Star Wars, tome 1 : Dans l'ombre de Yavin, par Brian Wood et Carlos d'Anda
Quel plaisir de retrouver une série régulière ! Une série qui peut se permettre de développer des intrigues sur le long terme, sans nécessité de conclure impérativement au bout de cinq numéros. Et lorsqu'en plus cette série régulière se déroule juste après l'
Episode IV, on se dit qu'on est gâté.
D'autant plus que, graphiquement, c'est bien tout le talent de Carlos d'Anda qui saute au visage ! Son style est très différent de celui d'une Jan Duursema ou d'un Brian Ching, mais ce premier volume est un plaisir pour les yeux. Les personnages sont immédiatement reconnaissables, les scènes de batailles entre chasseurs sont parfaitement retranscrites, et le découpage des cases est, à plusieurs reprises, bien pensé. Du tout bon, j'espère revoir Carlos d'Anda dans le futur des comics
SW !
Niveau scénario, ça se complique. Brian Wood livre un comics bavard ; sur ce point, pas de problèmes, ça ne me gêne pas. Le souci, pour moi, réside dans la caractérisation de certains personnages, Luke et Leia en tête :
- Luke est décrit, à plusieurs reprises, comme assez arrogant : pour moi, ce n'est pas Luke, ça. Luke, après l'Episode IV, a perdu tous ceux qu'ils lui étaient chers : son oncle et sa tante, Ben, Biggs. Luke est un personnage humble – peut-être arrogant aux yeux de Yoda, mais pas aux yeux de la Rébellion. Bref, le Luke de Brian Wood, à certains moments, ne ressemble pas au Luke du film, ce qui ne serait pas gênant si ce n'était pas au détriment du personnage.
- Leia est le personnage principal de ce premier volume. Elle est parfaitement bien caractérisée, son état d'esprit est clair et fidèle à ce qu'on sait de la Princesse... mais le scénariste prend le parti d'en faire une pilote de X-Wing. Ce qui ne serait là encore pas gênant si, au fur et à mesure du déroulement de l'intrigue, Leia ne devenait pas une pilote d'élite... au point qu'il devient presque étonnant qu'elle n'ait pas pris part à l'assaut contre l’Étoile Noire ! Mais je veux bien adhérer à cette vision de Leia.
Le reste du casting est plein de promesses, d'un Han Solo perdu sur Coruscant et traqué par Boba Fett et Bossk (même si la mission de Solo est un peu « facile » : l'Alliance aurait-elle confié 100 millions de crédit à un homme qui ne l'a pas officiellement intégrée ?
) au devenir de Dark Vador, juste parfait. Le nouveau-venu, le colonel Impérial Bircher, nouveau maître du
Devastator, est un adversaire de taille pour la Rébellion : je suis curieux de le revoir à l’œuvre ! Côté Imperial, c'est donc très intéressant !
Résumons : des dessins somptueux, un scénario qui prend (trop ?) son temps pour démarrer mais où on sent la volonté de livrer un récit sur le long terme, des personnages prometteurs et bien caractérisés, et certains autres qui sont à améliorer. Prometteur !
Note : 85 %
A noter que, sans être un accro de la continuité UE-esque, je n'ai pas noté d'invraisemblance majeure entre cette série et le reste de l'
UE trilogique. Des facilités, peut-être, mais pas d'incohérence...
-- Edit (Sam 03 Mai 2014 - 22:36) :
Et puisque dans l'album Delcourt, il est livré en guise de bonus...
L'assassinat de Dark Vador, par Brian Wood et Ryan Odagawa
Le Free Comic Book Day 2013 Star Wars nous narre la tentative d'assassinat de Dark Vador par le capitaine Torn alors qu'il accueille Boba Fett à bord du
Devastator.
En 8 pages, on ne peut s'attendre à un récit révolutionnaire, mais qui doit néanmoins fonctionner en tant que tel. Là, les actes du capitaine Torn sont complètement aberrants. Si on se moque du « pourquoi » il agit ainsi, le « comment » se doit de tenir ses promesses ! Là, ce n'est pas le cas : Torn est un gros bourrin qui, au vu de ses actes, de toute façon, finirait exécuté si jamais son plan aboutissait.
Côté dessins, passée une couverture de Doug Wheatley avec Vador et Fett absolument magnifique, force est de constater que les dessins sont au mieux quelconques, avec quelques cases vraiment ratées. Rien d'inoubliable également de ce côté là, donc !
Au final, une histoire vraiment anecdotique. Scénario et dessins assurent un service minimum : quel dommage de ne pas avoir eu Carlos d'Anda sur ces pages... ou d'avoir fourni une intrigue (légèrement) plus élaborée !
Note : 55 %