StarWars-Universe.com utilise des cookies pour faciliter votre navigation sur le site, et à des fins de publicité, statistiques, et boutons sociaux. En poursuivant votre navigation sur SWU, vous acceptez l'utilisation des cookies ou technologies similaires. Pour plus d’informations, cliquez ici.  
Ronin
  • Genre Roman
  • Univers Officiel
  • Auteur(s) Emma Mieko Candon
  • Traducteur(s) Nathalie Huet
  • Synopsis :

    Les Jedi sont les serviteurs les plus loyaux de l'Empire.

    Deux décennies auparavant, des clans de Jedi s'affrontèrent, au service de féroces seigneurs. Écœuré par ce cycle sans fin, une secte de Jedi se rebella, cherchant à contrôler leur propre destinée et à réclamer le pouvoir au service d'aucun maître. Ils s'appelèrent les Sith.

    La rébellion Sith échouant, en raison de querelles internes et de trahisons, et les seigneurs jadis rivaux s'unifièrent pour créer un Empire... mais même un Empire en paix n'est pas épargné par la violence.

    Loin à l'extrémité de la Bordure Extérieure, un ancien Sith erre, seulement accompagné par un droide loyal et par le fantôme d'une époque moins civilisée. Il porte un sabre laser, mais ne revendique l'appartenance à aucun clan Jedi, et n'a juré allégeance à aucun seigneur. Peu de choses sont connues à son propos, pas même son nom, car il ne parle jamais de son passé, ni de ses regrets. Son histoire est aussi protégée que la lame rouge de destruction qu'il porte accrochée à sa hanche.

    Alors que le perpétuel cycle de violence de la galaxie se poursuit et interrompt son exil auto-imposé, et qu'il est forcé d'affronter un bandit énigmatique revendiquant le titre de Sith, il devient clair qu'aucune errance ne lui permettra de surmonter les spectres de son ancienne vie.

  • Note du staff SWU
     (69 % - 3 commentaires)
  • Note des internautes
     (aucun commentaire disponible)
 
     (83 %)

    Roman en dehors de la continuité, Ronin prolonge l’expérience du premier épisode de la nouvelle série d’anthologie Disney, Star Wars Visions. Dans cet épisode intitulé The Duel, nous découvrîmes un ermite Sith défendant un village. Bourgade qu’il choisit de défendre dès qu’il se rendit compte qu’elle était mise à sac par nul autre qu’une Sith. Ce roman nous propose donc d’explorer davantage cette histoire et l’univers qui l’entoure.

    De la dark fantasy

    On reviendra plus loin sur le dépaysement reconnaissable que représente ce livre, j’aimerais commencer par ses différences. Ce qui frappe en premier est l’univers féodal décrit dans ce livre qui, pour les plus connaisseurs, rappellera beaucoup le Japon médiéval. Ce n’est pas une surprise, c’est dans l’ADN de cette anthologie que de s’approprier le code de l’animation japonaise ainsi que l’histoire de ce pays. Ce que l’on pourrait donc prendre pour un contrepied est finalement normal. Il n’est donc pas bizarre d’entendre parler d’empereur et d’empire Jedi là où le « gentil » empereur du Japon régnait en maître sur l’île avec l’aide de son shogun et des samouraïs face aux hordes de barbares et de bandits. On retrouvera même les apprentis dans différentes maisons de samouraïs, en la personne des Padawans chez des princes ou des seigneurs.

    Ça c’est pour la galaxie, mais finalement on oublie facilement que cette histoire se passe dans une galaxie encore plus lointaine, ou finalement plus proche pour nos camarades nippons. Toute l’histoire se rapportera plus à une quête mystique ou la magie (Force) joue le plus grand rôle. On sera loin des pouvoirs habituels des Jedi et des Sith, on se rapprochera beaucoup plus des codes de la dark fantasy (dark car dans cette histoire on suit quand même beaucoup des Sith). Bien évidement on n’oublie pas que dès qu’on parle des Jedi et des Sith la fantasy n’est jamais loin, mais ici elle sera poussée à son interprétation la plus littérale, ce qui était à peine évoquée dans les très vieilles guerres originelles des adeptes de la Force de l’Univers Légendes. Il ne sera pas étonnant de croiser des malédictions, des mondes qui disparaissent, des morts vivants et autres « miroirs magiques ». La technologie est mise au second plan, le mysticisme prévaut !

    Le dépaysement peut donc être de taille mais finalement, il y a ce qu’il faut d’éléments connus pour qu’on retrouve une partie de l’essence de Star Wars.

