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Cadexqdeu
 
  • Créée par Collectif
  • Réservation Suite réservée par Zèd-3 Èt, le 7 Octobre 2020
  • Synopsis :

    Le Comte Dooku envoie en secret deux de ses meilleurs ingénieurs, les frères Ben et Nut, sur la planète Chris’n thaime tester un nouveau type d'arme lors d'un conflit opposant la République et un ennemi mystérieux.

     

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1. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
 

Dans les vastes plaines de la planète Chris’n thaime, rien ne bougeait. Seuls le chant des coqs Likös dans le lointain et la mastication des notuoms dans le moins-lointain brisaient la monotonie de cette prairie apparemment sans fin.
C’est alors que Bibine-Wan Kenobivre se réveilla avec l’impression que son sabre laser avait pris un malin plaisir à venir lui transpercer le crâne dans son sommeil... à moins que son mal de tête ne soit dû au mélange de treize alcools qu’il avait testé la veille. Le grand chevalier Jedi qu’il était (un mètre quatre-vingt douze, tout de même) ouvrit alors les yeux... et fut surpris d’apercevoir un ciel d’un bleu pur au dessus de lui.
— Pietrisycamollaviadelrechiotemexity, assura-t-il d’un ton qui l’était pourtant peu – ce qui, s’il n’avait pas été torché tel un Corellien un lendemain de Jour de Vie, aurait davantage ressemblé à « J’étais pourtant sûr de m’être endormi sous une tente. »

Un peu plus loin, un soldat clone répondant au doux nom de Crevette sortit à son tour de son sommeil... pour constater qu’il avait été oublié par ses camarades. Encore.
En effet, Crevette souffrait d’une terrible maladie, la figurantite aigüe, qui le rendait tellement insignifiant et sans importance que nul ne prêtait jamais attention à lui. Cela ne l’empêchait pas de se manifester lorsqu’il le souhaitait, bien sûr, mais il était le plus souvent relégué dans le coin d’une phrase comme « Deux soldats disputaient une partie de pazaak endiablée » ou même « L’armée se mit en marche d’un pas uniforme ».
Aussi, lorsque le bataillon auquel Crevette et Kenobivre appartenaient avait décidé de lever le camp au milieu de la nuit dans l’espoir de semer le poivrot Jedi censé les diriger, ils avaient tout simplement oublié de réveiller le pauvre clone pour l’emmener avec eux.
Crevette se retrouvait donc perdu dans un environnement hostile avec pour seule compagnie Bibine-Wan, qui venait de réaliser un difficile passage à l’état debout.
— Ouzysonpassé ? marmonna ce dernier en titubant, alors qu’il venait de réaliser que son bataillon et son camp avaient disparu en même temps que sa tente.
Le clone, pour une fois heureux de pouvoir échapper à l’attention de son supérieur aviné, le regarda errer là où s’était tenu leur bivouac la veille au soir tout en baragouinant des choses telles que « Sodlaaats ? » ou encore « Yakékun ? ».
Crevette songea que le bataillon devait être arrivé à la garnison de Jâr-dilande, la capitale de la planète. Alors qu’il imaginait ses camarades se biturer dans la joie, enfin débarrassé de leur général (ce soiffard qui gardait toute la boisson pour lui), il décida de se mettre en route pour les rejoindre. Cependant, une hésitation le retint : devait-il emmener Kenobivre avec lui, ou le laisser ici ?
Le choix était difficile... Après tout, si le bataillon l’avait abandonné, c’était dans l’espoir de s’en débarrasser définitivement – et Crevette ne pouvait qu’approuver cette décision. Alors autant le laisser, non ? D’un autre côté, la compagnie d’un Jedi, même d’un ivrogne invétéré comme celui-ci, était tranquillisante ; et le trajet jusqu’à la capitale serait long et périlleux : les Tull-Ypps (tel était le nom des autochtones) étaient en guerre contre un ennemi encore mystérieux...
Crevette soupira. Il inventa rapidement une histoire simple qu’un idiot pinté pourrait à la fois comprendre et croire (le premier étant bien plus dur que le deuxième), et se dirigea vers son supérieur.

***

Après une longue marche dans les campagnes de Chris’n thaime, le Jedi et le clone aperçurent devant eux une étrange construction. De deux mètres de côté, il s’agissait d’un cube auquel il manquait une face, permettant d’y entrer. Étrangement, l’intérieur semblait moins profond que l’extérieur, suggérant un double fond.
— Keskecéksetruc ? demanda Bibine-Wan qui arrivait enfin à marcher droit devant lui sur quelques mètres.
— Je ne sais pas, monsieur, répondit Crevette. Mais cela me dit quelque chose...
— Ohé ? coupa le Jedi en rentrant dans la boîte.
Le clone suivit son supérieur en bougonnant et commença à s’intéresser à la paroi du fond, tentant de comprendre pourquoi elle était plus épaisse que les autres.
Soudain, Crevette entendit un grand bruit et se retrouva plongé dans le noir : la paroi manquante avait surgi du sol, les enfermant dans la boîte.
— C’est un piège ! s’écria-t-il.
Dans le peu de lumière qui filtrait dans leur nouvelle prison, Crevette distingua le double fond qui coulissait. Plissant des yeux pour voir ce qui en sortait, il discerna deux grandes silhouettes blanches ressemblant... à des ballons gonflables géants ?
— Veuillez ne pas vous débattre lors de l’administration du câlin, déclara l’une des choses.
Crevette s’exclama alors dans un éclair de compréhension horrifiée :
— Il s’agit... d’une cage au leurre !
Ces pièges redoutables renfermaient des unités B-max, célèbres pour câliner leurs pauvres victimes jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Et mort s’ensuivit, après les affres d’un câlin sans fin.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 16 Janvier 2020
2. Vous avez dit désemparée ?
 

Le piège s’était refermé. Le Jedi, ainsi que le truc qui l’accompagnait, était maintenant officiellement et définitivement hors d’état de nuire et tout cela grâce à lui. Humble ingénieur de la Confédération des systèmes indépendants, il avait créé l’unité de combat ultime capable de venir à bout des puissants prétendus gardiens de la paix sans difficulté. Personne ne pourrait s’y opposer désormais.
— L’administration du câlin ? T’es sérieux là, Ben ?
Il leva les yeux à l’entente de la voix de son frère et collaborateur. Il s’était toujours cru aussi bon que lui mais, aujourd’hui, c’était lui qui obtiendrait les lauriers. Il était jaloux, c’était tout.
— C’est ce que le Comte voulait, Nut, répliqua-t-il d’une voix indifférente.
— Il voulait que tu t’inspires d’un ancien artefact appelé l’Étreinte de la Douleur ! protesta son frère.
Pour toute réponse, Ben haussa les épaules.
— Étreinte, câlin, c’est du pareil au même pour moi.
— Tu réalises que tu considères sérieusement de lui présenter des droïdes câlineurs. Je ne suis pas sûr qu’il le prenne bien.
Ben sourit en pointant la cage au leurre, un nom de son invention, de son doigt.
— Ils sont morts, non ? Alors le Comte sera content, se borna-t-il à répondre.
Son frère ne répondit pas. Oui, Dooku serait content de sa nouvelle invention. Il ne lui restait maintenant plus qu’à tester les autres sur ce qu’il restait de l’armée républicaine. Sans son chef, elle serait maintenant complètement désemparée.

À quelques kilomètres de là, ce que Ben et Nut ignoraient était que les troupes en armure blanche marchaient d’un pas presque détendu pour la première fois depuis le début du conflit. Après tout, laisser l’alcoolique qui leur servait de général était une chose qu’ils attendaient depuis bien longtemps. D’autant que cette stratégie avait permis à son ancien apprenti de prendre immédiatement le commandement. Courageux, bon meneur d’homme et puissant dans la Force, il avait le respect absolu de ses hommes. Menant l’armée, il s’arrêta et tourna sa tête, faisant flotter ses longs cheveux bruns dans la brise matinale. Il fallait avouer que pour ne rien cacher, il était plutôt beau gosse et en était conscient. Aussi, Shozen-Wan Cloudrunner garda-t-il un instant la pose pendant que ses troupes se mettaient à l’arrêt.
— Nous sommes proches de la ville principale que les autochtones nous ont indiquée, maître, déclara une petite voix à ses côtés.
Il baissa la tête et ses iris brillante comme des saphirs se posèrent sur une petite Twi’lek à peau rouge tatouée de blanc. Elle lui arrivait à peine au torse, mais le compensait aisément par un entrain hors-norme. Il n’avait jamais voulu prendre de Padawan, mais le Conseil avait cru bon de lui attribuer Ashla Snips. Sans doute pensait-il que cela calmerait ce caractère trop intrépide que lui avait souvent reproché Maître Windu. Le Jedi à la peau sombre n’avait pas confiance en lui, mais il n’en avait que faire. Il était là pour gagner une guerre et il y parviendrait coûte que coûte.
— Tu as des nouvelles du capitaine Medor ? demanda-t-il en fixant la ville lointaine au travers d’une paire de macro-jumelles.
Medor était le capitaine clone en charge de la 105e, la légion qu’il commandait maintenant que son ancien mentor dormait paisiblement seul au campement. Il l’avait envoyé avec deux de ses meilleurs hommes Fours et Reflet, les deux derniers membres de la célèbre Escouade Mikado. Néanmoins, ils avaient une quinzaine de minutes de retard sur leur rapport et cela n’était pas dans leurs habitudes.
— Non, Maître. Pensez-vous qu’il leur soit arrivé quelque chose ? l’interrogea-t-elle d’une voix qui témoignait de son envie de partir les rejoindre.
— Medor est le meilleur soldat de ce bataillon. Si ces mystérieux ennemis ont réussi à le capturer, c’est qu’ils sont bien plus malins que les Séparatistes, sourit-il en regardant sa Padawan. Tu me répondras que ce n'est pas difficile, je le conçois.
Ashla éclata de rire suite à ces paroles, mais fut interrompue par un son provenant d’un petit holoprojecteur sur son côté. Elle le décrocha de sa ceinture et l’image d’un officier clone vêtu d’une armure blanche et orange, ainsi que d’un kama noir apparut.
— Quand on parle du Loth-wolf, s’amusa Shozen-Wan. Comment se passe la reconnaissance, capitaine ?
— Général, je vous conseille de stopper l’armée et d’annuler l’attaque à grande échelle immédiatement. On a découvert quelque chose de pas joli.
Le casque que portait le clone l’empêchait de voir son expression. Pourtant, le ton qu’il venait d’employer suffit à mettre le Jedi mal à l’aise.
— J’ai un mauvais pressentiment, marmonna-t-il.

Ecrit par Mandoad, le 4 Février 2020
3. Rira bien qui rira le dernier
 

— Maître, on nous attend, s’impatienta Ashla.
Shozen-Wan Cloudrunner se détourna à regret de son reflet. Parfait, juste parfait, constata-t-il en caressant ses boucles soigneusement formées qui retombaient sur ses épaules sans s’emmêler malgré le vent. Il était ravi de ce produit que Soulié, la coiffeuse de sa petite amie, lui avait fait essayer.
— Maître !
Il soupira avant de partager son selfie à l’ensemble de ses fans. #surleterrainunjourseleveavantlabataille fut aussitôt aimé par des milliers d’adoratrices. Mais une seule accaparait le cœur de Shozen-Wan. Panié Angelina. Elle ne répondait plus à son actualité depuis trois jours, et Shozen-Wan redoutait le pire : un enlèvement, un attentat, un accident... ou pire... un autre.
Il repoussa l’idée de planter sa compagnie pour filer voir ce qu’il en était. Il était un Jedi, et un Jedi ne fuyait pas ses devoirs... sauf Bibine-Wan... Ce vieux pochetron devait être encore à cuver quelque part. Il devait d’abord assumer le commandement jusqu’à ce que son maître finisse par émerger du coma éthylique. Panié pouvait attendre un jour ou deux. Ou pas.
— Dis-moi, gamine, dit-il au padawan. Qu’est-ce que tu ferais si je disparaissais ? Genre là, maintenant.
— Aucune chance, maître. Le périmètre est sécurisé. Ha pardon, c’est un test ? Bah, je suppose que je prendrais le commandement, jusqu’à ce que Bibine-Wan décuve.
La pierre de l’angoisse quitta un instant la poitrine de Shozen-Wan. Il avait une solution de secours au cas où ce silence se prolongeait.
Le devoir d’abord. Panié ensuite.

Il s’avança vers le cordon de sécurité fait par sa garde rapprochée. Médor l’attendait sur le pas d’une petite ferme dans les alentours de la ville.
— Fours et Reflet sont portés disparus, général. On a retrouvé leurs armures... vides. Quant aux civils... j’espère que vous avez fini de digérer votre petit déjeuner.
À l’intérieur, toute une petite famille était attablée. Tous morts, jusqu’au nourrisson qui avait chuté des bras de la mère, les corps tordus, le visage atrocement déformé par ce qui semblait être une crise de rire mortelle.
— Morts de rire, commenta Ashla.
— La ferme d’à côté, c’est pareil, ajouta Médor. Est-ce que je prends le risque de pousser les investigations jusqu’en ville ?
Le général grimaça.
— Inutile... Ils sont tous morts.
Il ignora les murmures à la fois épouvantés et admiratifs devant sa capacité à sentir les troubles dans la Force. Bibine-Wan. La veille, son poivrot de maître s’était brusquement levé pour brailler ce qu’il avait cru être une ineptie.
— J’ai senti une perturbation dans la Force... c’est comme si des milliers de voix avaient éclaté de rire d’un coup, puis s’étaient tues à jamais...
Bibine-Wan le savait et Shozen-Wan, persuadé qu’il était trop saoul pour capter quoi que ce soit, avait refusé de l’entendre. Il s’était trompé et cette erreur avait coûté des vies.
Il avait failli... comme général, comme ami, et comme élève...

Il regarda furtivement son profil. Panié ne l’avait toujours pas liké. La pierre, lourde, pesante, revint écraser son cœur déjà abîmé.


***

 

— Je fais un avec la Force et la Force est avec moi...
— Tu fais surtout un avec le rhum, dit une voix enfantine moqueuse.
— Hin ? Qwakidissa ?
— Bin... je suis la Force et j’ai pas super envie de faire un avec toi, là...
— Keu keuôha ?

Ecrit par Dark GaGa, le 7 Février 2020
4. Une deuxième chance
 

— Je ne veux pas de toi ici, dit la Force.
— Pourquoi? dit Bibine-Wan.
— Tu es trop ivre.
— Maisjesuismort. KestceKejevaisdevenir?
— Une personne qui va sauver le monde.
— Keouha? répondit Bibine-Wan, surpris.
— Ton armée a besoin de toi pour finir cette guerre.
— JaimêmepasétéKapabledesurvivretousseule. KommentveutuKejaidemonarmée?
— Je veux que tu utilises la Force comme tu ne l’as jamais utilisée. Il est temps pour toi de partir.
— Kommentfaitonpoursortirdici?
— Utilise la Force.
— Jenyarriverapas.
— Tu peux y arriver. Rien n’est impossible.
— Daccord, jevaislefaire, dit Bibine-Wan, convaincu.
Ce fut à ce moment qu’il essaya, mais rien ne se passa.

***


Pendant ce temps, les deux terribles scientifiques regardaient les messages que reçut Panié.
— Voici un nouveau message, dit Ben.
— Que c’est touchant, répondit Nut.
— Ton amoureux t’aime bien, ça ne va pas durer, dit Ben à leur prisonnière.
— Il va vous trouver et il va vous détruire, dit Panié.
— S’il survit, dit Nut.
— Nous avons un plan pour détruire cette armée, dit Ben.
Panié fut enfermée dans la noirceur avec d’autres personnes qu’elle ne pouvait pas distinguer. Les deux scientifiques continuèrent leurs tests sur les prisonniers.

Ecrit par ZigZag, le 22 Février 2020
5. Innovations technologiques et figurants en colère
 

— Je dois dire que j’aime beaucoup votre gaz hilarant, déclara l’hologramme du Comte Dooku, mais les résultats sont-ils à la hauteur de nos espérances ?
— Mais tout à fait, Monseigneur ! fit Ben avec un sourire obséquieux. Nous l’avons testé sur plusieurs villages aux alentours de Jâr-dilande, et les habitants ont tous beaucoup ri. On pourrait même dire... qu’ils sont morts de rire, ajouta le scientifique avant d’éclater lui-même d’un rire sardonique.
Nut donna un coup de coude à son frère :
— Dis donc, c’était quand même mon idée, ce gaz ! lui murmura-t-il, énervé de ne même pas être mentionné.
— Que dit votre frère, monsieur Pepsico ? demanda le Comte.
— Rien, Votre Grandeur, rien du tout, lui assura Ben en poussant Nut hors du champ de l’holoconférence. Vous avez des questions ?
— Oui, je me demandais si vous aviez d’autres projets en travail ?
— Eh bien pour ne rien vous cacher, je travaille actuellement sur un coussin boumeur. C’est un peu le même principe qu’un coussin péteur, sauf que lorsqu’on s’assoit dessus, le bruit est si fort qu’il provoque un arrêt cardiaque.
Ben vit le visage du Comte prendre un air indéchiffrable. De l’admiration devant mon génie, se dit-il.
— Ma foi, vous semblez avoir la situation bien en main, reprit Dooku avant de mettre fin à la conférence.
Mais comment ce type peut-il avoir des idées aussi géniale que ce gaz mortel, se demanda le Seigneur Sith à l’autre bout de la galaxie, tout en mettant au point des armes aussi inutiles qu’un robot câlineur ou ce... coussin boumeur ? Un vrai mystère... À croire qu’ils sont deux dans sa tête...

***


Ma Panié d’osier que j’aime, où es-tu donc ? se demandait inlassablement Shozen-Wan. Plongé dans ses souvenirs, il se remémorait avec tendresse ces moments de complicité où il lui tressait les cheveux pour donner naissance aux coiffures les plus extravagantes. Alors qu’il admirait le soleil qui se levait sur la belle cité de Jâr-dilande, où le bataillon de clones avait fini par faire garnison, toutes les pensées du chevalier Jedi étaient tournées vers l’élue de son cœur.
— Maître Cloudrunner ? Vous êtes là ? Youhou ?
Arraché aux plages de sable fin qu’il partageait avec sa douce, Shozen-Wan fit un geste de la main à la jeune Twi'lek qui le cherchait :
— Ashla ! Je suis ici !
L’apprentie l’apostropha, visiblement furieuse :
— Ah, vous tombez bien ! Je ne sais pas ce qui vous arrive depuis quelques jours, maître, mais ce n’est plus possible ! C’est à moi de tout gérer dans ce bataillon, maintenant ! Et avec ces FDP qui...
— Ah, eh, oh ! protesta Shozen-Wan. Pas de gros mots, padawan !
— Mais non, je parle des Figurants Désirant Protester, répliqua Ashla.
Le chevalier secoua la tête en guise d’incompréhension. (Ce qui fit bouger ses cheveux soyeux d’une façon que ses fans adoraient.)
— Mais enfin de quoi s’agit-il, gamine ?
— Vous n’êtes même pas au courant de ça ? Depuis qu’on a laissé le général Kenobivre derrière, de nombreux figurants sont mécontents. Apparemment, on aurait oublié un soldat en levant le camp et ses camarades trouvent que c’est un de trop. Du coup, ils ont décidé de former un groupe, les FDP, pour faire entendre leur voix.
Shozen-Wan secoua à nouveau la tête. (Lui aussi aimait bien admirer ses longues mèches brunes voleter dans le vent.) Avec ce nouveau problème, il ne risquait pas de pouvoir partir à la recherche de Panié avec un sacré bout de temps...

