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[Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

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Messagepar Uttini » Mer 25 Mai 2022 - 11:24   Sujet: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Là, ça y est, je suis dans le move !
Une nouvelle ancienne, que j'ai remanié en version Star Wars, non plus dans un futur lointain, mais dans un passé non moins lointain...
Action ! Partie 1 - Partie 2 - Partie 3 - Partie 4- Partie 5


LA TERRE SANS RETOUR


— Plus d’hyperdrive, lança Starke. Défaillance générale des motivateurs.
— J’ai vu. Pas moyen de leur échapper. Dans moins de deux heures, ils seront sur nous.
Soong se tourna vers le navigateur, un Jedi Bothan, penché sur son écran.
— Quelque chose d’encourageant ?
— Pas vraiment. Une planète pas loin, inhabitée, apparemment. Mais en limite du territoire Chiss.
Tamara Soong, Jedi d’origine tholotienne à la peau hâlée, fronça les sourcils. Une planète inhabitée comme il y en avait tant aux alentours des anciens districts familiaux Chiss. Un de ces mondes déserté depuis des siècles, sûrement.
— C’est mieux que rien, dit-elle. Mettons le cap sur ce système. Peut-on s’y poser sans risques ?
— Certainement. Si cette planète figure dans les bases de données chiss, c’est qu’elle a été habitée, autrefois.
— Exécution ! dit Soong, bien plus autoritaire que sa frêle silhouette ne pouvait le laisser penser.
Elle n’était pas bien grande, sans ces formes arrondies qui rendent les femmes généralement séduisantes. Elle avait la poitrine plate, un visage quelconque, des membres maigres mais noueux d’une musculature solide. Même ses appendices crâniens n’avaient pas ce vague aspect de chevelure habituel des tholotiens. Clairement, elle n’avait rien d’attirant. Mais elle était Maître Jedi, et ça lui suffisait largement.
Le Zaphénath prit un large virage et se laissa glisser dans l’immensité noire de l’espace interstellaire. Il était mal en point ; plusieurs impacts étaient visibles sur l’avant de sa coque et des morceaux de métal déchiqueté se détachaient régulièrement de la superstructure. Soong afficha sur son écran de contrôle le diagnostic des avaries et siffla entre ses dents. Les Chiss ne les avaient pas ratés. D’ailleurs comment auraient-ils pu ? Dix vaisseaux d’interception contre un seul vaisseau Jedi et ils n’étaient même pas parvenu à le stopper. Soit ils ne savaient pas du tout viser ni manœuvrer, soit ils les avaient laissés s’échapper sciemment. Et la dernière option ne pouvait être retenue . Si le Zaphénath parvenait à quitter le territoire Chiss sans encombre, il serait le premier vaisseau Jedi à réussir cet exploit : entrer chez les Chiss malgré leur isolationnisme forcené, puiser et ramener des informations de première main sur cet empire des régions inconnues au Conseil Jedi.
Pour la tholotienne, peu importait, cependant, les éventuelles victoires qui découleraient de leur opération. Sa principale préoccupation était de parvenir entière hors du district juridictionnel de Csilla, ou, au pire, de réussir à transmettre les informations au conseil Jedi avant que la flotte Chiss ne détruise complètement le Zaphénath. Une gageure dans les deux cas. Rasval, le Seigneur Chiss, allait certainement mettre à leurs trousses non plus de simples intercepteurs orbitaux mais un de ses nouveaux cuirassés d’attaque. La poisse !
— J’ai d’autres informations, dit Gor’entz le Bothan, toujours penché sur son écran de navigation. Atmosphère respirable, présence de constructions, mais aucune source d’énergie active, du moins rien qui soit suffisant pour nos senseurs.
Le vaisseau fut violemment secoué par une explosion. Le métal de la coque, torturé par les charges protoniques, perdait encore peu à peu sa cohésion et partait en morceaux. S’ils n’atterrissaient pas, le Zaphénath finirait en un nuage de pièces informes. Plus le temps de se poser de questions sur ce monde désert, il valait dans tous les cas bien mieux que le vide spatial. Soong entra dans l’ordinateur de pilotage les coordonnées fournies par le navigateur et lança la procédure automatique. Il était temps de faire ses bagages.
Quittant la salle de contrôle, elle se rendit à sa cabine à travers les coursives envahies par la fumée. Les alarmes hurlaient, les cloisons étanches se refermaient les unes après les autres, et une odeur piquante se répandait dans l’air ambiant. Une canalisation d’hyperfréon avait certainement sauté, là-derrière. Rien de très prometteur. Une nouvelle secousse, deux, les alarmes se turent et la lumière s’éteignit. Plus d’énergie. Le dernier micro-saut hyperspatial qui les avait amenés à proximité de la planète avait pompé toutes les ressources du générateur principal déjà mal en point.
Debout dans les ténèbres de la coursive, Soong retint son souffle. Un sifflement. Les champs de force retenant l’atmosphère dans les compartiments sinistrés venaient de céder. Après quelques secondes de noir total, les batteries de secours fournirent péniblement les unités de puissance nécessaires et les coursives furent plongées dans une pénombre inquiétante. On y voyait assez pour se déplacer et ça suffisait à Soong. Elle reprit sa marche rapide vers sa cabine. Là, elle fourra au plus vite dans son large sac à dos quelques vêtements, un médipack, des rations de survie, de l’eau. Et le datapad où étaient mémorisés les informations dérobées sur l’Ascendance Chiss. Il ne s’agissait pas de le laisser là, après tous les efforts qu’ils avaient faits pour s’en emparer. Trois Jedi avaient donné leur vie pour ces informations, et des douzaines de Chiss l’avaient perdue en cherchant à empêcher qu’on ne les vole. Quelques secondes durant, elle considéra le datapad et un doute affreux naquit en elle. Qu’adviendrait-il si ces informations se révélaient fausses ? Elle fut stoppée dans ses réflexions par la voix de Starke dans les haut-parleurs du vaisseau :
— Nous sommes en orbite, capitaine. Tout le monde aux postes d’urgence.
Le petit escorteur, arborant toujours l’écusson de la flotte seigneuriale mais aux mains des Jedi, glissa en spirale vers la surface de la planète. Un peu trop vite, toutefois, pour se poser sans dommages. Le peu d’énergie qui restait fut dérivé vers les moteurs conventionnels et le Zaphénath fut pour quelques minutes empli d’une vie nouvelle. Ce temps fut mis à profit pour régler les derniers détails de navigation et la procédure d’atterrissage démarra.
L’escorteur n’était pas conçu pour planer. Ce n’était qu’un gros cigare de métal noir sans la moindre voilure pour le maintenir en l’air. Mais, péniblement, les répulseurs suffirent à le faire s’écraser sans trop de casse dans une plaine recouverte de sable ocre, quelque part à la surface d’un monde déserté depuis des générations, dont on avait même oublié le nom. Sous le choc de la rencontre avec le sol, la coque acheva de se désagréger et s’effrita en milliers de morceaux qui volèrent dans toutes les directions. Le calme revint, finalement, le sable retomba doucement, recouvrant les structure internes du vaisseau littéralement dépouillé. Un dernier gémissement métallique, une explosion, de la fumée s’échappant de toutes les brèches de l’appareil, puis le silence. Le Zaphénath avait vécu.
— – — – — – —


Les postes d’atterrissage d’urgence étaient conçus pour protéger les passagers, envers et contre tout. Une fois installés dans les niches murales, Soong et ce qui restait de son équipage furent littéralement noyés dans une mousse compacte qui avait la propriété d’absorber l’énergie cinétique. Ils sentirent à peine le choc de l’écrasement, mais il leur fallut plusieurs dizaines de minutes pour s’arracher de là. Un pulvérisateur automatique, en principe, devait diffuser un solvant qui faisait fondre rapidement la mousse protectrice, mais le dispositif n’avait certainement pas survécu au crash. Les passagers n’avaient que pour quelques minutes d’oxygène, juste assez pour trancher dans le vif à l’aide de leurs sabres laser et sortir de leur gangue de mousse puante. En silence, endoloris de partout, Soong, Starke et Gor’entz s’extirpèrent de la carcasse de l’escorteur. Starke avait particulièrement souffert. Le séjour dans la mousse l’avait presque tué.
Il aspira l’air de la planète avec satisfaction et s’effondra sur le sable, à quelques dizaines de mètres du vaisseau.
— Comment s’appelle cet endroit ? demanda Soong après avoir rejoint ses équipiers.
Gor’entz s’écroula à son tour et posa la tête sur son sac, haletant.
— Pas la moindre idée. Je n’ai pas eu le loisir de consulter les mémoires du vaisseau. Je peux seulement dire qu’il y a une structure architecturale derrière cette chaîne de montagne. Des bâtiments que j’ai aperçus alors que le vaisseau descendait. Un genre de cité abandonnée, peut-être.
Tamara Soong ouvrit son sac et en vérifia le contenu. Rien de cassé, semblait-il. Le datapad était intact. Elle y tenait plus qu’à sa propre vie. Elle examina le ciel, d’un bleu profond parsemé de nuages gris. Pas de soleil en vue. C’était le crépuscule dans cette partie de la planète.
— Bien entendu, dit-elle en faisant une courbette en direction de Gor’entz, aucune information quant au climat, à la température à la latitude où nous nous trouvons ?
Gor’entz soupira et, tout en restant affalé sur son sac, tira de sa poche un petit datapad.
— Nous connaissons notre position d’après les cartes standard, finit-il par dire en hochant la tête. Nous nous trouvons dans une zone désertique. Gros écarts de températures, probablement.
— Il fait bon, à cette heure-ci, apprécia Soong.
— Ça ne durera pas. Dès que la nuit sera tombée, il fera certainement beaucoup plus froid.
Soong hocha la tête. Elle n’avait pris que quelques vêtements légers. Combien de temps faudrait-il pour rejoindre les bâtiments que Gor’entz avait repéré ? Elle tira un blouson du fond de son sac et le jeta sur ses épaules, par-dessus sa tunique Jedi. Gor’entz avait de la fourrure, lui au moins, mais pas la tholotienne.
— Ne restons pas ici, ordonna-t-elle. Il faut marcher durant la nuit. Nous ignorons quelle température il fera durant le jour.
Gor’entz se leva en grommelant et hissa son sac sur son dos. Starke, le seul humain du groupe, fit de même sans mot dire. Alors qu’elle l’interrogeait du regard, Gor’entz indiqua une direction de la main :
— Par là, capitaine. Suivons ce défilé. Je crois avoir vu une route ou une piste au-delà des crêtes.
Soong hocha la tête et le petit groupe s’ébranla. La nuit tombait, mais elle s’annonçait très claire. La Nébuleuse se levait à l’horizon et baignait le paysage nocturne d’une vague lueur rosée.

