L’Élu (Darth Vader #01 à 06), par Charles Soule et Giuseppe Camuncoli
La République n'existe plus. L'Ordre Jedi est tombé. Anakin Skywalker a disparu.
Les Sith ont eu leur revanche, et ils ont instauré leur nouvel Empire, dirigé d'une main de fer par l'Empereur Palpatine. Et la galaxie va bientôt apprendre à connaître son nouvel et sinistre homme de main : le Seigneur Noir des Sith Dark Vador, terrifiant dans son armure noire et sa respiration bruyante. Mais Vador doit d'abord apprendre à maîtriser son nouveau corps et faire sienne l'arme des Sith. Et pour cela, il lui faut un cristal kyber à corrompre !
Après la précédente série régulière menée de main de maîtres par Kieron Gillen et Salvador Larroca, Marvel n'aura pas attendu longtemps avant d'offrir à Dark Vador un nouveau titre régulier. Et pour bien marquer le coup, cette nouvelle série se déroulera juste après les événements de
La Revanche des Sith et nous narrera l'avènement de l'Empire, celui des Sith, la traque des derniers survivants Jedi, la formation de l'Inquisitorius (
)… bref une période qui fait rêver bon nombre de fans, une période qui n'a pas eu droit à tant de récits que ça dans l'
UE Légendes. Et aux commandes de ce nouveau titre, on retrouve Charles Soule, le nouvel homme fort de la licence, adepte des mini-séries (
Lando,
Obi-Wan & Anakin) ou des séries régulières (
Poe Dameron), un auteur qui s'y connaît, accompagné par Giuseppe Camuncoli, nouveau venu dans cet univers mais bien connu des lecteurs des titres super-héroïques Marvel. Sur le papier, une très bonne équipe.
Et ce premier arc est une réussite !
Pourtant, il n'est jamais facile d'avoir à scénariser Dark Vador. Vador, c'est un peu le cadeau empoisonné : le titre se vendra, c'est sûr, du moins dans ses premiers numéros. Mais réussir à en faire un titre qui donne envie de revenir, pas parce que c'est Vador mais bien parce que l'intrigue nous plait, c'est une autre paire de manches. Soule et Camuncoli s'en sortent haut la main, les deux auteurs imposant leur patte dès le premier numéro !
Néanmoins, Soule se permet un découpage un peu particulier dans cet arc qui, très clairement, se décompose en trois parties : le #01 pourrait être considéré comme un one-shot inaugural, viendraient ensuite les numéros #02 à #05 qui sont le cœur de l'arc, le dernier numéro #06 étant presque, lui aussi, un one-shot qui sert surtout à introduire le deuxième arc. Et cela ne pose aucun problème, en fait, bien au contraire : on sent les efforts de Soule pour que chaque numéro ait un réel intérêt, une conséquence. Alors oui, il faudra en passer par un retcon de la fin de l’
Épisode III dès les premières pages, mais ensuite, c'est un festival !
Rebondissements, scènes attendues et d'autres non, fan service, développement de la mythologie Jedi à travers la notion de
barash : l'auteur s'éclate et livre un Vador plus bestial, moins cérébral (du moins pour l'instant) que celui de Gillen. Mais tout cela passe car on peut se dire, après tout, qu'Anakin est encore présent d'un certain point de vue en Vador…
En revanche, s'il est extrêmement appréciable de voir le programme Inquisitorius en action et de faire le lien avec les antagonistes de
Rebels, il est par contre regrettable de voir le Premier Inquisiteur être déjà « lui-même » alors même que la purge n'a eu lieu, au mieux, que quelques jours plus tôt.
Aux dessins, Giuseppe Camuncoli fait son entrée dans l'Univers Officiel et c'est une réussite totale. Camuncoli représente un Vador nettement plus fluet, moins massif que celui qu'on a l'habitude de voir, mais c'est bien le seul reproche qu'on peut lui faire. Pour le reste, c'est un festival : le dessinateur varie les ambiances, les personnages (design très réussi pour Infil'a!), les duels au sabre-laser, les décors (quel plaisir de voir autre chose qu'une planète désertique !) avec une réelle maîtrise. Il est, il faut le dire, soutenu par la colorisation de Curiel, qu'on avait déjà pu voir dans la série Kanan et qui continue de nous faire rêver !
L’Élu est donc un excellent point de départ pour ce nouveau titre consacré au plus redoutable des Seigneurs Noirs des Sith. Dark Vador est de retour pour un récit qui réussit le double exploit d'être parfaitement accessible et de permettre au fan d'en apprendre davantage sur son univers préféré. Une bien belle réussite, qui fait qu'on ne peut qu'avoir hâte de lire le deuxième arc !
Note : 90 %