StarWars-Universe.com utilise des cookies pour faciliter votre navigation sur le site, et à des fins de publicité, statistiques, et boutons sociaux. En poursuivant votre navigation sur SWU, vous acceptez l'utilisation des cookies ou technologies similaires. Pour plus d’informations, cliquez ici.  
Chapitre 30 : Sombre Destin
 
Sa poitrine se soulevait lentement et douloureusement à chacune de ses inspirations. A ses côtés, Kahn n'avait pas l'air d'aller beaucoup mieux. Mais il était vivant, soutenu par la Force qui lui fournissait son énergie vitale.
Sa main droite tenait toujours celle de son frère, malgré le sang qui les rendait glissantes. Kano se tourna lentement sur le côté, et gémit en sentant sa blessure le déchirer.
Kahn également tourna la tête vers son double. Tous deux gisaient à présent sur le dos, les mains jointes. Leurs visages étaient tournés l'un vers l'autre, et ils y lurent une douleur réciproque.
– Quel… gâchis… souffla Kahn.
– Tu l'as dit, grogna Kano.
– Pourquoi, Kano ?
– Pourquoi quoi ?
– Cela n'aurait jamais dû se finir comme ça, expliqua Kahn avec une douceur surprenante. Tu aurais dû être à mes côtés. Nous n'aurions dû faire qu'un seul. Au lieu de ça… nous nous sommes entre-tués… Je suis très déçu. J’aurais tant aimé t’avoir à mes côtés…
Tout comme Kano, parler demandait un grand effort au Jedi Noir. Leurs blessures étaient graves, peut-être mortelles. Ils ne parviendraient pas à sortir du Temple.
– Tu n'as jamais pensé… à une autre solution ? demanda prudemment Kano.
– Non.
– Tu devrais. Nous pouvons rester ensemble, Kahn. Mais dans une autre voie. L'Empereur est mort, mais l'Ordre Jedi revit. Tu pourrais me suivre, tout comme j'ai suivi Medi Trabe.
– Non. Je suis né pour l'Empereur… Toi aussi… Je t’en prie, respecte ma décision.
Kano grimaça de douleur, mais n'abandonna pas l'affaire. Bizarrement, Kahn n’avait pas mal réagi à sa proposition.
– Kahn, tu aurais une seconde chance. Les experts de la Nouvelle République pourraient t'aider pour ton corps… La Force Claire t’aiderait, mieux que celle du Côté Obscur.
– Kano, tu es comme moi : persuadé de servir le bon côté. Je ne nie pas que ta voie est honorable. Mais je ne fais que suivre le destin qui m'a été tracé. Peu m'importe si c'est bien ou pas. C’est ainsi.
Le Jedi Noir toussa du sang, puis reprit courageusement.
– Et ce n'est pas parce que Darth Vader s'est retourné avant de mourir que tu pourras faire pareil avec moi. Je suis désolé.
– Kahn…
– J'apprécie que tu souhaites m'aider. Mais je ne renoncerai pas à la Volonté de l'Empereur. Ceci dit, je te respecte : tu auras confirmé ta trahison jusqu'au bout… Tu as été courageux…
– Ecoute s'il te plaît Kahn. C'est tellement dommage. Nous sommes deux moitiés, et nous allons tous deux disparaître. Alors qu'en nous aidant, nous pourrions réussir à sortir d'ici…
– Pour que ton ami Teydo me cueille à la sortie ? Non merci, maugréa Kahn.
– C'est notre seule chance. Il nous faut la saisir. Sors avec moi, et ensuite je te laisserai tranquille.
– Alors tu devras me laisser partir, et ne plus jamais t'occuper de moi, exigea Kahn dans un souffle.
– Et toi tu ne feras plus de mal à personne. Dans ces conditions, tu seras libre. J'y veillerai.

Kano n’en revenait pas. Le Jedi Noir se laissait tenter par ses arguments. Kahn avait été un outil dans les mains de Palpatine. Kano avait eu la possibilité d’échapper à sa Volonté, il voulait l'offrir à Kahn. Ils la méritaient tous les deux, mais Kano avait eu plus de chance. Il avait eu sa mère et son Maître.
Le silence régna un bon moment sur le champ de bataille. Puis Kahn affermit sa prise sur la main de son semblable.
– Allons-y, Kano.
Trop content d'avoir réussi, Kano serra lui aussi la main, décidé à partager ses ressources avec son frère pour pouvoir s'en tirer.

Kahn éclata de rire, malgré sa blessure. Un flux d'énergie bleutée émergea de son corps, glissa le long de son bras, puis de celui de Kano, et se répandit sur le Jedi en grésillant. Les éclairs crépitèrent au contact de la chair, et Kano poussa un long hurlement de douleur.
Pire encore, il sentit la Force qui était en lui être absorbée par le pouvoir de Sith. Il brailla, se débattit, puis soudain se relâcha, et sa poitrine qui s'était soulevée s'affaissa lentement. Un râle sortit de sa bouche.