— – — – — – —


Hurduk’orva’kogeg, plus prosaïquement nommé Korvak, ajusta le pan de sa tunique stricte et enfonça un peu plus sa casquette à large bord sur son crâne chauve. Il se devait d’être idéalement élégant, propre, toujours tiré à quatre épingles, comme il convenait à un commodore de cuirassé de son Altesse le Seigneur Chiss Hir’asva’lzranu XII. Son uniforme noir parfaitement coupé, rehaussé de quelques galons argentés, lui allait comme un gant. Sur sa poitrine brillait l’emblème de sa Seigneurie, l’étoile d’or et les épées croisées. Il était un Chiss, dans toute sa splendeur ; peau bleu foncé, visage grave, presque maigre, et ses yeux brillaient de ce rouge profond des Chiss de race pure. Il était très fier de lui, très fier de son ascendance, qu’il pouvait faire remonter à l’ancienne époque légendaire.
Le reflet que le miroir de sa cabine lui renvoyait de sa personne le satisfaisant, Korvak saisit son bâton de commandement, le cala sous son aisselle, ajusta son monocle et quitta sa cabine en direction de la salle de pilotage. Il marchait droit, d’un pas rapide et assuré, parfait prototype de l’officier seigneurial.
Malgré son apparente aisance, il était fort déçu. Lui confier à lui une mission aussi enfantine : retrouver les espions Jedi et les exécuter, récupérer les informations qu’ils avaient volées et détruire toute trace de leur existence. Pourquoi mobiliser son cuirassé pour si peu alors que la bataille faisait rage au large de Vollmar ? Un simple intercepteur aurait suffi. Le vaisseau des fuyards était au bord de la désintégration, il n’irait pas loin. Inconcevable ! Sa loyauté, pourtant, lui commandait d’exécuter cette mission comme il les exécutait toutes, avec obéissance, rigueur, inflexibilité.
A son entrée dans la salle de commande, un mousse fit retentir son sifflet et tous se mirent au garde-à-vous. Korvak passa son équipe en revue d’un regard vaguement distrait et fit signe du bout de son bâton. Chacun reprit son activité et le commodore rejoignit son large siège, juste derrière la console de navigation. Il faisait sombre à bord du Modth-Yithra, comme toujours à bord des cuirassés Chiss. Intérieur exigu, lumière minimale, confort spartiate, nourriture rationnée, tout ce qu’il fallait pour ne pas oublier qu’on était en guerre. Le confort nuisait à l’efficacité des hommes, tout comme la nourriture raffinée, les quartiers individuels et les salles de repos pleines de jeux et de divertissement. Pouah ! Tout ça n’était bon qu’à les amollir avant la bataille.
— Navigateur ! aboya Korvak. Du nouveau ?
Il aboyait toujours après ses subalternes. Une des prérogatives du commandant. Plus il aboyait fort, plus il était respecté.
— Nous avons détecté une traînée ionique, commodore. Leur navire est certainement endommagé et ils perdent de l’énergie.
— Bien, dit Korvak d’un ton guindé. Nous les aurons interceptés avant la fin du cycle de veille.
Le navigateur ne dit mot. Il regarda son supérieur d’un œil effrayé et se retourna vers sa console. Quelque chose ne collait pas, songea le commodore. Il leva la main et claqua des doigts. Aussitôt, le commandant en second, un grand gaillard à l’air un peu benêt engoncé lui aussi dans un uniforme noir, vint se placer un peu en retrait du siège de son supérieur.
— Commodore, je suis à vos ordres.
— Lieutenant Dawps, je sens une étrange atmosphère sur ce pont. Que se passe-t-il ?
L’autre craignait la question. Il piétina un instant d’une jambe sur l’autre et finit par lâcher :
— Commodore, les hommes sont effrayés. Moi-même, je suis un peu inquiet.
Korvak sentit monter l’irritation en lui. Rien ne pouvait effrayer ses hommes ! Rien ne devait même les effrayer. Ils servaient à bord du Modth-Yithra, le plus puissant cuirassé de la flotte de ce côté-ci du territoire Chiss, le vaisseau le mieux armé qui soit. Que pouvaient-ils craindre, à part la colère de leur commandant ?
— Qu’est-ce qui effraye mes hommes, lieutenant ? Pas cette poignée de terroristes étrangers ? Ils ne seront bientôt plus qu’un souvenir, une étoile de plus à notre tableau de chasse.
Dawps se signa, les mains jointes droit devant lui, comme une lame, dans un mouvement descendant de son front à sa poitrine. Il se sentait de plus en plus mal à l’aise. La voix légèrement tremblante, il reprit :
— Nous savons où ces Jedi se sont posés, commodore.
Korvak fit la grimace. Il ne doutait pas une seconde qu’il le sache. Ce qu’il ne comprenait pas, c’est pourquoi ils ne les poursuivaient pas déjà de toute la puissance de leurs moteurs. Il se mit à tapoter le bras de son fauteuil du bout de son bâton, ce qui exprimait chez lui le comble de l’agacement. Dawps ne s’y trompa pas et, sans attendre la réplique de son supérieur, il reprit :
— Commodore, c’est… C’est Orcus.
Il l’avait dit dans une sorte de soupir, dans un chuchotement effrayé, comme s’il prononçait la pire des insanités. En un sens, c’était pire encore. Korvak tressaillit et son teint devint plus foncé. Il n’avait pas entendu parler d’Orcus depuis son enfance, depuis les récits que les mamans racontent à leurs petits enfants pas sages pour les terroriser. Orcus, la Terre Sans Retour. Visiblement touché, le commodore se signa lui aussi discrètement mais n’en perdit pas pour autant sa suffisance.
— Et alors, lieutenant ?
— Monsieur, reprit Dawps, vous savez ce qu’on raconte…
Et oui, il le savait. Orcus, la Terre Sans Retour, le lieu de repos des Esprits. Les anciennes légendes religieuses avaient la vie dure, et même le plus scientifique des hommes ne restait pas insensible aux anciennes croyances ancestrales. Incohérent, soit, mais non moins réel.
— Je n’ai jamais cru à ces histoires, mentit Korvak avec aplomb. Ne soyez donc pas superstitieux, Dawps, que diable ! Vous savez pourtant bien que lorsque nous mourons, nous quittons ce corps de chair et rejoignons les ancêtres dans le Grand Champ spirituel, loin du domaine physique. Orcus n’est qu’un vieux mythe et…
Il se tut. Il avait parlé bien haut, beaucoup plus qu’il ne l’aurait fallu, et tous les hommes de la passerelle, figés comme des statues, avaient leurs yeux rouges fixés sur lui. Et dans leurs regards, il lisait une sourde terreur. Plusieurs se signèrent fébrilement, d’autres replongèrent, en tremblant, le nez dans leurs claviers.
— Cela suffit, aboya Korvak. Tout le monde au travail !
Il s’enfonça un peu plus dans son fauteuil en maugréant. Voilà ce que pouvait bien craindre ses hommes. Quelque chose que les blindages les plus lourds et les rayons de la mort les plus puissants ne parvenaient pas à anéantir : les vieilles croyances.
— Comment ont-ils osé ? reprit doucement le commandant, bien plus impressionné qu’il ne voulait le laisser paraître.
— Ils ne connaissent visiblement pas nos tabous ni nos légendes, commodore. Pour eux, Orcus n’est qu’une planète parmi d’autres.
Il prononçait toujours le nom de cette planète maudite avec le plus grand respect, en le murmurant, en se signant à chaque fois pour conjurer le sort lié à ce monde où, selon les vieilles croyances, se reposaient les esprits des défunts d’autrefois. C’était une vieille doctrine, aussi ancienne que la civilisation chiss : lorsqu’on mourrait, l’esprit immortel quittait le corps pour rejoindre les défunts sur la Terre Sans Retour. Sur Orcus. Cette croyance était si ancienne, disaient les Historiens, qu’elle remontait même avant que les Chiss ne deviennent un peuple civilisé et policé. Orcus brillait dans le ciel nocturne de Csilla, la planète-mère de l’Ascendance Chiss, d’un éclat particulier, presque inquiétant, et personne n’osait regarder de ce côté. On pensait que simplement fixer la planète plus d’une seconde offensait les Esprits, et que ceux-ci pouvaient alors revenir vous hanter, les nuits où l’astre était au zénith. Csilla tournait de telle manière sur son axe qu’on pouvait en toute saison apercevoir Orcus depuis toute sa surface, à un moment ou un autre de la nuit. Bien sûr, les croyances nouvelles liées au culte de la Déesse Araignée niaient l’existence de la Terre Sans Retour, des Esprits et de leur éventuelle influence sur le monde des vivants. Mais les vieilles superstitions d’autrefois avaient la vie dure.
— De plus… Commença Dawps.
— Je sais, lieutenant. Nous approchons du solstice de l’hémisphère nord. Le jour des morts. Il ne serait pas judicieux de fâcher les Esprits si près de…
Il se tut à nouveau, alors que les hommes de la passerelle se tournaient à nouveau vers lui. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais là, il se fâcha. Son visage prit une teinte presque noire, signe de grande colère chez les Chiss.
— Nous sommes une unité d’élite, messieurs, s’écria-t-il en se dressant sur ses pieds et en haranguant ses hommes, nous sommes les meilleurs marins spatiaux de l’univers connu. Nous ne croyons pas le moins du monde à ces sornettes. C’est un ordre, entendez-vous ?
Plusieurs officiers se signèrent une fois de plus et tous se replongèrent dans leur travail. Korvak devait bien se rendre à l’évidence : lui aussi croyait en un monde où les esprits allaient après la mort. Peut-être allaient-ils sur Orcus, peut-être ailleurs. Un vaisseau en perdition s’était posé autrefois sur Orcus, lui avait raconté son grand-père, et les seuls hommes qui en réchappèrent étaient devenus fous. Ils racontèrent comment les esprits des défunts hantaient Orcus dans de vastes cités en ruines. Ce monde était leur dernière demeure, la Terre Sans Retour.
Pourtant, si les Jedi s’y trouvaient, il fallait aussi s’y rendre. L’enjeu était trop important. Le Seigneur Rasval comptait sur ses meilleurs hommes pour mener à bien cette mission. Et s’ils refusaient d’affronter Orcus, il leur faudrait affronter la colère de leur tyran, ce qui n’était guère plus rassurant.
— Qu’allons-nous faire, commodore ?
— Nous mettons le cap sur Orcus, Dawps. Mais avant, je vais consulter l’aumônier et organiser une réunion de prière pour apaiser les Mânes des ancêtres. Il faut à tout prix que nous récupérions les informations volées par les Jedi, lieutenant, sinon notre avenir dans la flotte est sérieusement compromis.
Il se leva et saisit le pan de la tunique de Dawps. Dans un murmure, il dit :
— Je compte sur vous pour maîtriser les hommes. Choisissez : c’est Orcus ou la colère du Seigneur Rasval. Et vous savez ce que cela signifie…
Dawps hocha la tête. Il savait fort bien. Il fallait faire fi de la peur panique liée à Orcus, avancer coûte que coûte, affronter la colère des Esprits… Ou affronter Rasval. Finalement, des deux, la crainte du Seigneur Chiss l’emporta. Si quelques incantations de l’aumônier pouvaient peut-être suffire à calmer les Esprits, aucune prière ne pouvait conjurer la colère de Rasval. Restait à savoir si cette pensée serait suffisante pour tenir en bride les quelque deux cents hommes d’équipage du Modth-Yithra.
— Navigateur, dit Dawps, cap sur Orcus. Donnez-moi une estimation.
Le navigateur frémit, se signa de nouveau et pianota sur son clavier. Quelques secondes plus tard, il lâcha, la voix éteinte :
— Une heure, monsieur, pour être en vue de… la planète.
Une heure. Une heure pour trouver les ressources nécessaires, la force de surmonter les vieilles peurs irrationnelles. Car il ne s’agissait pas simplement de s’approcher de ce monde maudit, mais bien d’y poser les pieds pour mettre la main sur les Jedi. Et ça, ce serait une autre affaire… Il faudrait des volontaires, songea Dawps, mais il n’en trouverait certainement pas. Il restait une solution simple, cependant.
— Sergent, dit-il à son aide de camp, donnez-moi le registre des punis.
— Oui, monsieur, dit l’autre d’une voix rigide en lui tendant un datapad.
Cinq noms étaient en haut de la liste. Des fortes têtes, aux fers depuis quelques jours. Sur un vaisseau tel que le Modth-Yithra, il suffisait d’un rien pour se retrouver aux arrêts de rigueur. Pour une fois, la sévérité du règlement avait du bon. Dawps cocha les cinq premiers noms de la liste et dit au sergent, un brin de satisfaction dans la voix :
— Voilà les cinq volontaires pour la mission d’exploration. Faites le nécessaire.
Le sergent récupéra le datapad, et avala sa salive non sans soulagement. Bien que ceux-ci touchent systématiquement une prime de débarquement en milieu hostile, il n’enviait pas les “volontaires”, cette fois, loin de là.


A suivre...
Modifié en dernier par Uttini le Sam 09 Juil 2022 - 19:52, modifié 7 fois.
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Messagepar mat-vador » Mer 25 Mai 2022 - 20:46   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Lu !

Mais que voilà une nouvelle bien sympathique :oui: ! Mais d'abord une petite chose me chagrine :perplexe: :perplexe: ...

Uttini a écrit: non plus dans un futur lointain, mais dans un passé non moins lointain...


Je croyais qu'on avait un accord : à toi l'avenir, à moi le passé, non :shock: :cry: ? Tu m'as fait une Vador :x :x : " je change les termes de notre contrat, priez pour que je ne les change pas davantage "

Hum bref, passons...

Rien à redire sur le style... on rentre vite dans le vif du sujet et moi ça me va :oui: ! Deux Jedi sont donc pourchassés par les redoutables Chiss... Timothy Zahn, sors de ce corps :x ! Le dernier extrait est le de loin le plus intéressant, avec le développement des croyances populaires locales... j'ai grave kiffé :oui: !
Et j'envie pas du tout nos cinq volontaires :transpire: .

La suite !
Mat: Bonjour, je suis vapodoucheur et masseur de talons! / Dark Krayt: Vous êtes embauché!

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Messagepar Uttini » Mer 25 Mai 2022 - 21:51   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Merci du retour.
J'ai tenté un remaniment de l'histoire d'origine dans le futur, mais ça ne marchait pas bien. Donc j'ai casé l'histoire dans un passé indéterminé.
Oui, j'ai choisi les chiss, voilà pourquoi : dans les histoires que j'écrivais autrefois, j'y casais une race à la peau bleue (on la retrouve dans la saga des Néo-Jedi) totalement inventée au début des années 80, soit avant l'époque de Zahn. :D Donc j'ai simplement déplacé vers les Chiss, qui ressemblent au final beaucoup à ceux que j'ai inventé autrefois.
D'ailleurs on les reverra dans d'autres histoires que je proposerai un de ces quatre.
Merci, en tout cas de tes remarques.
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Messagepar DarkDindoule » Mer 25 Mai 2022 - 22:05   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Uttini a écrit:Merci du retour.

On serait pas sur une petite incohérence là du coup ? :whistle: :sournois:
Ça m’a l’air fort sympathique, je lirai tout demain ! :cute:
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Messagepar Uttini » Jeu 26 Mai 2022 - 16:20   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Merci a toi.
Star Trek est un truc que j'aime, mais moins inspirant que tu ne le penses. J'ai écrit des histoires à la Star Trek, j'ai écrit des truc en copiant le style de certains écrivains comme Philip K Dick, mais là, c'est plutôt asimovien au départ.
Ceci dit, tu as bien cerné l'idée de cette civilisation qui se veut moderne et technique mais qui ne se départit pas des vieilles croyances.
Loucass824 a écrit:C'est lu ! Mais tu vas nous proposer combien de choses comme ça ?

J'ai encore au moins deux longues nouvelles prètes et un truc de 90000 mots, la deuxième époque des Néo-Jedi. Mais ca sera au compte goutte, je ne veux pas noyer le forum. :lol:
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Messagepar Den » Sam 28 Mai 2022 - 11:16   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Salut Uttini!!

Tout d’abord, je tiens à te souhaiter la bienvenue dans notre belle section Fanfiction ! Je suis un peu en retard pour le faire, mais mieux vaut tard que jamais, n’est-ce-pas ?

J’ai deux ou trois petites questions concernant ce texte.

1. J’ai lu « à suivre » à la fin du récit, cela veut donc dire que ta nouvelle n’est pas encore terminée, n’est-ce pas ? Si c’est le cas, et qu’il y a encore une ou deux parties à suivre, je pense que j’attendrais que tu aies tout posté avant de me lancer dans cette histoire !^^

2. Placerais-tu ton histoire dans le canon officiel ou le légende ? Ou peut-être le canon « Uttinièsque » ?

3. A quelle époque se déroule le récit. Tu parles d’un passé lointain, pourrais-tu être un tout petit peu plus précis, si possible ?^^

Ces questions peuvent paraître sans importance, et c’est un peu le cas XD. Mais je suis un petit curieux qui aime en savoir le plus possible sur un texte avant de le lire^^

Sinon, je suis ravi que tu sois passé du Côté Lumineux de la fanfiction !! Et c’est avec plaisir que je lirais toutes tes œuvres dès que je le pourrai !

