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Traitor : critique et résumé par Kano
 
Ou comment le Zahn français vous présente la dernière bombe du NOJ...
18/08/2002

Alors que la fin du NOJ se rapproche, il nous semblait indispensable que vous puissiez d'une part savoir à quoi vous attendre, mais aussi avoir une analyse plus poussée de l'évolution de la série.

Malheureusement, il fallait pour ça trouver la bonne personne ayant les mots adéquats et qui possède un pied autant du côté de la lecture que de l'écriture...

Et qui d'autre que notre Kano national pour cette tâche ardue ? :)

Kano a donc accepté de se prêter au jeu de la critique sur la nouvelle bombe du NOJ.
Vous pourrez d'abord lire un critique SANS SPOILERS. Puis, si le coeur vous en dis, poursuivre avec un résumé AVEC SPOILERS.

Vous êtes désormais avertis, je laisse la parole à Kano :

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Il y en a des choses à dire sur ce livre... (Kano retrousse ses manches). Pour satisfaire tout le monde, je vais tâcher de faire une première partie sans spoilers, lisible par tous, puis une deuxième pour les acharnés qui veulent tout savoir (yub yub Jey…)

1) Critique sans spoilers :

Il s'agit sans doute là du livre Star Wars le plus surprenant, le plus complexe mais aussi le plus passionnant qu'il m'ait été donné de lire. Il recèle une dimension psychologique jamais vue auparavant, qui prouve le talent de Matthew Stover pour approfondir le sujet et ne pas se limiter au côté action de Star Wars. Certes on aime tous Star Wars pour ses scènes d’anthologie mais aussi pour son aspect mystique ; et bien Traitor intègre ce deuxième aspect. D’une manière bien différente de celles des films (ici point de gnôme vert…) mais avec un brio incontestable.

Les passages sur une nouvelle approche de la Force sont intriguants, on est parfois décontenancés mais Vergere se révèle digne de Yoda dans son savoir. Ses méthodes choquent, avant que Jacen ne réalise qu'elles ne sont pas si éloignées que cela de celles de Yoda. Pas dans la forme mais dans l’objectif, qui pourrait se résumer par le « Tu dois désapprendre tout ce que tu as appris ».

Les Yuuzhan Vong nous sont aussi montrés sous un nouveau jour, on en apprend toujours plus, et cette espèce finit par fasciner tant les créateurs du NJO ont travaillé leur culture et mode de vie. Certains trouvent qu'ils ne collent pas à l'esprit Star Wars, mais ils sont bien plus passionnants que les multiples seigneurs de guerre impériaux qui ont pollué l'Univers Etendu et l’ont fait tourner en boucle.

Traitor rivalise avec Star By Star comme meilleur livre du NJO, voire de Star Wars. Mais je me vois obligé d'attribuer une meilleur note à Traitor. En effet, SbS est bien grâce à son action et les évènements titanesques relatés. Mais Traitor est génial de facon moins "facile", aucune surenchère d’action et de morts ici. Tout est centré sur Jacen Solo et Vergere, il n'y a pas de combats à grande échelle comme dans SbS. Et pourtant Traitor n'est pas en reste côté action. Il n'y a que deux scènes d'action, mais elles sont absolument grandioses, à couper le souffle et superbement relatées. L'auteur les maîtrise totalement, sait doser, et bien entendu tout le reste est tout aussi intéressant. En bref je serais tenté de dire que SbS et Traitor se dispute mes faveurs, mais si on les analyse du point de vue du fond, du style et de la qualité Traitor est loin devant.

Le style est en effet assez particulier par moments. Stover balance quelques fois des passages au présent au beau milieu du livre au passé, cela fait bizarre au départ mais ca colle au côté un peu "space". Il utilise cet effet lors de ses dissertations métaphysiques sur l’univers (oui oui…) mais surtout pour donner une impression d’intemporalité à certains passages. Il met aussi parfois de phrases sans majuscules ni ponctuation, des mots en majuscules au milieu, bref plein d’effets particuliers. C'est généralement pour exprimer des pensées confuses de Jacen, des espèces de pétage de plombs, dans des contextes spécifiques au sein desquels ces effets trouvent au final assez bien leur place. Ca fait drôle dans un livre Star Wars (généralement "classique") mais ca passe tout à fait, c'est déconcertant mais maîtrisé et adapté et ca déssert l'aspect particulier du roman.

Pour résumer : une dimension psychologique jamais atteinte, un travail profond et passionnant de l'auteur, et une action mené de main de maître.

Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin : la scène finale. Un autre personnage surgit (un protagoniste déjà connu dans le NJO) et est mis en scène dans un final superbe, émouvant et palpitant. Avec une attitude mélangeant celle de Gandalf et de Boromir dans le Seigneur des Anneaux, ce personnage apparaît sous un nouveau jour. Le Jedi qui voulait être un héros et qui deviendra une légende... Mais je ne dis rien pour ne pas gâcher la lecture. Cette fin m'a procuré frissons et larmes aux yeux, ce à quoi ni TPM ni AOTC n'étaient parvenus...

