Captain Marvel a écrit:
C'est bien ce dont je me doutais que tu allais me parler. Le soucis c'est qu'avec les concepts philosophique, il suffit parfois d'un simple exemple par l'absurde pour prouver qu'on ne peut faire de généralité.
Alors, s'il s'agissait d'appliqué cette analyse à un cas de vie réel, on pourrait en effet parler de généralité et ce serait une approche plutôt casse-gueule. Même moi j'ai tendance à me méfier des analyses psychanalystes un peu trop poussées.
Mais là on parle d'une œuvre de fiction. Dans une œuvre de fiction, l'auteur (qu'il en ait conscience ou pas) va forcément reprendre des schémas narratifs et des références culturelles pré-établies. C'est même sur ce principe que repose toute la saga
SW (cf : "Le héros aux mille visage"). Dans ce cas,
on ne parle pas de généralités, mais de thèmes universels. Et comme je l'ai expliqué dans mon précédant poste, la dualité entre l'Amour et la Haine est un thème largement répandu dans la culture littéraire et cinématographique.
Captain Marvel a écrit:Maintenant il me semble que dans les exemples que tu donnes, il s'agit souvent de personnages qui ne se sont pas sautés à la gorge d'emblée mais qui ont eu un minimum d'interaction avant que leur relation alterne entre haine et amour.
Il y a une différence entre "se chamailler par tension sexuelle" comme pour Han et Leia par exemple et vouloir tuer l'autre à tout prix à l'image d'un soldat qui cherche à tuer un autre soldat par exemple.
Ouais alors, excuse-moi, mais dans les exemples que j'ai cité, les protagonistes font plus que "se chamailler". Dans l'ordre nous avons :
Jason et Médée : un fratricide, un meurtre/parricide orchestré par un jeu de manipulation, une répudiation qui débouche sur un meurtre par immolation et un double infanticide.
Rhett Butler et Scarlett O'hara : un "viol" qui débouche sur une fausse couche provoquée par une chute dans les escaliers.
"L'Empire des sens" (ok, c'est le titre du film. Mais sa fin illustre mon propos
) : une émasculation après une montée en puissance dans la frénésie sexuelle.
Othello et Desdémone : un meurtre après une crise de jalousie qui s'avèrera infondée.
Carmen et Don José : un meurtre suivit d'un suicide.
Hannibal Lecter et Will Graham (version série TV, création Bryan Fuller
) : manipulations, tentatives de meurtre, éventrement, tentative de trépanation et pour finir chute du haut d'une falaise.
A côté de ça, les combats aux sabres lasers de Rey et Kylo, c'est l'Iles aux Enfants.
Captain Marvel a écrit:Hors Rey a tenté de tuer à plusieurs reprise Kylo Ren sans avoir chercher à discuter avec lui comme si il n'était qu'un simple Stormtrooper. Chose qu'elle a recommencé à faire après son interrogatoire par Kylo Ren (d'ailleurs vu son visage au moment où elle a fait sa cicatrice à Kylo Ren, si il n'y avait pas eu la terre qui s'ouvre comme pour les séparer, pas certain qu'à cet instant elle le laisse en vie vu son élan de vengeance) et lors de leur première connexion.
Rey et Kylo Ren ne se chamaillent pas, ils sont ennemis comme deux soldats dans un premier temps puis via leur lien, voyant qu'ils ne peuvent se tuer l'un l'autre, ils profitent de ce lien qui fait office de trêve pour se connaître.
C'est comme durant la 2nd guerre mondiale avec les soldats allemand prisonniers avec qui certains soldats alliés allaient parler.
Il n'y a pas d'amour la dedans.
Là, tu isoles les éléments du schéma narratif les uns des autres, alors qu'ils devraient être pris dans leur ensemble. Oui, il y a un jeu de ping-pong entre les tentatives d'homicide et les scènes plus "rapprochés" entre Rey et Kylo.
Ton résonnement tiendrait la route si Kylo s'était contenté d'agir avec Rey comme avec Poe.
Au lieu de ...
Après, ça reste une interprétation personnelle, mais pour moi il y a une connotation sexuelle dès leur première rencontre.
Schématiquement : on est devant une jeune femme effrayée, capturée par un homme qui cherche à la
dominer physiquement et
psychiquement. Dans la psychanalyse des contes, c'est comparable à la figure de la jeune vierge enlevée par un "monstre" qui incarne l'homme adulte et même la sexualité au sens large. La quête de l'héroïne consiste à vaincre cette peur et à dominer à son tour ce "monstre".
Et c'est sur ce principe que repose l'évolution de la relation entre KR et Rey. Au début, il est "ce monstre" qui l'effraie, veut la soumettre et qu'elle veut tuer. Puis, au fil de leurs interactions, elle distingue l'homme sous la bête, l'être sensible derrière la créature bestiale. Et c'est cette part d'humanité en Ben Solo que Rey tente d'apprivoiser et de "séduire". Pour être elle-même traitée, non plus en tant qu'objet (sexuel) par son tortionnaire, mais comme être sensible et son égale.
"Certains croient que le génie est héréditaire. Les autres ont des enfants."