Au-dessus de lui, il vit Kahn debout sur ses pieds, qui le toisait avec mépris. Le Jedi Noir avait miraculeusement réussi à se redresser, et semblait peu affecté par sa blessure.
Non… Il m'a volé mes ressources…Quel crétin je fais…
– Kahn, ne fais pas ça, gémit-il.
– Faire quoi ? ricana l'autre. Je n'ai fait que reprendre ce que tu m'avais volé ! Ce que Palpatine m'a laissé. Tu fais peine à voir, mon pauvre Kano. Je vais être obligé de te laisser. Tu ne m'as pas laissé grand chose, mais cela me suffira à sortir de ce Temple.
Kano comprit que son ennemi était encore affaibli, et il en eut la confirmation en voyant que le Jedi Noir marchait péniblement, boitant et tentant de masquer sa douleur. Mais il allait parvenir à sortir. A ses dépens.

– Personne ne sortira d’ici sans mon autorisation ! retentit alors une voix forte.
Cette voix… songea Kano, dont les dernières forces fuyaient désespérément. Il sentit que quelqu'un s'agenouillait à ses côtés, lui soulevant délicatement la tête. Ce n'était pas Kahn, il en était sûr… Mais il était au bord de l'inconscience, sa vision était floue, et il ne parvenait pas à appeler la Force. Il ne put identifier la personne qui s'occupait de lui, même s’il avait son idée sur la question.
Il lutta pour rester conscient, mais ne réussit qu'à entendre ce qui se disait.
– Teydo, fiche le camp avec Kano. Dis au droïd de faire décoller l'Arc. Je vous rejoins.
Kano sentit qu'on le soulevait de terre avec précaution, puis qu'on le portait. Il parvint à ouvrir les yeux pendant la marche, pour entrevoir le visage inquiet de Teydo Pa'aja.

– C'est gentil à vous d'être venus, railla Kahn. Je me retrouve avec mes pires ennemis. Kano qui m'a trahi, Teydo qui a tué Reez, et vous. Vous qui avez trahi l'Ordre Sith, refusant la main qu'Exar Kun, un modèle pour nous, vous avait fait l'honneur de vous tendre… Il ne manque que le noghri pour que la fête soit complète !
– Je n'avais rien demandé à Kun, rétorqua Kyp Durron avec calme. L'esprit de ce maudit Sith est venu à moi. Il m'a berné un temps, m'a fait commettre des erreurs. Et puis je me suis débarrassé de lui. Je crois que cette histoire m'a beaucoup appris. Quant aux Sith… moi j’en fais de l’histoire ancienne.
Kahn eut un instant d'hésitation. Il était blessé, et l'énergie volée à Kano ne lui permettrait pas de se jeter dans un nouveau combat. Et puis… le type en face de lui était Kyp Durron. Une raison suffisante pour y réfléchir à deux fois.

Teydo plaça le corps de son ami sur son épaule gauche, et trouva un passage sombre qui quittait la salle du trône. Il ignorait lui aussi comment la stèle l'avait mené ici, mais au moins il pensait avoir trouvé une sortie.
Le long corridor montait, montait, et il devina que cela le mènerait vers le rez-de-chaussée du Temple, c'est-à-dire l'entrée. Il fit appel à toute sa volonté et au soutien de la Force pour porter la charge non négligeable que représentait son ami. Kano faisait son poids, et Teydo allait avoir du mal à le porter jusqu'au bout. Sa main droite lui servait à soutenir le corps, mais il s'apprêtait à la porter à sa ceinture pour dégainer son sabre et se défendre si nécessaire.
En venant, lui et Kyp n'avaient rencontré aucune résistance, malgré les dangers signalés par Mara à la demande de Kyp Durron. Aucune statue, aucun nécromancien… Les Gardiens semblaient dormir, probablement apaisés par Kahn et sa présence Obscure.
Kyp Durron avait bien manœuvré pour obtenir qu'Edo daigne les laisser sortir. Il avait expliqué au droïd que la Force de Sith déclenchée était un danger pour son Maître, mais surtout que Kahn pourrait en ressortir renforcé et bien plus dangereux. D'âpres discussions avaient convaincu le droïd de les laisser s'en mêler. Malgré son obéissance, Edo 27 semblait tenir beaucoup à son Maître, craignant certainement de le voir subir le même sort que les Sanaka, et avait cédé aux arguments de Durron.
Teydo s'était réjoui, pensant tenir l'occasion de se venger directement de Kahn. Les talents combinés de Pa'aja et Durron leur avaient permis de traverser en vitesse le Temple. Et puis la Force déchaînée résonnait si fort dans le champ de la Force qu'il leur avait été facile d'en localiser la source : le fond du gouffre. Ils avaient alors emprunté la stèle, pour surgir face au champ de bataille : une pièce aux murs défoncés et aux pierres fracassées.