     

    Des mystères mystérieux

    Un aspect qui m’a un peu chagriné dans ce roman, ce sont les mystères qui entourent chaque personnage. Au début, quand on découvre le Ronin, on pense tout de suite à une histoire à la Revan ou l’Exilée dans les deux jeux KotOR. On n’est finalement pas loin du compte, quand on ne donne pas de nom à un personnage il y a souvent une raison.

    Mais quand derrière on nous présente un « voyageur », une « sorcière » et autres compagnons qui semblent tous garder une myriade de secrets, ça va un peu trop loin. On finit par lire le livre pour découvrir leur secret, leur passé, délaissant l’intrigue principale (ou l’inverse).

    L’aboutissement de tout ça vaut le coup, la magie (je sais que je devrais dire "la Force" mais je n’arrive pas à me défaire du sentiment magique) explose pour nous offrir une belle fable finale.

    L’histoire laissera finalement un goût mythique, on croirait lire un récit millénaire qui prend en haleine le lecteur, lui révélant à la dernière page de quoi il retournait tout ce temps.

     

    Ronin nous offre une histoire dans un pays qui inspira fortement George Lucas, histoire qui tient tout d’une Légende magique. On peut donc dire que ça s’est passé « Il y a bien longtemps, dans une galaxie pas si lointaine ».



    + Les plus

    - Si vous aimez le Japon et connaissez un peu son histoire et sa culture au début du second millénaire vous adorez
    - Ce qu’il faut de Star Wars dans une œuvre hors continuité
    - Dépaysement bien dosé

    - Les moins

    - Trop de mystère

  • 28/09/2021
     (50 %)

    En voilà un roman que l’on attendait pas. Basé sur la récente série animée Visions, dans laquelle plusieurs studios d’animation japonais sont en charge d’un épisode, et plus précisément sur l’épisode The Duel de ladite série, ce roman Ronin, présenté comme non-canon (n’appartenant pas à la continuité des œuvres actuelles de l’ère Disney) nous fait suivre les aventures d’un Sith dans la Bordure Extérieure. Un pari très osé… mais est-il réussi ?

     

    Une non-canonicité qui pose problème

    Ce n’est pas le premier roman de l’ère Disney qui est considéré comme non-canon. En effet, le roman Légendes de Luke Skywalker, de Ken Liu, nous fait découvrir, derrière un fil rouge canon, quelques mythes et légendes concernant le maître Jedi, et il est très vite évident que certains d’entre eux sont faux.

    De même, les deux recueils de nouvelles From A Certain Point of View (concernant les épisodes IV et V) nous font revisiter les films à travers les points de vue de plusieurs personnages, et on se rend vite compte que là aussi, certaines de ses nouvelles ne reflètent pas la réalité et ne s’inscrivent donc pas dans la continuité officielle.

    Cependant, les trois ouvrages que je viens de mentionner ont un avantage : tout le monde connaît Luke, tout le monde a vu les films, donc tous les lecteurs, qu’ils soient néophytes en littérature Star Wars ou bien calés, sauront de quoi il est question.

    Tout ça pour dire quoi ? Que dans ce roman Ronin, nous sommes transportés dans un univers alternatif sans aucun repère connu, si ce n’est la Bordure Extérieure comme lieu, et les sabres laser comme armes. Le contexte géopolitique de cet univers, bien que parfaitement expliqué par l’auteure, est totalement déroutant.

    Pour faire un parallèle, il existe des univers parallèles chez Marvel ou chez DC, mais pour chacune de ses licences, chaque univers parallèle a des points d’ancrage, des personnages « communs », des choses auxquelles se raccrocher. Dans Ronin, c’est un flou total et personnellement, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire.

     

    Des personnages très travaillés… au détriment de l’intrigue

    Comme dit en introduction, Ronin, c’est l’histoire d’un ancien Sith qui erre dans la Bordure Extérieure en quête de petits boulots, jusqu’à ce que sa rencontre avec un autre personnage lui donne un objectif un peu plus grand (qui reste, malheureusement, très classique). Les deux premiers chapitres du roman sont la novélisation de l’épisode de la série animée avant que la « vraie » quête ne se lance. Sauf que, cette quête, au final, aurait pu se résumer en 50 pages… et elle tient sur 300 !

    Alors que se passe-t-il ? Points positifs : l’auteure met un point d’honneur à travailler avec soin le groupe de six personnages qui sont au cœur du roman. Tous ont leurs mystères en début d’œuvre, et leurs histoires vont être progressivement révélées au fil des pages. De plus, les interactions entre eux sont vraiment très bonnes (mais trop rares, j’y reviens juste après), avec une réelle évolution appréciable.

    Comme dit au-dessus, elle décrit aussi très bien le contexte géopolitique de ce nouvel univers, qui est cependant assez perturbant au vu du nombre d’informations à assimiler.