Sur ce, passe un bon weekend, l’ami !

Et à bientôt !
"Vergere m'a appris à embrasser la douleur et à m'y soumettre. J'en ai fait une partie de moi-même, une partie que je ne pourrai ni combattre, ni nier." Jacen Solo
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Messagepar Uttini » Sam 28 Mai 2022 - 12:10   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Den a écrit:1. J’ai lu « à suivre » à la fin du récit, cela veut donc dire que ta nouvelle n’est pas encore terminée, n’est-ce pas ?

Absolument. C'est un récit trop long pour être posté en une fois.
Den a écrit:2. Placerais-tu ton histoire dans le canon officiel ou le légende ? Ou peut-être le canon « Uttinièsque » ?

Aucune idée, mais j'aurais tendance à dire Legends, je ne connais pas assez le canon pour faire un truc qui colle. Je n'aime pas être trop "encadré", trop de contraintes.
Den a écrit:3. A quelle époque se déroule le récit. Tu parles d’un passé lointain, pourrais-tu être un tout petit peu plus précis, si possible ?^^

Non. Longtemps, peut-être quelques millénaires avant BY. Si je suis plus précis, je vais me heurter aux Gardiens du Temple qui connaissent la chronologie par cœur et qui me diront "pas possible à cette époque parce-que..." Mais l'époque importe peu, l'histoire n'est pas marquée historiquement. Quoique... :sournois:

Merci a toi, Den.
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Messagepar Den » Sam 28 Mai 2022 - 12:16   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Merci pour te réponses, Uttini ! :)

Elles attisent encore plus mon intérêt !

Et j’avoue que le « quoique » de ta dernière phrase est plus que troublant ! Vivement que je puisse lire cette histoire qui, j’en suis sûr, me procurera beaucoup de plaisir !

A très bientôt, Uttini ! :hello:
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Messagepar L2-D2 » Dim 29 Mai 2022 - 17:58   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Première partie lue !

Et j'ai beaucoup aimé ! Tu nous plonges immédiatement dans l'action, en nous présentant plusieurs personnages mais tous assez vite identifiables par le lecteur. Leur mission, les récents événements, les antagonistes, un aspect mystique/craintif sympathique et qui promet, sans aucun doute, du meilleur...

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar mareva_mae » Mer 01 Juin 2022 - 15:51   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Partie 1 lue !

C'est super que tu nous proposes d'autres nouvelles à la sauce Star Wars, j'ai encore plus appréciée celle-ci que la précédente :D

Le début de l'histoire in media res est très bien mené, on plonge directement dans l'action et les enjeux, les personnages et le cadre sont posés avec efficacité. J'ai adoré ce que tu développes autour de la culture et de la religion Sith, peut-être ce qui me donne le plus envie de découvrir la suite :oui:
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Messagepar Uttini » Mer 01 Juin 2022 - 16:38   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

Merci à vous pour les commentaires. La suite demain.
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Messagepar Uttini » Jeu 02 Juin 2022 - 11:13   Sujet: Re: [Nouvelle] La Terre Sans Retour

La suite...


— Ça n’a rien d’une cité, Gor’entz.
— Je n’ai rien affirmé, capitaine, répliqua le Bothan en secouant le sable qui recouvrait le pelage de sa tête.
Soong plissa les yeux et régla les lentilles de ses macrobinoculaires. Gor’entz ne s’était pas trompé au moins sur un point : c’était une structure architecturale d’origine Chiss. Ils avaient marché toute la nuit à travers une vallée pour gagner le pied de la chaîne de collines, et après trois heures d’une escalade pénible dans le sol sablonneux, ils étaient parvenus au sommet d’une éminence très érodée. De l’autre côté s’étalait une autre vallée asséchée de couleur uniformément grise recouverte à perte de vue par une sorte de champ de pierres taillées. Pas un champ naturel. De loin, on distinguait des pierres dressées, taillées et arrangées selon des motifs géométriques précis. Le gris de l’ensemble était perturbé çà et là par quelques taches vertes plus ou moins épaisses, sans doute des poches de végétation. Tout autour se dressait un mur d’enceinte éboulé par endroit, visiblement très ancien. La distance ne permettait pas d’en deviner la taille et la télémétrie intégrée aux macrobinoculaires n’avait pas de point de référence suffisant pour donner une estimation.
— Drôle d’endroit, dit Soong. Il n’y a pas trace de la moindre cité, ici.
— On voit des bâtiments, au sud, regardez.
Soong pivota d’un quart de tour et fit la mise au point. C’était bien des bâtiments en bordure du mur d’enceinte, une succession de constructions basses de couleur grise entourant une sorte de large portail perçant le mur, certainement une entrée. Au loin, dans la brume, on devinait d’autres bâtisses et ce qui devait être une piste d’astroport, mais ils étaient trop loin pour en voir tous les détails. Soong rangea ses macrobinoculaires. Ils auraient au moins un endroit pour s’abriter le temps d’attendre un vaisseau de secours.
— Allons-y, dit-elle. Nous devrions y être avant la nuit.
Alors qu’elle saisissait son sac, elle vit Starke faire la grimace. Il ne pouvait quitter l’étrange vallée des yeux. Ils en étaient encore loin, et ce qu’on en voyait se limitait à une très vaste étendue de pierres informes, ponctuée par endroit de petits bâtiments tout aussi gris, comme recouverts de poussière, et de quelques taches vertes. Ça ne ressemblait à rien qu’ils aient jamais vu. Pourtant, Gor’entz frissonna et sa fourrure se hérissa. Ce décor avait quelque chose de lugubre, de macabre, et Starke ne ressentait aucune envie de s’en approcher, bien au contraire. Il allait émettre une objection lorsqu’il rencontra le regard dur de Soong.
— Quelque chose ne va pas, Sharles ?
— Rien de précis, capitaine. Juste une impression étrange, un sentiment de… Comment dire ? De répulsion.
— Je le ressens aussi, avoua Gor’entz.
Soong ferma les yeux et s’ouvrit à la Force. A travers elle, une sensation d’aversion, à la limite du conscient, lui parvint. La peur de l’inconnu, conclut-elle. Fort peu parmi ses semblables s’étaient déjà retrouvés sur un monde inconnu, inexploré, inhospitalier, loin de tout. Et voilà qu’ils s’approchaient de ruines étranges, désertées depuis peut-être plusieurs siècles. Il ne faisait pas bon rester seuls sur ce monde, et encore moins dans un endroit aussi lugubre.
— Peu importe, déclara-t-elle, accompagnant sa voix d’un geste tranchant. Nous serons à l’abri et nous trouverons peut-être une source d’énergie. Notre balise de détresse fonctionnera quelques jours, mais je serais rassurée si nous pouvions économiser les batteries, ou mieux, en trouver de nouvelles. En avant.
A regrets, les deux Jedi emboîtèrent le pas à Soong qui dévalait déjà le flanc de la colline, soulevant un nuage de poussière jaune. Elle était une femme entêtée, opiniâtre, et rien ne semblait l’effrayer. Les hommes qui l’accompagnaient ne lui vouaient certes pas une amitié sans borne mais obéissaient fidèlement à ses ordres. Elle savait se faire obéir. Par le passé, elle avait mainte fois prouvé ses capacités de commandement et sa débrouillardise, au détriment parfois des sentiments de ses subordonnés, comme c’était le cas, justement.
Ils coururent quelques minutes sur le flanc raide de la butte et s’arrêtèrent dans un creux, non loin du fond, fourbus et couverts de poussière, puis ils reprirent leur marche en direction des bâtiments, au loin. D’où ils se trouvaient, le mur d’enceinte, beaucoup plus haut qu’ils ne l’avaient imaginé, leur cachait le champ de pierres, et plus ils s’approchaient, plus le malaise devenait tangible. Alors que le soleil était presque à son zénith, ils touchèrent pour la première fois le mur. Un mur de grosses pierres de taille, parfaitement ajustées les unes aux autres, sans mortier apparent. Le mur faisait presque cinquante mètres de haut, et le temps semblait l’avoir largement épargné. Une construction solide, songea Soong, comme on en voit plus depuis des siècles. Il leur faudrait encore quelques heures de marche pour atteindre le portail monumental.
Ils arrivèrent en vue des premiers bâtiments accolés au mur. Pas d’accès depuis l’extérieur, semblait-il. On ne pouvait y pénétrer que par le portail. Ils rencontrèrent plusieurs grosses portes métalliques verrouillées de l’intérieur et sans dispositif d’ouverture, peut-être des sorties de secours, mais tellement rouillées qu’elles semblaient impossibles à ouvrir. Soong songea un instant à se frayer un passage en découpant l’une de ces portes au sabre laser, mais que trouveraient-ils derrière ? Levant les yeux, on apercevait des trouées dans le mur, des rebords, des fenêtres et des terrasses. Aucune trace de vie, toutefois, pas une lumière, pas un bruit, à part le mugissement du vent.
— Quel endroit affreux, marmonna Starke. Je comprends pourquoi les anciens ont démoli toutes les vieilles ruines sur Loghar. Je n’ai jamais rien vu de plus déprimant.
Les yeux rivés à son détecteur portable, Gor’entz fronça les sourcils et dit :
— Je détecte une source d’énergie et des machines en activité à l’intérieur, à en juger par le champ électromagnétique.
— Des formes de vie ? S’enquit Soong.
Le Bothan comptait plus sur la Force que sur son détecteur pour ça. Il se concentra quelques instants, laissa la Force filtrer en lui, mais n’y trouva aucune trace.
— Pas de présence de forme de vie, finit-il par dire. Rien que des machines.
— Restons sur nos gardes, ordonna Soong en s’assurant que son sabre laser était à portée de sa main.
— Voilà l’entrée, ajouta Gor’entz avec un soupçon de satisfaction.
L’entrée, c’était une grande arche voûtée de près de trente mètres. Elle ne possédait pas de battants. S’approchant, le petit groupe prit pied sur ce qui restait d’une voie recouverte d’un revêtement noir, probablement destinée à des véhicules terrestres, qui semblait aller du portail à l’astroport, au loin.
— Peut-être aurons-nous plus de chance de trouver quelque chose là-bas, dit Starke en désignant du doigt les bâtiments qui se dressaient dans la brume. Si c’est un astroport, il subsiste sans doute quelque chose d’utilisable.
Soong était plus fatiguée qu’elle ne voulait le laisser paraître. Il lui fallait faire bonne figure devant ses hommes, aussi dit-elle :
— Si nous ne trouvons rien dans ces bâtiments-ci, nous irons y faire un tour. Mais d’abord, il nous faut souffler un peu ; nous marchons depuis des heures.
Les deux autres approuvèrent de la tête. Ils entrèrent donc dans l’enceinte, franchissant le vaste porche de pierre. Le portail ouvrait sur une large place entourée de bâtisses, en partie envahie par le sable. Faisant face à l’arche, au fond, se dressait un imposant bâtiment de pierre vaguement sculpté, troué de nombreuses fenêtres aux linteaux en ogive, aux proportions et à la perspective exagérée pour en augmenter l’impression de masse. Un large escalier montait en tournant contre la façade de chaque côté d’une impressionnante porte métallique fermée. L’entrée principale, visiblement. Ils gravirent les degrés de pierre grise et poussèrent le battant. Le métal dont il était fait était recouvert de bas-reliefs corrodés, mais encore nettement lisibles : des caractères tarabiscotés vaguement familiers. Malheureusement, aucun des membres de l’équipage du Zaphénath n’avait la moindre connaissance en archéologie, aussi tout cela ne leur paraissait qu’être vieilleries et antiquités bonnes pour la destruction. Qui plus est, on n’enseignait que très peu l’histoire ancienne à l’académie Jedi, on s’était détaché d’un passé peu glorieux pour se tourner vers un avenir incertain mais prometteur. Dans cette partie de la galaxie, la République avait remplacé la domination sans opposition des anciens seigneurs, et tout le secteur avait repris vie quelques siècles auparavant, échappant à la décrépitude et à la barbarie. Un sursaut de civilisation qui permit quelques progrès en technique spatiale, la mise au point de nouveaux moteurs hyperspatiaux plus performants, l’exploration de l’espace bien au-delà des régions connues. Et la découverte de l’Ascendance Chiss, non loin de là, dans les régions inconnues, où vivaient d’autres espèces dominés par les familles Chiss. On ne savait pratiquement rien de ces régions inconnues et des peuples qui les habitaient, aussi la rencontre avec les Chiss ne se fit pas dans les meilleures conditions. La plupart d’entre eux étaient isolationnistes, voulaient se croire seuls dans l’univers, et imaginer qu’à quelques centaines de parsecs de là se trouvait une puissance florissante alors qu’eux-mêmes se débattaient pour éviter la noyade dans la plus profonde barbarie fut trop dur pour eux. Ce fut la guerre. Pas une grande guerre, en fait, simplement de petites escarmouches, rien qui ressemble aux batailles spatiales épiques qu’on raconte dans les livres, mais assez pour tuer et semer la terreur chez les habitants de la République. Les mondes seigneuriaux Chiss s’étaient réarmés et Rasval, le tout-puissant tyran de Csilla, avait refermé les frontières de l’Ascendance de la manière la plus étanche possible.
Soong se figea. Les informations qu’ils avaient dérobé aux Chiss étaient on ne peut plus précieuses. On en savait si peu sur ce peuple à la peau bleue, sur leur culture, leur religion, leur histoire. Tout ce dont on était sûr, c’est qu’ils haïssaient tellement les étrangers… Il ne faisait aucun doute qu’ils veuillent récupérer toutes ces informations le plus vite possible. Bientôt, leurs navires seraient au large de la planète, au-dessus de l’épave du Zaphénath, et, plus tard, directement sur Soong et ses hommes. Combien de temps cela pendrait-il ? Soong trouvait déjà curieux qu’aucun navire n’aie encore pointé son nez au-dessus de leurs têtes. Quelque chose les retenait, allez savoir quoi. Quelle chance ! Ils allaient pouvoir attirer à eux un vaisseau Jedi et apporter à la République les informations dont ils étaient porteurs.
La lourde porte de métal ne résista pas à la poussée puissante de Gor’entz. Elle sembla même l’accompagner, dans un grondement mécanique, un cliquettement laborieux.
— Vous aviez raison, dit Soong. Il reste des machines et des sources d’énergie.
La porte ouverte donnait dans un large hall, en contraste total avec le décor extérieur. C’était une vaste pièce voûtée, aux murs et plafonds peints, éclairée par des trouées dans la pierre qui laissaient entrer la lumière du soleil à travers des prismes qui diffusaient celle-ci dans toutes les directions. Les fresques représentaient des scènes étranges, avec des personnages vêtus de longues toges blanches dans un décor lumineux. Et toujours cette langue aux caractères compliqués, vaguement familière.
— J’ai vu ce genre d’écriture sur des monuments de Csilla, affirma Starke.
— Cette planète devait autrefois faire partie de l’Ascendance. Elle se trouve toujours en limite dans leur territoire, dit Soong. Il n’est pas surprenant qu’on trouve des artefacts ou des gravures provenant de leur civilisation. Mais ce n’est pas ce qui nous intéresse, rappelez-vous. Il nous faut une source d’énergie, et si possible un moyen de communication.
Les deux autres approuvèrent de la tête, et ils pénétrèrent dans le hall. Pas de poussière sur le sol. Ou celui-ci était régulièrement nettoyé, ce qui était pour le moins douteux, ou cet endroit était doté d’un système de filtration et de ventilation perfectionné. Alors qu’ils étaient entrés, les lourds battants de la porte se refermèrent derrière eux dans un grondement.
— Avalés tout vifs ! aboya Starke.
— Peu probable, objecta Soong. Simplement un système pour empêcher la poussière de l’extérieur d’entrer. Continuons.
Au fond du hall se trouvaient des rangées de sièges qui avaient du autrefois être confortables. Si le temps n’avait pas marqué de son empreinte les matériaux nobles comme la pierre et le métal, la toile dont étaient recouvertes les assises partait en poussière au moindre frôlement. Au bout des rangées, une autre porte s’ouvrit automatiquement alors que le groupe s’en approchait. Elle coulissa silencieusement sur d’invisibles rails, sembla accrocher un instant sur son parcours, hésita puis s’ouvrit complètement. La pièce suivante était plus petite, sobrement décorée, voûtée, elle aussi, éclairée artificiellement par ce qui semblait être des luxithes d’un modèle inconnu. Soong fit un geste aux autres. Ils restèrent en arrière, le sabre laser au poing, et elle entra.
Ses pas éveillaient un curieux écho dans la salle. Le sol était dur sous ses pieds mais il lui sembla qu’elle marchait sur une couche de brume qui stagnait quelques centimètres au-dessus du sol. Ses pas produisaient d’étranges remous dans la brume, comme si elle marchait sur un nuage. Subitement, elle s’aperçut qu’une douce mélodie emplissait l’air, une musique électronique, répétitive, suave, planante, si ténue qu’il fallait tendre l’oreille pour la percevoir. Alors qu’elle avançait dans la salle, la lumière se fit plus puissante. Des rampes de luxithes braqués sur le plafond produisaient un curieux éclairage indirect. Aucun meuble, rien d’autre que des murs nus peints de couleurs pastel.
Soong pivota sur ses talons, fit face aux deux autres, restés à l’extérieur et leur fit un signe de la main. La pièce était vide. Mais alors qu’elle allait en sortir, elle lut un étrange expression sur les visages de Starke et Gor’entz. Ils regardaient ailleurs, derrière elle, et ils avaient l’air soudain très surpris. Elle pivota à nouveau, le sabre laser à la main.
Un homme se dressait au milieu de la salle.