Avec inquiétude, Teydo jeta un coup d'œil au corps mutilé de Kano : l'affrontement avait dû être terrible. En arrivant, Teydo avait senti la colère l'envahir en voyant Kahn. Mais cette haine s'était tournée en désarroi en découvrant le sort de Kano. Le Jedi avait alors fait passer le soin de son ami avant ses rancunes personnelles.
Et puis Maître Kyp lui-même lui avait confié Kano, et s'occupait de Kahn. Teydo eut un sourire sans joie : Durron n'était pas un tendre. Kahn avait échappé à Teydo, mais il allait passer un sale quart d'heure avec Kyp.
Soudain, il se demanda s'il n'avait pas fait erreur. Il était parti précipitamment, sans vérifier que l'homme inconscient sur son épaule était bien Kano, et pas Kahn. Mais il se reprit, avec un sourire de carnassier : si par hasard il se trouvait que le blessé était bien Kahn, il s'en apercevrait lors de son réveil. Mais il serait trop faible pour se défendre, et Teydo pourrait alors lui parler en tête à tête…
Chassant l'idée que ces pensées appartenaient au Côté Sombre et le rapprochaient de Kahn, Teydo Pa'aja continua sa lente ascension dans les entrailles du Temple Sith.

– Vous avez fait du mal à beaucoup de gens, Kahn. A présent, c'est fini.
Kyp Durron était coutumier de ce genre de bravades face aux ennemis qu'il pourchassait. Aucun ne lui avait échappé jusqu'ici, et Kahn ne ferait pas exception.
Kyp lui-même avait fait des choses pas franchement jolies. Dans une sombre croisade, guidé par l'esprit du Sith Exar Kun, il avait massacré des millions d'impériaux, y compris, par accident, son frère Zeth, retrouvé après de longues années. Il avait longtemps culpabilisé, mais avait décidé de se racheter en débarrassant la galaxie de ses pires engeances.
Mais encore une fois, même si ses intentions étaient bonnes, ses méthodes étaient critiquées, et le poussaient parfois à l'excès. Il était téméraire, souvent arrogant, et entraînait dans son sillage de jeunes Jedi, les détournant de la sagesse de l'Ordre.
Bien sûr, Kyp était respecté pour son courage et sa volonté de servir. Mais il allait trop loin. Il s'en était rendu compte en s'attaquant par erreur à un innocent, Kano.
– J'ai pourchassé votre frère, failli détruire son droïd, déclara-t-il. Ce fut une erreur, et je m'en suis voulu. Mais j'ai compris qui était le responsable, et je vais à présent le punir.
Combattre ainsi Kahn perturbait le Maître Jedi. Le Jedi Noir était affaibli, il n'en ferait qu'une bouchée. Lui qui aimait les défis, il était déçu. Il se surprit à penser que l'affrontement avec Kano avait été bien plus excitant.
Quoi qu'il en soit, il se refusait à épargner Kahn. Ce qu'il allait faire était peu glorieux. Mais Kyp Durron savait prendre ses responsabilités.

Teydo Pa'aja, toujours chargé de Kano et commençant à fatiguer, déboucha devant une porte massive, dotée d'un mécanisme. Encombré par Kano, il eut recours à la Force pour l'actionner et la porte s'ouvrit. Une fois de l'autre côté, il constata que cette porte n'était pas visible de l'extérieur, habilement intégrée aux sculptures murales.
Il se rendit alors compte qu'il était retourné dans la gigantesque salle centrale, avec le gouffre circulaire. Il posa Kano quelques instants pour se reposer, puis se hâta pour gagner la sortie au plus vite. Il sortit son comlink pour demander à Edo de s'approcher : en vain, l'appareil ne fonctionnait pas du tout.
Il se repéra, puis partit par le balcon d'entrée, retraversant certaines des salles qu'il avait visitées à l'aller avec Kyp. Il pressa le pas, conscient que Kano avait besoin du matériel médical de l'Arc de Cristal. Il sourit en pensant qu'Edo serait fier de leur apprendre des capacités médicales… dont ils auraient bien besoin.
En effet, même si Teydo sentait encore la Force en Kano, il sentait aussi qu'elle s'amenuisait. Ses blessures graves combinées au drain exercé par Kahn l'avaient laissé en piteux état, et il était urgent d'agir. Kyp connaissait bien quelques techniques de guérison Jedi, mais Teydo doutait de pouvoir les reproduire efficacement. Il ne put que transmettre une Force réconfortante à son ami, lui permettant de tenir le choc. Une véritable intervention serait plus que nécessaire.
Il regarda, soucieux, les statues des guerriers Sith. Si, comme Mara l'avait prétendu, ces créatures venaient à s'animer, Teydo Pa'aja doutait d'être en mesure de protéger sa vie et celle de Kano. Mais il avait perdu trop de proches comme ça, et refusait que Kano subisse le même sort que sa famille et son ami Quasy. Il avait renoncé à sa vendetta contre Kahn pour sauver Kano. Il n'accepterait pas l'échec. Trop de choses étaient en jeu.

