Bonsoir à tous, comment ça va ?
Allez, c'est l'heure de la suite qui vous promet une sacrée immersion à l'intérieur même de l'administration de la République sous l'ère Pius Dea
! Et pas n'importe laquelle : Les Forces de Sécurité de Coruscant
!
Bonne lecture !
Le lendemain matin, Siège des Forces de Sécurité de CoruscantLe sergent Narn Shetu salua les sentinelles qui gardaient l’entrée principale du bâtiment imposant abritant le siège des FSC, les Forces de Sécurité de Coruscant. Il valida son badge d’accès au portique, passa le scanner rétinien et le droïde fonctionnaire qui lui faisait face, déclama d’une voix sans émotion :
- Narn Shetu, matricule A7-DC. Entrée autorisée. Bienvenue et bonne journée.
Le sous officier humain grogna tas de ferraille entre ses dents avant de soulever son sac long contenant son uniforme qu’il portait contre le flanc. Il entra dans le hall qui n’était pas encore ouvert au public en cette matinée précoce.
Il salua ses collègues à la volée, et s’enquit de ceux qu’il appréciait le mieux. C’est-à-dire, ceux qui n’avaient aucun rapport avec les Disciples de Hapos ou ces damnés Gardiens de la Pureté, qui avaient établi leurs quartiers ici, suite à un décret promulgué par le Chancelier Suprême, peu après la Lune Pourpre.
Il en voyait d’ailleurs deux, drapés dans cet uniforme gris sombre qui avait aidé à asseoir leur sinistre réputation. Leurs traits distants et leurs mâchoires aussi serrés que des pièges à nexus, ne les aidaient pas à s’attirer la sympathie des autres agents qui les évitaient soigneusement. Leur chef, le Colonel Hosan, avait exercé des pressions pour obtenir à ces hommes, les meilleurs bureaux et le meilleur matériel.
Ainsi, comme tant d’autres collègues, Narn fut rétrogradé au rez-de-chaussée où il dut se contenter d’un espace miteux où suintaient l’humidité et la vétusté d’un matériel qui datait de la Crise Alsakan et méritait d’être jeté dans une décharge.
Il croisa un collègue humain, plus massif que lui.
- Eh, sergent ! Lui fit-celui-ci.
- Bonjour, caporal Gumak.
- Votre famille est toujours en vacances sur Ixtlar ?
- C’est la saison idéale, cela ne peut que profiter aux enfants, répondit Narn qui prit un air enjoué.
Gumak prit un air ennuyé.
- J’aimerais poser un petit congé moi aussi. Je trouve l’atmosphère à Coruscant un peu trop étouffante.
Narn comprit le sous-entendu qu’il glissait malicieusement.
- Parlez-en au commandant, il saura se montrer compréhensif. Il faut savoir profiter d’un peu de sérénité hors de la capitale.
Le visage de Gumak s’illumina d’un sourire.
- Oui, je l’espère aussi. Bon, j’ai des tas de paperasse à remplir, à cause de ces deux accidents de circulation dans les couloirs aériens. Bonne journée, sergent.
- À vous aussi, caporal.
Il le dépassa et passa au vestiaire pour se changer. Puis il emprunta un corridor, jetant aux holocaméras actives qui saillaient du plafonds. Son bureau se situait au milieu du couloir, sur sa gauche.
Il valida le code d’accès et le battant s’ouvrit… pour laisser à découvert le chef des FSC qui attendait dans la pièce.
- Commandant Thindar, réagit-il avec étonnement.
- Ah sergent, vous voilà. J’ai à vous parler, installez-vous.
- Merci, monsieur.
Narn lissa son uniforme, pensant d’abord peut-être avoir affaire à une inspection de routine visant à l’évaluer dans son travail de fonctionnaire. Mais il comprit à l’air grave de son supérieur qu’il ne s’agissait pas d’une simple routine.
Il aurait peut-être à un rappel à l’ordre sur l’une des affaires qu’il traitait sur le coin de sa table de travail. Il s’assit à sa place, essayant de se détendre tout en allumant son ordinateur intégré dans le pupitre.
- Où en êtes-vous de l’affaire LD 45-7 ?