***


Panié, justement, se morfondait dans sa cage. Ses pensées à elle aussi étaient tournées vers celui qu’elle aimait. Il va venir me délivrer, songeait-elle, il va venir, je le sais. Bon, par contre, s’il pouvait se dépêcher un peu... C’est que je caille, ici !
— Alors, vous êtes bien installée ? demanda l’un de ses geôliers (Nut, si elle se souvenait bien) en s’approchant tranquillement.
— Vous feriez mieux de me libérer tout de suite, espèce de monstre ! Ou sinon, je... Euh, je... Bougez pas, je vais trouver une menace, promit Panié en réfléchissant intensément.
Quelle activité compliquée, de penser ! En tant qu’influenceuse sur le réseau social galactique Snapchien, elle n’en avait guère l’habitude.
— Ne vous pressez pas, fit Nut en éclatant de rire. En attendant, que diriez-vous que je me lance dans un long monologue où j’expose en détail tous mes plans diaboliques comme tout bon méchant qui se respecte ?
— Non merci, répondit Panié, j’essaie de réfléchir et vous me déconcentrez.
Nut fit la moue. Il aurait tant aimé dévoiler tout ce qu'il préparait devant sa prisonnière... Quel manque d'éducation !

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 4 Mars 2020
6. La voie de la Biture
 

— Pas contents ! Pas contents ! Pas contents !
Une dizaine de clones scandaient ce slogan en levant le poing lorsque Shozen-Wan prit la pose devant eux, ses cheveux flottant dans le sens inverse du vent, parce qu’il le valait bien.
— Ooooooooh ! firent les clones, avant de reprendre : Pas contents ! Pas contents.
— Soldats clones, je vous ai compris, fit le général.
— Aaaaah !
— Donc nous allons chercher notre compagnon Crevette, général ?
— Heu... oui, c’est ça.
— Vous êtes d’accord pour former un détachement à sa recherche ?
— Hem, tout à fait.
— Maître...
Ashla semblait lui faire des signes.
— Chers FDP, je vous ai compris. Je prends le commandement de votre détachement pour aller chercher Crevette. Qu’il soit dit qu’il y aura aucune perte sous mon commandement.
Il redescendit du promontoire pour rejoindre son apprentie qui était en plein facepalm.
— C’est bon, tu as filmé, Ashla ? On voit bien mes cheveux?
— Oui, maître. Mais non, maître. Vous pouvez pas partir en plein milieu d’une enquête, ces gens sont morts!
— En effet, Ashla, tu superviseras tout ça en mon absence.
— Mais maître...
— Y a pas de mais, padawan.
Il posta l’holo, en espérant que Panié allait enfin réagir. Et si dans une minute, elle n’avait pas liké, il utiliserait les FDP pour partir à sa recherche.

***


Je fais un avec la Force et la Force est avec moi.
— Toujours pas, fit une voix enfantine.
— Méheu keskivapas ?
— Tu ne peux pas fusionner avec moi dans cet état ! La Force bourrée, ça le ferait pas. Déjà que je dois supporter toutes ces théories débiles sur ma nature.
— Chxcomprends pas. Le xcode shshedi dit k’il faut fujioner dans la Force.
— Bibine-Wan, tu as 8,7 grammes d’alcool dans le sang. Si tu fusionnes avec moi, ça va créer une grosse perturbation alcoolisée dans la Force. Déjà que j’ai de quoi faire avec ces idiots de Sith qui font n’importe quoi et n’arrêtent pas de me mettre en pétard.
— Hin keua, du chit ? Jenveu...
— Laisse tomber.
— Beuh, jefékoi dukou ?
— Je veux pas de toi, retourne d’où tu viens. Tu reviendras fusionner quand tu seras sobre.
— Cha ché mal barré. Ché où doujevien ?
La Force soupira et d’une pichenette, elle le renvoya dans le néant.

— Crshxxxx... fit à peu près le maître Jedi en se réveillant dans un composteur qui puait le pourri. Chui où là ?
Sa tête bourdonnait comme si on lui avait tapé sur le casque durant une heure. Il rechercha vainement une bouteille de whisky, se rappela qu’il avait toujours sa flasque perso, se rendit compte qu’il était à poil et qu’on la lui avait chouravé, insulta ces foutus séparatistes, trébucha sur un truc et roula avant de plonger dans un magma visqueux et puant.
Cha chété pas juste... Le code Jedi l’avait littéralement foutu dans la merde. Voilà ce que c’était que de vouloir fusionner dans la Force. Méheu, attends... Son cerveau alcoolisé sembla se reconnecter.
Il avait enfin résolu cette foutue prophétie et trouvé la voie de l’immortalité. Pour ne pas être fondu dans la Force, il fallait être bourré. En voilà une qui allait épater tous ces péteux du Conseil qui le considéraient comme un abruti et avaient interdit l’alcool à la buvette du temple. Pan danvogueul, les buveurs de flotte.
Il décida d’appeler ça la voie de la Biture, ce qui était quand même plus enthousiasmant que la voie de la Patate qu’enseignait maître Yoga aux novices. Une théorie professée par Sii-Lunda, une jeune Jedi morte durant les guerres Sith, qui avait su résister à des attaques mentales violentes en fusionnant son esprit avec une patate. La voie de la Patate était restée le summum en matière de bouclier mental, la voie de la Biture allait montrer le chemin de la non-mort. Un grand jour pour l’Ordre Jedi. Il avait hâte d’enseigner ça à son apprenti.
Mais comment sortir de là ?

***


— Vous voulez toujours pas entendre mon plan diabolique ? insista Nut.
— Non. Vous allez perdre, Shozen-Wan va venir à ma recherche et il vous ridiculisera.
— Vraiment ? Alors vous allez adorer la première phase de mon plan. Admirez.
« Panié d’Osié vient de changer son statut : Célibataire ».
— Nooooooooooooon, hurla-t-elle alors que le monstre séparatiste éclatait de rire.

Ecrit par Dark GaGa, le 9 Mars 2020
7. Pseudo et dramaturgie
 

— On va à droite, maintenant ?
— Non.
— Alors à gauche ? 
— Non plus.
— Tout droit ?
— Qu’est-ce que tu veux que j’en sache ? On n’y voit rien dans ces fichus égouts, Fours !
— Alors on tâtonne ? tenta Fours à l’attention de l’autre clone.
— On tâtonne, confirma Reflet.
Les mains dirigées vers l’avant, ils avancèrent ensemble dans les souterrains boueux et visqueux situés sous Jâr-dilande. Il ne fallut pas longtemps à Fours pour se stopper net.
— Il y a quelque chose devant moi ! s’exclama-t-il. C’est mou et dur en même temps.
— C’est mon dos que tu malaxes, soupira Reflet, dépité.
— On aurait peut-être dû garder nos armures. Les lampes auraient été utiles, marmonna Fours.
Il y eut un nouveau soupir de la part de son équipier :
— On ne serait jamais passé dans le conduit avec. Combien de fois je dois te le répéter ?
— Oui, mais imagine que le capitaine Médor les trouve et qu’on n’est pas dedans ? Il va s’inquiéter, le capitaine, tu ne crois pas ?
Reflet serra les dents. Il faisait de son mieux pour supporter son frère. Après tout, ils étaient les deux seuls rescapés de l’escouade Mikado et cela n’était pas un mince exploit lorsque l’on connaissait la gaucherie de ses ex-membres. Il opta pour une réponse simple.
— Tu t’inquiètes trop. Il sait qu’on est les meilleurs et à aucun moment qui que ce soit ne pensera que nous sommes morts.
— Même si on est portés disparus et qu’on a retrouvé que nos armures… vides ?
— Même si on est portés disparus et qu’on a retrouvé que nos armures… vides.
Ne sachant pas quoi répondre à cela, Fours décida de continuer sa route, jusqu’à ce qu’il s’arrête à nouveau.
— Reflet ?
— Si tu me dis que tu touches encore quelque chose de mou et de dur, c’est toujours mon dos.
— Non, ça pue.
— Tu m’étonnes, le railla l’autre. Tu attendais que les égouts sentent le jus de juma ?
— Non, je parlais de ça, expliqua-t-il en montrant son holo.
L’image d’une jeune femme particulièrement attirante, mais au regard illustrant particulièrement bien le néant qui séparait ses deux oreilles apparut. Malgré la beauté du crush de son partenaire, son sens des priorités l’agaçait.
— Panié d’Osié ? Tu crois que c’est le moment ?
— Mais non, c’est la copine du général ! annonça Fours presque surpris qu’il doive l’expliquer.
— L’autre pochtron est capable de choper une fille pareille ? Elle doit être encore plus bête qu’elle en a l’air.
— Tu ne suis vraiment pas Snapchien ?
Reflet hésita entre frapper sa tête ou celle de son partenaire contre un mur, mais se décida finalement pour la bonne vieille respiration relaxante. Cela l’aidait en général.
— Non, je ne suis vraiment pas Snapchien.
— Je vois ça. Sinon tu aurais compris qu’il s’agit de Panié Angelina. La copine de Cloudrunner !
Cela ne collait pas. Fours n’avait sûrement pas remarqué le détail le plus important.
— C’est écrit Panié d’Osié, pas Panié Angelina.
— C’est un pseudo.
— Un quoi ?
— Un faux nom.
Reflet le regarda, interloqué. Non, il ne comprenait pas un traître mot de ce que son équipier lui expliquait.
— Pourquoi elle utiliserait un faux nom ?
Fours soupira. Décidément son équipier n’était pas particulièrement brillant.
— Toutes les influenceuses font ça.
— Une influenceuse ? C’est une Jedi ?
L’expression étrange sur le visage obscurci de l’autre lui indiqua que le sentiment de supériorité intellectuelle venait de changer de bord et il préféra s’arrêter.
— Je le dis, ça pue. Elle vient de se mettre célibataire, constata Fours. Tu pense que le général va le gérer comment ?
— Comme un chef, répondit Reflet confiant, alors qu’une odeur d’alcool fermenté arrivait à ses narines.

— Nooooooon !
Shozen-Wan Cloudrunner s’effondra à genoux sur le sol rocailleux et se mit à le frapper de manière régulière et gracieuse sous le regard des FDPs qu’il avait embarqués avec lui.
— Pourquoi ?! Pourquoi, monde cruel et injuste, m’infliger telles douleurs et souffrances au sein de mon âme déjà meurtrie ?!
Mal à l’aise, Médor se rapprocha un peu et s’éclaircit la gorge. Mal lui en prit, car il était maintenant à portée du Jedi qui l’agrippa par l’armure.
— Pourquoi Médor ?! Dis-le-moi ! Pourquoi ferait-elle cela ?! Qu’ai-je fait ? Ô par toutes les voies impénétrables de la Force, qu’ai-je fait ?
— Vous dramatisez, Monsieur, tenta le clone alors que Shozen-Wan le lâchait.
Celui-ci se retourna vivement, faisant voler ses cheveux dans le vent ce qui lui valut un « oh » d’appréciation de l’assemblée. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, il ne s’en préoccupa pas. Seule comptait sa dulcinée.
— Je dramatise ? Moi ?! s’emporta-t-il en levant le poing. Moi, qui me sacrifie pour retrouver votre Croquette ?
— Crevette, Monsieur, le corrigea vainement Médor.
— Moi, qui m’efforce de tous vous considérer comme une partie de mon être et marche à vos côtés comme si j’étais aussi né dans une éprouvette ? Moi, je dramatise ?
— Je confirme, général. Vous dramatisez.
Un éclair passa dans les magnifiques yeux gris bleuté du Jedi et le clone comprit qu’il lui fallait une explication et vite, mais il avait besoin de trop de mots.

Ecrit par Mandoad, le 15 Mars 2020
8. Fini de rire
 

Ashla regardait avec impatience le groupe de responsables venus tout droit de Jâr-dilande et qui s'attelaient à l'inspection des cadavres depuis près d'une heure. Ils étaient menés par un petit homme nommé LittleCarott, originaire d'elle-ne-savait-qu'elle-planète-paumée-de-la-Bordure, peuplée de cyclistes mangeurs de carottes. Il ne portait comme vêtement qu'un simple pagne en feuille de choux.
— Par la Grande Déesse Feuillue ! se lamentait-t-il à grands cris. Quel genre de monstre a pu se livrer à un acte aussi barbare ?
— Sûrement un coup des séparatistes, commenta l'apprentie Jedi d'un ton calme. Ce genre d'idées morbides, c'est signé.
À son grand soulagement, le médecin légiste chaloupa vers eux en retirant ses gants en Rause. Voilà qui allait peut-être mettre fin à cette épreuve...
— Je suis formel : ils sont bien morts de rire, annonça-t-il d'un ton pompeux que venait gâcher sa feuille de Ly-La qui semblait sur le point de tomber.
La Twi'lek réfréna juste à temps une envie de lui frapper le crâne du manche de son sabre.
— Qu'avez-vous appris d'autre ? l'interrogea LittleCarott d'un ton suave.
— J'ai fait quelques analyses de sang. Étant donné les symptômes, il doit s'agir d'un produit à base de Tui-Hia. La bonne nouvelle, c'est que ce produit ne semble atteindre que les individus dotés de capacités intellectuelles réduites.
— Ouuuf ! Nous sommes hors de danger alors ! Remballez vos Liaires, on s'en va.
— Enfin, vous ne pouvez pas partir comme ça ! Des gens sont quand même morts ! s'insurgea la jeune Twi'lek qui songeait à ce poivrot de Bibine-Wan Kenobivre et à son doux imbécile de maître.
— Et tout cela est fort malheureux, et nous en informerons les autorités.
— Donc, vous allez nous aider à enquêter ?
— Il nous faudra déjà fournir trois exemplaires de notre rapport avec la signature du Palme Yer. Puis, le conseil Jâr-Dinage et l'Assemblée des Seurisiers se réuniront avec l'aval du Grand Ô Live pour parvenir à une conclusion. Ensuite, on sacrifiera un coq Likös en présence des trois Mare Geux Rites et...
La sonnerie de son comlick la dispensa de subir la suite. L'hologramme d'un clone - ou plutôt de son casque - apparut à son poignet.
— Commandante Ashla ! Il faut que vous reveniez immédiatemment !
La voix du clone tremblait de peur, comme un miroir de la sienne. La Force semblait soudain lui indiquer un danger, et elle crû qu'un malheur était arrivé.
— Que se passe-t-il, soldat ? s'enquit la Padawan d'un ton pressé. Ce sont les séparatistes ?
— Pire ! C'est le général Cloudrunner ! Il est devenu complêtement fou !
L'angoisse qui se refermait sur elle laissa aussitôt place à l'exaspération.
— Dites-lui que son après-shampoing est dans sa sacoche, la deuxième poche à g...
— Non non non, c'est pas ça ! C'est à cause de Panié : elle est passé célibataire.
— Et vous me dérangez pour ça ? flamba Ashla.
Cette pauvre cruche ! Elle avait essayé de prévenir son maître que l'influenceuse n'était qu'une idiote égoïste et puérile. Comment pouvait-elle être suivie par autant de monde alors qu'Ashla n'était suivi que par quelques membres de son escouade ? Personne ne s'intéressait donc aux magnifiques photos de paysage qu'elle prenait sur les planètes qu'elle visitait ?
— Mais commandante... Le capitaine a essayé de le raisonner, mais le général l'a attaqué ! Il avait l'écume aux lèvres et les yeux rouges. Il a mordu Médor : les FDP se sont mis en colère, ils l'ont attaqué....
— J'arrive de suite pour le raisonner ! Éloignez les hommes de lui, je ne veux pas de blessés.
Elle ne pouvait pas laisser son maitre dessouder toute son escouade. Même si elle n'était constituée que de FDPs.
— Vous ne comprenez pas : ils ont maitrisé le général. Ils l'ont attaché à l'un de ces champignons géants et maintenant, ils se demandent s'ils ne vont pas s'en servir comme cible d’exercice.
Ashla se massa les tempes.
— Très bien. Essayez de retardez les autres en les poussant à chercher Crevette. Je viens chercher l'autre ab... le général.
Elle éteignit son communicateur et se tourna LittleCarott.
— Je vais devoir vous laisser : une affaire urgente m'appelle. Si vous trouvez quelque chose, prévenez-moi.
— Je n'y manquerai pas, mais vous devriez vous dépêchez.
Son sourire se fit acéré.
— Ce n'est pas pour rien qu'on appelle ces champignons les « trompettes carnivores ».

Ecrit par darkCedric, le 17 Mars 2020
9. L’atterrissage des Harpies
 

Shozen-Wan Cloudrunner commençait à ressentir de l’inquiétude, peut-être parce que le végétal derrière lui faisait de drôles de bruits ressemblants à des gargouillements de ventre. Il avait les deux bras attaché en arrière contre la plante, dans une pose herculéenne qui permettait au soleil de se refléter sur son torse luisant et exposé, sa tunique déchirée volant autour de lui. Il avait été blessé, mais ses bleus et cicatrices ne faisaient que confirmer à qui les voyaient qu’il était un héros n’hésitant pas à risquer sa vie dans les plus grands périls, là où on aurait vu la preuve d’une vie de débauche avide de pugilat chez n’importe quel autre clampin.
Lorsque la plante commença à se pencher, il tira sur ses liens, ses muscles saillant sous l’effort, dans un mouvement désespéré pour lui échapper.
Si seulement un de ces connards pouvait me prendre en photo pour ma page, s’énerva-t-il. Et soudain, la plante se retrouva déracinée sous sa force, sous les yeux de ses troupes admiratives. Il s’avança, toujours attaché au tronc déraciné, devant ses fidèles FDP ébahis.
— Oooooooh !
— Il est si beau, on dirait un Dieu.
— Regardez le soleil se refléter sur sa peau, ça forme un halo.
— On dirait un ange ! Du coup, c’est bien 10 points pour celui qui le touche dans sa grande gueule ?
Alors que les FDP admiratifs se mettaient en formation pour lapider avec émerveillement leur général adoré, ils ne prirent pas garde aux ombres qui se resserraient dans leurs dos. Inconscient des longues serres aux ongles acérés qui approchaient, armes de prédilection des créatures les plus terrifiantes que la Création n’ait jamais conçut, ils commencèrent à mettre leur général en joue. Ce dernier, dressé avec sa plante arrachée dans le dos, faisait la figure du martyr passant au peloton d’exécution, l’air noble et les cheveux flottant dans le vent du sacrifice. Et puis les ombres s’abattirent sur les FDP, et les cris et hurlements commencèrent.
Il existe de nombreuses créatures vicieuses et cruelles dans la galaxie, et l’entrainement des clones les avait préparés à en affronter la plupart. Mais rien n’aurait pu les préparer à l’assaut de la meute de femmes enragées qui labouraient leurs visages de leurs ongles, mordaient entre les jointures et cognaient dans le seul point faible qu’elles ne partageaient pas avec leurs victimes. Les survivants implorèrent grâce, mais n’en reçurent aucune.
— Euh, vous êtes qui ? demanda Shozen, tandis que les nouvelles venues s’employaient à le libérer de ses liens en l’observant de leurs yeux brillants tels des étoiles. Il faut dire que son halo de lumière se reflétait dans leurs globes oculaires.
— Je suis Ravioli, grande prophétesse des Harpies, répondit une femme corpulente. Nous sommes les « Heureuses Adoratrices Râleuses, Pleines d’Idylle Envers Shozen ». Quand nous avons vu cette garce vous jeter comme une vieille chaussette sur les réseaux, nous nous sommes mises en route des quatre coins de la galaxie pour nous mettre à votre service, le temps de vous permettre de sélectionner une remplaçante parmi nous.
— Oh, fort bien. Je crois qu’il faut que j’appelle mon apprentie pour lui dire que je vais b…
— Navrée, Seigneur Shozen, le coupa Ravioli en lui arrachant son comlink avant de l’écraser sous son talon. Aucune femme n’ayant souscrit à la ratification de l’ordre des Harpies n’est autorisée à vous parler, vous regarder ou à s’approcher de vous à moins de six kilomètres. Mais rassurez-vous, vous ne vous sentirez pas seul avec nous. Souchi, menotte-toi à notre seigneur et maître pour que personne ne puisse nous le kidnapper.
— Enfer, se dit Shozen. J’ai été capturé par mon fan-club.

