Bon, j'ai fini... Voici ma critique, et ça va chier. La fin de
Ordre 66 laissait prévoir une suite passionnante : le clan Skirata au grand complet confronté à l'Empire, au problème du vieillissement des clones, à Fenn Shysa, aux Jedi survivants... Ça annonçait du lourd, du très lourd. Mais finalement, Traviss a préféré nous faire
Les Feux de l'Amour.
L'intrigueEt oui, voilà, Traviss avait une longue feuille de route pour ce bouquin, plein de trucs passionnants à nous raconter, et elle ne fait rien! Sur Fenn Shysa? Rien. Sur Dred Priest? Presque rien. Sur Darman et Neuf? Un passage où ils décident de rester sur Coruscant, point barre. Même les Jedi qui arrivent à Kyrimorut sont décoratifs! Alors certes, il y a quelques rebondissements intéressants comme l'arrivée du Général Zey ou l'alliance avec Djinn Altis (mon moment préféré du roman), mais quand on referme ce bouquin, on se demande sincèrement en quoi la situation a évolué, à croire qu'on replonge dans La Crise de la Flotte Noire! La vérité, c'est que Traviss ne savait plus par quel bout prendre ce bouquin, et finalement, elle se retrouve à faire du surplace pendant cinq cent pages... Qu'est-ce qu'elle développe, au final? Des histoires d'amour dont on se fout complètement et qui ne sont pas crédibles. Non, parce que excusez-moi, mais quand je vois que Jilka se trouve comme par magie un clone, Skirata une vieille, et que même Uthan rencontre le médecin de sa vie, je me dis qu'il faut arrêter les conneries, Traviss aura beaucoup de mal à se faire pour une auteure à l'eau de rose!
Le StyleEt c'est le point le plus consternant : l'écriture en elle-même est très bien! C'est du Traviss, ça se lit sans problème, des descriptions calmes, soignées... Pour ne rien dire. J'ajoute qu'on ne lit même plus toutes les deux pages que les clones sont de pauvres petits persécutés, donc il y a même une amélioration sur ce tome... Bon, par contre, gare aux déclarations d'amour à Mandalore qui fleurissent à tout bout de champ, mais on a l'habitude.
Les PersonnagesPremière remarque, et pas des moindres : il y en a trop! L'escouade Yayax, il y a quelqu'un qui se rappelle encore qui c'est??? Même Vau et l'escouade Omega se retrouvent au second plan parce que Traviss ne peut évidemment pas gérer tout ce monde... Du coup, on a peu de développement sur les personnages. Rageant.
Mais le plus visible en termes de développement fait mal : Traviss se fout copieusement de notre gueule avec Darman, qui se retrouve on ne sait comment transformé en anti-Jedi forcené. Dire qu'un personnage veut tuer tous les utilisateurs de la Force parce qu'ils ont tué sa femme, c'est cliché à en crever. Dire qu'un personnage veut tuer tous les utilisateurs de la Force parce qu'ils ont tué sa femme qui en était une elle-même, ça devient carrément ridicule. Et c'est parti pour des pages et des pages de justifications bancales... Manifestement, c'est bien simple, Traviss ne savait pas comment gérer le deuil de ce personnage, et elle en a fait n'importe quoi.
Donc voilà,
Imperial Commando est le bouquin de trop pour Traviss
Alors certes, on peut me rétorquer qu'elle avait probablement prévu plus de développement dans feu le deuxième tome, mais est-ce que ça aurait été vraiment trop demander qu'il se passe quelque chose dans ce premier livre... ? Moi, je crois plutôt que Traviss ne savait absolument pas où elle allait de toute façon...
Et puis, je voudrais ajouter que j'en ai par-dessus la tête de la mauvaise foi de Traviss vis-à-vis des Jedi! Il fut un temps où Traviss nous proposait un point de vue intéressant, qui permettait de voir les films sous un autre angle ; hélas, elle est passée du Côté Obscur de la Force, prête à dire tout et n'importe quoi tant que ça fait original... Je veux bien admettre que les Jedi n'étaient pas des saints, mais quand on lit que ce sont des privilégiés qui gouvernaient dans l'ombre la République, il y a quand même de quoi se taper la tête contre les murs si on a vu les films! C'est encore plus amusant quand Traviss condamne dans le même temps leurs règles ascétiques, faudrait savoir! En plus, quand on compare avec les personnages dont Traviss nous fait sans cesse l'éloge, c'est très amusant, la scientifique génocidaire avait sans doute ses raisons, par contre que les Jedi aient utilisé une armée clone déjà créée, là, ça ne va plus du tout! D'une façon générale, Traviss ne cesse de nous répéter que personne n'est bien de toute façon, mais elle en conclue que ceux qui croient le contraire, c'est à dire à peu près tout le monde, sont pires que les autres... Il n'y a pas un léger souci de logique?
La vérité, c'est que sous couvert de nihilisme, Traviss est devenue l'auteure la plus moralisatrice de l'
UE.