Depuis Coruscant : L’Empereur avait promis de remettre à plat les quelques soixante mille réseaux holonet de la République. L’objectif est simple : simplifier, corriger et améliorer l’espace de contacts entre individus. Au cœur du programme impérial, la rénovation de l’Holonet passe par une révolution qui dépasse le terrain numérique : c’est la galaxie toute entière, vibrante et charnelle, qui passe à la vitesse 2.0 !

Véritable tête émergeante de l’Empire, Edmuund Calista collectionne les étiquettes, et autant de succès : président du Conseil Economique de l’Empire, n°1 de la Banque Centrale Impériale, Ministre des Transports, et poète à ses heures, c’est « l’homme qui ne dort jamais ». Son dernier projet : l’Holonet 2.0. Interview vérité.

Tribune Impériale / Tout d’abord, merci d’avoir accepté cet entretien.

Edmuund Calista / C’est un plaisir. L’Holonet est un service aux citoyens, sa rénovation est donc au cœur de leur quotidien - débattre, informer, concerter, cela fait partie intégrante de mon travail.

TI / D’abord, parlez-nous de l’état actuel de l’Holonet.

E.C. / C’est un héritage direct de la République. Environ 300 milliards de pages, 60 000 réseaux différents, des disfonctionnements fréquents. Or, je ne blâme les institutions républicaines pour autant : l’Holonet n’a pas été une découverte scientifique, ni un service pré-réfléchi ; il est le résultat d’entrelacement de millions de nets composites, et à travers ce fouillis hétéroclite, la République a essayé tant bien que mal d’y mettre à un peu d’ordre, instaurer une certaine autorité, a posteriori alors que l’Holonet était déjà incontrôlable. La République échoua.
L’Empire a d’abord pensé poursuivre l’aménagement de l’Holonet selon les mêmes méthodes. Or, nous nous sommes vite aperçu que c’était une entreprise utopique. La solution ? Impérialement vôtre : dissoudre l’Holonet pour en créer un nouveau, avec cette fois des bases de données régulières et une institution à la hauteur.

TI / Quelle sera la différence entre les deux systèmes ? Qu’entendez-vous par « une institution à la hauteur » ?

E.C. / Attention. Ni le Sénat, ni l’Empereur, n’a et n’aura de pouvoir sur l’Holonet. Il aura sa propre administration, garant de son indépendance par rapport à l’Empire, et de son autonomie par rapport à la bureaucratie sénatoriale : l’Holo-Institut dont je serai l’Holo-Président. Notre credo est que « le virtuel a besoin d’une morale » : ainsi, chaque site, holofilm, artistes, publicité seront passé au crible d’une nomenclature assez lourde. Elle relève principalement de trois points :
1) d’abord d’une volonté de cultiver les masses, donc s’éloigner de l’abrutisation ou de la propagande de certains holosites tels que « valorumapoil.rep » ou « conseiljedi.jed ». Cela passe par un droit de regard et de suppression de l’Holo-Institut.
2) ensuite encourager la communication et les échanges au sein de l’Holonet - le fameux « Galactorama »
3) et enfin un devoir d’information des citoyens : cela passe par le site officiel du Sénat Impérial, avec les compte-rendu de toutes les séances, une visite virtuel, et des jeux pour y gagner un mandat. Évidemment toutes les institutions auront à terme leur propre page, ce qui tendra à virtualiser, donc simplifier, toutes les interactions qui les concernent.

TI / Vous parliez du Galactorama : vous avez axé votre campagne sur ce réseau novateur. Mais selon un sondage de nos lecteurs, tout ceci est encore très flou. Pouvez-vous nous le décrire simplement ?

E.C. / Le Galactorama est un réseau social à échelle galactique. Dans la pratique, chaque citoyen humain et chaque administré non-humain aura sa page, où il pourra partager ses opinions politiques, ses goûts, son quotidien. C’est une ouverture sur des milliards de vies que nous proposons. Par la même volonté de simplification qui nous domine, tous les autres réseaux sociaux seront définitivement fermés. Je rassure les inquiets : nous n’exercerons aucune surveillance des dialogues. Nous voulons un outils libre et facile d’accès, j’invite donc tous nos citoyens à adopter le Galactorama pour discuter de leur vision de l’Empire, de leurs penchants politiques, de leurs inquiétudes… Nous voyons, à terme, le Galactorama comme le principal lien social de la Galaxie.

TI : Votre campagne a aussi décrit l’Holonet 2.0 comme le « Premier Lieu de Culture ». L’Holonet républicain était plutôt gâté en matière de contenu. Nous rappelons les chiffres : quelques huit milliards de livres, films, musiques… Quel offre proposera votre catalogue ?

E.C : Elle ne fera qu’augmenter : nous passons chaque élément au crible des mêmes critères chers à l’Empire : d’abord une obligation de bienséance, donc ni sang, ni sexe, ni vulgarité. Ensuite une engagement de déontologie et de pédagogie des œuvres. Nous pensons que l’éducation et le divertissement des masses sont tout à fait compatible. Aussi verrez-vous fleurir sur vos lignes des documentaires animaliers sur les non-humains, telles que la Reproduction des Chagriens.
Des séries éducatives seront aussi à l’honneur, ainsi que des émissions d’holo-réalité loin des affres abrutissantes de la République. Vous vous prendrez d’affection pour les candidats motivés d’Empereur d’un jour.

TI : Merci pour cet entretien ! Avant de partir, quelles sont vos pronostics sur les élections sénatoriales du mois prochain ? Impériaux ? Non-Impériaux ?

E.C : Ce sera une victoire de la démocratie.