Bonsoir à tous, comment ça va ?
Allez c'est l'heure de la suite, et cette fois et nous allons faire une incursion dans l'Espace Hutt
! Oui, les Hutt !!! Enfin on en verra un, en tout cas !
Découvrez ça maintenant !
Espace Hutt, au large du système RorakRiyan Lix étudiait les amas lointains d’étoiles depuis la passerelle de l’Outlander. Il se tenait droit, dans une posture de commandement alors que l’équipage restait concentré sur ses tâches, dans un silence recueilli, qui devenait pesant.
Il leur tournait le dos mais cela ne l’empêchait pas de deviner leurs doutes, leurs angoisses. Tous avaient laissé derrière eux, leurs foyers, leurs familles pour se réfugier dans ces vastes territoires où le profit et la cupidité étaient les seules lois. Riyan pensa à sa compagne zeltronne dont il n’avait plus de nouvelles depuis la Lune Poupre.
Il ignorait ce qu’elle devenait, elle et leurs enfants adoptifs.
Zeya, j’aimerais tant te serrer dans mes bras.- Mon commandant ? L’appela un officier de pont.
Il se tourna vers le subalterne qui le saluait au garde-à-vous.
- Rapport de situation.
- Les esclaves rebelles ont rendu les armes, mon commandant. Nous avons… exécuté leurs leaders, conformément aux ordres des kadijics.
- Des pertes dans nos rangs ?
- Quelques dizaines de blessés, rien de significatif. Deux Typhons ont été mis hors de combat pour des défaillances techniques mais nous avons pu les récupérer avec leurs pilotes. Mais nous manquons de…
- … pièces détachés, je sais. Trouvez ce qui manque et faites au mieux.
- Bien monsieur.
- Des nouvelles de l’escadron Nimbus ?
- Pas encore, monsieur.
Riyan Lix lui donna congé après qu’il lui ait répondu :
- Tenez-moi au courant.
Néanmoins, l’officier de pont demeura là où il était.
- Hum, commandant. Zeldo le Hutt vous attend toujours dans vos quartiers.
- Il patientera, martela Lix.
- Justement, il m’a chargé de vous faire savoir de ne pas abuser de sa tolérance.
- Il est temps qu’il apprenne que sur mon vaisseau, ce sont mes règles qui s’appliquent à bord. Rapportez-le lui.
Le subalterne claqua des talons et s’éloigna pour quitter le pont. Riyan entendit le sas d’accès principal s’ouvrir dans un chuintement.
Une voix grave s’éleva dans son dos, provenant d’un homme encapuchonné à l’expression farouche qui évoluait sur la passerelle de long en large.
- Je ne ressens aucune perturbation, détendez-vous, commandant.
- Vous devriez cesser de me surprendre ainsi, Jedi Marek.
Le Chevalier Jedi dissident esquissa un sourire goguenard, alors qu’il se rangeait à sa hauteur.
- Qu’a donné votre discussion avec le Mogul Suprême ?
- Je ne sais pas encore vraiment, il est resté… évasif.
Riyan coula un coup d’œil perplexe vers lui.
- Que dit votre instinct ?
- Le Mogul Suprême est conscient de la précarité de la situation. À l’heure qu’il est, il désigne des plénipotentiaires pour les envoyer chez les lanniks et les bothans.
- Maintenant, il ne reste plus qu’à savoir si ceux-ci accorderont une oreille attentive aux supplications des Hutt.
- Ce serait optimiste s’ils les laissaient entrer dans leurs domaines, commandant.
Riyan acquiesça en silence.
- Des nouvelles du commandant Skyrim ? s’enquit Marek.
- Aucune. Il ne nous contactera pas tant que l’escadron Nimbus ne sera pas revenu de sa mission, indiqua le militaire.
Kotil Marek se passa la main dans sa barbe fournie qui lui donnait un aspect hirsute et sauvage. Sa dégaine ne cessait d’intriguer Riyan, depuis leur première rencontre, lors de cette réunion à l’ambassade d’Alsakan qui avait marqué le lancement du complot contre le Chancelier Contispex Ier.