Pour Kyp Durron, l'échec n'était même pas envisageable. Il observa sa proie : si Kahn avait des émotions, il les cachait bien. Le jeune homme était torse nu, ses blessures n'ayant rien à envier à celle de Kano. Kyp vit la trace du sabre qui l'avait transpercé, mais Kahn tenait debout, bien que difficilement. Durron savait bien que cet état s'était établi aux dépens de celui de Kano. Il ignorait si Kano allait survivre, mais n'avait pas de doutes quant au destin de Kahn.
Déterminé, il fit jaillir la lame de son sabre, sans ciller. L'arme vint à la vie, mauve avec un noyau blanc. Kahn ne réagit toujours pas quand le Jedi s'avança vers lui. S'il ne bougeait pas, Kyp était décidé à l'abattre sur place.
La Force phénoménale qu'il avait perçue à bord de l'Arc de Cristal s'estompait peu à peu, et chaque seconde qui passait marquait l'affaiblissement de Kahn. Le Jedi Noir restait dangereux, mais n'inquiétait pas Kyp Durron.
Quand le Jedi fut à deux bons mètres, Kahn parla, serein.
– Vous ne pouvez pas faire ça, Durron. Vous et moi, nous sommes dans le même camp.
– Ben voyons ! s'exclama Kyp.
– Nous sommes les Appelés de l'Ordre Sith. Chacun de notre côté, nous avons été appelés par les plus grands Sith : Exar Kun et Palpatine, qui sont venus de bien loin pour venir nous trouver !
– Cessez de dire des bêtises. Je suis un Jedi.
– C'est ce que vous voulez bien croire, fit le Jedi Noir. Mais au fond de vous… votre vraie nature vous taraude, vous appelle, vous cherche…
– Ne vous fatiguez pas.
– Allons, laissez vous aller, Kyp Durron. Comprenez où est votre voie.
– Ca ne prend pas avec moi, rétorqua calmement le Jedi. Je vais perdre patience.
– Venez avec moi… Nous serons les meilleurs, bien au-dessus de cet imbécile de Kano ou ce mollasson de Skywalker. Vous avez toujours rêvé de rabattre son caquet à ce Skywalker… N'est-ce pas ?
– Luke est mon Maître. A présent taisez-vous.
– Je sens votre conflit intérieur, souffla Kahn. Je suis là pour vous ouvrir les yeux…
Le ton du Jedi Noir se faisait de plus en plus insistant. Il devait penser que Kyp se laisserait aller, mais l'intéressé rit intérieurement des efforts déployés en vain. Pitoyable tentative…
Kahn tenta sa chance. Il posa sa main gauche sur l'épaule du Jedi, et lui tendit la droite. Mal lui en prit. Kyp fit un geste du doigt, et la Force balaya les jambes de Kahn, qui tomba lourdement à genoux.
– Cessez ce petit jeu avec moi, Kahn. Je ne suis pas un imbécile. J’ai déclaré aux Maîtres Jedi que je m’occuperais de vous. Vous allez apprendre que je tiens tout le temps parole.
Il brandit son sabre laser allumé. La lame crépitante attira le regard de Kahn, qui faisait son possible pour ne pas paniquer.
– Vous avez tort, Durron. Vous le comprendrez un jour. Quand viendra l'heure de la Renaissance, vous serez le premier Sith appelé.
– Comme vous l'avez dit, fit Kyp en levant son sabre, j'ai été formé par Skywalker, mais aussi par Exar Kun. Même si je ne suis pas un Sith, j'en ai gardé certains enseignements utiles. J’ai compensé les faiblesses d’un enseignement par les forces de l’autre.
Il marqua une pause pour ménager son effet. Il sourit discrètement.
– C'est vrai, les Jedi sont parfois affaiblis par leurs sentiments. L'enseignement Sith m'a appris comment les ignorer en temps voulu. Je ne suis pas un naïf, Kahn. Exar Kun m'a donné une leçon : n'écouter que moi.
Il s'arrêta de nouveau. Kahn le fixait, ne croyant pas ce qui allait arriver. Il ne pensa même pas à se défendre.
– La pitié n'a pas de place dans mon cœur.
La lame s'abattit dans un vrombissement sec. Un bruit sourd retentit quand la tête de Kahn toucha terre, puis roula sur un bon mètre. Le sabre s'éteignit en même temps que le corps du Jedi Noir s'écroulait par terre. Kyp ne regarda même pas sa victime, ne pensant pas qu'il avait tué un être humain. Il estimait avoir fait son devoir. A sa manière.
– Et j'ai horreur qu'on me prenne pour un imbécile, conclut-il.
