Attention, l'avis qui suit est 100% subjectif et 1138% spoilers ! Si vous n'avez pas vu les trois premiers épisodes d'Obi-Wan Kenobi... fuyez (pauvres fous) !
Cet épisode est riche en implications tant il fait l'Histoire de Star Wars. Pourtant, l'impression globale peut laisser parfois... dubitatif. Les raisons en sont nombreuses et nous allons en parler. Précisons que globalement, cette itération de la série propose quelque chose d'ambitieux et développe (un peu) son histoire et la grande Histoire de cet univers qui nous est cher. Alors ? Que penser de cette Partie III ? Analysons ensemble en totale subjectivité.
Bonne lecture !
Haja Estree
Voilà une première crainte qui s'estompe quelque peu : Haja Estree est impliqué dans un réseau de résistants qui aide les forceux en tout genre à fuir, expliquant davantage son quasi-sacrifice dans l'épisode précédent lorsqu'il se présente face à une Reva déchainée pour faire gagner du temps à Obi-Wan et Leia pour s'échapper.
Nous allons très probablement en apprendre davantage sur ce réseau dans la suite puisque notre Obi-Wan mal en point reçoit l'aide inespérée de Tala Durith (Indira Varma) à la fin de l'épisode.
Voilà un élément qui peut s'avérer enthousiasmant à découvrir dans la seconde moitié de ce show !
Ne tournons pas autour du pot
En effet, l'épisode ne peut pas être qualifié d'épisode "lambda" tant il concourt à construire la mythologie starwarsienne. Le retour de Vador ne peut pas être qualifié autrement. Et ce qui nous a été teasé à la fin de la Partie II nous arrive immédiatement ou presque, en pleine tronche !
Notons d'ailleurs que cette proposition est osée ! Combien d'oeuvres auraient fait monter lentement la tension dramatique, parfois artificiellement, pour tout capitaliser sur un affrontement final à la toute toute fin ? Disons le : c'est quand même une sacrée surprise de voir si vite et si fort Dark Vador !
Ainsi, le Seigneur Vador, en son trône sur Mustafar, découvre qu'il est à deux doigts de mettre la main sur l'homme qu'il hait le plus dans la galaxie (et qu'il a passé 10 ans à chercher) et décide de mettre sa confiance en la violence débridée de Reva, lui promettant même le poste de Grande Inquisitrice en cas de réussite de la mission.
Reva continue donc son ascension et participe encore une fois à la qualité de ce show. Mais nous reviendrons sur ce personnage un peu plus tard.
Le fameux rematch !
En effet, nous devons EVIDEMMENT parler du fameux "rematch du siècle" qui nous a été vendu dès l'officialisation de la série par la boss du studio, Kathleen Kennedy. Comment ne pas y avoir pensé durant l'attente de la série ? Ne pas s'être questionné sur la cohérence avec Un Nouvel Espoir ? Ne pas avoir fantasmé un duel qui serait, par essence, épique ? Impossible !
Et ils l'ont fait. Déjà en soit, c'est quand même osé (encore une fois).
Rappelons tout de même, pour remettre en perspective les choses et un prétendu courage de la part de Lucasfilm, que la période est propice aux retours d'anciens personnages et à la nostalgie (certains n'ont-ils pas d'ailleurs qualifié la postlogie de nostalogie ? A tort ou à raison, la question n'est pas là). Ainsi, ne soyons pas dupes, commercialement nous vendre un retour de Hayden Christensen et un affrontement entre Vador et Kenobi c'est nous vendre du rêve. C'est développer un moment de l'Histoire de Star Wars qui a l'ambition d'être aussi mythologique que d'autres scènes et séquences. C'était la promesse induite que les séries TV seraient au niveau du grandiose des films. D'ailleurs, Hayden Christensen promettait dans une interview des duels du niveau de ceux de la prélogie !
Il s'agit donc de quelque chose que le public attendait et d'une forme de sécurité commerciale également.
Et la cohérence dans tout cela ?
Entre une (possible) mort du Grand Inquisiteur et un combat Vador/Obi-Wan avant leur ultime rencontre sur l'Etoile Noire, la série semble s'émanciper de postulats qui paraissaient pourtant inébranlables.
Vraiment ?
Déjà, un coup de sabre dans le bide, c'est pas si létal que ça. Bah oui ! On est dans Star Wars, Fenecc survit à un coup de blaster dans le ventre, Boba a une digestion millénaire avec quelques brûlures etc. Donc, rien n'affirme avec certitude que le Grand Inquisiteur soit vraiment mort.
