Ce premier épisode de The Mandalorian est à la hauteur. Il n’a pas une tâche facile car il porte à lui seul des années d’arlésienne sur un possible portage de la License sur petit écran.
Le terme petit écran est d’ailleurs tout trouvé puisque la série aura dû attendre l’essor des sites de streaming pour voir le jour. Ce choix est-il judicieux sachant que Disney possède un certain nombre de chaines de télévisions depuis leurs multiples rachats ? De prime abord non car au vu des séries Netflix on aurait pu s’attendre à quelque chose d’un peu carton-pâte. Mais ici on parle de STAR WARS, en lettres capitales, l’identité visuelle et la réputation inhérente à la saga implique des moyens conséquents.
Heureusement ils sont là, ce qui peut augurer pour la plateforme disney+ des séries à la Amazon Prime en ce qui concerne la question des moyens.
Petit aparté, je ne critique aucunement les séries Netflix que je dévore hebdomadairement mais force est de constater que leurs séries SF ont peu de moyens et se retrouvent avec des décors et des effets à la CW (vous voyez de quoi je veux parler).
Cette série dans son épisode pilote se permet donc des décors solides mais peu nombreux, reprenant un mouvement lancé par la postologie : des planètes vides avec, à un unique endroit, une ville travaillée.
Pour les effets « pratiques », ou « tangibles » si vous trouvez mon vocabulaire approximatif, comme les costumes et les aliens c’est excellent. Il est agréable de voir plein de races évoluées dans Star Wars là où dans les Episode 7 et 8 les aliens restent cantonnés aux cantina ou à Cantonica (paronomase si jusque-là vous suivez).
Pour ce qui est du numérique, j’ai possiblement vu quelques flous ou mauvaises incrustations sur le Blurrg mais la théâtralité ridicule de la situation contrebalance l’inégalité d’une scène dans un épisode de près de 40 minutes.
Tant que je parle des 40 minutes d’épisode je tiens à souligner que l’utilisation de la préposition « près de » n’est pas anodine car la première réaction de mon compagnon au lancement de l’épisode fut « Ça ne dure que 38 min ? ». Alors oui c’est court, mais dire d’une œuvre qu’on a aimé qu’elle est courte revient invariablement à dire qu’elle était bien. Un bémol est cependant à apporter, le but d’un pilote est de donné envie de voir la suite, ce que cet épisode va réaliser avec son cliffhanger de fin on y reviendra, et normalement une des manières de le faire est de créer un intérêt, une identification et/ou un attachement envers les personnages.
Dans ce pilote y a pour ainsi dire qu’un personnage, les autres étant vite expédiés vers de prochains épisodes ou tout simplement dans le néant. Ici il est question du bien nommé Mandalorien, personnage énigmatique qui aurait pu profiter d’un peu plus d’approfondissement. Nous n’avons aucun nom ni même aucun visage pour créer un semblant de sentiment chez nous. Finalement la série va se reposer sur autre chose : le mystère. Que ce soit le mystère du personnage principal, de son client et surtout, oh oui surtout le mystère entourant sa proie. On voit d’ailleurs ici une des dernières barrières de Lucas tomber, comme quoi la saga s’émancipe de son créateur pour atteindre une forme d’âge adulte.
Tant que je parle d’identification des visionneurs, je plains quelque peu le public féminin qui devra attendre les autres épisodes pour se sentir représenter dans cette série. Heureusement deux noms d’actrices ont d’ores et déjà été évoquées même si une d’entre elle arrive tard. Je ne doute aucunement de leur place dans la série mais encore une fois un épisode aussi court fait qu’elles ne sont pas encore apparues. Pour l’instant on doit se contenter encore une fois d’un personnage masqué avec ligne de dialogue.
Parlons un peu histoire, le déroulé de l’épisode offre beaucoup de choses inédites sur écran que ce soit des références à d’anciennes œuvres légendaires ou tout simplement voir un Mandalorien qui plus est chasseur de prime dans l’exercice de ses fonctions. Tout cela porte l’odeur de la nouveauté, nouveauté pour un public qui n’a jamais eu connaissance de la littérature Star Wars.
Enfin on en est déjà à plus de 20min d’épisode il faudrait donc remonter le rythme et pas chorégraphier tout l’épisode sur les seul autres modèles télévisuels Star Wars qu’on a : Rebels, Resistance et TCW entre autres. Car là où en série animé il est de coutume de trainer la patte car l’animation ça prend du temps et des moyens, en série live avec des acteurs on peut leur demander de bouger sans effort particulier, encore faut-il avoir l’habitude de travailler avec des acteurs.
Mais tient j’y pense, qui a fait l’épisode ? Dave Filoni ? Ceci doit donc expliquer cela, le découpage en différents actes, chacun avec son décor bien défini vous rappellera les séries animées de ce cher cowboy.
Ainsi comme Dave sait bien le faire il concentre toute l’action dans un seul moment de l’épisode (à son habitude il s’agit du début ou de la fin, en l’occurrence ici la fin) pour une bataille qui ravira petit et grand (fan). Il va jusqu’à introduire un personnage qu’il me plairait de revoir, un droide assassin IG. Ce personnage via ses running gags et ses pensée binaires vous arrachera à minima au moins quelques sourires.
Oh mais ce n’est pas le tout mais on en est à 37 min, quelle idée ont-ils pu avoir pour nous donner envie de voir la suite ? Car je vous rappelle que malgré un rendu sublime, un droide comique et un paquet d’alien on ne peut que s’appuyer sur un peu de mystère pour nous pousser à suivre cette œuvre. Leur réponse est simple, encore plus de mystère et heureusement là ils ont mis le paquet, un paquet qu’il me tarde de déballer, ça tombe bien le dernier épisode est pour juste après noël !