Soudain, un rugissement terrible s'échappa du Temple, le sol trembla, les murs se lézardèrent, les statues s'écroulèrent. Kyp s'y attendait : la profanation suprême avait eu lieu : un Sith était mort dans ce Temple sacré. Kyp Durron n'avait plus qu'à espérer que son timing fût bon et que Teydo avait eu le temps de sortir Kano du Temple. Quant à lui… il avait l'habitude de se tirer d'affaire.

Teydo fut projeté à terre par le tremblement. Il laissa Kano glisser au sol, et dégaina juste à temps pour trancher un bout du plafond qui s'écroulait sur lui. Il vit, un peu partout, que le Temple se disloquait.
Mais le pire restait à venir. Un grognement le fit se retourner, et il vit une énorme bête, aux crocs immenses et au pelage gris, qui lui bondissait dessus. Réagissant au quart de tour, Teydo trancha le cou du gigantesque animal.
Il voulut récupérer Kano pour quitter les lieux au plus vite, mais d'autres ennemis approchaient à grands pas, attirés par la présence impie d'un Jedi. D'un coup d'œil, Teydo repéra plusieurs des choses dont Mara avait parlé à Kyp. Plusieurs statues étaient venues à la vie, activant leurs sabres lasers et s'approchant du Jedi. Des êtres squelettiques faisaient crépiter des éclairs au bout de leurs doigts. Les Gardiens du Temple encerclèrent leur proie…
La chute avait brusquement réveillé Kano. Au prix d'un effort énorme et douloureux, il se redressa sur les coudes et vit la scène : Teydo, à ses côtés, entourés de choses, qui avaient l'air peu amicales. Kano sentit plus qu'il ne comprit.
Kahn est mort… Sa présence calmait les bêtes, mais maintenant… Plus rien ne pourra les retenir.
Teydo se baissa quand des éclairs fusèrent au-dessus de sa tête. Une statue le frappa, et il la repoussa d'un vigoureux coup de son sabre doré. Ses adversaires approchaient lentement, sûrs de leur force. Teydo s’apprêtait à agir.
Ne panique pas, Teydo, implora mentalement un Kano incapable d'intervenir. La peur appartient au Côté Sombre… Kano s'inquiéta de plus en plus quand il sentit une immense colère emplir le cœur d'un Teydo assiégé, acculé, piégé, condamné.
Tout cela est de la faute de Kahn… se dit Pa'aja. Des images défilèrent dans sa tête. La mort des membres de sa famille… Celle de Quasy… Les hurlements de douleur de Golpi… Les larmes de Kano, tenant le corps d'Alera dans ses bras… Kano à l'heure actuelle, agonisant…
Il ne voyait qu'un seul responsable, plus ou moins direct : Kahn. Une ordure qu'il n'aurait jamais l'occasion de châtier. Mais combattre ces monstres serait la seule occasion de se venger.
Il sentait la colère, la haine, la souffrance, la détresse, tous les sentiments du Côté Sombre, qui prenaient peu à peu possession de son corps et de son âme. Il se sentait glisser sur la mauvaise pente…
Mais peu lui importait. Il allait vaincre. Il poussa un hurlement de damné alors que les créatures l'atteignaient.
– Je te hais !
Son cri retentit dans tout le Temple, tandis qu'une vague d'énergie irradiante émanait de sa personne, une vague de destruction titanesque et implacable.
Les démons tout autour furent aisément balayés par la puissance dévastatrice. Kano vit le spectacle, mais, ignorant si c'était fait exprès ou non, ne fut pas altéré par l'énergie, produit brut du Côté Sombre à l'état pur.
Partout autour, les créatures volaient et se disloquaient, alors que Teydo poursuivait son hurlement, serrant les poings, entouré d'une aura surréaliste.
Soudain, le calme revint. Aucune créature ne subsistait. Teydo était à quatre pattes, des larmes ruisselant sur son visage et s'écrasant sur le sol de pierre. Kano le regardait, consterné, luttant pour ne pas sombrer à nouveau dans l'inconscience.
Lentement, respirant fortement, Teydo Pa'aja se redressa, bouleversé. Il lui fallut un moment pour se souvenir de la présence de Kano. Paniqué aux conséquences que son explosion de rage avait pu avoir sur son ami, il se précipita à ses côtés, et le soulagement fut évident quand il découvrit Kano en vie. Le blessé avait les yeux faiblement ouverts.
– Kano… Je suis désolé…
– De quoi ? balbutia Kano.
– Le Côté Obscur…
– Tu l'as reconnu, Teydo. Tu l'as laissé s'accumuler plutôt que de l'ignorer. Puis tu l'as… extériorisé… Bravo…
– Mais…
– A présent, tu sauras le combattre. Je suis très fier de toi… Maintenant va.
– On va sortir d'ici, Kano. Et en vitesse.
– Non. Vas-y. Seul.
– Ne dis pas de bêtises… Ne joue pas au héros.