    Malheureusement, ceci ne comble pas toutes les pages du roman. L’auteure, sachant que son intrigue n’est pas assez développée, se perd en descriptions interminables de tous les lieux dans lesquels les personnages évoluent, de toutes les situations dans lesquelles ils se trouvent. J’ai rarement lu un roman avec aussi peu de dialogues où, pendant plusieurs pages d’affilée, les personnages ne s’échangent que trois répliques (qui sont souvent de qualité, comme dit précédemment), le reste n’étant que de la description ou des états d’âme. Ajoutez à cela que le style est (très) compliqué (on croirait presque du Stover, référence en matière d’écriture imbuvable en ce qui me concerne), et vous obtenez un roman éreintant.

    Ensuite, quand l’auteure se décide de faire progresser ses personnages, elle les fait combattre. Et c’est reparti pour des pages de description (trop) longues d’affrontements contre des ennemis divers et variés.

    Enfin, quand arrive la fin du roman, on ne peut s’empêcher de pousser un soupir de résignation devant la navrante facilité du twist final (déjà utilisé dans les films… deux fois, et dans les œuvres des différents univers étendus… beaucoup trop de fois !). On regrettera également que la situation finale soit quasiment la même que la situation initiale, et que l’aventure vécue par les personnages n’aura eu aucun impact sur la galaxie… alors que l’auteure sème des graines pour que ce soit le cas.

     

    Je terminerai cette critique par une question : pourquoi Ronin ? Quelle est la finalité pour Lucasfilm d’avoir demandé un tel roman ? Certes, c’est bien écrit et les nouveaux personnages sont travaillés, mais cela ne masque pas les nombreuses faiblesses du titre.

    Si chez Lucasfilm, ils veulent que des romans n’appartenant pas à la continuité officielle soient écrits, je suis sûr que Christie Golden a encore dans ses cartons les brouillons de sa trilogie Sword of the Jedi. Et au moins, là, les personnages seront connus de tous, et ça aurait davantage de chances d’attirer les lecteurs.

  • 13/08/2022
     (75 %)  •  Langue : VF

    Avez-vous vu Visions ?

    Si oui, ne soyez pas étonné : les deux premiers Chapitres reprennent à la scène près l’épisode Le Duel. Le roman s’avère en réalité être une suite de cet épisode, mais il est nécessaire de nous réexpliquer le début de tout cela, histoire que tous les lecteurs soient au même niveau.

    Si non, bienvenue au club : je suis dans le même cas que vous. Ronin, donc, c’est un exercice de style assez unique, la réécriture complète de l’univers Star Wars par une personne américano-japonaise. Oubliez Dark Vador, oubliez Luke Skywalker, la Guerre des Clones, Kylo Ren et la postlogie : absolument tout peut arriver dans ce roman. Et c’est tant mieux.

     

    Mais c’est quoi, un Ronin ?

    Dans la culture japonaise, un Ronin, c’est, pour résumer les choses succinctement, un samouraï sans maître. Un paria, forcé d’errer avec déshonneur, soit car son seigneur est mort, soit en raison d’une défaite : le terreau parfait pour un roman Star Wars, et un terme qui s’appliquerait parfaitement à la saga.

    Dans cette version de Star Wars, les Seigneurs Jedi sont les loyaux généraux de l’Empire. Mais vingt ans plus tôt, l’un d’entre eux s’est rebellé contre cette organisation et a rallié tous les mécontents autour de lui pour former l’ordre des Sith. Après la conquête du monde capital religieux de l’Empire, la planète Rei’izu, les Sith ont tous disparu… Et vingt ans plus tard, donc, nous faisons la rencontre du Ronin, qui a passé les deux dernières décennies à traquer les survivants Sith pour les éliminer. Sauf que ce Ronin possède, lui aussi, un sabre-laser rouge, la couleur de ceux des rebelles !

     

    Une intrigue d’ampleur galactique...

    Le risque était grand de voir dans ce nouveau roman une intrigue annexe, presque inutile, reposant sur la quête d’un vieux grognon. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’en est rien : certes, nous ne connaissons pas cette version de Star Wars mais dans ce roman, ce n’est pas une quête annexe de jeu vidéo plus ou moins intéressante. Non, pas du tout : au fur et à mesure du roman, le lecteur comprend que les événements qui s’y déroulent vont avoir une influence majeure sur « cette » galaxie Star Wars. Dans un sens, mais peut-être plus encore que dans les romans de la Haute République, tout peut arriver. Et en se plaçant dans « cet » univers Star Wars, ce qu’il se passe est primordial, et nous suivons en réalité des personnages qui ont une réelle importance.