Il s'agit donc là d'un livre admirable. Certes les créateurs du NJO se permettent des choses choquantes, cassent tout, jouent avec l'univers Star Wars (mieux que Lucas), mais cela contribue à créer la surprise et la passion. Pour vous donner un exemple je vous livre une réplique et vous laisse méditer dessus : "This is the shameful secret of the Jedi : there is no Dark Side." Certains trouveront peut-être que l’on s’éloigne de plus en plus de l’atmosphère originale de Star Wars. Je dirais : oui et ce n’est pas un mal. Depuis le début le NJO a pris une orientation nouvelle, loin des films, mais pas moins bien le moins du monde. Traitor est le plus parfait exemple de cette « fraîcheur ». Je me ferai sûrement des détracteurs, mais je le clame : je prends plus de plaisir en lisant ce genre de roman approfondi et soigné qu’en voyant des films plutôt plats et décevants…

Anglophones jetez-vous sur le livre. Les autres soyez patients et espérez que la version francaise ne saccagera pas le travail de Matthew Stover. J'attends ses prochains travaux sur Star Wars avec la plus grande impatience...

2) Résumé avec spoilers

Maintenant que les petits sont au lit ;-) on va passer aux spoilers pour ceux qui y tiennent. Je vais donc résumer très vaguement l’histoire. Je ne peux fournir un résumé complet, le livre est trop complexe et cela prendrait des heures. J’avais commencé à raconter l’histoire mais j’ai abandonné devant l’ampleur de la tâche. Chaque énigme de Vergere étant vitale c’est difficile à résumer…

En bref, le premier tiers porte sur « l’éducation » de Jacen, prisonnier de Vergere et des Yuuzhan Vong et soumis à l’Etreinte de la Douleur. Les Vong ont l’intention de retourner Jacen vers le « True Way », mais on finit par comprendre que Vergere cherche à offrir à Jacen une meilleur compréhension des Yuuzhan Vong mais aussi de la Force, que Jacen semble avoir totalement perdue. Les propos de Vergere égarent Jacen tout comme le lecteur, et elle affirme que tout ce qu’elle ne dit n’est que mensonge (argh merci la prise de tête). On a du mal à cerner son but véritable, et seule la toute fin nous confirme que dès le début elle se servait de Jacen pour le mener à des actes contre les Yuuzhan Vong. Elle lui révèle à la fin que lui, le plus grand des Jedi, était le seul capable d’accomplir tout cela et qu’elle est fière de lui. Tout le premier tiers se centre sur de la psychologie pure, et il faut attendre une bonne centaine de pages avant de voir un peu d’action. Mais je vous rassure on ne s’ennuie pas une seconde…

Je passe tous les détails, et vous citerais juste la fameuse réplique de Vergere : « This is the shameful secret of the Jedi : there is no Dark Side ». Pour les anglophobes, elle explique en fait que le Côté Obscur n’existe pas. Le Force est Une et Unique, elle ne prend pas deux côtés. L’individu en lui même peut être une source de mal, et pas la Force. Utiliser des éclairs n’appartient pas au Côté Sombre, c’est juste que les Jedi Noirs s’en servent pour faire le mal (en gros : des éclairs pour dépanner un pote et recharger les batteries de sa voiture, pas de problème ! :-D). Vergere estime que s’il est nécessaire de tuer, alors peu importent les moyens du moment que ce n’est pas gratuit et que c’est pour faire le bien. Y en a une qui va s’entendre avec Kyp Durron…

Jacen évolue énormément dans le livre, surtout dès le second tiers. Sa perception de la Force change, il tue à tour de bras, et utilise même le Côté Obscur. Mais comme celui ci n’existe pas selon Vergere, il utilise seulement la Force pour tuer violemment des Yuuzhan Vong (et même des esclaves), prend plaisir à sa victoire, pour s’entendre au final dire que non il n’était pas du Côté Obscur. C’est dur à admettre, cela remet énormément de choses en cause mais en fin de compte ca se tient (Vergere est plus convaincante que moi). Pour ma part j’ai toujours dit que les Jedi devaient se battre, je serais plutôt du côté de Kyp Durron, mais je pense que tout le monde ne sera pas d’accord et que tout cela entraînera bien des débats. Ceci dit je résume beaucoup, et les choses sont présentées de manière tout à fait différente et plus complexe par les propos de Vergere. Vergere mène Jacen où elle veut. L’auteur fait pareil avec le lecteur.

