StarWars-Universe.com utilise des cookies pour faciliter votre navigation sur le site, et à des fins de publicité, statistiques, et boutons sociaux. En poursuivant votre navigation sur SWU, vous acceptez l'utilisation des cookies ou technologies similaires. Pour plus d’informations, cliquez ici.  
[Editoriaux participatifs] Mode d'emploi pour l'UE
 
Kléber Valéra Strikes Back
21/03/2013
Comme promis voici la tant attendue - si vous ne me croyez pas, allez voir sur le forum ! - suite de l'édito de Kléber Valéra (pour vous raffraichir la mémoire sur la première partice c'est ici et sur le principe des éditos en général c'est ).

Le staff tient à rappeler que les idées développées ici, blabla, ne prétendent nullement refléter l'opinion du fandom en général, bla, ni même celle d'une partie de celui-ci.

Pour avoir l'insigne honneur d'être publié sur SWU, il faut toujours nous contacter ici ou en m'envoyer un MP via le forum.



5) Le Nouvel Ordre Jedi et son héritage



Parlons de ce « deuxième groupe ».

Dans les années 2000 (si ma mémoire est bonne), le collectif d’écrivains de l’Univers Etendu se réunit avec tout le gratin éditorial de chez Lucasbooks, et décide qu’il est temps d’apporter quelque chose de vraiment nouveau et original (peut-être s’était-il aperçu de la redondance « Nouvelle République / Impériaux » ?). Aussi, une longue réflexion s’installe et, neuf mois plus tard (non en fait je n’en sais rien, mais je trouvais que ça faisait joli), sort un roman -Vecteur Prime- qui sera le premier d’une toute nouvelle série Star Wars qui sortira largement de l’ordinaire.

Et quelle série !

Il est vrai qu’elle est parfois décriée par certains (y’en a toujours pour râler de toute façon). Justement parce qu’elle est si différente de l’univers Star Wars de base qu’ils peuvent avoir le sentiment d’avoir perdu leurs repères, d’avoir perdu l’essence de ce qui faisait Star Wars. Sentiment légitime, bien entendu. Mais nombreux pensent aussi, comme moi, que le Nouvel Ordre Jedi est en quelque sorte la consécration de l’U.E., son apogée, sa sublimation, en ce sens que cette série est devenue dans toute la liste de romans un petit bijou d’originalité, de passion et de qualité, que nos chers auteurs tentent encore aujourd’hui d’imiter vainement dans leurs nouveaux romans.

Même si je consacre dans mon étude un paragraphe entier au N.O.J., je vais être encore plus avare que pour le reste en explications, car je ne voudrais pas (encore moins que pour le reste, justement) vous spoiler ce que je considère personnellement comme ce qui se fait de mieux dans l’Univers Etendu. Sachez juste les choses suivantes : Les personnages, qui ont toujours eu le premier rôle, passent au second plan. Ainsi, on reste en continuité assumée avec les autres romans, tout en brisant le principal défaut de redondance, et aussi le schéma éculé du dramatis personae habituel.
Les personnages créés par les romans, qui jusqu’à présent n’étaient que secondaires, deviennent des personnages principaux. Cela leur donne plus de profondeur ; mais surtout cela implique que le lectorat-cible du NOJ est le plus averti (il est vrai qu’il reste quasi-impossible de lire le NOJ sans avoir lu les romans de l’ère « Nouvelle République »). Et la cible première n’étant donc plus le grand public (comme pour les autres romans), les auteurs peuvent se permettre de rehausser la qualité globale en supprimant les simplifications et les facilités qui peuvent parfois apparaître dans les autres livres dans le but d’être compris par tous (plus de prises de risques de la part du collectif SW).

Les personnages inédits créés pour cette période sont particulièrement charismatiques et incroyablement bien pensés (je me tâte même à faire, ultérieurement, un topo juste sur mon Nom Anor chéri…).


La trame scénaristique globale (et son rythme) est très bien construite (départ en douceur, crescendo, montée en puissance violente, apogée, bouleversement inattendu, action effrénée, préparation au bouquet final, et final dantesque ; le tout parsemé, de-ci de-là, de révélations renversantes). Beaucoup de fans vous le diront : le NOJ est presque un cycle fermé qui peut vivre seul, et dont il est indispensable de ne manquer aucun épisode sous peine d’en perdre la saveur (pour la seconde proposition, je suis moins sûr, puisque je l’ai adoré en n'ayant lu que 9 romans sur les 19 qu’il comporte ; mais c’est en tout cas ce qui se dit).

La bouffée d’air frais que nous apportent les Yuuzhan Vong, entre Impériaux et Sith, est indéniable, et très franchement ce serait dommage de passer à côté (même si, je le redis, il vaut mieux avoir lu quelques-uns des romans précédents avant de se lancer dans le NOJ).