Il avait été séduit par son charisme et la sincérité de ses convictions malgré la rudesse intermittente de ses manières.
- J’ai entendu dire que vous aviez fait un détour sur la lune de Nar Shaddaa, reprit-il en dévisageant le Jedi plus attentivement.
Un rictus étira le coin des lèvres de l’adepte de la Force.
- Vous connaissez l’histoire des Territoires Hutt, commandant ?
- Je n’ai pas eu le loisir de m’y intéresser, vous n’avez pas de mal à comprendre pourquoi.
Kotil soutint aisément son regard perçant.
- Cette question mériterait que vous vous y penchiez, quand vous aurez le temps.
- Le temps est un luxe qui commence à nous manquer, et bien plus encore quand la République lancera son attaque.
Son ton indiquait un début d’agacement, devant les esquives du Jedi qui évitait de répondre à la question de Nar Shaddaa.
- Autrefois, Nal Hutta se dénommait Evocar. Il y a quatre millénaires, les Hutt exilés de leur monde d’origine détruit, Varl, s’installèrent sur Evocar, le berceau des evocii, une race humanoïde paisible et pacifique.
- Cette histoire n’est un secret pour personne. Les Hutt ont fini par évincer les evocii en quelques siècles, en les dupant avec de fausses promesses. Ils les forcèrent à s’exiler sur la lune en orbite, cette Nar Shaddaa, que les Hutt tentent de coloniser et d’aménager, comme ils l’ont fait avec Nal Hutta.
- Même lorsqu’ils sont dos au mur, leur avarice ne connaît pas de limites. Ils ne cesseront pas leurs trafics d’esclaves car cela reviendrait à renier leur nature prédatrice.
Riyan n’aimait pas le tour que prenait cette conversation.
- Où voulez-vous en venir, maître Jedi ?
- Quelle est la raison d’être de cette flotte que vous dirigez avec Lyram Skyrim ?
Le gradé fouilla des yeux le mystère que dissimulait Marek sur son visage énigmatique.
- Nous protégerons ces territoires de toute incursion agressive de la République. Cela répond-il à votre question ?
- Mais qui protégerez-vous vraiment, en faisant cela ?
- À quel jeu vous livrez-vous ? Je ne suis pas d’humeur pour les devinettes. J’ai une flotte à mener au combat et deux flottes ennemies redoutables dont je dois anticiper les intentions.
Riyan était maintenant à bout de patience, et s’en voulut amèrement d’avoir posé la question indiscrète qui menait à cet échange irréel.
- Vous devez être conscient que vos responsabilités sont plus importantes que vous ne l’escomptez, commandant. Êtes-vous certain de protéger ceux qui le méritent ?
Le vétéran de la Crise Alsakan se concentra à rester calme.
- Les Hutt sont loin d’être irréprochables, reconnut-il. Mais je ne crois pas que les livrer au Pius Dea calmera les tensions.
- Oui, le processus est irréversible, appuya le Jedi. Mais lorsque l’heure de vérité viendra, lorsque l’issue fatale sera face à vous… qui sauverez-vous d’abord, commandant ? Les Hutt, méprisés par toute une galaxie ou tous les peuples qu’ils ont asservis depuis des siècles ?
Riyan inspira un grand coup.
- Je protégerai d’abord mes équipages, Jedi. Y compris contre vous, s’il le faut.
- J’admire votre détermination, commandant. Mais vous n’avez pas levé tous vos doutes. Rencontrez un seul de ces evocii et nous verrons si vous aurez toujours à cœur de servir leurs esclavagistes.
- Répondez à ma question. Que faisiez-vous, sur Nar Shaddaa ? À qui avez-vous parlé, que manigancez-vous ?
- Quelle importance ? Ces questions sont-elles plus primordiales que la sécurité de vos équipages, commandant ?
Riyan décida d’exprimer ouvertement son hostilité, mécontent que ce Jedi ne décide pas de jouer franc jeu avec lui.