A suivre...
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Messagepar L2-D2 » Jeu 02 Juin 2022 - 12:20   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

Deuxième partie lue !

Quelle ambiance parfaitement retranscrite ! On ressent la méfiance, la peur et, d'une étrange façon, le silence qui doit dérouler de cette exploration, cette ambiance désolée, grise, terne, poussiéreuse (sur laquelle tu insistes d'ailleurs beaucoup, je me demande s'il n'y a pas quelque chose là-dessous... :think: ). Un récit d'ambiance, comme on dit, et l'effet est réussi !

Et qui est cet homme ? Est-il vivant, au moins, vu les nombreuses superstitions entourant cette planète ?

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Uttini » Jeu 02 Juin 2022 - 13:28   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

Merci pour le retour.
L2-D2 a écrit:Et qui est cet homme ? Est-il vivant, au moins, vu les nombreuses superstitions entourant cette planète ?

C'est le nœud de l'histoire... :D
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Messagepar mareva_mae » Ven 03 Juin 2022 - 11:17   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

Partie 2 lue,

C'est toujours aussi agréable, vraiment, bravo pour tes descriptions du lieu ; comme dit L2-D2 (j'ai bon cette fois :D ) l'ambiance est rendue parfaitement, c'est lourd, pesant et mystérieux, quel plaisir !

J'aime beaucoup l'aspect découverte archéologique liée à la tension d'un conflit entre la République et les Chiss. Hâte de lire la suite :lol:
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Messagepar Uttini » Ven 03 Juin 2022 - 21:35   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

Merci pour le retour.
Pour la civilisation Chiss, je me suis quand même un peu documenté, le côté isolationiste est attesté.
J'aime bien les Chiss, leur civilisation offre beaucoup de possibilité d'histoires. J'en ai une autre, un peu plus disons délirante, que je partagerai un de ces jours, moins starwarsienne, mais intéressante.
La suite dans quelques temps, je laisse le temps de lire et je me laisse le temps de lire les fics des autres.
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Messagepar mareva_mae » Ven 03 Juin 2022 - 23:15   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

Loucass824 a écrit:Et plus de fête, retour aux pavés !


Image

Et ça a duré... moins de 24h ? :lol:
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Messagepar LL-8 » Dim 05 Juin 2022 - 12:55   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

Chapitre 1 et 2 lus !

Quand tu dis que c'est une nouvelle ancienne remaniée, tu veux dire que c'est une nouvelle ancienne que tu as modifiée comme pour Le Fils de Gilead ou bien une nouvelle publiée que tu as adaptée?

En tout cas, tu as un style très agréable à lire. On sent que tu n'en es pas à ton premier texte ^^ J'ai bien aimé! On retrouve des thèmes qui je commence à croire te sont chers : la religion, l'opposition avec la modernité, la confrontation des générations... Tout cela donne une profondeur bienvenue à ton histoire.

Je me demande du coup qui est le fameux homme de la fin... L'origine de toutes les croyances Chiss? Te connaissant, ce serait possible ^^

Je lirai la suite!
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Messagepar Uttini » Dim 05 Juin 2022 - 20:28   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

LL-8 a écrit:Quand tu dis que c'est une nouvelle ancienne remaniée, tu veux dire que c'est une nouvelle ancienne que tu as modifiée comme pour Le Fils de Gilead ou bien une nouvelle publiée que tu as adaptée?

C'est une nouvelle que j'ai écrit il y a pas mal d'années et que j'ai adapté à Star Wars. À une époque, j'écrivais des nouvelles et des romans qui se situaient dans un même univers, l'adaptation est relativement facile. Au départ, je voulais adapter celle-ci à l'époque du Fils de Gilead, mais j'ai préféré la renvoyer loin dans le passé pour utiliser plusieurs espèces.
J'ai des tas d'autres nouvelles qui ne sont pas du tout adaptables, des histoires de voyage dans le temps, d'androïdes, de conquète spatiale, j'ai écrit une histoire d'univers parallèle en copiant le style de Philip K Dick... Bref, je m'amuse.
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Messagepar Uttini » Jeu 09 Juin 2022 - 10:47   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 2

La suite ! Partie 3.


