Mon périple avec Andor a débuté au mois d’août. J’ai eu la chance de découvrir en avance les 4 premiers épisodes de la série, donc la grande introduction sur Ferrix et le premier épisode dédié à Aldhani. Mes impressions se concluaient alors sur l’espoir de voir les promesses de ces épisodes tenues. Maintenant que la première saison est terminée, que le tout est un peu digéré, qu’en est-il ? As-t-on LA meilleure série Star Wars comme on peut le lire ici ou là ?
Sans tourner autour du pot, oui, Andor réussi à tenir son propos et ses personnages tout au long de la saison. Cela à différents degrés, avec plus ou moins de succès évidemment, mais globalement il est aisé de saluer la qualité d’écriture, la technique, la mise en scène, etc.
Le dernier flot d’épisodes se paye le luxe de relier la plupart des intrigues alors que l’orage gronde sur Ferrix, avec un naturel édifiant !
Mais tout ça, vous l’avez sans doute déjà lu un peu partout. Ce qui va m’intéresser ici, ce sont les quelques points qui me font réfléchir sur mon rapport à la saga.
Quand on parle de Star Wars, a fortiori sur les productions audiovisuelles de la saga, on s’attend à retrouver certaines choses ou certains gimmicks. Tony Gilroy avec Andor essaie de secouer un peu tout ça. Plusieurs interviews l’on déjà précisé, l’équipe d’écrivains de la série n’est pas spécialement fan de la saga. Ils ont eu le nez creux de s’entourer d’une équipe de connaisseurs pour passer la couche de polish à l’habillage, mais la narration s’éloigne bel et bien de l’autoroute habituelle.
Par exemple, avec ce pré-préquel, la promesse de Rogue One est enfin tenue ! Aucun sabre laser à l’écran. C’est tout de même agréable d’être plongé dans notre univers favoris et d’y découvrir enfin d’autres versants. Que ce soit le BSI, les appartements de Mon Mothma, la vie sur Ferrix, il y a de la place pour l’exploration et de quoi alimenter l’imaginaire.
Pour autant, je ne vais pas le cacher, si j’ai été happé par la série et que je me suis attaché à la plupart des personnages, il y a toujours un jenesaisquoi qui me manque. Andor est résolument « plus adulte » dans son approche, à défaut d’autre terme. Et ce côté plus froid, sérieux dans ses moindres émotions, fait qu’il me manque certainement le petit plus qui fait Star Wars à mes yeux. Le manque d’action grandiloquente ? D’humour ? De Jedi, justement ? De musique symphonique ?
Au fil des discussions, je crois avoir découvert ce qui coince. Andor n’est pas vraiment merchandising-compatible ! Je m’explique.
Ceux qui me connaissent le savent, je collectionne beaucoup. Star Wars en particulier. Ça a toujours été mon lien étroit avec la saga. J’ai quasiment découvert cet univers via les jouets Hasbro/Kenner. Et là, si je me pose quelques minutes à imaginer mes jouets favoris pour Andor ? Ou même jeter un œil aux annonces de produits dérivés ? Le constat est sans appel en ce qui me concerne, le néant. Que ce soient les personnages, les espèces aliens, les costumes, les accessoires, les véhicules, les environnements, tout est ancré dans un imaginaire plus terre à terre, ce côté plus « adulte », sale, sérieux… Même B2EMO subit ce traitement : le droïde compagnon de Cassian se trouve être dépressif ! Et si son design fonctionne très bien à l’écran, son côté ludique me semble vraiment limité.
Au moins la démarche est complète, mais je ne peux m’empêcher de regretter ce petit truc qui me fascine habituellement. Et comprenez-moi bien, je n’en fais pas un point négatif de la série. Ne me faites pas dire que sans merchandising, Star Wars ne vaut pas le coup. Mais jusque-là, ça a toujours été compris dans le package. Je ne peux m’empêcher d’avoir quelques regrets là-dessus et d’y trouver une des raisons de mon léger manque d’implication dans cette série.
À contrario, on peut imaginer une évolution du merchandising (déjà entamée par certaines marques) avec notamment des répliques de costumes, qui pour le coup, donneraient vraiment envie ! Pour au final opérer là-aussi un glissement d’âge, vers les adultes. Et les riches.
Impossible de conclure cette review sans mentionner l’immense Fiona Shaw qui incarne Maarva Andor. Star Wars, c’est très souvent une histoire de Papa. Luke, Leia, Jyn, Hera, Ben Solo, (Grogu), la majorité des personnages principaux ont de gros problèmes à régler avec la figure paternelle. Le contre-exemple évident étant bien sûr Anakin, même si… passé le décès de Schmi, on sait tous comment cela se termine…
Donc avec Andor, c’est ENFIN la mère qui importe le plus ! La présence de Clem est tout de même en filigrane du récit mais c’est Maarva qui portera seule l’envol de Cassian (et de Ferrix en entier, parce qu’on parle toujours de Fiona Shaw). Et je dois dire que ça fait un bien fou de voir une telle relation mère-fils à l’écran. C’est beau, fort et porte tout le climax de cette fin de saison. Merci pour ça !
Quelles perspectives pour la suite de la série ? On sait déjà que le rythme devrait s’accélérer pour la seconde saison qui devrait nous mener jusqu’à peu de temps avant Rogue One. Avec des arcs qui se focaliseront sur certains événements comme l’entrée de Cassian dans les rangs de l’Alliance Rebelle (qui n’existe pas encore lors des événements de cette première saison). Et peut-être aurons-nous des nouvelles de la sœur de Cassian ? La grande oubliée de cette fin de saison.
Ce qui est certain, c’est que les fondations sont là pour maintenir la qualité de la série. Andor ouvre une nouvelle voie pour l’avenir de la saga, avec une approche enfin différente, ce que l’on attendait déjà des Star Wars Stories... Espérons simplement que Tony Gilroy et ses équipes sauront garder l’équilibre alors que s’approcheront des lieux et personnages connus de tous. L’étincelle de Ferrix a assuré l’envie de découvrir le destin de ces nouveaux visages dans un contexte galactique connu depuis le tout début de la saga. On sait déjà que la mission finale sera une réussite, pourtant, qui n’est pas impatient aujourd’hui de voir tout le chemin qu’il reste à parcourir ?