Puisqu'on en parle...
Deathtroopers, de Joe Schreiber
Quand il n'y a plus de place en enfer, les morts reviennent sur Terre !
Que voilà une bien curieuse initiative ! Marier l'univers Star Wars avec le genre horrifique, et plus précisément l'armée de zombies avides de chair fraîche ? Aussi étonnant que cela puise paraître, ce mélange fonctionne pourtant plutôt bien, avec une précision cependant : les « contaminés » sont plus proches des enragés de
28 jours plus tard ou des zombies de
l'Armée des Morts de Synder que de ceux de
The Walking Dead ; comprenez par là qu'ils sont rapides, agiles et – différence avec le modèle classique – ils apprennent au fur et à mesure !
Le cadre ? Une barge pénitentiaire, puis un Destroyer Stellaire abandonné... mais pas pour longtemps. Ce deuxième décor est absolument superbe, et on imagine sans peine nos héros dans ces immenses coursives blanches, à la recherche de quelque survivant, ou d'une cachette, n'importe laquelle pourvu qu'elle soit blindée. La source de la maladie n'est pas clairement identifiée (n'attendez pas une scène où l'un des personnages vous expliquera dans le détail ce qu'il s'est passé), comme dans tout bon récit du genre finalement, ce n'est absolument pas un problème finalement, et cela contribue à la tension grandissante tout au long du récit. Ajoutez à cela un Joe Schreiber dont le vocabulaire semble bien plus développé que dans son roman ultérieur
Maul : Prisonnier, et vous obtenez un roman de genre qui part sur de bons auspices... à une grosse exception près.
Ce problème, c'est le casting. Non pas qu'il soit réduit : six personnages, dans ce genre de situation, c'est en général bien suffisant. Non, le hic, c'est qu'il n'existe aucune dynamique de groupe, vu qu'ils ne sont jamais tous réunis ensemble ! Pire encore : la présence parmi ces survivants de deux personnages issus des films, et donc destinés à survivre... je garderai le silence les concernant mais, dès leur apparition, ils prennent plus ou moins les rênes ; dès lors, comment craindre pour leur survie, alors que c'est là même le principe d'un récit de zombies ?
Du coup, on s'interroge : est-ce une demande éditoriale ? Cela paraîtrait étonnant, vu qu'ils ne sont pas sur la couverture (excellente, soit dit en passant), ni dans le synopsis du roman, ni même dans le dramatis personae... Est-ce une envie de l'auteur ? C'est possible, mais cela casse la dynamique : comment éprouver de la crainte, lorsqu'on sait déjà qu'au moins deux des six personnages sont destinés à survivre ?
C'est vraiment le gros point de ce livre, en fait. C'est dommage, parce que c'est quelque chose qui, à mon avis, était largement évitable. On ajoutera également à cela le fait que le roman est très court (à peine plus de 250 pages en VF), ce qui fait que ça se lit un peu trop vite à mon goût. Une centaine de pages en plus et, du coup, une poignée d'autres survivants auraient permis de diluer la présence de nos deux guest-stars, tout en renforçant une dynamique de groupe plus ou moins inexistante.
Néanmoins, l'effort mérite d'être salué. Et le roman, lui, vaut la peine d'être lu !
Note : 70%