A mon tour de faire part de mon témoignage sur l'attente et le visionnage de cet épisode, après cette très belle rétrospective que je partage complètement, et dans laquelle je me reconnais en grande partie aussi. Pour accompagner mon récit, j'écoute en ce moement même l'édition ultimate de la B.O, mise exprès pour l'occasion.
J'avais 22 ans. En pleines études, dernier âge de l'insouciance. Un cadre propice.
Je ne sais pas à la faveur de quel événement j'avais appris le retour de Star Wars, mais je ne lisais aucun magazine, cela je m'en souviens. Etait-ce un ami qui m'en avait parlé, ou autre? Mystère ! La mémoire s'en va. Mais pas les impressions.
Excitation ! Le maître-mot. Et découvrir petit à petit les morceaux dévoilés peu à peu d'une oeuvre à venir, sans le "secours" d'un Internet qui a le pouvoir de tout divulguer avant l'heure, c'était un réel plus ! Epoque bénie, que seul
TPM connût, des 3 épisodes de la Prélogie. La manière de découvrir l'épisode a été très importante pour moi, j'ai joué le jeu, je n'ai pas cherché, mon plaisir en a été augmenté.
J'ai toujours été fan d'audio plus que de vidéo. La musique avant le film. Le film ne sortait que en Octobre, le 13 (ça, je m'en souviens !) mais la B.O était du voyage dès le mois de Mai !
Ce jour-là (je ne sais plus lequel), j'étais en cantine universitaire au midi, avec mes amis, je ne me comportais pas comme d'habitude. PAs envie de parler. L'attention était ailleurs. Je savais que j'avais un rendez-vous, chez le disquaire. Je me suis excusé auprès des autres, j'y suis allé, seul. Je ne voulais personne avec moi. Les portes coulissantes se sont ouvertes. Un bac spécial face à la porte: devinez quoi? Eh oui ! Le CD tant convoité. Un regard à la tracklist: c'est quoi ces véhicules sur la rear cover? L'imagination vagabonde.
Je reviens à la cantine: rien n'avait changé. C'est comme si je n'étais pas parti. Je reprends ma place: je sors le CD du sac, je le cache. Fait-on attention à moi? Je ne fais attention à personne. J'ouvre le boîtier: un disque: une planète dessus. Laquelle? J'ai, en cet instant, le disque en question sur mes genoux, alors que j'écris ces lignes, et je redécouvre que le livret se déplie pour faire un poster! J'avais complètement oublié.
Sur l'autre face, un texte, de George Lucas, où j'y retiens ces mots:
"In Episode I, there is Luke Skywalker, no Princess Leia, no Han Solo, no evil Empire, even Darth Vader is an innocent little boy."
Cela me rassure. Il annonce qu'on remonte 32 ans avant ce que l'on connaît déjà, une génération bien établie avant. Et je n'ai JAMAIS pu comprendre certaines critiques mal faites à l'époque, par des gens qui avaient confondu Obi-Wan jeune et l'avait pris pour le futur Dark Vador ! Bref...
Le voyage était lancé. Malgré une absence de repère au niveau des personnages plus que par l'énorme décalage visuel encore à venir quelques mois plus tard, plus que tout autre chose dans le seul CD il y a cet incomparable morceau, qui m'a emporté chez moi, dans une galaxie lointaine, très lointaine, le thème d'Anakin (non, pas Duel of the Fates, désolé) C'est simple: dans les deux B.O qui suivirent, plus jamais John Williams ne réitéra l'exploit. Je l'ai écouté en boucle, ce morceau s'en va rejoindre les pépites de la Trilogie ! Il raconte l'histoire à lui tout seul, à écouter seul en plein désert, à rêver à ce petit garçon qui...
le CD ne passe plus bien aujourd'hui (le dernier titre): une galette usée à force d'avoir tourné.
Puis sont venues les images. Sur papier glacé. Le Lucasfilm Magazine, prêté par un ami. La rampe de bois en forme de rampe de vaisseau de Naboo (apprendrais-je plus tard), le droid de la fédération sur son STAPS, premier jouet officiel. J'étais encore sous le coup de la vague "Shadows of the Empire" (que je n'ai jamais quitté, d'ailleurs)
Les yeux pétillent, mais tout ce que l'on montre est encore rudimentaire, on en veut plus: avec parcimonie ! Merci, Internet, d'avoir été si lent.
Et il y eut: le film ! Après des mois d'échanges de la moindre nouvelle (on ne disait pas encore "news" à l'époque), on y était. Entre amis, fans de Star Wars, pas forcément les mêmes amis qu'au civil. Car c'est cela aussi la puissance de l'oeuvre.
Premier Star Wars vu au cinéma pour ma part. Instant solennel, cérémonie en grande pompe, gâchée. Couac au générique: l'image défile, le son se coupe. Nous huons le projectionniste ! 16 ans d'attente pour cela ! Sacrilège!
