
1) Alec Guinness
Unique acteur de la saga à avoir remporté un Oscar (meilleur second rôle). Et pour moi ça se comprend. Guinness apporte un charme British indéniable au vieux sage Obi-Wan. Ses accents quelque peu surannés font merveille. Considérant ce film comme mineur, l'acteur britannique a pourtant beaucoup fait pour le succès du personnage, afin qu'il colle à ses modèles mythologiques du mieux qu'il pouvait.
2) Ian McDiarmid
C'est le rôle de sa vie, et on devine pourquoi. McDiarmid, acteur de théâtre, insuffle une odeur shakespearienne considérable à son personnage fait tantôt de duplicité, tantôt de méchanceté pure. Jusqu'au bout, il aura fait planer le doute sur le personnage de Palpatine, mielleux jusqu'à abuser même ceux qui connaissaient déjà la vraie nature de ce Méphistophélès du futur. Dommage que son maquillage dans ROTJ limite un peu son jeu facial; mais sa voix à la fois doucereuse et tentatrice, péremptoire et autoritaire, suffit à l'époque pour imposer cet acteur de 35 ans auprès du jeune public.
3) Harrison Ford
Ah. Difficile de se frotter au mythe de Han Solo. Pourtant on peut. L'essentiel du charisme de Solo, c'est son texte. Lucas, Huyck, Kasdan lui ont donné les meilleures répliques, le bagoût, le charme, l'insolence. Il faut bien le dire, Ford n'est jamais aussi bon que comme second rôle, faire-valoir d'un autre. Kershner tirera le maximum de son jeu d'acteur, jusqu'au charme sexy qui annonce Indiana Jones. Car côté sourcils, Ford ne gâte pas son public. En revanche, il tord la mâchoire pour arracher la sympathie du public et joue parfaitement des yeux, doux devant Leia, méchants devant Vador, moqueurs devant Obi-Wan et Luke. Un grand acteur est né.
4) Christopher Lee
La légende, le monstre sacré de la Hammer, Dracula, la créature de Frankenstein, c'est lui. Le rôle de Dracula, il le reprend. Le méchant Comte qui arrache le secret de la puissance et en perd son âme originelle. Lee reprend son antique registre et l'adapte à un physique qui lui fait défaut, assez raide - il transforme ce problème de l'âge en avantage en refusant de plier face à ceux qui se présentent devant lui, renforçant sa stature - voire légèrement bedonnant. Tel le colonel Kurtz que Lucas ne put filmer, il le cache dans l'ombre, les replis de ses habits sombres et aristocratiques qui annoncent le seigneur Vador et la noirceur de ses desseins. Créature du Diable et maître des diablotins de Geonosis, il dissimule tout, la tromperie comme le mensonge, sauf à Yoda. Le duel entre les deux personnage oppose la dignité coincée et sombre à la boule criante, sautillante aux habits clairs.
5) Peter Cushing
Pendant du précédent... Il fut le docteur Frankenstein ou Sherlock Holmes. Sa présence à l'écran est référentielle. Comme Lee, il apporte son registre de méchant à un refrain connu. Gentleman pincé à l'accent anglais, sorte de châtelain de province britannique, il se mue en général Terreur servi par le flegme et les traits acérés.