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1. "Il était une fois, dans une très lointaine galaxie..."
 


C'est par ces simples mots que débuta, il y a vingt-deux ans, une des plus belles légendes de notre temps : STAR WARS. Des centaines de millions de spectateurs découvraient alors les premières images d'une saga qui allait affecter leur vie et leur imaginaire au-delà de toute attente. LA GUERRE DES ETOILES, L'EMPIRE CONTRE-ATTAQUE, LE RETOUR DU JEDI et leurs EDITIONS SPECIALES deviendraient au fil des ans des événements cinématographiques majeurs. Deux générations se délecteraient de leurs aventures épiques, de leurs personnages hauts en couleur, de leurs majestueux décors, de leur savoureux mélange d'action et d'humour, de leurs multiples et exaltantes péripéties.

Situés dans un univers propice au rêve, virtuellement illimité et entièrement original, les films STAR WARS illustrent des thèmes universels et intemporels : le conflit entre le bien et le mal, le rapport de l'homme à la technologie, la célébration de l'héroïsme et du potentiel humain.

La saga STAR WARS est un conte fantastique moderne qui reflète la vision de George Lucas. Dans ce nouveau mythe, il a introduit des références à la culture populaire américaine, notamment le western et le film de cape et d'épée, et au film de samouraïs. LA GUERRE DES ETOILES fut également décryptée comme une réaction à la guerre du Vietnam, au scandale du Watergate et à d'autres périodes troublées de l'histoire américaine où la conscience collective semblait avoir perdu ses repères traditionnels, son optimisme et sa foi dans les héros.

Pour traiter ces thèmes, Lucas usa d'une structure mythique intemporelle et universelle : le voyage d'un héros, repérable dans d'innombrables légendes. Avec son mélange de tradition et de modernité, la mythologie STAR WARS s'avérait accessible à tout un chacun et passionna toutes les générations.

La trilogie STAR WARS originale raconte les aventures héroïques de Luke Skywalker, un jeune fermier qui tente de renverser un empire maléfique et doit affronter l'un des plus redoutables suppôts de ce régime : son propre père, Dark Vador.

La nouvelle trilogie STAR WARS débute une génération plus tôt et remonte aux origines du mythe. Dans STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME, Dark Vador est un garçon de 9 ans à l'avenir prometteur, nommé Anakin Skywalker, et Obi-Wan Kenobi un jeune et audacieux Chevalier Jedi qui accomplit ses premiers exploits aux côtés de son mentor : Qui-Gon Jinn.
2. Les origines du projet
 
C'est en novembre 1994 que George Lucas écrivit les premiers mots de l'EPISODE I, dont la rédaction, la conception graphique, les prises de vues (dans trois pays) et la réalisation d'une myriade d'effets spéciaux dans le premier "complexe numérique" de l'histoire du cinéma mobilisèrent des centaines d'acteurs et de techniciens et demandèrent plus de quatre ans de travail.

Les prémices de STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME remontent à plus de vingt ans. Durant l'écriture de LA GUERRE DES ETOILES, Lucas avait déjà déposé l'arrière-plan "historique" des événements couverts par la première trilogie : "La saga commençait une génération en amont. J'avais à l'époque tout juste ébauché ce prologue, mais la structure générale était déjà clairement définie, et n'a guère changé durant toutes ces années", précise le réalisateur. Dans les années soixante-dix, Lucas ne songeait pas encore à tourner cette partie de la saga STAR WARS et était loin d'anticiper le phénomène qu'allait devenir STAR WARS. "Mais les gens ont commencé à me demander de façon insistante : 'Combien d'épisodes allez-vous donc tourner ?' Je me suis dit qu'il serait peut-être intéressant de remonter aux sources lointaines de cette histoire."

Les personnages et l'univers rêvés par Lucas ne pouvaient se satisfaire des effets spéciaux traditionnels. Mais la société Industrial Light & Magic, fondée par Lucas pour gérer les effets spéciaux de LA GUERRE DES ETOILES, avait dans l'intervalle poursuivi ses recherches, collaboré à plus d'une centaine de films et multiplié les exploits techniques. En 1993, sa brillante contribution à JURASSIC PARK marquerait une date dans l'histoire du cinéma, ouvrant de nouveaux horizons à la technologie numérique. Le réalisateur sut dès lors qu'ILM serait en mesure d'assurer la fusion parfaite de l'animation numérique et des prises de vues réelles qu'exigeait STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME.