– Cela ne servira à rien. Tu as écarté ces Gardiens, mais d'autres viendront. Et tu ne pourras pas me protéger, Teydo. Malgré toute ta volonté. Je t’assure…
Chaque mot demandait des efforts considérables à Kano, mais il tenait bon.
– Ne crois pas que je vais te laisser ici, répliqua Pa'aja avec un regard dur.
– Moi je l'ai pourtant fait sur Dantooine… souffla Kano.
– La situation n'avait rien à voir ! s'exclama Teydo. Ne te fatigue pas à parler, nous devons faire vite.
– Je ne viendrai pas, affirma Kano. Teydo, tu dois m'écouter. Avec moi, tu ne pourras jamais sortir d'ici…
– On parie ? Kano, ne me fais pas ce coup là… Pas toi…
– Je suis désolé… Laisse moi rejoindre Alera…
– Espèce d'égoïste ! cria Teydo en éclatant en sanglots. Tu ne penses qu'à toi. Moi j'ai déjà tant perdu, alors ne me laisse pas. Je t'en prie, reste… Pour moi…
– Pardonne-moi, gémit Kano. Tu ne peux pas comprendre…
– Je comprends déjà assez ! pleurnicha le Jedi de Koltary. Tu es mon ami, Kano…
– Je ne suis qu'un clone, rétorqua Kano, lugubre.
Teydo ne s'attarda pas sur cette révélation, il se contenta de répondre.
– Mais tu restes mon ami. Je t'ai déjà perdu une fois, je ne veux pas que cela se reproduise !
– Laisse moi partir, Teydo… supplia le mourant. Je t'en prie… Je suis au bord du gouffre, tu ne peux rien pour moi. Alera m'attend. Et tu ne sais pas tout sur moi… Je ne pourrai vivre décemment, ni voir mon reflet, sachant ce que je suis... Ce que j’étais censé devenir… Comprends moi je, t’en supplie… C’est trop dur.
Kano grogna de douleur, mais ajouta quelque chose.
– Teydo… Quoi que je sois, je ne souhaite pas continuer ma route. Je préfère m’éteindre en Jedi. Mais je te demande une chose…
Il tenta de reprendre quelques forces avant d'ajouter, regardant Teydo droit dans les yeux :
– Crois en moi… et je vivrai.
Teydo allait ajouter un argument, quand il entendit un sifflement. Kano avait activé son sabre laser, que Teydo avait récupéré et accroché à sa ceinture. La lame violette s'interposa entre les deux amis, sa lueur pâle se reflétant sur les visages en sueur des Jedi. Un rugissement se fit entendre, et les murs du Temple vibrèrent de façon inquiétante.
– Ils vont revenir… fit Kano. Va-t-en, Teydo. Maintenant.
Son expression était dure et déterminée, Teydo se leva et recula avec un air dépité.
– Pars immédiatement. Ou ce sabre finira le travail et tu auras ma mort sur la conscience. J’ai pris ma décision, et si tu es mon ami tu dois la respecter. Crois-moi, je sais ce que je fais. Ne me pousse pas à bout. S’il te plaît.
Secouant la tête puis essuyant ses larmes d’un geste rageur, Teydo continuait à reculer, observant une dernière fois son ami agonisant, l’air défait. Kano s'efforça de lui sourire, mais la douleur rendait ce signe plutôt sordide.
Kano semblait bizarrement serein, et Teydo se dit à contrecoeur qu’il devait accepter son choix. Il perçut la pensée qui régnait en Kano malgré la souffrance. Alera… Il partait vers elle, abandonnant son ami. Il se força à ne pas lui en vouloir. Malgré tous les événements, Kano paraissait en accord avec lui-même. Ce que je ne suis pas, songea Teydo, reculant encore. Je ne peux pas. Pas encore.
– Merci, Teydo. Merci pour tout. Et pardon…
Dans un dernier geste, Kano fit léviter son sabre jusqu'à la paume de son ami, qui reculait toujours, le visage décomposé par le chagrin. Teydo Pa'aja saisit l'arme, quand un pan de mur gigantesque s'écroula là où il se tenait auparavant. Teydo fit un bond en arrière, alors que d’autres pans s’écroulaient avec fracas.
Teydo toussa sous la poussière, et ne parvint plus à voir le corps de son ami, probablement enfoui sous les décombres. Serrant les dents, retenant ses larmes de son mieux, il soupçonna son ami d’avoir lui-même déclenché cette chute. Il crut l'entendre parler une dernière fois.
Pardonne moi, Teydo. Pardon.
Il entendit les créatures qui arrivaient, chassa les dernières larmes qui brouillaient sa vue et, libéré de la charge de Kano, put courir en direction de la sortie.
Pardon…

Enfin, Teydo Pa'aja dépassa la porte et se retrouva hors du Temple. Il s'en éloigna, et découvrit une vision surprenante en se retournant. L'antique et solide Temple, enfoui dans le marécage, tremblait sur ses bases. Teydo avait bien compris : un Sith avait péri, entraînant la malédiction et l'effondrement du site profané au plus haut degré.