Un homme de grande taille, à la peau bleue et aux yeux uniformément rouges, cheveux noirs plaqués en arrière, souriant, debout au milieu de la pièce, s’inclina doucement en direction de Soong dans un salut respectueux puis il se mit à parler. Un baragouin incompréhensible, des voyelles gutturales et des consonnes sifflantes qui faisaient presque mal aux oreilles. Ça ressemblait, en pire, au langage barbare des Chiss. L’homme semblait interrogatif et attendit en souriant après avoir fini sa phrase, comme pour appeler une réponse. Il semblait parfaitement inoffensif. Étrangement, la tholotienne ne ressentait aucune présence, aucune variation de la Force à l’approche de cet homme. Elle raccrocha son sabre laser à sa ceinture, fit deux ou trois pas vers l’homme en tendant les mains, paumes ouvertes tournées vers le nouveau venu et dit dans la langue chiss, qui lui semblait la plus approchante :
— Je ne comprends pas. Mais je ne vous veux aucun mal.
Le Chiss hésita, fronça les sourcils et sembla réfléchir quelques secondes puis parla à nouveau. Cette fois, les mots semblaient éveiller quelque chose dans l’esprit de Soong. C’était du langage chiss, certainement, mais dans une prononciation fort curieuse. Sans pourtant comprendre, Soong répondit avec douceur, dans un chiss presque parfait :
— Mon nom est Tamara Soong. Je suis la commandante du Zaphénath. Et vous, qui êtes-vous ? D’où sortez-vous donc ?
L’autre hésita à nouveau, comme s’il analysait l’intonation et la prononciation de Soong. Lorsqu’il ouvrit à nouveau la bouche, ce fut à peu près compréhensible, malgré des sonorités agressives pour les oreilles.
— J’ai encore besoin de m’adapter à votre prononciation, dit l’homme. Parlez, s’il vous plaît.
— Que je parle ? dit Soong.
Que pouvait-elle bien dire ? Hésitant une seconde, elle tendit la main vers les deux autres restés dehors et dit :
— Voici mes hommes d’équipage : les chevaliers Jedi Sharles Starke et Antoon Gor’entz. Dites-moi : pourriez-vous me dire quel est cet endroit ?
Sans perdre son sourire, l’autre répondit aimablement avec un accent nettement plus agréable, cette fois :
— Vous vous trouvez au Domaine Sanctuaire Orcus dix-huit. Je suis le Majordome. Qui voulez-vous rencontrer ?
— Qui je veux… murmura Soong. Il y a quelqu’un d’autre ici ?
— Quelqu’un d’autre ? dit le Majordome.
Sans laisser à l’apparition le temps de répondre, Starke fit quelques pas assurés dans la salle, s’approcha du Majordome et tendit le bras dans sa direction, comme pour le saisir. Mais la main passa à travers la silhouette souriante, provoquant une sorte d’interférence. Le Majordome se brouilla un instant dans un craquement électrique, puis, une fois la main de Starke éloignée, retrouva sa stabilité. Stupéfaite, Soong fit deux pas en arrière.
— Une projection holographique, dit Starke. Je n’en ai jamais vu qui soit aussi perfectionnée. Regardez, dit-il en désignant le sol du doigt, il possède même une ombre.
— Comment le saviez-vous ?
— Il s’est matérialisé presque instantanément alors que vous tourniez la tête. Cela ne pouvait être qu’une image tridimensionnelle. De plus…
Il se concentra, comme seuls les Jedi savaient la faire, et laissa la Force affluer. Il ne détectait aucune forme de vie à des centaines de mètres à la ronde. Il hocha la tête.
— Pas de formes de vie. Je doute qu’il y ait quelqu’un d’autre que nous trois sur ce monde.
Soong, dont la stupéfaction avait fait place à une profonde irritation de s’être laissé tromper aussi grossièrement, fit la grimace. Une projection holographique, certainement commandée par un système informatique quelconque, ce qui expliquait l’adaptation rapide à l’accent utilisé. Mais qui pouvait bien avoir besoin d’un Majordome Chiss holographique ? Et pourquoi ?
— Qu’est-ce que tout cela signifie ? Dit-elle, un grincement de dents dans la voix. Quel est cet endroit ?
Ne cessant pas de sourire, le Majordome baissa imperceptiblement la tête dans un mouvement apaisant et répondit, d’une voix pleine de douceur :
— Sanctuaire Orcus dix-huit est le nom de ce domaine précis, madame, et la planète elle-même se nomme Orcus. Le système stellaire d’Orcus appartient à la préfecture de Csilla, district juridictionnel d’Adeona, province familiale Chiss de Grim’tohol.
— Préfecture de Csilla ? souffla Gor’entz. Les bases de données de cette machine ne sont pas à jour.
Soong leva la main pour imposer le silence à ses compagnons. Elle commençait à comprendre. A l’évidence, le Majordome holographique faisait partie de l’ensemble, et contrairement aux matériaux fragiles du mobilier, les systèmes informatiques qu’on utilisait autrefois, à base de mémoires quartziques et de conducteurs moléculaires résistaient parfaitement au temps. Si le système de projection était encore en état de marche, cela présageait de bonnes choses : il devait y avoir assez d’énergie dans ce “domaine” pour faire fonctionner leur balise de détresse.
Soong fronça les sourcils.
— Depuis quand êtes-vous là, Majordome ?
— J’ai été activé le soixantième jour, troisième mois de l’année 1412 de l’ère de Lenmar. J’ai remplacé l’ancienne version du Majordome, qui était en activité depuis trois cent trente et un ans.
— Non, non, s’énerva Soong en agitant la main et montrant les dents. Ce n’est pas ce que je voulais savoir. Je ne connais rien à votre système de datation. L’ère de Lenmar, ça ne veut rien dire pour moi. A quand remonte votre dernière activation ?
Le Majordome sourit mais hésita quelques instants, cette fois. Il resta figé quelques secondes sans le moindre mouvement, on aurait pu le croire gelé sur place. Puis il reprit, toujours sur un ton suave et paisible :
— Ma dernière activation à eu lieu voici six cent soixante-deux ans, dix-huit jours et trois heures.
— C’est bien ce que je pensais, marmonna Soong, retrouvant son calme.
Délaissant l’image holographique, elle se retourna vers Starke et Gor’entz.
— Ce n’est qu’un artefact, rien d’autre, dit-elle, inutile de s’en inquiéter. Une relique du passé. Mais s’il fonctionne encore, alors nous trouverons de l’énergie. Occupez-vous de cela, Gor’entz. Quant à vous, Starke, je vous charge de trouver un endroit adéquat pour placer la balise, à l’extérieur de préférence.
— Mais, commodore, je ne sais…
— Trouvez ! ajouta Soong d’un ton un peu plus sec.
Le Majordome l’interrompit d’un raclement de gorge.
— Puis-je me permettre, Madame ? Il me semble que vous avez besoin de quelque chose, et mon rôle est, entre autres, de veiller à votre bien-être et à celui de vos compagnons. Puis-je vous être d’une aide quelconque ?
Soong pivota sur ses talons et fit face à l’hologramme. C’était si gentiment demandé ! Mettons-le au défi, songea Soong.
— Nous avons besoin d’une source d’énergie portable, une pile, une batterie ou quoi que ce soit d’approchant.
— Une réserve de réacteurs éoniques miniaturisés se trouve dans l’un des bâtiments techniques, mais celui-ci n’est pas accessible au public. Je dois en référer à la direction afin de…
Il hésita à nouveau et son image se mit à trembler. Sa tête bleue légèrement penchée le faisait ressembler à un grand gars gêné. Une sorte de crachotis se fit entendre et le Majordome reprit, visiblement désarçonné.
— Je ne parviens pas à établir le contact avec les bureaux de la direction. Quelque chose doit mal fonctionner.
— Depuis le temps, aboya Soong, il ne reste plus personne dans vos bureaux. Réveillez-vous, hologramme, cet endroit est désert depuis une éternité et vos protocoles n’ont plus cours. Nous avons besoin de vos réacteurs.
Le Majordome baissa respectueusement la tête, reprenant son flegme habituel. Il tendit la main vers Gor’entz.
— Je vais vous accompagner, monsieur, jusqu’aux locaux de stockage.
Gor’entz sursauta et étouffa un cri de surprise. Un autre hologramme, tout à fait semblable à l’autre, venait d’apparaître à côté de lui, arborant le même sourire écœurant, à mi chemin entre la gentillesse absolue et un étrange accablement. Les deux images avaient parlé simultanément.
— Si vous voulez bien me suivre, dit le deuxième hologramme, tendant la main vers la sortie de la crypte.
Soong fit un geste vague et Gor’entz, médusé, la fourrure légèrement hérissée, quitta la crypte sur les talons du Majordome-bis. Courtois et poli. On lui faisait naturellement confiance. Pourtant, quelque chose chiffonnait la Jedi tholotienne.
— Dites-moi, Majordome, vous obéissez à un programme ou vous êtes indépendant ?
— J’obéis à un programme, bien entendu, je ne suis pas un Défunt. Mais je peux prendre mes propres décisions dans la limite de mon programme. Je dois avouer que je suis assez désorienté. Rien n’a été prévu pour une éventualité comme celle-ci.
— Nous avons besoin d’un endroit pour poser notre balise, à l’extérieur de ces bâtiments, une fois que nous l’aurons alimenté en énergie.
Elle fit une pause. Les vaisseaux Chiss ne tarderaient pas à croiser au large de ce monde et à détecter les restes du Zaphénath. Suivre leurs traces et trouver les trois membres d’équipage dans ces ruines n’était qu’une question d’heures, peut-être même de minutes. Le temps leur était compté.
— Est-il possible de trouver un endroit d’où nous pourrions surveiller les environs ? Il est possible que quelqu’un vienne nous chercher dans les prochaines heures.
— Sans doutes, dit le Majordome. Je peux vous conduire dans les étages supérieurs, dans l’un des salons de repos. Il dispose de baies vitrées qui vous permettront d’observer le panorama tant à l’intérieur du domaine qu’à l’extérieur.
— Faisons ça, dit Soong. Starke, vous allez chercher où nous placerons la balise.
Elle n’avait pas plutôt terminé sa phrase qu’une troisième image holographique du Majordome apparut aux côtés de Starke. Celui-ci sursauta et ouvrit la bouche, comme pour émettre une plainte, mais se ravisa. Il nota que l’image numéro trois n’était pas aussi bonne que la première. Elle semblait moins définie, presque stylisée, dénuée des détails qui faisait paraître le premier Majordome si réel. Ses vêtements holographiques et sa peau étaient d’une couleur plus unie, sans nuance, comme une simple texture plaquée sur une surface lisse. Et le numéro trois n’avait pas d’ombre.
— Êtes-vous certaine qu’on peut faire confiance à ce… Majordome, commodore ?
Soong ne répondit pas immédiatement. A vrai dire, ils n’avaient guère le choix. Certes, l’hologramme avait l’air parfaitement disposé, affable et prévenant, inspirant immédiatement la confiance, mais Soong avait appris à se méfier. Et même holographique, ça restait un Chiss.
— Nous sommes dans l’urgence, dit-elle. Chaque seconde, chaque minute compte, et toute l’aide est la bienvenue. Nous passerions des heures à errer dans ce complexe à la recherche de l’espace sait quoi si nous ne nous laissions pas guider.
Puis, indiquant l’image du doigt, elle ajouta :
— D’ailleurs, j’ai le sentiment que ce personnage est parfaitement étranger à tout ce qui se passe dans le secteur stellaire. Ce monde est abandonné depuis des siècles, et ce Majordome n’a aucune raison de nous vouloir du mal. Alors nous suivons, pour l’instant. Restez bien en contact, Starke. Je vais me poster en haut de ces murs et guetter l’éventuelle arrivée de nos amis Chiss.
Starke hocha la tête d’un air fatigué et quitta la pièce, accompagné de Majordome-ter. Fascinant, songea-t-elle. Quelle technologie pouvait arriver à un tel réalisme dans le rendu d’un hologramme, tant au niveau de l’apparence que des réactions relationnelles ? Quelles merveilles les Chiss avaient-ils encore oublié au fil des siècles ?
Elle consulta sa montre. Ils étaient sur Orcus depuis des heures. Les vaisseaux Chiss devraient déjà être là, ils étaient sur leurs talons. Peut-être la chance était-elle avec eux, finalement.
— – — – — – —


La salle où Soong entra témoignait d’un passé glorieux. La civilisation qui avait bâti cet endroit devait être fort raffinée, à en juger par les fresques magnifiques qui subsistaient sur les larges murs. Pourtant, le mobilier de la salle de repos n’avait pas échappé aux ravages du temps, et rien n’en subsistait. Le Majordome constata la décrépitude générale avec un certain détachement. Le fait que le décor ait changé au cours des siècles ne nuisait en rien à sa mémoire des lieux, aussi c’est sans hésitation qu’il conduisit Soong à travers un dédale de couloirs sombres. Ils avaient dû renoncer à l’ascenseur, qui bien entendu ne fonctionnait plus, et durent monter quelques étages par les escaliers. Finalement, le Majordome franchit une porte et tendit la main pour inviter Soong à entrer dans une grande pièce baignée de la clarté maladive du soleil qui se couchait à l’horizon. Le fond de la salle était vitré sur toute sa hauteur mais le temps et les intempéries n’avaient pas épargné les vitrages. Ceux qui restaient encore en place sur leurs châssis avaient depuis longtemps cessé d’être transparents. Les autres étaient tout simplement brisés. Mais Soong était satisfaite. Depuis cet endroit, on pouvait observer toute la vallée, très loin, jusqu’à l’endroit où ils avaient franchi les crêtes, et jusqu’à l’astroport désaffecté au sud. Et pas trace du moindre vaisseau spatial. Elle déposa son lourd sac à dos et entreprit d’en extraire soigneusement le contenu.
Bientôt, une pénombre épaisse tomba sur le désert alors que le soleil disparaissait derrière les montagnes, au loin. Alors que les ténèbres envahissaient la salle, Soong s’aperçut que l’image du Majordome, restée plantée là dans une totale immobilité, luisait légèrement dans le noir, assez pour indiquer sa présence mais insuffisamment pour constituer un réel éclairage. Soong alluma son luxithe portable, à l’intensité minimum, et reporta son attention sur le désert, au-delà des hauts murs du domaine Sanctuaire Orcus 18. Rien. Même les Chiss avaient besoin de lumière pour se déplacer et s’ils approchaient à pied, Soong ne manquerait pas de les repérer immédiatement.
Le communicateur de Soong crépita doucement.
— Commodore ? Ici Gor’entz.
— Parlez, Gor’entz, dit-elle sans quitter le désert des yeux.
— Les piles dont nous a parlé notre majordome sont en parfait état. En fait, je n’ai jamais vu de tels appareils, ils semblent fonctionner par micro-fusion, mais je ne suis pas certain de comprendre comment.
— Sont-ils compatibles avec notre équipement ?
— Certainement, dit Gor’entz. Il faudra adapter un peu les tensions de la balise mais c’est possible. A vrai dire, ces piles sont d’une simplicité désarmante.
— Faites le nécessaire, dit Soong, et rejoignez Starke dès que possible.
Le communicateur crachota à nouveau.
— Il fait nuit noire dehors, commodore. Je dois attendre le jour pour trouver un endroit idéal.
C’était Starke. Soong ouvrit la bouche pour le réprimander mais se ravisa. Il était fatigué, lui aussi, sans doute plus encore qu’elle-même. Trop lui en demander dans ces conditions serait une folie.
— Faites au mieux, Starke. Branchez l’émission de la balise à la puissance maximum et laissez-la où elle est. Ensuite, rejoignez-moi. Le Majordome est-il toujours avec vous ?
— Oui, commodore.
Elle hocha la tête avec satisfaction puis coupa la communication. Tout était donc pour le mieux. Elle ouvrit son sac et en tira une tablette protéinée. Un goût de plastique fondu, mais tout ce qu’il fallait pour tenir le coup une journée encore. Après avoir dévoré sa tablette, elle se retourna vers le Majordome, toujours planté à quelques pas d’elle, un peu en retrait vers le fond de la pièce. Toujours le même sourire écœurant. Elle l’observa durant quelques minutes, prenant pour la première fois le temps de bien détailler le personnage ; il portait une incroyable tunique queue-de-pie qui avait quelque chose d’un uniforme militaire antique d’un goût qui lui semblait pour le moins douteux, gris foncé, une mode qui appartenait à une autre époque, à un autre monde disparu. Pour la première fois depuis son arrivée dans le domaine, elle s’aperçut qu’une foule de questions se pressaient dans son esprit. Maintenant qu’elle avait paré au plus urgent, peut-être pouvait-elle prendre quelques minutes pour en savoir plus sur l’endroit où elle et ses hommes s’étaient réfugiés.
— Dites-moi, Majordome…
— Que puis-je pour vous, madame ?
— Pourquoi restez-vous là, à côté de moi ? N’avez-vous pas à faire ailleurs, ou je ne sais quoi ?
Le Majordome hésita un instant. Il pencha la tête comme Soong l’avait déjà vue faire auparavant, signe semblait-il d’une intense réflexion. Sans doute interrogeait-il quelque stock de données dans une mémoire quelconque. Quelques dizaines de secondes passèrent avant qu’il ne réponde, et son sourire n’était plus aussi détendu. Il possédait une énorme gamme de mimiques et de physionomies et savait en user à bon escient. Cette fois, il exprimait un certain inconfort, comme lorsqu’on s’assoit sur des épingles. Il finit par dire, la voix légèrement éraillée :
— Je ne trouve pas de réponse obéissant à mon programme. C’est assez déconcertant. Je ne suis pas doté de curiosité, ni de la possibilité de compléter moi-même mes mémoires et pourtant, j’éprouve le besoin de savoir ce qui s’est passé, pourquoi le domaine est abandonné, ainsi que d’autres questions.
— Cela me semble très naturel, dit Soong le regard dans le vague. Ce qui est arrivé ? Ce n’est pas un mystère. Il y a des tas de mondes abandonnés comme celui-ci, à croire qu’autrefois les Chiss avaient colonisés bien plus que ces quelques systèmes, mais qu’ils ont fini par tomber dans une sorte de décadence, de détérioration. Beaucoup de civilisations naissantes pensaient qu’elles étaient les seules dans la galaxie, avant d’en rencontrer d’autres. Par exemple, les anciens Maîtres de Toôda, qui régnaient sur tout un secteur bien avant la République, avait interdit la science et l’exploration spatiale. Ils ont fait détruire toutes les ruines, toutes les archives, tous les témoignages du passé, prétendant que c’était nuisible. Lorsque la République a renversé et tué les derniers Maîtres de Toôda, les toôdiens ont réalisé à quel point ils avaient été coupés des tant d’autres mondes. Nous-mêmes, quand nous avons rencontré les Chiss pour la première fois…
Le Majordome haussa un sourcil.
— Je connais ce mot, dit-il. Les Chiss venaient ici autrefois.
Soudain, Soong se souvint de plusieurs choses, simultanément. Plusieurs questions qui n’en formaient qu’une, qu’elle avait d’ailleurs déjà posé.
— Quel est cet endroit, Majordome, a quoi sert-il ? Que venaient faire ici les Chiss ?
Le Majordome eut de nouveau une hésitation. Pour la première fois, une certaine stupéfaction se lisait sur ses traits holographiques. Il pencha la tête et dit :
— Vous l’ignorez, vraiment ?
— Bien entendu, répondit Soong, sentant son irritation revenir doucement. Vous avez demandé, tout à l’heure : qui voulez-vous rencontrer, comme s’il y avait quelqu’un d’autre que vous ici. Et vous avez dit…
Elle fit un effort de mémoire et se dressa sur ses pieds, comme pour affronter debout un ennemi indiscernable.
— Vous avez clairement dit “je ne suis pas un Défunt” lorsque je vous ai demandé si vous étiez indépendant. Qu’est-ce que tout cela veut dire ?
Le Majordome sourit à nouveau. Mais un sourire différent, presque douloureux, accablé.
— Sanctuaire Orcus 18 est un sépulcre, madame. A vrai dire, toute la planète Orcus, avec les trente-sept domaines qu’elle contient, est un vaste cimetière.
Soong sentit un frisson parcourir son échine.