Tout revient à la normale. Les premières images du film me propulsent: l'atterrissage du vaisseau de la république (à la tête d'un Ithorien, je trouve encore aujourd'hui) m'hypnotise. Le mystère de ce vaisseau, depuis sa destination jusque dans le ventre de la baleine: en ressortira-t-il?
Ce n'est pas histoire de la prouesse technologique, juste la séquence et la couleur surtout.
TPM baigne dans un bleu magnifique (dont le contraste m'apparaîtra encore rehaussé davantage en comparaison de l'affreuse surenchère du tout-vert de la passerelle du vaisseau du Général Grievous, made in
ROTS)
Le reste? Tout est passé, d'un trait. Pas d'allergie à Jar Jar (ou suis-je de mauvaise foi, non, frappé d'amnésie plutôt, pour être honnête) Là où la soupe prend mieux, c'est que George Lucas avait avoué avoir l'ambition de vouloir faire un film pour enfants. 1 sur 6, cela passait à mes yeux. Et il avait demandé aux siens ce qu'ils voulaient voir, eux, à l'écran.
Séquence SUBLISSIME, qui m'a donné de réels frissons dans le dos: le nouvellement élu chancelier Suprême Palpatine mettant la main sur l'épaule d'Anakin Skywalker: "quand à toi jeune Skywalker, nous suivront ta carrière avec le plus grand intérêt". Il y a de quoi défaillir... Palpatine a toujours été MON personnage préféré de la saga (avant le choix de tout le monde: Dark Vador)
A la fin du visionnage: grande interrogation: comment est-ce que cet épisode flambant neuf va rejoindre (pile, me disais-je) les autres, rebondir exactement sur la sacro-sainte Trilogie? Il ne le fera pas. La Prélogie ne le fera pas. Première moue pour un pointilleux de la chronologie: je croyais qu'on avait dit que c'était Maître Yoda qui a tout appris à Obi-Wan, nous disait
ESB. Ah.. A voir! On connaît la suite. Il y a du "raccommodage "entre les deux blocs de trois épisodes. Ca restera comme ça. Ca gâche un peu, ça reste en travers, bref...
La suite? Chez moi. La K7 vidéo, qui rejoint le coffret, dans le même format, de la trilogie, un peu comme un intrus tout de même, en regardant les tranches... Des multitudes de visionnages, puis le DVD (plus tardivement, s'équiper, ça coûte) Mais l'édition 2 DVDs est à tomber. Le disque bonus place la barre TRES haut, et, commentaire identique qu'au-dessus, les bonus des éditions 2 DVDs des épisodes suivants ne seront pas à la hauteur !
Le coffret DVD est encore ici, je ne suis pas passé au Blu-Ray. J'ai vu le film en Blu-Ray, j'ai trouvé qu'il n'apportait rien. Il ne gomme pas le défaut majeur du film: les CGI ont l'air brouillon, en comparaison de
AOTC et
ROTS (comparer les droides de combat dans le hangar au début de
TPM avec leurs homologues qui se font découper par nos deux héros dans l'ascenseur du vaisseau de Grievous dans
ROTS, et le détail des droides destroyers, toujours pareil, dans les mêmes opus)
Pourtant: je l'ai souvent dit et on s'en est presque autant étonné: maintenant que les 6 épisodes sont réunis (ah bon, pourquoi? Il y en a d'autres?), des Épisodes I, II & III, La Menace Fantôme reste mon préféré. Allez savoir pourquoi. Allergie au tout numérique, c'est bien certain. En tant que vieux de la vieille, la pilule a encore du mal à passer. Et Disney... Qui? Connaît pas (sauf ce qu'ils ont fait de commémoration de l'épisode IV au tout début de leur prise de pouvoir, pour tenter de rassurer les fans: "non on ne va pas faire n'importe quoi avec"... Ben tiens !)
Star Wars pour moi s'arrête en 2012 (+ quelques produits comme "From a Certain Point of View") C'est définitif ! 6 films + son U.E: mon Univers Officiel ! Aussi
TPM aura été ma première et seule découverte de cet univers au cinéma, façon grand écran, avec ses deux épisodes suivants bien sûr. C'est en cela que
TPM aussi a une place si spéciale qu'il convient pour moi de chérir 20 ans après. Parce que Star Wars justement, c'est fini. J'étais trop jeune à l'époque de la Trilogie, c'est l'Episode I mon souvenir "d'enfance". Comme tous ceux qui témoignent de ce que les épisodes classiques ont bouleversé leurs vies quand, enfant, ils sortis des salles changés à jamais. Merci, La Menace Fantôme, pour m'avoir procuré un peu de cela, même tardivement. Mais c'est bien la preuve que j'ai su garder mon âme d'enfant.