- J’ai assez à faire avec les manœuvres des Hutt qui tentent d’acheter ma loyauté envers l’un de leurs kadijics, pour me soucier de vous. Mais cela pourrait changer si vous perturbez mes plans de bataille et compromettez la défense que je tente d’instaurer. Si vous pouvez contribuer à la cause, aussi méprisante soit-elle, tant mieux. Sinon, je pourrais céder à l’envie de vous fourrer dans une capsule de sauvetage et de vous larguer dans le vide spatial.
Kotil Marek demeura impavide, comprenant que la conversation était terminée. Il accomplit une révérence dédaigneuse avant de s’écarter, avec un léger sourire jouant sur ses lèvres.
Riyan n’était pas sûr de pouvoir se fier à lui, le Jedi lui donnait l’impression de suivre ses propres projets, indépendamment. Un comble… dire que ce Jedi avait été mandaté officieusement chez les Hutt par le Conseil Jedi !
À croire que les serviteurs de la Force n’étaient pas crédibles. Mais l’avaient-ils été une seule fois, quand Contispex renforçait son pouvoir patiemment ?
Pourquoi les Jedi n’ont-ils rien fait avant pour contrer le tyran ? Voilà qu’ils agissaient bien tardivement, peut-être même trop tardivement. Riyan ne manquerait pas de leur faire la remarque s’il croisait un Conseiller.
Les Jedi n’étaient pas dignes de confiance.
- Monsieur ?
- Oui, capitaine ?
La femme claqua des talons.
- Nous avons identifié le transpondeur du Défenseur.
- Ouvrez un canal dès qu’ils auront réintégré l’espace normal.
Elle s’éloigna juste avant l’irruption du Défenseur à proximité de l’Outlander. Le Cuirassé Gilagimar commandé par le duro Lyram Skyrim, portait encore quelques stigmates de la furieuse bataille qui avait scellé au large de Coruscant, le sort de la République et de la Conspiration des Cent.
Son homologue était victime de la même avarice des Hutt. Les pièces détachées, destinées à remettre le vaisseau en état, arrivaient au compte goutte. Enfin, quand elles arrivaient… cela faisait penser à Riyan qu’un Hutt l’attendait dans ses quartiers.
L’occasion d’une ultime mise au point.
- Connexion établie avec le Défenseur.
L’hologramme d’un duro se matérialisa devant sa figure crispée. Skyrim dont il avait été sous le commandement pendant la Crise Alsakan, lui accorda un sourire franc.
- Quelles sont les nouvelles ? Lui demanda le non humain.
- La rébellion des esclaves a été matée, asséna Riyan d’un ton désabusé. Et je ne suis pas fier de cette victoire. Ces esclaves ne sont pas nos ennemis véritables.
Le duro lui fit comprendre son assentiment d’une grimace explicite.
- L’escadron Nimbus est revenu de sa mission, aucune perte n’est à déplorer.
- Les flottes républicaines ont-elles fait mouvement ?
- Pas de déplacement majeur à signaler. Mais leurs forces continuent à se concentrer sur les deux dépôts d’Ord Yndar et d’Ord Wylan.
- Quand seront-ils prêts ?
- Dans deux semaines, peut-être moins, commandant Lix. Quelque soient leurs objectifs, ils frapperont vite et fort. Je doute que nous puissions tenir longtemps seuls, à moins de renforts miraculeux.
- Vous pensez aux bothans et aux lanniks ? Je doute qu’ils acceptent de mourir pour les Hutt, ils les détestent presque autant que le Pius Dea.
Le duro se tint le visage sans relief entre ses mains, l’air pensif.
- Examinons la carte de l’Espace Hutt, ensemble, commandant Lix.
- D’accord.
Aussitôt, un schéma en trois dimensions représentant les centaines de systèmes stellaires de l’Espace Hutt et les routes hyperspatiales qui le traversaient, illumina le centre du pont principal de l’Outlander.
Les commandants renégats qui avaient déserté la République, étudièrent les tracés et les points lumineux puis le duro agit depuis son vaisseau pour faire apparaître deux autres points de couleur écarlate qi représentaient deux mondes en dehors des territoires neutres.
