Le châtiment de Shu-Torun (Star Wars #62 à 67), par Kieron Gillen et Angel Unzueta
L'heure est venue pour Shu-Torun de payer la trahison de sa souveraine Trios à l'égard de l'Alliance Rebelle ! La Princesse Leia a monté un plan a priori infaillible visant à réduire à néant l'économie de ce monde et neutraliser son importance pour l'effort de guerre Impérial. Mais cela implique les Partisans de Benthic, qui entendent bien faire de Shu-Torun une nouvelle Jedha ou Alderaan, mais pour l'Empire ! Mais Trios ne va pas se laisser faire, et ira jusqu'au bout pour défendre son monde...
Cet arc met un terme à la prestation de Kieron Gillen, non seulement sur le titre
Star Wars mais aussi sur l'ensemble de la licence à ce jour.
Le châtiment de Shu-Torun a donc la lourde tâche de mettre un terme à une série de cinq arcs qui, véritablement, se suivent, l'auteur ayant opté pour une véritable intrigue au long cours, au contraire de son prédécesseur Jason Aaron... A tel point que les dernières pages de l'arc pourraient être les dernières de la série, tant cela semble nous lancer vers les événements de
l'Empire contre-attaque !
Mais le cœur de cet arc, c'est véritablement l'assaut mené sur Shu-Torun. Gillen reprend tous les pions qu'il a savamment introduits dans les précédents opus, et fait culminer tout cela dans un final explosif, au rythme effréné, sans aucun temps mort, chacun des protagonistes ayant son moment de gloire, qu'il s'agisse des personnages iconiques, de seconds rôles issus des films ou bien d'individus spécialement créés par l'auteur. Alors, on pourra reprocher certaines choses tout de même, comme au final la faible implication de Luke dans la résolution de l'affaire ou bien l'absence des SCAR alors même que les dernières pages de l'arc
La fuite semblait les annoncer en force...
Mais tout cela, c'est pour mettre en avant la Princesse Leia. Formidable guerrière sous la plume de Gillen, la dernière fille d'Alderaan nous livre un visage assez peu vu, celle d'une femme prête à tout, d'une meneuse d'homme sur le front, capable de raisonner l'ennemi ou même les plus féroces de ses associés...
Et Gillen lui fait faire face à la Reine Trios, dont le parcours là aussi se termine de fort belle manière. Le scénariste a considérablement développé ce personnage et lui fait achever son parcours de la plus belle des façons. Les deux femmes sont au centre de cet arc, et c'est sans doute ce qui explique la relative inaction de Luke ou même la quasi-absence de Vador, qui n'est là, presque, que parce qu'il fallait bien à un moment nous le montrer.
Aux dessins, Angel Unzueta délivre ce qui est sans doute sa plus belle prestation sur la licence. C'est extrêmement coloré, très dynamique, joliment mis en scène, que ce soient lors des scènes au sol, à bord des vaisseaux ou même depuis l'espace. On en prend plein les yeux, et c'est tant mieux !
Au final, cet avant-dernier arc du présent volume de la série
Star Wars est une satisfaction totale, mettant un formidable terme au
run d'un auteur très impliqué et qui marquera la licence. La série pourrait d'ailleurs s'achever ainsi sans aucun problème... Et contrairement au
run de Jason Aaron, je me dis que dans quelques temps, je reprendrai l'ensemble des écrits de Gillen avec plaisir !
Note : 90 %