C'est peu dire qu'on me l'avait vendu, cet épisode 5 ! Alors, tient-il toutes ses promesses ? Réponse !
The Acolyte – saison 1, épisode 5 – NuitLe Maître de Mae débarque… et il n’est pas content !
Bon, il faut bien le dire : avec sa durée de 27 minutes stricto sensu (32 en comptant le résumé et le générique de fin), cet épisode est bien la suite directe du précédent et il aurait considérablement gagné à n’en former qu’un, au final, bien plus rythmé, sabrant une grande partie des promenades dans la forêt… Mais soit, jugeons donc de ce que vaut cet épisode, véritable twist scénaristique qui n’est certes pas exempt de défauts mais qui, pour le coup, dispose de qualités certaines.
Commençons donc par le visuel, d’une rare réussite dans les séries TV Star Wars. Les décors font, pour le coup, totalement réels (sauf au moment du lever du soleil, là, ça se voit un peu plus tout de même), et surtout, surtout, les combats au sabre-laser ! Ils sont nombreux, ils sont variés, ils sont innovants (notamment avec l’équipement du Maître, bien trouvé, surprenant, et en même temps c’est logique, tout est bon pour survivre face aux Jedi!), on a droit à des séquences à mains nues aussi, le Maître fait le show. Son design est bien trouvé, son casque effrayant (et m’évoque le xénomorphe d’Alien, entre sa forme et ses « dents » semblant taillées à même le casque), permettant de préserver autant son anonymat que de le protéger des pouvoirs mentaux des Jedi. Mais bon, fort heureusement, la série ne nous jouera pas la carte du soupçon car, à un moment donné, le casque se brise, révélant un visage bien connu de la série !
Et toute la réussite est là, donc, avec ce personnage de Qimir qui développe un charisme assez impressionnant, résultat d’une prestation assez bluffante de Manny Jacinto qui semble se délecter d’incarner un tel personnage… et on le comprend ! Adepte du bon mot, redoutable, sans pitié et avec des motivations semblant crédibles, lui qui veut juste qu’on le laisse vivre en paix, chose assez peu crédible vu qu’il se revendique Sith lui-même, mais suffisamment pour surprendre le spectateur ! Qimir est donc le moteur de cet épisode, celui par qui les choses arrivent, un personnage imprévisible et dont on ne peut qu’avoir hâte de le retrouver… d’autant plus au vu de la toute dernière scène l’impliquant, et surtout de son habillage musical !
En effet, un « Sith » armé d’un sabre-laser rouge, aux bras nus et au visage dissimulé derrière un casque, ça ressemble presque au fameux « Ren » des Chevaliers de Ren ! Parce que pour rappel, Qimir qui se bat, c'est ça :
Et Ren, celui que Ben Solo tue pour devenir Kylo Ren, ce Ren qui a lui-même tué et pris le sabre-laser d'un précédent Ren avant lui, c'est ça en comic-book :
Et c'est sans compter avec le thème musical de Kylo Ren qui résonne comme ça, l’air de rien, discrètement, alors que Qimir soigne Osha, c’est à se demander si la série, derrière tout le mysticisme des Sith, n’a pas pour ambition finale de nous montrer comment les Chevaliers de Ren se sont formés, tiens.
Bon, ça paraîtrait tout de même curieux de nous laisser un si gros indice sur la direction où veut nous mener la série si tôt, mais bon, j'ai compris que la subtilité narrative n'était pas le point fort de
The Acolyte !
D'autant plus qu'à côté de ça, tout n’est pas parfait. En effet, en voulant montrer Qimir comme surpuissant, on se retrouve avec des choses assez peu crédibles, comme le carnage fait au début de l’épisode : c’est impressionnant, oui, mais comme les Jedi en question n’ont pas eu une ligne de dialogue dans l’épisode précédent, leur décès choque le spectateur mais sans véritable profondeur émotionnelle.