Et pour le coeur des polémiques ? Le combat entre Vador et son ancien maître et la fameuse phrase laissait effectivement supposer que la dernière rencontre des deux hommes avait eu lieu sur Mustafar à la fin de La Revanche des Sith.
Et alors ?
Tout d'abord nous sommes dans un univers où, pour des besoins scénaristiques, des éléments qualifiés de canons peuvent être mis de côté pour développer une certaine histoire. Mais ici, il s'agit d'une seule réplique, qui est donc sujet à interprétation. Nous pouvons tout à fait imaginer que Vador dit cela car quand il croise à nouveau Obi-Wan dans cette série, il le voit toujours un peu comme son maître. Ou alors, il va y avoir un autre duel dans lequel Vador sera cette fois à nouveau dominé par Obi dans la série et la réplique d'Un Nouvel Espoir devient une affirmation de Vador pour dire : "la dernière fois tu étais au-dessus de moi mais depuis j'ai progressé".
En vrai, si retcon il y a (et ce n'est pas si sûr que cela), il y a eu bien pire par le passé...
Un duel ... à la fois génial et un peu décevant ? (c'est possible ça ?)
Alors que penser de tout cela ?
La séquence démarre avec l'arrivée de Vador dans le village. L'iconisation, à l'arivée du Sith, la violence qui ressort de Vador est puissante et développe des éléments de caractérisation importants ! Vador est un prédateur. Son silence et son pas lent font penser à cela ! Un prédateur traquant sa proie, reniflant sa peur pour la découvrir et la tuer.
Pour attirer sa cible, Vador va se livrer à un jeu morbide. Faisant montre de ses capacités obscures sur d'innocents villageois, allant jusqu'à traîner, en forme d'humiliation ultime, un(e) pauvre badaud(e) qui se trouvait là, en tuant un autre et en posant une bien belle ambiance joyeuse dans la petite bourgade !
P-u-i-s-s-a-n-t !
Derrière lui, Reva trépigne d'impatience et cela aussi fait partie des petits moments qui en disent long !
Obi-Wan, lui, tente le tout pour le tout, il vient à peine d'apprendre que son ancien padawan est en vie que le voilà devant lui dans toute la noirceur que le côté obscur a introduit en lui ! On arrive, encore une fois grâce au jeu d'Ewan McGregor, a ressentir la peur et l'incompréhension d'Obi-Wan (l'un des moments les plus importants de l'épisode est aussi la séquence de la vision d'Anakin). D'ailleurs, en ressentant la présence de son ancien ami, Obi-Wan vacille... parfait !
La traque commence et Obi-Wan tente de distraire Vador pour permettre à Leia de partir. La séquence est cette fois-ci quelque peu décevante. La traque dans cette espèce de zone de stockage de minérais manque de rythme et n'atteint pas l'objectif de grandiose fixé par la promesse initiale.
Le combat est brutal et physique c'est vrai, et pour cela, nul besoin de cabrioles, surtout quand on a un personnage psychologiquement détruit et fatigué et un autre qui est plus "machine qu'homme". Mais mince quoi... ils avancent sur une ligne droite dans une parodie de fuite récurrente d'Obi-Wan, scénaristiquement justifiée certes mais mal agencée à l'écran rythmiquement.
D'ailleurs, je comprends l'envie de nous montrer Vador comme un monstre émergeant par surprise des ombres mais, ici aussi, le tout manque de rythme. On aurait pu imaginer quelque chose de mieux visuellement pour atteindre cet objectif.
MAIS ! Parce qu'il y a un mais, malgré une mise en scène qui aurait pu être indéniablement meilleure, l'absence de grandiose du combat qui suit a du sens ! Obi-Wan est mort de trouille, le peu de santé mentale qui lui restait vacille dangereusement face à l'incarnation de son pire cauchemar ! Son échec avec Anakin est bien plus grand que ce qu'il aurait pu croire ! Et cet échec qui le ronge depuis une décennie se matérialise devant lui.
Et face à son pire cauchemar, on perd ses moyens. C'est pourquoi, malgré une petite déception visuelle, je reste séduis par cette proposition.