Enfin parlons de l’héritage du Nouvel Ordre Jedi (le « quatrième groupe » de romans Star Wars), correspondant d’ailleurs à une ère nommée « Héritage », et qui comprend entre autres les sous-séries « l’Héritage de la Force » et « le Destin des jedi ». Je parle d’héritage du NOJ car, en un sens, il est évident que cette période tente de recréer le succès du NOJ en copiant au moins le principe. A savoir, raconter une histoire avec une trame globale soignée, et destinée aux lecteurs de longue date (connaisseurs, donc), afin de s’extraire en partie de la normalisation indésirable que peut induire l’aspect commercial de l’œuvre.

Mais même si je dois dire que cette « copie » parvient en partie à reproduire l’exploit NOJ, en se distinguant largement des romans Star Wars « bas de gamme », je ne pense pas qu’elle parvienne à égaler son géniteur.

Ceci dit cet avis n’engage que moi.


6) Conclusion


En conclusion, je ne perdrais pas mon temps à ouvrir les débats sur l’avenir à court terme de l’Univers Etendu, notamment avec le rachat de la franchise par Mickey. D’abord parce que ce n’est pas le sujet (encore que mes profs de français m’ont toujours dit qu’il fallait conclure sur une question ouverte vers un autre débat, pas les vôtres ?), et ensuite parce que je pense qu’il est trop tôt pour savoir de quoi il retournera –les spéculations même avisées ne se transformant que rarement en faits avérés.

En revanche, je résumerai rapidement mon propos de la manière suivante : si (et seulement si) vous aimez la Science-Fiction (et la lecture !), et que vous avez un penchant (même pas forcément très prononcé) pour les Space Opera ; alors l’Univers Etendu de Star Wars est fait pour vous (ET CE MEME SI VOUS PARTEZ DE ZERO !). Mais attention, la lecture de ses romans implique des règles qu’il vous faudra respecter sous peine de vous dégoûter de l’œuvre avant même de l’avoir commencée.

Primo, veillez à les lire dans un ordre qui implique que vous puissiez suivre un temps soit peu l’histoire. Il est évident que, au regard de ce que j’ai dit plus haut, il serait idiot de commencer par le NOJ.

Secundo, sachez choisir ce que vous lisez, car comme dit précédemment, si l’U.E. peut être gage de qualité, cette série romanesque comporte un nombre incalculable de navets infâmes. Et outre que cela évite les mauvais romans, une bonne sélection peut aussi éviter le soucis de redondance. Et puis même sans parler de ça, il y a presque un roman par mois qui sort ! Alors, à moins que vous ne lisiez aussi vite que Superman, vous risquez vite de prendre du retard, surtout si comme moi vous lisez d’autres trucs à côté. Une bonne sélection me semble indispensable.

Pour ce faire, il est tout à fait conseillé de lire des critiques (sans spoiler, évidemment) des romans avant de les lire complètement. Le genre de critiques qui se trouvent facilement sur des sites spécialisés comme… StarWarsUniverse, par exemple ? (PUB)

J’espère au final que j’aurai rallié quelques-uns à ma passion, car je le dis (mais ça tombait sous le sens) : je suis un UEiste convaincu, et qui le restera (tant qu’on le nourrira correctement –spirituellement parlant, s’entend).


7) Post Scriptum : Discours et dessins


Après attentive lecture de mon article, je m’aperçois que bien malgré moi, je n’aurais pas su convaincre les plus bornés, car ma « démonstration » reste finalement très générale, sans rentrer dans les détails. Concrètement, c’est consciemment que je ne développe pas toujours mon propos, lorsque je parle de « qualité », notamment. Parce que rentrer dans les détails m’obligerait justement à citer des exemples, donc à spoiler l’histoire de l’U.E. Mais s’il est vrai qu’il ne faut pas faire à autrui ce qu’on ne voudrait pas que l’on nous fasse (et moi qui ai horreur que l’on me gâche le plaisir de découvrir une œuvre par moi-même, je m’en voudrais de le gâcher à d’autres), il est vrai aussi qu’un petit dessin peut être bien plus parlant que de longs discours. Et dans ce cas précis, un exemple concret de tout ce que j’avance saurait probablement vous convaincre plus efficacement que le blabla qui précède.

Ce qui suit est donc un exemple de cette « qualité d’écriture et de construction narrative » que je ne cesse de mettre en avant dans les lignes de cet article. Mais soyez prévenu d’une chose : tout ce qui va suivre est un ENORME SPOILER qui risque de nuire très sérieusement au plaisir que vous retirerez lors de votre future plongée dans l’Univers Etendu de Star Wars. À ne lire que si, vraiment, mon étude ne vous a pas convaincu du tout du tout.