    L’autre excellent bon point, c’est la réécriture à la sauce japonaise des éléments constitutifs d’un Star Wars. Destroyers Stellaires, Jedi, Sith, Empire, la Force : tout est là, mais tout est différent. Le plaisir de la redécouverte est là. Les personnages boivent du thé, il y a des pagodes, on parle d’esprit, de sorcière, de fantômes incarnés dans des cristaux kybers. Sur ce point, l’exercice de style fonctionne.

     

    entre les mains d’une poignée de personnages...

    En fait, Ronin ressemble beaucoup à un RPG sur consoles : l’aventure commence avec un seul personnage qui, au fur et à mesure, va s’associer à d’autres, pas forcément de bon cœur, et ils vont voyager à bord d’un vaisseau commun. Ça vous rappelle Knights of the Old Republic ? Il y a effectivement un peu de ça !

    Le personnage principal est donc le Ronin, personnage anonyme dont le passé nous sera dévoilé petit à petit par bribes. Et quel passé ! Bien sûr, le lecteur attentif aura compris assez vite ce dont il retourne, s’intéressant dès lors aux motivations du personnage. Motivations un peu floues, je le concède volontiers… mais on y reviendra. Le Ronin donc, très vite, se voit flanqué de compagnons plus ou moins volontaires, dont une Sith ressuscitée et guidée par une mystérieuse sorcière alors même qu’il vient de l’abattre (je vous laisse imaginer les interactions, forcément savoureuses, entre le Ronin et elle !). D’ailleurs, attention, il n’est pas rare que certains personnages soient nommés différemment par certains protagonistes. Il en sera ainsi du Ronin… mais aussi de Renard.

    Renard. Voilà peut-être le personnage le plus fascinant du roman, plus encore que le Ronin lui-même. C’est finalement sur lui que le lecteur peut se pencher, tenter de percevoir les motivations, si oui ou non il joue un double-jeu, son passé, ce qui l’intéresse. Renard est un personnage imprévisible. Mais, et je suis forcé de l’admettre : Renard est un personnage assez « dérangeant ». Non pas parce qu’il est non binaire mais plus par l’usage, à mon sens, anachronique du pronom « iel » dans le Japon féodal. Cette dénomination m’a quelque peu dérouté en me sortant de l’époque si fidèlement retranscrite par Emma Mieko Candon.

    Si ma critique s’arrêtait là, la note serait belle, on irait à un bien mérité 90 % ! Oui mais voilà, il reste un dernier point à aborder, hélas pas des moindre...

     

    mais alourdie par le style d’Emma Mieko Candon

    Le style d’Emma Mieko Candon est lourd. Très lourd. C’est tout sauf fluide, en fait, tant les descriptions sont nombreuses et, surtout, longues. J’ai même appris des mots grâce à ce roman.

    Mais ce qui est le plus agaçant, en fait, ce sont les innombrables moments où les personnages agissent d’une certaine façon… mais ne savent pas pourquoi ils le font ! Combien de fois l’un d’entre eux est-il sur le point de dire quelque chose pour mieux se raviser, combien de fois l’un d’entre eux répond-t-il quelque chose sans trop savoir pourquoi ? Combien de fois peut-on nous montrer Kouru agir de la même façon, avec les mêmes répliques, sans évolution ? Combien de fois peut-on montrer les personnages se trahir puis refaire équipe, comme si de rien n’était… surtout lorsqu’on comprend le passé du Ronin, justement ?

    De la même façon, le fameux miroir de Rei’izu, un concept pour le moins passionnant et qui pourra vous évoquer, selon votre sensibilité, la planète Mortis de The Clone Wars ou l’antre d’Abeloth dans Le Destin des Jedi devient au fur et à mesure quelque chose de peu compréhensible, en fait. Comment fonctionne-t-il ? Sommes-nous censés comprendre que le dernier personnage dont nous faisons connaissance vivait à l’intérieur ? Je n’ai rien contre un aspect un peu mystique, un peu fantasy, nous y sommes presque avec ce roman, mais encore faut-il, sans tout nous expliquer, nous donner un peu de biscuit, quelques explications par ci par là. Il n’y en a quasiment pas. Le rôle de la sorcière aurait pu s’y prêter mais même là, ce ne sera pas le cas.

    Enfin, il est dommage que le twist final soit en réalité dévoilé sous forme de flash-backs, qui expliquent certes bien de nombreux éléments de l’intrigue, mais rendent les personnages principaux totalement passifs lors de cette révélation.

     

    Conclusion

    Ronin, c’est un exercice de style en prose lui-même tiré d’un exercice de style visuel. Réinvention totale de la saga basée sur le folklore japonais, c’est finalement un juste retour des choses pour une licence qui s’était, à son origine, largement inspirée de ce même folklore. La boucle est maintenant bouclée, comme on aime à le dire. Un roman au style lourd mais qui vaut le détour !

     

    Note : 75 %