Les yeux humides, il détourna le regard, songeant à son ami enseveli. Encore un qui partait… Encore une injustice, encore le destin qui frappait ceux qu’il aimait. Il pleura en silence, les bottes dans la boue du marais. Des larmes tombèrent et glissèrent le long de ses bottes, pour ensuite se perdre dans le marécage. Teydo se força à ne rien reprocher à son ami. C’était ce qu’il voulait… Mets-toi à sa place, Teydo. Il était détruit, il n’était plus que l’ombre de lui-même depuis cette amnésie et ses découvertes. Il n’a pas tenu le choc, pensa Pa’aja avec amertume.
Puis soudain, cette pensée fut chassée par celle de Kyp, encore à l'intérieur, en danger également. Réagissant vite, il sortit son comlink, s'éloignant du Temple qui se désagrégeait, et l'appareil se remit à fonctionner.
– Edo ! hurla-t-il pour dominer le vacarme. Localise mon comlink et viens vite !
Le droïd ne se fit pas attendre, et il entendit le vaisseau rugir au loin.
D'instinct, Teydo Pa’aja se retourna quand une chose se posa sur son épaule. Il pria pour que ce fût Kano, mais pensa plutôt à Kyp.
Ce qu'il vit le fit sursauter. L'être face à lui était transparent, et il vit le décor au travers de la silhouette, qu'il ne perçut que grâce à la main sur son épaule et un imperceptible frémissement de la matière transparente, transparente également dans le champ de la Force. La chose semblait changer de forme à volonté, ce qui fit froid dans le dos du Chevalier Jedi.
Il voulut se saisir de son sabre laser ou de celui de Kano, mais un membre difforme s'enroula autour de son poignet, le bloquant fermement. L'être prit la parole, un basic caverneux s'échappant de ce qui devait être son corps.
– Ainsi devaient se passer les choses, tonna la voix, forte et autoritaire.
Teydo tenta de fixer son interlocuteur, intrigué.
– Une question d'Equilibre.
– Qui êtes-vous ? parvint à articuler Teydo alors que son poignet était relâché.
– Un Gardien. Nous veillons à l'Equilibre.
Teydo leva la tête en entendant l'Arc de Cristal arriver sur ses répulseurs. Il ramena son regard vers la chose… qui avait disparu.
Secouant la tête, Pa'aja tenta de localiser à nouveau l'individu, mais n'y parvint pas. Derrière lui, le Temple s'effondrait peu à peu, et même la végétation alentour commençait à se dérégler.
Conscient qu'il serait plus raisonnable de quitter Dromund Kaas au plus vite et désireux d'accomplir la dernière volonté de Kano, il gravit la rampe d'accès à l'Arc de Cristal. Quelques enjambées lui firent rejoindre Edo dans le cockpit.
– Survole les ruines, ordonna-t-il. Pourvu que Kyp aille bien…
Ne laissant pas le temps au droïd de faire un quelconque commentaire sur l'absence de Kano ou la nécessité de récupérer Durron, il repartit à l'arrière pour observer par un hublot.
Et il regretta d'avoir douté de son Maître, dont il sentit la présence. Il espéra un instant qu'il ait réussi à sauver Kano… Pour un Maître Jedi, sortir d'un Temple en pleine chute passait pour une promenade de santé…
En effet, Kyp Durron se tenait au-dessus des ruines, la destruction étant quasiment achevée. Il paraissait épuisé mais en bonne santé. Teydo abaissa la rampe, et Durron n'eut aucun mal à s'élever dans les airs pour l'atteindre.
– Edo, sors-nous d'ici ! cria Teydo.
Le droïd n'en fit rien. Teydo gagna le cockpit, sachant qu'il fallait dire la vérité.
– Kano ne viendra pas mon vieux… murmura-t-il, la gorge serrée. A toi de nous sauver…
Edo 27 ne dit rien. Il se contenta de tirer sur le manche, et l'Arc de Cristal s'éleva vers les étoiles. En dessous de lui, le Temple achevait de se consumer, alors que la végétation reprenait déjà le dessus, scellant à jamais le tombeau des deux Héritiers.

Un silence de mort régnait dans la pièce. Edo n’avait rien dit, et Teydo se demanda ce qu’il pensait. Le droïd avait lancé le vaisseau en hyperespace, puis avait rejoint les Jedi à l’arrière, supportant la présence de Kyp.
Teydo était effondré sur une banquette, la tête entre les mains, peinant à réaliser ce qui s’était passé.
– Je l’ai abandonné… lâcha-t-il enfin, chaque mot brûlant sa gorge et son coeur.
Edo resta silencieux. Teydo se demanda un instant s’il ne parvenait pas à lire de la tristesse sur le visage de métal du robot… A côté de lui, Kyp Durron plaça une main amicale sur son épaule.