De la mise en place d’une guerre


S’il est vrai qu’une guerre est souvent déclenchée par un événement unique (ou parfois une poignée d’évènements simultanés) -on se souvient tous de nos cours d’Histoire, et de l’assassinat de l’archiduc d’Autriche Ferdinand- les causes réelles sont souvent nombreuses. Et l’événement déclencheur devient un prétexte, une goutte d’eau pour venir faire déborder le vase.

Dans la guerre fictive de l’Univers Etendu de Star Wars nommée « Seconde Guerre civile galactique », j’aimerais étudier une des raisons (principale selon moi) qui a poussé le peuple bothan à rejoindre la Confédération opposée à l’Alliance Galactique.

Pour le comprendre, il faut remonter à la précédente guerre, datant de 15 ans plus tôt : la guerre Yuuzhan Vong. Il faut savoir que l’intégralité de ce que possèdent les Yuuzhan Vong est issue, parce que cela concorde avec leur culture et leur mode de pensée, d’une biotechnologie dont ils ont une maîtrise quasi-parfaite. Par conséquent, une planète colonisée par eux se retrouve rapidement couverte d’une nouvelle faune et d’une nouvelle flore, pliées à leur besoins vitaux.

Entre nombreuses autres choses, ils possèdent une technologie très avancée nommée « cerveau-monde », sorte de super-ordinateur vivant connecté avec presque toutes les biotechnologies d’une planète donnée, dont la principale utilité est de centraliser toutes les informations en un seul point pour faciliter la gestion globale de la planète.

Lorsque les Yuuzhan Vong parviennent à conquérir Coruscant, la capitale de la Nouvelle République (qui deviendra peu après l’Alliance Galactique), elle se retrouve rapidement couverte de leurs technologies vivantes, et se voit logiquement dotée d’un cerveau-monde.

Les années passent, la guerre se termine.

Les chevaliers, dont l’influence croissante au sein du gouvernement a atteint son paroxysme à la fin de la guerre (pour le rôle qu’ils y ont joué notamment), parviennent à trouver une solution visant à protéger les survivants de ce peuple qui a finalement perdu la guerre. En effet, les atrocités commises par l’état-major sont si incroyables que les nazis pourraient faire figure de joyeux drilles à côté !

Aussi, pour sauvegarder le peuple Yuuzhan Vong (un peuple qui a parfois autant pâti des exactions de son gouvernement que l’Alliance Galactique elle-même) du courroux des vainqueurs, ils sont envoyés en exil sur une lointaine planète pour que l’opinion publique parvienne à les oublier progressivement.

On notera ici que les Yuuzhan Vong sont envoyés sur une planète déjà habitée. En outre, une planète où ils acceptent d’autant plus facilement d’être exilés qu’ils en sont venus à la considérer comme une terre sainte. On pourrait y voir là une référence à la création d’Israël (à ceci près que dans le premier cas, ce sont les Yuuzhan Vong qui avaient des crimes à expier, alors que dans le second, c’était plutôt aux occidentaux de se faire pardonner d’avoir fermé les yeux…).

Dans les années qui ont suivi la guerre, et bien que les Yuuzhan Vong étaient trop loin pour que le peuple vainqueur puisse penser à eux, les blessures étaient si graves que cet exil ne fut pas suffisant. Aussi, fut-il décidé dans un premier temps (et peut-être aussi pour tenter d’oublier en pensant à des choses positives) de commémorer la victoire finale écrasante de l’Alliance Galactique comme une simple victoire, et surtout une ouverture vers la paix et la réunification des peuples. Aussi, bien que les Vong disparurent quasi-définitivement du paysage, il fut décidé de renommer Coruscant : « L’Unité Verte », et de conserver en partie la biotechnologie Vong importée. Ainsi, espérait-on réconcilier les modes de pensée, et signifier un renouveau qui ne serait plus celui de l’ultra-capitalisme (car la Coruscant ultra-urbanisée d’avant était aussi souvent ce symbole), mais celle de la paix, de l’ouverture d’esprit et de la prospérité. (Et quelque part il y a peut-être aussi une volonté encore plus grande de marquer, de la part de l’Alliance Galactique, le renouveau. En effet, n’oublions pas qu’elle est dirigée principalement par les anciens politiciens de la Nouvelle République, qui ont quand même, par leur aveuglement dans les premiers temps de l’invasion, laissé tomber la capitale.)

Bon. Concrètement, ce joli projet d’union n’a pas tenu. Dix ans plus tard, Coruscant s’appelait à nouveau Coruscant. Mais le cerveau-monde était toujours là, protégé par le gouvernement, faisant son office en réunissant une partie des informations de la planète.

