Ayé, merci à Cesba pour m'avoir retrouvé ladite critique, postée le 8 décembre dernier (2002, donc).
Thrawn est de retour... Mais de retour après son séjour dans les Régions Inconnues, donc avant la Croisade qu'il lancera pour libérer la galaxie... Et à cette date, le Grand Amiral doit encore s'imposer à une cohorte de Seigneurs de la Guerre jaloux de leurs prérogatives, à des officiers supérieurs récalcitrants, et surtout à une République qui croit déjà - la sotte - avoir gagné la guerre.
Que de bonheur, mes aïeux ! Que de joie ! Quel n'a pas été pas mon plaisir - limite orgasmique - à la lecture de cettte FF, de ce roman devrais-je dire !
L'histoire : "Gardez vos amis près de vous et vos ennemis plus encore." Thrawn, on s'en doute, devait rencontrer sur sa route des adversaires puissants, non pas la République, qui se fait constamment dépasser dans cette histoire en matière de compréhension de ce qui lui tombe sur la tronche, mais les Seigneurs de la Guerre, et notamment un redoutable prétendant à la succession de Palpatine, le Vicomte Niza, dont on sait dès les premières lignes qu'il n'a pas l'envergure d'un Thrawn et que c'est bien lui, non le Grand Amiral, qui mériterait ce titre de "César de Carnaval" décerné par Presses Pocket à l'Héritier de l'Empire.
Le génie de Thrawn - militaire, politique, gastronomique (non, je déconne) en bref, universel - est admirablement restitué. Ses propensions à lire dans les pensées de ses adversaires, à élaborer des plans tordus dont les avantages énormes n'apparaîtront qu'à moyen-long terme, sa froideur légendaire et son comportement de professeur à l'égard de Pellaeon sont de nouveau au rendez-vous.
A cet égard, une scène d'anthologie : la partie d'échecs opposant Thrawn à Niza. Toute la tension entre les deux personnages, dont les personnalités éclatent au grand jour à cette occasion, est ici résumée dans un passage où fusent les répliques acérées sur fond de mouvements et de prises de pièces. Les discussions entre Petit Scarabée Pellaeon et Master Thrawn sont également superbes.
Du coup, cette plongée au sein de l'Empire (matinée de quelques révélations sur le matériel de clonage, les Jedi, les futurs développements des la trilogie de Zahn) renvoie presque au second plan l'histoire de Roulyo, pourtant pleine de suspense, d'humour et de clins d'oeil à la trilogie, à l'
UE et... autre chose. Mais le final n'en est, à cet égard, que plus réussi. Et Thrawn, de sa personnalité, parvient à écraser tout le monde : ses adversaires, et les autres personnages du roman.
Et qui dit Starwars dit Mara Jade sous la douch'... non, bataille spatiale. Sans vouloir trop en révéler, je dirais que j'ai aimé. Même si je m'étonne parfois du comportement de Thrawn face à *certains* événements relatifs au Precursor : certes, ces événements lui rapportent énormément, en définitive, mais bon, n'est-ce pas trop cher payé, tout de même ?
En somme, une lecture indispensable pour qui veut savoir comment on en est arrivé à un Pellaeon gueulant sur le lieutenant Tshel sur le passerelle de commandement du Chimaera avant d'assister à la réédition d'une marg sabl bien exécutée.
Pour reprendre l'expression d'Oliver Stone dans "JFK", "le passé n'est qu'un prologue". Alors autant lire le prologue, "Le Retour de Thrawn"... Une urgence vachement urgente, qu'on vous dit.