"JURASSIC PARK fut un vrai tournant, et après avoir bouclé la série des ‘Aventures du jeune Indiana Jones', je me suis demandé ce que j'allais bien pouvoir faire", explique Lucas.

Le réponse ne tarda pas : ajouter un nouveau chapitre à la saga STAR WARS...

Un problème de taille se posa immédiatement à Lucas : la fin de la saga était déjà connue dans le monde entier, et l'EPISODE I, qu'il s'apprêtait à tourner, devrait raccorder les chapitres IV à VI déjà réalisés et les EPISODE II et III à venir.

Ce challenge narratif était aussi l'occasion d'enrichir et d'amplifier la trame de la saga, d'en faire cette vaste épopée dont Lucas rêvait dès les premières étapes du projet STAR WARS.

George Lucas : "La saga, une fois achevée, se composera de six films racontant une histoire continue, totalisant environ 12 heures de projection. Durant l'écriture et la réalisation de STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME, je n'ai jamais perdu de vue cet objectif. D'ici une dizaine d'années, les gens pourront voir les six films à la suite, tels qu'ils furent conçus."

Lucas compare volontiers la structure et les thèmes de STAR WARS à une composition musicale : "La saga a été écrite comme une symphonie. Elle renferme certains refrains musicaux que je répète délibérément de film en film, mais dans des tonalités différentes."

On peut ainsi déceler des échos, des parallèles, entre l'histoire du jeune Anakin Skywalker, relatée dans l'EPISODE I, et celle de son futur fils, Luke Skywalker, qui fait l'objet de la trilogie originale : "Les trois premiers films racontaient l'histoire spécifique. La nouvelle trilogie repose sur une intrigue voisine, présentant de nombreuses analogies, avec des instants d'émotion, des ressorts psychologiques et des prises de décision quasi identiques."

Parmi ces thèmes récurrents figure notamment la courageuse décision d'un jeune héros de quitter son foyer, de renoncer à une existence protégée pour concrétiser son rêve et prendre des risques. Anakin et Luke ont chacun ce courage, qui les entraînera dans des voies diamétralement opposées.

La structure "symphonique" de STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME intègre aussi des thèmes comme le conflit du bien et du mal, la découverte, la naissance de relations "symbiotiques" entre les personnages qui apprennent à œuvrer de concert pour assurer leur survie et arriver à leurs fins.

Le film réunit ainsi plusieurs personnages clés et entremêle plusieurs intrigues d'importance comparable.

Lucas avait expérimenté ces constructions polyphoniques complexes dès AMERICAN GRAFFITI, élaborant avec ce film une structure largement imitée par la suite. Dans l'EPISODE I, il poursuit ses expériences narratives en mariant pas moins de cinq intrigues parallèles :
- le complot politique de l'ambitieux sénateur Palpatine ;
- l'affrontement de la planète Naboo avec la puissante Fédération du Commerce ;
- le dilemme moral de la jeune et pacifique Amidala, reine de Naboo ;
- la mission de paix du chevalier Jedi Qui-Gon Jinn et de son apprenti Obi-Wan ;
- leur rencontre avec le jeune esclave Anakin et la découverte de ses dons surnaturels.

Pour donner vie à cette riche histoire et à ces nombreux personnages, Lucas décida de revenir à la mise en scène... plus de vingt ans après LA GUERRE DES ETOILES : "J'ai pensé dès le départ que je devrais tourner moi-même STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME parce qu'il présentait un caractère sentimental. Il m'a semblé que ce serait un gain de temps et d'énergie. Cela me dispensait d'expliquer les choses à un autre réalisateur et de me bagarrer avec lui !"

Le producteur Rick McCallum, qui avait déjà produit l'EDITION SPECIALE de la trilogie STAR WARS ainsi que "Les Aventures du jeune Indiana Jones", a joué auprès de Lucas un rôle clé sur l'EPISODE I : "Son apport et ses compétences sont dignes des plus grands producteurs, se félicite George Lucas. Il a apporté au film une contribution majeure. Sa créativité et son sens de l'organisation sont remarquables."

