Si je peux me vanter d'une chose, c'est d'en avoir beaucoup vu/lu/entendu en plus de 35 ans de collection. Des bouquins sur la Trilogie, son tournage, sa production, ses produits dérivés, j'en ai lu des tas. Avec
Objets Du Mythe, je me disais "un de plus".
Mais je me trompais. Ce livre a réussi un exploit que je ne croyais plus possible : me montrer des trucs sur la Trilogie que je n'avais jamais vus. Ou seulement vu sous une autre forme. Expliquons. Beaucoup de livres, comme ceux de Steve Sansweet ou de Stéphane Faucourt, se sont consacré aux objets de collection, ce qu'on appelle les "proders", ceux qu'on peut toujours espérer un jour avoir dans sa collection à condition d'y mettre un certain prix et beaucoup de temps.
Objets du Mythe est à l'opposé : il ne présente pour ainsi dire que des pièces uniques qui ne peuvent être entre les mains que d'un seul. Là où
La French Touch nous montre l'album de BD tiré du film "La Guerre des Etoiles",
Objets du Mythe nous montre la peinture originale de Jean Mitton qui a servi pour la couverture. Là où
Action Figure Archive nous montre une figurine Dark Vador sous son blister d'époque,
Objets du Mythe nous montre un photo-art retouché original qui a servi à illustrer le blister en question.
Car c'est là l'objectif de ce livre : pas nous montrer des objets qu'on pourrait éventuellement avoir dans notre collection, mais des objets qu'on n'aura jamais. Pas l'affiche originale de
ESB, par exemple, mais les dessins préparatoires de Tom Jung, les pré-versions de l'affiche, et les peintures originales. Et pas seulement des produits américains, mais aussi des produits "french touch", des peintures originales de Jean Frisano pour les couvertures de la revue
Titans, des peintures pour l'affiche française de
ROTJ (dont une version alternative refusée à l'époque), des prototypes d'objets publicitaires.
Construit de manière à respecter la chronologie, le livre part, pour chaque film, des premiers storyboards, dans lesquels les personnages n'avaient parfois pas encore leur apparence définitive, puis passe par le tournage, les costumes, les accessoires, les maquillages, les moulages d'origine pour certaines pièces emblématiques (le casque de Vador) ou nettement moins connues (les "sabots" de Ponda Baba), et même des objets jamais utilisés dans les films (le moulage de la main gauche coupée de Luke). Ensuite le livre traite des produits dérivés à travers des pièces pour la plupart originales et rarement reproduites. C'est un vrai must pour un amateur de gros vintage qui tache.
Au final, nous avons là un livre qui n'est en rien une sorte de guide des objets dérivés, mais bien le catalogue d'une collection hautement prestigieuse de pièces uniques, dignes de figurer dans un musée (ce qui fut le cas lors d'expositions mémorables). En ce sens, le titre du livre peut induire en erreur. Mais bon sang quel voyage dans le temps et les coulisses de tous ces objets qu'on connaît, qu'on a eu en main, et qui nous révèle là toute une histoire cachée.