait qu’un amas calciné de bois. Contournant les ruines, il aperçut enfin son but : une quinzaine de villageois sous bonne garde ainsi que sa famille parmi eux.
Certain de ne pas avoir été repéré, Reknos fonça vers les gardes. Il couvrit la distance en un éclair et brandit son arme pour assener un coup fatal. Une sensation presque étrangère pour lui s’imposa dans son esprit. Il l’avait déjà ressentie lors de son duel contre la Tuk’ata : un danger imminent. Ses mains hésitèrent l’espace d’un instant. Reknos se ressaisit mais trop tard : il entendit une voix hurler :
« Maintenant les gars ! »
À partir de cet instant, tout se déroula comme au ralenti : le Sith abattit son arme, décapitant le garde devant lui et se retourna pour faire face. Une dizaine d’hommes et d’humanoïdes armés l’encerclaient. Des tirs de blasters paralysants convergeaient vers lui de toutes parts. Reknos reprit sa danse mortelle, virevoltant au milieu des pillards, esquivant leurs coups, frappant comme un démon.
Mais les ennemis étaient trop nombreux, leurs tirs nourris gagnaient en précision et l’inévitable finit par se produire.
Reknos sentit sa jambe droite s’affaisser sous lui. Déséquilibré, il lutta pour rester debout mais un violent coup de crosse dans le dos acheva de le mettre à terre. Il roula sur lui-même pour échapper à ses assaillants mais il était à leur merci : une pluie de coups s’abattit sur lui.
« N’oubliez pas : je le veux vivant ! Les arènes de Ziost nous en donneront un bon prix ! » ordonna la même voix qui avait refermé le piège sur le Sith.
Les efforts de Reknos pour se libérer n’eurent aucun succès. Épuisé, son corps engourdi par les décharges de blasters paralysants, les membres maintenus fermement au sol par les esclavagistes, il était vaincu. Il ne pouvait qu’observer la mort dans l’âme les villageois être parqués dans les navettes qui les emmèneraient loin de leur village.
L’une des dernières familles à être enlevée était la sienne. Il observa, impuissant, les gardes les pousser vers l’écoutille du vaisseau. Il hurla de désespoir quand l’un de ses enfants réussit à échapper à la vigilance des gardes et prit la fuite, uniquement pour être abattu froidement dans le dos. Son épouse tomba à genoux en larmes, serrant contre elle son dernier enfant.
L’un des esclavagistes qui gardaient Reknos, remarqua l’angoisse qui transperçait son prisonnier et en compris la raison.
« Regardes-bien ce qu’on leur fait nous à ceux qui braillent trop », annonça-t-il.
Il brandit son arme et tira. La femme et le dernier enfant de Reknos s’effondrèrent, morts.
La haine pure qui se déversait à flots dans l’esprit du Sith le rendit sourd aux rires du meurtrier. Ses yeux ne voyaient plus que ces quelques instants où les trois vies qui comptaient le plus pour lui avaient été fauchées. Il ne s’entendit pas hurler pas plus qu’il ne se vit projeter ses gardiens au loin et les faire périr par le flot d’éclairs qui, nourri par sa haine, se déversait de ses mains.
Reknos continua son attaque bien après que ses victimes aient décédé, les éclairs carbonisant chairs et vêtements, gommant les traits des victimes jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des tas de centres informes que les prochaines tempêtes disperseraient.
Aveuglé par sa haine, le Sith ne vit pas venir le coup de crosse qui l’assomma.
Il était allongé dans une cellule sombre, enchaîné au mur le plus proche. Les barreaux émettaient un léger bourdonnement, trahissant la présence d’un champ de force. Au-delà, la coursive mal éclairée laissait entrevoir d’autres cellules d’où s’échappaient pleurs et gémissements de douleur.
Une quinte de toux proche de lui arracha le Sith à sa contemplation. Il se retourna et découvrit qu’il n’était pas le seul occupant de sa cellule. Un vieillard aux vêtements déchirés et le visage en sang était son seul compagnon. Reknos ne reconnut l’ancien de son village qu’au collier de dents qu’il portait ainsi qu’aux tatouages sur ses mains ridées.
« Alors te voilà réveillé, Reknos, articula péniblement le vieillard.
– Oui, répondit-il laconiquement.
– Ta défaite te pèse à ce que je vois. N’aies crainte : c’était écrit. Mes visions me l’avaient annoncé : tu quitterais le village pour ne retrouver que mort et destruction. Oui, je l’avais vu dans mon esprit. »
Reknos ne répondit pas à ces paroles mais se contenta de serrer les poings. Ignorant la réaction de l’ancien Champion du village, le regard fixé sur la coursive, le vieillard continua son monologue.
« Oui, j’aurais pu te prévenir. Tu penses certainement que j’ai manqué à mon devoir mais je te dis que là encore, j’obéissais à une Loi bien supérieure à la tienne, Seigneur Reknos », expliqua-t-il.
