deathstar7777 a écrit:Garder un titre dans sa version original, ça ne me dérange pas personnellement mais les films français tourné en français qui prennent un titre en anglais ça devient un peu ridicule.
Tu es un jeune moderne. Je suis d'une autre génération où l'anglais n'était pas répandu et où on se méfiait toujours d'un titre ou d'une marque en anglois. Ma grande question reste toujours: pour quoi ne pas franciser ? Pourquoi même angliciser ce qui est déjà connu sous un titre ou une marque française ? Pourquoi "Brise" devient "Glade" ? "Brise", ça fait penser au vent d'été, à une bonne odeur, ça exprime un truc, ça parle, ça emporte une idée, un concept, je me souviens des pubs Brise d'autrefois "Brise, pour changer d'air", ça marquait ! Mais "Glade" ??? OK, on va me dire, marché international, économies de packaging, image identique partout dans le monde et tout et tout. Mais bon, globalement je suis plutôt contre. Encore un mot qu'on ne va jamais prononcer correctement, comme Sith, comme Pictionary, comme Fringe, comme Docteur Who, comme des tas d'autres à la prononciation anglaise subtile et qui deviennent pourris chez nous si on ne les francise pas un poil. Pourtant, je me débrouille en anglais, je lis des romans en anglais, la langue en elle-même n'est pas un problème, au contraire, je ne relirais jamais en français un bouquin lu en anglais, mais ce qui me gène c'est qu'elle envahit le territoire linguistique français de plus en plus, et je ne parle pas de mots qu'on utilise depuis longtemps, mais de tous ces nouveaux mots anglicistes qui puent.
Je suis pour la francisation quand elle permet d'éviter les mots imprononçables et les pertes de sens, les "th" qu'on n'en a plein la bouche mais qu'on ne prononce jamais comme il faut. "Inglourious Basterds" par exemple: ça ne veut rien dire. Pourquoi ne pas avoir trouvé une formulation française ("Le Commando des bâtards" québécois n'était pas mal) ? "Expendables" ? Et tout ça ? Des tas de gens ne savent même pas ce que ça veut dire. Et des fois ils sont surpris quand on leur fait la traduction. Voilà.
Par contre, Star Wars, ça ne me dérange pas. Ce n'est pas un problème, ça se prononce bien (quoique...) et c'est devenu une marque, un label, même si les plus anciens (rarement fans, d'ailleurs) d'entre les français ne sont pas familiers avec le terme. Par contre, qu'on ergote sur le terme "Guerre des étoiles" comme une erreur de traduction, je trouve ça franchement mesquin. Des tas de titres, d'expressions françaises, de mots devenus français reposent sur une erreur de traduction éhontée (exemple: "bistrot" qui repose sur un mot russe dont le sens n'a rien à voir, ou le mot français "tête" qui repose sur une erreur de latin) et on ne fait pas tant d'histoire.
OK, il y a de
mauvais choix de traduction particulièrement dans
ANH en VF, mais ce ne sont pas nécessairement des
erreurs, ce sont des choix souvent délibérés basés sur des contraintes auxquelles nous n'entendons sans doute plus rien ! Mais les gars, j'aurais bien voulu vous y voir, moi, dans les années 70, si on vous avait collé un Star Wars a traduire correctement en maintenant les mouvements des lèvres et en permettant à un français moyen de prononcer le truc correctement. Si on avait maintenu les noms à l'époque, on se serait plaint et on aurait rigolé aujourd'hui sur ce forum de voir du "Choubaka", ou du "Jaoua" un peu partout comme on a vu du "Luc" ou du "Hairdeux". Ce n'est qu'une transposition normale ! Quand j'étais gamin, je me souviens d'un vieux film où il y avait un sous-marin appelé "Seaview". J'ai dessiné (et j'ai toujours ces dessins) le sous-marin et quand il a fallu mettre le nom, bin j'ai mis "Siviou", bah oui... Jugeons avec le recul, remettons-nous un peu dans un contexte de plus de trente ans, auquel on n'entend plus rien à l'heure d'Internet et des google-trads moisies qu'on trouve partout, tenons compte de tous les impératifs auxquels étaient soumis les traducteurs et adaptateurs de l'époque, et on verra que finalement, ils n'ont pas fait du si mauvais boulot. Qu'aurions-nous fait à leur place, avec toutes les contraintes (y compris culturelles) qu'ils avaient dans les années 70 ?
La vérité est comme le soleil qu'une éclipse peut obscurcir, mais qu'elle ne saurait éteindre. — Stanislas Leszczynski