***


— Où se trouve votre frère, le sous-fifre ? demanda le Comte Dooku. Je dois l’entretenir d’éléments problématiques.
— Il est allé poser ses coussins boumeurs en ville, Excellence.
— Malédiction. Bon, qu’il me recontacte rapidement.
— Attendez Seigneur ! Ne voulez-vous pas que je vous raconte mon super plan ? supplia presque Nut, avide de pouvoir enfin gagner du crédit aux yeux du Comte en l’absence de son arriviste de frère.
— Faites-vite, permit le Comte de bonne grâce.
— Ben déjà, j’ai capturé la copine du général Jedi sur cette planète et j’ai utilisé son compte pour le larguer en direct-live. Avec la disparition de son maitre, il ne restera plus qu’à éliminer son apprentie pour…
— Pauvre con ! hurla Dooku l’écume aux lèvres en s’agrippant à son holo-communicateur comme pour l’étrangler. C’est à cause de vous que ma petite-fille – tu es mon rayon de soleil, Souchi – est partie sur Chris’n thaime ! En plus, moi aussi j’étais fan de leur couple. Et Grievous n’a pas cessé de pleurer depuis hier.
— Attendez, balbutia Nut paniqué. Je peux tout arranger.
— Un attardé comme vous, arranger les choses ? Oh non, c’est à votre génie de frère que je vais m’adresser.
Dooku commença à comprimer la gorge de Nut à travers la Force... Qui détruisit l’holo-projecteur, paniqué, avant de s’enfuir en courant et sans fermer derrière lui.

Ecrit par magiefeu, le 23 Mars 2020
10. Tête de noix
 

Nut courait maintenant depuis plus d’une demi-heure à une vitesse qu’il s’ignorait capable d’atteindre. La minuscule partie de son cerveau à ne pas être engluée par la terreur se demandait même s’il pourrait s’arrêter un jour. Il était sorti de la salle de conférence, avait sprinté jusqu’à l’entrée du repaire, l’avait franchie sans ralentir et avait continué sa course dans les égouts où leur cachette, à son frère et lui, était située.
Il était tant en proie à l’épouvante qu’il n’avait même pas encore remarqué qu’il poussait depuis longtemps déjà un cri inarticulé qui résonnait avec force dans toutes les galeries. Partout dans les conduits souterrains, tous les êtres vivants, du plus minuscule des rats au plus obèse des égoutiers, entendaient ce son de pur effroi :
— AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

***


— Maman, j’ai peur !
— Descend de mes bras, Fours. En plus t’es né dans une éprouvette, t’as pas de mère.
— Mais t’as entendu ce bruit, Reflet ?!
— Même un sourd l’entendrait, imbécile. C’est sans doute une bête blessée.
— J’ai l’impression que ça se rapproche...
Soudain, surgit face à eux un énorme Besalisk courant à toute vitesse en agitant ses quatre bras dans tous les sens et en poussant un hurlement ininterrompu. Dû à sa vitesse, il se heurta avec violence aux deux clones. Ils chutèrent tous les trois en vrac sur le sol.
— Il essaie de nous frapper ! s’exclama Fours avant de sombrer dans l’inconscience en prenant un mauvais coup.
Se dégageant, Reflet put se redresser et constater que non, l’intrus ne les attaquait pas. Il se trouvait allongé sur le dos et continuait à agiter bras et jambe comme s’il tentait de continuer sa course folle sans avoir remarqué qu’il n’y avait plus de sol sous ses pieds. Se penchant au dessus de son visage, Reflet lui demanda :
— Tout va bien, monsieur ?
Le Besalisk cessa enfin de brailler et sembla réaliser où il se trouvait ainsi que qui il avait en face de lui.
— Je me rends ! s’écria-t-il en se mettant à genoux et en empoignant les mains de Reflet, suppliant. Je vous en prie, capturez-moi et enfermez-moi mais je ne veux plus jamais avoir à faire au Comte !
— Le Comte ? Vous parlez bien de...
— À votre avis ? Vous en connaissez beaucoup, des Comtes ? s’écria Nut.
Magnifique, songea Reflet. Enfin quelqu’un qui a des informations sur le Comte Able, le fameux trésorier de la Fédération...

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 4 Avril 2020
11. Un grand trouble de la Force
 

Il faut décidément que je m’occupe de tout, rumina la jeune Twi’lek, lorsque qu’une explosion retentit. Tant pis pour le général. Après tout, c’était un maître, c’était l’élu de la prophétie qui devait rééquilibrer la balance de la Force, il était capable de se sortir de n’importe quelle situation. Et l’éloigner de Panié ne pourrait que lui faire du bien. Ashla se l’était toujours gardé pour elle, mais elle avait du mal à encadrer cette gourde, sotte comme un panier, qui ne cessait de mettre des idées idiotes dans la tête de son maître. Voilà qu’il lui avait conseillé de faire un shampooing sur ses lekkus, fallait-il donc qu’il eut la tête farcie de savon. Une bonne rupture, nette, était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Et quitte à avoir une copine, autant en avoir une qui en vaille la peine, genre avec du plomb dans la tête pour équilibrer.
— Commandant, c’est horrible, dit le clone. Ils ont... ils ont... ce sont des monstres !
Ashla soupira et passa la porte du Nal Hutta Pizza. Sur une banquette, deux soldats clones gisaient, l’armure explosée par le fondement.
— Ils ont même pas pu commencer leur pizza... pour une fois qu’on trouvait autre chose que des rations militaires.
— Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Commandant, ils ont piégé les canapés. Nous sommes en sécurité nulle part.
La jeune Twi’lek porta sa main au front. Non, décidément, les drames amoureux de son maître n’étaient plus une priorité.
— Ici le commandant Ashla, les coussins sont piégés, je répète les coussins sont piégés. Ordre à toutes les troupes de ne plus s’assoir dans les canapés et fauteuils.
— Commandant ? Le leader des FDP émet une protestation officielle contre les chaises qui font mal au cul.
— Hé bien, ils feront avec. Je veux plus voir un seul soldat dans les canapés, tant que nous aurons pas expertisé ces coussins.
— Nous allons avoir une grève, commandant.
— Mieux vaut des clones grévistes que des clones morts.

***


— Kszzxeuchhgneu...
— Si en plus tu pouvais arrêter de me tripoter à tort et à travers...
— Gniiin ? Chj’use la Force pour niouvrir cteu porte !
— La Force, elle commence à en avoir marre de vos conneries ! Entre les alcooliques et les autres pervers qui font que titiller mon côté obscur, je vais pas tarder à vous dire merde !
— Gneukoi ? JJJjveu chjuste niouvrir cteu porte...
— C’est bon, je fais une dernière chose pour toi et ensuite, tu me fiches la paix. J’ai vraiment autre chose à faire que de gérer un pochtron. Ma balance est complètement déréglée, j’arrive plus à savoir si je rentre dans du 38 ou du 46.
— Gniin keskeldi ?
— Voilà. Et tant que tu y es, si tu pouvais dire à votre élu de se bouger un peu. Je vais finir par m’énerver et me mettre en grève, moi aussi.
Bibine-Wan vit la lumière, le grand bleu, puis le grand vert, puis le noir quand sa tête heurta un tronc après un long vol plané à travers la forêt.
— Oups, fit la Force. J’ai peut-être mal dosé, là. Fichue balance!

***


— Ô drame ! Ô désespoir ! Ô bad buzz ennemi, n’ai-je donc tant liké pour cette infamie ? Que pour voir en un jour flétrir tant de followers ? Mes cheveux qu’avec respect tout Coruscant admire, mes cheveux qui ont tant de fois sauvé mon amoureux, tant de fois affermi notre passion, trahissent donc ma querelle et ne font rien pour moi ?
Panié se lamenta, tout en se réjouissant de cette tirade inspirée, qui était en train d’exploser le compteur de like. Cet idiot de Nut avait laissé son portable sur le banc à côté de sa cage. Elle avait utilisé tous ses talents acquis à son dernier stage de pôle-danse sexy pour se contorsionner et le saisir avec ses orteils. Quelle fut sa surprise en voulant rectifier son statut de voir toutes ces notifications de Shozen-Wan. Le monstre ! Le goujat ! Il n’avait pas attendu quelques minutes pour se remettre en couple.
Toute une série de photos du bellâtre avec de très jolies filles accrochées à son cou défilèrent à l’écran. Et en plus, il était attaché, alors qu’il lui avait toujours refusé ce genre de pratique, parce qu’il trouvait que c’était pas romantique.
Salaud !

***


Quelque part, dans un bureau situé en haut de la tour de la chancellerie, un individu encapuchonné se frotta les mains et explosa de rire :
— Tout se déroule comme je l’avais prévu.

Ecrit par Dark GaGa, le 8 Avril 2020
12. Cadexqdeu
 

— Vraiment ? Vous êtes sûr que c’est une bonne idée ? s’enthousiasma Fours.
Le Besalisk qui marchait à ses côtés était plongé dans la discussion, au point qu’il en avait presque oublié qu’il se trouvait être aux mains de ses ennemis. Il fallait dire que le soldat clone avec qui il discutait depuis un moment était une mine d'idées.
— Évidemment, je trouve que cette idée de Loth-Catamour est fantastique. Une peluche presque vivante qui établit un lien avec son propriétaire et dont il faut s’occuper est positivement révolutionnaire ! Comment est-ce qu’elle zigouille ?
Le clone le regarda, étonné et choqué.
— Zigouille ? Qu’est-ce que vous entendez par là ? C’est pour les enfants.
— Effectivement, où avais-je la tête ?
Nut calma ses émotions. De toute évidence, ce troufion de la République ne voyait pas aussi large que lui. Cette perte était tragique pour le monde de l’invention qu’il affectionnait tant. Aussi garda-t-il pour lui le commentaire sur la possibilité de rendre ce jouet tellement mignon qu’il submergerait son possesseur sous un déluge de choupitude, un mot qu’il venait d’inventer, et finirait par l’étouffer au propre comme au figuré. Il sourit. Cette idée était tout bonnement génialissime.
— Sinon, débuta le clone, que penseriez-vous…
— Fours !
Le soldat se figea suite à l’appel de son équipier qui les menait dans les souterrains puants de la ville. L’autre s’était arrêté afin que les deux inventeurs puissent le rejoindre.
— Tu as repéré quelque chose ?
— Je n’ai pas repéré quelque chose, répondit Reflet en soupirant. En revanche, tu sais ce qu’il risque de se passer si ton nouveau pote et toi ne la mettez pas en veilleuse ?
Fours hocha vivement la tête. Satisfait, son partenaire se remit en marche en éclairant le tunnel de sa lampe.
— Il n’a pas l’air commode votre copain, siffla Nut à l’oreille de son potentiel collègue.
Le clone se contenta de secouer la tête.
— Qu’est ce qu’il se passera si on ne se tait pas ? insista l’expérimentateur.
— Cadexqdeu, répliqua le soldat.
Le scientifique feint de ne pas comprendre, alors qu’il n’avait pas réellement compris, ce que Fours prit pour de l’incompréhension en se remettant en marche.
— C’est sa mission sacrée. Il était vraiment euphorique en apprenant que des armes révolutionnaires pouvaient potentiellement se trouver sur cette planète.
Nut ne put retenir un naïf sourire à la mention des « armes révolutionnaires », car il était convaincu que Fours parlait des siennes et non de celles de son arriviste de frère Ben. Le troufion ne sembla pas le remarquer et continua son discours :
— C’est à cause de ça qu’il nous a portés volontaires pour qu’on joue aux éclaireurs. Malheureusement, nous devons retourner au camp sans qu’il n’ait pu faire progresser sa mission.
— Quelle mission ? l’interrogea le Besalisk en se grattant la tête, le dos et le postérieur en même temps.
— Cadexqdeu, articula Fours. Campagne d’Anéantissement Des EXpérimentateurs au Quotient en Déficit Exponentiel d’Utilité.
Le Séparatiste déglutit péniblement face à cette révélation, dont l’acronyme semblait découler plus d’un habile bricolage que d’une vraie logique. C’était bien sa veine. Alors qu’ils émergeaient enfin des puants égouts pour déboucher sur une vaste prairie où paissaient de paisibles et imposants Bég’onias sauvages, ils ignoraient que deux personnes les observaient non loin de là.

***


Non loin de là, un petit homme à la moustache fort bien taillée était étendu sur une colline aux côtés d’un individu puissamment quelconque.
— Que voyez-vous ? demanda le moustachu.
L’autre lui tendit sa paire de macrojumelles d’une main, mais ne récolta qu’un regard outré.
— Vous ne voulez pas voir la situation par vous-même ? hasarda-t-il.
— Moi ? Par moi-même ? C’est vous le personnage à l’importance extrêmement relative dont on ne prend la peine de décrire ni l’espèce, ni le sexe et encore moins l’aspect ! Savez-vous qui je suis, moi ?!
L’individu de moindre importance se râcla la gorge, un peu embarrassé.
— Veuillez m’excuser, Seigneur LittleKarott.
— LittleCarott ! C’est Carott, bordel ! fulmina le petit homme.
— C’est ce que j’ai dit, marmonna le personnage qui ne servait pas à grand-chose.
— Vous l’avez mal orthographié.
L’autre haussa les épaules en soupirant.
— Bref, j’ai deux jumeaux et un gros avec plein de bras au milieu d’un troupeau de Bég’onias. On fait quoi d’eux ?
— C’est très simple, vous descendez les voir pour les saluer, mais sans arme.
— Sans arme ? Et s’ils ne sont pas amicaux ?
— Je ne sais pas, moi. Dites que vous êtes un génial inventeur et expérimentateur de talent. Tout le monde aime ce genre de personne, hasarda LittleCarott.
L’individu qui n’intéressait pas grand monde accepta malgré tout sans grande protestation afin de rejoindre le petit groupe d’inconnus. Derrière les herbes hautes, le leader des responsables de Jâr-dilande se prépara à savourer la scène.

Ecrit par Mandoad, le 15 Avril 2020
13. Raccourci Administratif ou The Power of the Carott
 

— Veuillez me donnez l'objet de votre demande, lui intima le bureaucrate de Jâr-dilande en la fixant sous sa monture aux tiges végétales.
— Plusieurs de mes hommes sont morts à cause de coussins piégés. Il faut informer les responsables de Jâr-dilande et prendre des mesures...
— Votre précédente demande est toujours en cours de traitement, répondit l'autre en tournant les pages d'un dossier. L'assemblée des Seurisiers a semble-t-il relevé quelques vices de procédures et devra sans doute faire appel à la Cour des Havoka.
— Mais c'est urgent ! Tout Jâr-dilande est peut-être en danger  !
— Bon, elle se dépêche devant ?! hurla une voix dans la file. On a pas que ça à faire !
Reste calme Ashla, reste calme. Il n'y a pas d'émotion, il y a la paix.
— N'y aurait-il pas un moyen pour que cette affaire soit traitée plus rapidement ? demanda-t-elle d'un ton considérablement adouçi.
— Évidemment que si ! s'exclama le fonctionnaire d'un air enthousiasme. Vous pouvez tout à fait transmettre cette demande à l'Assemblée des Jonc-Quilles ! Il faut seulement trois exemplaires de votre demande et une signature du conseil de Jâr-dinage. Puis, selon la procédure...
— Ça va, j'ai compris, l'arrêta la padawan d'un ton exaspéré. Laissez tomber.
Elle prit la direction de la sortie sous les regards pleins de haine de la file toute entière. Elle savait à qui s'adresser.

***


— Seigneur LittleKarott, j'ai à vous parler, lança-t-elle au petit homme en le voyant passer par la grande porte de la cité.
— Carott, la reprit-il d'un ton blasé. Vous m'attendiez, commandante ?
La padawan – jusqu'alors accoudée au mur d'enceinte dans un coin relativement sombre et isolé – s'approcha de lui.
— On m'a dit que vous aviez quitté la ville en compagnie d'un être des plus ordinairement banale. Qui était-ce ?
— Personne. Si vous voulez bien me suivre, nous serons plus à l'aise pour parler dans mon bureau.
Le bureau en question était un gigantesque végétal de presque cinquante mètres de haut dont l'intérieur avait été creusé afin d'y aménager des pièces, des fenêtre, et des marches. Beaucoup de marches.
LittleCarott la fit monter jusqu'au sommet, dans une petite pièce de forme ronde. Un bureau en bois couvert de plantes grimpantes – et vivantes, ne put s'empêcher de remarquer Ashla entre deux tentatives pour reprendre son souffle – occupait l'espace.
La padawan se laissa tomber sur le sol, en tailleur. Monter les marches en bois étaient encore plus éprouvant que de courir sur des kilomètres de champ de batailles. Elle avait les jambes tremblantes et – comble de l'humiliation pour la Twi'lek – sa peau déjà écarlate au naturel semblait encore plus rouge.
Un peu plus loin derrière le bureau, une ouverture ronde s'ouvrait dans le mur en bois et offrait à la vue une vision grandiose de Jâr-dilande. Ashla savait que juste en dessous s'étendait les jardins du seigneur LittleCarott, une véritable petite jungle chaotique. LittleCarott semblait particulièrement absorbé par la vue, tandis que l'une de ses plantes de bureau lui servait un bon jus d'Han-Annas qu'il vida d'un trait.
— À présent, de quel sujet souhaitez-vous traiter ?
La jeune Twi'lek se mit alors en devoir de lui résumer la situation.
— Tout cela est grave, mais je ne peux rien faire, finit-il par dire.
— Mais vous êtes l'un des responsables les plus influents de Jâr-dilande !
— Je ne peux pas outrepasser notre Sainte Administration, que toute la Bordure Extérieure nous envie. De plus, on ne trouve des fauteuils que dans le quartier des étrangers : dans la ville elle-même, nous autres ne prenons place que sur de grandes feuilles de Shaines comme celle sur laquelle je suis, et des...
— Et ? le poussa la twi'lek.
— Des poufs. La déesse Feuillue nous préserve. Venez avec moi ! Il faut absolument que nous prévenions...
Un vacarme assourdissant le fit s'arrêter.
Oh non. Que la Force soit avec nous, pria Ashla.
Car c'était le bruit d'une multitude d'explosions qu'elle venait d'entendre. Elle se porta immédiatement à la fenêtre pour détailler les dégâts.
— Ça provenait du conseil de Jâr-dinage, constata-t-elle à haute voix.
C'est une catastrophe. Je n'ai pas été à la hauteur. Pardonnez-moi, Maître.
— Il faut absolument faire quelque chose...
— Vous savez , je n'ai jamais aimé qu'une femme...
— Seigneur LittleCarott, ce n'est pas le moment. Il faut...
— C'est vous.
— Quoi ? s'écria-t-elle en se tournant vers lui, rougissant de plus belle. Mais on se connait depuis à peine...
Elle n'eut pas le temps d'en dire plus, ni même de réagir. Déjà, les mains du moustachu la repoussait en arrière. Son dos heurta le bois, le ciel bleu envahi son champ de vision et, dans un cri, elle bascula dans le vide.

