Hidden Empire (Hidden Empire #01 à 05), par Charles Soule et Steve Cummings
Le plan de Qi’ra touche à son but : désormais en possession de la Cage de Fermata et de la clé qui peut la déverrouiller, la dirigeante de l’Aube Écarlate est sûre d’elle et de sa capacité à vaincre les Sith. Mais ses mouvements ont désormais pleinement attiré l’attention de Palpatine en personne qui, après l’avoir sous-estimée, va petit à petit réaliser l’ampleur de la machination de la jeune femme et ce qu’elle risque de relâcher contre lui. Au point de décider d’intervenir en personne ?
Hidden Empire est donc la troisième et dernière partie de la « trilogie Qi’ra » du scénariste Charles Soule, depuis le retour du personnage à l’issue du premier épisode de
War of the Bounty Hunters et après
Crimson Reign. Néanmoins, autant les deux précédentes mini-séries étaient clairement distinctes, autant
Hidden Empire est une suite tellement directe, tant scénaristiquement que visuellement, qu’on a davantage l’impression, en lisant ce récit, d’avoir lu une œuvre unique en 10 chapitres plutôt que 2 de cinq chapitres entrecoupés de quelques mois de hiatus.
Alors, évacuons le premier point d’emblée : évidemment que Palpatine et Vador ne risquent rien à la lecture. Il n’y a aucun suspense là-dessus et, d’ailleurs, Soule lui-même le reconnaît : chacun des témoignages a posteriori de l’Archiviste va dans ce sens. Le véritable suspense, il réside finalement dans deux éléments : que contient la si redoutable Cage de Fermata (un Sith, comme l’affirme Qi’ra ? Si oui, lequel ? Et quel effet sa libération dans la galaxie pourrait-il avoir?) que sur le destin même de Qi’ra, dont le lecteur va avoir l’occasion de se demander à plusieurs reprises ce que le scénariste lui réserve. Pas de divulgâchage en vue avec cette critique, mais je dirai juste que les dernières pages l’impliquant sont d’une grande mélancolie.
Pour le reste, on prend les mêmes que dans
Crimson Reign, et on reprend exactement là où on l’avait laissé, avec un focus davantage porté sur l’action à présent que Qi’ra a révélé son jeu aux Sith. On pourra bien sûr, ici ou là, reprocher quelques facilités (un entraînement au sabre-laser de quelques pages entre Sidious et Vador fait plaisir, mais était-ce indispensable?) et ou éléments un peu gênants (comme l’a soulevé mon collège Adanedhel, voir Vador s’exclamer « Je suis Dark Vador ! » après avoir tué un personnage, c’est certes une réponse à l’une des répliques du personnage en question, il n’empêche que cela paraît peu naturel dans la bouche du Sith, qu’on imagine volontiers plus taiseux), il n’empêche que l’ensemble fonctionne assez brillamment. La mini met un terme à une série d’événements qui ont secoué et rythmé le petit monde des comics Star Wars pendant près de deux ans, et elle le fait bien, sans en faire trop, avec des menaces crédibles, des retournements de situation auxquels le lecteur ne s’attend pas, retournements plus ou moins gros d’ailleurs mais qui fonctionnent tous.
De la même manière que
Crimson Reign, l’implication avec les autres titres de la licence d’ailleurs est peu présente, à l’exception notable de la série
Docteur Aphra. Pour ceux qui suivent le titre de l’archéologue, ça… fonctionne, même si quelques passages gênent aux encornures entre cette mini-série et le titre d’Alyssa Wong (typiquement, le comportement de Kho Phon Farrus), pour les autres, ceux qui ne sont pas à jour du titre, le comportement d’Aphra sera assez peu mis en contexte. Vous me direz, ça fait partie du jeu.
Reste Qi’ra donc, personnage superbement mis en vedette et qui revient en grâce dans la licence, entre cette trilogie de comics et le roman jeune adulte
Crimson Climb qui la met en avant (avant une suite possible?). Déterminée, prête à tout, impitoyable, résignée à mourir s’il le faut, le personnage est tout simplement parfait. Et si je ne pardonne toujours pas à la licence de nous l’avoir tant mise en avant au moment précis où elle ne peut interagir avec Han, j’ai adoré suivre son parcours. Tout a été possible. J’ai aimé.
Aux dessins, rien à redire de plus sur la prestation de Steve Cummings par rapport à
Crimson Reign. Comme prévu à l’époque, le dessinateur semble se perfectionner à chaque épisode, n’hésite pas à remplir ses cases de personnages ou de vaisseaux, et s’il n’a pas un style reconnaissable au premier coup d’œil comme certains grands noms des comics, il gagne à être connu et j’espère le revoir sur la licence tant il aura marqué de son empreinte cette dizaine d’épisodes.
Sans surprise, j’ai donc adoré cette nouvelle fournée d’épisodes, qui vient mettre un terme (provisoire?) au parcours de Qi’ra, écrite à la perfection par Charles Soule. Les rebondissements sont nombreux, les surprises aussi, les liens avec les précédents écrits du scénariste sont plaisants sans être forcés, le tout avec des dessins là encore très réussis.
Hidden Empire est un belle fin pour cette trilogie !
Note : 90 %