- Voici Ord Wylan et Ord Yndar, expliqua le non humain, que l’escadron Nimbus a espionné conformément à sa mission. Les Quatrième et Cinquième Flottes y ont concentré leurs cuirassés et leurs transports de troupes.
- Ils sont positionnés derrière la Nébuleuse d’Oktos, ce qui leur permettrait de masquer leur approche à nos senseurs. Néanmoins, il leur faudra contourner cette nébuleuse, ce qui leur prendra du temps. D’autant plus qu’ils pourraient être pris de flanc par une attaque combinée de bothan et lanniks, enfin si nous parvenons à les rallier.
- La passe de Kaaga reste le raccourci idéal pour frapper Nal Hutta et de là, atteindre les sièges des kadijics et de leurs richesses secrètes.
- Si c’est vraiment leur intention, il nous suffirait de placer notre flotte sur leur chemin et nous les bloquerions suffisamment pour leur infliger de lourdes pertes et les pousser à renoncer.
Riyan réfléchit à ce qu’il venait de proférer et réalisa qu’il avait émis l’hypothèse la plus favorable pour eux.
- Je doute que les amiraux Hisku et Amukos se montrent aussi ingénus que nous l’espérons, déclara Skyrim en écho à ses pensées.
- Alors ils contourneront la Nébuleuse d’Oktos par le nord.
L’ancien pilote de chasse éleva alors la main pour matérialiser sur la carte tridimensionnelle, les flèches signalant la progression probable des flottes républicaines.
- Ils passeraient par Essaga et Toydaria, ce qui leur prendrait beaucoup trop de temps pour assaillir Nal Hutta.
Le duro attira son attention en s’éclairant la gorge.
- Alors, ils viseront un objectif stratégique plus abordable que Nal Hutta et les ressources de la Bootana Hutta.
Une pierre roula dans l’estomac de l’humain lorsqu’un nouveau point écarlate illustra une position de l’Otmian Pabool, à plusières années lumière du système Ubrikkia, encore plus au nord de la Nébuleuse d’Oktos que Essaga, Toydaria ou Tol Amn.
- La Station Kwenn, souffla-t-il.
La Station Kwenn désignait le point de passage le plus important, qui délimitait les principales frontières nord ouest des territoires Hutt. L’imposante superstructure dont la construction remontait aux temps lointains de Xim le Despote, contenait outre les docks d’amarrage, le poste de douane le plus important du territoire ainsi qu’une petite armée privée de mercenaires qui veillait à la sécurité de la Station.
Et plus particulièrement des générateurs de boucliers et du contrôle radar parmi les plus performants. Outre la présence de cette milice, la Station possédait de redoutables défenses anti spatiales bien que datant d’un autre temps. Sa présence interdisait par conséquent toute incursion non désirable d’une force militaire par l’Otmian Pabool. Sa capture et sa chute ouvrirait la voie à une invasion en règle de l’Espace Hutt.
Une offensive qui deviendrait impossible à juguler et réglerait l’issue du conflit peu après qu’il ait débuté.
- Nous ne pouvons pas les laisser s’emparer de cette station, déduisit l’ancien pilote des Nimbus.
- Nous sommes d’accord. Nous devrions concentrer toutes nos forces autour de cette station pour assurer sa défense.
- Le plus tôt possible, j’imagine. Mais nous prenons tout de même un sacré risque en dégarnissant la passe de Kaaga. La frontière sud serait complètement exposée à toute attaque, même minime.
- J’en suis conscient mais nous n’avons pas assez de forces pour couvrir deux fronts. Notre seul espoir est que les bothans et les lanniks mobilisent leurs ressources pour nous soulager.
- Nous présumons trop de leur bonne volonté. Je vais étudier ce plan de bataille de mon côté, Lyram.
- Moi de même, Riyan.
L’ancien vétéran de la Crise Alsakan se rappela du Hutt qui attendait dans ses quartiers.