Dans ce second tiers, on a le droit à une scène de boucherie phénoménale avec Jacen maniant deux amphistaffs, un dialogue avec l’esprit d’Anakin, un Jacen qui fait semblant de se joindre aux Yuuzhan Vong, un Nom Anor très sceptique et qui finit dans une sale position (Tsavong Lah va lui passer un sacré savon là, hahaha elle est bonne non ?), et pour boucler le tout Jacen qui manipule des objets Vong et les sent enfin dans la Force !
Désolé de ne pas donner plus de détails mais ce serait trop difficile de raconter sans tout avoir à dire. La fin a beaucoup fait parler d’elle, alors je vais faire un effort et vous la narrer en détails ! Evitez de lire si vous ne voulez rien gâcher, surtout que ma narration ne vaut pas du tout le talent de Matthew Stover. Je poste ca pour les fanatiques qui veulent à tout prix savoir. A vos risques et périls...

Pour situer, Jacen commence à comprendre les Yuuzhan Vong et accepte de devenir l’avatar de leur Dieu à la fin du second tiers. Pour offrir à Tsavong Lah le duel entre jumeaux dont il rêve, il tend un piège à Jaina. Mais il joue bien entendu la comédie, et fait tout pour que le piège ne prenne pas.

Pendant ce temps, on apprend que Ganner Rhysode a entendu des rumeurs comme quoi le héros Jacen Solo serait en vie. Il veut enquêter mais Jaina le lui interdit, lui reprochant de donner de faux espoirs à Leia. Mais
Ganner tente quand même le coup et tombe dans le piège bidon de Jacen… On découvre Ganner plus en détails que jamais. Il s’est assagi, mais a gardé son rêve d’être un héros alors qu’il semble ne pas en avoir l’étoffe. Il envie les enfants Solo, héros de naissance…

Lorsque Ganner est capturé Jacen est face à un dilemne : tuer Ganner et continuer à jouer le jeu ou alors le sauver et tout foirer ? Il trouve un compromis : il dit aux Vong qu'il sacrifiera Ganner aux dieux pour les faire patienter en attendant Jaina,, au sein du "World Brain", la créature qui "gère" Yuuzhan'tar (à savoir Coruscant modelée...). Le but pour Jacen est de trouver une excuse pour entrer dans le World Brain et le tuer. Il annonce à Ganner qu'il les sacrifie tous deux et qu'ils mourront ; mais pas en vain.
On voit tout selon l'oeil de Ganner. Il a toujours voulu être un héros, et voilà qu'il va mourir comme ca... Il est blessé et Jacen le traîne dans la procession de sacrifice des Vong. Une fois dans le World Brain (l'ancien Sénat modelé !), Jacen les enferme tous les deux dedans pour retarder les Vong. Il dit à Ganner (complètement HS) qu'il n'a plus besoin de lui et que si ca l'amuse il peut essayer de fuir. Pendant ce temps Nom Anor devine que Jacen prépare un sale coup (il ne lui a a jamais fait confiance...) et les Vong forcent l'entrée du World Brain. Jacen annonce alors à Ganner que trop tard ils ont échoué, les Vong vont les tuer.
C'est là que Ganner réagit. Il voulait être un héros, c'est le moment. Il prend le sabre d'Anakin (récupéré par Vergere, donné à Jacen lequel l'a donné à Ganner). Avec le sabre d'un héros l'ami Rhysode se sent pousser des ailes. Il envoie Jacen se charger du World Brain et fonce retarder les Vong. Ils sont des centaines, il s'en fout. Au début, pour l'honneur, les Vong le chargent un par un. Puis par deux, puis par groupes. Ganner les massacre les uns après les autres, se fond avec la Force, se fait un rempart de cadavres et offre une des bastons les plus fortes de tout Star Wars. Il comprend qu'il est né pour être un héros, enfin, et qu'il a enfin trouvé dans quelle voie. Nom Anor est sur le derrière et fuit.
Pendant ce temps Jacen se charge du World Brain. Il pensait mourir mais Vergere l'aide à s'en tirer. Jacen veut amener Ganner mais Vergere lui dit qu'il faut le laisser accomplir son destin. Ganner tue toujours à tour de bras, il perd le compte. Des douzaines ou des centaines... Et là il fait un mélange de Boromir et Gandalf : il se bat malgré ses blessures, et lâche le déjà célèbre : "None shall pass." Quand tout commence à s'effondrer, Jacen se demande si Ganner y es pour quelque chose, puis il sent mourir le Chevalier Jedi. Aucun Vong n'est passé vivant, Ganner a réussi. Jacen et Vergere dégagent.
Dans leur vaisseau, Jacen se reproche d'avoir laissé Ganner Rhysode derrière. Vergere le rassure. Il ne deviendra pas seulement une légende de la République, mais aussi surtout un monstre de la mythologie Yuuzhan Vong dont parleront les générations futures. "Le Ganner", le Géant et Invincible Jeedai qui n'en laissa passer aucun...
Parution : 18/08/2002
Source : Kano :o)
Validé par : alternativ