***


— Décidément, je n'ai pas de chance avec l'amour, commenta LittleCarott en contemplant le corps sanglant et brisé surmonté de lekkus, tombé au milieu des plantes géantes.
Il eut un petit rire. La padawan morte, la garnison en grève, son pion en position, ces explosions. Tout se déroulait comme il l'avait prévu.

Ecrit par darkCedric, le 19 Avril 2020
14. La Revanche commence... dans la morve et les larmes
 

Tout à son triomphe, LittleCarott entra dans la salle du trône. Exultant sur ses victoires à venir et le pouvoir qui serait bientôt sien. Il jeta un regard au trône de fenouil, vacant depuis la chute de l’empire Thaimique. Il savait qu’il ne devait pas. Qu’il fallait attendre. Que son heure viendrait. Que le manque de témoins n’était pas une raison. Oh et puis une minute ou deux dessus ne feraient pas de mal. Le moustachu de la mythique planète des moustachus mangeurs de frites bondit sur ce trône qui serait bientôt à lui.
Si seulement avait-il su que Ben, le scientifique fou, y avait posé l’un de ses dangereux coussins boumeurs. L’explosion fit voler LittleCarott à travers toute la salle, le derrière en fumée, jusqu’à ce qu'il s'écrase, démantibulé, devant les doubles portes.
Si seulement j’avais pu dire à mon fils, Junior, que je l’aime. Il devait avoir ses deux ans dans un mois… Telle fut sa dernière pensée cohérente juste avant d’expirer.
Son corps fut par la suite transformé en compost pour cultiver une variété de légumes qu’on appela les « petites carottes rikiki », mais ça c’est une autre histoire.

***


— Les forces séparatistes tiennent à peine dans leurs bastions de la Bordure. Saleucami va bientôt tomber. Mygeeto et Felucia devraient la suivre assez vite. Mais l’opération « Lance de Durge » devrait maintenir la pression suffisamment longtemps pour que les forces séparatistes reprennent pieds dans les Mondes du Noyau.
Palpatine afficha un large sourire. Décidément, tout se passait selon le Plan.
— Merci Pestage, vous pouvez disposer.
Alors que son assistant se retirait, Palpatine se pencha sur ce qu’il restait à faire. Bientôt, dans un mois ou deux, il enverrait le signal pour que Grievous attaque Coruscant. Il avait déjà prévu la commande pour diffuser le signal qui ne le quittait plus. Puis viendrait la fin des Jedi, et il régnerait avec son nouvel apprenti. Mais d’abord, il faudrait éliminer ces pantins de séparatistes. À commencer tout d’abord par cet imbécile de Gunray qui ne savait pas ranger sa mécanochaise. Les Jedi devenaient particulièrement gênants depuis qu’ils avaient retrouvé la mécanochaise avec ses messages enregistrés, en tant que Sidious, et commençaient à le coller de trop près. Oui, il dirait à Anakin de tuer tout d’abord ce connard de vice-roi.
Mais il y a encore tant à faire en attendant, pensa-t-il en soupirant. Comme écraser Panié et son imbécile de soupirant sur Chris’n thaime. Il avait perdu 3 points de popularité quand le Jedi l’avait refusé en ami sur Holo-book. Quelle humiliation, il ne pourrait jamais se légitimer comme empereur si ses fans le voyaient ridiculisé par une starlette des réseaux. Et en plus, sa bien-aimée Sly Moore lui faisait les gros-yeux depuis que Panié lui avait fait une remarque sur ses cheveux. Il fallait régler leurs cas à tous deux et, inutile de le dire, leur sort était en bonne voie.
Palpatine, tout à ses pensées, alors qu’il descendait les escaliers pour rejoindre ses bureaux officiels, éclata d’un rire froid et cruel. Un rire démentiel tandis qu’il hurlait sa joie au ciel, ou plutôt au plafond en l’occurrence. Mais le souci quand on rigole la tête en l’air, c’est qu’on ne regarde pas dans quoi on marche, et les pieds de Palpatine se prirent dans sa robe.
Le Chancelier Suprême de la République Galactique dégringola du 357e étage au 326e, se cassant de nombreux os, pour finir par un atterrissage final brutal, la tête la première sur un pallier, se brisant les dents au passage. Et comme un problème n’arrive jamais seul, une partie du plafond, mal entretenu, s’écroula sur lui.
Sanguinolent, trempé après s’être fait sur lui et la morve au nez, le commandant en chef de la Grande Armée de la République éclata en sanglots. Il aurait tapé du poing sur le sol si ses os n’étaient pas brisés. Oh, ce n’était pas si terrible, avec sa régénération de Force, il serait vite rétabli. Mais il savait qu’il serait découvert dans cet état bien avant. Et quand ça ferait les gros titres de l’holonet, il ne pourrait plus jamais s’imposer comme crédible pour devenir Empereur. A cette pensée, il redoubla de sanglots.
Plus qu’une solution, il faut une diversion, pensa-t-il en sortant la balise pour appeler Grievous et déclencher la Bataille de Coruscant. C’est plus tôt que je ne l’espérais mais ma popularité est en jeu. Grievous me verra dans cet état mais il ne devrait pas survivre assez longtemps pour aller le raconter. Je me régénérerai sur la Main Invisible et je serais frais et dispo quand le grand dadais arrivera. Oui, c’est la solution.
Palpatine activa alors la commande, et la Revanche des Sith put commencer. Cet acte aurait des conséquences sur toute la galaxie, mais c’est sur Chris’n thaime qu’elles furent les plus inattendues.

Ecrit par magiefeu, le 22 Avril 2020
15. Retcon et mise au point
 

Tout en haut de la tour de la chancellerie, l’individu encapuchonné du chapitre 11 continuait de rire aux éclats. Il n’avait été interrompu que par un rire suivi d’un fracas venant des escaliers, probablement le Chancelier Suprême qui avait trébuché, ça lui arrivait régulièrement – même si la chute avait semblé plus importante que d’habitude cette fois-ci. À bout de souffle, il cessa son rire dément et sortit un holocommunicateur de sa ceinture. Il l’alluma et contacta un personnage dont le genre, l’espèce, la taille et globalement toutes les caractéristiques tant physiques que psychologiques étaient inconnues.
— Alors, mon cher ami ? Où en sont nos plans ? demanda l’homme encapuchonné.
— J’ai pris contact avec les clones et ils m’ont conduit jusqu’à leur campement, murmura la personne dont chaque trait du visage marquait la banalité et l’insignifiance. Pour l’instant je suis aux toilettes, ça me donne un minimum d’intimité.
— LittleCarott n’a pas posé problème ? poursuivit l’homme au chaperon.
— Non, je l’ai plus ou moins convaincu que c’était son idée de m’envoyer infiltrer les troupes républicaines.
— Bien, conclut le bonhomme au visage dissimulé. Je compte sur vous pour nous faire des rapports réguliers sur votre avancée. Bon, c’est pas tout ça mais je dois encore passer l’aspirateur, je vais vous laisser.
Après avoir raccroché, l'individu enleva la houppelande noire qu’il avait trouvée pliée en douze dans un tiroir du bureau du Chancelier et qu’il avait revêtu pour cet appel, se disant qu’il aurait davantage la classe ainsi. En retirant sa capuche, il révéla le visage de... l’homme de ménage du Chancelier Palpatine.
Bientôt, songea-t-il, nous autres figurants, personnages mineurs, seconds couteaux et bouche-trous aurons notre revanche sur ces protagonistes qui prennent toute la place dans les histoires...

***


Bibine-Wan Kenobivre, grand général Jedi (un mètre quatre-vingt... comment ça je l’ai déjà faite ?) et ivrogne récemment dégrisé, dégueule-de-boisé et dégueulé-sur-ses-arpions, se remit debout. Dire qu’il était frais et dispo serait exagéré, mais il avait l’esprit plus clair que depuis longtemps.
Il fit le point sur sa situation... pas bien brillante, pour ne rien se cacher. La Force l’avait ramené à la vie dans une forêt, mais il ignorait où celle-ci se trouvait. Il était toujours nu, couvert de merde, les pieds puant la gerbe, avec une énorme bosse après avoir heurté un arbre, et pour couronner le tout il sentait arriver à vive allure les symptômes du manque d’alcool. Il avait besoin de réfléchir à ce qui lui était arrivé.
Petit un, il avait discuté avec la Force. Celle-ci était intolérante à l’alcool. Ma foi, pourquoi pas.
Petit deux, conséquence logique du Petit un, être bourré rendait immortel. Il devait se dépêcher de consigner les secrets impénétrables de la Voie de la Biture avant de les oublier.
Petit trois... La Force était déséquilibrée.

C’était à prévoir, se dit Bibine-Wan. Ça fait des millénaires que la Force accueille des gens du Côté Lumineux, du Côté Obscur, du Côté Gauche, du Côté du Triangle, du Côté de la Cheminée, etc, etc. Forcément, elle a fini par faire une indigestion.
Heureusement, les Jedi avaient effectivement prévu le coup. C’est pourquoi ils avaient, il y a bien longtemps, prophétisé que l’un des leurs, aux cheveux magnifiques et aux milliers de followers, ferait suivre un programme fitness à la Force pour lui faire retrouver son équilibre alimentaire.

Bibine-Wan fut interrompu dans ses pensées par un grand bruit dans son dos.

Il se retourna
...
Constata qu’il se trouvait à la lisière de la forêt
...
Réalisa ce qu’il y avait au delà des arbres
...
Parfois, “Oh merde” était très loin de suffire.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 2 Mai 2020
16. Un nouvel ami
 

— Oh merde, dit Bibine-Wan.
Bibine-Wan vit un nexu courir vers lui très rapidement. Bibine ne savait pas trop quoi faire. Il fit la première chose qui lui vint à l’esprit. Il décida de gripper dans un arbre. Il le fit sans trop de difficulté parce qu’il est grand, mais le nexu fut plus rapide et il fut déjà rendu en bas de l’arbre alors que Bibine grimpait encore. Le nexu sauta pour le griffer et il le blessa à la jambe droite. Arrivé en haut de l’arbre, il se sentit mal en voyant le sang couler sur sa jambe. Bibine dut attendre que le sang arrête de couler pour pouvoir se sauver. La créature ne put plus l’atteindre. Elle tourna en rond en attendant que son repas redescende. En haut de l’arbre, Bibine réfléchit à une solution. Il n’avait pas d’arme, mais la Force est avec lui. Après quelques minutes, le sang arrêta de couler. Il décida de redescendre et d’utiliser le pouvoir de domptage animalier. Il ne l’avait jamais utilisé dans le passé. Il savait que c’était du suicide. Il se rapprocha de l’animal pour le calmer. Le nexu ne voulut pas, mais la détermination du Jedi fut plus grande que l’animal, qui se calma. Bibine-Wen put embarquer sur l’animal.
— Emmène-moi où tu veux ? dit le Jedi calmement.
L’animal partit avec Bibine-Wan au plus profond de la forêt.

Ecrit par ZigZag, le 12 Mai 2020
17. Je fais un avec la Force et la Force n'est pas avec moi
 

Belle qui tiens ma vie,
Captive dans ses cheveux
Qui m'as l'âme ravie
D'un like gracieux,
Viens tôt me secourir
Ou me faudra mourir.

Se lamentait Shozen-wan toujours accroché à son arbre.
— Il va falloir vous décider, seigneur Shozen, insista Ravioli. Nous sommes toutes disposées à remplacer Panié... Mais peut-être que vous nous voulez toutes. Il va donc falloir établir un tour de rôle.
— Vu que je suis déjà attachée, autant que ce soit moi la première, suggéra Souchi.
— C’est du favoritisme, la contredit Canneloni. Faisons un tirage au sort !
Plutôt on verra l'onde
Contre mont reculer,
Et plutôt l'œil du monde
Commença à brûler... 
Je sens une perturbation dans la Force...

La mort... Ashla... Une odeur de bibine... des cheveux sales... Panié !
Shozen-Wan se redressa, les yeux révulsés.
— La prophétie, la prophétie ! L’œil du monde brûlera et... je dois me faire un shampooing.
Les harpies le regardèrent avec circonspection.
— Ça a l’air important, dit Canelloni.
— Un héros, ça doit accomplir une prophétie, avança Souchi.
— C’est vrai que depuis qu’il est attaché à son arbre, il perd des abonnés, alerta Maquie. Et plus personne ne se bat sur le forum nouveautés.
— Détachez-le, ordonna Ravioli, il faut que le seigneur Shozen fasse de grandes choses pour nous occuper, nous, ses fans. Comment pouvons nous nous priver de son actualité ? Souchi, tu resteras menottée à lui, puis une autre prendra le relais. Hors de question de le perdre à nouveau. Je m’occuperai du shampooing et Maquie prendra les photos.

Souchi pris son temps pour le détacher, laissant négligemment ses doigts se perdre sur les boucles précieuses, le cuir du tabard, les muscles tendus sous la toile.
— Tu es à moi, mon précieux... personne ne prendra le relais, j’y veillerai… et cette nuit, nous nous enfuirons ensemble... précieux...

***


— Où est passé cet abruti ? rumina Ben en regagnant leur cachette secrète…
L’opération OK boomer était un succès, au vu des multiples explosions entendues. Il avait hâte de s’en vanter et d’aller emboumer les fauteils les plus prestigieux de la République.
— Le Comte l’a appelé pour le féliciter, fit une voix.
Ben considéra la prisonnière qui s’était coincé un pied dans la cage et s’y tortillait de façon ridicule. Quelle idiote, sotte comme un panier.
— Comment ça, félicité, pour quel plan ?
— Celui de me garder ici, loin de mon fan-club.
— Vraiment ?
Quel enfoiré ! Ce faux frère idiot lui avait volé ses lauriers. Ben en pleurnicherait de rage s’il n'y avait pas eu du public. Comment pouvait-on comparer une opération aussi subtile que OK boomer à écrire des sottises sur le mur d’une fétichiste du tif.
Ce n’était pas possible, il devait démontrer au Comte que Nut était une buse, et donc saboter son plan. Il ouvrit la cage et rejoignit son laboratoire.
Panié se réjouit d’avoir enfin pu connecter deux neurones et trouvé un moyen de fuir. Elle se tortilla pour sortir, mais son pied demeurait coincé.
— Ô rage, ô desespoir, ô cheville ennemie... 

***


Je fais un avec la Force et la Force est avec moi.
Ainsi, c’était ça, fusionner avec la Force, s’étonna Ashla, devant cette étendue grise et désolée.
— Il y a quelqu’un ? Youhou... hého... 
Seul l’écho de sa voix retentit.
— Génial… Ils sont où, les maîtres Jedi du passé ?
— Dans ton c… ôté obscur !
— Me voilà bien, rouspéta la jeune twi’lek, je suis tombée avec les Sith. Si je tenais cette mini-carotte, j’en ferais du rapé...
Elle ignora les ricanements sarcastiques dans la brume et appliqua les règles de retour au calme prônées par maître Yoga. Hors de question de donner raison à ces sales obsédés du Côté Obscur en se mettant en colère devant eux.
Je fais un avec la Force et la Force est avec moi.
— Ha non, encore un, j’en ai marre!
Ashla sursauta et repris avec conviction son mantra.
Je fais un avec la Force et la Force est avec moi.
— Ras le bol des alcoolos, allez ouste!
Une céleste pichenette catapulta la jeune Twi’lek à travers l’espace-temps. Elle retomba lourdement sur un tas de fumier.
— Je comprends pas, se palpa-t-elle les membres. Je suis pas censée revenir en fantôme de Force?
Une odeur d’alcool frelaté lui parvint aux narines.
— Maître Bibine-Wan, c’est vous ?
— Ksdheetffféchié ? Chjboichiveudabor !
Ashla leva les yeux... Sous le popotin énorme de la bête, gisait Bibine-Wan, les quatre fers en l’air et un tonnelet vide à côté de lui... 
— Fôkjeretournalatavergne, chaipurienaboire.... 
Bon, retrouver le grand maître était déjà quelque chose à faire. Maintenant, il fallait aller découper de la carotte et si elle avait encore du temps, retrouver les clones... et peut-être comprendre pourquoi la Force était devenue aussi grognon avec les Jedi.

Ecrit par Dark GaGa, le 25 Mai 2020
18. On s'est emballé
 

Un arbre, deux arbres, des arbres. Cette zone ne présentait définitivement rien d’autres au point que Reflet avait pensé s’être perdu plusieurs fois, mais il savait que cela était impossible. Il faisait partie des meilleurs soldats de la République. Il était réputé pour ses hauts-faits d’arme et une vulgaire forêt ne pourrait pas venir à bout de lui. Non, il ne pouvait pas se perdre. Accompagné de Fours et d’un individu tellement banal qu’il en avait oublié la présence par trois fois déjà, il avait été chargé d’une énième mission de reconnaissance à peine revenu au camp avec le Besalisk qui, lui, y était resté.
— On est perdu, se plaignit l’être au visage extrêmement commun.
Reflet grinça des dents et se tourna lentement vers celui qui avait osé mettre en doute ses capacités.
— Nous ne sommes pas perdus. Il nous faut juste continuer sur cette route.
— Pourtant, nous sommes déjà passé devant cet arbre, insista le type qui avait un visage qui aurait pu être celui de l’acteur secondaire remplaçant du cabaret « Étoile Bleue » de Coruscant.
— C’est un arbre. Tous les arbres se ressemblent rétorqua le clone.
C’est alors que le type vira au cramoisi à la surprise des deux clones qui l’avaient alors plus considéré comme quelqu’un de calme et discret.
— Pourquoi ?! s’emporta-t-il. Parce qu’ils se ressemblent à vos yeux, cela signifie qu’ils n’ont pas la moindre importance ? Vous pensez qu’ils ne font partie que du décor ? Vous pensez qu’ils n’ont pas de signification, pas de sentiments…
Le reste des paroles de l’individu se perdit dans le bruissement des feuilles, les deux clones ne désirant pas s’attarder plus longtemps pour écouter des élucubrations somme toute assez futiles. Ils continuèrent leur route, passant aux côtés d’arbres toujours aussi identiques et banals, pendant plusieurs dizaines de minutes. Ils ignoraient quand l’être de second plan les avaient rattrapés mais, lorsque Reflet fit signe à son équipier de s’arrêter, ils étaient à nouveau trois.
— Il y a un problème ? demanda Fours en étirant le cou.
— Il y a un problème, confirma Reflet. J’ai cru entendre le cri d’un animal blessé.
Autour d’eux, seul demeuraient le bruit du vent et les craquements des branches, lorsqu’un faible hululement suivi d’un grondement retentirent à nouveau aux oreilles du soldat.
— Tu vois ? Ça a recommencé.
L’autre tendit l’oreille, mais sans paraître convaincu pour autant.
— Tu délires. C’est sûrement un Gato’o’choc.
— Un quoi ?
Fours lui tendit un datapad sur lequel s’affichait l’image d’une petite créature bipède marron pourvue d’une paire d’immenses oreilles et de cinq gros yeux dorés.
— Tu vois. C’est marqué sur Wookieepedia : « Le Gato’o’choc est un petit mammifère endémique de Jâr-dilande, connu pour son aspect extrêmement adorable et sa propension à se déplacer en groupe pour consommer des petits fruits ». Ça veut dire quoi « propension » au fait ?
Le hululement résonna à nouveau, toujours accompagné du râle.
— Je te crois pour la première bestiole, mais le deuxième m’a l’air moins adorable.
— C’est sûrement un Kekocitron.
— Un ?
Une nouvelle fois, il lui présenta l’écran pour révéler une sorte de reptile jaune géant à l’aspect beaucoup moins sympathique.
— Je ne sais pas pour vous, mais je pense qu’on devrait déguerpir, annonça le troisième compagnon.
Le hurlement plus grave arriva une troisième fois à leurs oreilles et Fours commença à reculer. Reflet, quant à lui, s’était figé.
— Attends, je connais bien ce cri. C’est exactement celui que fait le général lorsqu’il réalise être à court de shampooing aux jogans.
— Shozinou !
L’appel lui glaça le sang un instant. Une silhouette bondit en dehors des fourrés et, l’espace d’un instant, les rayons du soleil se reflétèrent sur une brillante et longue et soyeuse et magnifique et exceptionnelle chevelure fouettant l’air avec une grâce inégalée. Le visage aux traits parfaits arborait un sourire crispé, mais plus éclatant que n’importe quel être de cette galaxie.
— Ouah... soufflèrent le clone et ses deux compagnons avec un air hébété.
— Lieutenant ! hurla Shozen-Wan. Réagissez et sauvez ma parfaite soyeusitude !
C’est alors qu’un groupe de furies débarqua derrière lui, dont une était attachée au poignet du Jedi. Par pur réflexe, il fit feu. Un cri strident retentit derrière lui et il se retourna pour presser la détente. Lorsque tout fut fini, trois humanoïdes de forme féminine, entourées de photos dédicacées, gisaient devant lui. L’individu banal était également à terre.
— Ça par exemple, je crois bien qu’on s’est emballé, Reflet, souffla Fours à ses côtés.
— Il est à moi ! À moi seul ! Mon préééééécccccccccieux ! Plus de concurrence ! hurla une voix stridente.
Toujours attaché à une femme au visage scarifié, son supérieur était désormais suspendu à une branche dans une image de grâce intense, tentant désespérément d’échapper à la harpie. Le clone leva son blaster, mais ne tira pas. Cloudrunner appela une nouvelle fois à l’aide.
— On fait quoi ? lui demanda Fours.
— Honnêtement, après réflexion, je me tâte.

