Après The Book of Boba Fett et Obi-Wan Kenobi, nous allons pouvoir découvrir le 21 septembre prochain les 3 premiers épisodes de la nouvelle série live action Star Wars : Andor.

J’ai eu la chance de pouvoir découvrir en avance les 4 premiers épisodes de la série. Vous retrouverez dans ce qui suit mon avis sur ce nouveau récit plein de promesses.
Sans trop dévoiler de l’intrigue, je pars du principe que vous avez pris connaissance des différentes bandes-annonces.

5 BBY

Pour situer rapidement la série, Andor est un préquel à Rogue One, lui-même un préquel à Un Nouvel Espoir. On commence à avoir l’habitude des chronologies particulières avec Star Wars, mais il est bon de situer les choses.

Le point de départ se situe donc 5 ans avant Rogue One. On découvre Cassian Andor, vivant sur Ferrix, une planète où sont démantelés d’anciens vaisseaux. L’économie de cette planète tourne autour de ça, tout comme le cercle d’amis de Cassian. C’est notamment le cas du personnage incarné par Adria Arjona (Bix Caleen), qui tient une boutique de revente de pièces. Tout l’équilibre de ce petit monde va être perturbé suite à une grave erreur de Cassian alors en quête de quelque chose d'important pour lui. De peur d’être pourchassé (à raison), il va chercher à organiser sa fuite, ce qui va l’emmener vers de plus grands horizons.

Avant de parler de mon ressenti, je voudrais rapidement mentionner le report de la série. Initialement prévu pour une diffusion le 31 août avec les deux premiers épisodes, la série s’est vue repoussée au 21 septembre, pour la diffusion des 3 premiers épisodes. Outre le report, je salue la décision d’ajouter le 3^ème épisode. Comme mentionné lors de la promotion, la série est pensée en différents blocs de 3 ou 4 épisodes et clairement, ce n’est pas des paroles en l’air. À la fin du 2^ème, je pense que beaucoup de monde aurait été frustré sans la suite.

Parce que ces premiers épisodes prennent le temps. On expose les personnages, ça discute beaucoup, c’est presque étonnant après les autres séries plutôt économes sur ce point. Il y a également une seconde temporalité qui s’intercale avec l’histoire exposée précédemment. On suit un Cassian plus jeune (d’ailleurs nommé Kassa) sur une autre planète, dans un campement exclusivement composé de jeunes gens. Ces jeunes discutent uniquement dans leur dialecte (non sous-titré) et leur curiosité sera piquée au vif lorsqu’un vaisseau en feu traverse le ciel (voir le premier trailer). Cette seconde intrigue finira son « arc » dans le 3^ème épisode. Elle permet de dévoiler au fur et à mesure l’histoire de Cassian, sans passer par la case exposition lourdingue. La situation de la planète est également évoquée et donne de la consistance à l’ensemble.

Un univers bien construit

Et jusque-là, c’est à mon sens le point fort de la série. Beaucoup d’éléments ont le potentiel d’être approfondis. Les différentes relations de Cassian sur la planète de départ semblent toutes avoir du vécu et des choses à raconter. L’Empire grandissant a également toute sa place dès le départ (bien que non incarnée). Le tour de force sur ce point, vient du personnage joué par Kyle Soller. On peut le considérer (en caricaturant très fort) comme le policier municipal dont le credo serait le respect des procédures, une philosophie qui va l’entraîner dans une direction tout autre que celle prévue. C’est pour l’instant le personnage que je préfère dans ces quelques épisodes. Il a tout le potentiel du grand méchant, je mise beaucoup sur son parcours dans la série.

Maintenant, j’espère sincèrement que ces différentes ouvertures serviront pour la suite de la saison et que ce découpage en groupes d’épisodes ne sera pas une excuse pour jeter la moitié des personnages à chaque fois. Leur courbe de progression donne tout l’intérêt à ce qui est montré jusque-là, Cassian n’étant finalement que le fil rouge de l’ensemble du cast. Tony Gilroy (showrunner de la série) a confirmé à plusieurs reprises que beaucoup de personnages seront développés, ce qui est rassurant quant à la suite de la série.

Au final, ce premier trio d'épisodes sert d’immense exposition pour le personnage de Cassian Andor mais aussi et surtout pour poser le contexte et l’ambiance de cette nouvelle période. Mais qu’en est-il du 4^ème épisode ?