A suivre...
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Messagepar mareva_mae » Ven 10 Juin 2022 - 16:08   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 3

Partie 3 lu !

Toujours aussi plaisant, notamment cette ambiance si particulière que tu as su insuffler à ton récit et qui fonctionne toujours aussi bien :oui:

J'ai beaucoup aimé le fait qu'on ressente l'influence des lieux et de leur aura sur les personnages, notamment sur Soong, donc j'aime décidément beaucoup le caractère et sa faculté à rester avant tout une meneuse d'hommes, malgré ses doutes etc.

La révélation sur la nature des lieux fonctionne bien, pas que ce soit fondamentalement une surprise pour le lecteur, mais l'effet que ça a sur le personnage suffit à lui donner de l'impact !

Hâte de lire la suite :D
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Fanfiction ; Le Jedi et La sorcière : [Tome 1], achevé - [Tome 2], en cours de publication
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Messagepar Uttini » Ven 10 Juin 2022 - 17:14   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 3

Loucass824 a écrit:Et petit détail, le format de police n'est pas tout le temps le même. C'est déjà arrivé plusieurs fois sur cette fic et d'autres aussi. C'est simplement que pour le confort de la lecture ce n'est pas optimal, même si je me doute bien que tu ne peux certainement pas y faire grand chose.

En fait, je ne sais pas pourquoi. Tous les pavés entre les balises alinéa ont une police qui change de taille. Si tu passes ton téléphone en paysage et que tu rafraichis la page, ça redeviens normal, j'ai laissé un rapport sur ce bug dans la section staff, mais je n'en sais pas plus. Ça me le fait quand j'affiche le texte en portrait, et ça redevient normal en mode paysage une fois la page rechargée. Ça doit venir de la balise. Et comme je consulte toujours le site avec mon téléphone en paysage, je ne le remarque pas. Sous windows, RAS.
Merci des retours !
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Messagepar L2-D2 » Lun 13 Juin 2022 - 12:37   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 3

Troisième partie lue !

Bon, je me demandais si le mystérieux homme qui apparaissait en fin de précédente partie était bien vivant... mais j'avais pensé, au vu du contexte, à un fantôme, certainement pas à un hologramme, en fait ! Et j'aime être surpris ! :oui: Et le fait que l'hologramme se "divise", que chacun des membres du trio Jedi ait droit au sien pour l'accompagner est une belle trouvaille (et le fait qu'il semble perdre en qualité au fur et à mesure qu'un nouvel hologramme est un petit détail qui n'a l'air de rien mais qui est très appréciable) !

On apprend donc ce qu'est cette mystérieuse planète... et on comprend d'autant mieux la répugnance des Chiss à mettre les pieds dessus ! D'ailleurs, je me demande quand est-ce qu'ils vont rejoindre les Jedi ? :think:

Vivement la suite ! :oui:
Que Monsieur m'excuse, mais cette unité D2 est en parfait état. Une affaire en or. C-3PO à Luke Skywalker

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Messagepar mat-vador » Sam 18 Juin 2022 - 21:03   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 3

Retard rattrapé !

Mes félicitations pour l'ambiance oppressante et mystérieuse parfaitement retranscrite de Orcus 18. Beaucoup de suspense quant au sort des naufragés et de leur confrontation à venir avec les chiss. Ce Majordome est une très bonne trouvaille :wink: !

La suite :oui: !
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Messagepar Uttini » Dim 19 Juin 2022 - 17:36   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 3

Alors la suite !


Le communicateur de Soong se mit à vibrer furieusement. Oubliant un instant le Majordome, elle poussa le bouton d’activation de l’appareil et la voix de Starke jaillit, franchement affolée.
— Commodore ! Répondez ! Savez-vous où nous sommes ? Je suis à l’extérieur, au milieu de ces espèces de monuments que nous avons vu au loin. Ce sont des tombeaux, commodore ! A perte de vue, des tombeaux.
La tholotienne fit la grimace et aboya dans le communicateur :
— Calmez-vous ! Je suis au courant. Installez la balise et revenez. Nous en discuterons tranquillement.
Elle coupa le contact et, dans la lumière vacillante du luxithe portable, elle se retourna vers le Majordome.
— Expliquez-moi ! Vous voulez dire que ce monde servait à… recevoir les corps des défunts ?
— Certes, dit le Majordome Chiss avec une certaine gêne dans la voix. Je n’ai jamais eu à expliquer ce genre de chose, autrefois. Les personnes qui venaient ici savaient toutes pourquoi elles étaient là, tant mortes que vivantes.
— Mais… Toute une planète !
— Il y avait à l’époque de mon activation plus de dix mille mondes habités dans ce seul secteur galactique, et cinq mille rien que dans le district d’Adeona. Tous ces mondes amenaient leurs défunts ici, c’était ainsi qu’on procédait. Personne ne voulait garder les corps des défunts près de chez eux. Ceux-ci étaient inhumés dans des tombeaux au sein des différents domaines, chaque domaine correspondant à un système planétaire ou une région stellaire. La place ne manque pas sur ce monde. Il fut choisi parce qu’il était central par rapport au secteur galactique et sans intérêt. Il était facile ensuite, de venir ici lorsqu’on voulait honorer la mémoire d’un être cher décédé.
Soong sentit ses jambes l’abandonner. Était-ce la fatigue, la manque de sommeil ? Ou tout simplement la confrontation avec une effroyable réalité ? dix mille mondes habités, rien que dans ce secteur… Combien plus dans le reste des régions inconnues ? Et combien d’habitants, au total ? Comment avaient-ils pu passer à côté de tout cela, eux qui se répandaient dans leur secteur galactique ? Cependant, elle retrouva vite son sang-froid. Elle était un Jedi, un Maître qui plus est, et toutes ces considérations historiques concernaient avant tout les spécialistes.
Elle revint vers la fenêtre donnant à l’extérieur. La nuit était totale, à présent. Aucun satellite naturel en vue. Seule la lumière lointaine des étoiles baignait les montagnes au loin dans un ton sur ton sinistre. Elle frissonna. Beaucoup d’autres questions se pressaient dans son esprit mais elle n’avait plus le courage de les formuler, comme si elle craignait les réponses. Les Jedi n’étaient pas par nature superstitieux, ni mystiques, quoi qu’on en dise, ni même religieux, en fait, et le traitement des défunts ne faisait pas l’objet de cérémonies particulières, ils étaient incinérés, simplement. Dans certaines cultures, les corps étaient passés au four à fusion et réduits en particules. On enterrait rarement les défunts, au risque de polluer les sols, à part lors des massacres dus aux guerres, ou peut-être pour cacher un corps après un meurtre. Pourtant, dans son enfance, sa grand-mère lui racontait des histoires, des contes… Elle chassa ces pensées de son esprit, mais elles revenaient toujours, comme si l’obscurité inhospitalière de ce monde les attirait.
Un bruit se fit entendre derrière elle, dans l’ombre épaisse. Un grattement suivi d’un juron. Gor’entz montait les escaliers menant à l’observatoire improvisé pratiquement dans le noir, tâtonnant du bout des bottes le long des marches.
— Quelqu’un aurait pu réactiver l’éclairage, ici, grogna-t-il en frottant la poussière de sa fourrure.
Soong secoua la tête et reprit son observation. Toujours le noir absolu, dehors.
— Avez-vous réussi à adapter les piles sur notre balise ?
— Sans problème, dit Gor’entz. Remarquable technologie, ces piles. Elles doivent être stockées là depuis des siècles et elles sont comme neuves. Si nous pouvions adapter ce système, cela nous permettrait d’alimenter tous nos systèmes portables sans avoir à nous soucier de leur autonomie.
Soong, toujours tournée vers le noir du dehors, hocha la tête avec un brin d’anxiété. Avant tout, il fallait pouvoir quitter ce monde avant de devoir finir eux aussi enterrés sous une pierre. Les avancées technologiques attendraient. Ses yeux commençaient à lui faire mal à force de s’écarquiller sur l’obscurité, et elle se mettait à voir des tas de choses inexistantes dans ces ténèbres. Inutile de poursuivre.
— Où en est Starke avec la balise ? dit-elle, un peu soulagée de quitter l’extérieur des yeux.
— J’ai entendu son appel de tout à l’heure, dit Gor’entz. Il parlait de tombeaux à perte de vue.
— Je sais, Gor’entz. Alors, la balise ?
— Il est parti avec l’un des hologrammes pour l’installer au sommet d’une éminence, à quelques centaines de mètres des bâtiments. Il y a une espèce de parc, et un bouquet d’arbres qui cachera parfaitement la balise.
Soong s’assit sur le sol, dans un coin de la salle. Le luxithe, posé au milieu de la pièce, diffusait à peine assez de lumière pour discerner les silhouettes, mais c’était suffisant à Gor’entz pour constater l’état d’épuisement de la tholotienne.
— Je vais prendre la relève, commodore, dit-il doucement en s’approchant de la fenêtre béante sur l’obscurité.
Mais Soong dormait déjà, étendue à même le sol, la tête sur son sac. Et dans son premier sommeil, alors qu’elle dérivait encore sur les rives de l’éveil, des spectres Chiss semblaient l’attendre en silence.