Ecrit par Mandoad, le 5 Juin 2020
19. Un repas équilibré, pour bien commencer la journée !
 

— Elles sont vraiment bonnes, ces petites carottes ! s'exclama l'employé de Jâr-dilande après l'avoir goulûment avalée.
Son collègue approuva d'un hochement de tête avant d'extraire une nouvelle carotte de terre et de croquer dedans. Normalement, ils n'avaient pas le droit de se servir dans le potager de la ville – mais de temps en temps, ça n'allait pas tuer un coq Likös ! Personne ne s'en rendait jamais compte de toute façon : on n'accordait pas d'attention aux personnages secondaires dans leur genre.
— Je me demande quand même où ils ont eu cet engrais, pensa-t-il à haute voix tout en se levant du muret.
Derrière lui, son camarade releva vivement la tête.
— Quoi ? T'es fas au chourant ? s'exclama-t-il la bouche pleine.
— Au courant de quoi ?
— Mais enchin ! Ch'est l'anchien ch...
Un objet contondant lui transperça la gorge, noyant ses paroles dans un gargouillis gluant : l'homme bascula face contre terre, inondant le sol d'une substance pâteuse.
L'employé poussa un cri de terreur, recula vivement et, dans sa panique, trébucha pour tomber sur les fesses. Devant lui, une forme émergea du potager, huma l'air d'un air ravi avant de se jeter sur lui.

***
 

Faim. Faim. C'est fou ce que j'ai faim.

Il n'aurait jamais pensé qu'une viande puisse avoir autant de goût. S'il avait su, il se serait laissé tenté plus tôt. Ses griffes fouillèrent le torse étalé devant lui et en extirpèrent les viscères. Oh, quelle bonne odeur en émanait  ! Voilà qui faisait saliver d'avance ses papilles.
Ses crocs se refermèrent sur une portion de chair qu'il se dépêcha de déchirer et d'engloutir. Il ne resta bientôt plus de ses deux victimes que leurs vêtements troués et sanglants dont la couleur verte d'origine était indiscernable.
La bête les fixa un instant avant de s'asseoir sur ses pattes arrières et d'examiner son corps. La peau ocre était un assemblage de fibres d'apiacées, nouées les unes aux autres dans une structure qui rappelait l'entremêlement de racines. Malgré sa composition, elle semblait solide comme l'acier. Le torse était robuste et adapté à un quadrupède. Lentement, ses griffes vinrent caresser son visage, le trouvèrent anguleux et surmontées de deux cornes sous le menton. Comment est-ce possible ? Dans sa tête, les souvenirs se bousculaient. Il se souvenait de la bombe, qui avait explosée, alors même qu'il prenait place sur le trône qui lui était destiné ! Comment ais-je pu ressusciter ? Et sous cette apparence ?
— Vous avez trouvé le repas à votre goût ?
La créature se retourna. Le dos contre un arbre se tenait une grande silhouette, le corps entier dissimulé sous une cape sombre fait d'une matière incertaine. On aurait pu croire qu'elle était drapée de brume. Une main gantée tenait ouvert un carnet sur lequel elle griffonnait.
Pour la première fois, la créature qui avait été LittleCarott sentit une goutte couler le long de sa nouvelle colonne vertébrale. Cette chose, il l'avait vue dans de vieux ouvrages relatant les légendes de Chris'n thaime.
— Vous êtes...
— Hé oui, c'est moi Kard ! s'exclama la chose d'un geste théâtral. Kard Drecic, membre du conseil des six scénaristes.
Il referma son carnet et effectua une profonde révérence. LittleCarott le fixa d'un œil épouvanté, sans parvenir à articuler un mot.
— J'espère que votre nouveau corps vous plait, j'ai travaillé avec des matériaux locaux. J'imagine que vous avez des questions plein la tête. Malheureusement, on arrive à la limite de caractères...
— Pourquoi m'avoir ressuscité ? bredouilla la créature.
— Parce que je le peux. Les autres se permettent toutes sortes de choses, j'ai bien le droit de me faire plaisir aussi !
Les autres ? LittleCarott ne comprenait rien à son charabia. Ce dont il était sûr, c'est que sous ce nouvel aspect, il ne pourrait jamais accéder au trône ! Et que cet être ne l'avait sûrement pas fait revenir à la vie pour lui raconter ses ennuis.
— Que voulez-vous que je fasse pour vous ?
— Ce que vous voulez, lâcha-t-il avant de s'évanouir dans l'obscurité.
LittleCarott émit un grognement de joie. Tant mieux. Il avait une vengeance à exercer. Il retrouverait ce scientifique qui l'avait privé de son avenir et il le dévorerait. Et si entre temps, il pouvait bouffer quelques personnes deci delà ...

***
 

Il a l'air particulièrement retors, pensa Kard en le voyant s'éloigner, j'ai bien fait de le choisir. D'un geste sec, il referma son carnet. Certes, cette résurrection n'était pas fair-play, mais il avait utilisé des carottes pour garder de la cohérence. Il pourrait toujours trouver une excuse plus tard si les autres venaient faire leurs tatillons. L'important, c'est que cette résurrection serve ses intérêts. Cette révolte des personnages tertiaires lui donnait la nausée. De mémoire de scénariste, il n'avait jamais vu ça ! Je ferai pour que cette histoire reste sur de bonnes rails. Même si pour ça, je dois invoquer une armée de légumes mutants sensibles à la Force !

Ecrit par darkCedric, le 13 Juin 2020
20. Un Monde en feu
 

Le grand prélat de Jâr-dilande était à bout de nerfs. Ces FDP de la République (dans le sens peu flatteur du terme) avaient décidé de tenir une réunion de crise dans les grands jardins de la ville, lieu hautement symbolique dans l’Histoire et la culture de Chris’n thaime. Il avait passé l’après-midi à recadrer des clones qui quittaient le chemin pour poser les pieds sur la pelouse ou encore, ô blasphème, à cueillir une petite fleur du jardin millénaire. Il en était réduit à leur lancer tour à tour des regards féroces, destinés à les dissuader de frôler les délicates feuilles des buissons de pureté, tandis que le gros des soldats s’était réuni autour du Grand Chêne, véritable merveille plantureuse millénaire, dont le culte était le socle de la vie religieuse de la planète.
Les forces clones étaient désorganisées, sans leadership et sans script clairement défini, alors que des auteurs tous plus nuls les uns que les autres semblaient se succéder. Ils avaient décidé de reprendre leur destin en main mais ne savait ni comment faire, ni ce qu’ils avaient envie de faire, et encore moins de quoi serait fait le diner.
Et c’est au milieu d’une longue et vive discussion qui durait depuis cinq heures qu’une une sonnerie retentit et que le capitaine Médor décrocha à la hâte son holocom sur lequel une sombre silhouette menaçante apparaissait.
— Exécutez l’Ordre 66.
— Ce sera fait, Monseigneur.
— Ouah chef, vous aviez trop la classe avec cette inclinaison de la tête et cette voix profonde, le félicita son adjoint. C’est l’oscar des rôles quartiaire assuré.
— Merci, répondit l’officier peu mécontent de lui.
— Et du coup, que doit-on faire ?
— Aucune idée.
— Pardon ?! s’exclamèrent plusieurs FDP (bon sens du terme, là).
— Bah, je n’allais pas lui dire que j’y pigeais que dalle. L’oscar, tout ça... D’ailleurs je ne sais pas non plus qui c’est mais s’il donne des ordres, ça doit être un gars important. Oh, me regardez pas comme ça, il y en a 150 des ordres de contingence. Si je pouvais retenir autant de texte, j’aurais fini en premier rôle dans la 501e au lieu de me farcir votre groupe. C’est d’ailleurs pour ça qu’on les a tous notés dans un journal.
— Mais du coup, qui a le journal, chef ?
— C’était le tour de Crevette, il me semble.
Un concert de grognements accueillit cette annonce parmi les FDP. Ils avaient tous protesté contre l’arrêt des recherches de leur regretté camarade mais aucun n’avait, au fond, vraiment envie de partir à sa recherche dans le froid et la brousse.
— Attendez, chef, tenta de raisonner l’adjoint Medius. Soyons logiques. On n’aurait pas reçu un tel appel pour cueillir des pâquerettes. Désolé, ajouta-t-il devant le regard assassin du prélat, ce n’était qu’un exemple. Enfin bref, il doit nous ordonner de tuer quelqu’un ou quelque chose, c’est évident. Ordre 66, ça doit être un ordre du genre « butez toutes les plantes » et... 
— Vous croyez ? coupa le capitaine. Soldats, feu à volonté. FEU ! FEEEUUU !!!
— Attendez capitaine, ce n’était qu’un exemple, tente de bégayer Medius tandis que les soldats ouvraient le feu sur le grand chêne et balançaient des grenades incendiaires dans toutes les directions et qu’une canonnière avait déjà entrepris de décharger sa cargaison de napalm sur les parterres de fleurs.
— Ah, un exemple ? se reprit Médor qui se tourna timidement vers l’ecclésiastique tatillon qui les encadrait. Euh, on est vraiment désolé, prélat et... Ah, je suis content de voir que vous souriez, j’ai cru avoir fait une conner... Attendez, pourquoi ne bouge-t-il pas ?
— On dirait qu’il est tout crispé, chef, commenta un soldat en tapotant le prélat avec un petit marteau qui se fendilla. Il est tellement tendu qu’il ne peut plus bouger. On pourrait sans doute s’en servir comme levier, vu son état, ajouta-t-il en poussant légèrement l’ecclésiastique... qui bascula dans un bruit de tronc qui s’écrase au sol.
— Bon, on l’embarque, il pourra toujours être utile.
— Où allons-nous, chef ?
— Il est temps de retrouver notre Jedi. Il saura surement ce que cet ordre signifie. Oh et butez toutes les plantes que vous verrez. Juste au cas-où.

***


— Ça commence. Les forces démoniaques se sont mises en route pour ravager tout ce qui produit de l’oxygène. La Faim s’est éveillée et dévorera tout ce qui respire avant de se dévorer elle-même de dépit si personne ne l’arrête. Le grand combat de notre temps va bientôt débuter, et la Force semble s’enrouler autour d’un cuir chevelu qui décidera de sa destinée.
— Kesky’cause ?
— Maître, pourquoi vous parlez avec ce nexu ?

Ecrit par magiefeu, le 27 Juin 2020
21. La Voie du Retcon
 

Les troupes clones traversaient les vastes plaines de Chris’n thaime, en direction du campement où le bataillon avait abandonné Bibine-Wan Kenobivre et, bien involontairement, le pauvre Crevette. Le capitaine Médor, sachant que d’immenses troupeaux de notuoms parcouraient la région, venait d’envoyer des éclaireurs s’assurer que l’unité pouvait progresser sans danger. Attendant leur retour, il s’assit dans l’herbe dans l’espoir que sa migraine passe enfin. Il avait la désagréable sensation que... que quelque chose n’allait pas, qu’il ne devrait pas être ici.

Les Harpies s’abattaient sur les FDP telles des mouches sur de la crotte de bantha, les décimant sans qu’ils ne puissent rien faire. Médor, qui tentait de réorganiser les hommes, se retrouva soudain enseveli sous la marée humaine de fans enragées, hurlant “Gloire au Shozen-Wan !” et le castrant à répétition, jusqu’à ce que mort s’ensuive.

***


— Veuillez vous ranger dans la file ! S’il vous plaît, ne doublez pas !
La voix désincarnée retentissait sans fin. Médor réalisait difficilement ce qui lui arrivait : il était en plein combat, affrontant des furies déchaînées tel un héros antique (plus ou moins), et se retrouvait soudainement coincé... dans une file d’attente. Quelle indignité ! Quelle humiliation ! Ah, mais ça n’allait pas se passer comme ça ! On allait apprendre à respecter le capitaine Médor et ça allait chauffer pour...
On vous entend, capitaine, et on peut vous faire rester en bout de file pour un ou deux éons, alors vous feriez mieux de baisser d’un ton.
Décidément, cette voix savait se faire obéir et Médor décida sagement d’attendre son tour. Il finit par arriver au guichet, qui était vide.
— Qu’est-ce que ce sera pour vous ? L’Ashla ou le Bogan ? demanda la voix, dont le propriétaire restait invisible.
— Écoutez, fit Médor. Ça doit être un malentendu, je n’ai rien à faire dans une file d’attente... D’attente pour quoi, d’ailleurs ?
— Pas d’erreur, fit la voix. Vous êtes CT-7657, dit Médor, mort comme une petite fiotte sur Chris’n thaime, en attente d’être réparti entre Ashla et Bogan, la Lumière et les Ténèbres.
— Petite fiotte ?! s’indigna Médor. Ça c’est trop fort ! Ah mais je vais vous... Attendez, vous avez dit mort ?
— Mort, refroidi, claqué, buté, choisissez le terme que vous souhaitez. Encaissez la nouvelle le plus vite possible et répondez au Formulaire de Répartition. Première question, prenez-vous votre caf noir ou avec du lait ?


Il était... mort ? Douze chapitres plus tôt ? Et pourtant il se trouvait là, à conduire ses troupes, comme si de rien n’était.

***


— J’exige de parler à un responsable ! se réécria Médor pour la douzième ou treizième fois.
Je suis le responsable puisque je suis la Force, répondit la voix pour la douzième ou treizième fois. Bon et puis ça suffit, coupa-t-elle. De toute façon, avec l’Ordre 66 qui est en train de commencer, je vais avoir encore moins de temps pour les péquenauds dans votre genre. Je vais plutôt aller me trouver de nouvelles machines à fumée pour créer la brume mystique qui accueille les Jedi à leur mort.
— Ah parce que les Jedi ont droit à une brume mystique, mais pour les clones c’est la file d’attente ? s’indigna Médor.
— Les clones, les clarinettistes, les clowns, les claustrophobes, les clercs et tous les clampins qui ne sont pas sensibles à la Force, répliqua la voix. Bon, je vais fermer ce guichet et renvoyer toute la file dans le monde des vivants. J’ai d’autres priorités à gérer avec le retour des Sith, non la revanche du Jedi... Raaah, je m’embrouille tout le temps ! Bref, fichez-moi le camp ! Et attention à la tête !
— Attention à quoi ? demanda Médor avant de faire un loooooong vol plané et de heurter le sol tête la première.


Le capitaine clone se rappelait, à présent. Il s’était réveillé dans le camp militaire de Jâr-dilande et s’était rendu à la réunion de crise dans les jardins de la ville, ce qui avait conduit aux derniers événements.
Il se releva, chancelant, incapable de croire les souvenirs qui lui étaient revenus. Et pourtant... Il devait en être sûr.
— Soldat Balou, venez par ici ! ordonna-t-il.
— Oui mon capitaine, s’exécuta l’un des figurants qui l’entouraient, trop heureux de voir son nom apparaître dans l’histoire.
Médor le fixa un instant à travers son casque avant de dégainer son arme et d’abattre Balou d’un tir en pleine tête.
— Mon capitaine ! s’exclama celui-ci, indigné et pas le moins du monde incommodé par le tir de blaster qui lui avait transpercé le crâne.
— Retournez dans le rang, soldat, intima Médor en grondant tel un chien kath.
Ainsi, c’était vrai. Le guichet et la file d’attente étaient fermés et toutes les personnes non-sensibles à la Force étaient, par voie de fait, devenues immortelles.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 15 Juillet 2020
22. La Voix venue d'Ailleurs
 

— Je ne suis pas un simple nexu, jeune enfant, répondit la créature sous les yeux ébahis d'Ashla. Je suis la réincarnation du sage de la Force Gra'Th'Un, qui vécut sur cette planète il y a de cela plusieurs millénaires.
— Enchantée, murmura la Twi'lek.
La Force avait décidément de drôle de façon de se manifester ces derniers temps.
Elle allait entamer une courbette devant la créature pour lui manifester son respect, lorsqu'elle sentit une profonde perturbation dans la Force. Elle se raidit aussitôt, un violent frisson lui parcourant le dos. Maitre Kenobivre dut lui aussi la ressentir puisqu'il fut immédiatement pris d'un haut le cœur avant de vomir ses tripes dans l'herbe.
Que se passe-t-il ? C'est comme si un voile sombre venait de s'abattre sur la galaxie...
C'est alors qu'un flot d'insultes provenant d'une voix aux intonations enfantines déferla dans son esprit.
Maudit Sith ! Toujours à jouer avec mon équilibre : je vais encore avoir des problèmes gastriques... Raaaah ! 
— Maître, j'ai peur... lâcha-t-elle d'une petite voix
— Bluuuuuuuuurp !
— Le Côté Obscur vient d'étendre son règne sur la galaxie, commenta le nexu d'une voix noble tout en se léchant la patte. L'histoire avance petit à petit, mais il reste de nombreuses péripéties avant d'en voir la conclusion. Rendez-vous à mon sanctuaire au sommet de la montagne de la Déesse Feuillue. Là, vos questions devraient trouver des réponses.
— OùKséKsé ? Spaklèretoussa, commenta Bibine-Wan en relevant la tête et en s'essuyant la bouche sur le manche de sa tunique - ou du moins la tunique qu'Ahsla s'imaginait qu'il portait, une protection érigée par son esprit ordonné et pragmatique, qui l'empêchait de voir des horreurs supplémentaires dont elle n'avait nul besoin.
— C'est vrai. Pourriez-vous nous indiquer une direction ou bien...
— Vous voulez pas un plan fléché, aussi ? Démerdez-vous !
Et sur ces paroles empreintes de sagesse, la créature bondit entre les arbres et disparut dans la nature.