- D’abord, je dois passer voir quelqu’un. Que la Force soit avec vous, commandant Skyrim.
Il rompit la transmission, éteignit la carte puis quitta le pont d’un pas vif. Il serra les poings pour maîtriser l’irritation qui le gagnait, à l’idée qu’une grosse limace allait gâcher sa journée.
Riyan s’y était préparé mais ses narines furent tout de même assaillies par cette effluve d’œuf pourri qu’on aurait laissé mijoter dans un marais putride, à l’haleine de souffre avarié. Il se pinça le nez, pour mimer une démangeaison quelconque, lorsqu’il entra dans ses quartiers.
Le Hutt Zeldo attendait dans son bureau, devant son pupitre de travail. L’officier renégat le fixa sans le saluer, pour marquer son mépris à l’égard de cet hôte indésirable.
- Que puis-je pour vous, Chef Zeldo ?
Le militaire l’avait fait poireauter intentionnellement et fut plutôt surpris que le chef kadijic ne lui témoigne aucune hostilité apparente.
- C’est justement la question que je me posais, amiral Lix, brailla dans son dialecte guttural natal.
Au mot amiral, il éprouva subitement une envie furieuse de vomir ses tripes sur cette large figure de crapaud. Ce genre d’honneur que les Hutt lui accordaient pour l’amadouer et le courtiser, le répugnaient au plus haut point.
Au fonds de lui-même, Riyan savait que les Hutt ne cesseraient jamais de se considérer comme des êtres supérieurs aux autres espèces, y compris aux humains. Ils le détestaient, ils détestaient son équipage.
- Êtes-vous ici pour entendre mon rapport sur la pacification de Rorak 4 ?
- Oh, je ne doute pas que vous transmettrez la conclusion heureuse de ces évènements au Mogul Suprême en personne, amiral.
- Dois-je comprendre que la suite de notre conversation doit rester confidentielle ?
Zeldo fut secoué d’un immense éclat de rire.
- Hohoho ! Vous êtes perspicace, très perspicace, amiral ! Enfin pour un humain…
- Merci… je suppose.
- Mais avant de passer aux choses sérieuses, auriez-vous sous la main quelques batraciens dont je puis me repaître ?
- Je crains que cela ne fasse pas partie des menus préférés de l’équipage, Chef Zeldo. Maintenant, si vous avez quelque chose à me dire, c’est le moment.
Le Hutt agita ses petits bras courtauds, pour se conférer un air solennel grotesque.
- Que pensez-vous de notre Mogul Suprême ?
Riyan devina quel tour prenait la conversation. Ce qui attisait incessamment la mauvaise réputation des Hutt dans le reste de la galaxie, étaient ces jeux de pouvoirs mesquins, ces intrigues superflues qu’ils se livraient entre eux pour accroître leur prestige, leur influence.
- Où voulez-vous en venir ?
- Je souhaitais seulement que vous me fassiez part de vos impressions, entre bons amis, comme il va de soi, susurra le Hutt.
Le renégat républicain tenta d’amener la conversation sur son terrain.
- Peut-être souhaiteriez-vous que je vous fasse part de mes impressions sur la situation générale, Chef Zeldo. Cela nous serait mutuellement plus profitable, n’est-ce pas ?
- Ah, je savais que nous nous entendrions à merveille. Oui, c’est justement là où je voulais en venir, renchérit exagérément son interlocuteur.
Dans ce cas, Riyan ferait en sorte de ne pas le décevoir.
- Mon premier sentiment est celui d’un gâchis de ressources que nous ne pouvons pas nous permettre en temps de guerre. La priorité est de mobiliser nos ressources contre l’ennemi le plus dangereux pour la survie des kadijics, c’est-à-dire la République. Et non pas les gaspiller dans des opérations stériles comme celle que nous venons de mener.
- Dois-je comprendre, amiral, que vous éprouviez de la sympathie pour ces rebelles ?
- Même s’ils s’étaient emparés de Rorak 4, ils n’auraient reçu aucune aide et nous aurions eu tout loisir de pacifier la planète sans bain de sang inutile au moment voulu.
