1. La vie de Star Rapt
1997. Les Fan-Films font leur apparition sur le Net, à commencer par Troops, une parodie avec de vrais moyens qui mélange l’univers de Star Wars et la série américaine Cops. Cette comédie joue sur la dérision avec les ressources disponibles : costumes de stormtroopers, caméras, équipe motivée, désert à proximité et quelques PCs pour faire les effets spéciaux. La formule prend et le Fan-Film connaît une renommée mondiale, ce qui commence à inspirer les réalisateurs en herbe. Ceux-ci, s’ils sont mal préparés, ne se doutent pas de l’horreur sanglante qui les attend…
C’est le cas de Kid, alors en Première (début 1999), qui lance dans sa classe l’idée de faire une parodie de la saga à la sauce "Les Nuls". Les amis étant partants, un synopsis (à 2 euros) est écrit et un site Internet créé pour montrer l’avancement du projet. On cherche des freluches dans les armoires des parents : ce seront les costumes. On pique la caméra de Papa Kid : voici le matériel high-tech de tournage. On contacte l’ensemble des amis de chacun : ils seront les comédiens de la formidable épopée. Le scénario, digne des plus grands, raconte comme Lucky perd la Chance et va essayer de la récupérer avec ses amis. Au passage, les poils de Chewbacca vont se prendre dans un ventilateur, et un ewok va être propulsé en orbite… Trois francs six sous.
On imagine déjà telle planète lointaine et luxuriante, riche en décors somptueux, être abritée par la forêt toute proche. Le projet devient un important sujet de conversation aux rendez-vous entre potes, et on rigole déjà en imaginant les scènes ponctuées par des gags niais mais gagnants. Tout est pour le mieux, et c’est normal, cela fait deux mois que l’idée est sur toutes les langues. La motivation se ressent, tout le monde est motivé, ça va être la folie, de bons moments durant le tournage en perspective, et la vision du film sera hilarante. Comme nous étions insouciants... La motivation s’est altérée, indéniablement.
2. La mort de Star Rapt
Il s’avère que les lieux de tournage ne sont pas adéquats, que personne n’a réussi à trouver un costume – un minimum – correct, que nous n’avons aucun moyen réel pour faire le minimum d’effets spéciaux indispensables, et surtout, il s’avère que nous devons tous partir en vacances... Fin d’une aventure, mais excellente anecdote à raconter dans les soirées : effet garanti ! Kid n’a pas su faire décoller cette vulgaire parodie à 2 euros d’une feuille de papier, ce fut un rêve éveillé. Fort agréable, certes, mais belle déception au final...
Nous appellerons ce type de projet "tombé à l’eau" un délire.
Si Kid a perdu cette bataille, il n’a pas perdu la guerre...
Nous appellerons ce type de projet "tombé à l’eau" un délire.
Si Kid a perdu cette bataille, il n’a pas perdu la guerre...
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