La fin d'une vaurienne (Doctor Aphra #37 à 40), par Si Spurrier et Caspar Wijngaard
Le Docteur Aphra a sauvé la vie de l'Empereur ! Revenue dans les bonnes grâces du régime, elle se retrouve affecté au Projet Nuée dans le but de localiser la nouvelle base rebelle. Seule ombre (et de taille) au tableau ? Le superviseur du Projet n'est autre que Dark Vador et il n'est pas vraiment ravi de refaire équipe avec l'archéologue. Et tandis qu'il est à la recherche du moindre prétexte pour se débarrasser une fois pour toutes d'elle, la jeune femme va voir réapparaître toutes ses figures importantes de sa vie… au point d'enfin prendre conscience de ses erreurs de comportement ?
Comme la série
Star Wars, le titre
Doctor Aphra tire sa révérence avec ce quarantième numéro et cet ultime arc au titre évocateur. Et c'est peu dire que la série aura fait le grand écart au niveau qualitatif : après un démarrage en trombe, elle a failli sombrer dans le grand n'importe quoi avec le changement de scénariste, Si Spurrier n'ayant visiblement pas été mis au courant qu'il n'était pas chez DC et qu'il n'écrivait pas Harley Quinn avant, petit à petit, que l'intérêt ne reparte à la hausse, jusqu'au présent arc.
Mais le souci principal, c'est qu'au-delà des nouveautés, des trouvailles, des recanonisations d'éléments (Tython ?), c'est qu'on se retrouve avec un certain sentiment de redite dans la relation entre Aphra et Vador… qui fait du surplace depuis la fin de la première série consacrée au Seigneur Noir des Sith. Néanmoins, la confrontation entre eux deux vaut son pesant de cacahuètes, notamment lors de l'ultime scène les impliquant et cette magnifique tirade du Sith, qui refuse de mourir de la main de quelqu'un comme Aphra… Ça laisse songeur, je trouve, sur l'état psychologique du Sith à ce moment-là de la chronologie.
Et il se pourrait enfin, enfin, enfin, qu'Aphra évolue et change de comportement. C'est le problème d'une série régulière sur le personnage : on peut tirer sur la corde, mais à force de changer le statu-quo du titre tous les 6 ou 12 épisodes, on ne peut s'attendre à garder une Aphra identique sur un laps de temps aussi long. Et là où le choix du titre est malin, c'est qu'il est tout sauf mensonger. Aphra change bien et prend une décision radicale concernant son avenir… et je crains fort qu'elle régresse dans le futur relaunch. Je suis curieux et, en un sens presque impatient de lire la suite, et j'espère fort ne pas être déçu.
Mais comme tout ne peut pas être parfait, il faut le dire : les incessants retours des personnages que l'on croyait morts et/ou détruits mais qui en fait non pour nous faire croire dans ce même arc que les mêmes personnages sont à nouveau morts et/ou détruits mais qu'en fait non… Bouh ! Ça suffit ! Soit on se débarrasse d'eux pour de bon, soit on assume de les garder, mais combien de temps encore va-t-on nous imposer ce schéma scénaristique redondant ?
Aux dessins, on retrouve Caspar Wijngaard… et quel bonheur d'avoir un unique dessinateur sur un arc complet ! Quel plaisir d'avoir une continuité graphique sur l'ensemble de ces quatre-vingt dix pages ! Vador y est sublime, le trait est dynamique au possible, Aphra y est parfaitement crédible tant ses expressions sont détaillées, les décors sont dépaysants au possible, il y a de réels efforts de mise en scène, d'éléments hors-écran… Vraiment, entre Kev Walker et Caspar Wijngaard, la série aura eu de très bons dessinateurs (si on enlève Emilio Laiso. Vraiment. Mais alors vraiment) ! Espérons que le relaunch poursuivra dans cette voie !
Et voilà,
Doctor Aphra, c'est fini, avec cet ultime arc au rythme très (trop) rapide, aux dessins sublimes et au scénario qui boucle la boucle tout en n'échappant pas à de très (trop) grosses ficelles scénaristiques. Un paradoxe, dîtes-vous ? Pourquoi pas : après tout, c'est bien d'Aphra dont on parle, non ?
Note : 80 %
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Doctor Aphra – Épilogue (Empire Ascendant #01 – Aphra), par Si Spurrier et Caspar Wijngaard
Le Docteur Aphra a disparu. Vivante ou morte ? Dans l'incertitude, Tolvan, Vulaada et le père d'Aphra se réunissent pour écouter son message d'adieu et échanger sur elle. Jusqu'à ce qu'un certain fermier s'implique dans cette affaire…
Voilà un titre qui porte bien son nom. Nouveau segment de l'anthologie
Empire Ascendant,
Épilogue reprend les éléments du dernier numéro de l'arc
La fin d'une vaurienne, avec la contrepartie parfaite : Aphra enregistrait un message d'adieu ? Voilà donc que les destinataires écoutent ce même message et échangent sur son souvenir. Il ressort de tout ceci un sentiment de veillée funèbre mêlant espoir et tristesse, le tout s'achevant sur une note d'optimisme. La boucle est bouclée, Si Spurrier faisant même apparaître Luke Skywalker en raison de ses nombreuses alliances plus ou moins volontaires avec l'archéologue. Bon, on désacralise un peu le personnage, mais avec un titre sur Aphra, qu'attendiez-vous d'autre ?
Même aux dessins, Caspar Wijngaard fournit un segment de très bonne qualité. Pas grand-chose à en dire de plus, si ce n'est qu'il est dommage que le dessinateur ne se retrouve pas sur la nouvelle série régulière.
C'est donc sur une note très positive que s'achève la série
Doctor Aphra !
Note : 90 %