Narn fit une recherche rapide sur son ordinateur, y entrant les références dans le moteur de recherche local. Les données et les images s’affichèrent avec des mentions en aurebesh. Il s’agissait d’une affaire d’homicide perpétrée sur la voie publique à l’encontre d’un citoyen humain, soupçonné d’être un sympathisant anti-régime.
Deux Gardiens de la Pureté l’avaient matraqué à mort, l’accusant d’avoir distribué des tracts dénonçant l’action des suprémacistes. En toute impunité, devant les badauds. Ils avaient été formellement identifiés par quelques témoins courageux, malgré les risques. Mais ceux-ci se sont finalement rétractés et avaient refusé de confirmer l’identité des meurtriers au poste.
Les preuves mises sous scellé ne suffiraient pas à provoquer un jugement devant un tribunal classique. Les dés étaient pipés.
- Au point mort, lâcha-t-il avec fatalisme. Sans les témoignages, les preuves qu’on a pu rassembler ne serviront à rien, même face à un avocat de la défense débutant. Je reste pourtant persuadé que si un témoin clé parle, ce sera suffisant pour faire tomber ces deux ordures de Nek. Je vais demander un sursis au procureur. Et à part ça, je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre, mon commandant.
Après un silence pesant, Thindar se pencha enfin vers lui.
- Peut-être que c’est mieux ainsi, sergent.
- Pardon, que voulez-vous dire ?
Son supérieur resta muré dans un mutisme éloquent.
- Monsieur, il faut montrer à la population qu’il existe encore un semblant de justice dans cette République.
- Ce n’est plus la République que nous avons connu, plus jeunes.
Thindar s’écarta, l’air soucieux.
- Vous êtes un bon élément et je respecte tout comme vos collègues, que vous souhaitiez faire votre travail avec ce que vous pouvez. C’est pour ça que je vous apprécie. Mais c’est très dangereux par les temps qui courent, encore plus depuis la Lune Pourpre.
- Je sais ce qui s’est passé pendant la Lune Pourpre. Vous y étiez aussi, mon commandant.
- Alors vous savez comme moi, qu’il existe des gens qu’il ne faut pas contrarier. Ces deux Gardiens de la Pureté en font partie. Je sais que vous les avez convoqués ce matin pour faire avancer votre enquête. Contentez-vous de prendre leurs dépositions et classez cette affaire. Il est temps de passer à autre chose.
Narn savait que si son supérieur lui donnait cette instruction, il ne pourrait que protester pour la forme. Il était seul.
- Est-ce une demande ou un ordre, monsieur ?
- C’est un ordre, matricule A7-DC.
Narn écarta les mains de son ordinateur, dépité.
- Je classerai cette affaire, ce matin, monsieur.
- C’est ce que je voulais entendre. Bonne journée, Narn.
Il l’avait appelé par son prénom pour ajouter une touche moins formelle à cet entretien. Thindar n’était pas plus enchanté de la situation actuelle que lui. Après son départ, il enleva son képi pour s’aérer l’esprit. Il avait à cœur de bien terminer cette affaire et il était amer que ce ne soit pas finalement ce qu’il espérait.
Une collègue passa le voir.
- Sergent, deux Gardiens de la Pureté ont rendez-vous.
- Oui, faites-les entrer.
Il remit son képi et fronça les sourcils devant l’irruption des deux suprémacistes qui ne montraient aucun signe d’humilité en tant que suspects dans cette affaire. Et la comédie débuta, les visiteurs faisant preuve d’une hypocrisie écœurante à l’égard du policier aguerri. Ils insistèrent notamment sur le fait que la victime les aurait agressés et qu’ils n’avaient fait que réagir en état de légitime défense.
Bien évidemment, Narn n’en crut pas un mot d’après les témoignages recueillis qui narraient un meurtre absolument gratuit et barbare. Dans le but de semer simplement la terreur parmi les récalcitrants.
Le policier enregistra leurs dépositions sur son ordinateur. Il les téléchargea sur un datapad puis leur demanda leur signature digitale. Les deux suprémacistes ne masquèrent pas un rictus narquois pendant qu’ils s’acquittaient de cette dernière formalité, en posant leur pouce sur l’écran.
Narn conclut l’entretien d’un laconique :
- J’espère que je n’aurais pas à vous revoir.
Ils ne prononcèrent pas un mot en guise de réponse, aussi chaleureux que des droïdes sans conscience.