— – — – — – —


La balise hyperspatiale bourdonnait légèrement. Phénomène dû à l’adaptation de la source d’énergie des piles à micro-fusion, disait Gor’entz. En tout cas, elle émettait son signal de détresse sur plusieurs dizaines d’années-lumière à travers l’hyperespace et ne tarderait pas à être captée par les stations de surveillance Jedi. D’ici là…
— C’est un véritable phare que nous avons installé là, maugréa Starke. Nos ennemis ne peuvent pas manquer une émission pareille. Avant la fin du jour ils seront ici, vous vous en doutez.
Soong fit la moue. Elle avait tenu à inspecter elle-même l’installation mais le regrettait amèrement, à présent. Starke et elle se trouvaient en haut d’une colline, au milieu d’un champ de pierres tombales. Seul trônait au sommet de l’éminence une sorte de monument, un obélisque de granit, recouvert d’inscriptions illisibles. Derrière, un bouquet d’arbres à l’air soigneusement entretenus, en fait artificiels, donnaient à l’endroit un aspect grandiose et solennel. Plusieurs chemins couverts de gravier en descendaient et se perdaient entre les allées du cimetière. L’emplacement était idéal pour la balise mais avait quelque chose de sinistre, presque terrifiant. Soong frissonna. Tout autour, à des centaines de mètres à la ronde, des tombeaux aux formes et aux matériaux divers. Des pierres dressées, sculptée, de formes quelconques ou géométriquement soignées, ou pas de pierre du tout mais des dalles grises couvertes de caractères gravés. Au loin, à l’opposé des bâtiments principaux, les pierres tombales finissaient par se fondre en une vaste étendue grise, une vallée mortuaire, jusqu’à un invisible mur d’enceinte se fondant lui aussi dans la grisaille. Au-delà, c’était l’ocre du désert qui reprenait ses droits. On ne pouvait pas voir l’ensemble du domaine depuis ce promontoire de toute évidence artificiel ; la vallée grise disparaissait derrière une chaîne de collines au sud, et le bouquet d’arbres cachait la vue au nord. Pas la moindre vie en vue, cependant, pas un oiseau, pas même le léger bourdonnement d’un insecte. Seulement le silence et le mugissement du vent dans les arbres. La mort régnait sur ce monde, au propre comme au figuré. Soong frissonna à nouveau, serrant sa maigre poitrine entre ses bras.
— Quel horrible endroit, murmura-t-elle.
— Je suis bien de votre avis, dit Starke. Même ces arbres sont artificiels. La pelouse, les quelques parterres de fleurs… Rien qui soit vivant.
Soong fit quelques pas vers la balise, installée juste au pied du monument. Elle semblait parfaitement fonctionner. Il ne faudrait pas plus d’une journée pour que les premiers avant-postes Jedi captent leur appel et les localise. Combien de temps faudrait-il aux Chiss ? Sans doute étaient-ils déjà en orbite, à la recherche de la trace ionique du Zaphénath. Le signal de la balise les attirerait comme des insectes vers un luxithe par une nuit noire.
— Je suis satisfaite, dit Soong. Allons-nous-en, à présent. Cet endroit me donne froid dans le dos.
Ils se mirent à redescendre le long d’un des chemins de gravier en direction des bâtiments principaux, là où ils avaient passé la nuit. Même si les Chiss trouvaient la balise, il leur faudrait nettement plus de temps pour retrouver l’équipage du Zaphénath, à moins qu’ils ne décident de bombarder l’ensemble du domaine, sans faire de détail. Sombre perspective. Mais que pouvaient-ils faire d’autre à part se terrer dans les bâtiments en espérant un miracle ?
Soong examinait du coin de l’œil les sépultures qu’ils croisaient, le long de l’allée. Certaines étaient de véritables petites constructions dotées de portes métalliques, d’architecture très diverses, d’autres de simples dalles de pierre poussiéreuse. Toutefois, lorsqu’on y regardait avec un peu plus d’attention, de nombreux monuments semblaient avoir subi les outrages du temps. Ils étaient penchés, comme si le sol se dérobait sous eux, corrodés pour certains, effondrés, même. Soong remarqua aussi une espèce de mousse noire qui recouvrait quelques pierres, certainement la seule forme de vie qui s’accrochait à cette planète de cauchemar, un lichen grignotant les minéraux et s’alimentant de l’énergie solaire. Une sorte de décrépitude généralisée rongeait le domaine.
Au coin d’une allée transversale, une stèle attira l’œil de Soong. Les caractères qui l’ornaient lui étaient vaguement familiers. Elle s’arrêta, puis s’approcha timidement de la pierre. Ce n’était pas un monument bien impressionnant, simplement une stèle de granit gris veiné de noir, qui semblait avoir plutôt bien résisté aux siècles. Elle était entourée d’une barrière basse en métal noir fortement corrodé. Sur la stèle s’alignaient des lettres archaïques qui pouvaient bien être un ancien langage Jedi. Après tout, le territoire de la République et celui des Chiss n’étaient pas si éloignés, à l’échelle de la galaxie, et les deux empires partageaient peut-être autrefois ce domaine…
— Commodore, dit Starke, nous ne devrions pas nous attarder…
— Un instant, Sharles… J’ai l’impression que…
Elle se figea. Alors qu’elle se tenait juste à proximité de la stèle, l’air sembla vibrer au-dessus de la dalle de granit. Une lueur se matérialisa et soudain, ce fut une silhouette qui se découpait dans l’air. Un homme entre deux âges apparut, un humain, pas un Chiss, un demi-sourire aux lèvres, vêtu d’une tunique rouge à la coupe compliquée. Mais il n’était pas réel, c’était à l’évidence une image holographique. Il était légèrement transparent, on distinguait la stèle derrière lui, et parfois il devenait flou durant une brève seconde. En dessous du genou, l’image disparaissait et se fondait dans le vide, donnant à l’homme un aspect fantomatique.
Soong, choquée, fit un pas en arrière et sentit ses jambes l’abandonner. Elle tomba à la renverse mais les bras de Starke la retinrent. Dès qu’elle s’éloigna un peu, l’image de l’homme se brouilla puis disparut tout à fait.
— Avez-vous vu…
— Oui, commodore. J’ai vu. C’était vraisemblablement une projection tridimensionnelle, comme ce majordome holographique.
Presque honteuse de sa réaction, Soong retrouva son sang-froid. Être effrayée d’une simple image n’était pas digne d’un commandant de vaisseau Jedi ! Pourtant, dans ce décor millénaire, avec ce vent et ces sépultures à perte de vue, se dire que les dépouilles de milliers de morts reposaient là depuis des siècles, la peur venait tout naturellement, une peur sourde, inconsistante, morbide. Starke lui-même ne put réprimer un frisson. Soong sentit la colère l’envahir à présent.
— Quelle stupidité ! Comment peut-on traiter les défunts avec une telle indignité ? Les enterrer sous des pierres…
Une voix douce se fit entendre derrière les deux Jedi.
— Je suis navré pour cet incident, madame. Mais il ne s’agit que d’une projection fixe, sans danger.
C’était le Majordome. Il se tenait à quelques mètres, raide et austère dans sa tenue noire. La projection n’était pas de bonne qualité et il n’avait pas d’ombre. On ne pouvait le confondre avec une personne réelle.
— Vous vous approchez toujours ainsi des gens par-derrière, sans prévenir ? aboya Soong.
— Je suis désolé. Je n’avais aucune intention de vous effrayer. C’est l’activation de ce mémorial qui m’a attiré ici.
Soong secoua violemment son bras pour se libérer de l’étreinte de Starke. Elle lui lança un regard méchant et dit :
— N’en profitez pas, vous.
Elle s’approcha à nouveau de la stèle et l’image en trois dimensions de l’homme en tunique rouge réapparut au-dessus de la pierre tombale. Cette fois, elle s’y attendait et pourtant elle ne put s’empêcher de trembler légèrement. Elle tendit le bras et, dans un large mouvement elle balaya l’air devant elle. Sa main passa sans résistance à travers l’image, la troublant légèrement. Contrairement au Majordome, l’hologramme de cet homme était figé, glacée, sans l’apparence de vie qui animait l’autre. Et à le regarder de plus près, il paraissait comme stylisé. Soong fit demi-tour et revint sur l’allée en gravier vers le Majordome.
— Qu’est-ce que ça signifie ? Encore une de ces coutumes d’autrefois ?
— Oui, dit le Majordome d’un air navré. Dans un lointain passé, il était de coutume de placer une image en deux dimensions du défunt sur sa pierre tombale. Avec le temps, on en est venu à y installer un projecteur holographique qui se déclenche lorsque quelqu’un se tient juste devant la stèle mémorial, et qui projette une image holographique du défunt. Une manière de se souvenir, d’honorer la mémoire d’un être cher.
— Quelle idiotie ! grogna Soong. Et cela marche depuis tout ce temps ?
— Bien entendu. Les piles éoniques fournissent l’énergie nécessaire depuis des siècles et les systèmes de projection sont conçus sur des substrats en diamant synthétique qui ne sont pas altérés par le temps. Ajoutez une mémoire cristaline et vous obtenez une projection qui défiera les millénaires. Et encore, celle-ci est l’une des plus anciennes, elle n’est pas animée, et donc pas interactive.
— Interactive ? Vous voulez dire que l’on peut… discuter avec des…
— Des défunts, oui, acheva le Majordome.
Et soudain, Soong eut une idée. Ses petits yeux se plissèrent jusqu’à ne plus être que des fentes et sa bouche esquissa un sourire.
— Interactifs, hein ? Jusqu’à quel point ?


A suivre...
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Messagepar mat-vador » Dim 19 Juin 2022 - 20:27   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 4

Lu !

Et on continue de découvrir des choses de plus en plus intéressantes :wink: :wink: ! Interargir avec des hologrammes pour communiquer avec les défunts... je me souviens maintenant que tu m'en avais parlé Uttini :oui: ! Tu l'as concrétisé :wink: !

La suite :jap: :jap: !
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Messagepar mareva_mae » Dim 19 Juin 2022 - 21:22   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 4

Partie 4 lue !

Toujours aussi prenant, le fait de ne pas avoir le point de vue des poursuivants rend d'ailleurs la tension très palpable :transpire:

J'ai beaucoup aimé ton idée de la tombe et de la possibilité de discuter avec les défunts, une idée qui aurait sa place dans les meilleurs œuvres d'anticipation ! Voir Soong vaciller un peu et se reprendre à chaque fois la rend très tangible et j'ai eu beaucoup d'empathie pour elle, la mission d'abord, le statut de Jedi avant tout, mais elle reste une personne avec ses doutes :D

Hâte de lire la suite et de découvrir ce que notre commande a prévu...
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Messagepar L2-D2 » Lun 20 Juin 2022 - 12:28   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 4

Chapitre 4 lu !

Voilà un Chapitre une nouvelle fois passionnant, et qui semble résoudre ce que je craignais précédemment : l'arrivée imminente de l'ennemi Chiss qui a, sans doute, réussi à localiser la fine équipe de Jedi ! Sauf qu'il va leur falloir surmonter leurs superstitions et leurs croyances, ce que les Jedi entendent bien exploiter ! :sournois:

A ce propos, j'ai beaucoup apprécié que les rituels des anciens Chiss, finalement... et bien, ce sont nos propres rituels. Enterrer les morts, un cimetière, une photo d'eux, parfois, sur la pierre tombale : du coup, les voir traiter ça de barbare ou de relique est étonnant, mais en bien ! En revanche, l'idée d'interagir avec un hologramme du défunt, ça, c'est une sacrée bonne idée !

Vivement la suite ! :oui:
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Messagepar Uttini » Lun 20 Juin 2022 - 13:00   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 4

Merci pour les retours !
L2-D2 a écrit:Enterrer les morts, un cimetière, une photo d'eux, parfois, sur la pierre tombale : du coup, les voir traiter ça de barbare ou de relique est étonnant, mais en bien ! En revanche, l'idée d'interagir avec un hologramme du défunt, ça, c'est une sacrée bonne idée !

Exactement. Je me suis dit que nos rituels pouvaient ne pas être universels. Je ne me souviens pas d'avoir vu beaucoup de cimetières dans Star Wars.
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Messagepar LL-8 » Lun 20 Juin 2022 - 15:37   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 4

Deux derniers chapitres lus !

J'ai beaucoup aimé! Ainsi la planète est un vaste cimetière et c'est un majordome virtuel qui les y accompagne... J'aime l'idée ! A voir dans quelle direction tu vas développer ça... A plus pour la suite !
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Messagepar Uttini » Sam 09 Juil 2022 - 15:55   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 4

Bon, maintenant que j'ai un peu plus de temps devant moi... La suite !