***


— Ma cité ! Ma divine cité ! La voilà qui brûle ! Moi qui avait passé tant de temps à l'imaginer, à en batir les principaux monuments - le Grand Chêne, la tour de la chancellerie, le Nal Hutta Pizza -, ainsi qu'à créer le culte de la Déesse Feuillue et toutes les coutumes de cette civilisation florissante !
— Calme-toi Ze Dèt , ou tu vas tomber de ta branche.
— Mais ça ne te met pas en colère, Od'amand, de voir tout ces efforts réduits à néant ?
— Tourne la page et passe à autre chose, mon vieux. Allez, allons voir comment se portent les autres protagonistes.

***


— Vous êtes encore là ? Mais c'est pas possible d'être aussi peu douée ! éructa Ben.
Son génial esprit n'arrivait pas à travailler avec le vacarme de la prisonnière. Et il n'avait pas de nouvelles du Comte Dooku, ni même de son opportuniste de frère !
— Ma cheville est coincée, avoua la prisonnière d'une voix penaude.
Le scientifique soupira et se baissa pour rentrer dans la cage exiguë. Il n'y avait plus qu'une chose à faire...
Ses quatre mains saisirent la cheville, coincée entre deux barreaux.
— À trois, vous tirez avec moi : un, deux, trois !
Ils tirèrent, sans que le membre n'arrive à se libérer.
— Mais tirez bon sang !
— Je ne fais que ça !
Enfin, la jambe se dégagea violemment. Le choc projeta Ben en arrière et sa tête heurta les barreaux dans un bruit retentissant, le faisant sombrer dans l'inconscience.
Tout s'est passée comme je l'avais prévu, se félicita Panié, bien qu'en vérité, elle n'avait rien prévu du tout, ni même comprit ce qui venait de se passer. Elle sortit de sa prison où gisait toujours l'immonde séparatiste.
Une illumination lui vint soudain – causée par la jonction de ses deux neurones – et elle verrouilla la porte de la cage. Voilà qui lui apprendrait de l'emprisonner ainsi !
Elle pouvait maintenant aller retrouver ce goujat de Shozen, qui la trompait à la vue de tous avec son groupe de fans ! Mais Panié n'avait pas dit son dernier mot : nul doute que ce drama tout trouvé lui offrirait un an de contenu pour son compte snapchien.
Elle sortit du laboratoire pour émerger directement dans les égouts. Courage Panié, songea-t-elle, une influenceuse comme toi doit souffrir pour rester la meilleure !
Elle sortit immédiatement son téléphone afin d'envoyer un message à tous ses followers. Hélas, sa cheville encore engourdie céda sous elle et, dans un long hurlement, elle bascula dans la rivière des eaux usées.

Ecrit par darkCedric, le 25 Juillet 2020
23. Aucune idée de titre, mais alors là vraiment aucune, ça devient grave à ce niveau...
 

— Le guichet est fermé, repassez plus tard. Merci de votre compréhension et attention à la tête !
— Attention à quoi ?


— Aïe ! s’exclama Souchi, qui venait de tomber à la renverse dans la forêt.
Décidément, ce n’est pas mon jour.
En effet, elle s’était faite abattre par deux clones tandis qu’elle tentait de se dégager de l’arbre où elle était empêtrée pour s’enfuir avec le Shozen-Wan de son cœur. Et maintenant qu’elle était, pour une raison inexplicable, revenue à la vie, elle découvrait que toutes les Harpies étaient rassemblées à ses pieds, trouées de tirs laser, et que... Horreur ! Shozen avait disparu !
— Ah, tu es là Souchi ! Contente de te revoir ! s’exclama Canelloni.
Souchi ne les avaient tout d’abord pas remarquées, mais Canelloni et Radi, qui avaient été les premières à succomber, étaient également revenues à la vie.
Je vis une Romance avec Shozen, songea-t-elle. Dans cette Romance, les autres Harpies ne sont que des obstacles sur ma route. Et les personnages récalcitrants, je m’en débarrasse !
— Dis, tu sais ce qu’il nous est arri... commença Radi avant que Souchi ne lui saute dessus, toutes griffes dehors.
Après avoir prestement égorgé ses deux consœurs, les retuant pour quelques temps, la dernière des Harpies réfléchit un instant à comment se débarrasser de personnages qui revenaient à la vie, puis décida de les enterrer. Ainsi, les Harpies seraient définitivement immobilisées et ne pourraient pas se mettre entre elle et son aimé.
Ainsi fut fait. Souchi ne s’interrompait dans sa tâche que pour renvoyer dans les limbes une Harpie revenue avant d’être enterrée.
— Parfait, se dit-elle finalement en observant son œuvre. Et maintenant, il est temps de me mettre en quête de Shozen aux Cheveux Soyeux.

***


— Alors, il parait que vous souhaitez rejoindre notre assemblée ? demanda l’homme de ménage en souriant aimablement à l’hologramme qui lui faisait face. Pourriez-vous m’en dire plus sur vos motivations ?
— Eh bien, commença le soldat Balou, c’est un peu à cause du capitaine Médor. Au début il n’était qu’un figurant comme nous, mais maintenant on dirait qu’il a rejoint les personnages principaux. Il apporte quelque chose à l’histoire, il fait avancer le scénario, il a une personnalité bien à lui... Alors qu’il a fait partie des FDP ! Moi je trouve que c’est pas juste !
— Je vois, fit l’homme de ménage, compatissant. Ceux qui abandonnent la lutte parce qu’ils ont réussi à améliorer leur situation personnelle sont les pires.
Un silence mélancolique s’installa entre les deux figurants.
— Bon, reprit Balou, c’est pas tout ça mais je me demandais un peu quel était l’objectif de votre club ?
— Vous l’ignorez ? s’exclama son interlocuteur, surpris. Mais comment avez-vous entendu entendu parler de nous ?
— Ben c’est quand on était stationnés à Jâr-dilande, quelqu’un m’a parlé de vous. J’ai cru comprendre que vous étiez un genre de groupe de soutien entre figurants ou quelque chose comme ça, et comme ça va pas fort avec ce que je vous ai dit sur le capitaine, ben j’ai décidé de vous contacter.
— Quelqu’un ? Qui ?
— Je crois que c’était un homme, petit, obèse et brun... ou alors une femme, grande, maigre et blonde, je ne sais plus...
— Ah, fit l’homme de ménage d’un ton satisfait, je vois que vous avez rencontré Personnage !
— Qui donc ? demanda Balou, tout à fait perplexe.
— C’est notre agent d’élite. On l’appelle Personnage car nul ne se souvient jamais de la moindre de ses caractéristiques. Je lui avais demandé d’infiltrer votre camp pour se rapprocher de Shozen-Wan, votre général, mais je n’ai plus de nouvelles depuis quelques temps.
— Qu’est-ce que vous voulez au général ?
— Je crains de ne pouvoir vous le révéler pour l’instant, les détails sont confidentiels. Cependant, pour répondre à votre question initiale, nous avons effectivement commencé comme groupe de parole pour figurants mais, ulcérés du traitement que nous réservent constamment les auteurs, nous avons décidé de nous associer afin d’améliorer notre sort. Et nous n’avons jamais été aussi proches d’obtenir ce que nous voulons... assura l’homme de ménage tandis qu’un sourire démoniaque s’étendait sur son visage.
— Eh ben, fit Balou, ça promet.

En effet, ça promet... et je ne puis le permettre.
Kard Drecic s’éleva au dessus du bataillon des clones, imperceptible à leurs sens limités, laissant la chair à canon et le personnel nettoyant finir leur discussion.
Il est temps, je crois, songea-t-il. Oui, l’heure est suffisamment grave, maintenant. Les scénaristes doivent se réunir.

***


— Panié !
— Shozen !

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 3 Août 2020
24. Donc, on ne fait rien ?
 

À moitié engluée dans la vase, Panié tenta de se redresser de la manière la plus glamour possible, dans une prestation qui aurait bien valu un Oscar. Enfin, en exceptant les algues d’eau douces qui collait à ses cheveux, l’eau boueuse qui avait ravagé son maquillage et le poisson coincé sous son aisselle droite qui frétillait vainement en essayant de s’échapper. Mais ça, Panié ne pouvait le savoir faute de miroir. Et Shozen était bien trop habitué à elle et ses réactions pour savoir qu’une remarque pourrait entraîner une mort lente et violente. La sienne, en l’occurrence.
Mais la créature qui glissait dans les fourrés n’avait pas de tels scrupules. Il n’avait jamais goûté la chaire d’une bourge trempée et visqueuse. Il se cabra, prêt à bondit, lorsqu’il réalisa avoir posé le pied  surun coussin boomer.
— ENCORE ?... pensa-t-il juste avant d’etre propulsé au loin dans une traînée de fumée, sous le regard surpris de ses proies. 

 

***


— Espèce de malade ! hurla Kard Drecic. Combien de fois te faudra-t-il le tuer pour satisfaire ta soif de sang ? Ouh, ça va il respire. Tu as failli tout me l’abîmer mon Kiki, ajouta-t-il en caressant une petite figurine en forme de LittleKarott.
-Visiblement, c’est lui qui est assoiffé de sang, répondit froidement son interlocuteur. Et je n’ai fait que bouger ce piège. Il aurait très bien pu le contourner ou se désintéresser de ses proies. Il a lui-même mis le pied dessus…
— Ça suffit vous deux, coupa la voix agacée du Patriarche.
Le patriarche du Conseil des scénaristes était plus qu’agacé. Il ne leur avait fallu que quelques secondes pour se réunir, où qu’ils soient dans la galaxie. Et tout le monde manquait à l’appel hormis ces deux-là. Mais au moins, l’équilibre semblait respecté.
Kard était une créature maléfique. Ou du moins qui essayait de le faire croire avec son manteau de brumes, ses deux yeux bleus glacés et l’inscription « Je tue des bébés phoques » sur son sac à dos. Le Patriarche s’étant toujours considéré comme une entité du bien, et il le fallait bien pour tenir ces entités à carreau. Il parvenait donc à assure l’équilibre avec l’ennemi des otaries.
En face de lui, Ignis le regardait de ses yeux ardents. D’une apparence enfantine mais très pâle, ce dernier n’était pas vraiment mauvais, mais l’ennui était qu’il ne voyait le mal nul part. D'attitude amoraliste, il ne prenait pas autant de plaisir que Kard dans le mal, et pas autant d’abnégation que le Patriarche pour maintenir l’Ordre. Bref, ce petit con était imprévisible.
— Où sont les autres ? demanda Kard. Quand j’ai appelé ce conseil, j’ai pensé qu’on serait tous présents. Quoique j’en connaisse un qui n’avait pas besoin de venir…
— L’un de nos pairs est actuellement en train de suivre un stage avancé de survie en géographie insolite et cruelle, répondit le Patriarche. Quant à notre consœur…
— Elle est partie rejoindre le fanclub de cet empereur qui vient de s’autoproclamer sur Coruscant, termina Ignis. Aux dernières nouvelles, elle est poursuivie par le COMPNOR pour lui avoir volé un caleçon. Quant au cadet, il est en pleine crise d’adolescence et refuse de venir quand on l’appelle.
— Ce qui ne nous laisse que nous trois, soupira le Patriarche. Ce qui forme un bon équilibre tant qu’Ignis ne se met pas en tête de foutre le feu pour voir comment les hommes réagissent.
— Ou de l’éteindre, ajouta amèrement Kard Drecic.
— La planète brûle déjà, nota le jeune amoraliste. On ne maîtrise plus rien, l’histoire vit désormais d’une vie propre et les règles changent plus vite que nous n’arrivons à remonter la narration.
— Mais nous sommes des dieux ! s’époumona le soi-disant tueur de phoques.
— Pas vraiment, rectifia le Patriarche. On a voulu écrire notre histoire, mais la Force semble s’être rebellée. Intervenir risque d’être délicat pour remettre un semblant de cohérence.
— Moi je pense qu’on devrait cesser d’intervenir, les laisser se débrouiller et voir comment ils s’en sortiront, proposa Ignis, une lueur d’amusement brillant dans son regard de braise, tandis qu’il levait une paire de pions. L’un ressemblait à une petit bonhomme avec une bouteille de vodka dans la main, chevauchant un nexu, et l’autre ressemblait à une petite Twi’lek de mauvaise humeur.

Ecrit par magiefeu, le 15 Août 2020
25. Sanctuaire
 

— Maître ! Vous êtes où ? appela Ashla d'une voix exaspérée.
Son regard se tourna de tout les côtés, perçant la végétation florissante et gigantesque qui poussait sur la montagne, sans trouver trace du maître Jedi.
— Putain, vous faîtes chier ! hurla-t-elle.
Ce poivrot était sûrement perdu au milieu de la brousse, bourré comme à son habitude. Elle en aurait pleuré si elle avait pu !
Depuis leurs retrouvailles, sa patience déjà rudement éprouvée avait volée en éclat. D'abord, il avait provoqué un scandale au village où Ashla était allée lui chercher des vêtements. Puis, sa chute dans un terrier de Koukies lors d'une de ses balades nocturnes : le temps de le sortir de là, ces hurlements avaient rameuté tous les Kekocitrons de la région.
Et maintenant qu'ils avaient enfin trouvée la montagne de la Déesse Feuillue – tâche facile vue qu'il s'agissait du seul relief visible au milieu d'une plaine monotone – impossible de mettre la main sur ce sanctuaire, même après deux jours de recherches ! Le seul indice était cette arche de pierre taillée à même la roche.
— Si au moins cet imbécile pouvait me donner un coup de main !
De rage, elle donna un violent coup de pied dans la paroi... et se mordit la langue pour réprimer un hurlement en refoulant avec peine ses larmes. Devant elle, un grondement se fit entendre et la roche entre les deux piliers de l'arche pivota pour dévoiler un couloir large pour une personne.
— Ashla, tu es géniale ! se félicita-t-elle en cessant de sautiller de douleur.
Elle alluma son sabre et s'avança dans l'ouverture. Au bout d'un moment, elle distingua trois marches, donnant sur une salle circulaire, plongée dans le noir, avec un plafond en dôme. Une dalle imposante était érigée au centre.
La Twi'lek s'avança vers le mur à sa gauche et ne put retenir un rictus de dégoût lorsqu'elle l'illumina de son sabre. Des gravures archaïques particulièrement macabre étaient inscrites dans la pierre : on y voyait une créature à l'aspect monstrueux assise sur les ruines d'une cité, dévorant un corps tandis qu'autour de lui, des cadavres horriblement mutilés se relevaient. Gravés sur le dôme, six imposantes silhouettes à l'aspect hétéroclite dominaient le décor avec des expressions indéchiffrables.
— Ah, te voilà enfin, jeune enfant !

***


— Qui êtes-vous ? demanda Ben d'une voix qui se voulait imposante, même s'il était emprisonné dans une cage trois fois trop petite pour lui. Cette fréquence est celle du Comte Dooku.
— Vous pouvez m'appeler Dark Sidious, intervint l'hologramme depuis la console de commande. Le Comte m'a parlé de vous. J'ai besoin de vos services.
Ben hocha la tête, sans rien montrer de sa joie intérieure ! L'individu avait l'air d'être une des huiles de la Confédération. Encore une preuve que son génie était connu dans les plus hautes sphères. Et son opportuniste de frère n'était pas là pour en profiter : la gloire serait à lui, et à lui seul !
— Vous semblez mal en point, commenta la silhouette encapuchonnée.
— Oh, c'est rien ! mentit-il précipitamment. Je teste ma dernière invention : le parc à jeux rétrécissant !
— Le Comte disait donc vrai sur vos... compétences. Les informations sont sur votre console. Vous allez devoir...
— Votre Altesse, on retrouvé votre caleçon ! s'écria une voix hors-champ.
— Bordel, Pestage !
L'hologramme se coupa aussi brusquement qu'il était apparu. Pour la pérennité de sa carrière, Ben choisit d'oublier la fin de cette conversation. On avait besoin de son génie. Mais avant, il devait sortir de cette cage. S'il tenait la petite imbécile qui l'avait enfermé la dedans !

***


— Qu'est-ce que tu fais, Fours ? lâcha Reflet en fixant son compagnon d'un air circonspect.
— Je fais une vidéo pour Snapchien. Je suis sûr que ça va faire le buzz !
Devant leurs yeux, le général Shozen était en pleine retrouvaille avec sa compagne. Il fuyait en poussant un long cri héroïque tandis que Panié, les cheveux dégoulinant d'immondices, le pourchassait en le frappant avec le poisson qu'elle avait auparavant sous le bras, en lui lançant des « salaud ! » et autres politesses.
— On devrait pas l'aider ? intervint un être des plus oubliables.
— Bordel, vous êtes qui ?! s'écria Reflet en dégainant son blaster. Ah, c'est vous... heu... C'est quoi votre nom déjà ?
— Laissez tomber, je vous l'ai déjà dit trois fois, souffla l'individu aux caractéristiques parfaitement banales. Vous devriez pas aider votre général ?
— Ah non ! s'exclama Fours d'un ton embarrassé. C'est son affaire : c'est à lui de régler les problèmes de son couple et il nous en voudrait sûrement si on s'en mêlait.
— Et puis, c'est un héros ! compléta son compère. Je suis sûr qu'il peut gérer la situation tout seul.
— Sûr, commenta le type sans importance alors que le Jedi grimpait vaille que vaille à un arbre en pleurant des larmes amères, la jeune femme férocement agrippée à sa jambe.

Ecrit par darkCedric, le 17 Août 2020
26. Verdure et gargarisme
 

— Mon règne est absolu ! s’esclaffa l’Empereur Palpatine alors que gisaient face à lui Luke, Leia et Dark Vador. Même vos forces combinées ne peuvent rien contre ma surpuissance ! La famille Skywalker est finie et je dominerai toute vie dans la galaxie pour l’éternité ! Et pourquoi me limiter à la galaxie ? L’univers lui-même ploiera devant moi ! La Force est à mon service !
Et tout ça grâce à un scientifique de la Confédération, murmura une petite voix dans l’esprit de Palpatine.

***
 

— Franchement, fit Ben en soupirant, je ne comprends pas pourquoi tout le monde se casse la tête. C’est pourtant pas compliqué de créer des midi-chloriens et de les intégrer à une personne vivante...
Le Besalisk avait fini par s’extirper de la cellule où Panié l’avait enfermé (cette cruche avait oublié d’enlever la clé de la serrure) et avait pris connaissance de ce que l’homme encagoulé lui voulait. Quelques minutes lui avait suffi à imaginer, tester et valider la solution du plus grand mystère scientifique de l’histoire.
— C’est m’sieur Sidious qui va être content, gloussa Ben. Bon, maintenant je vais pouvoir me remettre à mes recherches sur ce parc à jeux rétrécissant... Voilà un vrai défi, digne de mon génie !
Cependant, alors qu’il s’apprêtait à envoyer à Dark Sidious le Powerpoint (en quinze diapos avec des transitions chiadées et des gifs mignons) qui synthétisait ses recherches sur les midi-chloriens, un bruit l’arrêta. Il s’agissait d’un froissement continu, tel un individu couvert de feuilles se déplaçant. Se retournant lentement, il sentit une sueur froide couler le long de son échine bien qu’il n’en comprenne pas la raison. De plus en plus effrayé, il contempla l’entrée de son repaire que Panié n’avait pas refermée en partant (aucune éducation, cette fille). Il aperçut tout d’abord une fleur qui n’avait rien à faire dans des égouts... puis il constata qu’il y avait un œil dans la fleur... et un monstre végétal autour de tout cela...
Ben hurla alors que LittleCarott lui sautait dessus, le dévorant sauvagement.