Narn respira mieux lorsqu’il fut libéré de leur présence. Il appela un robot archiviste à qui il confia le dossier entier LD 45-7. Comme Thindar le lui avait demandé pour son bien, l’affaire fut classée sans suite.
C’était l’acte d’un survivant, pas de celui qui était soucieux de justice. Cet uniforme qu’il portait, était souillé par ce déshonneur perpétuel. C’est pour cela qu’il acceptait d’aider ce qu’il restait de la résistance.
Maathra lui avait proposé la rédemption et il avait accepté. Il le devait bien à ces innocents qu’il avait vu mourir sous ses yeux, déchiquetés par les décharges de blaster. Des gens simples qui n’avaient aspiré à rien d’autre que plus de liberté et de reconnaissance.
Ils étaient morts pour cela.
Narn était resté dans les Forces de Sécurité, malgré les cauchemars qui le tenaillaient lors de ses nuits. Beaucoup de ses collègues avaient démissionné, écœurés par ce carnage et par les mensonges de la propagande officielle.
Il avait entendu dire que quelques-uns avaient fui vers l’Espace Hutt pour rejoindre les mutins de la Flotte du Noyau.
Il ne suivait pas régulièrement les informations mais beaucoup disaient que la guerre contre les kadijics devenait imminente. S’agissait-il d’une manœuvre politique du Chef d’État pour unifier la République contre des créatures méprisées pour leur cupidité ?
Pour le moment, Narn avait d’autres préoccupions plus immédiates. Comme celle d’aller prendre un caf bien corsé.
Tiens, ça lui changerait peut-être les idées.
Il se leva de sa chaise, quitta le bureau pour se diriger vers la cantina au premier étage. Il fut accueilli par le droide serveur auprès de qui il passa sa modeste commande, puis alla prendre place à une grande table au milieu de la pièce vide.
Il apprécia le silence, seulement troublé par les rouages mécaniques du droïde qui s’affaira à sa tâche. C’était si apaisant.
- Eh, Narn !
La voix cristalline d’une autre femme en uniforme derrière lui, le fit sursauter sur sa chaise. Sa casquette camouflait ses cheveux bruns coupés courts alors qu’elle le saluait d’un grand geste du bras lorsqu’il se tourna vers elle.
- Je peux ? Fit-elle en désignant la chaise en face de lui.
- Bien sûr, l’invita-t-il.
Elle lui sourit avant de s’installer à ses aises.
- Je t’offre un caf ? Proposa-t-elle.
- Déjà commandé.
À cet instant, le droïde vint les rejoindre.
- Voici votre commande, monsieur.
- Merci.
- Eh, la même chose, tas de ferraille ! S’exclama sa collègue.
- Oui, madame.
Elle attendit qu’il soit hors de portée de voix pour demander :
- Comment ça se passe, ta matinée ?
- J’en ai connu de meilleures, grogna-t-il après avoir avalé une gorgée.
- Des accidents de circulation ?
Il toussa pour étouffer un rire à la pensée de ce pauvre Gumak qui devait s’encombrer de feuilles de flimsi à rendre en plusieurs exemplaires pour une fichue violation de priorité dans un couloir aérien au beau milieu du quartier financier.
- J’ai mieux. Des Gardiens de la Pureté.
- Blast, jura-t-elle entre ses dents.
Le caf que lui apporta l’automate inexpressif, ne lui rendit pas son sourire.
- Ils ont provoqué un carambolage ?
La boutade le mit de meilleure humeur.
- Si seulement ce n’était que ça, Etsy.
- Raconte, l’encouragea-t-elle.
Il lui résuma les éléments essentiels de cette sinistre affaire d’homicide en lieu public qu’il venait de classer. Etsy arborait maintenant une mine sombre tandis que les traits de Narn demeuraient figés dans le marbre.
- Ces salopards se croient tout permis, cracha-t-elle avec dégoût.
- Parce que tout leur est permis, c’est ça la réalité.
Elle acquiesça.
- On est vraiment dans le poodoo.
- Ouais, appuya-t-il. Et ça ne va pas s’améliorer, surtout si ces rumeurs à propos des Hutt sont vraies.
- J’ai un cousin qui travaille sur un dépôt de la Marine sur Ord Wylan. Il m’a confirmé que c’était très sérieux.
- Attends, la guerre va vraiment éclater ?