Alors qu’ils pénétrèrent dans la crypte, la lumière se fit éclatante et la musique douceâtre se fit entendre. Un mélange écœurant de nappes de synthèse et d’instruments à cordes frottées, légèrement grinçants. Mais il fallait vraiment tendre l’oreille pour percevoir les sonorités qui se perdaient dans la mélodie générale, suave à souhait, répétitive, presque hypnotique. Le sol était toujours recouvert d’une fine couche de brume qui s’agitait à chaque pas. Une mise en scène, songea Soong. Tout concourrait à une atmosphère presque onirique, surnaturelle, les murs pastels, l’éclairage puissant mais indirect, la brume, la musique angélique… Le Majordome se trouvait là, bien entendu, presque incongru avec son visage bleu et sa tenue noire au centre de ce décor lumineux et immaculé. Son image était cette fois presque parfaite, sans l’aspect artificiel qu’elle revêtait hors des bâtiments. Sans doute la qualité des projecteurs holographiques devait-elle être irréprochable dans cet endroit particulier.
— N’ayez aucune crainte, dit doucement le Majordome. Vous êtes ici dans la chambre de visite. C’est dans cet endroit que l’on venait autrefois d’entretenir avec les Défunts.
— Ça ne tient pas debout, dit Gor’entz, naturellement rationnel. On ne peut s’entretenir avec un défunt. Un mort est un mort et c’est tout. Rien ne survit qui puisse “s’entretenir” avec qui que ce soit.
Le Majordome lui servit le sourire accablé qui semblait faire partie de l’endroit au même titre que la musique douce.
— Je vais appeler l’un d’entre eux, si vous le voulez. J’ai adapté les algorithmes verbaux et la perception afin que la communication soit possible. Il ne se rendra pas compte que vous n'êtes pas Chiss.
— Et que lui dirons-nous ? demanda Soong.
Sans répondre, le Majordome fit un geste de la main vers le fond de la crypte. Celle-ci, voûtée, se terminait en fuseau dans une sorte de niche vide. Sur le geste du Majordome, la niche se trouva fortement éclairée, éblouissante, et soudain une silhouette semble sortir de la clarté et marcha vers le groupe d’un pas tranquille.
C’était un homme âgé, un Chiss, peut-être soixante ans en apparence. Il avait des cheveux tout gris, un visage bleu plutôt pâle, plein quoique ridé, des yeux rouges rieurs extraordinairement vivants. Et il souriait en regardant les trois membres de l’équipage du Zaphénath. Il portait un vêtement ample de couleur claire resserré à la ceinture par une bande de toile rayée. Ses pieds nus produisaient même des volutes dans la couche de brume qui recouvrait le sol. Il paraissait terriblement réel.
— Bonjour, dit-il d’une voix épaisse, légèrement éraillée mais pleine d’une sorte de bienveillance naturelle.
— Bonjour, répondit Soong, s’avançant vers le vieil homme.
— Qui m’a demandé ? interrogea l’homme. Un instant… Tu dois être Lydra, n’est-ce pas ? Comme tu as grandi !
Soong hésita un instant. Visiblement, il la prenait pour l’une de ses parentes. Qui d’autre d’ailleurs aurait pu l’appeler ? Mais elle était une tholotienne, dotée d’appendices craniens, à la peau brun sombre, et lui un Chiss, ils étaient très différents l’un de l’autre. Comment pouvait-il la prendre pour une de ses descendantes ? Il lui sembla toutefois qu’il fallait jouer le jeu avec prudence.
— Et toi, tu n’a pas changé, dit Soong avec une certaine tendresse forcée. Comment vas-tu ?
Elle ne se rendit compte du sens de sa question qu’après l’avoir posée. Mais le vieil homme semblait si réel, si présent. Si vivant ! Pourtant il répondit avec douceur :
— Mais je vais bien, ma petite fille. Je suis parfaitement heureux, ici. Tout est merveilleux. Que devient le reste de la famille ? Je pensais bien revoir ta grand-mère rapidement, c’est un peu déconcertant, vois-tu. Tu es grande, à présent et ma chère Admaa doit être fort avancée en âge.
Il sembla hésiter. Quelque chose n’allait pas.
— Ne t’inquiète pas, repris doucement Soong, avec juste un peu de précipitation dans la voix. Tout le monde va bien. Je suis heureuse que tout se passe bien pour toi, grand-père.
Elle accompagna naturellement sa déclaration d’un geste de la main, instinctivement, et toucha le bras du vieillard. Elle se figea puis recula d’un coup : il était tangible, réel. Elle avait senti la douceur de la toile sous ses doigts et la douce chaleur de son corps. Ce n’était pas une projection… Tentant de dissimuler son trouble, elle dit :
— Bien, je vais te laisser, à présent. Cela m’a fait plaisir de te revoir.
— A moi aussi, ma chère enfant. La prochaine fois, je voudrais bien voir ma chère Admaa. Elle a du beaucoup changer durant ces quelques années.
Le vieil homme gratifia Soong d’un large sourire et lui fit un petit signe de la main.
— Au revoir, ma chère enfant.
Puis, sans attendre la réponse, il retourna vers la puissante clarté qui remplissait toujours la niche, au fond de la crypte, et y disparut, comme dissout dans la luminosité presque surnaturelle. Dès qu’il n’y eut plus trace de lui, la clarté disparut et la niche reprit son aspect normal.
Les trois Jedi restèrent quelques dizaines de secondes immobiles et silencieux. Debout près d’eux, figé les mains dans le dos, le Majordome ne faisait plus aucun mouvement.
— Quelle étrange expérience, murmura Soong. J’ai parlé à un… un mort ! Un esprit ! Et je l’ai touché !
— Certainement un système de champs de force, une polarisation des photons, dit Starke, tout aussi ahuri. Utilisés pour donner de la texture tactile aux images, ils donnent une illusion parfaite.
— C’est le cas, exactement, ajouta la Majordome de sa voix douce. Parfois, les visiteurs sont heureux de pouvoir prendre l’un de leurs Défunts dans leurs bras. Mais ce système demande une grande quantité d’énergie. Ailleurs dans le domaine, les projections des défunts ne sont pas rendues tangibles.
Soong fit un signe de la main et dit :
— Cet endroit me donne froid dans le dos. Starke : retournez à notre poste d’observation. Les Chiss ne devraient pas tarder à pointer leur nez par ici. Avertissez-moi au moindre mouvement.
Starke baissa la tête et quitta la crypte, bientôt suivi par les deux autres et l’éternelle silhouette sombre du Majordome. Une fois qu’ils furent revenus dans le grand hall, Soong se planta devant celui-ci et dit, le front plissé par un froncement fort disgracieux.
— Bon ! Expliquez-moi tout cela. Dans quel but ces projections, ces hologrammes, ces champs de force.
Le Majordome eut un sourire un peu gêné et dit :
— Autrefois, madame, on utilisait des projections simples comme celle que vous avez vue à l’extérieur, fixes et silencieuses. Avec le développement des techniques holographiques, certains eurent l’idée de doter les sépultures d’hologrammes animés, puis sonores. Bientôt, cela ne suffisait plus, pourtant. Les clients demandaient des images mémoriales de plus en plus sophistiquées, interactives. Voyez-vous, madame, les gens d’autrefois pensaient que la mort mettait fin à toute existence, et ces images donnaient l’illusion que les défunts survivaient, quelque part, d’une certaine manière.
— Quelle horreur ! gronda Soong. Mais ce que nous avons vu là n’était pas une simple projection interactive, n’est-ce pas ?
— En effet. Les programmes interactifs sont devenus de plus en plus complexes et en sont venus à intégrer des caractéristiques toujours plus nombreuses des défunts, des paroles, des traits de caractère, des manières de bouger. Pourtant, là encore cela ne suffisait plus. L’étape suivante fut franchie lorsqu’on créa les Sauvegardés.
— Les Sauvegardés…
— Oui, reprit le Majordome. La technique informatique avait tellement progressé qu’il devint possible de sauvegarder littéralement un esprit, des pensées, une mémoire, sous forme de programme informatique interactif.
— Comme vous ? dit Gor’entz.
— Ho ! non, certainement pas ! Je suis le fruit d’une intelligence, mon programme a été pensé, conçu. Les Sauvegardés, eux, sont des programmes créés directement et automatiquement par une copie des schémas neuronaux. Personne n’est intervenu dans leur conception, sauf pour en supprimer quelques caractéristiques indésirables, des défauts graves, des défaillances mentales. Mais le schéma de base des individus est identique à celui de leur cerveau d’origine. Les Sauvegardés sont des personnes à part entière.
— Les morts survivaient donc sous forme de programme informatique, dit Gor’entz en hochant la tête. Incroyable ! Et ces projections reproduisaient non seulement leur image mais aussi leur personnalité, leur mémoire, ce qu’ils étaient, c’est bien cela ?
— En effet, reprit le Majordome. Comprenez-vous, madame, dit-il en regardant Soong droit dans les yeux, les vivants se rendent comptent qu’ils mourront, et ils ne le veulent pas. La Sauvegarde est une alternative. Une fois sauvegardé, le défunt survit éternellement, pour peu que la matrice informatique soit alimentée en énergie. On peut appeler le défunt, le voir, lui parler et cela des années après son décès. Les gens avaient ainsi l’illusion d’avoir vaincu la mort, que leurs disparus survivaient dans une autre réalité. Le principe du champ de force qui polarise les photons de l’image donne même aux Sauvegardés une substance, ce qui permet de les toucher, de les prendre dans ses bras… La mort ne met plus fin à leur existence.
Soong se sentait dégoûtée. Pour elle, la mort était bien la fin de l’existence, et ce qu’il pouvait y avoir après ne l’intéressait nullement. Le plus important était d’utiliser sa vie pleinement, de faire compter celle-ci dans l’histoire humaine, de servir avant de disparaître. On ne fêtait pas les naissances, chez les Jedi, mais la mort. Un nouveau-né n’avait pas eu le temps de faire compter sa vie, pas eu le temps d’accomplir quoi que ce soit.
Du moins était-ce ce qu’elle croyait, ce qu’on lui avait enseigné lors des longues et éprouvantes retraites philosophiques du temple de Coruscant. L’idée que des défunts pouvaient ainsi être mis en boîte, conservés pour le seul bien-être des vivants lui semblait le sommet de l’indignité. Elle desserra les dents et poursuivit la description du Majordome, en y ajoutant quelques spéculations d’une voix pleine d’amertume :
— Et les gens venaient ici pour discuter avec les morts, leur parler, leur demander conseil, j’imagine. Les défunts étaient tirés de leur stockage et apparaissaient à leurs familles, là dans la crypte, ou ailleurs dans le domaine. Une fois qu’on avait fini, on coupait le courant et les défunts retournaient à leur oubli jusqu’à ce qu’on les appelle à nouveau…
— Pas exactement, madame, dit le Majordome, lui accordant son pénible sourire accablé de croque-mort. En fait, les Sauvegardés sont toujours activés. Leurs programmes sont trop complexes pour être mis en sommeil ou même désactivés provisoirement.
Soong tressaillit.
— Toujours activés ? Depuis tous ces siècles ? Comment ?
— Ils existent dans un univers informatique, une réalité virtuelle générée par un puissant ordinateur. La machine est capable de reproduire des centaines d’environnements différents dans lesquels les Sauvegardés peuvent évoluer à leur gré.
— Mais depuis tout ce temps, que font-ils ? dit Gor’entz. Voilà plus d’un millénaire qu’ils sont là-dedans !
— Ils ne sont pas réellement conscients du temps qui passe. Ils ne gardent pas en mémoire très longtemps ce qu’ils font dans le système virtuel. Voilà pourquoi le vieil homme vous a identifié à l’un de ses proches. Pour lui, seulement quelques années sont passées.
Soong sentit une coulée froide glisser le long de son échine. Ces gens, ces personnes vivaient depuis des siècles dans un système informatique, sans rien d’autre à faire qu’à profiter de cette existence virtuelle. Et sans s’en souvenir, tout ça parce que quelques personnes trouvaient insupportable l’idée qu’on puisse disparaître lorsqu’on mourait.
— Mais que ressentent-ils, dit Soong d’une voix peinée, à l’intérieur de cette machine ?
— Ils sont parfaitement heureux, reprit le Majordome. Ils ne manquent de rien, ont toutes les distractions possibles, peuvent se livrer à toutes sortes d’activités sans danger aucun, sans restriction. Et puisqu’ils ne les gardent en mémoire que durant un temps limité, ce sont à chaque fois de nouvelles découvertes, de nouvelles expériences. La seule vraie mémoire qu’ils aient reste celle de leur vie passée. Ils ne se souviennent même pas de leur décès puisqu’ils ont été sauvegardés avant celui-ci.
— Mais ils sont conscients d’être morts, non ?
— Oui, en effet, pour la plupart d’entre eux. Mais à leurs yeux cela ne représente pas une fin irrémédiable. La mort leur a permis de parvenir à cette félicité et ils en sont heureux.
Soong fit quelques pas dans la salle et s’assit sur l’une des rangées de sièges. Un nuage de poussière s’éleva autour d’elle alors que la toile décrépite se pulvérisait sous elle. Une fois passée la surprise et la consternation, une idée commençait à germer dans son esprit. Peut-être y avait-il un moyen d’exploiter tout cela pour gagner le peu du temps qui leur manquait avant l’arrivée de leur vaisseau de secours. Elle réfléchit longuement, en silence, le visage fermé.
— Peut-être, finit-elle par dire, que ces… personnes pourraient nous aider.
Elle sauta sur ses pieds et fondit sur le Majordome.
— Nous avons besoin de l’aide des Sauvegardés.
— De l’aide ? Je ne comprends pas, rétorqua le Majordome avec une voix sans timbre.
— Je vais vous expliquer ça…


Voilà voilà...
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Messagepar mareva_mae » Dim 10 Juil 2022 - 9:58   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Bon retour parmi les vivants Uttini ! (Ou alors ne serais-tu qu'une reproduction informatique de ta personne ?? :shock: )

Image

En tout cas j'ai beaucoup aimé cette cinquième partie, le contraste entre l'attitude obséquieuse et factuelle du majordome et la consternation de notre capitaine Jedi fonctionne mieux que jamais ! Les réflexions de Soong à propos de la mort et son incompréhension, voir son horreur face au complexe funéraire et aux croyances qui en découlent sont super intéressantes.

Bon, quand est-ce que le vaisseau Chiss va se décider à attaquer, on se demande :P

(Je rigole, si on sent la tension planner, j'aime énormément le rythme de ton récit et le fait que tu prennes le temps de poser une atmosphère si particulière :cute: )
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Messagepar L2-D2 » Mar 12 Juil 2022 - 13:58   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Chapitre 5 lu !

Je suis d'accord avec Loucass sur la conception de Soong après la mort, le fait que selon elle, il n'y a rien, cela me semble aller à l'encontre des idéaux et du code Jedi. Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force... Pas pour Soong, manifestement ! Alors pourquoi pas, mais peut-être que cela aurait mérité une petite phrase de plus, précisant que cette pensée allait à l'encontre de la perception de ses condisciples, par exemple ?

Pour le reste, c'était passionnant ! Toute l'explication du Majordome sur les Sauvegardés sent bon la SF, les concepts à la Philip K. Dick, c'est vraiment une excellente idée ! On quitte peut-être le monde de "fantasy-SF" pour se rapprocher davantage vers de la SF pure, mais quand c'est bien fait (et c'est le cas ici ! :oui: ), rien à redire !

Ah, si, une chose : vivement la suite ! :oui:
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Messagepar LL-8 » Mer 27 Juil 2022 - 18:30   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Chapitre (enfin) lu !

J'aime décidément beaucoup ce que tu nous proposes. Hormis la réaction de Soong qui, effectivement, colle moyennement avec l'idée que les Jedi ont de la mort (mais peut-être que ça se passe à une époque où le code Jedi n'était pas ce qu'il est maintenant ?), les thèmes que tu mets dans cette fic' sont super intéressant. On retrouve un peu des questionnements de Westworld, Black Mirror... enfin ces œuvres qui montrent ce que la technologie pourrait apporter et en questionnent les avantages et les inconvénients derrière.

C'était vraiment sympa!
A quand la suite ?
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Messagepar Uttini » Ven 05 Aoû 2022 - 14:40   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Pour l'idée de la conception de la mort, j'aurais en effet dû préciser les choses. Quand j'ai remanié la nouvelle d'origine, je suis passé à côté de cet aspect des choses qui, je dois bien l'avouer, ne m'a pas frappé. C'est vrai que la conception Jedi de la mort est particulière, mais ce n'est pas clairement évoqué quand on est comme moi purement Trilogiste. La survie après la mort, même au regard de la Prélogie, n'est pas explicitement évoquée, sauf pour certains individus. Le fameux Code Jedi n'est pas explicité, et comme d'autres textes sacrés, il peut être interprété de différentes manières.
"Il n'y a pas de mort, il n'y a que la Force", oui, mais ça peut être une Force impersonnelle dans laquelle le défunt se fond, fusionne après sa mort, pour rejoindre un grand Tout impersonnel, et seuls des grands maîtres très puissants peuvent subsister, voire apparaître aux vivants. Comme quand la Bible dit que quand on meurt l'esprit (en hébreu et grec, le souffle, la force de vie, d'après les croyances hébraïques originelles) retourne à Dieu, sans toutefois laisser entendre à l'origine qu'il s'agit de quelque chose de conscient ou de personnel. La puissance de vie, la Force, retourne à la Force, au grand tout. Comme quand le courant électrique retourne d'où il est venu en quittant le moteur qu'il a animé.
Bref, on peut interpréter comme on veut :lol:
Ceci dit, c'est vrai, ça ne colle pas avec l'interprétation la plus courante.
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Messagepar Uttini » Mar 22 Nov 2022 - 13:33   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Bon, la publication en "épisodes" me gavant au plus haut point et le texte étant achevé, vous pouvez, si vous en avez le courage, lire l'intégralité de l'histoire en pdf en suivant ce lien :
https://www.fichier-pdf.fr/2022/11/22/l ... -retour-1/
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Messagepar mareva_mae » Mar 22 Nov 2022 - 16:46   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Aw Uttini, ça me fait plaisir de te revoir ici quand même ! :lol:

J'essaierai de lire la fin de ta nouvelle dès que j'ai fini mes lectures en cours et de te laisser un avis global :cute:
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Messagepar LL-8 » Mer 23 Nov 2022 - 21:59   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Je lirai ça dès que j'ai un peu de temps!
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Messagepar L2-D2 » Sam 26 Nov 2022 - 19:14   Sujet: Re: [Nouvelle en cours] La Terre Sans Retour- partie 5

Okay ! Merci d'avoir partagé la fin de ton récit ! :jap:
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