La BAFFE.
Rogue One est non seulement un STAR WARS totalement ennuyeux à mes yeux, mais aussi un film d’une effroyable médiocrité intrinsèque.
Je vais y aller tout net : rien ne va dans le film. Je me suis ennuyé, du début, à la fin. Chose rare pour un long-métrage me concernant, et venant d’un
SW, je n’aurai pas pensé ça possible, l’ennui.
C’est le sentiment qui prédomine largement. L’ennui. L’ennui absolu. Le film souffre de tellement de mauvaises habitudes que j’ignore sincèrement par où commencer. Peut-être par le plus large, pour aller vers le plus spécifique. A commencer par l’histoire.
Globalement, j’ai vu un patchwork de tellement de poncifs narratifs éculés que je n’arrivais pas à croire ce qui défilait sous mes yeux. La petite fille et le papa pourchassés,
la maman tuée, le pendentif, Jyn en mode « je m’en fiche des rebelles mais finalement en fait c’est mieux de faire le bien », Cassian en mode « je suis un méchant rebelle
mais en fait non je vais faire le bien » (coucou Vincent CASSIAN/CASSEL. Vraiment c’est Vincent Cassel l’acteur).
AU SE-COURS.
Mais ce n’est pas suffisant pour en faire un film ennuyeux. On peut être cliché et bon pour autant.
Ce qui m’a vraiment ennuyé, c’est la construction globale du film : partons du point A au point B pour comprendre comment aller au point C, qui nous expliquera comment aller au point D, puis au point E… La construction est extrêmement faible et fastidieuse. Je me suis ennuuuuuuuuyé ! ‘^^ explosions partout, dynamisme nulle part.
Le second gros écueil réside dans le principe lui-même. Changer de registre est un parti-pris, et si en l’occurrence on obtient ce qui se résume à mes yeux à un blockbuster de guerre mollasson aux personnages vides de sens, c’est un choix. Un parti pris. Aussi je ne vais évidemment pas critiquer le fait que cela ne ressemble pas aux trames des trilogies, c’est le but de ce format hors épisodes. Soit.
Non, l’énorme problème, l’impensable problème, la bourde incompréhensible, c’est que le ton de ce film vient renier celui qu’il précède. In-universe je parle, et non artistiquement, ce qui est normal.
La vision des rebelles que nous donne le film ne colle tout simplement pas du tout avec celle qu’on voit dans le IV, et mettre Yavin et des x-wings n’y change rien : c’est un problème de fond. Que les rebelles soient des gens peu recommandables, louches, blabla, prêts à tuer des cibles, prêts à ne pas aller au combat quand il le faudrait et qui n’y vont que parce que la team d’Erso s’y rend – dans une incohérence inconcevable sur le changement d’attitude du main character –, ça ce n’est pas la Rébellion. C’est une vision « réaliste », « sale », « de la guerre », que je suppose on doit trouver cool. On nous prétexte un alliance encore fragile pour faire passer la pilule d’une résistance aux allures de terroristes. C’est vraiment une fausse bonne trouvaille selon moi. Mais vraiment.
On peut faire un exercice de style, et j’étais partant pour un
SW badass en mode 2de guerre mondiale quitte à faire « simple ». Mais biaiser la nature même d’éléments établis, c’est dommageable et pour le film, et pour les-dits éléments.
Le troisième gros couac vient à mon sens de l’ambition artistique générale, qui se ressent également dans le visuel. Y a marqué Star Wars, il y a des stormtroopers, des x-wing, Vador – dans un château et tellement out of character que j’en aurai pleuré de honte – mais pourtant ça n’avait pas… d’intérêt Star Wars pour moi. On en a extirpé tous les éléments forts, visuellement, pour servir une histoire dont on connaît la fin avec des persos convenus. Et l’ennui, c’est que le film ne joue avec aucun autre enjeu que celui que l’on connaît : récupérer les plans. Oui on sait qu’ils vont y arriver. Et tout ne peut pas reposer sur ça. Une immense résolution de plus de 2h, sans aucun autre développement que des affrontements, des explosions et des x-wing.
Je parle enfin beaucoup des x-wing, parce que l’utilisation de la bataille finale est pour moi le point d’orgue de la facilité dans laquelle tout le film fonce tête baissée. Je m’explique.
Le Réveil de la Force proposait des échos à différents niveaux, clins d’œil parfois carrément trop « hint hint ».
Rogue one reprend des échos en essayant d’être plus subtil, ce qui donne un résultat creux.
La bataille de Scarif, il y a un simili-Ackbar, des Destroyer, des x-wings, des y-wings, au sol des TB-TT…
Et pas d’ampleur derrière, pas de souffle qui donnerait à suivre avec ferveur ce combat. Il n’y a aucun enjeu, sans parler, encore une fois en ce qui me concerne, d’attachement ou de peur pour les personnages. J’ai d’ailleurs toujours eu la sensation de voir des personnages, de voir la fiction sans jamais réussir à me faire attraper par elle.
Le final avec ces retournements 1000 fois vus, c’est pas possible, vraiment. C’est pas possible. Le méchant qui fait son monologue et qui se fait tirer dessus par le gentil qu’on « pensait » mort, c’est pas possible. Non. Je refuse ! Pas toi, Star Wars ! ‘^^
Et j’en viens au visuel global : tout est hyper crispy et fouillis. Après avoir vu
TFA sur ce point, ça fait très très mal aux yeux.
Enfin, et je dresse un tableau certainement très sombre de l’ensemble, mais j’ai trouvé la musique ridicule et agaçante, avec des élans de mièvrerie renvoyant le thème Across the Stars au rang des chefs-d’œuvres du score
SW. Qui m'a sorti du film.
Conclusion : un Star Wars sans saveur, convenu, qui ne m’a pas intéressé une seule seconde, sans surprise, sans âme. Le néant.
Note : -100 /100