Elle vida son caf, peu après lui.
- D’après lui, c’est pour bientôt.
- Je me demande comment les gens vont réagir.
- Ca se déroulera en périphérie, loin des regards indiscrets. À mon avis, les gens du Noyau n’en ont pas grand-chose à faire puisque cela ne les atteindra pas. Mieux, je pense qu’ils la soutiendront, ajouta-t-elle avec fatalisme. À cause de cette réputation de gangsters qui collent aux écailles de ces grosses limaces.
- On peut dire que les Hutt ont le don de se mettre à dos tout le monde… en faisant des affaires avec tout le monde.
Il se leva pour clore l’entretien.
- Bon, je vais trouver une autre affaire pour m’occuper jusqu’à la fin de la matinée.
- Tu as posé ton après-midi, je me rappelle, indiqua-t-elle.
- Je réglerai deux ou trois bricoles en passant. Faire le linge, le ménage. Tout ce qu’il y a de plus ennuyant, en fait.
- Je pourrai passer chez toi te donner un coup de main, fit-elle en minaudant.
Il ria, amusé.
- C’est gentil, Etsy. Mais je préfère me débrouiller seul.
- Comme tu veux, grand chef. À plus tard.
- À plus, Etsy.
Ayant pris congé, Narn se leva, laissant son gobelet aux bons soins du domestique. Il sentit le regard d’Etsy s’attarder sur ses épaules. Elle ressentait une affection particulière pour lui et pour sa part, il l’appréciait beaucoup.
Même s’il avait dû rejeter son subtil appel du pied.
Il verrouilla la porte de son bureau et s’affaira devant son ordinateur de travail. Il fit défiler les dossiers en cours de traitement et le logiciel lui proposa l’affaire numérotée AF 18-15. Il lit rapidement le résumé qui faisait allusion à une dégradation d’un landspeeder personnel, survenu dans un quartier avoisinant, trois jours auparavant.
La victime avait déposé plainte le lendemain, signalant une carrosserie rayée et des propulseurs arrachés. D’après les premiers éléments recueillis par une patrouille et consignés dans un procès verbal, aucun autre véhicule n’avait pas été touché.
C’était un acte ciblé, personnel.
Il s’éloigna de son écran, levant les yeux au plafonds pour soupirer. Allait-il vraiment se charger de cette enquête pour aboutir à la conclusion déprimante d’une banale querelle de voisinage ? Il mit de son côté ce dossier pour consulter les suivants.
Pour s’apercevoir qu’ils étaient à peine plus intéressants. Tant pis, il se rabattrait donc sur cette affaire AF 18-15.
Il était temps de se mettre au travail, mais avant ça, il lui restait quelques appels à passer, hors de tout cadre professionnel. Des appels qui flirtaient l’illégalité et qui lui vaudraient de sérieux problèmes si cela se savait.
Et dans une République aussi tyrannique régie par un culte radical, ce genre de problèmes pouvait prendre une ampleur mortelle.
Il saisit son comlink personnel, après avoir activé le brouillage. Il composa une fréquence sécurisée, protégée par un cryptage dernier cri, qu’il prenait soin d’ôter après chaque communication.
- Cryptage opérationnel, lui annonça une voix impersonnelle depuis son comlink.
Il mit en veille son ordinateur avant de commencer :
- Salun, tu me reçois ? Ici le Samaritain.
Il entendit un rire grave, haché par les parasites.
- Tiens, le Samaritain… ça faisait longtemps.
- Tu as du nouveau pour moi ? Demanda le policier.
Narn guetta la porte fiévreusement.
- Hmm, peut-être bien. Par contre la commission sera revue à la hausse.
- Je verrai si tu en vaux la peine, Salun. Que me proposes-tu ?
- Reste en attente, je t’envoie les images.
Moins de dix secondes plus tard, un hologramme d’un vaisseau de fret compact aux formes rudes flotta devant le visage de Narn.
- C’est fiable ?
- Ah oui, tu peux me croire. Un pur produit de la Corporation Technique Corellienne. Pas le plus moderne, mais c’est une valeur sûre, le Samaritain. Je m’y connais, j’ai longtemps travaillé sur les docks de Coronet.
- Il est prêt ?
- Il peut de suite faire un aller retour sur la Route Commerciale Perlemienne, du Noyau jusqu’à Ossus, mon pote.