Modeste, McCallum définit son travail : "Aider George à concrétiser sa vision, essayer de contrôler la situation au mieux et faire tourner la machine le plus harmonieusement possible."

McCallum commença à travailler au projet dès le début de l'écriture. Il effectua d'abord des repérages à travers le monde entier, puis réunit le petit noyau d'artistes chargés de la conception visuelle du film : décors, costumes, créatures, véhicules, accessoires...

Le service décoration était destiné à jouer un rôle pivot dans cette gigantesque entreprise. Le scénario de Lucas évoquant différentes cultures, planètes et modes de vie, exigeait en effet une décoration aussi riche que diverse : "J'ai essayé de me faire une idée précise de chacune des cultures et de son style particulier" explique succinctement le réalisateur.

Une autre manière de dire qu'il fallut tout dessiner : des mégapoles futuristes aux broches de la reine, en passant par des dizaines de vaisseaux spatiaux, des centaines de costumes et des milliers d'accessoires. Sur le seul plan architectural, la gamme est singulièrement large, qui va de villes subaquatiques Art nouveau à des gratte-ciel futuristes de 1500 mètres de haut, en passant par d'humbles maisons de torchis et de vastes palais Renaissance.

Doug Chiang, directeur artistique à ILM, rallia l'équipe de l'EPISODE I en 1994 pour superviser la décoration. Parmi les concepteurs qui l'assistèrent dans cette tâche, il convient de citer Terryl Whitlatch, une experte en zoologie qui parut toute désignée pour élaborer les centaines de créatures du film, et Iain McCaig, qui se consacra notamment à la création graphique des costumes.

Grand fan de la trilogie originale, Chiang commença par étudier soigneusement le style STAR WARS. Mais Lucas ne souhaitait pas dupliquer le look des Episodes IV à VI ; il voulait au contraire inventer de nouvelles formes, créer des mondes, des cités, des costumes, des monstres et des véhicules inédits.

Doug Chiang : "George m'a exposé sa conception dès notre première rencontre. Je ne pouvais que m'y rallier car cela fait vingt ans que nous sommes abreuvés de créations inspirées de LA GUERRE DES ETOILES. J'étais donc ravi que George me dise : 'Invente, prends des risques, donne-moi du chrome, de l'Art nouveau et de l'Art moderne !' J'ai tout de suite compris que STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME serait un film profondément novateur et non un recyclage du matériau antérieur."

Iain McCaig et la chef costumière Trisha Biggar travaillèrent en étroite collaboration avec George Lucas. La réalisation et l'assemblage du millier de costumes du film demandèrent moins d'un an, au prix d'efforts considérables. Le service costumes/accessoires alla même jusqu'à fabriquer les casques, coiffes et boucles de ceintures des figurants.

Après que Chiang et son équipe eurent dessiné les décors et les véhicules, il revint au chef décorateur Gavin Bocquet de leur donner vie. Bocquet se mit au travail en 1996 et supervisa la construction de plus de soixante décors en Angleterre, Italie et Tunisie, apportant ainsi une contribution majeure à l'étonnant spectacle que constitue STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME.
3. Acteurs et personnages
 
George Lucas s'est toujours attaché à réunir dans ses films les acteurs qu'il jugeait les plus proches de ses personnages. "Le casting est la phase la plus importante de la réalisation, explique George Lucas. J'ai eu la bonne fortune de trouver au fil des ans des comédiens qui correspondaient totalement à ma vision des personnages et semblaient nés pour les incarner."

A l'instar des films antérieurs de Lucas, STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME est un film "de groupe" où s'entrecroisent et s'affrontent des personnages très divers. Lucas, Rick McCallum et la directrice de casting Robin Gurland ont réuni une troupe d'une qualité rare, satisfaisant pleinement aux exigences du réalisateur.

Mais le trio dut d'abord régler un problème bien particulier : bâtir un ensemble harmonieux, mais aussi veiller à ce que l'apparence physique de plusieurs des jeunes personnages s'accorde avec leur image mature des Episodes IV à VI, ou préfigure celle de leurs enfants à venir.