– Tu n’avais pas le choix…
– Qu’est-ce que vous en savez ? s’exclama Teydo plus fort qu’il ne l’aurait voulu.
– Je le sais. Moi même je suis sorti de ce maudit Temple in extremis. Avec Kano, tu n’aurais jamais réussi…
– Alors j’aurais dû rester…
– Ce qui aurait été particulièrement stupide, intervint Edo. Ces humains…
Teydo écarquilla les yeux. Il se serait plutôt attendu à des reproches de la part du droïd. Puis le Jedi eut la force d’ajouter.
– Il n’est pas sorti parce qu’il ne le voulait pas…
– Que veux-tu dire ? s’enquit Durron.
Pa’aja attendit un moment pour rassembler ses forces.
– J’ignore ce qu’il s’est passé avec Kahn, mais Kano n’était plus lui-même. Il faut ajouter à cela la mort de Marvic et Alera Sanaka. Cela fait beaucoup sur les épaules d’un seul homme. Je n’ai pas réussi à lui insuffler assez de volonté… J’ai échoué. Je l’ai perdu. C’était mon ami…
Kyp se mit à blêmir de façon inexpliquée. Teydo ne s’en rendit pas compte, mais Kyp parla, la bouche sèche.
– Tu veux dire… qu’il lui aurait fallu quelque chose pour le ramener, une bouée à laquelle s’accrocher ? demanda le Maître Jedi, soucieux.
– C’est ça… acquiesça Teydo en hochant la tête. Une bouée… Je n’étais pas cette bouée. Et Alera était de l’autre côté de la barrière. Il voulait la retrouver.
– Non… gémit Kyp. Nous avions cette bouée…
Intrigué, Teydo se leva brusquement pour faire face à son ancien Maître. Edo s’approcha également.
– Expliquez-vous ! ordonna le droïd, sur les « nerfs ».
Kyp, visiblement très mal à l’aise, déballa son sac en vitesse.
– Alera Sanaka… La bouée… Elle est…
– Vivante ? demanda Teydo, choqué.
Kyp hocha lentement la tête, baissant les yeux.
Sans crier gare, Teydo saisit Durron par le col, le souleva de terre et le plaqua violemment contre le mur de la pièce. Au même instant, Edo flanquait deux canons sous le menton du Maître Jedi. Ce dernier n’opposa pas de résistance. Il parla pour sa défense.
– Je n’y suis pour rien ! Je le savais, mais ça ne dépendait pas de moi !
Le regard furibond de Pa’aja et le contact froid des blasters d’Edo le poussa à en expliquer davantage.
– Ce n’est pas moi qui l’ai décidé, je vous le jure… Quand tu as été embarqué par les soldats de Dantooine, ils ont vu que mademoiselle Sanaka avait une chance de s’en tirer. Les pontes de la République ont décidé de la cacher…
– Pourquoi ? hurla Teydo.
– Ils craignaient encore Kano… Ils voulaient une monnaie d’échange au cas où… les choses tournent mal. Au cas où il se révèle être bel et bien dangereux.
D’un geste brusque, Teydo le lâcha. Edo mit une bonne minute de plus avant de ranger ses armes. Teydo frémissait de rage et de désespoir.
– S’il l’avait su… Il se serait accroché… Il serait là, parmi nous.
– Tu ne peux pas le savoir… commença Durron.
– La ferme ! tonna Edo. Humain, tu parleras dans mon vaisseau uniquement si je t’y autorise !
Kyp pensa à une réplique, mais s’abstint. Teydo se tourna lentement vers le robot.
– Edo, fit-il doucement, tu veux être gentil et me déposer sur Coruscant ? Il y a Borsk Fey’lya et quelques autres Conseillers qui vont découvrir la couleur de mon sabre laser…
– Teydo…
Kyp Durron se tut en voyant Edo qui avançait ses mains vers ses blasters. Puis le droïd se dirigea vers le cockpit.
– Laisse tomber, Edo, lâcha Teydo. Ca ne le fera pas revenir.
Il se laissa tomber par terre et pleura à nouveau la perte de son ami. Peu lui importait si Kahn était bien mort ou s’il était vengé. Il ne réalisait qu’une chose : cela recommençait. Un de ses proches disparaissait, et lui subsistait. Toujours plus seul.
Il revécut pour de bon le cauchemar que lui avait infligé Kahn. Il s’était juré de ne plus jamais laisser partir ceux qu’il aimait. Mais il avait encore une fois échoué. Un échec permanent, voilà comment il voyait sa vie.
Teydo Pa’aja fit ce qu’il avait fait trop souvent : il hurla sa douleur, tel un wookie enragé. Il se sentait encore si seul. Kyp ne parla pas, alors qu’Edo ruminait ses propres sentiments dans le cockpit.
Il pleura de plus belle, dans le froid de l’hyperespace. Seul. Encore et encore. Se sentant plus que jamais comme un Jedi Perdu.
<< Page précédente
Page suivante >>