Et donc Qimir élimine sans trop de mal plus d’une demi-douzaine de Chevaliers et/ou Maîtres Jedi mais, un peu plus tard, la padawan de Sol livre un beau combat face à lui et fait preuve d’une belle résistance, ce qui donne vraiment l’impression que le scénario a sacrifié les autres Jedi… sans compter l’absence, bien pratique, de Sol parmi eux. Où était-il ? Évanoui ? Rien n’est dit, et lorsque le personnage apparaît enfin, on fait comme si de rien n’était. Dommage donc qu’à vouloir valoriser autant Qimir, les Jedi passent à ce point pour des incompétents !
Et puis il y a le duo Osha/Mae, qui devient difficile à cerner à la longue. On avait quitté Mae désireuse de se livrer aux Jedi : ça tombe bien, lorsque Jecki vient pour l’arrêter, elle devrait donc se laisser faire… mais non, c’est mieux de changer d’avis. S’ensuit un combat à mains nues alors que, là encore, Jecki ayant son sabre-laser, elle devrait s’en servir. On aura compris que l’idée est de renforcer l’activation de son sabre-laser face à Qimir un peu plus tard. Ça n’en est pas moins maladroit, tout comme le
deus ex machina permettant de justifier la fin du combat. Et on saluera le scénario qui se surpasse dans certains dialogues, qui donnent littéralement :
Sol : « - Qui êtes-vous ?
Qimir : - Vraiment ? Vous ne vous souvenez pas de moi ?
Sol : - Je sens que nos chemins se sont déjà croisés. »Ah ben oui, merci Sol, il vient de te le dire à l’instant…
Et de manière générale, Sol ne sort pas vraiment grandi de cet épisode qui, encore une fois, cherche vraiment à ternir l’image de l’Ordre, tant et si bien que cela manque de subtilité. Les autres personnages, Osha et Qimir, ont beau jeu de le stopper pour l’une et de ricaner pour l’autre alors que Sol est sur le point d’achever ce dernier, mais, pardon, il vient tout de même d’abattre près d’une dizaine de Jedi, dont sa propre Padawan ! De même, le relationnel Osha/Mae commence à me laisser un peu de marbre, et l’inversion des rôles en fin d’épisode, là encore, ne rend guère service à Sol. Surtout avec le surjeu d’Amandla Stenberg lorsqu’elle incarne Mae avec sa démarche en mode « je me la pète » pour bien montrer au spectateur que hey, tu as vu, ce n’est pas la gentille de la famille...
Il en est de même pour Lee Jung-jae, l’interprète de Sol, qui à mon sens peine à parfaitement incarner tout ce que le Jedi doit ressentir à cet instant.
Épisode charnière,
Nuit ne joue pas l’économie, tant en termes de mort que d’avancée dans l’intrigue. Les trois prochains épisodes, les derniers déjà, devront désormais exploiter correctement les conséquences de cet épisode… en apportant peut-être un peu de nuance aux Jedi ? Reste que la vedette, ici, est Qimir, et on espère en apprendre davantage sur lui par la suite !
Note : 80 %
La réalisation ne rend pas du tout justice aux combats entrecoupés toutes les 20 secondes soit d'un focus sur un autre groupe, soit sur un dialogue d'exposition mal écrit. C'est vrai que Smilo est plutôt bon et qu'il y a pour une fois quelques scènes un peu stylées comme la révélation de son identité ou le plan sur le jour (ou plutôt nuit ?) qui se lève dans la forêt. Mais cette poignée de scènes isolées sont largement insuffisantes pour dissiper le goût de bouillasse générique servi par la série. Bref, de grosses facilités scénaristiques, un rendu parfois ridicule (les papillons) qui auraient pu bien passer en comics mais pas en live action ; hormis pour celui de Smilo je ne trouve aucun acteur vraiment crédible dans son jeu et qui me donne envie d'y croire, la palme revenant à Osha et Mae dont cette dernière est complètement illisible dans ses décisions.
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