Robin Gurland : "En ce qui concerne Anakin et la reine, nous avons extrapolé en nous basant sur le physique de leurs futurs enfants, Luke et Leia. Quand à l'interprète du jeune Obi-Wan, il devait bien sûr annoncer le vénérable seigneur de LA GUERRE DES ETOiLES, incarné par Alec Guiness."

Liam Neeson interprète Qui-Gon, un nouveau venu dans la famille STAR WARS. Cité à l'Oscar pour LA LISTE DE SCHINDLER, ce brillant comédien compte parmi ses grand rôles MICHAEL COLLINS, ROB ROY et Jean Valjean dans LES MISERABLES, sans oublier sa remarquable création à Broadway dans Anna Christie d'Eugene O'Neill.

Lucas avait imaginé un Américain dans ce rôle, mais l'Irlandais Neeson impressionna tant par ses dons que par sa présence : "C'est un privilège de disposer d'un acteur aussi réputé, que ses partenaires respectent à l'égal d'un maître, et qui possède aussi toute l'autorité et la puissance exigées par un tel personnage", note Lucas.

Neeson voit en Qui-Gon un héros intemporel, un sage imprégné de philosophie orientale et, comme tout Jedi qui se respecte, un virtuose des arts martiaux : "A l'image des guerriers et des sages d'antan, il est animé d'une totale confiance en lui-même. Il ressemble à un samouraï par son mélange de puissance et d'humilité."

Neeson apprécie également la saga STAR WARS pour sa générosité et son ampleur : "Ces films comblent un vide en palliant la disparition des anciens récits oraux et autres mythes et légendes."

L'acteur écossais Ewan McGregor tient le rôle du jeune Obi-Wan Kenobi, un jeune apprenti Jedi discipliné et bien décidé à faire ses preuves. Partisan de l'ordre, il s'inquiète parfois de voir son mentor, Qui-Gon Jinn, se rebeller contre les décisions du Conseil Jedi. McGregor, qui figure parmi les acteurs les plus doués de sa génération, a livré des créations mémorables dans TRAINSPOTTING, EMMA et plus récemment, VELVET GOLDMINE et LITTLE VOICE.

George Lucas : "Ewan est le jeune turc du cinéma européen. J'admire l'étonnante diversité de ses dons, et j'ai trouvé en lui l'énergie, la grâce et l'enthousiasme du jeune Obi-Wan."

Robin Gurland fut impressionnée par les ressemblances entre McGregor et Alec Guiness, qui ne se limitent pas à leur apparence physique : "Alec conférait souvent à ses personnages une dimensions ludique. Bien qu'Obi-Wan soit un personnage solide et sérieux, il y a en lui une part de malice qui n'a pas échappée à Ewan."

Durant la préparation, McGregor étudia le jeu de Guiness dans LA GUERRE DES ETOILES et certains de ses premiers films.

Ewan McGregor : "Mon jeu devait être aussi proche que possible de celui de Guiness. J'ai surtout travaillé ma voix en essayant d'imaginer le timbre d'Obi-Wan dans sa jeunesse. Je ne vois pas comment j'aurais pu refuser un tel rôle. C'est un honneur de participer à cette légende moderne qui a pris une dimension mythique. Et je vous laisse imaginer le plaisir que l'on ressent à se battre au sabre laser !"

Le rôle de la jeune Amidala demandait une actrice aussi sensible que "souveraine". Natalie Portman (LEON, BEAUTIFUL GIRLS et Anne Frank sur Broadway) met en valeur les traits contrastés de ce personnage à facettes.

George Lucas : "Je souhaitais une comédienne jeune et énergique, dans la veine de la princesse Leia. Natalie possède tous ces dons et bien d'autres encore."

Natalie Portman assume avec enthousiasme ce rôle dont la résonance symbolique lui fut tout à fait évidente.

Natalie Portman : "Je trouve bon que les filles de ma génération retrouvent dans un film d'action une jeune héroïne intelligente et possédant le sens du commandement. Contrairement à la plupart de mes partenaires, je n'avais pas une connaissance directe du phénomène STAR WARS. Mais mes cousins, qui adorent ces films, m'ont rapidement affranchie. Ils étaient totalement fascinés à l'idée que je joue dans le film et n'arrêtaient pas de me dire 'Mon Dieu, tu vas être dans STAR WARS !'"