Venons-en à l’élément que je voulais étudier : les bothans.






Les bothans sont, dans l’Univers de Star Wars, un peuple humanoïde à la pilosité particulièrement développée qui, entre autres choses, ont souvent énormément de détermination. Cela se constate par exemple dans leur façon de faire de la politique.

Parmi leurs lois « ancestrales » (encore qu’il est possible qu’elle soit écrite, mais je ne suis plus certain, il faudrait que je relise), il en existe une nommée l’Ark’rai, dont le principe est de lancer un appel au meurtre généralisé contre une ou plusieurs personnes qu’ils estiment le mériter ; leur credo étant « nous ne pardonnons pas, nous n’oublions pas ». Là encore, on peut y voir une autre référence, par exemple aux fatwas condamnatoires islamistes.

Toujours est-il qu’au sortir de la guerre Yuuzhan Vong, les bothans ont lancé l’Ark’rai à l’encontre des Yuuzhan Vong. Aussi, bien que l’action combinée des jedi et de l’Alliance Galactique ne leur permettent pas de mettre leurs desseins en pratique, il reste que nombre de bothans ne vivent plus que pour punir « le peuple qui a fait tant de mal ».

Au début de la seconde guerre civile galactique (j’y viens ! j’y viens !), un groupe de bothans de l’Ark’rai, ayant découvert l’emplacement secret du cerveau-monde, se lance dans une mission secrète pour le détruire. En effet, ce reliquat de la guerre est un instrument notoire et vivant des Yuuzhan Vong, largement aussi susceptible que ces derniers de subir la loi de vengeance.

Mais en l’occurrence, compte tenu de ses capacités à centraliser l’information à l’échelle planétaire, le cerveau-monde est devenu en secret l’instrument d’espionnage de la population utilisé par le pouvoir en place –un régime de plus en plus tyrannique, mis en place en grande partie par le colonel Jacen Solo (originellement un triumvirat : référence à l’empire romain ?).

Cet acte de terrorisme est vue par le nouveau chef de l’Etat comme une agression directe contre lui. Car vouloir détruire tout ce qu’il reste de la culture Vong sur Coruscant, c’est aussi refuser que lui utilise des artefacts Vong, donc refuser son contrôle, et finalement renier son accession au pouvoir. En représailles, il fait emprisonner (ou assassiner ? je ne sais plus : il faudrait vraiment que je les relise !!) les bothans rebelles.

Cependant, le petit groupe avait de nombreuses relations haut-placées dans le gouvernement bothan, et la nouvelle de leur sort finit par arriver aux oreilles des média. Ainsi, cet emprisonnement va devenir le prétexte poussant le peuple bothan à rallier dans son ensemble le camp des confédérés.

Au moins 3 livres pour mettre en place les Yuuzhan Vong et leur biotechnologie, 1 autre pour la création des cerveaux-mondes. 5 livres principaux pour le déroulement de la guerre Yuuzhan Vong et la présentation de l’après-guerre ; 5 pour fonder la psychologie du peuple bothan, et 2 pour son entrée en guerre progressive. Ne croyez pas que cela signifie que le rythme de l’U.E. est lent. S’il faut autant de livres pour mettre en place un contexte aussi crédible, c’est surtout que la plupart des éléments évoqués ci-dessus n’étaient pas initialement supposés servir d’éléments d’intrigues mais de toile de fond, d’arrière-plan, pour les premiers romans qui ont été écrits. Mais comme souvent dans l’U.E., les auteurs viennent savamment emmêler les romans pour créer quelque chose d’improvisé mais uni, et de la plus habile des manières, afin que ce monde fantasmagorique et imaginaire n’en devienne que plus froidement effrayant et réaliste.

[Fin spoilers]



En tout cas, j’espère avoir été plus clair en ce qui concernait cette sacro-sainte cohérence, cette harmonie, ou encore cette qualité dans la construction.

Il est vrai que cela ne démontre en rien la qualité d’écriture. Mais pour cela, je vous laisse le plaisir de découvrir l’U.E. par vous-mêmes.

PS : A la suite de la publication de la première partie, l’on m’a très justement fait remarquer une énorme bourde, honteuse insulte à la culture classique dans son ensemble. Il est exact que Zola n’a JAMAIS écrit la Comédie Humaine (que je n’ai d’ailleurs jamais lue, ce qui est d’autant plus absurde). Il s’agissait évidemment de la saga des Rougon-Macquart.
Parution : 21/03/2013
Source : Kléber Valéra
Validé par : Nicravin
<< Actualité précédente
Actualité suivante >>