« Car je te l’affirme : mes visions sont sans appel ! L’Empire Sith peut retrouver sa gloire passée, il peut devenir éternel ! Songes à cela un instant : un Empire plus puissant que jamais, aux dimensions galactiques, la République honnie balayée une fois pour toutes. Et à la tête de cet Empire, des Sith au sang pur. Pas ces parvenus d’humains ou ces misérables sang-mêlé, non : des Sith tels que toi Reknos. Car oui : tu incarnes l’Avenir des Sith et cet avenir imposait la perte de tout ce qui t’était cher. Maintenant, écoutes-moi : lorsqu’ils viendront évaluer notre valeur pour le marché aux esclaves, tu… »
Il ne finit pas sa phrase car sa gorge se contracta, piégée dans un étau invisible. Pris de panique, le vieillard cherchait à reprendre sa respiration quand son regard croisa celui de Reknos.
Resté muet durant tout le monologue, Reknos avait fini par laisser éclater sa rage. Comme lorsqu’il avait châtié les meurtriers de sa famille, il ne comprenait pas d’où lui venait ce pouvoir ; tout au plus lui suffisait-il de savoir qu’il l’avait et qu’imaginer ce vieux sorcier agoniser devant ses yeux venait de déclencher ces convulsions.
Reknos se rapprocha de la cible de sa colère et desserra quelque peu son étau. Il déclara d’un ton glacial :
« Écoutes moi bien, vieux shyrrack. À cause de tes fichues visions notre village est en ruines, ses habitants morts ou vendus comme esclaves. À cause de toi, ma famille a été assassinée sous mes yeux. Alors laisses-moi te dire que tu peux garder pour toi tes illusions de grandeur. »
Rassemblant ses forces, l’autre lui répondit, haletant à chaque mot :
« Mais Reknos… la Force ! … Ton héritage ! … Tu ne peux pas… Tu as la Force !, sa voix se faisait plaintive.
– Tu… peux pas… ignorer… es… Seigneur… Sith. Te faire perdre tout… contacté… pillards… seul moyen de… réveiller ton pouvoir. Crois-moi… plus important que…
– Traître ! Ce pouvoir est plus important que Nyssa ou mes enfants ? hurla Reknos. J’ai écrasé des vers qui valaient mieux que toi ! Meurs ! »
La dernière sortie de Reknos eut un effet immédiat : le vieillard eut un spasme encore plus violent que les autres et s’écroula, mort, tandis que du sang coulait de tous les orifices de son visage.
Le Sith resta prostré, abattu par l’énormité de la trahison du sorcier. La douleur des blessures infligées par la matriarche Tuk’ata n’atteignait même plus son cerveau. Pleurant sa famille, il ne vit pas le garde qui vint faire sa ronde et repartit en courant après avoir découvert le cadavre dans sa cellule. Il ne reprit contact avec le monde extérieur que lorsque le poing du chef des esclavagistes s’abattit sur son visage.
Le goût du sang dans la bouche, il écouta sans mot dire cet homme ventripotent, habillé avec force mauvais goût et à la voix faussement mielleuse.
« Je devrais te tuer, sale chutta ! Ce vieillard n’aurait peut-être pas donné un bon prix mais il était ma propriété ! Et pour tous ceux de mes gars que tu as tués ou mutilés là-bas, je devrais te faire souffrir, te donner en exemple pour que les autres sachent ce qu’il en coûte de me résister. Mais tu devrais être content : puisque tu es sensible à la Force, je suis obligé de respecter la Loi Impériale et de t’envoyer à l’Académie Sith de Korriban. Petit veinard, hein ? T’inquiètes pas, je sais ce qui leur arrive là-bas aux anciens esclaves : quand tu périras dans la tombe d’un Seigneur Sith ou que tes petits camarades ou même ton futur Maître te poignarderont dans le dos, tu regretteras de ne pas m’avoir imploré de te délivrer de ce monde cruel. Peut-être que je peux, remarque. Ça te dirait d’en finir maintenant ? »
Reknos soutint le regard de l’autre un long moment. L’esclavagiste finit par détourner la tête, dépité et quitta la cellule, non sans avoir décoché quelques coups de pieds au ventre de Reknos.
Laissé seul à ses pensées, le Sith repassait en boucle dans sa tête le discours de l’esclavagiste. Ainsi il pouvait bien manier la Force comme le sorcier le lui avait révélé. Et il ne serait pas vendu comme esclave. Les idées s’additionnaient les unes aux autres dans son esprit et l’aidaient à oublier son chagrin et la douleur de ses blessures. Petit à petit, ces idées formèrent une ébauche de plan. Il y avait encore de nombreuses inconnues, sans parler des dangers inhérents à être un apprenti Sith. Reknos savait par ouï-dire que cette Académie était plus dangereuse que la tanière d’une meute de Tuk’ata affamés.
Sa future situation n’en était pas moins une opportunité à saisir : un Sith formé à l’Académie, Seigneur ou non, possédait un pouvoir important et avait accès à nombre des moyens offerts par l’Empire. Pouvoir et moyens qu’un individu déterminé pouvait utiliser pour se venger par exemple.
« Oui, songea Reknos, la Force me libèrera. »
Au même instant, le vaisseau sortit de l’hyperespace en orbite de Korriban…
Tiré des chroniques de Darth Imperius