Le casting d'Anakin, l'esclave de Tatooine de 9 ans, s'avéra le plus problématique. Ce sont les facultés extraordinaires de cet enfant révélées au cours d'une vertigineuse course de modules, qui attirent sur lui l'attention de Qui-Gon et Obi-Wan.

Robin Gurland passa en revue plusieurs centaines de jeunes candidats sur une période de deux ans afin de dénicher ce garçon plein d'espoir et de ressources, inconscient des terribles épreuves que lui réserve l'avenir. Lucas souhaitait qu'Anakin soit extraverti, intuitif, inventif, indépendant, et par la même susceptible de plaire autant aux jeunes spectateurs qu'à leurs parents.

Au terme d'une longue prospection, le choix s'arrêta sur Jake Lloyd : "Je cherchais un bon comédien enthousiaste et dynamique. Jake est un acteur né", explique Lucas. "Jake possède toutes les qualités que George avait attribuées à ce personnage, souligne de son côté Rick McCallum. Il est intelligent, malicieux et féru en mécanique exactement comme Anakin."

Jake Lloyd : "Anakin est un petit gars malicieux qui s'attire sans cesse des ennuis. Mais il est également intelligent, généreux et bien plus préoccupé du sort des autres que de sa propre personne. C'était important pour moi de le jouer parce que Dark Vador est mon personnage favori de la saga STAR WARS."

L'humour et le talent du jeune comédien séduisirent tous ses partenaires. "Je n'avais jamais travaillé avec un enfant aussi doué, déclare McGregor. Il a choisi cette profession dès son plus jeune âge et l'a toujours pratiquée avec le plus grand sérieux... sans oublier pour autant de faire des blagues à ses partenaire."

Les fans de la première trilogie savent déjà que c'est l'empereur Palpatine qui décidera du sort d'Anakin. Ce personnage n'est encore dans STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME qu'un "simple" sénateur, incarné par le même acteur que dans LE RETOUR DU JEDI : Ian McDiarmid, dépouillé du maquillage vieillissant qu'il arborait dans ce film.

Ian McDiarmid : "Le tournage de STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME m'a permis d'effectuer un fascinant voyage dans le temps. J'avais bien sûr gardé un souvenir très fort du RETOUR DU JEDI et du personnage de Palpatine, dont l'apparence conventionnelle masque un tempérament démoniaque et une redoutable ambition."

Le seigneur Sith Dark Maul est un personnage tout aussi extrême qui livre avec son mentor une guerre impitoyable aux chevaliers Jedi. Le champion d'arts martiaux, épéiste et gymnaste Ray Park assure cet emploi. Engagé originellement comme cascadeur par Nick Gillard, sa présence et ses dons naturels incitèrent Lucas, McCallum et Robin Gurland à lui attribuer ce rôle hautement convoité qui marque ses débuts de comédien.

Park répéta les scènes de combat avec ses "adversaires" Neeson et McGregor sous la houlette de Gillard qui inculqua aux trois hommes de nouvelles techniques de combat. Aboutissement d'une longue et minutieuse préparation, le duel final au sabre laser demanda à lui seul plusieurs semaines de tournage.

Les deux irrésistibles androïdes de LA GUERRE DES ETOILES , R2-D2 et C-3PO, ne pouvaient manquer à l'appel. Kenny Baker habite une fois de plus le corps métallique d'Artoo et retrouve son partenaire original, Anthony Daniels. C-3PO se présentant ici à l'état d'ébauche et "à nu", Daniels se contenta de lui prêter sa voix hors champ, la manipulation de l'androïde étant assurée par un marionnettiste.

Le Maître Jedi Yoda, autre personnage favori de la légende STAR WARS, est également présent dans STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME. L'acteur-réalisateur Frank Oz prête une nouvelle fois sa voix à cette savoureuse marionnette fabriquée par l'équipe de Nick Dudman qui fournit au film près de 140 autres personnages.