De plus, à mes yeux, ce qui fait monter au rang de séquence mythologique le tout est le climax de ce combat : Vador va faire payer son ancien maître en lui faisant ressentir les mêmes douleurs que lui : la défiguration par le feu ! La violence, la haine et la douleur qui ressortent ! Un grand moment !
Vador se venge à l'image de l'animal qu'il est devenu, laissant Obi-Wan à l'article de la mort.
Grandiose mais ... un peu gênant quand même !
Au delà d'un combat en demi-teinte tout de même, malgré le plaisir évident à le regarder et à le découvrir, il reste deux éléments qui diminuent l'appréciation globale.
Tout d'abord le rythme de l'action. Il faut avouer que ce n'est pas le point fort de la série. L'action m'apparaît souvent assez molle malgré un potentiel indiscutable.
Ensuite, il y a un autre aspect qui m'a un peu dérangé. C'est le problème dans les oeuvres qui disposent dans leur diegèse d'une forme de magie. En effet, la Force permet à Vador le fameux "force choke" sur Obi-Wan, malgré le feu entre eux deux ! L'incendie fait rage mais le Seigneur Noir étrangle tout de même sa cible ! Alors pourquoi quand le droïde vient sauver Obi-Wan in-extremis, le Sith ne fait rien ? D'un simple mouvement du poignet et d'une simple impulsion de son esprit corrompu par le pouvoir, il aurait pu exterminer le droïde et récupérer sa cible à laquelle il promettait quelques instants auparavant une éternité de torture !
On ne peut pas plus mal écrire une scène d'utilisation de la Force dans une oeuvre Star Wars qu'en laissant son spectateur finir par se dire "mais pourquoi il arrête ? Pourquoi il utilise plus la Force là ?".
Alors oui, évidemment, il les laisse partir pour probablement en profiter pour démanteler un réseau de résistance qui se matérialise devant ses yeux. Mais ce sentiment bizarre d'incompréhension aurait facilement pu être évité par un stormtrooper demandant à Vador s'ils doivent tirer et avec un Seigneur Sith dévoilant en quelques mots son plan de traque.
Un contexte intéressant
Au delà du point évident qu'il fallait évoquer, le reste de l'épisode regorge de pépites de lore !
Tout d'abord, comme je l'ai évoqué briévement plus haut, les scènes d'hallucinations d'Obi-Wan croyant voir Anakin sont d'une importance capitale pour comprendre la psyché du personnage. Il enchaîne même en engueulant la pauvre Leia en lui hurlant que "tous les gens ne sont pas bons" !
Le Obi-Wan doux, patient et compréhensif est peu à peu en train de définitivement disparaître dans cette série et ... c'est cool ! Il faut qu'il puisse vivre cela pour que son arc global dans Star Wars au sens large ait du sens.
La relation entre Leia et lui est donc toujours aussi intéressante.
D'ailleurs, pour accentuer le trait sur le fait qu'Obi n'est pas en forme, c'est lui qui se goure en prononçant le nom de Leia devant les stormtroopers, éveillant inévitablement leur curiosité malsaine de nazis de l'espace.
De plus, en parlant de nazis de l'espace, découvrire un personnage simili-collabo était aussi hyper intéressant. "Regardez comme je suis gentil" et puis au premier checkpoint "euh contrôlez moi ces vagabonds messieurs de la gestapo svp".
Ajoutons à cela la mention de Quinlan et on a un épisode qui s'approche tout de même de la perfection non ?
Conclusion
Cette série continue à nous proposer quelque chose d'intéressant et de puissant. La surprise de voir Vador si vite et si fort est réelle. Au delà de schémas scénaristiques convenus (on a encore l'histoire d'un gars solitaire qui doit protéger un enfant, on vous voit Mando et Grogu), en trois épisodes la série arrive à nous proposer quelque chose de neuf et de surprenant.
Et surtout, la série nous propose un développement de la mythologie Star Wars.
NOTE : 95%
On en parle sur le forum dédié !
Uttini a écrit:Le seul truc qui m'embête dans cette série, c'est que je voulais faire une BD exactement dans cette période, 10 ans après ROTS. Et là, du coup, plus moyen, ils m'ont tout bouzillé le zimbrèque !
Bloodust a écrit:parce que sinon faut jeter Rebels à la poubelle
Bloodust a écrit:.... il va falloir arrêter de crier au génie juste parce qu'il y a Ewan McGregor et Hayden Christensen....
Alors après, on va encore me dire que je suis trop critique et que je ne suis plus capable de m'emerveiller.