1. Episode V : Empire strikes backVu un nombre incalculable de fois avec le même plaisir. L'épisode qui a transformé une sympathique série de films de SF en saga mythique. Tout est bon. La mise en scène, le scénario, les personnages, les planètes, les dialogues, l'évolution des personnages, Boba Fett...
2. Episode IV : A New HopeLa scène finale a un peu vieilli mais ce film respire encore la fraîcheur 40 ans après. C'est un modèle de film d'aventure avec une trame simple, fluide, haletante, sans aucun temps mort. Le personnage d'Han Solo est énorme dans cet épisode.
3. Episode VII : The Force AwakensD'un point de vue cinématographique, c'est sans doute le Star Wars le mieux réalisé avec une photographie et des plans magnifiques sans esbrouffe, des silences, du hors-champ. Une sensualité dans l'image relativement inédite en comparaison au cinéma très clinique de Lucas. L'aspect assez convenu du scénario est relevé par de nouveaux personnages à la fois originaux et touchants, sorte de génération perdue très émouvante qui ne sait plus à quel idéal se vouer et se fier. Chacun cherche à sa façon une forme d'émancipation. On est bien dans les années 2010. J'avais peur qu'en l'absence de Lucas, la saga perde cette dimension philosophique et politique. Il n'en est rien.
4. Episode VI : Return Of The JediUne grande tendresse pour cet opus qui est le premier que j'ai vu au cinéma tout petit. Les Ewoks, gamin, on trouve ça magique. En vieillissant, on penche plutôt pour la faute de goût (Kasdan n'en voulait pas mais Lucas y tenait mordicus). En revanche, tout ce qui se passe chez Jabba, la confrontation Luke/Vader/Palpi, c'est splendide, palpitant, de l'excellent cinéma.
5. Episode I : The Phantom MenaceMon préféré de la prélo. Parce que le scénario de base est intelligent (un conflit commercial qui fait vaciller une république). Parce que Qui Gong et Darth Maul. Parce que la baston finale est sacrément bien réalisée avec ce score magnifique de John Williams, ce jeu d'écrans de protection qui accompagne la montée progressive en tension jusqu'au dénouement qui fera basculer le destin de tous les protagonistes. Parce que le design des vaisseaux et les costumes "flashgordoniens" donnent une touche rétro/baroque qui donne vraiment le sentiment que l'histoire se déroule avant l'OT. Ce qui n'est pas toujours le cas des autres films. Même Jar-Jar ne me dérange pas. La prélo fonctionne sur un triptyque enfance/adolescence/âge adulte. L'Episode I, c'est l'enfance, l'"état de nature" avec des méchants effrayants, des gros monstres, des gros jouets et de gentils rigolos.
6. Episode III : Revenge of the SithD'un point de vue conceptuel et scénaristique, j'ai trouvé que Lucas avait fait un boulot remarquable avec la prélogie en donnant un sens beaucoup plus profond et subtil à cette saga. D'un point de vue formel, j'ai adoré ce brouillage des codes, les Jedi qui commandent les Storm Troopers, les Jedi Fighters qui, de l'arrière, préfigurent déjà les TIE de l'Empire. Le mal qui germe peu à peu avec la bénédiction voire la complicité de tous, l'incapacité de l'élite à se remettre en cause, la mutation effrayante d'un régime, d'une société et d'un ordre qui implose plus qu'il n'explose. Pour en revenir à cet épisode, le plan séquence de départ et le plan de fin sont merveilleux. Mais entre les deux que de lourdeurs, de fautes de goûts, de dialogues pompeux. Alors que tout est clairement posé pour comprendre le basculement d'Anakin (ses frustrations, ses peurs, les humiliations qu'il subit, sa soif de contrôle), je n'arrive toujours pas, même après de nombreux visionnages, à croire qu'il s'agit de Darth Vader. Même quand il tue les gamins, même quand ils mettent le masque, même en lui mettant dans l'urgence - mais à la diode près - le costume qu'il portera 18 ou 20 ans plus tard dans
ANH. Le problème, c'est que Lucas a aussi abandonné les autres personnages en route, notamment cette pauvre Padmé réduite au rang de potiche geignarde et dépassée, elle qu'on a pourtant connue en jeune politicienne idéaliste, courageuse et volontaire.
7. Episode II : Attack Of The CloneCe n'est pas complètement désagréable à regarder mais c'est pour moi l'épisode le plus éloigné de l'esthétique Star Wars. Corruscant façon Cinquième Elément, le "dinner" avec le gros cuistot qui nous ramène à la nostalgie obsessionnelle de Lucas pour les 50's, la scène du sacrifice digne d'un mauvais peplum avec les grosses bébêtes dans l'arène sur Geonosis totalement kitsch, laide et dépourvue de sens (autant dans la cour d'un gangster mafieux comme Jabba, ça passait, autant on se demande pourquoi les chefs séparatistes qui rassemblent leurs forces ont besoin de s'offrir un tel happening dans le contexte). L'intrigue est inutilement tirée en longueur (la fameuse enquête d'Obi-Wan), avec des situations parfois gênantes (les cloneurs qui dévoilent tout leur projet méga-secret au premier mec qui débarque à l'improviste). Et puis il y a cette relation Anakin/Padmé traitée vraiment en surface : autant la relation Han/Leia était très bien rendue dans l'OT ("il n'y a pas de vaurien dans votre vie"), autant là, on a du mal à comprendre ce que Padmé peut éprouver pour Anakin. On reste vraiment dans le basique : il la trouve belle, elle le trouve beau, ils s'aiment. C'est très adolescent certes, mais Lucas avait su traiter avec plus de subtilité les amours adolescentes dans "American Graffiti".