Dans l'EPISODE I, Yoda siège au Conseil Jedi en compagnie d'un nouveau héros : Mace Windu, interprété par Samuel L. Jackson. Fan de longue date de la série Jackson avait exprimé dans une interview le désir de travailler avec George Lucas et de participer à son nouveau film. Robin Gurland eut vent de cet entretien et proposa à l'acteur ce rôle. Celui-ci en a gardé un souvenir ébloui : "Je n'avais jamais pensé me retrouver un jour face à Yoda. C'était comme un rêve !"

George Lucas fit appel à l'une des plus grandes interprètes d'Ingmar Bergman, Pernilla August, pour jouer la mère d'Anakin Skywalker et – dixit McCallum – "conférer à celle-ci toute la dignité et la puissance souhaitable".

Jar Jar Binks est une autre innovation notable de STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME. Compagnon d'aventures de Qui-Gon, Obi-Wan, Anakin et la reine, c'est un être enfantin et malhabile, s'exprimant dans une langue connue de lui seul. Le personnage est en fait une pure création infographique qui interagit avec ses partenaires de chair et de sang. Sa conception fit l'objet d'un soin minutieux car le modèle vivant qui lui prêterait ses traits et sa voix devait posséder des qualités très particulières.

Robin Gurland : "J'avais repéré Ahmed Best à San Fransisco dans la pièce Stomp. Ahmed est Jar Jar. Il a donné vie par son travail au personnage et l'a rendu possible."

"Ahmed est un acteur extrêmement drôle et doué, renchérit Liam Neeson. J'ai eu beaucoup de mal à garder mon sérieux face à lui parce qu'il ne cessait d'inventer des gestes, des expressions cocasses, des bruits étranges et incongrus."

Parmi les autres rôles marquants, on relèvera le chancelier Valorum, rival de Palpatine, qu'interprète Terence Stamp, le pilote Naboo Ric Olié, Ralph Brown, et le courageux capitaine Panaka, garde de la reine, que joue Hugh Quarshie.
4. Le "studio numérique"
 
George Lucas joue depuis plus de vingt ans un rôle de pointe dans le domaine des effets visuels. La première trilogie STAR WARS eut un impact majeur sur les techniques de production d'effets visuels, leur intégration aux prises de vues réelles et l'ensemble du processus de postproduction.

Au milieu des années soixante-dix, Lucas créa pour les besoins de LA GUERRE DES ETOILES un atelier d'effets spéciaux, Industrial Light & Magic (ILM) qui fut le premier à mettre la technologie informatique au service du cinéma, révolutionnant ainsi le domaine des effets spéciaux. ILM, qui n'était au départ qu'un "commando" de 45 techniciens, rassemble aujourd'hui plus de 1000 employés et a accumulé 14 Oscars des Meilleurs Effets Visuels et autant d'Oscars techniques pour ses contributions novatrices à plus de 120 films.

STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME est un exemple éblouissant de la créativité d'ILM qui met à profit ses acquis sur TERMINATOR 2, JURASSIC PARK, FORREST GUMP et TWISTER. La technologie numérique y joue un rôle clé, d'une ampleur sans précédent dans l'histoire du cinéma.

Pour le studio numérique d'ILM, le challenge consistait ici à créer des mondes fantastiques dotés d'une texture réaliste et susceptibles de s'intégrer aux prises de vues réelles. Les arrière-plans, de nombreux décors, des véhicules et même certains personnages ont été créés sur ordinateur. 95% des images du film soit près de 2000 plans, recourent à l'imagerie numérique, triplant ainsi tous les recors en la matière !

L'équipe d'ILM réunie pour STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME comprend pas moins de 200 infographistes qui travaillèrent pendant deux ans au film sous la houlette des meilleurs superviseurs actuels. Dennis Muren, vétéran de LA GUERRE DES ETOILES, supervisa les effets visuels de la grande bataille terrestre et les séquences aquatiques. John Knoll, un des auteurs du fameux logiciel Photoshop, supervisa les séquences des vaisseaux spatiaux et de la course de module, et Scott Squires la création des spectaculaires séquences de Theed City et les effets visuels des duels au sabre laser.