Ainsi un personnage qui n’avait rien à faire dans cette histoire évita-t-il sans le savoir l’avènement du règne éternel du Côté Obscur.

***


Dans le sanctuaire de la Déesse Feuillue, Ashla étudiait les étranges gravures des murs.
— J’ai l’impression de t’avoir attendue toute ma vie, apprentie.
— Qui êtes-vous ? Et êtes-vous ? demanda Ashla à l’adresse de la voix qui résonnait dans la grotte. La dernière fois qu’une voix invisible m’a parlée, je m’en suis sortie avec une sacrée bosse alors montrez-vous !
— Je ne puis me montrer, mon enfant. Je suis un être éthéré, la manifestation de la vie elle-même, l’avatar de la Force en ce monde. Nul ne peut m’appréhender pleinement, mais toi, peut-être...
— Vous êtes dans l'alcôve, c’est ça ?
Un silence s’installa.
— Noooooooooooon, pas du tout... fit la voix.
Ashla croisa les bras et attendit.
— Bon, ça va, j’avais envie d’essayer ! De nos jours, les jeunes n’ont aucun respect pour les aînés et leurs lubies...
Un petit être à la peau bleue et aux minuscules oreilles sortit de l'alcôve et rejoignit la padawan.
— Maître Yoga ? s’exclama celle-ci, ébahie. Mais que faites-vous ici ?
— La Force m’a appelé sur cette planète peu avant la bataille de Coruscant. Elle m’a conduite jusqu’ici, où je t’ai attendue.
— La Force vous a conduite ici ? s’indigna Ashla. Alors que j’ai dû trouver mes renseignements auprès d’un fichu Nexu parlant, puis chercher l’entrée de ce trou pendant deux jours avant de m’exploser le pied contre l’arche de pierre ? TU TE MOQUES DE MOI, LA FORCE ?!
— Du calme, padawan, fit gravement maître Yoga. Tu n’as pas entièrement tort, la Force est étrange depuis quelques temps.
— Je ne vous le fais pas dire ! fulmina la jeune femme. C’est pas vous qui avez été catapulté à travers l’espace-temps juste parce que l’odeur de biture de Kenobivre collait à vos fringues !
Ashla continua à pester durant une bonne heure, évacuant la frustration accumulée depuis le début de cette triste aventure sur Chris’n thaime. Pendant ce temps, maître Yoga pratiquait sa célèbre Voie de la Patate pour que l’agitation d’Ashla ne l’atteigne pas.
— Bien, gloussa le petit être bleu en voyant que la Twi’lek avait cessé de s’égosiller, pouvons-nous nous mettre au travail ? Nous avons beaucoup à faire...

***


— Mais ma Panié d’amour, puisque je te dis que...
— Silence, traître ! Tu m’as brisé le cœur !
— Aïeuh ! Soldats, empêchez-la de me mordre !
— Attends que je t’attrape !
— Soldaaaaaaaats ! Arrêtez-la !
— Arrête de te cacher derrière tes hommes !
— Oui général, arrêtez, j’ai pas envie qu’elle me morde aussi...
— Silence le clone, pousse toi de mon chemin !
— Alerte à la dingue ! Comment j’ai pu tomber amoureux d’une folle pareille ?
— Comment oses-tu dire une chose pareille alors que j’aurais été prête à me raser la tête pour toi ?
— Tu m’as encore griffé !
— Je vais me gêner ! Reviens ici !
— Arrrrrgh, je meurs !
— Je t’ai juste craché dans les cheveux !
— C’est ce que je dis !

C’est sur ces entrefaites que Souchi arriva.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 1 Septembre 2020
27. Rappelez-vous de toutes nos victoires, mes frères !
 

— Il n’y a pas à dire, s’extasia Shozen. Personne ne peut me vaincre sur le champ de bataille.
Les deux femmes étaient maintenant ligotées et bâillonnées à ses pieds. Ça aurait pu illustrer un post SM sur Instagram mais Shozen n’avait pas l’intention de laisser qui que ce soit le prendre en photo tant que du sang coulerait de son nez. Il avait été salement touché par un coup de sac à main de sa dulcinée. D’où sortait ce sac à main, d’ailleurs ? N’était-elle pas retenue captive ? N’a-t-elle pas pensé à utiliser sa balise GPS intégrée pour appeler des secours ? La stupidité est régie par des lois surprenantes. Autour de lui, ses troupes n’étaient pas en restes, les femmes les avaient mutilés : on leur avait tiré les cheveux, on les avait griffés, on leur avait mis des doigts dans les yeux... Mais il restait debout, en formation dans son dos, dans une image digne d’un poster militaire. Ils se tenaient droits et stoïques et ne pleuraient presque pas. Diantre, qu’il était fier d’eux.
— je vous le dit, messieurs. Je sens dans mes os que cette guerre est loin d’être finie mais notre chemin de victoires non plus. Je suis admiratif, messieurs, quand je vois quel meneur extraordinaire vous avez.
Ses cheveux volèrent dans le vent et Souchi s’étrangla dans son bâillon dans un gagrouillement d’extase.
— Ben, on s’est quand même pris de sacrées raclées depuis le début de la guerre, commenta un clone tellement insignifiant que nous ne citerons pas son nom dans ces lignes.
— Avez-vous oublié le brillant Siège de Ralltiir où nos légions ont fondu sur les insurgés qui s’étaient piégés dans l’Impasse de Tion ?
— Ah ça oui. Ils n’avaient aucune provision, on aurait attendu 3 jours, ils seraient tous morts de faim, répondit ce clone excédé, dont le nom est Navais.
— Laisser mourir de faim ses ennemis n’est pas chevaleresque. Ah, je me rappelle l’émotion quand j’ai ordonné à mes troupes d’attaquer les lignes ennemis par un assaut direct. On a retiré beaucoup d’honneur de cette journée.
— On était 25 000 contre 4 000, chef. Le passage était tellement étroit qu’on devait s’y faufiler un par un. Cette bataille, on l’a perdue.
— Oui, mais de justesse. Et puis si nos FDP avaient mieux révisé le scénario que j’avais si brillement rédigé, ils ne se seraient pas retrouvés coincés dans ce canyon, à ne plus pouvoir avancer, pendant que les ennemis les bombardaient depuis les hauteurs. Je leur avais pourtant dit d’enlever leurs armures et d’affronter les insurgés, nus, le corps couvert d’huile et de peintures de guerre. Seulement la moitié m’ont écouté. Etrangement, ils furent les premiers à mourir quand les insurgés ont mis le feu au chemin. Enfin bref, le principal c’est qu’on soit encore tous ici pour nous vanter d’avoir vécu et survécu à Ralltiir.
— Oui chef, acquiesça un Navais complètement las. Il était inutile de rappeler qu’après leur capture, les fans de Shozen s’étaient cotisés pour payer sa rançon mais que, comme les FDP n’avaient aucune valeur, on les avait laissé partir s’ils signaient un droit à l’image aux vainqueurs. « Le massacre de Tion » a fait un carton sur grand écran et aucun FDP n’aura pu y jouer son propre rôle.
Tel était leur chef. Il se vantait d'exploit dont il était seul à se souvenir. Ses bourdes devenaient dans sa bouche de brillantes stratégies et ses défaites étaient souvent la faute de ses ennemis qui trichaient.
— Bon, on devrait y aller, ordonna Shozen, soudain mal à l’aise devant les deux femmes. Panié le transperçait d’un regard qui lui promettait des douleurs et des souffrances au-delà de tout ce qu’aucun esprit sain ne pourrait concevoir. Celui de Souchi était affamé, comme si elle ne serait satisfaite qu’après avoir dévoré jusqu’à la dernière miette de sa grandeur. Elle gigotait et gémissait en espérant attirer son attention. C’était encore plus inquiétant.
— Taïaut mes frères. Oui, imaginez que vous valez presque autant que moi pour l’image. Allons exécuter ce fameux Ordre 66 dont vous m’avez parlé. Sus aux plantes, et ne laissez pas leurs suppliques atteindre votre courage !
Et le général alluma son sabre et le pointa vers la futaie la plus proche tandis que ses troupes chargèrent, le dépassant de tous côtés, dans une chorégraphie magnifiquement exécutée. La vidéo ferait des millions de vue, aucun doute là-dessus.
Les deux femmes furent trainées hors de vue du général. Panié voulait éructer à l’idée que des FDP, des gars avec moins de 45 followers si on comptabilisait l’ensemble de leurs comptes, puissent lever la main sur elle. Mais Souchi pleurait. Le beau Shozen n’avait même pas regardé dans sa direction. Sa vie était fichue, elle n’avait plus qu’à changer de bord. Elle glissa son regard vers Panié et réalisa un instant qu’il s’agissait peut-être de ce qui se rapprochait le plus d’une version féminine de Shozen le Magnifique... 
Dans l’heure qui suivit, Navais et 3 de ses camarades perdirent la vie lorsqu’un abruti aux cheveux parfaits et au sourire éclatant leur ordonna de sauter dans un parterre de ronces pour les achever au couteau.

Ecrit par magiefeu, le 11 Septembre 2020
28. Vous êtes mon seul espoir !
 

Enfin, ma vengeance est accomplie ! exulta LittleCarott en contemplant ce qu'il restait du scientifique de la Confédération - une paire de bottes ensanglantées. La créature végétale se lécha les babines. Il avait bon goût en plus. Très bon goût. Il devrait gouter plus souvent du Besalisk. Du bout d'une griffe, il enleva un morceau de viande coincé entre ses dents. Ses yeux parcoururent la pièce : le laboratoire était encombré d'objets divers et étranges. Son regard se posa un instant sur un droïde de couleur blanche à la forme rondouillette. Une unité B-max administratrices de câlins, songea-t-il un instant. Il se reprit aussitôt en poussant un bruit de gorge. Un droide câlineur ! C'était ridicule ! Il devait sûrement s'agir d'un droide ouvrier, ou quelque chose dans le genre. Comment puis-je avoir une idée aussi stupide ?
Il n'eut pas le temps d'approfondir plus longtemps la question : son ventre se mit à gronder. D'un bond, la créature sortit dans les égouts, à la recherche d'une autre source de subsistance.

***


— Et boum ! exulta Kard Drecic en posant violemment la figurine de LittleCarott. C'est mon kiki le plus fort !
D'une pichenette, la créature maléfique éjecta la figurine du Besalisk hors du plateau de jeu. Ses yeux d'un bleu glacé brûlaient d'amusement.
— Joli coup, commenta le Patriarche en caressant sa douce barbe blanche. Que va-t-il faire maintenant ?
— Il va chercher à dévorer tous les êtres vivants de Chris'n thaime - en commençant par ces pitoyables figurants. La planète toute entière va être noyée dans le sang ! Mouahahahahahahah !
Son rire machiavélique eut l'effet d'un vent glacial. Au même moment, une série d'éclairs zébra le ciel pourtant bleu de Chris'n thaime.
Ignis étouffa un baillemment et étendit ses bras derrière sa tête.
— Quel serait l'intérêt de tuer tous les personnages ?
— Je ne compte pas tous les tuer, sourit Kard, juste en faire souffrir le plus possible. Après tout, sans personnages, comment pourriez-nous nous amuser ? Votre tour, Patriarche, fit-il d'un geste négligeant de la main.
Ce dernier fronça les sourcils en examinant le plateau. Sa voix était empreinte de gravité quand il prit la parole :
— La situation de la Force est préoccupante. À terme, les choses pourraient tourner encore plus mal. Il faut absolument que nous trouvions un moyen pour que Shozen-Wan accomplisse son destin et retrouve son rôle de protagoniste principal et charismatique.
— Ce n'était pas l'autre alcoolique, le héros ? lança Kard en haussant un sourcil. Je ne vois plus son pion d'ailleurs...
— Ignis, tu ne l'as pas volé ? lança le Patriarche d'une voix soudain pleine d'autorité.
— Je n'ai rien fait, affirma la créature à l'allure enfantine en haussant les épaules.
Un sourire s'étira toutefois sur son visage pâle quand ses yeux écarlates se posèrent sur la figurine d'un homme aux cheveux flottants dans le vent.
— Pour en revenir à Shozen-Wan, il me plait très bien où il est. Sa situation risque d'être fort intéressante, bien plus que d'accomplir une pseudo prophétie : c'était déjà notre scénario il y a cinq mille ans.
— Moi je souhaite juste me débarrasser de ces figurants qui osent s'élever contre notre toute-puissance, et massacrer quelques milliers de bouche-trous pour faire bonne figure. Un déséquilibre de la Force sert donc parfaitement mes intérêts, ajouta le scénariste maléfique.
— Mais toutes les victimes seront ressuscités, commenta Ignis.
— Justement ! On pourra encore les tuer, encore et encore ! De quoi s'amuser pendant quelques millénaires !
Le Patriarche se contenta de fixer le plateau de jeu, sans rien montrer des émotions qui l'assaillaient. Quel imbécile il était ! Il aurait dû prévoir qu'Ignis se rangerait du côté de la solution la plus amusante et ouvrant le plus d'opportunités. Et Kard avait su en tirer parti en rassemblant le Jedi et ses hommes.
Il jeta un bref coup d'oeil à cette image du mal absolu, qui cherchait son gouter dans son sac en peau de bébés phoques. Il devait coûte que coûte trouver un moyen de préserver l'histoire de son influence maléfique. Sa main se referma sur la figurine d'une jeune Twi'lek à la moue déterminée. La jeune padawan avait toujours été son personnage préféré : sa noblesse d'âme n'avait d'égale que son courage. Il saisit la figurine. Je compte sur toi, Ashla. Tu es mon seul espoir.

Ecrit par darkCedric, le 19 Septembre 2020
29. Entre les lignes
 

Au cœur du Sanctuaire de la Déesse Feuillue, Maître Yoga et la jeune Ashla étudiaient attentivement les gravures qui parsemaient les murs de l’endroit.
— Alors apprentie, demanda le vieux maître, que vois-tu ?
— Eh bien... Tout d’abord il y a cette silhouette dans les ruines d’une ville. On dirait qu’elle est faite de plantes... Peut-être est-ce un Neti ou un Zélosien ?
— Je crains malheureusement qu’il ne s’agisse de quelque chose de nouveau et de bien plus redoutable... fit sombrement Yoga.
— Bof, il suffit de plus l’arroser et il devrait fâner, observa Ashla avant de se mettre à l’étude d’une autre gravure devant le regard agacé du petit être bleu. Alors voyons... il y a ces six personnes qui dominent la salle... Dites, vous avez remarqué le petit tas de chiffons avec un sac à dos ? On dirait qu’il essaie de faire peur aux autres, c’est trop mignon !
— Padawan...
— Je vous vois sourire, maître, vous aussi vous le trouvez choupi !
Se drapant dans une dignité empreinte de sagesse ancestrale, Yoga préféra s’intéresser au plafond de la salle (pas du tout dans l’espoir de changer de sujet, allons, quelle idée). On pouvait y voir une tâche étrange au centre de laquelle se trouvait un homme aux cheveux volant au vent.
— Et que penses-tu de ce dessin énigmatique, petite Ashla ?
— Il me semble clair que la personne représentée est maître Cloudrunner... mais cette tâche est étrange, elle me rappelle...
Soudain, la padawan remonta la manche de sa tunique, exposant son bras nu :
— C’est bien ça, maître ! Regardez, c’est le même dessin que ma tâche de de naissance ! Ça veut dire que je suis liée au destin de maître Cloudrunner ! C’est moi qui vais devoir le protéger et m’assurer qu’il accomplisse bien la prophétie ! Je savais que j’étais promise à quelque chose d’exceptionnel !
— Tu es sûre, padawan ? J’ai bien cru voir une tâche sur ton bras, mais on dirait qu’elle vient de disparaître. Non, moi j’ai plutôt l’impression que ce dessin, reprit Yoga en pointant le plafond de sa canne, représente une flaque de gerbe. À mon avis, le rôle que tu viens de décrire reviendra plutôt à maître Kenobivre...

***


— Kard, tu peux arrêter de toucher à mon script pendant que je l’écris ?
— Désolé Patriarche, mais elle avait qu’à pas se moquer de moi !

***


— Oui mes frères, je vous le dit ! L’oppression de ces personnages principaux n’a que trop duré ! Il est temps que nous, figurants, prenions en main notre destin ! Révoltons-nous contre ce Jedi arrogant qui nous prend pour de la chair à canon et contre ce commandant qui nous a abandonné à notre sort ! À bas l’oppression ! VIVE LA LIBERTÉÉÉÉÉ !!!
Une clameur mitigée accueillit le discours du soldat Balou. Bien sûr, les FDP du bataillon souhaiteraient tous jouer un rôle plus actif dans l’histoire, mais Tourniquet avait mal au petit orteil, Couteau-suisse se sentait migraineux et Lanterne avait une ordonnance du médecin lui interdisant de se rebeller contre sa hiérarchie en dehors des jours fériés. Alors faire la révolution, pourquoi pas, mais demain ?
— Qui est avec moi ? s’écria Balou, brandissant son poing vers le ciel dans l'ultime espoir d’éveiller les consciences de ses camarades.
— Moi ! répondit une voix profonde.
Une immense silhouette dotée de quatre bras se fraya un chemin parmi les soldats clones et vint rejoindre Balou.
— Toute ma vie, expliqua Nut, je n’ai été qu’un second couteau derrière mon frère Ben. Et ça fait maintenant un bout de temps que j’ai carrément disparu de l’histoire ! J’en veux davantage, je veux enfin exister par et pour moi-même !
— Bravo camarade, c’est l’esprit ! assura Balou, un grand sourire aux lèvres. Viens avec moi, j’ai quelqu’un à te présenter. Il vient justement d’arriver sur Chris’n thaime...


***


Maître Yoga avait quitté le Sanctuaire, se laissant guider par la Force pour trouver sa route. Sur ses talons, la jeune Ashla n’en finissait pas de s’agiter, furieuse de voir son destin lui passer sous le nez.
— Mais puisque je vous dit que j’avais une tâche de naissance sur le bras ! Mais j’ai pourtant pas rêvé, je l’ai depuis que je suis née ! Je vous jure, maître, vous devez me croire !

Le vieux Jedi

— Et puis, vous laisser guider par la Force ? Alors qu’elle a pété une durite ? Je voudrais pas vous apprendre votre métier de maître Jedi, mais ça me semble vraiment pas prudent ! Elle s’est mise à faire des jeux de mots vaseux, je vous l’avais dit ?!

Guidé par une étrange énergie

— Attends, petite Ashla, fit doucement Yoga. Je sens quelque chose... Un peu comme une perturbation dans la Force...
— Ah ben ça pour être perturbée, elle l’est ! Vous réalisez que...
— Quelque chose ne va pas, la coupa Yoga. Je...

Se glissait doucement

— Je perçois Maître Kenobivre dans la Force... murmura Yoga. Il est en train de disparaître...
— Il se meurt, vous voulez dire ?
— Non, fit Yoga, songeur, c’est quelque chose de... différent.