Rebellions are built on hope

Arrêtez-vous là si vous voulez garder la surprise et rendez-vous à la partie suivante qui va aborder les aspects « cinématographiques » de la série.

Le 4^ème épisode ouvre les vannes. Vous avez peut-être remarqué qu’il y a tout de même une grande absente dans cette critique : Mon Mothma !
La sénatrice, toujours incarnée à l’écran par Genevieve O'Reilly, arrive dans l’histoire alors que l’intrigue s’ouvre vers Coruscant ! Et quel bonheur de retrouver la planète cité ! Le penchant politique de la série se découvre en parallèle entre l’Empire, ou plutôt le Bureau de Sécurité Impérial (BSI) pour la première fois en live action, et bien sûr les prémisses de la Rébellion. C’est Luthen Rael, le personnage magnifiquement interprété par Stellan Skarsgård qui va relier Cassian à tout cela. D’abord mystérieux, il dévoile doucement son jeu dans cet épisode.
Pour les amoureux de Mon Mothma (vous avez raison), sachez simplement qu'en plus de ses implications politiques, nous allons également découvrir un peu de sa vie privée !

Et Cassian dans tout cela ? Il débute sa première mission contre l’Empire, dans un casse qui se met doucement en place sur la planète Aldhani. Encore une fois, ces scènes sont propices à développements. Les personnages rencontrés se connaissant tous, un côté mystique de la planète est également évoqué… De quoi faire fonctionner l’imaginaire.

Vous l’aurez compris, tout ça est alléchant. En plus du périple du personnage titre, la série se permet de dérouler d’autres intrigues montrant d’autres aspects de la galaxie Star Wars. Et il faut dire que c’est très plaisant.

Dans la lignée de Rogue One ?

Le showrunner de la série est Tony Gilroy, responsable des réécritures de Rogue One et du tournage additionnel qui a « réparé » le dernier acte du film. Impliqué depuis le début du projet, il affiche lors des interviews les ambitions de la série pour coller au mieux au long métrage. Est-ce qu’on peut valider ses propos après ces 4 épisodes ?

Ce qui est certain, c’est qu’on retrouve effectivement une photographie proche de celle de Rogue One. Visuellement les environnements sont vivants, il y a du tournage en décors naturels (notamment en Écosse pour Aldhani) et Coruscant est merveilleuse ! Le casting 5 étoiles et surtout le nombre de personnages montre une volonté de construire un bel ensemble. Petit point costume également avec d’ores et déjà de très belles choses tout en sachant que Coruscant va continuer de développer ce point-là, Haute République Société oblige.

La musique est composée par Nicholas Britell et je dois dire que c’est un point négatif pour moi. Jusque-là je n’ai repéré aucune partition marquante et certains moments « osés » pour du Star Wars sont assez difficiles à intégrer pour l’instant. Vous penserez à moi à la toute fin du 2^ème épisode.

Il est finalement difficile de juger les scènes d’action vu leur faible nombre jusqu’à présent. Les bandes-annonces semblent engageantes à ce sujet.

Alors on regarde ?

Alors aussi bon qu’un film ? Ce que je peux vous dire à l’issue de ce premier tiers de Andor, c’est que l’on sent que le projet a eu le temps de mûrir. Malgré toute l’affection que je peux apporter aux 2,5 autres séries Star Wars live action, il ne fait nul doute que Andor porte bien plus haut ses ambitions narratives. En prenant le personnage de Cassian comme fil conducteur du conflit galactique en devenir, tout semble en place pour offrir un grand moment à la licence Star Wars. Reste à espérer que ces personnages et intrigues continueront de grandir dans les futurs épisodes.

Le ton, plutôt froid, ainsi que le rythme qui prend le temps de poser ses enjeux pourront peut-être laisser une partie du public sur la touche. Cependant c'est au profit d'un éventail de personnages et d'intrigues prometteurs. À vous de voir si vous êtes prêt à payer le ticket d’entrée de cette longue introduction, heureusement proposée dès le jour de sortie.

Rendez-vous le 21 septembre pour confronter votre ressenti au mien lors de la diffusion des 3 premiers épisodes.

Save The Rebellion! Save The Dream!