Chewbacca (Chewbacca #01 à 05), par Gerry Duggan et Phil Noto
Débiteurs du criminel Jaum, Zarro et son père Arrax sont envoyés dans les cavernes de scarabées d'Andelm pour racheter leurs dettes – habile façon de dire qu'ils sont réduits en esclavage... Mais lorsque Zarro réussit à s'échapper, elle se rend compte qu'aucun habitant de la planète n'acceptera de l'aider pour faire ce qui est juste. En désespoir de cause, elle va se tourner vers un étranger, un être dont elle va faire la rencontre au hasard mais qui, elle le sent, va pouvoir l'aider : Chewbacca le Wookie !
Dans la droite lignée des mini-séries consacrées à la Princesse Leia et à Lando Calrissian, Marvel dégaine donc un titre consacré au plus velu de nos Rebelles. Et sans être aussi catastrophique que la première, on est pour autant loin de la réussite de la seconde...
La gros point positif, ce sont les dessins. Phil Noto s'éclate visiblement sur ces cinq numéros, en grand amoureux de Star Wars qu'il est, dans un contexte pas forcément évident : ici, point de sabre-laser, de personnages iconiques (à l'exception de Chewie, donc), ou de décors connus... Pour autant, la mini est très réussie, le Wookie est parfaitement expressif, les couleurs sont belles, le trait délicat, même si on pourra reprocher un design de Zarro bien simpliste (parce que c'est une fille, donc...
). D'ailleurs, Marvel ne s'y est pas trompé, puisque l'éditeur a confié à Noto la nouvelle série régulière consacrée à Poe Dameron !
Non, c'est du côté du scénario que c'est nettement moins satisfaisant. Déjà parce qu'on se demande ce que Chewie vient faire sur Andelm, lui, l'un des meilleurs pilotes de la galaxie. Il a l'air quand même bien
cool, notre Wookie, il prend son temps, il flâne au milieu des fleurs alors qu'il transporte tout de même un objet d'importance...
Quant à l'idée de le faire s'exprimer uniquement en shyriiwook, cela se révèle une fausse bonne idée : l'immersion est totale mais, au bout d'un moment, à ne rien comprendre, et bien je me suis ennuyé.
Parce que de toute façon, même si personne ne le comprend, tout le monde fait comme si, cela ne crée jamais de réelle complication dans l'intrigue. Dommage !
Les événements se suivent, donc, petite séquence d'action par-ci, grosse explosion par là, forcément quelques Impériaux histoire de bien casser du méchant... Je ne sais pas, moi, avec ce criminel qui réduit ses débiteurs en esclavage, il y avait moyen de nous en apprendre plus sur le passé de Chewie, sur ce qu'il avait vécu, on aurait pu le voir en colère, s'énerver mais là, que dalle. Deux-trois cases de flash-back histoire que le lecteur se souvienne bien qu'il a été esclave et emballé c'est pesé ! Désolé mais non, là, c'est trop léger ! Chewie n'est pas qu'une gros nounours, flûte quoi !
Du coup, avant cette mini, je me disais qu'un récit centré sur Chewie avait du potentiel. Débarrassé de l'ombre de Han Solo ou du
Faucon Millenium, on pouvait espérer quelque chose de sympathique. Mais là, le récit ne réussit même pas à atteindre ce stade, et j'en viens à me dire que si ce n'est pas la faute de l'auteur, alors c'est celle du personnage : le Wookie a-t-il le potentiel pour porter un titre sur ses seules épaules, même pour une durée de cinq numéros ? Je me le demande...
Une fois n'est pas coutume, c'est bien la déception qui m'a habité en refermant ce titre. Je ne le recommande donc pas, l'Univers Officiel disposant de bien d'autres comics plus satisfaisants.
Note : 50%