Entre les lignes

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 29 Septembre 2020
30. Une chute entre les lignes
 

— Ignis ! hurla le Patriarche. Mais qu’est-ce que tu fabriques encore ? Tu sais bien que les mortels n’ont rien à faire en ce lieu.
— Je ne sais pas, susurra Ignis de son insupportable voix trainante. On a tellement d’absents que j’ai pensé que a serait bien de faire apparaitre des candidats pour les remplacer. Il parait que l’une des nôtres, par exemple, vient de se prendre 30 ans dans les Mines de Kessel pour d’obscures raisons.
— Tu l'as absorbé entre les lignes de nos textes, fulminait le Patriarche. Tu as osé mettre en péril l'équilibre de nos narrations.
— Oh, allons Patriarche. l'équilibre n'est qu'une question de perception. Même en provoquant le pire des chaos inimaginables, et croyez bien que j'en serais le premier décontenancé, les générations futures s'imagineront toujours percevoir un équilibre au milieu de ce chaos pour expliquer comment certains seront parvenus à y survivre. Nous vivons dans un univers froid et malgré nos immenses capacités à le réécrire, nous n'avons jamais pu introduire de concept ou des valeurs de bien et de mal universellement reconnus. Et d'ailleurs...
— Ne te moque pas de nous, gronda Kard en tapant son poing sur la table. Tu n’as jamais accordé d’intérêt aux autres membres du Conseil. Je parie que tu ne connais même pas le nom du Patriarche. Si tu as amené cet ivrogne, cette épave, ici c’est que tu as clairement une idée derrière la tête. Et comptes sur moi pour déjouer tes dess…
— Cher Bibine, coupa Ignis. Savais-tu que notre ami cache de la vodka dans son sac à dos ?
— Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, je ne bois que du jus de… Oh nooon !!! Le sagouin ! Il le déchire ! Il le déchire. Mais arrêtez-le !!!
Le Patriarche claqua des doigts et renvoya promptement ce soiffard dans le monde des mortels avant qu’il ne provoque d’autres dégâts. Il se permit alors un petit moment d’autosatisfaction à l’idée d’avoir rappelé aux deux autres qui avait l’autorité ici. Ils pouvaient faire toutes les betises qu’ils voulaient, ils réparaient toujours tout. Car il n’y avait qu’un seul patron dans ce conseil.
Mais soudain, il eut un affreux doute. Et dans un mouvement d’une lenteur horrifiée, il se tourna pour rencontrer le regard pétillant d’Ignis.
— Et oui, Patriarche, lança-t-il tout sourire. Mais c’est vous qui avez envoyé Bibine sur Chris’n thaime et provoqué une résurrection indirecte depuis ce plan. Vous ne pouvez pas me punir car je n’ai violé aucune règle… Contrairement à vous.
Quel petit con, songea le Patriarche, en donnant de gros coups de pied dans ce qu’il restait du sac.
— Au moins, il n’est pas tombé sur Kiki, se rassura Kard trop occupé sur la carte de Chris’n thaime pour voir comment étaient traités les restes de son bagage adoré.

***


Le sergent Moutarde était un soldat de dernier plan. Chaque fois qu’il voulait se présenter à quelqu’un, on le confondait avec l’illustre Colonel Moutarde qui jouait dans tous les bons films d’enquête, le reléguant lui dans les ténèbres de la scène. Il n’avait jamais pu participer à quoi que ce soit d’important. Mais ses tourments prirent fin ce soir-là quand sa nuque fut brisé par 90 kilos de graisse qui lui tombèrent dessus dans un bruit de « Ohmerdeohmerdeohmerd’kekis’pass ».

***


— Rassures-toi, murmura Maitre Yoga en voulant rassurer une Ashla déconfite, alors qu’ils observaient à travers un miroir un Bibine-Wan se relever des fougères de Chris’n thaime, nu et aussi vivant que si… ben que s’il n’était jamais mort. Il t’a piqué ton rôle et ton destin mais tu peux lui prendre celui qui l’attendait ici, en représailles.
Et lorsqu’il lui tendit une bouteille d’alcool de piètre qualité, Ashla éclata en sanglots.

Ecrit par magiefeu, le 10 Octobre 2020
31. Reflets entre les lignes
 

— Maintenant padawan, essayons de découvrir où nous sommes, dit maitre Yoga en regardant autour de lui.
Ils se trouvaient au milieu de deux rangées de miroirs se faisant face, suspendu dans cet univers d'un blanc immaculé. Chacun d'entre eux montrait un endroit différent de son voisin, et tous étaient plus loufoques les uns que les autres.
À côté de lui, Ashla cessa de sangloter. Elle déboucha la bouteille, en avala une bonne moitié.
— Hé, c'est pas mauvais c'te truc !

***


Les trois scénaristes furent pris du même frisson.
— Une intrusion dans la Salle des Miroirs ! laissa échapper le Patriarche d'une voix blanche.
Ignis se contenta de sourire. La Salle des Miroirs était l'endroit le plus sacré de leur plan d'existence. Les miroirs s'y trouvant ouvraient tous sur des points divers de Chris'n'thaime, et il suffisait de les traverser pour s'y rendre.
Il ne fallut qu'un instant aux trois entités pour se manifester devant une jeune Twi'lek couleur écrevisse et une petite créature rabougrie à la peau bleue.
— Hérésie ! s'exclama Kard. Aucun mortel n'est censé pénétrer dans ce lieu !
— Ignis... murmura le Patriarche d'une voix sifflante. Je devine que c'est encore ton œuvre.
— Je n'ai fait que leur donner un petit coup de pouce : c'est de son propre chef que le vieux maître a suivi la Force pour se laisser happer jusqu'ici - et en entraînant malgré lui la padawan.
— N'essaye pas de te dédouaner ! l'accusa Kard en le pointant du doigt. Imagine-tu un instant les dégâts qu...
— Regardez maître, lâcha soudain la Twi'lek d'une voix pâteuse, c'est la créature adorable qu'on a vu sur les gravures...
La haute silhouette de Kard se retourna vivement, ses deux yeux bleus transperçant les deux êtres inférieurs.
— Lequel d'entre vous a dit ça ?
— Tu as raison Ashla, abonda la créature bleue, il est vraiment mignon.
— JE NE SUIS PAS MIGNON ! hurla Kard en tapant du pied. Je suis l'émanation même du mal, la créature la plus terrible de la Création ! Je peux réécrire votre existence en un claquement de doigt !
— Ooooh, il essaye de nous impressionner, c'est trognon, fit le maître Jedi d'un air attendri. Gouzi gouzi ! Mais, où est son sac à d...
Dans un cri de rage, Kard lui sauta à la gorge.
— Allons Kard, le sermonna le Patriarche d'une voix désapprobatrice. Ce comportement est indigne d'un Scénariste.
De son côté, Ignis laissa place à son hilarité. Enfin, Kard laissait poindre sa véritable nature ! Comme il avait bien fait d'amener ces deux mortels ici pour le faire sortir de ses gonds. Voilà longtemps qu'il ne s'était pas autant amusé ! Vraiment, renverser les conventions du conseil n'avait que du b...
— Maitre, je crois que je me sens pas bien...
Ignis releva la tête. Au-dessus de lui, la Twi'lek était pliée en deux, une main devant la bouche. Son visage était passé du rouge au vert. Le scénariste n'eut le temps que de fermer les yeux, avant qu'une substance chaude et visqueuse ne déferle sur son visage et ne le recouvre entièrement. L'attaque olfactive fut la plus forte et il s'évanouit.


***



— Capitaine Médor, capitaine Médor !
— Pour vous c'est « Sublime et Merveilleux Médor » pauvre troufion sans intérêt dont le nom ne mérite pas d'être prononcé ! Qui y a-t-il ?
— Il est revenu ! L'alcoolique est revenu !


***



Le Patriarche trépignait sur place, mal à l'aise. Son regard alla rapidement de Kard - qui s'acharnait sur le vieux maitre - à Ignis, qui gisait dans une flaque de vomi. La jeune Ashla titubait au-dessus de lui, une bouteille à la main. D'un geste vif, il bondit vers sa protégée et la prit par les épaules.
— Ashla, tu dois partir au plus vite pendant qu'ils sont occupés !
— Hein ? Pou'quoi faire ?
Elle porta la bouteille à sa bouche, avant de roter bruyamment. Le Patriarche faillit éclater en sanglot. Qu'était-il arrivé à son personnage préféré ? La destruction de Jâr-dilande n'avait pas suffi ? Il se reprit juste à temps, alors que ses yeux se mouillaient déjà. Il était Ze Dèt, le Patriarche du conseil des scénaristes. L'avenir de la narration reposait sur son sang froid.
— Tu dois retrouver ton maître ! Il doit absolument accomplir la prophétie et faire rentrer la Force dans du 39 !
— C'plus mon destin ! Bibi-wan me l'a volé ! pleura-t-elle, un mélange de morve, de bave et de restes de nourriture dégoulinant le long de son menton.
— Ashla, crois-tu vraiment que tu as besoin d'un scénario pour accomplir ton destin ? Fais ce que tu as faire et... Oh, le voilà qui se relève ! dit-il d'un ton pressé en poussant la jeune Twi'lek dans le premier miroir venu.
À quelques pas de là, Kard se tenait debout en tremblant, les vêtements couverts d'un liquide bleuâtre. Ce qu'il restait du vieux Jedi gisait à ses pieds, un crayon planté dans l'oeil.
— Où est passé la deuxième ?
— Elle a réussi à s'enfuir par l'un des portails, mentit le Patriarche d'une voix neutre.
— Mignon... Ces personnages sont allés trop loin. Jusqu'ici, j'ai été miséricordieux. Mais à partir de maintenant, je vais déchaîner l'enfer sur leur tête !

Ecrit par darkCedric, le 19 Octobre 2020
32. Le temps est à l'orage
 

— Nous y sommes enfin, fit l’homme de ménage. La grande bataille de notre temps.
Le ciel s’était brusquement assombri et une pluie diluvienne s’était mise à tomber. Aussi loin que portait le regard, des éclairs s’abattaient. Les Kekocitrons, pris de panique, rampaient aux côtés des Gato’o’chocs, pour une fois sans chercher à les dévorer. Partout sur la planète, un seul mot d’ordre : la fuite. (Sur un autre plan de l’existence, un tas de chiffons doté de deux yeux bleus glacés déchaînait sa fureur sur Chris’n’thaime.)
— Les Scénaristes semblent sacrément énervés, déclara un individu aux caractéristiques si peu remarquables qu’elles ne méritaient pas d’être mentionnées. Les deux soldats qui m’accompagnaient ont été complètement grillés par un éclair. Même si on ne peut plus mourir, ils risquent de mettre un bon bout de temps à revenir des limbes...
— Mais nous parviendrons à contrecarrer les plans diaboliques des Scénaristes ! s’exclama Balou, animé d’une ferveur fanatique. N’est-ce pas, Nut ?
— Eh bien, répondit le Besalisk, si ce que vous me dites est vrai... Mais cela remet en cause toute la conception que nous avons de la réalité. Les conséquences d’une telle révélation... Réalisez-vous que les lois de la physique seraient changées à jamais ? Que de constantes absolues, elles deviendraient variables et soumises au bon vouloir de certaines personnes ?
— Monsieur le scientifique, l’interrompit l’homme de ménage, je comprends bien que les implications métaphysiques de telles révélations puissent être très perturbantes, mais je vous demanderai de vous concentrer sur ce que nous faisons ici. Notre plan vous semble-t-il faisable ?
Aussitôt, Nut redevint sérieux. Mentalement, il calculait, analysait, soupesait les possibilités et les probabilités.
— Avec un génie ordinaire, aucune chance, déclara-t-il, dédaigneux. Mais avec moi pour vous guider... nous pourrions obtenir des résultats surprenants.

***


— Maître ! s’écria Shozen-Wan en prenant sa pose du Héros-ému-mais-toujours-classe. Enfin je vous retrouve !
— T’d’vrais ‘rêter d’te la péter c’me ççççç... ça.
— Et vous êtes en pleine forme ! Un petit selfie, ça fera plaisir à vos fans !
Aussitôt dit, aussitôt fait : le selfie (agrémenté d’un filtre “Sobriété totale” pour donner un minimum de standing à l’image) fut posté sur Snapchien avec les mentions #J’aiRetrouvéMonMaître #QueD’inquiétudes #TellementSoulagé et #LikezPartagezAbonnezVous.
— Éc-hic ! ‘Coute-moi, Shzen... La proph... T’dois... Vite... L’écrorcheur d’bébébéphoks... Il... Ydétruiratou...
— Le pauvre homme, s’inquiéta Shozen, il doit être fatigué ! Portez-le vite à l’infirmerie, où il ne pourra pas entacher ma coolitude !
Une fois Bibine-Wan hospitalisé, le général Cloudrunner ordonna à tous les hommes que lui et Médor avaient pu rassembler de se réunir devant lui (malgré une mauvaise volonté évidente de la part des troupes).
— Chef, c’est déjà le dix-septième soldat qui se fait griller ! On pourrait pas s’abriter quelque part avant votre briefing ?
— SILENCE ! rugit Shozen-Wan. Je veux que tout le monde se tienne au garde à vous en armure rutilante pendant mon discours de motivation des troupes !
— Mais le métal pendant un orage...
— Soldats ! déclama Shozen-Wan sans prêter attention aux protestations, aux cris de douleur et à l’odeur de chair grillée. J’ai la classe ! (Un éclair s’abattit juste derrière lui, provoquant une explosion de lumière, le nimbant d’un halo d’allure divine.) Et vous savez pourquoi ? Je vais vous le dire ! Mon illustre et majestueuse personne est l’objet d’une prophétie visant à rétablir l’équilibre de la Force ! (Shozen préféra passer sous silence les implications fitness de cette prophétie : pas assez héroïque à son goût.) Et vous, soldats dont l’insignifiance est telle que je n’ai retenu aucun de vos noms, aurez l’honneur, que dis-je, le privilège de m’accompagner dans cette tâche ! Vous aurez la joie de combattre et de mourir pour ma cause ! Pour moi, hip hip... HOURRA !
Shozen-Wan fronça les sourcils en constatant qu’aucun clone n’avait repris ses acclamations.
— Chers à canon, j’aimerais vous féliciter pour votre écoute respectueuse et votre attention, facilitée je le reconnais par mon charisme inné. Cependant, j’aurais deux remarques à vous faire. Premièrement, vous pourriez manifester un minimum d'enthousiasme débordant lorsque Shozen-Wan Cloudrunner, élu d’une prophétie ancestrale, daigne s’adresser à vous ! Et ensuite, vous devriez prêter attention à votre hygiène, je sens une odeur de merguez absolument répugnante.
Devant le général, se tenait la légion entière, littéralement foudroyée.

Ecrit par Zèd-3 Èt, le 29 Octobre 2020
33. Des larmes et du sang
 

Reflet se réveilla avec un terrible mal de crâne. Ses oreilles sifflaient et il régnait dans son casque une insupportable odeur de brûlé. Il releva la tête. Au-dessus de lui, le ciel semblait toujours en proie à la folie : un déluge d'eau transformait la terre en boue où s'enfonçaient les bottes. La nuit noire était illuminée par des éclairs bleutés. La foudre avait allumé d'innombrables feux de forêt : sous l'éclairage des flammes, tout ce que Chris'n'thaime comptait de créatures volantes, rampantes, aquatiques, prenait la fuite à toute allure.
— Reflet, je crois qu'on s'est pris la foudre ce coup-ci ! s'exclama Fours en se relevant à côté de lui.
— Impossible ! hurla-t-il pour être entendu malgré le vent qui balayait la forêt. Personne ne peut survivre après s'être pris un éclair !
— Il faut croire que même la pire des tempêtes ne peut venir à bout des deux derniers membres de la légendaire escouade Mikado !
Reflet allait répondre à son camarade lorsqu'un liquide spongieux dégoulina le long de son casque, obscurcissant sa visière. Il l'essuya et fixa son gant devenu pourpre. Des gouttes de rouge vinrent tomber sur ses bras, ses jambes. En quelques instants, son armure et celle de Fours passèrent du blanc à l'écarlate.
— Bordel... jura Reflet en levant les yeux vers le ciel.
— Il pleut du sang, dit Fours d'une voix hébété. Il pleut du sang... Par la Grande Armée de la République, qu'est-ce qui arrive à cette foutue planète ?!
C'est à ce moment qu'ils furent tout deux assommés.

***


Reflet se réveilla avec un terrible mal de crâne. Pour la deuxième fois. Le clone sentit sa mauvaise humeur croître. D'après ce que lui disait ses sens, on l'avait attaché à un arbre. À côté de lui, il sentit un corps remuer. Ce ne pouvait être que Fours.
Il ouvrit les yeux et ne put s'empêcher de pousser un cri. Une jeune femme le fixait de ses grands yeux écarquillés, du sang tombant continuellement sur elle. Pire : il la reconnut. C'était celle qui était menottée au général Cloudrunner et qu'il avait cru abattre, avant qu'elle ne fasse de nouveau irruption pour être capturée. Le clone ne se considérait pas comme un expert en psychologie, mais il identifia la lueur de folie dans son regard.
— Ils sont réveillés, maîtresse !
— Parfait, j'ai hâte de quitter cette planète. On a pas idée de rester sur un monde ou il pleut autant. Et tu as vu toutes ces bêtes tout à l'heure ? Absolument RÉ-PU-GNANT !
— Vous pouvez prendre mes vêtements, maîtresse. Vous auriez plus chaud.
— Merci Souchi, ta fanitude me touche. Mais occupons-nous d'abord de ces deux là.
Reflet vit une deuxième femme pénétrer dans son champ de vision alors qu'elle s'agenouillait devant lui pour le regarder dans les yeux. Il reconnut sans peine Panié, l'ancienne copine du général. À présent, le seul maquillage qu'elle portait consistait en une peinture tribale. Elle avait coupée ses cheveux pour en faire une queue de cheval Elle avait délaissée la tenue en ruine qu'elle portait auparavant pour un uniforme de camouflage en deux pièces, qui avait l'avantage de mettre en valeur son anatomie, mais semblait bien peu pratique.
— Vous là, vous êtes les hommes de ce salopard de Shozen non ?
Le regard de la femme ne lui inspirait pas particulièrement confiance. Vu le passif entre la femme et le général, s'il répondait par l'affirmatif, nul doute que sa vie allait s'arrêter brutalement. Son esprit encore englué chercha désespérément un coup de bluff pour se sortir de ce merdier.
— Heu... Non, vous faîtes erreur : nous sommes aux ordres de maitre Vindoux ! tenta le soldat.
Il se maudit. C'était un mensonge pitoyable. La jeune femme n'y croirait jamais, et lui et Fours seraient exécutés comme...
— Souchi, ce ne sont pas les bons clones ! hurla Panié en se redressant. Ils ne sont pas sous les ordres de cette ordure de Shozen !
— Ah oui ? fit sa compagne en clignant des yeux.
— Pauvre idiote, tu t'es trompée de cibles !
Reflet tourna la tête pour croiser le regard de Fours. Ça avait vraiment marché ? C'était inespéré ! Un véritable miracle.
— Qu'est-ce qu'on fait d'eux alors ?
— Tue-les, nous n'avons pas besoin d'eux.
Le sourire du clone mourut sous son casque alors que la dénommée Souchi s'approchait d'eux, un sourire sadique sur le visage. Reflet se redressa, le dos bien droit.
— Vous pouvez nous tuer, dit-il en leva fièrement la tête, mais jamais vous ne pourrez nous...
— Pitié, nous tuez pas ! pleura Fours. Je n'ai que neuf ans !
C'est à ce moment que deux tirs de blasters fendirent l'air.
Reflet fixa sans comprendre les corps étendus des deux femmes, toutes deux abattues d'un tir dans la tête. Derrière eux, il aperçut une forme, dont la pluie dissimulait les caractéristiques. L'être s'approcha, dévoilant une armure de clone particulièrement abîmée. Il tenait un fusil à bout de bras, et un datapad dégoulinant de pourpre de l'autre.
— Mais... Mais tu es... balbutia Fours.
— CREVETTE  ! s'exclama leur sauveur d'une voix rageuse. Le même Crevette que vous avez tous oublié depuis 32 chapitres !

Ecrit par darkCedric, le 6 Novembre 2020