- Vous semblez oublier que Rorak est essentiel au commerce de notre territoire…
Riyan leva la main pour l’interrompre sèchement. Le Hutt faisait allusion au commerce dans sa définition la plus neutre possible alors que Rorak 4 constituait le plus grand marchés aux esclaves de tout l’Espace Hutt.
Là même où la révolte avait éclaté.
Bah, avec ces limaces, il n’en était plus à une hypocrisie près.
- Mes soldats sont formés pour la guerre, pas pour des opérations de police que vos mercenaires devraient être capables d’assumer.
- Amiral Lix, ces rebelles avaient récupéré des blasters et des explosifs, sans doute procurés non sans complicités. Ce qui a rendu la situation très dangereuses pour nos hmm honorables agents de sécurité. Un homme pragmatique de votre trempe peut le comprendre, n’est-ce pas ? Je demanderai au Conseil des Anciens de nommer une commission pour identifier les responsables de ces manquements…
- J’ai perdus deux chasseurs Typhons dans cette mission stérile de police. Des appareils que je n’ai aucun moyen de réparer sans les pièces détachées manquantes. Deux chasseurs que j’aurais pu aligner dans mon dispositif tactique.
Pris de court par l’éclat de Riyan, le Hutt agita ses petits bras enflés, pour exprimer sa gêne.
- Pour les pièces détachées, je peux sans doute vous être utile.
- Vraiment ?
Zeldo émit un nouveau rire guttural gras.
- Figurez-vous que c’est le but de ma visite, amiral.
- Vous me proposez un marché ? Fit l’officier avec une défiance plus prononcée.
- Simplement un échange de courtoisie entre deux amis, marmonna le kadijic avec une lenteur exagérée, presque dérangeante. Vous me demandez un service, je vais vous demander en retour un service.
Sale crapule baveuse ! Se dit Riyan. Il demeura silencieux, désireux d’en savoir plus sur les projets de ce Hutt. Tout ce que celui-ci pourrait imprudemment lui confier, pouvait être retourné contre lui. C’était ainsi que cela fonctionnait.
Riyan le savait depuis que l’asile avait été accordé, à lui et à ses vaisseaux après le désastre de Lune Pourpre.
- Voyez-vous, j’ai de grands projets, amiral. Connaissez-vous l’histoire de notre espèce, celle des véritables élus que nous représentons ?
- Je sais qu’avant de graves dissensions internes, vous étiez constitué en Empire belliqueux et agressif, en état de guerre permanent.
- Des temps glorieux lointains que j’ai l’intention de faire revivre pour nous sortir de cette décadence dans laquelle le Mogul Suprême et bien d’autres kadijics se complaisent.
- Je vois, souffla Riyan.
- Je suis conscient de la menace que la République représente pour nous. Et je ne vois qu’un seul moyen. Nous devons redevenir des conquérants, comme nous l’étions dans le temps, au moment de la chute de Xim le Despote !
Cette perspective de remplacer des tyrans par d’autres, à peine moins pires, ne ravissait pas l’ancien pilote des Nimbus.
- Et j’aurais besoin de votre appui, évidemment, amiral. Si vous appuyez mes prétentions au poste de Mogul Suprême, je réaliserai vos rêves.
- Non.
- Je vous demande pardon ?
- Votre ouïe ne vous a trompé, Zeldo. C’est non.
- Vous n’avez pas assez réfléchi, amiral. Peut-être avez-vous besoin d’un moment de réflexion…
- C’est vous qui ne réfléchissez pas assez, Zeldo. Vous pensez que mes vaisseaux et moi sommes tributaires de votre volonté. C’est là que vous vous trompez.
Cette fois, l’alien massif dégagea une plus forte odeur purulente, signe d’un début d’irritation.
- Nous vous avons recueilli avec générosité après l’échec piteux de votre complot et avons pourvu à tous vos besoins. Ne l’oubliez pas, amiral.