Le studio numérique prit aussi en charge la création de plusieurs personnages de l' EPISODE I, dont une figure "de poids", familière aux spectateur du RETOUR DU JEDI et de l'EDITION SPECIALE de LA GUERRE DES ETOILES : l'énorme Jabba le Hutt. Parmi la bonne soixantaine de nouvelles créations infographiques supervisées par Rob Coleman, on citera : Jar Jar Binks, Sebulba, le champion de course de modules qu'affronte Anakin, Watto, un rustaud à la voix caverneuse qui a fait d'Anakin son esclave.

Chaque interprète numérique du film possède une personnalité distincte, avec son propre style de jeu, son propre langage corporel. Troublante illusion : même les vêtements de ces créatures ondulent et se plissent comme ceux de leurs homologues de chair et de sang... Des méthodes plus traditionnelles furent également mises en œuvre et c'est ainsi que le film fait un ample usage des modèles réduits, supervisés par Steve Gawley à la tête de l'atelier maquette d'ILM.

Le numérique a naturellement joué un rôle clé dans l'élaboration des trois mondes qui constituent les décors principaux du film.

- La planète aride Tatooine, que connaissaient bien les fans de la trilogie originale, abrite de nombreuses espèces extraterrestres. C'est un espace frontière qui échappe à l'influence civilisatrice de la République galactique, un univers infesté de gangsters, dont l'économie repose sur le jeu et le marché noir, et où les riches possèdent des esclaves.

- Naboo est une terre idyllique et généreuse qui ne compte que quelques rares villes, dont certaines subaquatiques. Ce monde provincial et néanmoins le théâtre de grave conflits qui seront le ressort initial de la saga STAR WARS.

- Coruscant est une mégapole hérissée d'immenses gratte-ciel qui couvrent la totalité de la planète. C'est le centre de l'univers STAR WARS, qui abrite le monumental Temple Jedi et l'institution centrale de la République, le Sénat Galactique.
5. Les extérieurs
 
La production établit ses quartiers en Angleterre aux Studios Leavesden, une ancienne usine des moteurs d'avions Rolls Royce. Dix plateaux et une soixantaine de décors furent aménagés dans ce vaste complexe de 95 000 m², qui dispose du plus grand "backlot" (décor extérieur) du monde. Le studio comprenait également divers secteurs dédiés aux effets mécaniques, aux effets créatures, à la fabrication des costumes et à la machinerie.

Rick McCallum : "Leavesden était le site idéal pour un tournage de cette ampleur. Nous avons été en mesure d'y tourner alors même que nous construisions nos décors, sans effort ni perte de temps."

Le tournage débuta à l'été 1997, presque trois ans après que Lucas eut commencé à écrire son scénario et l'équipe de décoration à élaborer ses premiers dessins.

L'édification des décors avait démarré durant l'été 96.

L'équipe se rendit ensuite au somptueux Palais Royal de Caserta, près de Naples, pour les scènes du palais de Naboo, puis en Tunisie pour les séquences sur Tatooine. Le site, exotique et inchangé, avait déjà servi en 1976 à LA GUERRE DES ETOILES et n'exigea qu'un minimum d'habillage.

La logistique imposait de tourner ces scènes et les suivantes en juillet-août, les deux mois les plus chauds de l'année dans cette région située en bordure du Sahara. Oeuvrant par quelque 50°C, l'équipe édifia un grand décor urbain, ainsi qu'un village pouvant accueillir 200 acteurs et techniciens.

Le seul à tolérer, et même apprécier cette chaleur torride fut Ewan McGregor : "Son intensité m'enchantait ! Nous étions là, au beau milieu du désert, portant huit couches de vêtements. On peut parler de conditions extrêmes, mais j'y ai pris un réel plaisir."

Fin juillet, l'équipe dut affronter une terrible tempête de sable et un orage apocalyptique qui dispersa à travers le désert des centaines de vêtements, abattit plusieurs structures et fit un véritable massacre parmi les androïdes. Au lendemain de ce désastre, McCallum en appela à toutes les bonnes volontés pour réparer les dégâts, tandis que George Lucas gagnait avec son équipe un site à peu près intact. Les réparations ayant été accomplies en un temps record, le tournage put reprendre dans les délais.