Le policier réfléchit quelques instants.
- J’espère que tu dis vrai. Et pour ta commission ?
- Trente cinq pourcent.
- Hein ? S’indigna Narn. Ce n’est pas ce qui était convenu. On s’était entendu sur dix pourcent, fichu duro !
- J’ai pris de gros risques pour récupérer cette beauté, petit flicard. Depuis la Lune Pourpre, ces damnés fanatiques serrent la vis et les marges sont maigres. Je te fais une fleur, je te parlerai pas des coûts de remise en état, concernant les boucliers, le blindage, l’armement… enfin tout ça, c’est un peu technique. Je t’épargne les détails.
- Oh merci, bien, ironisa Narn. Pour la commission, je t’accorde jusqu’à quinze pourcent, pas plus. C’est la valeur de notre amitié.
Le duro s’esclaffa.
- Narn, tu sembles accorder si peu de valeur à notre amitié. C’est vraiment vexant de ta part, je m’attendais à mieux. Tu vois, j’y accorde bien plus de valeur. Comme disons… hmm, trente pourcent.
- Je n’accepterai pas un tel prix, Salun. Vingt pourcent.
- Avant la Lune Pourpre, peut-être. Mais les choses ont changé, il est dangereux d’attirer l’attention. Surtout pour un fonctionnaire comme toi, Narn.
- Serais-tu en train de me menacer, Salun ?
Le ton du sergent était empreint d’une teinte glaciale.
- Je t’expose les faits avec clarté.
- Alors soit, je vais t’avertir avec… clarté. Si tu me fais tomber, j’ai de quoi t’emporter dans ma chute, ne l’oublies pas. Vingt pourcent, c’est ma dernière offre.
- Vingt cinq pourcent et je m’engage à te rendre un service gratuit pour ta prochaine enquête, ajouta le duro.
- Tu ferais vraiment ça ? S’étonna le policier.
- J’accorde beaucoup de valeur à notre amitié. Marché conclu ?
- Marché conclu, envoie-moi le manifeste et je te fais le virement dans l’heure.
- À une prochaine fois, Samaritain.
Alors qu’il s’apprêtait à ranger son comlink, Etsy fit brusquement irruption dans son bureau. Leurs regards se croisèrent avant que la femme ne manifesta de la gêne.
- Désolée d’être entrée sans frapper.
- Pas de souci.
Narn s’aperçut trop tard qu’il n’avait pas éteint l’hologramme du cargo. Il fit disparaître l’image mais elle ne manqua pas de le remarquer.
- Tu parlais à quelqu’un ?
Sa voix ne variait pas d’un iota mais il frissonna en devinant le soupçon qui s’y était insidieusement glissé.
- Seulement un indic, quelqu’un qui me devait un service.
- Ah, d’accord.
Elle semblait indifférente mais s’agissait-il d’une feinte ? Narn n’était sûr de rien, à part de la frustration qui le gagnait. Par les étoiles, il était prêt à lui faire confiance mais il devait se méfier de tout le monde.
- Je voulais juste récupérer le dossier sur cette affaire de violence conjugales, tu l’as toujours ? Demanda-t-elle.
- Bien sûr, je l’ai gardée au frais.
Il ouvrit un tiroir et en retira un datapad qu’il lui tendit vivement. Avec une raideur inhabituelle visant à lui faire comprendre qu’il souhaitait être seul.
- Bon, je vais pouvoir résoudre cette affaire et envoyer le mari violent, cette ordure, dans une colonie pénitentiaire.
- Il doit le mériter, appuya-t-il.
- Allez, je te laisse. À demain, Narn.
Elle avait compris le message.
- À demain, Etsy.
Le remords de Narn s’exprimait pleinement alors que sa camarade le quittait. Sa femme et ses enfants, exilés sur Ixtlar lui manquaient et il se sentait seul, dans un monde hostile.
Il essuya la larme sur sa joue et serra de nouveau le comlink dans le poing. Il devait parler à Maathra. Mais dans son trouble du à l’irruption de Etsy, il commit une négligence lourde de conséquences.
Il omit de crypter la fréquence.
Voilà, j'espère que cela vous a plu
! Par contre, la dernière phrase... vous savez ce qu'on dit : petites causes grands effets
!!!
Allez, à la prochaine
!