- Vous avez seulement tenté de vous donner bonne conscience après nous avoir vendu aux Contispex. Quel dommage qu’ils vous aient récompensé si mal, en maintenant leur blocus contre vous.
Zeldo tenta de se conférer un air outré.
- Quelle insolence ! Quelle ingratitude !
- Nous savons ce que les Contispex veulent, reprit calmement Riyan. Ils ont l’intention d’annexer vos territoires, de les exploiter pour y installer des colonies humaines ou des édifices religieux pour répandre leurs croyances. Ils convoitent vos richesses mythiques de la Bootana Hutta, au cœur de votre Empire.
Zeldo garda le silence, cadenassé par les derniers mots du commandant qui avait réveillé une terreur soudaine en lui. Un point sensible avait été touché, qui concernait l’orgueil même de ceux qui avaient asservi depuis les premiers temps de la République d’innombrables peuples et pillé leurs mondes.
Cet hôte encombrant prenait-il conscience d’une justice qui s’apprêtait à se retourner contre lui et les siens ?
Riyan le laissa mijoter dans un mutisme éloquent avant de poursuivre avec flegme mais détermination :
- Vous avez besoin de nous mais pourquoi aurions-nous besoin de vous ?
- Parce qu’il faut unir nos forces…
- Non, vous me rappelez seulement que nous avons le même ennemi. Ma première préoccupation n’est pas de gagner la guerre mais de survivre. Et pour cela, mes équipages se suffisent à eux-mêmes. Cette galaxie est vaste et nous pourrions facilement nous y perdre dans ces confins encore inexplorés sans que la République ne nous retrouve. C’est une alternative que je trouve bien plus acceptable que de livrer combat pour des esclavagistes qui ne nous respectent pas plus que des mercenaires.
- Vous n’oseriez pas nous abandonner ! S’indigna Zeldo.
Cette fois, ses grandes pupilles reptiliennes hurlaient elles-même de panique. Riyan ne put se retenir d’enfoncer le clou.
- L’idée est tentante à moins que nous ne trouvions un accord.
- Je suis ouvert aux suggestions, avoua le Hutt qui semblait abattu.
- Nous resterons nous battre pour vous mais à plusieurs conditions. D’abord, vous nous enverrez des recrues qui ont une expérience du combat et des pilotages de vaisseaux, et non pas des vermines des bas fonds qui parlent plus fort qu’ils ne savent se battre. Ensuite, chaque kadijic fournira selon ses moyens, des navires qui seront prêts aux combats. Je me moque de savoir combien cela leur coûtera. Enfin, vous nous fournirez les pièces manquantes que nous demandons depuis plusieurs semaines, des pièces dont nous contrôlerons la qualité.
- Amiral, vos conditions…
- C’est à prendre ou à laisser. Si une de ces conditions n’est pas satisfaite, il n’y a plus d’accord qui tienne, Chef Zeldo.
Une profonde respiration résigné fit trembler la grande carcasse écailleuse.
- Vous êtes dur en affaires, je vais avertir le Mogul Suprême de cet accord.
- Je fais seulement ce qu’il faut, parce que les circonstances l’exigent.
Il s’effaça pour laisser son visiteur, sortir de ses quartiers en rampant vers sa navette personnelle. Il ne cessa de penser : parce que nous n’avons pas le choix face aux Contispex.
Puis il reçut un appel de la passerelle.
- Qu’y a-t-il, capitaine ?
- Monsieur, c’est le Jedi Marek. Il a quitté l’Outlander.
- Pour quelle direction ?
- Nous calculons son vecteur, monsieur.
Riyan réfléchit un bref instant.
- Laissez tomber, capitaine. J’ai une idée de sa destination, et cela ne me dit rien qui vaille, ajouta-t-il avant de rompre la transmission.
Quelle catastrophe ce Jedi allait-il provoquer ?
Voilà, voilà, j'espère que cela vous a plu et que vous aurez appris des choses intéressantes, très intéressantes
! N'hésitez pas à me faire part de vos remarques ou à posrr des questions
!!
Allez, à la prochaine pour votre dose hebdomadaire de Pius Dea
!