L'équipe regagna ensuite sa base de Leavesden où les prises de vues s'achevèrent au début de l'automne. Quelques mois plus tard, le studio devait accueillir une équipe de postproduction pour des séances de doublage ainsi que le tournage de plans additionnels dont la nécessité était apparue au premier montage.

George Lucas, qui a toujours pris un vif plaisir à monter ses films, apprécia encore plus cette phase en raison des progrès d'ILM en matière de technologie numérique. Le réalisateur et ses monteurs, Paul Martin Smith et Ben Burtt, bénéficièrent en effet d'une flexibilité sans précédent. Ils purent littéralement créer des scènes au montage déplacer d'un plan à un autre des personnages ou des décors entiers, ou, comme le dit Lucas, "reconstruire complètement l'histoire et la réécrire en salle de montage."
6. Musique et son
 
George Lucas a recherché dès les débuts de la saga STAR WARS la meilleure qualité sonore possible recourant aux techniques d'enregistrement les plus avancées.

LA GUERRE DES ETOILES et les deux épisodes ultérieurs contribuèrent largement à populariser le procédé Dolby Stéréo. Depuis, le cinéma a bénéficié d'avancées significatives dans le domaine du son, avec l'introduction du numérique et la mise au point, par Lucasfilm, du procédé THX. Ces progrès amenèrent Lucas à remixer la bande-son de l'EDITION SPECIALE de la TRILOGIE STAR WARS en numérique et d'obtenir ainsi une qualité sonore quasi-supérieure à celle des copies 70mm de la sortie originale.

Compte tenu des exigences du réalisateur, on ne s'étonnera pas que STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME marque une nouvelle avancée dans le domaine du son, des effets numériques et du montage. Le film est en effet le premier à employer le Dolby Digital-Surround EX sur 6.1 pistes (avec une piste supplémentaire adaptée au format numérique actuellement en usage dans les salles de cinéma). THX, à Lucasfilm, et les Laboratoires Dolby ont développé conjointement ce nouveau procédé surround, sous le contrôle du sound designer Gary Rydstrom, lauréat de l'Oscar et directeur de création à Skywalker Sound.

Ce nouveau système met en valeur les talents des deux artistes de renommée mondiale qui ont considérablement enrichi l'univers STAR WARS : le compositeur John Williams et le sound designer Ben Burtt.

Couronné cinq fois à l'Oscar, John Williams a apporté une contribution majeure à la saga STAR WARS en dotant celle-ci d'un accompagnement musical d'ampleur symphonique, intensément lyrique et romantique, qui s'accorde intimement aux personnages et exalte avec le même bonheur leurs actions et émotions. "J'ai toujours considéré ces films comme une forme moderne de cinéma muet, observe George Lucas, et c'est une grande chance que John l'ait si bien compris."

Williams a composé ici près de deux heures de musique originale avec des réminiscences thématiques des épisodes antérieurs. Tout en étant presque entièrement nouvelle, la partition de que STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME contient des thèmes familiers et des citations des trois premiers films. Le thème d'Anakin, pour ne prendre qu'un exemple, donne ainsi des indications assez claires sur l'avenir lointain du personnage.

John Williams : "Mon travail consista surtout à inventer un matériau musical qui servirait de 'signature' mélodique aux nouveaux personnages que sont la reine, Dark Maul, Jar Jar, etc. Les thèmes de STAR WARS continuent de se multiplier à mesure que George ajoute de nouvelles créatures à sa ménagerie."

Ben Burtt, dont les ingénieuses créations sonores ont joué un rôle si important dans les films STAR WARS et leur EDITION SPECIALE, a créé pour STAR WARS EPISODE I : LA MENACE FANTÔME plus de 1000 sons nouveaux, recueillis dans les lieux les plus divers. La révolution du numérique lui a aussi profité, facilitant considérablement la manipulation de ces sons et leur mixage.

Burtt prit cependant grand soin de rester fidèle à l'ambiance originale de LA GUERRE DES ETOILES : "Les fans ont dans l'oreille quantité d'effets très spéciaux remontant au premier épisode qu'il fallait adapter sans les dénaturer."

Les "swoosh" des sabres laser de l'EPISODE I résultent ainsi d'un savant mixage d'éléments anciens et nouveaux, adapté au rythme plus rapide des scènes de combat.
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